ToraX : Introduction

But de la présentation

Il s’agit d’une analyse critique de l’œuvre présentée comme l’autobiographie d’un personnage antique, qui se présentait de surcroît comme un de mes aïeux : Moïse Levy.  On m’a longtemps fait croire que le personnage était authentique autant que la rédaction. Grâce aux divers développements modernes de la science, de l’histoire et de l’archéologie, on sait désormais qu’il s’agit fort heureusement d’un personnage fictif.

Fort heureusement, car la lecture attentive du texte et son analyse à partir de sa langue originelle, l’hébreu, peuvent être déconcertantes face à son contenu. Le titre de l’ouvrage en question est : le « ‘houmash ». Cela signifie « Les Cinq Livres [de Moïse] ». Mais l’analyse des traductions rapportées n’est pas vide de surprises, non plus.

Le contenu relate en effet la relation imaginaire entre mon aïeul fictif plus familièrement et affectueusement appelé Moïse et son éternel acolyte divinoïde Yehvah. De la création du monde selon la vision sumérienne à l’invasion de Canaan antique par le peuple qu’il aurait guidé, Moïse contera un nombre impressionnant d’atrocités en tous genres dont l’origine n’est autre que son ami imaginaire Yehvah.

Ainsi, ce que j’avais cru être l’autobiographie abominable d’un ancêtre, s’est révélée être une biographie inventée, conçue et reportée par d’autres auteurs dans un but aujourd’hui démontré, qui leur est propre. L’époque et le panel probable d’auteurs terminaux de l’œuvre autant que leurs motivations sont aujourd’hui circonscrites.

Dès lors, mon travail a consisté en l’analyse critique de l’œuvre de ces auteurs, mettant en scène Moïse, son peuple et leur guide spirituel virtuel. Force a été de constater les multiples maladresses, incohérences, anachronismes, contradictions, abominations que mettent en scène des rédacteurs aussi incompétents que non crédibles et dérangés. Bien sûr il leur aura été facile de faire porter la faute et la responsabilité de ses actes atroces aux personnages qu’ils ont créés. Je n’ai alors plus eu aucune hésitation ni mesure sur le fait de critiquer sévèrement, avec ironie et sarcasme, tant les auteurs que les personnages. Après tout, pourquoi me priverai-je de souligner le fantasque malsain d’auteurs qu’ils ont voulu faire porter à ce que je croyais être mes ancêtres.

Malheureusement, il semblerait qu’il existe sur notre belle terre, à l’aube du troisième millénaire, quelques millions de personnes répartis dans divers courants spirituels, qui ont admis ce texte comme authentique, indubitable et applicable. Je songe en particulier au yahwistes dont certaines branches ont même fait du texte attribué à mon aïeul, des codes de lois. En quoi le fourvoiement de quelques millions de personnes face à bientôt huit milliards peut-il avoir des conséquences ? Après tout, rien n’empêche à un individu de croire une fable aussi horrible soit-elle tant qu’il n’en transpose rien dans les actes…

            « Si nous ne pourrons jamais réparer le mal que certaines croyances et leurs obédients ont fait à l’humanité, il demeure optimiste de croire qu’éclairer les consciences puissent générer plus de constructivité et de positivité pour l’avenir. » L’auteur.

Rédaction et Motivation

Au cas où la question se pose et afin d’éviter qu’elle le soit, il me parait plus sage d’anticiper toutes fausse conjectures et extrapolations, évitant ainsi un débat stérile. Pourquoi et comment un juif israélien qui a été un fervent religieux, revient-t ’il à la raison et à l’objectivité ? La réponse paraitra au prime abord floue avant qu’elle soit complètement développée : c’est le système lui-même dans lequel je me suis immergé qui aura accumulé les raisons d’une rupture brutale et explosive. Mea culpa ! Primo, je suis entièrement responsable de ce que je me suis fait subir autant qu’aux autres par le biais de ma pratique religieuse. Il n’y a que deux moyens d’être juif : la naissance ou la conversion. Pour ma part j’ai été frappé par la première option. Je n’ai pas choisi. Je n’ai rien demandé. C’est ainsi. Le dogme enseigne qu’un juif sera toujours juif. Derrière cette apparente lapalissade, ce cache un fondement profondément ancré. On enseigne que quoi que l’on fasse, quelle religion autre déciderait-on d’embrasser : un juif reste juif. C’est un fait. Je suis de aussi israélien car je suis juif, je ne suis pas juif car je suis israélien. Je pourrais très bien être bouddhiste, chrétien, musulman… mais aux yeux des miens, je ne serai pas un bouddhiste, un chrétien ou un musulman ordinaire. Je serai un juif bouddhiste, un juif chrétien, ou un juif musulman. Israélien, je le suis. Je ne suis pas juif israélien ou israélien juif, je suis israélien, juif étant induit. Pour les israéliens non-juifs, ils sont arabes israéliens ou chrétiens israéliens ou n’importe quoi d’autre israélien, mais pas seulement israéliens. Je ne parle pas de la loi, ou du fait d’une nationalité. Je parle des définitions et discours tenus, dont on ne se rend même plus compte, journalistes en tête. Alors, si je voulais être athée ou agnostique, je serai un juif athée ou agnostique, et pas seulement un athée ou un agnostique. Laïcs, athées, agnostiques… on les met tous dans le même sac. Et le jour où je me suis libéré du dogme et devenu laïc, athée, agnostique… j’ai eu droit coup de tampon, ou plutôt au coup de massue. « Kofer[1] ! Smolani[2] ! Retourne dans ton pays ! » Lorsque j’ai vécu en Europe, je l’avais entendu, ce « Sale juif, retourne dans ton pays ! » J’avais encore un pays où retourner. Mais en Israël entendre son équivalent prononcé par un autre juif, deplus religieux, c’est insupportable. A cet instant même je n’avais plus de pays. Je n’en avais jamais eu. L’état juif aux juifs… religieux. Après tout c’est inscrit sur le drapeau : l’étoile de David encadrée par deux bandes symbolisant les franges rituelles, que je portais fièrement à l’époque.

J’avais donc mis la barre trop haute. J’y ai cru au peuple élu, peuple saint, phare des nations… que de tentations alléchantes pour mon petit ego déprimé. Je me croyais investi de la mission de porter haut et loin mon judaïsme et mon sionisme aux yeux du monde. Ce monde que je croyais devoir s’amender pour ce qu’il avait fait subir à mon peuple. Ma propre mère aura été reconnue victime d’indicibles bourreaux du siècle dernier. Focalisant sur ce devoir de mémoire on l’a fait devenir un devoir de victimisation. Je suis aussi tombé dans le piège de remettre entre les mains d’un puissant Israël, le « plus jamais ça ». Petite vision réductrice d’un imbécile propageant la culture d’un calimérisme capricieux. Je ne voulais pas voir. Je ne voulais pas savoir. Et pourtant j’aurais dû. J’aurais dû prendre conscience d’un massacre de plus pour l’humanité. Indépendamment de l’idéologie responsable, des méthodes et des proportions, j’aurais du intégrer plus tôt, que des massacres aux idéologies, méthodes et proportions différentes ont eu lieu partout dans le monde et à toutes les époques. Ce monde doit bel et bien s’amender, mais de tout ce qu’il s’est fait subir et de ce que malheureusement il continue à se faire subir. Reste-t-il encore un continent épargné par les massacres ? Reste-t-il un peuple conquis, indigène, minoritaire, sous dictat, au nom d’une révolution et j’en passe, qui n’ait pas été victime ? Y a-t-il une actuelle nation souveraine, qui n’ait pas été bourreau ? Israël ?

Comment en suis-je arrivé là ?

Première étape : l’étude la Torah.

A l’affirmation, « Je ne comprends pas, il y a une contradiction… », on me répondait : « Étudie ! »

A l’affirmation, « Je ne comprends pas, il y a un non-sens… », on me répondait : « Étudie encore ! »

A l’affirmation, « Je ne comprends plus, il y a une impossibilité majeure… », on me répondait : « Tu ne peux pas comprendre, tu n’as pas assez étudié ! ».

J’ai alors décidé de tout reprendre à la base. J’ai décidé de lire, d’analyser et de comprendre en détail la Torah. Ce que j’y ai trouvé est développé plus loin.

Seconde étape : déclarations assommantes d’un leader spirituel.

La vraie face du judaïsme et de son dogme selon Ovadia Yossef.

« Toutes les calamités qui ont frappé le peuple d’Israël sont rattachées au crime du veau d’or. Les tragédies endurées à travers les générations, la Shoah, l’Inquisition, en font partie ».

« Tout le monde veut trouver une explication à la Shoah. Malheur à nous qui avons péché. Il va sans dire que nous croyons en la réincarnation. La Shoah est la réincarnation de nos âmes. Notre maître, le Ari, a dit qu’il n’y a aucune nouvelle âme dans notre génération. Toutes ont déjà existé avant de revenir dans ce monde. », « Parmi les victimes de la Shoah, il y avait des hommes bien. Mais ils ont été punis pour les fautes des générations précédentes. »[3].

« Les non-juifs sont nés seulement pour nous servir. Sans cela, ils n’ont pas part au monde – seulement pour servir le peuple d’Israël. », « En quoi les non-juifs sont nécessaires ? Ils travailleront, ils laboureront, ils planteront, ils récolteront. Nous serons assis comme un Effendi[4] et nous mangerons. », « Imaginez que l’âne de l’un d’entre vous meure. Il perdrait son argent. L’âne est son serviteur, c’est pourquoi il a une longue vie, pour bien travailler pour ce juif. »[5], « Les palestiniens doivent périr »[6].

Les débordements[7] qu’on tente d’attribuer à un vieillard sénile et dérangé, n’en demeure pas moins les propos soutenus du chef d’un parti religieux qui siège au parlement Israélien. Combien le suivent, même à demi-mot ou hypocritement ? Des centaines ? Des milliers ? Des millions ? Un seul partisan serait un de trop. Ce ne sera pas moi. Se taire revient à être complice passif de ce dogme. Le servir et le pratiquer revient à participer à son insanité. Je m’y refuse. Où est-il allé chercher ce sentiment de supériorité, cette propension à l’exclusion et à la haine ; cet « antigoyisme[8] » ? Dans ces textes de référence, comme nous le montrerons au fil de l’exposé.

Troisième étape : la triste réalité juive et israélienne.

Mon révéré peuple… mon superbe pays… plus qu’éclaboussé mais plutôt submergé d’affaires sordides, de faits divers dégoutants. Rien qui ne corresponde à « un peuple saint » ni à « un phare des nations ». Sabra et Chatilla[9] : complicité passive d’armée israélienne dans le massacre d’innocents[10]. Shabak[11] : pratique de la torture des opposants[12],[13],[14]. Palestine : massacres par Tsahal[15],[16], « , occupation, mur de la honte et apartheid » [17], exactions de l’armée prétendue « la plus morale au monde » [18]. Rabin : assassinat politique[19]. Rabbins : trafic d’organes[20] et abus sexuels[21],[22]. Katsav : président israélien violeur[23]. Madov : l’escroc juif d’associations caritatives juives[24]. Nucléaire militaire : menace de 200 têtes nucléaires révélées par Vanunu[25]. Mafia : crimes et blanchiments de l’Israeli Connection[26]. Néo-nazis israéliens : le gang de Peta’h Tiqvah[27]. Massacre d’Hébron : Baruch Goldstein exécute des fidèles musulmans en pleine prière[28], considéré comme un saint[29].

Israël est pays comme un autre dans notre monde actuel. Mea culpa ! Je le voulais idéal et meilleur, je me suis moi-même aveuglé. Plus les années passent, plus les scandales s’accumulent. Plus les années passent et plus tout se dégrade en Israël : criminalité, sécurité routière, sécurité civile, situation politique, services publiques, services de santé, éducation. Israël, mon amour, mon idéal, ma fierté ! Mon beau pays que je voulais bienfaiteur et jamais bourreau. Israël mon plus bel espoir humaniste et ma belle illusion de candeur. Le pluriel des illusions est devenu désillusions. Israël, ô mon Israël, moi qui te voulais et te croyais, à défaut d’être excellent et meilleur que les autres, jamais pire ou médiocre, que ce soit dans l’histoire que tu t’es inventé ou dans l’histoire récente, le phare que tu es sensé être ne s’est pas éteint : il ne s’est jamais allumé. Mea culpa ! J’ai construit une illusion basée sur un lot de mensonges et cru ces mensonges pour me construire une illusion. Mea culpa ! J’ai été faible, lâche et orgueilleux et j’ai suivi ceux qui en experts pluriséculaires de l’exploitation de la détresse et de la naïveté humaine ont su jouer sur la quête de racines et de réponses. Mea culpa ! Je suis responsable de la dégradation car chauvin, j’ai défendu l’indéfendable, de mauvaise foi, j’ai refusé l’évidence, et silencieux j’ai laissé faire. Je voulais croire que j’étais du coté des bons, et que tout qui arrivait n’était que de la faute autres : épreuve divine renforçatrice face un antisémitisme surnaturel et irrationnel. Ce qu’on me faisait voir comme des attaques antisémites et des informations déformées par nos détracteurs, étaient vraies et fondées.

Quatrième étape : histoire vantée falsifiée et histoire réelle masquée.

C’est lorsque j’ai tenté de me raccrocher à mon histoire, que toute foi et tout idéal fut définitivement éteint. Les dernières découvertes archéologiques[30], de deux des nôtres, ruinaient définitivement toute crédibilité de ma Torah. Ce texte chéri et adulée, n’était qu’une fable réduite en poussière par l’archéologie. En parallèle, je découvrais, ce que l’on m’avait caché de l’histoire : les juifs esclavagistes[31].

Lorsque je parle d’une nécessité d’un sursaut de conscience, d’un devoir honnêteté morale, d’un désir de paix et de fraternité avec nos voisins arabes : on me ressert toujours le même refrain. « Ennemi de l’état… tête de boche… va vivre avec eux ! ». Vivre avec eux… j’aimerais tant, mais pas là-bas… ici ! C’est ici qui est aussi chez-eux. Là-bas, vivre avec eux signifie, pour que les miens aveuglés par la colère et le fanatisme, de concert avec les leurs aveuglés par la douleur et l’injustice, me tuer. Pourquoi pas… je ferai ainsi le double d’heureux.

Insulté, renié, haï, banni, heurté, écœuré, désespéré… comment guérir de tout cela ? En commençant par balayer devant ma porte et m’occupant de la poutre que je me suis mise dans l’œil, qui me poussait à outrance à ne m’occuper que de la paille de celui du voisin. Nous avons tous une croix à porter, avance le diction. Moi, je n’ai pas la chance d’avoir de croix. Je n’en ai que la première moitié que je m’étais donc fichée dans l’œil, voire dans les deux : la torah. Voilà ma poutre ! Voilà ma demi-croix. Et avant de la porter, qui sera pénible en soi, je dois me la retirer de l’œil, ce qui va être passablement douloureux, pour enfin m’y crucifier moi-même. Le seul recours analgésique permettant d’atténuer les affres de la crise curative est le rire.  L’autodérision, pour être exact. Et à l’image de ce qu’elle vise, cette autodérision sera, noire et caustique. « Ma peau vous l’aurez ! Mon âme, vous l’avez déjà achevé ! Mais mon sourire, jamais ! »


[1] Hérétique !

[2] Gauchiste !

[3] Jerusalem Post, “La shoah pour réparer la faute du veau d’or, 5 juillet 2009.

[4] Maître.

[5] Jerusalem Post, Yosef: Gentiles exist only to serve Jews,18 octobre 2010

[6] Haaretz, Erekat: Israeli religious figure urging genocide of Palestinians., 29 août 2010.

[7] Courrier International, Les dérapages incontrolés du rabbin Ovadia Yossef, 9 septembre 2010.

[8] Antigoyisme : barbarisme issu du terme « goy » : non juif. Conception et démarche raciste des juifs à l’encontre des non-juifs.

[9] Pierre Péan, « Sabra et Chatila, retour sur un massacre », Le Monde diplomatique, septembre 2002.

[10] Seán MacBride, A. K. Asmal, B. Bercusson, R. A. Falk, G. de la Pradelle, S. Wild, Israel in Lebanon: The Report of International Commission to enquire into reported violations of International Law by Israel during its invasion of the Lebanon, London, Ithaca Press, 1983, 1re éd., poche

[11] Shabak : de l’hébreu, שב”כ pour  שירות ביטחון כללי – sheirut habita’hon haklali, « Service de Sécurité Général ».

[12] Serge Schmemann, (en)In Israel, Coercing Prisoners Is Becoming Law of the Land, New York Times, 8 mai 1997.

[13] (en)Israel admits torture, BBC, 9 février 2000

[14] Amnesty International, (en) ISRAËL – Les autorités remettent leur rapport au Comité contre la torture tandis qu’elles continuent d’avoir systématiquement recours aux sévices physiques [PDF] Index AI : MDE 15/31/98.

[15] Tsahal : צה”ל de l’hébreu, צְבָא הַהֲגָנָה לְיִשְׂרָאֵל – Tsva Haganah LeIsrael, « Armée de Défense d’Israël ».

[16] Amnesty International : Israel/Gaza: Operation “Cast Lead”: 22 days of death and destruction, 2 juillet 2009, p. 88ss.. Consulté le 31 août 2011.

[17] Le Monde, A Jérusalem, le « mur de la honte » s’attaque aux terres chrétiennes, 29 avril 2004.

[18] CHITTOUR, Eddine. « Impunité de “l’armée la plus morale au monde” : Le calvaire des enfants palestiniens prisonniers. » [ en ligne]. AgoraVox, 2010. Disponible sur : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/impunite-de-l-armee-la-plus-morale-85993. (Consulté le 23.11.2011)

[19] B. Chamish, Qui a tué Itshak Rabin ?, éd. F.X. de Guibert, trad. P.I. Lurcat, 1998

[20] Le Figaro, Corruption au sommet dans le New Jersey, 25 juillet 2009.

[21] AFP, New-york, Abus sexuels sur un adolescent: un rabbin condamné à 32 ans de prison. 12 avril 2010.

[22] Haaretz, Prominent Zionist rabbi indicted on two counts of sexual assault of minors, 2 November 2011.

[23] France24, La condamnation pour viols de l’ex-président Moshé Katzav entérinée, 10 novembre 2011.

[24] Jerusalem post, Madoff ‘clawback’ lawsuits going after Jewish groups, 15 décembre 2010.

[25] Silvia Cattori, Israël et son armement nucléaire -Mordechaï Vanunu : « C’est parce qu’Israël détient la bombe atomique qu’il peut pratiquer sans crainte l’apartheid », 14 octobre 2005.

[26] Israel connection : la première enquête sur la mafia d’Israël (publié par Jacques Derogy), éditions Plon, Paris, 1980.

[27] ALLAFORT, Jean-Marie. « Arrestation de jeunes néo-nazis en Israël. » Un écho d’Israël [en ligne]. Septembre 2007. Disponible sur : http://www.un-echo-israel.net/Arrestation-de-jeunes-neo-nazis-en. (Consulté le 23.11.2011).

[28] BBC News. « Jewish settler kills 30 at holy site ». 25 février 1994. [En ligne]. Disponible sur : http://news.bbc.co.uk/onthisday/hi/dates/stories/february/25/newsid_4167000/4167929.stm. (Consulté le 23.11.2011).

[29] BBC News. « Graveside party celebrates Hebron massacre ». 21 mars 2000. [En ligne]. Disponible sur : http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/685792.stm. (Consulté le 23.11.2011).

[30] I. Finkelstein, N.A. Silberman, The Bible unearthed : archaeology’s new vision of ancient Israel and the origin of its sacred texts, New York, Free Press, 2001.

[31] Eli Faber, Jews, slaves, and the slave trade: setting the record straight, NYU Press, 2000.

Réflexions

De Grands Hommes

« S’attacher aux religions est périlleux. C’est d’abord faire de soi un assassin en puissance et le pire de tous les assassins : celui qui a la conscience tranquille. » Georges Messadié.

« Pourquoi un dieu qui nous aurait doté d’esprit, d’intelligence et de raison, voudrait-il qu’on y renonce ? » Galilée, face au tribunal inquisiteur.

Sous le prétexte qu’on ait cru et fait croire la terre plate pendant plusieurs millénaires, peut-on justifier de devoir y croire encore quelque siècles pour faire plaisir à des fanatiques agressifs et dangereux ? L’auteur inspiré par Galilée.

« Il est intellectuellement plus simple de croire que de réfléchir. » inconnu.

« La vérité est souvent éclipsée, mais jamais éteinte », Tite-Live.

De l’auteur

« Si une vérité difficile à entendre n’est pas la meilleure réponse à tout moment, c’est toujours une bonne réponse à n’importe quel moment, qui ne doit que nous faire grandir. »

« Si le temps des fausses croyances nébuleuses est révolu, pour notre plus grand bonheur intellectuel, le temps du savoir authentique survient, pour notre plus grand malheur affectif. »

« Face à nos limites, notre ignorance et notre besoin de se rassurer, l’égo exige et obtient des réponses métaphysiques. Or, ces réponses métaphysiques insultent l’intelligence et le bon sens au détriment de l’humilité qui vise à faire accepter ses limites et son peu de puissance à l’homme. Dès lors, ce dernier renonce et ne s’impose plus à faire admettre que : ne pas savoir encourage à la recherche alors que croire éteint d’emblée cette prometteuse flamme. »

« La foi et la pratique religieuse doivent être considérées comme une psychopathologie contagieuse et éminemment nuisible tant pour l’homme que pour l’humanité et qui a pour terreau l’ignorance et la fragilité d’esprit. »

« Si nous n’avons choisi ni nos parents, ni notre lieu de naissance, ni nos racines : nous ne sommes pas responsables des atrocités et des erreurs commises par nos aïeux. En revanche, nous sommes responsables de fermer les yeux et de laisser perpétrer ou non une absurdité déplorable et néfaste conçue par nos aïeux. » La passion du burlesque qui m’anime, m’ordonne de sacrifier le peu de repères qui me restent sur moi-même et les miens et de tirer à boulets déployés pour rire à gorge rouge. Que les assassins qui souhaiteraient en représailles faire sonner le glas de mon insignifiante existence, charnelle ou sociale, ne se consolent jamais de savoir que face à toute issue, mes bribes résiduelles de conscience exigeaient de s’exprimer pour se libérer.

« La vérité est souvent éclipsée, mais jamais éteinte », Tite-Live.

Papito et Kobi

« Kobi[1] ! C’est toi qui a écrit ça ?

  • Oui Papito[2] !
  • Tu as pensé à ta mère ?
  • Ima ? Ça ne changera rien pour elle ! Elle a besoin de cette identité, de ces traditions, de cette foi… tu ne lui retireras jamais. Ni à elle ni à ceux qui ont besoin de croire. Si dieu lui-même venait leur dire en face, que tout est faux, ils penseraient que c’est une épreuve pour tester leur foi, et ils continueraient de plus belle. Quant à Ima, elle au moins, quoi que tu lui dises, restera sereine et confiante sans jamais devenir aggressive. N’est-ce pas là le propre de la spiritualité ?
  • Tous les religieux ne sont pas aussi spirituels…
  • Entre les milliards de laïques ou de pratiquants d’autre religion, un de plus qui dira que selon lui tel ou tel dieu n’est pas le bon, ne risque pas de changer grand-chose.
  • Justement, tu crois que ça va changer quelque chose ?
  • Honnêtement ! Rien du tout. Au pire quelques papotages de salon jusqu’à la prochaine coupe du monde, et après, le train-train et l’indifférence générale reprendront leur cours.
  • Tu ne crains que certaines révélations soit reprise par nos détracteurs ?
  • Révélations ? Papito ! De par l’histoire nos détracteurs n’ont jamais eu besoin de « révélations » pour nous en vouloir à mort ! Ensuite, de « Révélations », elles sont le fait d’auteurs, de chercheurs, de journalistes, d’écrivains… je n’ai rien inventé, rien créé, rien innové : je ne fais que citer quelque chose auquel tout le monde a accès.
  • Mais les choses que dis à propos du texte…
  • Le texte ? C’est pareil ! Ce n’est pas moi qui l’ai écrit ! Ouvre ta page à l’endroit indiqué et regarde ce qui y est écrit !
  • C’est vrai ! Je ne l’avais jamais lu ! On me l’a toujours fait lire… Et dieu dans tout ça ?
  • Papito ! Tu te souviens à quel point on se fâchait, lorsque j’étais religieux et que tu me disais que c’était écrit de main d’homme et que Dieu, le Vrai, ne pouvait pas demander ça !?
  • Oui ! Je me rappelle ! Il aura fallu qu’on te prouve scientifiquement que c’était écris de main d’homme pour que tu t’en rendes compte malgré les heures d’étude auxquelles tu te seras adonné ?
  • Oui, papito ! A moi aussi on me l’a faisait lire et on me faisait étudier les commentaires qui a la place d’être des explications n’étaient que des tentatives de justification d’inepties. Si l’amour rend aveugle la foi rend stupide !
  • Mais alors dieu dans tout ça… ?
  • Quoi dieu ? Ce que l’histoire essaye de faire passer pour dieu, ou Dieu lui-même ?
  • Ils ne feront pas la différence, ils t’en voudront !
  • Mais au fait ! Si il est bien réel et tout puissant, a-t-il besoin de sbires vengeurs ? Il ne peut pas se défendre tout seul ?
  • … »

[1] Kobi : diminutif de « Ya’akov » utilisé en hébreu.

[2] Papito : diminutif affectueux de « Papa » ou de « Grand-père » pour les juifs sépharades d’Afrique du nord exilés d’Espagne.

ToraX : Sources Antérieures et Annexes

Cette partie n’est qu’un rappel des connaissances, sources et références historiques et archéologiques connues à ce jour. Avant ces révisions, je propose deux rappels visant à ouvrir un peu nos esprits aux concepts de religion et de monothéisme.

Le plus ancien système religieux connu, provient du chamanisme.[1]Sa pratique est entendue près de 10000 ans avant l’ère actuelle.

La plus ancienne trace de monothéisme provient d’Égypte. Il s’agit du culte d’Aton[2], le disque solaire. Sous l’influence d’Amenhotep IV, rebaptisé Akhenaton et date du XIVe siècle AEC.


[1] Grand livre du chamanisme, origines, rites et coutumes, S. Chancel, éd. Exclusif, 2005.

[2] N. Grimal, Histoire de l’Égypte ancienne. Éd. Fayard 1995.

Sumer et Méditérannée antique.

Sumer[1] et civilisation sumérienne[2] se sont établies en Mésopotamie, région située entre le Tigre et l’Euphrate. Il s’agit de la région où se situe l’actuel Irak. Elle a prospérée du IVe au IIe millénaire avant l’ère courante. Ils développèrent le premier système d’écriture connu vers 3250AEC. En parallèle commenceront le développement des civilisations cananéennes et égyptiennes. Nombre de mythes sumériens ont été transposés dans le ‘houmash.


[1] S. N. Kramer, L’histoire commence à Sumer, Flammarion, coll. « Champs », 1993

[2] J.-L. Huot, Les Sumériens, entre le Tigre et l’Euphrate, Armand Colin, coll. « U », 1996

Moïse et le berceau : La légende de Sargon Ier d’Akkad.

Époque Langue Écriture Support Lieu Conservation
env. VIIe s. AEC araméen araméen parchemin Babylone British Museum

Le Roi Sargon d’Akkad[1], dont le règne est estimé aux alentours du XXIVe-XXIIIe s. AEC, unifia la Mésopotamie autour de la cité d’Akkad.

Extrait : « Ma mère était grande prêtresse. Mon père, je ne le connais pas. Les frères de mon père campent dans la montagne. Ma ville natale est Azupiranu [« ville du safran » ?], sur les bords de l’Euphrate. Ma mère, la grande prêtresse, me conçut et m’enfanta en secret. Elle me déposa dans une corbeille de roseaux, dont elle scella l’ouverture avec du bitume. Elle me lança sur le fleuve sans que je puisse m’échapper. Le fleuve me porta ; il m’emporta jusque chez Aqqi, le puiseur d’eau. Aqqi le puiseur d’eau me retira [du fleuve] en plongeant son seau. Aqqi le puiseur d’eau m’adopta comme son fils et m’éleva. Aqqi le puiseur d’eau m’enseigna son métier de jardinier. Alors que j’étais jardinier la déesse Ištar se prit d’amour pour moi et ainsi j’ai exercé la royauté pendant cinquante-six ans. »[2]

Sargon d’origine modeste, aurait été avant son ascension au trône suite à un coup d’état, grand échanson de la maison royale. Un grand échanson fut compagnon de cellule de Joseph, avant qu’il ne devienne vice-roi d’Égypte.[3]


[1] R. Drews, “Sargon, Cyrus and Mesopotamian Folk History”, Journal of Near-Eastern Studies n° 33 (1974), p. 387–393

[2] D. L. Lewis, The Sargon Legend, Cambridge University Press, Cambridge (Mass.), 1978

[3] Gn41.

Romulus et Rémus 

Époque Langue Écriture Support Lieu Conservation
VIIIe s. AEC latin latin parchemin Rome British Museum

La légende de la fondation de Rome, s’appuie sur le conte de « Romulus et Rémus » [1], jetés à l’eau dans un panier flottant et recueillis par une louve.

Analogies reprises ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :

Enfant livré au fleuve dans un panier flottant, recueilli par une lignée royale, conditionnant son destin de leader.


[1] Tite-Live, Histoire romaine. De la fondation de Rome à l’invasion gauloise, (traduction Annette Flobert) Garnier-Flammarion, Paris, 1995.

Création du monde : Enuma Elish.

Époque Langue Écriture Support Lieu Conservation
env. XXIIe s. AEC akkadien cunéiforme tablette d’argile Mésopotamie British Museum

Étymologie : Enuma Elish – nom babylonien – « Lorsqu’en haut»

Décrit par 7 tablettes d’argile de la création[1], découvertes au XIXe s. dans les décombres de ce que fut la bibliothèque d’Assurbanipal de l’ancienne Ninive, proche de Mossoul de l’actuel Irak. Leur composition est estimée au XIIe s. AEC.

Résumé[2] : Au commencement des temps, seul un volume indistinct d’eaux originelles constitue l’univers. L’eau douce est Apsu. L’eau salée est Tiamat : « la mer primordiale ». Ces deux essences génèrent d’autres êtres supérieurs. La lignée tierce irritera Apsu de par son attitude perturbatrice et bruyante, qui appuyé par un de ses conseillers Mummu, décrète leur annihilation. Un des futurs condamné de la lignée tierce, Ea, a vent du décret. Il réussira à endormir profondément Apsu avant de le tuer et séquestrera Mummu. Victorieux, Ea engendrera Marduk, supérieur à ses congénères de manière innée. Le collège des êtres supérieurs en effervescence et inquiet, encourage la vindicte de Tiamat épouse d’Apsu assassiné. La génération rebelle doit être éradiquée grâce à une troupe de créatures monstrueuses crées par Tiamat et commandé par Kingu. Marduk acceptera de mener le combat en échange de la régence des êtres supérieurs. A l’instar de son père Ea, jadis victorieux, Marduk terrasse Tiamat. C’est partir du cadavre de Tiamat fendu en deux comme un poisson, qu’il formera les cieux, la terre et ce qu’elle contient dont montagnes et fleuves dont le Tigre et l’Euphrate, puis les astres, dont la lune qui règlera le mois et le soleil qui règlera le jour. Le sang de Kingu sous la supervision de Nintu « Maîtresse de la Naissance », mélangé à de l’argile produisit l’homme. La tour d’Esagil fut bâtie pour servir de demeure à Marduk.

Analogies reprises ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :

Création du monde. Séparation des « Eaux ». Formation de l’homme à partir d’argile. Début de l’histoire en Mésopotamie autour du Tigre et de l’Euphrate. La tour de Babel.


[1] The Enuma Elish, The Seven Tablets of Creation, L.W. King  [1902], éd. Kindle pub. Evinity Publishing Inc, 2009.

[2] J. Bottéro et S.N. Kramer, Lorsque les dieux faisaient l’homme, Gallimard, 1989.

La tour de Babel : Esagil

Passage évoqué dans l’Enuma Elish.

Temple principal du dieu Marduk construit dans le secteur consacré de Babylone. Il s’agissait d’une ziggourat, tour en paliers. Esagil signifie « temple au pinacle surélevé ». On trouve sa trace dans la légende de « Enuma Elish » de la création du monde. Elle fut bâtie par les anciens êtres supérieurs, les annunaki, vaincus par Marduk : « les annunaki édifièrent un sanctuaire et ils élevèrent le sommet de l’Esagil, et après avoir une tour à degrés ils établirent en elle une nouvelle demeure pour Marduk. »

Analogies reprises ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :

La tour de Babel.

Jardin d’Éden : Enki et Ninhursag et L’épopée de Gilgamesh

Époque Langue Écriture Support Lieu Conservation
env. XXe s. AEC akkadien cunéiforme tablette d’argile Mésopotamie musée du Louvre

Résumé[1] : Enki créa un paradis agricole irrigué et paisible en Dilmun. Il s’unit à Ninhursag qui donne naissance après neufs jours/mois à Ninnisi. Après avoir conversé avec son confident Isimud, il s’unit à Ninnisi qui conçu Ninkura. Selon le même mode opératoire Enki s’unit à Ninkura qui enfanta Ninimma qui enfanta Uttu avec qui Enki s’unit contre son gré après avoir mis en place un stratagème pour l’approcher du fait qu’elle ait été avertie des us d’Enki par Nintur. Ninhursag extraira la semence d’Enki du ventre d’Uttu et en fit 8 plantes qu’elle planta dans le jardin. Voyant cela Enki curieux, assisté par son messager Isimud, gouta aux plantes. Ninhursag maudit Enki. Un renard se présente face à Enlil père d’Enki et négocie une récompense pour réussir à amener Ninhursag devant lui. Enlil promet de planter deux Arbres et de faire vénérer le renard. Après un entretien avec Ninhursag s’unit à nouveau à Enki, après lui avoir accordé la vie. Concernant 8 maladies dont fut frappé Enki, Ninhursag les extirpa en créant Abu/Abulu/Absham du crâne, Ninsikila/Nintulla des cheveux, Ningiriu/Ningiriutud/Ninkautu/Ninsutu du nez/visage, Ninkasi de la bouche, Nazi de la gorge/sexe, Azimua/Dazima du bras, Ninti/Nintil des côtes, Ensag/Enshagme des flancs/intelligence. Chaque progéniture se verra affecter une tâche Absham : Maître des plantes ; Ninsikila : Seigneur de Magan ; Ningiriu : épouse de Ninasu/Ninzu le médecin suprême ; Ninkasi : possession des cœurs ; Nazi, Maîtresse du tissage épouse de Nindara/Umundara ; Azimua : épouse Ningeszida/Ningishzida ; Ninti : Maîtresse des mois « itis » ; Ensag : seigneur de Dilmun.

Analogies reprises ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :

Extraction costale permettant la vie. Jardin d’Éden. Couple primordial. Procréation incestueuse.


[1] Le Mensonge universel (Enki & Ninhursag), Pierre Jovanovic, éditions Le Jardin des Livres, Paris, 2007.

L’épopée de Gilgamesh :

Époque Langue Écriture Support Lieu Conservation
env. XXe s. AEC akkadien cunéiforme tablette d’argile Mésopotamie British Museum

Résumé[1] : Gilgamesh monarque régnant en Uruk est dénoncé aussi prestigieux qu’intransigeant. Les êtres supérieurs décidèrent de lui opposer un alter-ego décrit comme preux, Enkidu, qu’Aruru façonne dans la steppe à l’image d’Anu à partir d’argile. Après divers détours Enkidu rencontre et affronte Gilgamesh. Ex aequo à l’issue de l’affrontement, ils se rendront hommage et se lieront d’amitié. De cette amitié suivra des expéditions épiques telles que les victoires sur le géant Humbaba de la forêt de cèdres et sur le taureau céleste envoyé par Anu. En représailles, Enkidu sera emporté par la maladie selon la volonté d’Enlil. Gilgamesh s’élancera alors à la recherche d’un moyen d’immortalité auprès d’Utanapishtim, rendu immortel pour son rôle dans le déluge. Après qu’Utanapishtim ait conté à Gilgamesh le récit du déluge il lui indique où trouver la plante de Jouvence, qui lui sera dérobée par un serpent alors qu’il se baignait.

Analogies reprises ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :

Jardin d’Éden. Plante associée à l’immortalité. Serpent.


[1] J. Bottéro, L’Épopée de Gilgameš, le grand homme qui ne voulait pas mourir, Gallimard, coll. « L’aube des peuples », 1992 et L’Épopée de Gilgamesh : texte établi d’après les fragments sumériens, babyloniens, assyriens, hittites et hourites. – Traduit de l’arabe et adapté par A. Azrié. – Paris : Berg International, 2001.

Les lois toraïques : Le Code d’Hammourabi.

Époque Langue Écriture Support Lieu Support
XVIIIe s. AEC akkadien cunéiforme stèle de basalte Mésopotamie antique musée du Louvre

Le Code de Hammourabi[1] est un texte de loi des plus anciens connus, composé sous l’impulsion du roi babylonien qui lui donna son nom vers 1750 AEC, soit 5 siècles avant le prétendu don de la Torah.  De nombreux articles du code d’Hammourabi ont été transposés dans le pentateuque tant dans leur fond et/ou leur forme. Indépendamment des variantes au sujet des peines encourues ou des amendes, les thèmes sont identiques.

Quelques extraits :

§ 117 : Si une dette a contracté (sic) un homme, et s’il a donné pour de l’argent ses femmes, fils, fille et les a livrés à la sujétion, durant trois ans ils serviront dans la maison de leur acheteur et coacteur, dans la quatrième année, il les remettra en liberté.

§ 153 : Si l’épouse d’un homme, en vue d’un autre mâle, a fait tuer son mari, on mettra cette femme à la potence.

§ 154 : Si un homme a eu commerce avec sa fille, on chassera cet homme du lieu.

§ 157 : Si un homme a dormi après son père, dans le sein de sa mère, on les brûlera tous deux.

§ 196 : Si un homme a crevé l’œil d’un homme libre, on lui crèvera un œil.

§ 197 : S’il a brisé un membre d’un homme libre, on lui brisera un membre.

§ 200 : Si un homme a fait tomber les dents d’un homme de même condition que lui, on fera tomber ses dents.

§ 206 : Si un homme a frappé un autre homme dans une dispute, et lui a causé une plaie, cet homme, jurera : “ je ne l’ai pas fait sciemment ”, et il payera le médecin.

§ 209 : Si un homme a frappé une fille d’homme libre et a fait tomber son intérieur (avorter), il payera, pour son fruit, dix sicles d’argent.

§ 251 : Si le bœuf d’un homme, a frappé (souvent) de la corne, lui a fait connaître son vice et s’il n’a pas rogné ses cornes ni entravé son bœuf, si ce bœuf a poussé de la corne un fils d’homme libre et l’a tué, il payera une demi-mine d’argent.

Analogies reprises ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :

Sexualité. Esclavage. Talion.


[1] A. Finet, Le Code de Hammurabi, Paris, 2002, et  B. André-Salvini, Le Code de Hammurabi, Paris, 2004

Création de l’homme et Déluge : L’Épopée d’Atrahasis.

Étymologie : Atrahasis[1] – nom akkadien « ḫaṭṭu ḫasīsu »-« le sceptre de l’ingéniosité »

Associations dérivées : Utanapishtim dans l’épopée de Gilgamesh, Noa’h dans le Tanakh, Noé dans l’Ancien testament, Nûh dans le Coran.

Époque Langue Écriture Support Lieu Vestige
XVIIIe s. AEC akkadien cunéiforme tablettes d’argiles Mésopotamie British Museum

Résumé [2]: Les êtres supérieurs disposaient d’une hiérarchie bien définie. La caste supérieure étaient dénommés « Annunaki ». Leurs subalternes « Igigi ». Ces derniers estimant leur assujettissement inéquitable, se refusèrent de travailler en allant jusqu’à briser leurs outils afin de forcer la mise en place d’une solution. Alors risquant d’être affamée, la caste supérieure se réunit. Le régent de la caste supérieure « Enlil » voulu éradiquer ses subalternes. Le frère du régent « Ea » argumentant que cela obligerait les dominants à se mettre à la tâche du fait de la disparition de leurs ouvriers envisagea de créer une espèce de troisième rang à la solde des deux autres. Il fut unanimement décidé de créer l’homme à l’image des êtres supérieurs en les limitant leurs pouvoirs, en particulier en les créant mortels. La vocation de cette nouvelle espèce inférieure sera de pourvoir aux besoins des supérieurs via la mise en place de sacrifices. C’est à partir d’argile, du sang de We-ilu et du crachat de Ninmah que l’homme fut formé. La paix retrouvée au sein des castes supérieures, celle-ci notèrent toutefois que leur nouvelle création certes, efficace, était toutefois bruyante et de surcroit pullulante. Dans le but de moduler le vacarme et la démographie humaine galopante, le régent Enlil conduit un génocide partiel grâce à la combinaison de famines et de pandémies. Son frère Ea, instigateur de la création de l’homme, se positionnant en protecteur, prévenait les hommes par l’intermédiaire d’un d’entre eux : Atrahasis dit « l’éminemment sage ». Enlil, à bout de nerfs, décida de l’exécution d’un déluge : « La rumeur des humains est devenue trop forte. A cause de leur tapage continuel je n’arrive plus à dormir. Nous leur avons déjà envoyé maladies, fièvres, épidémies et pestilences pour les décimer, mais très vite ils se sont à nouveau multipliés. Nous leur avons envoyé sécheresse, famines et autres fléaux sans plus de résultat. A chaque fois d’ailleurs, ENKI le prince les a aidés à s’en sortir. Maintenant il faut en finir une fois pour toute et envoyer sur les hommes le Déluge afin qu’il n’en reste pas un. ». Parallèlement, il privera Ea de contact avec les hommes. Ce dernier désapprouve : « J’ai créé l’homme dans l’intérêt des dieux, ne me demandez pas d’approuver un tel cataclysme. Comment pourrais-je porter la main sur mes créatures ! » Il communiqua donc avec son intermédiaire Atrahasis à l’aide de songes afin de l’avertir de l’imminence du déluge.  Pour cette raison, il lui commanda de fabriquer une arche de bois étanchéifiée au bitume, dans laquelle il recueillait l’ensemble des espèces terrestres destinées au repeuplement : « ATRAHASIS, jette à bas ta maison, détourne-toi de tes biens pour te sauver la vie. Construit un grand bateau selon l’épure que j’ai tracée sur le sol. Cette embarcation aura forme équilatérale de 60 mètres de côté. Le bateau sera entièrement clos et toituré solidement. Que son calfatage soit épais et résistant. Tu appelleras ton vaisseau Sauve -Vie. Après y avoir chargé ton froment, tes biens, tes richesses, embarques-y ta femme, ta famille, ta parenté et tes ouvriers ainsi que des animaux sauvages, grands et petits, et des oiseaux du ciel » Dès l’arche chargée et verrouillée, le déluge s’abattit durant 6 jours et 7 nuits. La libération des vannes du ciel fut confiée à Nergal, la submergation des barrages célestes fut confié à Ninurta, la diffusion d’un « silence de la mort » mutant toute lumière en ténèbres, fut confié à Adad. Le déluge recouvrit toute la terre au-dessus des montagnes autant que cette même terre fut entièrement enflammée par les Annunaki. Horrifiés par l’ampleur du désastre, ils vinrent eux-mêmes, à se réfugier au ciel d’Anu. Après 7 jours de cataclysme, l’arche s’échoua sur les pentes de la montagne Nishir. C’est seulement dix jours plus tard que Atrahasis reprenant conscience, libéra une colombe, puis une hirondelle puis un corbeau qui contrairement aux deux premières, ne revint pas, ayant trouvé une assise sèche. Atrahasis libéra les espèces réfugiées dans l’arche tous azimuts. Il produit ensuite une offrande sacrificielle composée de nourriture et de boisson répartie dans sept vases consacrés, ainsi que d’un encens composé de myrte, de cèdre et de cymbe. Les êtres supérieurs apprécièrent particulièrement l’odeur qu’ils trouvèrent agréable. Le régent des êtres supérieurs, en dépit de l’échec de son plan de destruction totale, finit par comprendre le bien fondé de se sauvetage et n’en tint pas rigueur ni à Ea ni à Atrahasis. L’élimination de l’homme aurait en effet ramené les êtres supérieurs », à la case départ, dépourvus de main d’œuvre. Après avoir obtenu d’Ea la dissémination d’affections limitantes pour l’homme telles que maladie ou stérilité, Enlil rétribua Atrahasis du don de l’immortalité en lui permettant de vivre au coté d’Ea, dans le jardin de Dilmun placé à l’endroit où jaillissent les grands fleuves.

Analogies reprises ultérieurement par les rédacteurs du pentateuque :

Décret divin d’annihilation de l’homme pour sa conduite. Désignation d’un émissaire humain destiné au sauvetage. Arche « boîte » de sauvetage. Sauvetage des espèces. Sacrifices agréables aux divinités. Jardin/Paradis.


[1] A.T. Clay, P. Tice : Atrahasis: An Ancient Hebrew Deluge Story, Book Tree, 2003.

[2] J. Bottéro et S.N. Kramer, Lorsque les Dieux faisaient l’Homme, Paris, Gallimard – Bibliothèque des histoires, 1989.

Évènement majeur ayant influé sur le mythe du déluge : l’éruption minoenne

On entend par éruption minoenne, l’explosion du volcan de l’île de Santorin, qui hébergeait à l’époque une partie de la civilisation d’origine crétoise constituée par le roi Minos. Cet évènement est estimé avoir eu lieu aux environs des XVIe-XVe s. AEC.

Les conséquences reportées, outre la dislocation de l’île de Santorin et la constitution d’une caldera, sont nombreuses.[1]

D’un point de vue descriptif pur, il est possible d’extraire d’un tel évènement cataclysmique un certains nombre de manifestations observables. De ces dernières, il est fort simple d’extrapoler les interprétations d’observateurs antiques, empreints de mythologie, du pourtour méditerranéen du XVIe s. AEC.

  • Tremblements, grondements, vibrations.
  • Fumées, nuées, nuages de cendres obscurcissant le ciel.
  • Éclairs au sein de la masse de cendres, ou entre cette dernière et d’autres masses nuageuses avoisinantes.
  • Colonnes de feu, projection de magma, chute d’une « grêle incendiaire ».
  • Émulsion de limons (rouges) dans les cours d’eau.
  • Exode massif d’espèces animales, insectes, batraciens, carnassiers…
  • Raz-de-marée balayant le littoral, toujours précédé d’un retrait des eaux exposant le sol marin sur une distance et pendant un temps significatifs.

Colportés à travers les siècles, transformés et réattribués de manière sélective et enjolivée, ce genre de manifestation n’aura pu qu’inspirer des auteurs fantastiques de tous bords. Ceci, tout en leur permettant l’affirmation, plus ou moins honnête, que de tels évènements se sont produits, témoins oculaires à l’appui. Le réarrangement, au gré des auteurs, n’en sera que plus crédible.

Mythe du déluge : variantes.

Le déluge est un thème récurrent qu’on pourrait quasiment qualifier d’universel. On peut en citer quelques-uns des plus célèbres, ce thème ayant été abordé par tant de récits, la compilation intégrale des différents déluges recensés constitueraient un ouvrage consistant.

Version grecque

Le déluge de Deucalion[2] : Voyant les hommes sombrer dans la cupidité et la luxure tout en négligeant leur culte au dieux, Zeus décrète leur anéantissement en guise de punition. Le moyen choisi sera un déluge et le résultat la destruction de toute trace d’humanité et de civilisation hormis Deucalion et sa femme Pyrrha. La barque s’échoua après qu’il eut cessé de pleuvoir au sommet du Parnasse où Zeus les épargna, leur confiant le soin de repeupler la terre en projetant des cailloux sur leurs arrières.         

Version maya

Popol Vuh[3] : L’humanité aura vu se succéder trois races distinctes. La première constituée d’hommes de glaise. La seconde d’hommes de bois. La dernière dont l’humanité descend, d’homme de paille. A l’époque ou la seconde race sombra dans l’impiété. Après que le ciel se soit obscurcit suivant une averse de feu, une pluie ténébreuse s’abattit sur terre. Dans le même temps animaux, arbres, pierres ainsi qu’objets inanimés, tous emprunts à la révolte privèrent les hommes de tout refuge, le vouant à l’anéantissement.

Version indienne

            Shatapatha Brâhmana[4] : Un poisson doté de la parole annonce à Manou la survenu d’un déluge duquel il viendra le sauver.


[1] D.M.Pyle, « The global impact of the Minoan eruption of Santorini, Greece », Environmental Geology, 30, 1-2, 1997, pp. 59-61.         

[2] Les Métamorphoses, Ovide, Traduction : Danièle Robert, éd. Actes Sud, 2001.

[3] Pop Wuh, Paris, Gallimard, collection “A l’aube des peuples”, 1990 et Pierre Desruisseaux et Daisy Amaya, Pop Wooh : Popol Vuh, le Livre du Temps, Histoire Sacrée des Mayas Quichés, Le Castor astral, 1985.

[4] ShatapathaBrâhmana (1-8-1) (cf. Mythes et Légendes extraits des Brâhmanas, trad. J. Varenne, Paris, 1967, p. 37-38).

De ce Gan sumérien est issu plus tard le “Gannatu” Akkadien (le parc) sumérien dans le terme “Edinu” (la plaine, la campagne).L’Éden sumérien se nomme “Nidduki”, équivalent de “dilmun” en akkadien.

« S’il n’y a pas eu de patriarches, ni d’Exode, ni de conquête de Canaan – ni de monarchie unifiée et prospère sous David et Salomon -, devons-nous en conclure que l’Israël biblique tel que nous le décrivent les cinq livres de Moïse, et les livres de Josué, des Juges et de Samuel, n’a jamais existé? »

Israël Finkelstein, (directeur de l’Institut d’archéologie de Tel-Aviv) auteur de “La Bible dévoilée”.


ToraX : Les Versets Diaboliques – Préambule.

Du Burlesque au Désespoir… du Diasyrme à l’Espoir…

La critique littérale du texte est imposé par l’affirmation yahwiste[1] suivante : « TOUT dans le ‘houmash[2] a d’abord un sens littéral strict avant tout sens allusif, métaphorique ou caché. »

            Selon ces mêmes yahwistes, il ne peut et ne doit pas être remis en cause. Soit. Si tout a sens littéral, analysons celui-ci. Le résultat intègre et objectif de celui-ci ne pourra donc être contesté à cause l’affirmation initiale « tout à un sens littéral », ad pedem litterae. Ce « sens littéral » est dénommé par les yahwistes eux même –pchat, פשט.

Si diasyrme, critiques acerbes, pamphlets, ironies, dérisions dont autodérisions et diverses autres stylistiques littéraires produite dans cet ouvrage devaient porter atteinte à l’honneur, l’intégrité morale ou la réputation d’un individu. Il serait de son droit et de son devoir d’attenter un recours en justice. Il pourrait sembler utile de préciser que tous les personnages concernés sont fictifs, cela risque de rendre difficile la présentation d’un recours de leur fait. Quand bien même ils auraient existé, ils ne seraient plus de ce monde, et de facto, dans l’impossibilité de se représenter, ce que je déplore.

Concernant les personnages, une atteinte du même ordre à leur encontre devra être présentée par l’auteur ou le titulaire des droits d’auteur. Le prétendu auteur avéré du texte concerné et des personnages qui y sont mis en lumière ayant mystérieusement disparu peu avant la fin de la rédaction de son œuvre, ne sera donc pas en mesure de présenter une requête. Le ou les auteurs authentiques, a priori décédés depuis plus de 70 ans, ne seront pas en mesure de présenter une requête concernant l’œuvre, tombée par définition dans le domaine publique.

Si à tout hasard, un des auteurs prétendus décidait de présenter une requête, il lui faudrait au préalable prouver qu’il est bien le producteur de ce qu’il défend ; je cite en l’espèce M. Yehvah Elohim, M. Moïse Levy, Sa Majesté Josias Ben Amon, Sa Sainteté Esdras. Dans tous les cas, tous les producteurs d’une requête devraient s‘avérer saints de corps et d’esprit. En effet, en vertu des référentiels psychiatriques actuels, on attribue au fait qui consiste, pour un adulte, à s’adresser à un personnage imaginaire, qu’il déclare exister et être réel ainsi que de recevoir de sa part des ordres quelconques, non seulement de massacres humains ou animaux, de mutilations ou de violences variées, relève de la schizophrénie aggravée.  

Les critiques morales sont produites en vertu des considérations humanistes modernes ou des lois en vigueur dans les démocraties progressistes. L’intensité de la critique ainsi que les diverses désapprobations sont à attribuer à la sensibilité de l’auteur. Par exemple, certains auteurs pourraient considérer le fait qu’un ogre de Grimm bouillant et dévorant des enfants soit (concernant l’acte décrit et la psychologie et moralité du personnage même imaginaire qui l’induisent) acceptable et justifié. S’en serait abominable pour d’autres. Les lois actuelles permettent heureusement de déconseiller ou d’interdire avant un certain âge, la consultation de certaines œuvres esistent.

En France, en vertu l’article 14 de la loi du 16 juillet 1949, une commission est chargée d’examiner « …les publications de toute nature présentant un danger pour la jeunesse en raison de leur caractère licencieux ou pornographique, ou de la place faite au crime, à la violence, à la discrimination raciale… »

Globalement, pour le sujet qui nous concerne : nous tenterons toutefois de sourire et de faire appel à l’humour entre nausées, vomissements, crises de larmes et de désespoir.


[1] Yahwiste : considère ici le sens général de « craoyant dans le fait que la divinité cananéenne YHVH, soit dieu unique omniscient, omniprésent, omnipotent, créateur de l’univers et réglant la destinée des hommes. »

[2] ‘houmash : de l’hébreu חומש. De par sa racine חמש‘hamesh, « cinq », fait références au cinq livres de Moïse, communément appelés « Pentateuque ».

Précisions préalables au suivi de l’analyse :

La rédaction francophone impose l’usage de référentiels francophones faisant autorité dans le milieu étudié. Ainsi, la traduction référentielle de base choisie, n’est autre que la version officielle de la « Bible du Rabbinat »[1] et de son texte d’origine datant de 1899, dirigée par le Grand Rabbin Zadoc Khan.

Celle-ci sera signalée « … »TO, pour « Traduction Officielle ».

Une traduction alternative, sera présentée dans un but comparatif. Cette seconde traduction est extraite de la version du rabbin Arye Kaplan, référence reconnue et admise pour la matière qui nous concerne, présentée dans l’ouvrage intitulé : « La Torah vivante »[2].

Celle-ci sera signalée « … »TS, pour « Traduction Secondaire ».

L’hébreu originel n’intégrant ni variantes de casse, soit l’absence de majuscule, ni ponctuations : il n’appartient qu’à ses traducteurs de justifier le positionnement de majuscules et de diverses ponctuations, en particulier, des exclamations et interrogations.

Lorsque cela s’avèrerait judicieux, trois autres traductions seront proposées.

La première consiste en une traduction brute et littérale qui fait fi de toute stylistique.

Celle-ci sera signalée « … »VB, pour « Version Brute ».

La seconde consiste en une traduction stylisée, le plus conforme au sens premier et acceptable du texte original. Celle-ci sera signalée « … »VR, pour « Version Rectifiée ».

La troisième forme, consistera en une traduction alternative issue de ce que le texte seul permet objectivement de transposer.

Celle-ci sera signalée : « … »VA, pour « Version Alternative ».

Afin de respecter au maximum la restitution du texte de base, la traduction brute(VB) sera produite en bas de casse, en dépit des règles rédactionnelles usuelles de la langue française. Les noms bibliques seront cités selon ce que présente la traduction officielle référente ou d’après le consensus admis pour la langue française, hormis pour les corrections brutes, rectifiées et alternatives. Les noms et prénoms, quelles que soient leur affectation, seront signalés en italique nom et translitérés de manière phonétique recevable pour un lecteur francophone. Par exemple : « …Ève, dans la traduction officielle…»TO, contre «  …’havah dans la correction… »VR

Le texte de référence en hébreu est la version massorétique officielle tirée du « Codex d’Alep »[3]. Les translittérations seront donc directement issues de ce référentiel, et restituées selon la possibilité phonétique la plus simple en cas divergence éventuelle. Dans ce sens, les termes sciemment traduits de manière erronée dans les traductions référentielles officielles et secondaires, seront immédiatement barrées : galvaudage.

En sus, sera adjoint la translittération phonétique correcte présentée par le texte, comme suit : galvaudage(fonetik).

Pour le cas où la traduction serait conforme au sens du terme traduit, alors que celui-ci se voit conférer dans le texte de multiples synonymes, le terme exact sera translitéré de la manière suivante : un dieu(el).

Les autres signalements, annotations, mises en valeur, références, connections directes… utilisés pour éclaircir les lacunes ou les travers traductionnels rencontrés dans les versions officielles et secondaires, trouveront le sens d’eux-mêmes, dès que rencontrés dans l’exposé.


[1] KAHN, Zadoc (dir.). « Bible du Rabbinat » [1899]. [En Ligne] Disponible sur :  http://www.mechon-mamre.org/f/ft/ft0.htm et http://www.sefarim.fr/.

[2] KAPLAN, Arye. « La Torah vivante – Les cinq livres de Moïse », éd. BILIEUROPE, 1996.

[3] BLUMENTHAL, George S.. Ben-Zvi Institute, Jerusalem : « The Aleppo codex » [en]

, sur le site Allepocodex.org, [En Ligne] Disponible sur : http://www.aleppocodex.org/  ( Consulté le 23.11.2011.)

Conventions phonétiques de translittération pour cet exposé.

Le kaf – כ : sa forme palatale /k/ sera retranscrite par k ; sa forme gutturale /χ/, l’équivalent du Bach allemand, sera retranscrite par kh. Exemples : melekh, prononcé « mélèch », zakhar prononcé « zachar ».

Le kouf – ק : /k/ sera retranscrit q. Exemple : neqevah prononcé « nékévah ».

Le shin -ש  : /ʃ/ sera retranscrit sh. Exemple : bereshit prononcé « béréchite ».

Le ‘heth – ח : /χ/ équivalent du hijo espagnol, sera retranscrit ‘h. Exemple : na’hash prononcé « najash ».

Le guimmel – ג : conserve invariablement sa prononciation /g/. Exemples : gehinom prononcé « guéhinom » et non « jéhinom », gidon prononcé « guidone » et non « jidone ».

Le hey – ה : sera toujours transcrit quel que soit sa position. Exemple : haleluyah et non seulement haleluya.

Le teth -ט  et le tav – ת : seront retranscrits indistinctement t.

Le ‘ayinע –  : sera retranscrit par le doublement de la voyelle qu’il représente séparé d’une apostrophe, hormis en début de mot où il sera uniquement précédé d’une apostrophe. Exemples : ‘ayin, ya’akov.

Le fey –  פ: sera retranscrit dans tous les cas f et jamais ‘ph’.

En vertu des considérations suivantes liées à l’hébreu et du fait de l’absence des phonèmes français « eu » (/ø/, feu), (/œ/, leur), et « u » (/y/, dur), (/ɥ/, nuit) : un « e » sera toujours prononcé de manière accentuée et un « u » sera toujours prononcé « ou » /u/.

Exemples : elohim se prononce « élohime », otanu se prononce « otanou ».

Les diphtongues induisant des prononciations telles que « aï », « eï », « oï » seront retranscrite ay, ey, oy

Les sonorités nasales, n’existent pas en hébreu : /ɛ̃/, rein ; /ɑ̃/, sans ; /ɔ̃/ : bon ; /œ̃/ : brun.

Elles seront typographiées a minima et devront être prononcée de manière dentale.

Exemples : min se prononce « mine », ein se prononce « éyine », elohim se prononce « élohime », gan se prononce « gane », ‘eden se prononce « édène », adam se prononce « adame », levanon se prononce « lévanone », edom se prononce « édome », yeshurun se prononce « yéchouroune », arum se prononce « aroume ».

Les noms bibliques seront cités selon ce que présente la traduction officielle référente ou d’après le consensus admis pour la langue française, hormis pour les corrections brutes, rectifiées et alternatives. Par exemple : « Ève » hors correction, contre « ’havah » dans la correction.

A propos du tétragramme et des divers dénominatifs « divins » extraits du texte :

Ces différents dénominatifs seront translitérés phonétiquement selon la convention proposée supra.

Concernant le tétragramme : du fait qu’une lecture en soit possible d’après le texte, il sera donc transposé au même titre que les autres dénominatifs « divins ». Malgré le fait que jusqu’alors, soient répandues des transpositions communément admises allant de YHVH à Yahvé en passant par Jehova ou Yehovah, nous nous contenterons de la lecture permise par les vocalisations inscrite dans la version du Codex d’Alep. Cette transcription est conforme aux diverses publications du ‘houmash basée sur ledit Codex.

יְהוָה présente  cinq lectures élémentaires possibles en vertu de ce graphisme. Quatre sont obtenues par extrapolation de l’imprécision d’affectation du vav en troisième position qui pourrait donc se prononcer o, ou, vo, vou. Soit produire : yehoah, yehouah, yehvoah, yehvouah. Sans autre précisions typographiques et conformément à la manière dont sont vocalisés les autres vav du texte marqués d’un signe diacritique de type kamats ‘ָ’ – /ɔː/ – « a », et en vertu de la prononciation hébraïque usuelle de ce genre de signe, il sera prononcé « va ».

En conclusion : la lecture la plus simple, directe et objective sera « yehvah ». De fait, les dérivations adjectivales ou adverbiales seront yehvahique ou yehvahesque et non yahwique ou yahwesque, en conservant toutefois le même sens. En revanche le terme yahwisme, conforme à son sens entendu ainsi que ses dérivés, seront conservés.

Pour rappel : le yahwisme désigne la croyance propagée par l’Ancien Testament, que YHVH doit être considéré comme divinité supérieure unique. Une divinité ou un dieu, désigne une représentation imaginaire d’une entité métaphysique supérieure dotée de pouvoirs surnaturels prétendus, avec laquelle un individu ou une communauté se propose d’interagir de différentes manières et dans des buts variés.

ToraX : Les Versets Diaboliques – La Genèse.

Gn1.1 – La Création du Monde : problème traductionnel.

א-א.א בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ

 « Gn1.1 Au commencement Dieu(elohim) créa les cieux et la terre. »TO

           Notons ici, qu’en 1.21 on traduit וַיִּבְרָא   – vayivra, par « créa », ainsi qu’en 1.27 בָּרָא – bara, par « furent créés ». Si à un autre emplacement du texte, בָּרָא  – bara, signifie « fut créé », cela nous conduit à la traduction suivante : « au commencement furent créés des elohim(dieux), les cieux et la terre »VA.

Mais si l’on veut absolument conserver בָּרָא  – bara, comme « créa », la traduction dans son exactitude devient d’elle-même un non-sens qui prête à sourire : « bereshit créa des dieux les cieux et la terre »VA.

            Autre point : d’après la légende, Moïse a reçu le texte du ‘houmash comme un seul mot qui aurait défilé devant ses yeux d’une seule traite. La section des mots est ultérieure, humaine et donc autorise des remaniements de césure et ainsi des traductions alternatives.

Si on sectionne le premier mot בְּרֵאשִׁית   – bereshit, pour obtenir בָּרָא   – bara, et שִׁית  – shit , une d’entre elle devient : « fut créé un fondement, furent créés des dieux(elohim), les cieux et la terre »VA.


D’après : בָּרָא שִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ

Gn1.26 – La Création de l’homme : problème traductionnel.

א-א.כו וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים, נַעֲשֶׂה אָדָם בְּצַלְמֵנוּ כִּדְמוּתֵנוּ

« Gn1.26 Dieu(elohim) dit : faisons l’Homme à notre image, à notre ressemblance. »TO

Traduction littérale exacte : « … faisons UN homme… » et non « …L’Homme… ». « …à notre image comme notre physionomie… »VR

            A plusieurs reprises le terme אֱלֹהִים – elohim , qui est le pluriel de dieu אֱל – el, n’est traduit exclusivement qu’au singulier. Ce singulier traduit, génère pourtant des formes plurielles : « faisons », « notre ».

Le caractère de la pseudo unicité de ce dieu est remise en cause d’emblée par le texte lui-même.

En Ex22.19, אֱלֹהִים – elohim, sera à nouveau employé pour « dieux », au pluriel.

            En outre, l’interrogation concernant, soit la compétence de traducteurs et d’interprètes que sont les meneurs yahwistes, soit l’intégrité de leur transcription, se pose dès le début. Je pense pour ma part que l’usage de Google traduction aurait dû leur être interdit.

            L’intention littéraire qui vise à soigner le style de la langue d’arrivée n’excuse pas de lourdes transgressions translittératives et conceptuelles, bien au contraire : de « un homme » – adam – אָדָם ,  à « l’Homme » – et haadam – אֶת הָאָדָם, demeure une nuance gigantesque… Puisque la prétention de la torah est d’être un texte d’essence divine, l’intention sincère de la transmission de ce message devrait autoriser le sacrifice du style au profit du rendu du concept par le biais d’une traduction ad unguem. Incompétence et/ou falsification ? Dans tous les cas, selon l’enjeu, l’un et l’autre sont inacceptables.

1.27 – La Création de l’Homme : problème traductionnel supplémentaire.

א

A la différence de 1.26, on parle enfin ici de « l’Homme » – et haadam – אֶת הָאָדָם.

 … א-א.כז זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם

« Gn1.27 Mâle et femelle furent créés à la fois. »TO

            On ne trouve aucune trace d’un terme qui signifie « à la fois » dans ce verset. « Mâle et femelle furent créés. »VR [Fin du verset].

            A nouveau, nous sommes confrontés soit à l’incompétence soit au galvaudage. L’ajout d’un terme inapproprié fausse encore la compréhension du texte. Il reste supposable qu’il ait été créé un être primordial hermaphrodite duquel sera détaché ultérieurement le côté féminin. Toutefois, rien n’est traduit en ce sens. L’otam– אֹתָם, signifie clairement “eux”. Il demeure une dernière possibilité qui concernerait la création des genres masculins et féminins et non d’un homme et d’une femme à ce stade, mais alors la traduction aurait dû être, « …masculin et féminin, les créa… ».

Ainsi, en reprenant le passage au complet, nous trouvons :

 א-א.כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ : זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם

Traduit de manière brute approchée cela donne : « créa elohim l’homme à son image, à l’image d’elohim le créa : mâle et femelle les créa. »VB

Gn1.1-31 – La Création du Monde : aberration scientifique.

Ordre de la création selon la torah : les cieux, la terre, la lumière, le jour, la nuit, le ciel, la mer, les végétaux, les étoiles, le soleil, la lune, les poissons, les oiseaux, les animaux terrestres, l’homme.

Ordre de la création selon la science actuelle : énergie, matière, corps stellaires, organismes élémentaires, végétaux et animaux jusqu’à l’homme.

            Je préciserai que si dans la recherche de la vérité et de la compréhension du monde qui nous entoure la science a commis des erreurs mais progresse, la torah a d’emblée affirmé des inepties et campe sur ses positions fantaisistes. Certaines tentatives de justifications honteuses tentent de faire croire, à partir de post-dictions, de récupérations et de réinterprétations, que toutes nos connaissances actuelles sont inscrites dans la torah, ne réussissent pas à cacher l’archaïsme que représente la torah. Je fais référence ici aux nombreuses publications de ce style qui inondent le petit monde des crédules à convaincre. Je songe à divers recueils illustrés, autoédités par les organismes de propagande qui le diffusent. A grand renforts de graphismes pompeux et, de citations détournées et hors contexte d’authentiques scientifiques reconnus, ils tentent de s’adresser aux naïfs, aux pré-convaincus et aux limités scientifiquement et culturellement (comme toute propagande fallacieuse, rappelons-le !).

Pour mieux jauger l’ampleur de l’ineptie et du frauduleux : imaginons un instant que toutes les connaissances actuelles et à venir, soit effectivement décrite dans cette torah, ce qui restera évidement faux, jusqu’à preuve du contraire, soit, éternellement. Cela voudrait dire que cette connaissance est sciemment occultée par ses détenteurs jusqu’au jour où, par un heureux hasard, un scientifique avéré la découvre. Ce ne serait ni plus, ni moins que de la rétention régressiste criminelle !

Pour bien circonscrire le problème, je gage que le jour ou un remède universel contre le cancer serait découvert, on entendra de la part de ces mêmes récupérateurs éhontés : « On le savait ! C’était dans la torah ! ». La question se pose à nouveau : pourquoi ces post-prédicateurs charlatans et comiques, n’ont-ils rien fait, alors qu’ils prétendent avoir eu le remède ? Nous connaissons tous leur réponse : « Notre dieu le veut ainsi ! ». Je ne décrirai pas ici leur réaction à la contre-question : « Alors, à quoi il sert ? ». Fin du divertissement.

            On peut remarquer ici que « les luminaires qui président au jour et à la nuit » ont été créés le quatrième jour. Si l’on considère que la rotation de la terre lors de sa révolution autour du soleil génère le cycle circadien de 24 heures et donc circonscrit par là même, la valeur d’un jour : comment l’auteur avance-t-il un compte de « jours » pour les premiers second et troisième, ce, avant le quatrième ou le référentiel est sensé débuter. Autrement dit, le compte d’un jour dépend de la terre et du soleil. On ne peut compter le premier jour qu’une fois ces deux astres créés, soit à partir du quatrième jour. On ne peut ni compter, ni parler de jour avant cela. Pourtant l’auteur réussi à compter 3 jours, soit 3 rotations terrestres face au soleil, avant que ceux-ci n’existent. Autre maladresse logique et conceptuelle de taille ; si énorme que tout le monde paraît effaré de le constater une fois révélé. De toute façon, à ce stade, il n’y avait encore personne pour compter, soit dit comme petite blague au passage.

Gn1.31 – La Création du Monde : ineptie scientifique.

            Pour rappel : la durée de la création selon la torah est de 6 jours en 3760AEC. Ce qui a été clamé et défendu haut et fort par les yahwistes depuis des siècles puisque le פשט – pshat, « sens littéral », est irréfutable selon eux. Six jours valent donc six fois vingt-quatre heures. Dès lors que l’astrophysique a ridiculisé de manière cuisante cette affirmation fantasmagorique, sont apparu des yahwistes pseudo-scientifiques qui ont tenté toutes sortes de récupérations rocambolesques et pathétiques à partir d’une mécompréhension flagrante de la physique quantique pour rattraper l’irrattrapable : six jours sont six jours même condensés selon l’espace-temps et non six ères.

            L’astrophysique, la géologie et pour finir l’anthropologie, démontrent, non pas une création brutale sans évolution ultérieure, mais, au contraire, une évolution constante depuis 5.109 années. +/- 1825000000000 jours selon la science contre 2106000 jours selon la torah.

            Notons au passage, que les yahwistes qui veulent démontrer et dater l’existence de vestiges de synagogues à l’époque romaine, d’il y a 2000 ans, se réfèrent aux datations au carbone 14 pour preuve de la réalité ethnologique de leurs ancêtres hébreux. Comment mettent -il en avant ce système de datation, qu’ils considèrent alors comme fiable, tout en le réfutant dès qu’il démontre l’existence de quoique ce soit avant leur supposée création du monde en -3600AEC.

En fait, cela revient à dire que la datation au carbone 14 n’est vraie qu’à partir de 3600AEC. Si le carbone 14 a été créé en -3600, aucune datation antérieure ne devrait être possible. Si tout a été créé au même moment, Neandertal et les dinosaures devraient être datables à 3600AEC et non plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’années avant. D’ailleurs, les tablettes sumériennes qui relatent les descriptions plagiées par la torah, sont clairement datées au carbone 14 de 2800AEC. Ainsi, leur datation ne peut être que validée par les yahwistes qui reconnaissent toute datation ultérieure à 3600AEC comme seule valable.

            Ils n’expliquent cependant pas comment leur torah, « origine de tout » est un copié-collé de sources qui ont une existence antérieure, et de plus, une réalité matérielle conservée jusqu’à ce jour (remercions les musées !). Aussi paradoxal, partial, déplacé que ridicule, il faut le concéder.

Gn2.2-2.3 – Le Shabbat : maladresse traductionnelle.

א-ב.ב וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה ; וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מִכָּל-מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה. ב.ג וַיְבָרֶךְ אֱלֹהִים אֶת-יוֹם הַשְּׁבִיעִי, וַיְקַדֵּשׁ אֹתוֹ: כִּי בוֹ שָׁבַת מִכָּל-מְלַאכְתּוֹ, אֲשֶׁר-בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת

« Gn2.2 Dieu(elohim) mit fin le septième jour à l’œuvre faite par lui ; et il se reposa, le septième jour, et de toute l’œuvre qu’il avait faite. 2.3 Dieu(elohim) bénit le septième jour et le proclama saint parce qu’en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu’il avait produite et organisée. »TO

            Ici la traduction est lourde de conséquence encore une fois. Le choix du terme « se reposer » s’il ne reflète pas complètement l’idée d’un repos organique mais plus d’une cessation d’activité, laisse supposer que : dieu se fatigue ! Le mot chômage aurait été plus judicieux, même si, moins valorisant en vertu de sa connotation moderne.

Gn2.4 – Changement de style.

            Apparition du dénominatif divin יְהוָה אֱלֹהִים – yehvah-elohim, et plus seulement, אֱלֹהִים – elohim. L’introduction d’un nouveau dénominatif, le changement de style grammatical et les contradictions immédiates qui vont suivre laisse supposer très tôt dans le texte de l’existence d’un autre rédacteur. Par-delà ce simple constat, force est de constater que la création du monde décrite par la torah, pâle copie de la vision sumérienne très antérieure, est faite par elohim. Yehvah n’apparait nulle part dans le passage relatant les fondements de l’univers. Ce détail est de taille ! Il faut d’emblée comprendre que les traductions simplistes et simplificatrices convergentes affectent à tous les protagonistes prétendus divins de cette histoire, le nom de « dieu ». En revanche, on verra le même dénominatif original être traduit de différentes manières, comme à l’aide de « le seigneur » ou « l’éternel ». Cet état de fait sera, naturellement, démontré et exposé au moment des passages les plus criants de cette douteuse pratique.

Aparté : L’essence suméro-babylonienne des textes, comme déjà exposé, impose une constatation fort simple. ilu/elu signifie « dieu ou être supérieur ». ilum/elum est le pluriel induisant « dieux/êtres supérieurs ». Ainsi, pour signifier d’un point de vue suméro-babylonien que Ea faisait partie de la classe des êtres supérieurs, on pouvait très bien suggérer « Ea des Supérieurs/ Ea de la Classe Supérieure » par ea ilum. Donc « X parmi les dieux » par « X ilum », et en hébreu X elohim. D’ilum à elohim, il y a peu… Mais qu’en est-il d’Ea à yehvah ? ea ilum : Ea des dieux ? yehvah elohim : Yehvah des dieux ? Ea était un membre d’une classe d’êtres supérieurs Ilum. Yehvah ne serait-il qu’un membre d’une classe d’être supérieurs ? L’usurpation se profile… Plus inquiétant, nous trouvons dans la mythologie suméro-babylonienne un certain nombre d’entités supérieures considérées comme démoniaques, dont ala/alu, considéré comme un esprit imperceptible possédant les individus et apportant la lèpre (thème lourdement repris plus tard par la torah Lv13-14), et ilu-limnu simplement traduit comme « dieu malfaisant ».

Gn2.5,7,9 – L’Ordre de la Création : contradiction.

 א-ב.ה וְכֹל שִׂיחַ הַשָּׂדֶה, טֶרֶם יִהְיֶה בָאָרֶץ, וְכָל-עֵשֶׂב הַשָּׂדֶה, טֶרֶם יִצְמָח: כִּי לֹא הִמְטִיר יְהוָה אֱלֹהִים, עַל-הָאָרֶץ, וְאָדָם אַיִן, לַעֲבֹד אֶת-הָאֲדָמָה

« Gn2.5 Or, aucun produit des champs ne paraissait encore sur la terre et aucune herbe des champs ne poussait encore car l’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) n’avait pas encore fait pleuvoir sur la terre et d’homme il n’y en avait point pour cultiver la terre. »TO

א-ב.ז וַיִּיצֶר יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם, עָפָר מִן-הָאֲדָמָה,

 «Gn2.7 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim)  façonna l’homme, poussière détachée du sol. » TO

א-ב.ט וַיַּצְמַח יְהוָה אֱלֹהִים, מִן-הָאֲדָמָה, כָּל-עֵץ נֶחְמָד לְמַרְאֶה, וְטוֹב לְמַאֲכָל.

 «Gn2.9 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) fit surgir du sol toute espèce d’arbre beaux à voir et propre à la nourriture. » TO

            Plus clairement on affirme ici l’ordre de la création suivant : la terre, l’homme, les végétaux.

Ces trois versets mais plus complètement le passage tout entier contredit : « Gn1.11 Dieu(elohim)  dit que la terre produise des végétaux… »TO. Le règne végétal fut ab ante, prétendu avoir été créé le troisième jour et l’homme le sixième.

Gn2.6 – Le Jardin d’Éden : reprise de source antérieure.

            Le « Jardin d’Éden », גן עדן – gan ‘eden, qui correspond au dilmun sumérien, est tiré des légendes sumériennes[1], pour rappel. Sa rédaction remonte au IIIe millénaire avant l’ère courante, soit près de 1800 ans avant l’hypothétique torah de Moïse.

Jardin d’Éden : irresponsabilité yehvahique.

            Ce Yehvah place au même endroit l’homme, la femme, les deux arbres interdits et un serpent tentateur. Soit il est stupide ou inconscient, soit il souhaite volontairement que survienne un accident. Que penser de parents qui laisserait seuls deux enfants dans un jardin avec de l’essence, des allumettes et un petit cousin pyromane ? Admettons que des parents soit humainement faillibles ou inconscients. Interrogeons-nous sur le sérieux d’un dieu humainement faillible ou inconscient ? Si Yehvah, prétendu omniscient, omnipotent et omniprésent n’est ni faillible ni inconscient, c’est que dans ce cas il est pervers et criminel. Il met tout en œuvre pour que mathématiquement se produise un accident fatal pour s’octroyer le droit de punir en sus.

Gn2.7 – La Création de l’Homme : reprise de source antérieure.

Certains soulignent ci une récupération, depuis la légende sumérienne, déformée et vidée de son sens, du verset :

 א-ב.ז וַיִּיצֶר יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם, עָפָר מִן-הָאֲדָמָה

« Gn2.7 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) façonna l’homme, poussière détachée du sol. »TO

En hébreu טיט , – tit, signifie « limon », alors que le terme sumérien ti’it dans sa légende initiale signifie « ce qui en vie ». La transposition littérale du sumérien à l’hébreu perd en effet radicalement son sens. A plus forte raison lorsque le rédacteur utilise dans le texteעפר   – afar – « poussière » pour retranscrire טיט   – tit – « limon ».

Gn2.8 – Le Jardin d’Éden : conflits traductionnels et conceptuels.

א-ב.ח וַיִּטַּע יְהוָה אֱלֹהִים, גַּן-בְּעֵדֶן–מִקֶּדֶם

  « Gn2.8 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) planta un jardin en Éden, vers l’orient. »TO

            La traduction ici est très insatisfaisante. Quand bien même קֶּדֶם – kedem, signifierait « l’orient » l’utilisation du מ – mem, préfixe, suggèrerait une provenance et non une direction. Il aurait fallu traduire « de Kedem » ou au pire « de l’orient ». Mais en fait le problème est tout autre. On peut considérer que מִקֶּדֶם    – mikedem, signifie (encore aujourd’hui d’ailleurs, puisque le mot provient justement de la torah) « antérieur », « d’avant ». Ce qui change passablement le sens du verset pour : « Yehvah-elohim planta un jardin dans l’Éden antérieur »VR. Ce qui suppose qu’il y avait quelque chose avant que tout ceci soit créé. N’est-il pas étrange de trouver dans un texte, qui affirme une première et initiale création en suggérant dans l’énumération même de la création, qu’il existe une antériorité. De plus en plus les auteurs semblent s’emmêler les pinceaux et, encore et toujours la traduction relève de l’incompétence ou de la tentative de maquillage, de contradictions et d’illogismes. Le mobile semble ici évident. Une traduction correcte et intègre mettrait à mal le dogme défendu.

           Un petit tour de passe-passe lexical maladroit arrange bien les affaires de tout le monde. Cela évite au traducteur d’expliquer la contradiction et au croyant de s’interroger sur la véracité du texte. D’ailleurs en Gn3.24, l’identique מִקֶּדֶם  – mikedem, est traduit par « en avant ». En Gn11.2, toujours le même, מִקֶּדֶם – mikedem, est traduit « de l’orient » (ce qui posera le moment venu un autre problème conceptuel). En Gn12.8 : « à l’est » et « à l’orient ». En Gn13.11 : « du côté oriental ». En Nb34.11 : « A l’orient ». A quel malsain se vouer ? Il est très nettement possible de traduire à chaque fois par « d’avant » ou « antérieur ». Ce qui change notablement le sens du texte, puisqu’à chaque fois cela sous-entend un épisode dans le passé ou d’une antériorité à ce qui existe. Terminons en rapportant les références ultérieures du texte, où « à l’orient » est signalé par מִזְרְחָה – mizra’hah : Ex27.13 ; 38.13. Nb 2.3 ; 3.15 ; 3.38 ; 32.19. Dt3.17 ; 4.41.

Gn2.10 – Le Jardin d’Éden : impossibilités géographiques et conceptuelles.

א-ב.י וְנָהָר יֹצֵא מֵעֵדֶן, לְהַשְׁקוֹת אֶת-הַגָּן; וּמִשָּׁם, יִפָּרֵד, וְהָיָה, לְאַרְבָּעָה רָאשִׁי

« Gn2.10 Un fleuve sortait d’Éden pour y arroser le jardin, de là il se divisait en quatre bras. »TO

            Il devrait donc être géographiquement possible de localiser le jardin d’Éden puisqu’il est décrit comme la source de 4 fleuves, a priori mésopotamiens, dont le Tigre et l’Euphrate. Ces deux fleuves ne jaillissent absolument pas de la même source. Une telle curiosité hydrologique, si elle existait, ne passerait pas inaperçue. Si ces fleuves ont eu une existence antédiluvienne et perpétuité postdiluvienne, immanquablement, leur source aussi. Cette dernière précision réfute l’argument (ou l’excuse) de la destruction par le déluge. Tout déluge qu’il put y avoir, il eut s’agit d’une averse prolongée et d’une inondation progressive ou brutale.

            Jusqu’à aujourd’hui aucune source ni fleuve ne semblent avoir été rayés d’une carte pour cause d’inondation. Justement, une crue n’est -il pas le propre d’un fleuve. Ajoutons que plus loin, la traduction précise : « Gn3.24 Ayant chassé l’homme, il posta en avant du jardin d’Éden les chérubins, avec la lame de l’épée flamboyante, pour garder les abords de l’arbre de vie.»TO

            Ce point aurait dû faciliter la découverte rapide du jardin d’Éden. En admettant que les chérubins réussissent à passer inaperçus. Une épée flamboyante permettrait une localisation presque plus facile de nuit que de jour.

Dans l’épopée sumérienne de Gilgamesh, lorsqu’il s’introduit au « Dilmun »/« Jardin d’Éden », il doit terrasser, pour progresser, d’étranges gardiens du jardin : « Gilgamesh met en pièces Ceux-de-pierre …», tablette X de l’épopée[2]. La garde du jardin par des créatures surnaturelles était déjà entendue par les premiers rédacteurs du mythe, les sumériens.

Gn2.21 – La Création de l’Homme : source antérieure et problème traductionnel.

            Les mêmes analystes avisés qui ont noté un jeu de mot entre « limon » et « ce qui donne la vie » en Gn2.7, relèvent ici une autre transcription maladroite concernant la côte d’Adam, d’où serait extraite la femme. La racine ti sumérienne, si elle désigne la « côte », signifie aussi « faire vivre ». La remarque selon laquelle le rédacteur à choisi le mauvais terme est plus qu’éloquente. Là ou un peu de science-fiction cohérente aurait dû donner « Le genre féminin est issu d’un prélèvement de matériel génétique initialement masculin, sous anesthésie générale. » on arrive à :

א-ב.כא וַיַּפֵּל יְהוָה אֱלֹהִים תַּרְדֵּמָה עַל-הָאָדָם, וַיִּישָׁן; וַיִּקַּח, אַחַת מִצַּלְעֹתָיו, וַיִּסְגֹּר בָּשָׂר, תַּחְתֶּנָּה

  « Gn2.21 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) fit peser une torpeur sur l’Homme, qui s’endormi; il prit une de ses côtes, et forma un tissu de chair à la place.»TO

Ceci ramène les rédacteurs à des « copistes-traducteurs-bricoleurs-amateurs » et non pas à des « auteurs brillants et cohérents ».

            En outre, la traduction laisse à nouveau à désirer. Une traduction secondaire plus exacte pour le sens malgré le style meilleur de la forme « TO » est : « Gn2.21 Dieu plongea l’homme dans un état d’inconscience profonde, et il s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma cet endroit par un tissu de chair. »TS

            Pour clore la traduction littérale stricte donnerait : « fit tomber yehvah-elohim anesthésie sur-l’homme dormit pris de-sa-côte ferma chair inférieure-à-elle. »TB. A méditer…

Aberration biologique et anthropologique

            Soulignons ici, outre l’aberration anthropologique qui voit d’après la torah naître l’homme de la poussière puis la femme d’une côte de l’homme en moins d’un jour il y a moins de 6000 ans en Mésopotamie, l’actuel Irak. (Tout cela d’après le sacrosaint sens littéral incontestable selon le dogme). Pour rappel, l’anthropologie n’atteste pas l’apparition de l’homme au Moyen-Orient mais plutôt en Afrique.

Arithmétique costale

            Si on considère qu’un être humain normalement constitué est doté de 12 côtes, lui-même descendant de parents dotés de 12 côtes, on peut conclure qu’Adam et Ève disposaient eux aussi de 12 côtes à leur création et donc qu’Adam à sa mort avait 12 côtes d’un côté et 11 de l’autre, pour ceux qui se poserait la question. On peut donc supposer que le père Noël qui existe, j’en ai même vu plusieurs dans des supermarchés, qui, comme toute l’humanité descend d’Adam et Ève dispose aussi de 12 côtes.

La certitude ne sera acquise qu’à l’issue de l’autopsie qui pourrait se faire attendre au moins 900 ans. Tout porte à croire que le père Noël est un descendant d’Énoch, qui serait d’après la légende monté au ciel dans un chariot volant. Il est possible que le père Noël utilise le même type de moyen pour se déplacer, son traineau volant.

Si les générations biblique se voyait conférer une longévité exceptionnelle, songeons ici à Mathusalem le fils d’Énoch, qui vécut 969 ans et si le père Noël est né en 1931 : l’autopsie a des chances de pouvoir être réalisé avant l’an 3000. C’est une estimation optimiste en vertu du fait que le père Noël pourrait décider de faire comme son aïeul le jour de sa retraite et repartir directement au ciel avec son traineau et ses rennes.

Gn2.22 – La Création de la Femme : contradiction.

 א-ב.כב וַיִּבֶן יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הַצֵּלָע אֲשֶׁר-לָקַח מִן-הָאָדָם, לְאִשָּׁה; וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם

  « Gn2.22 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme, et il la présenta à l’homme. »TO

En contradiction avec la traduction de : א-א.כז זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם   – « Gn1.27 mâle et femelle furent créés à la fois. »TO

            Tantôt l’homme et la femme sont créés en même temps par אֱלֹהִים – elohim – dit « dieu », tantôt la femme et créée à partir de l’homme par יְהוָה אֱלֹהִים    – yehvah-elohim – dit « l’éternel-Dieu ». Quelle est la bonne version et le bon créateur ?

Gn3-… – La femme, l’homme et le fruit interdit : source antérieure.

            Au British Museum à Londres, le « Cylindre de la Tentation » sur lequel on peut voir sans méprise possible nos quatre acteurs principaux ; un arbre fruitier, un(deux) serpent(s), un homme, une femme, a été fabriqué très antérieurement à la rédaction de la torah. 1000 ans avant sa transmission supposée et 2800 ans avant sa rédaction effective. Il s’agit là d’une des multiples preuves matérielles indéniables attestant du plagiat toraïque. Il s’agit désormais de continuer à dépeindre l’aspect “torahic”, révélant le hic, plus que l’aspect toraïque déjà entendu.

Aberration conceptuelle et morale.

            La femme est accusée du « péché » originel pour avoir gouté au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

            De facto, elle ne connaissait pas le bien et le mal avant de gouter au fruit. Ipso facto elle était non-consciente du mal et ne pouvait faire mal.

            In extenso elle est innocente car non consciente. Certes responsable mais non coupable. A nouveau le dieu de miséricorde omniscient, omnipotent et omniprésent punit injustement un acte qu’il a lui-même provoqué.

            Par qui Yehvah va être puni pour mise en danger volontaire et iniquité ? Puisque devant n’importe qu’elle cour de justice, Ève serait innocenté et Yehvah condamné.

            Allons plus loin. Elle pourrait tout de même être accusée d’avoir donné le fruit à l’homme une fois consciente. Mais laisser son âme sœur dans l’ignorance, l’absence de discernement que l’on vient d’acquérir soi-même et aliéné de la capacité de libre-arbitre et d’émancipation est -il bien ou mal ?

Aux philosophes, les sincères et les purs et non les arrivistes sensationnalistes, de répondre. Ne doit-on pas s’adresser de nos jours, de manière révérente, selon « Beati Homo Lepidus », afin d’éviter toute excommunication intellectuelle ?

            En persévérant dans ce sens, entre les défauts de traductions et les interprétations partiales voire scotomisées on devrait comprendre ces versets différemment :

 א3.1 וְהַנָּחָשׁ, הָיָה עָרוּם[1], מִכֹּל חַיַּת הַשָּׂדֶה, אֲשֶׁר עָשָׂה יְהוָה אֱלֹהִים[2];3.2 וַיֹּאמֶר, אֶל-הָאִשָּׁה, אַף כִּי[3]-אָמַר אֱלֹהִים[5], לֹא תֹאכְלוּ מִכֹּל עֵץ הַגָּן(?[4]). 3.3וַתֹּאמֶר הָאִשָּׁה, אֶל-הַנָּחָשׁ: מִפְּרִי עֵץ-הַגָּן, נֹאכֵל. וּמִפְּרִי הָעֵץ, אֲשֶׁר בְּתוֹךְ-הַגָּן–אָמַר אֱלֹהִים[5] לֹא תֹאכְלוּ מִמֶּנּוּ, וְלֹא תִגְּעוּ בּוֹ: פֶּן[6]-תְּמֻתוּן[7].3.4 וַיֹּאמֶר הַנָּחָשׁ, אֶל-הָאִשָּׁה: ([8]-) לֹא-מוֹת, תְּמֻתוּן[9]. כִּי, יֹדֵעַ אֱלֹהִים[5], כִּי בְּיוֹם אֲכָלְכֶם מִמֶּנּוּ, וְנִפְקְחוּ עֵינֵיכֶם; וִהְיִיתֶם, כֵּאלֹהִים[5], יֹדְעֵי, טוֹב וָרָע.

« Gn3.1 Mais le serpent était rusé[1], plus qu’aucun des animaux terrestres qu’avait faits l’éternel-dieu[2]. Il dit à la femme : est t’il vrai que Dieu[5] a dit[3] ; vous ne mangerez rien des arbres du jardin ?[4] 3.2 La femme répondit au serpent : les fruits des arbres du jardin, nous pouvons en manger. 3.3 Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu[5] a dit : vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez point, sous peine[6] de mourir[7]. 3.4 Le serpent dit à la femme : non[8], vous ne mourrez point[9], mais Dieu[5] sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux seront dessillés et vous serez comme Dieu[5] connaissant le bien et le mal. »TO

            Afin d’ouvrir un champ de réflexion différent, il est nécessaire d’apporter quelques précisions traductionnelles.

[1] : « rusé », עָרוּםarum, signifie tout autant « intelligent ou prudent », soit en fait « avisé » qui semble retranscrire le mieux la combinaison « rusé+intelligent+prudent ». Notons qu’il s’en est fallu a priori de peu que arum – עָרוּם, soit traduit par « malin » avec tout ce que cela implique. A fortiori et désormais : « rusé » semble malheureusement être perçu comme « malin »… Ajoutons que עָרוֹם  – arom, d’orthographe identique signifie « nu » : paronymie embarrassante. Le serpent, sans plumes ni poil, peut en effet sincèrement être considéré comme nu. Cependant, s’il était la plus nue des créatures terrestres, Adam et Ève l’était un peu aussi, mais semblaient ne pas être considérés à juste titre comme des créatures terrestres au sens d’animaux. En 3.7,10,11 sera utilisé le terme עֵירֹם – eyrom, pour « nu ». De ce fait, nous abandonnons la version descriptive vestimentaire du serpent.

[2] : « l’éternel-dieu »,יְהוָה אֱלֹהִים  – yehvah-elohim.

[3] : « Est-il vrai que dieu a dit », אַף כִּי – af ki . Cette conjonction n’a pas de sens interrogatif à proprement parler. הכי – hakhi  ou וכי – vekhi, signifient « est-ce-vraiment ? ». Mais,אף כי – af ki, composé deאף  – af , « même (infléchissement de malgré), aussi(infléchissement de pourtant) » et de כי – ki, « que, car, parce que ». Le sens combiné de אף כי – af ki, est généralement entendu par : « même si, à plus forte raison », manière dont il sera traduit en Pv19.7 ; CrII32.15 ; en SmII4.11, « combien plus » ; en Jb35.14, « combien moins » ; en Ez15.5, « maintenant que ».

[4] : « ? ». Qu’est ce qui autorise le traducteur à poser ici une interrogation. Les signes d’exclamation ou d’interrogation, n’existent pas en hébreu biblique. Un point ou un point d’exclamation sont tout aussi possibles. Mais le sens du texte change alors radicalement selon les options, comme nous le suggèrerons. « Vous voulez cela ? » « Vous voulez cela ! » « Vous voulez cela. ».

[5] : « dieu », אֱלֹהִים  – elohim.

Deux dénominations divines à partir desquelles on peut s’interroger (toujours en vertu des pluriels rapportés à elohim), si le créateur et le(les)narrateur(s) sont d’essence identique.

[6] : « sous peine de », פֶּן  – pen. Le “sous peine de” induit une conséquence punitive. L’induction de « sous-peine » est proche de pen en termes de sonorité, ce qui l’a peut-être induit. Mais cette légèreté (pour peu que ce ne soit pas une disgrâce intentionnelle, masquée par un désir prétendu de style, qui génère dans tous les cas une déviation conceptuelle) est lourde de sens. פן  – pen, signifie précisément « pour ne pas que » avec un sens préventif neutre. La nuance entre par exemple, « sous peine d’être affamé » et « pour ne pas être affamé » altère notablement le sens de ce qui précède ou suit.

[7] : « mourir », תְּמֻתוּן, s’il est difficile à traduire non pas de par son sens mais de par le fait que la langue d’arrivée n’en admet pas l’usage, se traduirait par « mortalisation », soit « déclinaison vers un statut mortel ». De mourir à devenir mortel, il y a un fossé énorme.

[8] : « non ». Mot ajouté. Il n’y a qu’une négation, celle de la phrase elle-même. Le « non » et un ajout abusif attribué au serpent. Ce qui change aussi le sens. Par exemple : la différence entre « Non, vous ne mourrez pas ! » et « Vous ne mourrez pas. » est sensible.

[9] : « vous ne mourrez point », לֹא-מוֹת, תְּמֻתוּן. Rien n’est conjugué ici. Il n’y a pas de « vous …ez ». Les deux mots לֹא-מוֹת, תְּמֻתוּן, signifient littéralement « pas (la) Mort… ‘mortalisation’ (induction de la mortalité) ».

Ajoutons ici les consignes initiales de Yehvah, en ses mots, d’après le texte, en 2.16 :

וַיְצַו יְהוָה אֱלֹהִים, עַל-הָאָדָם לֵאמֹר[1]: מִכֹּל עֵץ-הַגָּן, אָכֹל תֹּאכֵל[2]. וּמֵעֵץ, הַדַּעַת טוֹב וָרָע–לֹא תֹאכַל, מִמֶּנּוּ: כִּי, בְּיוֹם אֲכָלְךָ מִמֶּנּוּ–מוֹת תָּמוּת[3

 « Gn2.16 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) donna un ordre à l’homme, en disant[1] : de tous les arbres du jardin tu peux t’en nourrir[2]. 2.17 Mais l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point. Car le jour où tu en mangeras, tu dois mourir ![3]»TO

A nouveau, voici une petite révision de la traduction :

[1] : « …Yehvah ordonna… en disant » לֵאמֹרleemor. La précision est importante ! Il est vrai que Yehvah aurait pu envoyer un fax ou faire des gestes. Je ne souligne là que la maladresse traductionnelle. לאמור  – leemor, est en général traduit par « en ces termes » mais signifie « dire, en disant ». Ce qui aurait dû donné, si mieux traduit : « Yehvah ordonna à l’homme en ces termes … »VA ; ou « Yehvah donna un ordre à l’homme en disant… »VA ; ou encore, « Yehvah ordonna verbalement à l’homme… »VA.

[2] : « tu peux t’en nourrir », אָכֹל תֹּאכֵל  – akhol tokhel. Mais, « tu pourras manger » devrait se traduire sans objection possible :תוכל לאכול  – toukhal leekhol. אכל תאכל – okhal tokhal, signifie « je mangerais tu mangeras ». Ce qui donne : « …de tous les arbres du jardin je mangerais tu mangeras. »VR

[3] : « tu dois mourir ! », מוֹת תָּמוּת. Primo, il faut traduire « (de)mort tu mourras ». Secundo, l’exclamation est ici encore ajoutée par le traducteur. Nuance : « Tu dois mourir ! » et « Tu vas mourir… ». On peut essayer avec son voisin. Il risque de comprendre le premier sens comme une agression ou une malédiction et le second comme un constat fataliste et pessimiste passif, certes inopportun hors du contexte d’une discussion philosophique ou spirituelle.

Une traduction plus correcte serait donc :

« Ordonna yehvah-elohim à l’homme, en disant : de tout arbre du jardin, je mangerais, tu mangeras. Mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas. Car le jour où tu en mangeras, tu mourras (de mort). »VR

Un curieux doute persiste : pour dire, « Tu ne mangeras pas de l’arbre » en signifiant « de lui », il est en effet possible d’user de מִמֶּנּוֹ – mimeno, « de lui ». Le problème réside dans le fait que le texte présente מִמֶּנּוּ – mimenu, qui signifie tout autant « de nous » que « parmi nous ». Puisque le verset fait référence à un arbre dont on ne peut manger que « de lui » et non « de nous », il devient alors nécessaire de transposer le « parmi nous ». Une traduction à nouveau révisée donnerait : « Ordonna yehvah-elohim à l’homme, en disant : de tout arbre du jardin, je mangerais, tu mangeras. Mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas parmi nous. Car le jour où tu mangerais parmi nous, tu mourras (de mort). »VR

Précisons ici qu’Ève ne sera baptisée comme telle par Adam lui-même, qu’à l’issue de l’incident du jardin.

 « Gn3.20 L’homme donna pour nom à sa compagne “Ève” parce qu’elle fut la mère de tous les vivants. »TO

Ève n’est d’ailleurs que la francisation de חַוָּה –‘havah.

            Ce qu’il faut toutefois remarquer, c’est tout d’abord, que Yehvah donne l’ordre à l’homme, deuxième personne du singulier תאכל  – tokhal – « TU mangeras », de ne pas consommer « de l’arbre » עץ  – ‘ets. Pourtant, plus loin, Ève dira au serpent qui venait de prononcer la phrase « … VOUS ne mangerez rien des ARBRES du jardin. » : « les FRUITS (פרי – pri ) des arbres du jardin, NOUS pouvons en manger… VOUS n’en mangerez pas… VOUS n’y toucherez point… ». Dans le texte, n’apparait aucun ordre de Yehvah au pluriel, ni la spécification de sa part du fruit et dont bien plus que l’arbre désigné. Cela suppose deux choses. Soit, « la femme », האשה – haishah, a extrapolé, interprété ou s’est emmêlées les idées, puisque qu’elle change et enjolive l’affirmation, (en général immuable…!?) de Yehvah. Soit, il manque des lignes de texte. Cette ellipse est une fois de plus coûteuse de sens.

            Dans le premier cas, si l’affirmation initiale de Yehvah par ces mots lui-même interdit « à l’homme de ne pas manger de l’arbre », pourquoi reproche-t-on à « la femme » (jamais nommée « Ève » dans ce passage, pour information) de le faire puisqu’elle n’aurait pas reçu ce commandement ? Dans ce cas, l’homme est entièrement responsable et les paroles de « la femme » ne sont que extrapolation, spéculation, interprétation ou mécompréhension mais en aucun cas le reflet d’un interdit direct, collectif et spécifiant des fruits. Cela signifie aussi que c’est le serpent qui dit la vérité puisqu’il ne fait que reprendre la parole de dieu lui-même. Enfin un serpent honnête !

            Dans le second cas, si « la femme » tient ses consignes de Yehvah lui-même, cela suggère qu’il manque des lignes de textes. S’il manque des lignes de texte aussi importantes que les ordres de Yehvah lui-même, il peut alors très bien manquer des lignes de texte décrivant la rencontre et la discussion entre « la femme » et le serpent. Cela implique que leur dialogue peut être facilement amené hors contexte.

Enfin, dieu menace l’homme de « mourir (de mort) » alors que plus loin, c’est la « mortalité » qui sera évoquée par « la femme » et confirmé en toute honnêteté et sincérité par notre « avisé » serpent.

Pourquoi Yehvah a t’il menti ?

            Dès lors que ces précisions sont apportées, on peut dans un premier temps corriger la traduction initiale erronée :

« Et le serpent était le plus (rusé, intelligent, prudent) avisé {nu} des animaux terrestres qu’avait fait Yehvah elohim. (… texte manquant ?) …à plus forte raison elohim a dit vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin. Et la femme dit au serpent : des fruits de l’arbre du jardin nous mangerons. Mais des fruits de l’arbre de l’intérieur du jardin elohim a dit : vous n’en mangerez pas et vous n’y toucherez pas pour ne pas mortaliser. Le serpent dit à la femme : pas la mort, la mortalité. »VR (… texte manquant ?…) …

            Jusqu’à présent l’histoire est déformée, comprise et interprétée comme celle d’une femme, perverse, désobéissante et malgré tout abusée de surcroît par un serpent maléfique.

            Après notre démonstration on peut donner un sens plus cohérent à l’histoire. Qui, deplus, innocente et valorise tant la femme que le serpent.

            Le serpent avisé et d’ailleurs doté par son créateur de la parole rencontre Ève dans le jardin dans lequel il a été mis comme elle par Yehvah-Elohim : ils papotent. Au fil de la discussion le serpent bienveillant, redemande à Ève si elle a bien compris la consigne de Yehvah-Elohim. Notre serpent avisé semble comprendre qu’Ève semble ne pas être très maligne et pourrait s’être fourvoyée tant sur la consigne que son but. Ève répète, soit des paroles erronées, soit qu’elle a mal comprise. Le serpent clarifie juste la question.

            Si nous devions porter le dialogue au théâtre burlesque, voici ce que cela pourrait donner (pardon pour l’image de la femme et les clins d’œil lancés aux Ève, mais je me dois de tempérer mes tendances pro-féministes afin qu’elles ne soient pas mésinterprétées :

« Bonjour Femme, ça va aujourd’hui, quoi de neuf après huit jours de création ? Qu’est-ce que tu fais de beau ? 

  • Salut serpent ! Ca va bien et toi ? Ben en fait, c’est mon deuxième jour ici, alors je me ballade un peu, histoire de’. Tu sais, je ne connais pas encore grand-chose… en deux jours, c’est pas facile ! Mais j’aimerais faire des études et voir le monde… je me prends à rêver un jour que le nom qu’on me donnera au prochain chapitre sera utilisé un jour comme prénom… surtout pour des femmes dotées d’un Q.I. de poulpe, comme moi… »

De fil en aiguille, le serpent en vient aux consignes de sécurité du jardin…

« … tu es sûre d’avoir tout compris Femme ? On reprend ! Quoiqu’il en soit… dieu t’a dit de ne pas consommer des arbres du jardin ?

  • Non, les fruits des arbres du jardin : on peut les manger ! Mais les fruits de l’arbre qui est à l’intérieur : il ne faut ni en manger ni le toucher… sinon on va mourir !!!
  • Mais non ! Femme ! »

Le serpent s’accorde un moment de réflexion et se dit en lui-même : « Elle commence à me fatiguer celle-là ! Vivement qu’elle grandisse pour ensuite tempérer, équilibrer et faire grandir l’homme. D’ailleurs, c’est pas gagné non plus ! Celui-là aussi, c’est tout sauf une flèche… en outre, lorsqu’on voit le niveau des premiers enfants qu’ils auront… un assassiné et un criminel… si il continue comme ça, il va finir par écrire un truc aussi monstrueux qu’une torah par exemple… après tout, si Yehvah… euh… Elohim… euh… enfin l’autre là, le veut comme ça, c’est lui qui a voulu essayer de créer… marre !… ». Puis il reprend :

« Tu mélanges tout ! Tu fais la différence entre la mort et la mortalité ?

  • Ben… euh…
  • Si vous intégrez la connaissance du bien et du mal… tu sais le discernement et le libre arbitre…
  • …   …
  • Bon ! Laisse tomber ! Laisse-moi finir ! J’ai pas envie d’avoir de problèmes à cause de toi… Et ferme la bouche tu vas gober une mouche ! C’est pas encore casher ! Pour l’instant vous êtes végétariens ! D’ailleurs les mouches ne seront jamais casher ! De toute façon, y’a rien à manger une fois que tu as retiré la tête, les pattes et les ailes. C’est bon pour les grenouilles çà ! … d’ailleurs… parlant de grenouille et avant que je sois condamné à ne manger que de la poussière… j’commence à avoir un p’tit creux… Bref ! Je suis en train de t’expliquer que d’après les règles de la création, la connaissance du bien et du mal implique la mortalité… c’est-à-dire, devoir cesser d’animer son corps après un temps variable et le laisser se recycler dans la matière… tu sais, l’impermanence… A priori, ça veut dire que l’autre veut t’éviter ça à toi aussi. Apparemment, la non-mortalité est une tare qu’il a du mal à gérer et qui, pour le peu de conscience qui lui reste, ne veut pas transmettre à son nouveau projet… Peut-être devrait-il parler de son enfance à un psy… mais pour l’instant c’est lui le boss… D’ailleurs Caligula… ça aurait pu être plus adéquat que Yehvah… non ? … ça ne veut pas dire que tu vas mourir tout de suite ! Qu’est-ce que tu crois ? Que Yehvah… il est fou, irresponsable ou pervers… ?…quoique… à bien regarder… passons … C’est comme-ci, il laissait seuls deux enfants dans un jardin avec de l’essence, des allumettes et un petit cousin pyromane ! Pour ensuite, sur leur lit d’hôpital, brûlés, traumatisés et affectés à vie, les punir en plus, juste par plaisir. … et dire qu’un jour des crétins se croiront élus par cet imbécile imaginaire…
  • Bença’alor !  J’avais pas compris ça moi !
  • C’est bien le problème…
  • Ben quoi, c’est de la faute de ton Yehvah, aussi…, j’ai pas demandé à venir là, moi ! S’il n’explique pas bien, c’est de sa faute… ou alors c’est qu’y veut tout garder pour lui… mais il est quand même un peu bizarre… si ça peut apporter un truc en plus, pourquoi il ne nous le donne pas tout de suite ? Et si un jour on se trompe ou on veut goûter ? C’est bien lui qui les a mis devant nous ces arbres… tu es sûr qu’il est pas un peu attaqué quand même l’autoproclamé créateur ? D’ailleurs il est où ç’ui-là encore ? Encore en train de traîner… la belotte ou le foot ? Et dire que ça va toujours être comme ça… entre les trucs imaginaires comme l’esclavage en Égypte et ce que va apporter l’histoire réelle… la diaspora… l’inquisition… les croisades… la shoah… tout ça à cause de la torah que les hommes fabriqueront (comme nous deux d’ailleurs, en recopiant des légendes sumériennes très anciennes), en son nom et pour son nom… L’éternel… l’éternel… l’éternel absent, oui ! Jamais là quand il faut mais toujours à demander des comptes ! Si il était si malin, il se serait pas fait piquer l’idée du tamagoshi® par les japonais… c’est pas une création qu’il lui faut à celui-là… c’est une game-boy® !
  • Bon allez… calme toi… c’est qu’un dieu après tout… il peut commettre des erreurs…
    regarde-toi ! …tu verras dans sa torah… boulette sur boulette il va faire. Il va même raconter qu’il a tout détruit une fois pour recommencer tellement il s’est planté… et comme tu l’as dit et comme tous les pères absents, violents, incestueux, alcooliques et psychopathes, il ne sera jamais là quand on a besoin de lui. Juste bon à terroriser, à casser et à punir… Les malades qui suivront sa doctrine seront de sacrés masochistes régressistes, crois moi ! Tu vas voir le monde, tiens ! Un vrai carnage… une vrai friche…
  • Ben alors, si j’ai pas compris ou si il a expliqué de travers… c’est pas ma faute ! Moi, les fruits de l’arbre je les trouve jolis. Déjà que j’suis pas très fut’fut’… alors, ça me paraît intéressant d’avoir un truc en plus… De toute façon, il avait cas garder Lilith, si il est pas content… tout ça parce que Adam s’est plaint qu’elle aimait aussi être dessus et qu’elle voulait tout 50/50… Il a demandé à « Yoyo » une soumise obéissante… une sacré chochotte celui-là aussi… Carrément du genre, à tabasser ses gosses et sa femme en rentrant du boulot le soir et faire la carpette devant son patron la journée…
  • Bon, écoute… pour l’instant c’est comme ça… on va prendre le mal en patience et on va essayer de faire bien…
  • Bien ? Mal ? Écoute serpent, je comprends rien… d’ailleurs j’ai faim maintenant… un petit fruit en en-cas, ça ne peut que me soulager… allez ! J’attaque…
  • Nooooooooooooooooooooooooon… ! »

Le midrash imaginaire selon Yaacov LEVY, inspiré du midrash[3] yahwiste (lui aussi imaginaire).

Le serpent pour anecdote

            Nous relèverons la curiosité qui dote de la parole un serpent sans chercher pourquoi une espèce aussi répandue que le serpent a perdu l’usage de la parole en moins de 6000 ans. D’ailleurs, l’autre espèce citée dans cette histoire semble, elle, avoir progressivement perdu l’usage de l’intelligence en 6000 ans…

 א-ג.א וְהַנָּחָשׁ, הָיָה עָרוּם, מִכֹּל חַיַּת הַשָּׂדֶה, אֲשֶׁר עָשָׂה יְהוָה אֱלֹהִים

 « Gn3.1 Mais le serpent était rusé plus qu’aucun des animaux terrestres qu’avait fait l’Éternel-Dieu(yehvah-elohim). »TO

Tout d’abord, à ceux qui voudraient croire que le singe, le chien, le chat et d’autres, pourrait faire partie des animaux terrestres les plus intelligents, Yehvah impose le serpent.

Il semble plus difficile de dresser un serpent qu’un chien par exemple. Comment expliquer que l’espèce dite la plus rusée, par ailleurs douée de la parole jadis, soit muette aujourd’hui et facilement piègeable. De toute façon je concède aisément qu’un serpent d’avalanche ou qu’un serpent pour aveugle puisse être une chose pour le moins étrange.

            Autre détail :

א-ג.יד וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים אֶל-הַנָּחָשׁ, כִּי עָשִׂיתָ זֹּאת, אָרוּר אַתָּה מִכָּל-הַבְּהֵמָה, וּמִכֹּל חַיַּת הַשָּׂדֶה; עַל-גְּחֹנְךָ תֵלֵךְ, וְעָפָר תֹּאכַל כָּל-יְמֵי חַיֶּיךָ.ג.טו וְאֵיבָה אָשִׁית, בֵּינְךָ וּבֵין הָאִשָּׁה, וּבֵין זַרְעֲךָ, וּבֵין זַרְעָהּ: הוּא יְשׁוּפְךָ רֹאשׁ, וְאַתָּה תְּשׁוּפֶנּוּ עָקֵב

« Gn3.14 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) dit au serpent : parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et entre toute les créatures terrestres : tu te traineras sur le ventre et tu te nourriras de poussière tous les jours de ta vie. 3.15 Je ferai régner la haine entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne : celle-ci te visera à la tête et toi tu l’attaqueras au talon. »TO

            Si effectivement le serpent est un animal rampant depuis plusieurs millions d’années, rien dans les références historiques et statistiques de l’humanité n’atteste que les attaques de serpent visent systématiquement les talons, ni que les méthodes de chasse consistent à frapper la tête de l’animal. Il semblerait que l’usage de fourches ait été prédominant.

            En outre, il semble difficile d’affirmer que l’intégralité des femmes haïssent les serpents, plus particulièrement les nombreuses reptilophiles. De même, comment affirmer qu’un serpent haïsse et plus spécialement les femmes que les hommes. Il semble que plusieurs décennies de zoologie moderne ne soit pas arrivée à mettre en évidence la psychologie profonde du serpent.

Dernier détail : un serpent ne se nourrit pas de poussière.

            Telle que l’histoire est racontée le dieu omniscient, omnipotent et omniprésent ne paraît donc ni omniscient ni omniprésent : א-ג.ט וַיִּקְרָא יְהוָה אֱלֹהִים, אֶל-הָאָדָם; וַיֹּאמֶר לוֹ, אַיֶּכָּה –
« Gn3.9 L’éternel-dieu(yehvah-elohim) appela l’homme et lui dit : où es-tu ? »TO. Puis, seulement deux versets après : א-ג.יא וַיֹּאמֶר–מִי הִגִּיד לְךָ, כִּי עֵירֹם אָתָּה – « Gn3.11 Alors il dit : qui t’a appris que tu étais nu ? »TO. Ceci démontre qu’il ne sait pas ce qui s’est passé ni où se trouve Adam. De facto, cela génère un doute certain sur la prétendue omniscience et omniprésence divine. Ce qui est du plus mauvais effet dans un texte qui vise justement à tenter d’y faire croire. Il s’agit d’une maladresse de plus de la part du rédacteur.

Gn3.22 – L’Homme : élévation soudaine au rang des dieux et panique yehvahique.

 א-ג.כב וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים, הֵן הָאָדָם הָיָה כְּאַחַד מִמֶּנּוּ

« Gn3.22 L’Éternel-Dieu(yehvah-elohim) dit : Voici l’homme devenu comme un de nous. »TO

Encore, une utilisation d’un pluriel, fâcheuse pour un « dieu unique ».

Ce verset enjoint-il à considérer désormais l’homme comme un demi-dieu dérangeant ses homologues par son nouveau statut ?

Gn4- – Des Patronymes yehvahiques : multiplication inexpliquée.

Changement de dénominatif divin qui passe de יְהוָה אֱלֹהִים – yehvah-elohim – traduit abusivement par « L’éternel-dieu »TO à יְהוָה – yehvah – « dieu »TO. Là encore le style change notablement.

Gn4.1 – Caïn et Abel : problème moral et incohérence démographique.

A ce stade, il y a d’après le texte, quatre habitants sur la terre.

Dès Gn4.8, « Caïn » – qayin tue « Abel » – hevel, il n’en reste donc que trois. Une femme et deux hommes ? Comment Caïn peut-il faire des enfants sans s’accoupler soit, à sa propre mère, soit, à une sœur ultérieure qu’il devra attendre. Dans tous les cas la situation amène à une impasse incestueuse (pourtant gravement condamnée par cette même torah). Il semblerait que Yehvah s’en contente ou qu’il ait manqué de terre pour créer plus d’hommes permettant d’éviter toute consanguinité. 

            A ce propos, on trouve: א-ד.טז וַיֵּצֵא קַיִן, מִלִּפְנֵי יְהוָה; וַיֵּשֶׁב בְּאֶרֶץ-נוֹד, קִדְמַת-עֵדֶן…  – «Gn4.16 Caïn se retira de devant l’Éternel(yehvah) et séjourna dans le pays de Nôd à l’orient d’Éden. 4.17 Caïn(qayin) connut sa femme, elle conçut et enfanta Hénoc(‘hanokh)… »TO

            Deplus, toujours dans le même verset, א-ד.יז …וַיְהִי, בֹּנֶה עִיר, וַיִּקְרָא שֵׁם הָעִיר, כְּשֵׁם בְּנוֹ חֲנוֹךְ  -« 4.17 … Caïn(qayin) bâtissait alors une ville qu’il désigna du nom de son fils Hénoc(‘hanokh)TO Cela suppose que Caïn à bâti une ville pour lui-même, son hypothétique femme et son fils, soit pour trois personnes ou au pire cinq si Adam et Ève décident de déménager. On pourrait trouver ambitieux et disproportionné qu’un homme seul réussisse à construire « une ville » éponyme de son fils, et non pas un hameau ou un village, et ce pour 5 personnes au mieux.

            Si l’humanité voit son départ entaché de meurtre et d’inceste : comment comprendre que Yehvah accorde un sauf-conduit à l’assassin fratricide qu’est Caïn.

א-ד.טו וַיֹּאמֶר לוֹ יְהוָה, לָכֵן כָּל-הֹרֵג קַיִן, שִׁבְעָתַיִם, יֻקָּם וַיָּשֶׂם יְהוָה לְקַיִן אוֹת, לְבִלְתִּי הַכּוֹת-אֹתוֹ כָּל-מֹצְאוֹ

« Gn4.15 L’Éternel(yehvah)  lui-dit : aussi quiconque tua Caïn(qayin) sera puni au septuple. Et l’Éternel(yehvah) le marqua d’un signe pour que personne ne le rencontrant ne le frappât. »TO

Au-delà de l’aspect étonnant de l’amnistie accordé à l’homme responsable de la mort du quart de la population mondiale de l’époque. Qui, Caïn a peur de rencontrer avant plusieurs années puisque d’après le texte et à ce stade, répétons qu’il n’y que trois habitants sur terre ? Si on exclut le serpent mais on inclut les chérubins de garde au jardin d’Éden, on pourrait au mieux, monter jusqu’à cinq.

Gn4.23 – Lamec : amnistie amorale.

א-ד.כג וַיֹּאמֶר לֶמֶךְ לְנָשָׁיו, עָדָה וְצִלָּה שְׁמַעַן קוֹלִי–נְשֵׁי לֶמֶךְ, הַאְזֵנָּה אִמְרָתִי: כִּי אִישׁ הָרַגְתִּי לְפִצְעִי, וְיֶלֶד לְחַבֻּרָתִי.ד.כד כִּי שִׁבְעָתַיִם, יֻקַּם-קָיִן; וְלֶמֶךְ, שִׁבְעִים וְשִׁבְעָה

« Gn4.23 Ada(a’adah) et Cilla(tsilah), écoutez ma voix ! Femmes de Lamec(lemekh), prêtez l’oreille à ma parole ! J’ai tué un homme parce qu’il m’avait frappé, et un jeune homme à cause de ma blessure. 4.24 Si Caïn(qayin) doit être vengé sept fois, Lamec(lemekh) le sera soixante-dix-sept fois. »TO

            Tout d’abord, comme à l’accoutumée, la traduction est encore édulcorée. On traduit ici, ילד –  yeled, par « jeune homme ».  ילד – yeled, signifie « enfant ». Après l’immunité protective accordée à Caïn, c’est Lamec qui bénéficie d’une « double » immunité protective après le meurtre d’un homme et d’un enfant.

            Si le motif du meurtre est aussi inqualifiable que la disproportion de la réponse (assassinat d’un homme pour un coup et d’un enfant pour une blessure), l’immunité conférée par Yehvah est tout autant inacceptable qu’incompréhensible, qu’écœurante. Le droit, conféré par Yehvah, de tuer hommes et enfants en toute impunité et avec bénéfice protectif pour un motif ne justifiant en rien l’acte disproportionné, ne peut conduire par exemple, chez tous ceux qui s’en satisferaient, à ouvrir le feu avec un obus antipersonnel de 120mm depuis un blindé de combat lourd… sur des enfants qui jettent des pierres. Puis oser parler de légitime défense plus que d’illégitime agression.

            Le, ou, les barbares agissant ainsi porteront à leur crédit que Yehvah compris comme « Dieu Absolu » a gracié et protégé, deux de leurs ancêtres, pour un acte similaire, et ainsi, que puisque cela plait à Yehvah présenté comme « Dieu Absolu », il n’y a aucune raison de s’en priver.

            Au-delà de ce constat émétique, si on considère que Yehvah confère à ses créature une protection de valeur 7 pour le meurtre d’un homme, et de valeur 77 pour le meurtre d’un homme et d’un enfant, cela implique qu’un psychopathe responsable de six millions de mort (dont des enfants), aurait reçu une immunité-protective de (777 pour 3, 7777 pour 4… 7777777777 pour 10… 777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777777 pour 100…) six million de 7 à la file. Cela ne représente pas moins de 1200 pages remplies de 7, dans ce format. Heureusement qu’un tel être, descendant d’Adam et Ève au sein de la création de Yehvah, n’ait pas existé… L’encouragement et la protection divine des crimes de sang risquent d’inciter de nombreux criminels sanguinaires à se convertir au judaïsme primitif, ce qui est passablement préoccupant.

5- – Adam : générations – incohérence biologique. 

            A partir de ce chapitre son évoqué les générations depuis Adam et leur exceptionnelle longévité. 930 ans pour Adam… 969 ans pour Mathusalem… 777 ans pour Lamec (pour le cas, le 7 semble être spécialement récurent chez certains innommables meurtriers)… Il est surprenant, tout d’abord d’entendre que des individus aient pu vivre près d’un millénaire, il y a à peine 3000 ans, sans qu’aucune civilisation de l’époque dotée de l’écriture et de la science historique n’en fasse mention. Noé aurait vécu 950 ans et serait mort en 1754AEC sans que cela ne se remarque.

            En outre, soulevons un petit point cocasse pour tenter malgré tout de sourire à nouveau. Contre tout constat réel et établi d’allongement de l’espérance de vie au fil de l’évolution humaine : la torah affirme que l’espérance de vie diminue. Adam de l’an 1 aurait vécu 930 ans et Moïse serait mort à 120 ans, 2488 ans après la création. Cela génère une diminution de l’espérance de vie de 7.75 par 2500 ans. Si ce processus avait continué, l’espérance vie aurait été de 15 ans au temps des croisades puis inférieur à la puberté au temps de la renaissance. L’impossibilité d’engendrer une descendance et de l’éduquer aurait impliqué la disparition du genre humain il y a 500 ans.

Gn6.2 – « Fils de la race divine » : problème conceptuel.

א-ו.ב וַיִּרְאוּ בְנֵי-הָאֱלֹהִים אֶת-בְּנוֹת הָאָדָם, כִּי טֹבֹת הֵנָּה; וַיִּקְחוּ לָהֶם נָשִׁים, מִכֹּל אֲשֶׁר בָּחָרוּ

« Gn6.2 Les fils de la race divine trouvèrent que les filles de l’homme étaient belles, et les choisirent pour femme toute celles qui leur convinrent. »TO

            Dans le texte même qui affirme qu’il n’y a qu’un dieu responsable de toute la création on affiche ici des fils de la race divine. Cela implique qu’il y ait une reproduction divine et que ainsi et une fois de plus  אלהים   –  elohim, ne signifie pas « dieu » mais les « les dieux » voire autre chose.

Cela va dans le sens du colportage de la croyance sumérienne qui parle « d’êtres supérieurs » ayant créés le genre humain.

            Deplus, le fait qu’un être quel qu’il soit puisse s’accoupler avec une femme humaine impose que celui-ci soit doté de similarité morphologique et de mécanismes sexuels proches du genre humains. Si on traduit  אלהים     – elohim, par « race divine » et/ou « les divins », qui somme toute est la meilleure traduction possible : il faut reprendre celle-ci depuis le début.

Ce qui donnerait pour quelques exemples de passages :

« Gn1.1 Au commencent, la race divine créa les cieux et la terre… »VR.

« Gn2.2 … et la race divine se reposa le septième jour de toute l’œuvre qu’elle avait faite. »VR. A priori, il existerait des limites physiologiques et des conventions syndicales chez les êtres supérieurs. Cela impliquerait-il que Force Ouvrière serait sponsorisée par des extraterrestres sur-évolués ? D’ailleurs, de F.O. à U.F.O., il n’y a qu’un pas, ou plutôt qu’un U.

« Gn3.3 Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, la race divine a dit : vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez point, sous peine de mourir. »VR.

« Gn3.22 Yehvah race divine dit : voici l’homme devenu comme un de nous. »VR.

            L’usage alternatif de conjugaisons au singulier ou pluriel s’explique très bien du fait de la conception même du mot « elohim ».

Comme pour un groupe ou une équipe, on peut l’utiliser suivant les tournures ; des singuliers et des pluriels voire des masculins et féminins.

Par exemple : … le groupe des « Elohim’sTM » s’est qualifié [masculin singulier] pour représenter la première religion monothéiste dévastatrice. Les « Elohim’sTM » ont été battus [masculin pluriel] au second tour par une équipe montante de Nazareth. L’équipe des « Elohim’s TM» a été reléguée [féminin] face aux équipes de Nazareth et de la Mecque actuellement en pôle…

Quoiqu’il en soit, cela confirme que si l’entité peut être considérée comme une, sa composition est multiple. Tout est fait pour faire passer la dragée, via une traduction élémentaire, aux croyants naïfs et non-instruits.

            Il est saisissant de constater que, malgré plusieurs affirmations claires et précises par la torah elle-même, non par une source extérieure, les « elohim » sont décrit comme des êtres supérieurs ou divins, la traduction et l’intégration du sens de « les dieux » sera ramené à « dieu unique » de manière exclusive. Si les fakirs réussissent réellement à avaler des couleuvres, les yahwistes réussissent à faire avaler des boas constricteurs géants à leurs ouailles.

            Le plus inquiétant vient du fait que certains « endurcis » passent plusieurs heures par jour dans l’étude de la torah et ce, pendant toute leur vie et induisant une pratique transgénérationelle de cette habitude, sans avoir jamais relevé une seule de ces incohérences significatives. Preuve est faite que le brouillage en place fonctionne.

            Le plus décevant provient du triste constat que nous n’ayons jamais su utiliser une telle force de persuasion et de conviction à bon escient. Avec de tels talents, il serait possible de convaincre l’homme d’établir la paix dans le monde et d’y abolir la faim. Si au moins ils avaient pu écrire dans leur torah des principes comme « Ne pas tuer » ou « Aimer son prochain »… que serait le monde aujourd’hui ?

Si l’amour rend aveugle, la foi rend aveugle, stupide… et dangereux.

Gn6.3 – L’Émancipation de l’Homme : conflits conceptuels.

א-ו.ג וַיֹּאמֶר יְהוָה, לֹא-יָדוֹן רוּחִי בָאָדָם לְעֹלָם, בְּשַׁגַּם, הוּא בָשָׂר; וְהָיוּ יָמָיו, מֵאָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה

  « Gn6.3 L’Éternel(yehvah) dit : mon esprit n’animera plus l’homme pendant une longue durée, car lui aussi devient chair. Leurs jours seront réduits à cent-vingt ans. »TO

Il n’y a aucune trace de « pendant une longue durée » ni de « lui aussi ». D’ailleurs ce « lui aussi », qui n’est qu’un ajout injustifié et inexplicable de la traduction, laisserait supposer que dieu aussi est charnel. Plutôt maladroit.

Cela nous ramène à la création du monde et de l’homme d’après la vision sumérienne antérieure. Les êtres supérieurs, à l’issue du déluge, décident finalement de le limiter plus encore (ce fut fait auparavant) dans sa non-immortalité. Serions-nous au bord du plagiat ?

Le passage sera mieux traduit ainsi : « Yehvah dit : mon esprit ne sera pas condamné éternellement à l’intrication dans l’homme, il est chair, ses jours seront de cent-vingt ans. »VR

Trois problèmes conceptuels ici.

            Le premier : le fait qu’il soit clairement indiqué que jusqu’à présent, l’homme était animé par la volonté yehvahique. Ipso facto, tous les actes humains étaient plus que commandités mais bel et bien orchestrés et voulu par Yehvah lui-même. Cela impute la responsabilité du « péché originel » et du « premier meurtre de l’humanité » à Yehvah en personne. Il est désormais plus aisé de comprendre pourquoi une immunité protective est alors accordée à Caïn pour fratricide, mais étrange de constater l’expulsion et la punition d’Adam et Ève, puisque d’après le verset c’est bien Yehvah lui-même qui « animait l’homme ». Yehvah devient coupable des actes de ses créatures et doublement coupable des mesures excessives ou immorales qu’il prendra à leur encontre.

            Le second : a partir de ce moment les hommes des nouvelles générations devraient donc vivre 120 ans soit, strictement et absolument, soit, au mieux. D’après ce principe, aucun homme né après le déluge ne devrait pas vivre plus de 120 ans. Que trouve-t-on dans la genèse ? 11.12, Arphaxad, 438 ans ; 11.14, Chela’h, 433 ans ; 11.16, Héber, 464 ans ; 11.18, Péleg, 239 ans ; 11.20, Réou, 239 ans ; 11.23, Séroug, 230 ans ; 11.24, Na’hor, 148 ans ; 11.32, Tera’h, 205 ans ; 25.7, Abraham, 175 ans ; 25.7, Sarah, 127 ans ; 23.1, Isaac, 180 ans ; 35.28, Jacob, 147 ans ; Lévi, 137 ans ; Kehath, 133 ans ; Amram, 137 ans, et enfin Moïse qui seul respecte la péremption divine, 120 ans. Aaron lui-même décèdera peu de temps avant Moïse à l’âge de 123 ans (Nb33.39).

            J’ajouterai que comme beaucoup d’autres qui ont réellement vécu contrairement aux imaginaires patriarches, au-delà de 120 ans ; Madame Jeanne CALMANT, qui nous a quitté à l’âge de 122 ans, est soit surhumaine, soit appartenant à une autre création et d’autres règles, soit démontre une fois de plus l’invalidité totale et l’incohérence des injonctions yehvahiques.

            Le troisième : lorsqu’à ce stade Yehvah affirme que l’homme devient chair, il contredit les affirmations initiales concernant la création initiale de l’homme et de la femme.

א-ב.כה וְהָיוּ לְבָשָׂר אֶחָד – « Gn2.24 …ils (l’homme et la femme) deviennent une seule chair. »TO

א-ה.י קוֹל דְּמֵי אָחִיךָ, צֹעֲקִים אֵלַי מִן-הָאֲדָמָה – « Gn4.10 …le sang de ton frère s’élève jusqu’à moi. »TO. Le sang est, d’après toute biologie connue, intriqué à la chair.

En quoi l’homme devient-il plus chair à ce stade que lorsqu’il a été initialement façonné chair ? Il ne s’agit là que d’une redondance (de plus) contradictoire.

Gn6.4 – Les « Déchus » : problème conceptuel.

א-ו.ה הַנְּפִלִים הָיוּ בָאָרֶץ, בַּיָּמִים הָהֵם, וְגַם אַחֲרֵי-כֵן אֲשֶׁר יָבֹאוּ בְּנֵי הָאֱלֹהִים אֶל-בְּנוֹת הָאָדָם, וְיָלְדוּ לָהֶם: הֵמָּה הַגִּבֹּרִים אֲשֶׁר מֵעוֹלָם, אַנְשֵׁי הַשֵּׁם.

  « Gn6.4 Les Nefilim parurent sur la terre à cette époque et aussi depuis, lorsque les hommes de Dieu(elohim) se mêlaient aux filles de l’homme et qu’elles leur donnaient des enfants. Ce furent ces forts d’autrefois, ces hommes si renommés. »TO

 « Gn6.4 Les titans(nefilim) se trouvaient sur la terre à cette époque et même plus tard. Les fils de Dieu(elohim) étaient venus vers les filles de l’homme et elles leur avaient donné des enfants. [Les titans(nefilim)] étaient les plus puissants qui aient jamais existé, des hommes de renom. »TS

 « Gn6.4 Les nefilim étaient sur terre dans leurs jours et aussi après que vinrent les fils des elohim vers les femmes de l’homme et leur enfantèrent eux les puissants qui sont depuis les hommes de renom. »VR

On occulte encore dans la traduction officielle le fait que les nefilim « étaient » (déjà là) et non « parurent » (arrivèrent).

            Si la traduction rabbinique officielle ne s’implique pas en ne faisant que translittérer נְּפִלִים – nefilim, Arye Kaplan, s’implique lourdement en parlant de « titans » et renvoie ainsi à la même mythologie grecque que tous les yahwistes s’efforcent de réfuter. Toutefois, le terme נְּפִלִים – nefilim, est communément compris comme « tombés-déchus ».

            L’évitement volontaire du terme « déchus » se justifie pleinement, puisqu’il implique alors l’existence d’une race supérieure dont il n’est fait mention nulle part dans la genèse, et que, Yehvah, n’est pas le seul être supérieur influent dans les sphères célestes.

            Cette embarrassante transcription, n’est d’ailleurs, et qu’une fois de plus, issue de la croyance sumérienne antérieure : le mythe des dieux-géants Annunaki venus du ciel[4]. Ces nefilim sont pourtant loin d’être un vestige du passé lointain d’une race supérieure, puisque les explorateurs de Canaan en vue de son invasion rapporteront leur visu en Nb13.33.

Gn6.5 – Le Déluge : auto-affliction divine prédiluvienne – écueils moraux et traductionnels.

א-ו.ה וַיַּרְא יְהוָה, כִּי רַבָּה רָעַת הָאָדָם בָּאָרֶץ, וְכָל-יֵצֶר מַחְשְׁבֹת לִבּוֹ, רַק רַע כָּל-הַיּוֹם. וַיִּנָּחֶם יְהוָה, כִּי-עָשָׂה אֶת-הָאָדָם בָּאָרֶץ ; וַיִּתְעַצֵּב, אֶל-לִבּוֹ

 « Gn6.5 L’Éternel(yehvah) vit que les méfaits de l’homme se multipliaient sur la terre et que le produit des pensées de sont cœur étaient uniquement, constamment mauvais. Et l’Éternel(yehvah) regretta d’avoir créé l’homme sur la terre et il s’affligea en lui même. »TO

Il n’y a pas de « constamment » dans le verset en hébreu.

Chez les sumériens plus de mille ans au préalable, c’est à Enlil, que l’homme déplaît, qui décide de l’éradication.

Ce constat donnera plus loin lieu au déluge, qui n’a pas changé les penchants de l’homme jusqu’à nos jours faut-il le souligner. Destruction inutile fruit d’une culpabilité avouée. Donc, le produit est défectueux et mauvais. Qui l’a conçu ? Qui a entériné ses penchants criminels jusqu’à lors ? Puisqu’en fait, l’homme a été conçu mauvais et encouragé à l’être (Caïn… Lamec…).

Cela donnerait-il raison aux affirmations de certains grands leaders yahwistes, qui ont affirmé clairement que la shoah était le fruit d’une punition méritée de la part de Yehvah pour résultante de l’inconduite de son peuple. Fin de commentaire.

Ici, plutôt que de réparer, ce Yehvah, étrangement très (pauvrement) humain dans les sentiments qu’il éprouve (regrets, affliction) préfère se soustraire à son irresponsabilité et à son incompétence par la destruction.

Un dieu n’a pas le prétendu pouvoir de voir l’avenir ? Soit, il connaissait la résultante de ses actes et à volontairement persévéré par pur plaisir de destruction et de souffrance engendrée. Soit, il ne possède en effet, aucune omniscience ni omniprésence ni omnipotence. Il n’est que cruel apprenti-sorcier psychopathe et tyrannique, ce qui a été plusieurs fois démontré depuis le début de notre sujet.

Gn6.7 – Le Déluge : regrets et choix erronés yehvahiques.

א-ו.ז וַיֹּאמֶר יְהוָה, אֶמְחֶה אֶת-הָאָדָם אֲשֶׁר-בָּרָאתִי מֵעַל פְּנֵי הָאֲדָמָה, מֵאָדָם עַד-בְּהֵמָה, עַד-רֶמֶשׂ וְעַד-עוֹף הַשָּׁמָיִם: כִּי נִחַמְתִּי, כִּי עֲשִׂיתִם

 « Gn6.7 Et l’Éternel(yehvah) dit : j’effacerai l’homme que j’ai créé de dessus la face de la terre ; depuis l’homme jusqu’à la brute, jusqu’à l’insecte, jusqu’à l’oiseau du ciel, car je regrette de les avoir fait. »TO

            Le terme « brute » à la place de « bête » ou « bétail » demeure ici assez anecdotique et ne concerne que le champ lexical des traducteurs.

A nouveau le plus illustre apprenti-sorcier de l’histoire imaginaire de l’homme, regrette ses tristes actions. D’ailleurs, il regrette non pas de détruire mais d’avoir créé.

            Au-delà, on nous précise que toute la création va être détruite en vertu des méfaits de l’homme. Les autres créatures ne sont-elles pas innocentes ? N’aurait-il pas été plus simple de rappeler l’homme perverti ou mieux de lui donner une éducation, un code moral et une ligne de conduite comme le ferait tout adulte conscient et responsable ou encore tout père aimant ses enfants ?

Au pire, si décret est établi de ne conserver qu’une seule lignée représentative de l’espèce humaine, pourquoi porter atteinte au reste de la création qui n’est en rien responsable des dérives.

Cela demeure dans tous les cas insensé ou terriblement barbare et primaire.

A priori, Yehvah n’y a pas pensé ou voulait sciemment détruire.

            Deplus, la sélection elle-même est erronée. Loin de n’avoir choisi que les meilleurs représentants, les rescapés comptent déjà dans leurs rangs deux immoraux, Noé et un de ses fils : Cham.

 א-ט.כא וַיֵּשְׁתְּ מִן-הַיַּיִן, וַיִּשְׁכָּר; וַיִּתְגַּל, בְּתוֹךְ אָהֳלֹה. וַיַּרְא, חָם אֲבִי כְנַעַן, אֵת, עֶרְוַת אָבִיו; וַיַּגֵּד לִשְׁנֵי-אֶחָיו, בַּחוּץ

 « Gn9.21 Il (Noé) but de son vin, et il se mit à nu au milieu de la tente. Cham(‘ham) père de Canaan, vit la nudité de son père, et alla dehors l’annoncer à ses deux frères. »TO

א-ט.כד וַיִּיקֶץ נֹחַ, מִיֵּינוֹ; וַיֵּדַע, אֵת אֲשֶׁר-עָשָׂה לוֹ בְּנוֹ הַקָּטָן. וַיֹּאמֶר, אָרוּר כְּנָעַן: עֶבֶד עֲבָדִים, יִהְיֶה לְאֶחָיו

« Gn9.24 Noé(noa’h), réveillé de son ivresse, connu ce que lui avait fait son plus jeune fils, et il dit : maudit soit Canaan ! Qu’il soit esclave de l’esclave de ses frères ! »TO

La nouvelle humanité, pourtant « triée sur le charnier », après que le reste de celle-ci fut détruite pour sa perversion débute par la malédiction d’un fils voyeur et commère, prononcée par un père alcoolique et exhibitionniste. Heureusement que Noé à été choisi pour avoir été :

א-ו.ט נֹחַ אִישׁ צַדִּיק תָּמִים הָיָה, בְּדֹרֹתָיו – « Gn6.9 …juste, irréprochable devant ses contemporains (qui se conduisait selon Dieu) »TO, et,

 א-ז.א כִּי-אֹתְךָ רָאִיתִי צַדִּיק לְפָנַי, בַּדּוֹר הַזֶּה – « Gn7.1 … c’est toi(Noé) que j’ai reconnu honnête parmi cette génération. »TO

            A l’issue, commencera le descriptif du déluge en 2102AEC d’après la torah conformément à l’histoire sumérienne de 2200-2100AEC. Si les évènements semblent corréler de par leur date, il faut rappeler que la torah est prétendue transmise au Sinaï (donc son texte) 1000 ans plus tard en 1272AEC, mais en fait rédigée par différentes sources encore plus tard après 650AEC.

L’arche de Noé est donc reprise à l’identique d’une légende sumérienne antérieure[5]. (Cf. Sources antérieures et annexes.)

L’Épopée de Gilgamesh

            On trouve des traductions remaniées ou non, dans les contrées et civilisations voisines, comme chez les urrites et les hittites. En fait, il est manifeste que la légende inspira nombre de communautés et civilisation péri-mésopotamiennes[6]. Ainsi, seuls les rédacteurs de la torah ont eu l’audace de prétendre que l’origine de tout venait de leur divinité et que rien n’y était antérieur. Grossier pour un plagiat. 

Gn6.15 – L’Arche de Noé : prélude à aberration logistique.

א-ו.טו וְזֶה, אֲשֶׁר תַּעֲשֶׂה אֹתָהּ: שְׁלֹשׁ מֵאוֹת אַמָּה, אֹרֶךְ הַתֵּבָה, חֲמִשִּׁים אַמָּה רָחְבָּהּ, וּשְׁלֹשִׁים אַמָּה קוֹמָתָהּ

 « Gn6.15 Et voici comment tu la feras : trois cent coudées selon la longueur de l’arche ; cinquante coudées sa largeur, et trente coudées sa hauteur. »TO

Les coudées de l’époque valent 50cm, bien que certains lui attribuent aujourd’hui 60 cm. Si nous considérons l’avis communément répandu qui attribue à la coudée 50 cm : les dimensions de l’arche sont les suivantes : 150m de long, 25m de large et 15 m de haut. 56250m3. Nous arriverons très vite à l’intérêt que suscite ce détail.

Gn6.18-19 – L’Arche de Noé : aberration logistique.

א-ו.יח וַהֲקִמֹתִי אֶת-בְּרִיתִי, אִתָּךְ; וּבָאתָ, אֶל-הַתֵּבָה–אַתָּה, וּבָנֶיךָ וְאִשְׁתְּךָ וּנְשֵׁי-בָנֶיךָ אִתָּךְ.6.19 וּמִכָּל-הָחַי מִכָּל-בָּשָׂר שְׁנַיִם מִכֹּל, תָּבִיא אֶל-הַתֵּבָה–לְהַחֲיֹת אִתָּךְ: זָכָר וּנְקֵבָה, יִהְיוּ

 « Gn6.18 J’établirai mon pacte avec toi : tu entreras dans l’arche, toi et tes fils et ta femme et les femmes de tes fils avec toi. 6.19 Et de tous les êtres vivants, de chaque espèce tu en recueilleras deux dans l’arche pour les conserver avec toi : ce sera un mâle et une femelle. »TO

            Je vais donc reprendre et étoffer le raisonnement déjà établi avec brio par d’autres, qui souligne l’aberration logistique cuisante pour les auteurs qui ont repris l’histoire de l’arche aux sumériens.

            Il suffirait pourtant d’affirmer sans plus de démonstration que le recueil et l’alimentation des variétés de couples d’espèces de l’époque ne pouvaient pas être possibles dans une nef aussi petite et pendant plus d’un an et s’en serait fait du mythe du déluge.

            L’analyse de ce sauvetage par Noé arrivant très vite à un raisonnement loufoque est pourtant toujours vigoureusement défendu au « pied du quai » par les yahwistes, impose la petite facétie grotesque qui va suivre.

            L’estimation du nombre total d’espèces animales terrestre en 2100AEC, soit il y 3600 ans seulement laisse croire qu’il était assez proche du nombre d’espèce actuelle, voire supérieur à l’époque car l’évolution humaine contemporaine à été témoin d’une réduction sensible de la biodiversité.

Si aujourd’hui nous estimons le nombre d’espèce terrestres à +/- 10 millions, cela signifie qu’il y a 3600 ans ce chiffre était équivalent voire supérieur. Si toutefois nous nous alignons sur le nombre actuel d’espèces identifiées, nous établissons l’existence de 1155000 espèces. Simplifions à 1 million. Cela a imposé à Noé de recueillir de 2 millions d’individus, mâles et femelles, qu’il a fallu cloitrer dans une arche de 150x25x15m soit de 56250 m3. Cela génère, au final, une moyenne de 17,7 couples d’espèces comprimées par m3. Si on intègre seulement deux des quatre espèces d’éléphants, qui impose toutefois la prise en compte de 4 pachydermes de 5 tonnes environs ; il reste déjà moins de place pour les 999998 autres couples.

Si l’on doit dégager des espaces d’accès aux espèces pour les nourrir et s’occuper des literies, il faut au moins attribuer le double de volume vital par espèce, ce qui nous amène à 35 espèces par m3.

            Considérons, l’espace vital nécessaire à Noé et sa famille soit 8 personnes, on pourrait leur attribuer 8x2mx0,5mx0,5m de couchette comme espace de sommeil soit 4m3, ajoutons une circulation minimale pour l’hygiène, la circulation et l’alimentation de 3mx3mx2m, soit 18m3, cela nous amène à 22m3 d’habitat humain. Ce à quoi il faut retirer le volume, d’eau et d’aliment.

            La présence dans l’arche a duré 1 an 2 mois et 27 jours (Gn8.13-16). S’il a fallu 2l d’eau par jour (sans compter les mesures de toilette et d’hygiène), pour 8 personnes pendant 452 jours cela donne 2x8x452l, soit 7232l, soit près de 7m3 supplémentaires. Si l’on considère, ne serait-ce qu’une des espèces les plus volumineuses comme l’éléphant, qui occupe approximativement si il est petit 17,5m3. Multiplions par seulement deux espèces d’éléphants, l’éléphant africain et indien en couple, cela donne 72m3. Sans espace vital, ni eau, ni nourriture à ce stade du calcul. Les espèces étaient t’elle stérilisées, isolées ou interdites de reproduction ? Comment les espèces à longévité inférieure à 14 mois ont t’elles été perpétrées ?

De toute manière le texte précise : « Gn6.17 Tu la composeras d’une charpente inférieure, d’une seconde, d’une troisième. »TO. Ceci indique que le nombre de ponts inférieurs est limité. Si l’arche mesure 15 m de hauteur, les ponts ont une hauteur moyenne de 5m. Cependant, soit des hauteurs différentes ont été attribuée, soit il aura fallu percer le plancher pour les espèces telles que les girafes qui mesurent plus de 5m.

            Le problème du volume et du type de nourriture, en particulier pour les carnassiers et les charognards a été souligné. Aucune espèce de l’arche n’a pu être attribuée à l’alimentation des autres sans quoi elles auraient disparu pour la suite. Comment l’alimentation carnée a été conservée comestible durant plus d’un an, les fruits pour les frugivores, les insectes pour les insectivores et les cadavres pour les charognards.

            Une autre remarque très pertinente déjà révélée par d’autres concernent le prélèvement et le retour des espèces dispersées sur une planète (certes décrite comme plate et entourée d’océans à l’époque) d’une circonférence de 40000km. A plus forte raison pour des espèces endémiques. Je reprends ici et complète les exemples déjà donnés. Arctique : ours blanc. Sibérie : ysatis. Pôles : pingouins et manchots. Iles isolés : marsupiaux, dragon de Komodo, diable de Tasmanie, kangourou, dodo… heureusement que le monstre du Loch Ness est un animal aquatique, sinon il aurait presque fallu le mettre sur le toit.

            Qu’en est-il des espèces amphibies et d’habitat mixte qui doivent demeurer et dans l’eau et sur terre : les tortues ou les batraciens qui devait disposer d’un espace aquatique et terrestres.

            Le problème de climatisation individualisée pour chaque « cellule » (Gn6.14), pour les besoins des espèces du désert, des tropiques et celle de l’antarctique ne sera pas évoqué.

            Outre la redistribution des espèces dans leur habitat d’origine, pour certaines à plus de 20000 km par-delà des océans, la question se pose sur l’état des biotopes qui doivent permettre de les faire vivre à leur sortie à l’issue de 15 mois d’immersion. Dans les cas les plus favorables, si nous prenons l’exemple de la forêt tropicale, il faut plusieurs années voire dizaines d’années pour régénérer un biotope et son écosystème. Comment les espèces ont survécu sans biotope ou sans 10 ans de réserves supplémentaires de nourriture, qui n’auraient pas été emportés ?

Nous cesserons là, tant la démonstration dépasse le désopilant pour arriver à l’ennuyeux…

Gn7.2-3 – L’Arche de Noé : espèces sauvées – contradictions.

א-ז.ב מִכֹּל הַבְּהֵמָה הַטְּהוֹרָה, תִּקַּח-לְךָ שִׁבְעָה שִׁבְעָה–אִישׁ וְאִשְׁתּוֹ; וּמִן-הַבְּהֵמָה אֲשֶׁר לֹא טְהֹרָה הִוא, שְׁנַיִם–אִישׁ וְאִשְׁתּוֹ. ז.ג גַּם מֵעוֹף הַשָּׁמַיִם שִׁבְעָה שִׁבְעָה, זָכָר וּנְקֵבָה, לְחַיּוֹת זֶרַע, עַל-פְּנֵי כָל-הָאָרֶץ

 « Gn7.2 De tout quadrupède pur, tu prendras sept couples, le mâle et la femelle ; et des quadrupèdes non purs, deux, le mâle et la femelle. Gn7.3 De même les oiseaux du ciel, respectivement sept, mal et femelle, pour perpétrer les espèces sur toute la face de la terre. »TO

Traduction rectifiée : « de toute bête pure tu prendras pour toi sept sept mari et sa femme et de bête qui est non pure deux mari et sa femme : et aussi des volatiles du ciel sept  sept mâle et femelle pour vivre semence sur la face de toute la terre. »VR

La répétition de שִׁבְעָה – shivah, « sept » est très mal rendue pour les bêtes et les volatiles. Les traducteurs considèrent hâtivement que le redoublement suggère « paire » ou « couple ». Mais alors on parle de couple pour les bêtes à cause du redoublement, on ne parle pas de couple pour les volatiles malgré le redoublement et on ne parle pas de couple pour les bêtes non-pures car il n’y a pas de redoublement duשנים   – shnayim, « deux ».

Si le redoublement est traduit alternativement et variablement, on est en droit de s’interroger sur son sens initial. Ainsi שִׁבְעָה שִׁבְעָה – shivah shivah – « sept sept » pourrait tout aussi bien être considéré comme deux fois sept ou sept fois sept. Cela donnerait :

« De toute bête pure tu prendras pour toi 14/49, mari et sa femme et de bête qui est non pure deux mari et sa femme : Et aussi des volatiles du ciel 14/49, mâle et femelle pour vivre semence sur la face de toute la terre. »VA

            Ce verset contredit maladroitement la consigne précédente de : « Gn6.19…deux êtres vivants de chaque espèce pour conserver la vie… »TO avec « Gn7.2… sept couples de bêtes pures, deux couples de bêtes non pures, sept couples d’oiseaux purs pour perpétrer les espèces… »TO. On trouvera en 8.20, que les espèces de bêtes et volatiles purs seront affectées pour être sacrifiées, donc pas pour repeupler la terre. Contradiction triangulaire problématique.

Enfin, curiosité non élucidée : l’usage de אִישׁ וְאִשְׁתּוֹ – ish ve ishto, « mari et femme » pour les couples de bêtes purs ou non et de זָכָר וּנְקֵבָה   – zakhar ou neqevah – « mâle et femelle », comme pour les volatiles.

Gn8.20 – Le Déluge : fin – écueil moral et conceptuel.

א-ח.כ וַיִּבֶן נֹחַ מִזְבֵּחַ, לַיהוָה; וַיִּקַּח מִכֹּל הַבְּהֵמָה הַטְּהֹרָה, וּמִכֹּל הָעוֹף הַטָּהוֹר, וַיַּעַל עֹלֹת, בַּמִּזְבֵּחַ. וַיָּרַח יְהוָה, אֶת-רֵיחַ הַנִּיחֹחַ, וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-לִבּוֹ לֹא-אֹסִף לְקַלֵּל עוֹד אֶת-הָאֲדָמָה בַּעֲבוּר הָאָדָם, כִּי יֵצֶר לֵב הָאָדָם רַע מִנְּעֻרָיו; וְלֹא-אֹסִף עוֹד לְהַכּוֹת אֶת-כָּל-חַי, כַּאֲשֶׁר עָשִׂיתִי

 « Gn8.20 Noé(noa’h) érigea un autel à l’Éternel(yehvah) ; il prit de tous les quadrupèdes purs, de tous les oiseaux purs et les offrit en holocauste sur l’autel. L’Éternel(yehvah) aspira la délectable odeur, et il dit en lui-même : ‘Désormais je ne maudirai plus la terre à cause de l’homme, car les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises dès son enfance ; désormais, je ne frapperai plus tous les vivants, comme je l’ai fait.’ » TO

            Voici la mise en place de rites sacrificiels animaux. Les holocaustes. Yehvah semble apprécier l’odeur de chair brulée. Je n’ai pas la force de faire ici un autre parallèle contemporain.

Quoi qu’il en soit, le culte se met en place autour de sacrifices primitifs et barbares que les yahwistes ne se privent pas de reprocher aux paganistes.

En outre, Yehvah décide de ne plus maudire désormais, ce qui implique qu’il le faisait avant, au cas où on ne l’ait pas encore remarqué.

Enfin, il reconnaît en lui-même que les conceptions du cœur de l’homme sont mauvaises depuis son enfance. Qui a créé une création mauvaise pour la maudire et la détruire sans la changer pour l’avenir ? Un fabricant de recettes empoisonnées qu’il les accablera lui-même, et de ce fait et les détruira lui-même, les remet finalement sur le marché : ne devrait-il pas être limogé et condamné ?

Gn10.5 – Noé : descendance et repeuplement – contradiction à venir.

א-י.ה מֵאֵלֶּה נִפְרְדוּ אִיֵּי הַגּוֹיִם, בְּאַרְצֹתָם, אִישׁ, לִלְשֹׁנוֹ–לְמִשְׁפְּחֹתָם, בְּגוֹיֵהֶם

 « Gn10.5 De ceux là se formèrent des colonies de peuples répandues dans divers pays, chacune selon sa langue, selon sa tribut, selon son peuple. » TO

En omettant une fois de plus que la traduction pourrait être améliorée, elle n’en altère pas le sens du verset qui va bientôt générer une autre contradiction majeure.

Des versets identiques seront répétés en Gn10.20 et 10.31.

Gn10.19 – Canaan : anachronisme majeur.

א-י.יט וַיְהִי גְּבוּל הַכְּנַעֲנִי, מִצִּידֹן–בֹּאֲכָה גְרָרָה, עַד-עַזָּה

 « Gn10.19 Le territoire du peuple cananéen s’étendait depuis Sidon jusqu’à Gaza dans la direction de Gherar »TO.

            Ce qui pose un petit problème géographico-historique. La date du récit selon la torah se situe entre le déluge en 2102AEC et Babel 1764AEC. Gaza comme Gherar ont été bâties après 1200AEC par les philistins[7]. Yehvah transmet une torah en 1312AEC relatant l’existence d’un citée en 1764AEC qui ne sera qu’un village jusqu’en 700AEC, et d’un peuple qui n’existera qu’après 1200AEC. C’est une preuve de plus, s’il en fallait encore, que les rédacteurs sont ultérieurs et à l’époque et aux lieux qu’ils décrivent et plus particulièrement après le don prétendu de la torah : 1312AEC.

Gn11- – La Tour de Babel : statut yehvahique altéré.

             « Gn11.2 … or en émigrant de l’orient, les hommes avaient trouvé une vallée dans le pays de Sennar, et s’y était arrêtés. 11.3 Ils se dirent l’un à l’autre : Ca, préparons des briques et cuisson les au feu. Et la brique leur tient lieu de pierre et le bitume de mortier. 11.4 Ils dirent : Allons ! Bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne le ciel ; faisons-nous un établissement durable pour ne pas être dispersés sur toute la face de la terre. 11.5 Le Seigneur(yehvah) descendit sur terre, pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils de l’homme, et il dit : 11.6 ‘voici un peuple uni, tous ayant une même langue C’est ainsi qu’ils ont pu commencer leur entreprise, et dès lors tout ce qu’ils ont projeté leur réussirait également. 11.7 Or ça ! Paraissons ! Et ici même, confondons leur langage, de sorte que l’un n’entende pas le langage de l’autre’. 11.8 Le Seigneur(yehvah) les dispersa donc de ce lieu sur toute la sur toute la face de la terre, les hommes ayant renoncé à bâtir la ville… »TO

Point de détail : on voit dans la traduction que יְהוָה – yehvah, est traduit sans explication aucune par « Le Seigneur », alors qu’auparavant il était traduit par « Dieu ».

A partir de 11.17, la déclaration est à nouveau faite au pluriel, par un dieu dit unique : « … paraissons et confondons… ». Voici un autre écueil à la pseudo unicité de notre Yehvah.

Gn11.1 – Langages humains : contradiction majeure.

א-יא.א וַיְהִי כָל-הָאָרֶץ, שָׂפָה אֶחָת, וּדְבָרִים, אֲחָדִים

 « Gn11.1 Toute la terre avait une même langue et des paroles semblables. »TO

En contradiction complète avec : א-י.ה מֵאֵלֶּה נִפְרְדוּ אִיֵּי הַגּוֹיִם, בְּאַרְצֹתָם, אִישׁ, לִלְשֹׁנוֹ–לְמִשְׁפְּחֹתָם, בְּגוֹיֵהֶם – « Gn10.5 De ceux là se formèrent des colonies de peuples répandues dans divers pays, chacune selon sa langue, selon sa tribu, selon son peuple. »TO

            Au-delà de ce détail coûteux en termes de cohérence descriptive, l’épisode universellement connu voit une humanité unie, soudée, unilingue et concentrée géographiquement qui force, son prétendu créateur, à semer le trouble dans sa capacité de communication et à la disperser. Il est frappant de voir une divinité affirmée comme omnisciente, omniprésente, omnipotente, (donc OOO – « triple O » selon les agences de notations spirituelles) qui doit, non seulement « descendre » pour voir ce qui se passe en bas et qui s’entiche de freiner et prendre des mesures coercitives et préventives à l’encontre de ses créatures. Ce dit « dieu-absolu », est soit effrayé, soit égalé et jaloux, soit toujours malsain et pervers.

Gn12.1 – Abraham(Abram) : Contradiction géographique concernant son départ.

A ce stade Abraham n’a pas encore été rebaptisé. Il en ira de même pour sa compagne Sarah. Le légendaire patriarche a donc commencé sa carrière sous le nom d’Abram et la tout aussi légendaire matriarche, sous le nom de Saraï. Cette tendance aux mutations patronymiques est toujours d’actualité. Par exemple, l’intention de maquiller ses origines pousserait une actrice douteuse à muter Audreï en Audrey. Je passerai sur des Patrick et des miteux du même acabit.

א-יב.א וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-אַבְרָם, לֶךְ-לְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ, אֶל-הָאָרֶץ, אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ

 « Gn12.1 L’Éternel(yehvah) dit à Abram : éloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle et va au pays que je t’indiquerai. »TO

            Le problème réside dans le fait que lorsque qu’Abram reçoit cet ordre, il n’est déjà plus dans son pays d’origine Our-Kasdim mais en Harân.

א-יא.לא וַיִּקַּח תֶּרַח אֶת-אַבְרָם בְּנוֹ, וְאֶת-לוֹט בֶּן-הָרָן בֶּן-בְּנוֹ, וְאֵת שָׂרַי כַּלָּתוֹ, אֵשֶׁת אַבְרָם בְּנוֹ; וַיֵּצְאוּ אִתָּם מֵאוּר כַּשְׂדִּים, לָלֶכֶת אַרְצָה כְּנַעַן, וַיָּבֹאוּ עַד-חָרָן, וַיֵּשְׁבוּ שָׁם

 « Gn11.31 Tharé emmena Abram son fils, Loth fils de Harân son petit fils, et Saraï sa bru, épouse d’Abram son fils ; ils sortirent ensemble d’Our-Kasdim pour se rendre au pays de Canaan, allèrent jusqu’à Harân et s’y fixèrent. »TO

            Our-Kasdim et Harân sont distant de près de 1000km. Soit Yehvah à un temps de retard, soit Abram a voulu faire une blague et changé le panneau à l’entrée de la ville lorsque son dieu est venu lui donner l’ordre de partir, soit le système GPS Torah-Torah™ de l’époque n’était pas très au point car ne disposant que d’un satellite. En effet, la seule chose qui était satellisée jusqu’alors était Énoch sur son chariot. En fait le système satellitaire de l’époque était peut-être Énoch-Énoch™. Seuls les archéologues spatiaux peuvent répondre à la question.

            Concernant Abraham, l’utilisation de ce dénominatif était très courant en différents lieux et époques de Mésopotamie. Les recherches scientifiques et archéologiques sur la question sont abondantes et n’ont jamais permis d’extraire des références de l’époque aucun personnage spécifique ayant opéré la migration décrite. Cet hypothétique patriarche demeurera un personnage biblique et non historique.

Gn12.7 – La « Terre promise » : première attribution détournée.

א-יב.ז וַיֵּרָא יְהוָה, אֶל-אַבְרָם, וַיֹּאמֶר, לְזַרְעֲךָ אֶתֵּן אֶת-הָאָרֶץ הַזֹּאת

 « Gn12.7 L’Éternel(yehvah) apparut à Abram et dit : c’est à ta postérité que je destine ce pays. » TO

On retrouve cette affirmation en Gn13.15, 15.7, 15.18… et rappelée encore et encore ultérieurement jusqu’en Dt34.4.

            Cette affirmation divine est faite alors qu’Abram parcours Canaan qui couvre une partie de notre actuel Israël. La descendance d’Abram comprend l’ensemble du tronc sémitique, donc juifs et arabes confondus. Il s’agit bien de l’affirmation du texte : « la descendance d’Abram », qui n’est pas encore Abraham, donc pas encore judéisé. Ainsi, si ce dieu a affecté « noir sur blanc » ce territoire à tous les sémites, juifs et arabes, il est dommage de voir, ceux de tous bords qui voudraient, contre tout bon sens, continuer à croire aux fables de la bible, s’entre-déchirer pour l’exclusivité d’un droit territorial imaginaire, que leur même croyance leur impose comme équivalent. Ce n’est pas un problème de place en tout cas. Je peux vous assurer pour ceux qui ne connaissent pas notre beau pays, que même si il est relativement petit, il y a encore de l’espace libre pour au moins 30 millions de personnes, je vous assure.

            Si cela ne suffisait pas, il serait souhaitable de rappeler aux uns et aux autres que les données archéologiques irréfutables actuelles, attestent qu’il n’y avait ni juifs ni arabes dans la région à l’époque du supposé patriarche en 1750AEC, mais des égyptiens et des cananéens. Fin de commentaire.

Gn12.11-15 – Abraham(Abram) et Sarah(Saraï) en Égypte : problème moral.

א-יב.יא וַיְהִי, כַּאֲשֶׁר הִקְרִיב לָבוֹא מִצְרָיְמָה; וַיֹּאמֶר, אֶל-שָׂרַי אִשְׁתּוֹ, הִנֵּה-נָא יָדַעְתִּי, כִּי אִשָּׁה יְפַת-מַרְאֶה אָתְּ.יב.יב וְהָיָה, כִּי-יִרְאוּ אֹתָךְ הַמִּצְרִים, וְאָמְרוּ, אִשְׁתּוֹ זֹאת; וְהָרְגוּ אֹתִי, וְאֹתָךְ יְחַיּוּ.יב.יג אִמְרִי-נָא, אֲחֹתִי אָתְּ–לְמַעַן יִיטַב-לִי בַעֲבוּרֵךְ, וְחָיְתָה נַפְשִׁי בִּגְלָלֵךְ

 « Gn12.11 Quand il fut sur le point d’arriver en Égypte. Il dit à Saraï son épouse : certes je sais que tu es une femme au gracieux visage. 12.12 Il arrivera que lorsque les égyptiens te verront, ils diront : c’est sa femme, et ils me tueront, et ils te conserveront la vie. 12.13 Dit, je te prie que tu es ma sœur, et je serai heureux par toi, car j’aurai grâce à toi la vie sauve. »TO

א-יב.טו וַיִּרְאוּ אֹתָהּ שָׂרֵי פַרְעֹה, וַיְהַלְלוּ אֹתָהּ אֶל-פַּרְעֹה; וַתֻּקַּח הָאִשָּׁה, בֵּית פַּרְעֹה. יב.טז וּלְאַבְרָם הֵיטִיב, בַּעֲבוּרָהּ; וַיְהִי-לוֹ צֹאן-וּבָקָר, וַחֲמֹרִים, וַעֲבָדִים וּשְׁפָחֹת, וַאֲתֹנֹת וּגְמַלִּים. יב.יז וַיְנַגַּע יְהוָה אֶת-פַּרְעֹה נְגָעִים גְּדֹלִים, וְאֶת-בֵּיתוֹ, עַל-דְּבַר שָׂרַי, אֵשֶׁת אַבְרָם. יב.יח וַיִּקְרָא פַרְעֹה, לְאַבְרָם, וַיֹּאמֶר, מַה-זֹּאת עָשִׂיתָ לִּי; לָמָּה לֹא-הִגַּדְתָּ לִּי, כִּי אִשְׁתְּךָ הִוא. יב.יט לָמָה אָמַרְתָּ אֲחֹתִי הִוא, וָאֶקַּח אֹתָהּ לִי לְאִשָּׁה; וְעַתָּה, הִנֵּה אִשְׁתְּךָ קַח וָלֵךְ. יב.כ וַיְצַו עָלָיו פַּרְעֹה, אֲנָשִׁים; וַיְשַׁלְּחוּ אֹתוֹ וְאֶת-אִשְׁתּוֹ, וְאֶת-כָּל-אֲשֶׁר-לוֹ

 « Gn12.15 Puis les officiers de Pharaon, la virent et la vantèrent à Pharaon, et cette femme fut enlevée pour le palais de Pharaon. 12.16 Quant à Abram, il fut bien traité pour l’amour d’elle ; il eut du menu et du gros bétail, des ânes, des esclaves mâles et femelles, des ânesses et des chameaux.  12.17 Mais l’Éternel(yehvah) affligea de plaies terribles Pharaon et sa maison à cause de Saraï son épouse. 12.18 Pharaon manda Abram, et dit : qu’as tu fait là à mon égard ? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle est ta femme ? 12.19 Pourquoi as-tu dit : elle est ma sœur, de sorte que je l’ai prise pour moi comme épouse ? Or maintenant, voici ta femme, reprends là et retire-toi ! 12.20 Pharaon lui donna une escorte, qui le reconduisit avec sa femme et toute sa suite. »TO

            Yehvah tolère et passe sous silence le mensonge, la lâcheté et la cupidité d’Abram ainsi que la prostitution de Saraï, (étonnement consentante) et afflige en plus, Pharaon et la maison d’Égypte, alors que celui-ci est non seulement innocent, mais victime du stratagème d’Abram. L’immoralité d’Abram, la soumission de Saraï et l’iniquité « yehvahique » sont ici affligeantes.

            La femme, en plus du fait de porter injustement le soi-disant « péché originel » sur ses épaules, est ramenée ici, à un objet qu’on utilise à des fins de profits. Malheureusement, peu de femmes à ce jour ce sont insurgées contre cet état de fait.

            Pharaon ne tue pas Abram à cause des plaies et du mensonge, certainement car il considère qu’Abram est sous la protection de Yehvah. Il le fera en plus escorter malgré tout.

Yehvah ne pouvait-il pas se manifester avant que Abram ne mente en prostituant sa femme pour s’enrichir ? Bien sûr que si, puisqu’au final, il s’est manifesté, mais pour une fois encore, protéger un cupide menteur proxénète, laisser déshonorer une femme et accabler des innocents. Les charges criminelles contre Yehvah continuent à s’accumuler.

Si le patriarche peut agir impunément de la sorte voire même être rétribué : qu’en sera t’il de ses descendants?…

De surcroit, Abram devenu Abraham réitèrera cette malversation concernant Saraï devenue Sarah un peu plus tard avec Abimélec (Gn20-), ce qui encouragera Isaac à faire de même avec Rébecca (Gn26-)… l’immoralité serait-elle une fatalité génétique ? 

Portons au crédit d’Abram, lorsqu’il sera renommé Abraham, la responsabilité d’un demi-mensonge.  Il avouera à Abimélec : « Gn20.12 Et d’ailleurs, de fait, elle est ma sœur, la fille de mon père, mais non la fille de ma mère et elle m’appartient comme épouse. »TO. Demi-mensonge, car Abram révèle avoir épousé sa demi-sœur ! Ce qui nous amène à constater que de demi en demi, le crime est double : il a prostitué sa femme et sa sœur. Nous verrons ultérieurement que la torah exigera de s’interdire une femme partagée autant que sa sœur.

            Nous tairons certains goûts de Pharaon et d’Abimélec, puisque : Abram à 75 ans lorsqu’il qu’il quitte Harân pour l’Égypte et que Saraï à 10 ans de moins qu’Abram, celle-ci aura 65 ans lorsque livrée la première fois à Pharaon et 90 ans la seconde, à Abimélec.

Gn12.16 – Abraham(Abram) : Égypte et chameaux – anachronisme.      

א-יב.טז וּלְאַבְרָם הֵיטִיב, בַּעֲבוּרָהּ; וַיְהִי-לוֹ צֹאן-וּבָקָר, וַחֲמֹרִים, וַעֲבָדִים וּשְׁפָחֹת, וַאֲתֹנֹת וּגְמַלִּים

« Gn12.16 Quant à Abram, il fut bien traité pour l’amour d’elle ; il eut du menu et du gros bétail, des ânes, des esclaves mâles et femelles, des ânesses et des chameaux. »TO

Le texte attribue des chameaux à Abram, alors que la présence, l’usage et l’introduction en Égypte de l’espèce vers 1750 AEC est plus que contestée[8].  S’il n’y avait pas de chameaux en Égypte à l’époque d’Abram, et si Abram a reçu des chameaux en Égypte à cette époque : c’est bien qu’il n’y a jamais eu d’Abram. Cela signifie une fois de plus que les auteurs étaient contemporains à la présence des chameaux, donc ultérieurs. On reparle à nouveau de chameaux en Gn24.10 et au-delà. Sans l’histoire et l’archéologie, on serait presque amené à se demander si les égyptiens ont existé…

Gn14.18 – Abraham(Abram) rencontre Melchisédec : anachronisme.

א-יד.יח וּמַלְכִּי-צֶדֶק מֶלֶךְ שָׁלֵם, הוֹצִיא לֶחֶם וָיָיִן; וְהוּא כֹהֵן, לְאֵל עֶלְיוֹן

 « Gn14.18 Melchisédec(malki-tsedek) , roi de Salem, apporta du pain et du vin, il était prêtre du Dieu suprême(el elyon). »TO

            Alors qu’Abram n’a pas encore été consacré, ni rebaptisé Abraham, ni circoncit, soit, porteur de l’alliance, il existait avant lui, non pas un simple croyant ou éveillé mais… un prêtre ! Par définition, un prêtre est ordonné et consacré à la divinité qu’il sert. Puisque la traduction amène à confondre Yehvah et El Elyon du fait de l’usage commun de « dieu » : on ne devrait pas parler alors de « dieu d’Abraham et des hébreux » mais de « dieu de Melchisédec et des cananéens ». Il semblerait que la paternité du culte à Yehvah présenté comme « Dieu », ne soit pas du ressort d’Abram.

Si on respecte toutefois le texte lui-même, cela révèle qu’il existe une autre divinité en service, qui plus est, nettement plus avancée dans son installation. On révèle ainsi, ici qu’il existe un « dieu supérieur » – el elyon, qui dispose déjà d’un culte et d’au moins un prêtre par le biais de Melchisédec. Ce qui ramène Yehvah au rang d’arriviste tardif, de sous-fifre ou d’imposteur. La compréhension du verset dans ce sens semble tellement contradictoire et dommageable aux suppôts de Yehvah, qu’il leur vaudrait presque, mieux admettre, même si cela n’en reste pas moins cuisant, que leur premier patriarche ne l’était pas. Les cananéens disposaient quant à eux d’une divinité centrale dans leur panthéon : « El ». L’histoire a montré que le seul but du yawhisme était de supplanter et d’effacer les cultes cananéens déjà en place.

Bien que cela soit inscrit ici clairement dans le texte, la progression de celui-ci fera oublier ce point de détail.

Gn15.18 – La « Terre Promise » : seconde description démesurée.

א-טו.יח בַּיּוֹם הַהוּא, כָּרַת יְהוָה אֶת-אַבְרָם–בְּרִית לֵאמֹר: לְזַרְעֲךָ, נָתַתִּי אֶת-הָאָרֶץ הַזֹּאת, מִנְּהַר מִצְרַיִם, עַד-הַנָּהָר הַגָּדֹל נְהַר-פְּרָת

« Gn15.18 Car ce jour là, l’Éternel(yehvah) conclut un pacte avec Abram en disant : j’ai octroyé à ta race ce territoire, – depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve Euphrate… »TO

            Voici donc le cadeau, de ce que certains pensent encore aujourd’hui devoir être le « Grand Israël », à Abram et à ces descendants. La moitié de l’Égypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie, l’Arabie et la moitié de l’Irak… rien que ça.

            Si les descendants d’Abram sont censés être de nos jours, juifs et arabes, et si ceux-ci doivent se contenter du territoire désigné, cela signifie que nos frères arabes, par exemples du Maroc ou de l’Iran oriental, sont bien éloignés de leur pénates. Heureusement l’acte de propriété s’est décomposé pour permettre à chacun de s’installer où l’histoire la conduit.

א-טו.ח וַיֹּאמַר: אֲדֹנָי יְהוִה, בַּמָּה אֵדַע כִּי אִירָשֶׁנָּה. וַיֹּאמֶר אֵלָיו, קְחָה לִי עֶגְלָה מְשֻׁלֶּשֶׁת, וְעֵז מְשֻׁלֶּשֶׁת, וְאַיִל מְשֻׁלָּשׁ; וְתֹר, וְגוֹזָל.

« Gn15.8 Il(Abram) répondit : Dieu-Éternel(adonay-yehvah), comment saurai-je que j’en suis possesseur ? 15.9 Il(dieu) lui dit : prépare moi une génisse âgée de trois ans, une chèvre âgée de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. »TO

            Tout aussi heureusement, les modalités transactionnelles foncières ont évoluées ; sans quoi il faudrait acheter son terrain dans une boucherie.

            Mais cette désignation territoriale semble en contradiction avec ce qui sera « octroyé » plus tard, aux successeurs de Moïse. Si les rédacteurs ont fait prétendre à Yehvah que la descendance d’Abram, soit l’ensemble des sémites se voyait attribuer le territoire précédemment décrit. Ils stipuleront plus loin qu’une sous-branche sémitique qu’ils désigneront comme le peuple israélite devra s’établir entre la côte méditerranéenne et le Jourdain. Cela prête à confusion chez certains intégristes, qui croient réellement que Yehvah, Abram et Moïse ont existé et que la transaction est réelle et valable. On imagine d’ailleurs sans peine, Tel Aviv à Damas et Jérusalem à Bagdad…

Gn16.. – Sarah(Saraï) : stérile, mandate Agar mère porteuse – irresponsabilité et cruauté.

            Ce chapitre nous décrit comment Saraï stérile, met dans un premier temps Agar « son esclave égyptienne » dans le lit de son époux pour, dans un second temps, humilier et maltraiter celle-ci lorsqu’elle enfantera Ismaël. Si le libéralisme sexuel, au temps des patriarches, qu’on ne peut que saluer, ne semble pas s’être perpétré jusqu’à nos jours. L’attitude de Saraï la matriarche est plutôt désappointante. Elle devient elle-même jalouse d’un résultat qu’elle a commandité. Le comportement de Saraï est particulièrement retord, paradoxal voir bipolaire. Entre incapacité d’anticiper et d’assumer la conséquence de ses actes et le déclin vers une attitude irresponsable et cruelle condamnable : la matriarche ne relève pas le niveau de son époux. On peut toutefois mettre à son crédit le traumatisme engendré par sa prostitution forcée en Égypte. Bien sûr, pour ne rien changer, Yehvah laisse faire et cautionne des évènements lourds de conséquences. Évènements qui faillirent coûter la vie au pauvre Ismaël, lors de la fuite d’Agar terrorisée par sa maîtresse et renvoyée par Abram devenu Abraham : Gn21.15-19. A quoi bon ce remue-ménage puisqu’au final, Saraï qui deviendra Sarah, aura un enfant.

            Pourtant Abram, avait parfaitement le choix et le pouvoir de changer la donne sans livrer son couple à tant d’immoralité. Après avoir fait maudire Abimélec, dont la maison sera frappée de stérilité, en ayant tenté de livrer à nouveau Sarah (toujours très consentante faut-il le noter), Abraham « intercéda auprès de Yehvah, qui guérit Abimélec, sa femme et ses servantes de sorte qu’elles purent enfanter » (Gn20.17). Ce, après extorsion (Gn20.14-16) de cheptel, territoire et argent, évidemment, contre pardon, guérison et protection !  

            En outre, plus tard, Abraham intercèdera aussi pour tenter, ô comble, cette fois ci de sauver les « pervers pécheurs devant Yehvah, de Sodome et Gomorrhe. ». Cela atteste que le « prophète » (Gn20-7), fait un usage inapproprié de ses prérogatives ou demeure complice-profiteur passif de la situation.

            Si Yehvah est intervenu à l’encontre de Pharaon et d’Abimélec, à cause de la prostitution de Sarah : intervenir pour intervenir, il pouvait intervenir à sa guise avant et non après.

            Si Pharaon et Abimélec, ont regretté de leur voir imposer à leur insu, un adultère forcé, car en désaccord avec leurs règles et leur moralité et ont épargné Abraham : cela montre que s’il avait été d’emblée informés, ils auraient agi différemment sans porter atteinte à Abraham.

            Si Abraham a prostitué Sarah par peur d’être exécuté, pourquoi n’a-t-il pas « intercédé » auprès de Yehvah pour obtenir sa protection d’emblée et non des représailles a posteriori. C’est bien Yehvah lui-même qui ordonne le voyage à Abraham… pour le faire mourir à cause de son épouse ? C’est plutôt insensé.

            Si Abraham obtient de Yehvah, la restitution de la fécondité de la Maison d’Abimélec, pourquoi ne le demande-t-il pas pour lui-même à dieu afin d’éviter l’incident d’Agar ? La stérilité de Saraï, yehvahiquement imposée, semble en fait bien pratique, car elle permet de la livrer sans risque de la voir enfanter des différents partenaires auxquels elle sera prostituée. Pour rappel, Sarah sera rendue féconde plus tard par intervention de Yehvah.

            L’étau se referme. Tout démontre ici la complicité triangulaire perverse Yehvah-Abraham-Sarah. La question peut se poser : comment avoir la décence morale d’honorer encore un divinoïde tellement et constamment malfaisant depuis qu’on y fait référence et canoniser un couple « Patriarche-Matriarche » aussi avilis. Je laisse la réponse à l’appréciation morale et au discernement de ceux qui en disposeraient encore… mais le pire et à venir…

Gn17.3 – Abraham(Abram) : boutade morphotypique.

 א-יז.ג וַיִּפֹּל אַבְרָם, עַל-פָּנָיו

« Gn17.3 Abram tomba sur sa face. »TO

            Je m’accorde ici une petite facétie du fait de littéralisation idiomatique. Si l’expression idiomatique signifiait à l’époque des rédacteurs, « se prosterner ». La traduction littérale nous amène à imaginer le pauvre Abram tomber sur le visage et s’écraser, voire se casser le nez. Serait-ce l’origine, pour nous juifs, de notre nez crochu ? De cet évènement est issu le refrain populaire : « … tombé le nez par terre, c’est la faute à Yehvah…» (et non Eber, malgré le sacrifice de la rime).  Me pardonnera-t-on ces galéjades ?

Gn17.12 – Circoncision : barbarie.

א-יז.יב וּבֶן-שְׁמֹנַת יָמִים, יִמּוֹל לָכֶם כָּל-זָכָר–לְדֹרֹתֵיכֶם

« Gn17.12 A l’âge de huit jour que tout mâle de vos générations soit circoncis par vous. »TO

Voici apparaître l’origine de la cruelle, barbare et primitive mutilation sexuelle masculine qu’est la circoncision dans le culte yehvahique. Nous avons échappé belle à l’excision, qui est toujours pratiquée en par endroits. Certains rétorquent qu’il s’agit là d’une mesure médicale salutaire d’un point de vue hygiénique, ce que je ne suis prêt à accorder que dans de très rares cas. Loin de conditions hospitalières à un âge et développement plus avancé, sous contrôle médical et anesthésie, la mise en œuvre chez un enfant nouveau-né de huit jours frise l’abominable et la gore-fiction.

            Pour ceux qui ne serait pas au courant : cela se pratique sur un nouveau-né conscient, tenu sur les genoux d’un « parrain » en pleine synagogue, dans des conditions d’hygiène déplorables à plus forte raison lorsque que l’opérateur est rarement médecin ou chirurgien. Ajoutons qu’à l’issue de la section de l’excroissance préputiale du nourrisson, le « mohel » après avoir avalé une quantité définie de vin béni au préalable et dont il garde une partie en bouche, pratique une succion buccale de l’hémorragie pénienne.

Ceux qui n’ont pas encore vomi peuvent louer Ian Flemming pour la découverte des antibiotiques.

            Ce n’est pas parce qu’un acte est stupide, dangereux et cruel, sous prétexte qu’il s’agit d’une « tradition ancestrale », que ça n’en reste pas moins stupide, dangereux et cruel. A plus forte raison lorsque les références de la tradition sont imaginaires. Je pourrais inviter les pratiquants d’autres usages barbares et sanguinaires, à faire leur autocritique, mais ce n’est pas mon propos.

Gn18.14 – Yehvah : affirmation de toute puissance malsaine.

 א-יח.יד הֲיִפָּלֵא מֵיְהוָה, דָּבָר

 « Gn18.14 Est t’il rien d’impossible  au Seigneur(yehvah) ? »TO

            Rétorque de Yehvah, après que Sarah est appris qu’elle enfantera Isaac à 90 ans, qu’elle en ait rit et ainsi douté de son créateur. Plutôt étonnant pour une matriarche épouse de prophète. Nous ne relèverons pas l’absurdité biologique d’un jeune père de 100 ans et d’une jeune mère de 90 ans.

            Mais au-delà, nous y voilà : Yehvah lui-même affirme clairement que rien ne lui est impossible. Ce dont on ne devrait pas douter venant du futur post-proclamé « créateur de l’univers » (Ex20.10). Affirmation implicite est faite par l’instigateur principal des évènements : « Je suis l’unique décisionnaire et omnipotent ». Ainsi, tout ce qui a été fait ou non, relève entièrement de son pouvoir. Il s’affuble ouvertement ainsi de la totale responsabilité de toutes les atrocités commises jusqu’alors et au-delà. On peut donc affirmer ici que : « Puissance sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Ainsi, versé dans un contexte dit « spirituel », où le médiateur central n’est autre que l’âme elle-même, cela devient potentiellement catastrophique.

Gn18.23,25 – Sodome et Gomorrhe : injustice yehvahique.

 א-יח.כג וַיִּגַּשׁ אַבְרָהָם, וַיֹּאמַר: הַאַף תִּסְפֶּה, צַדִּיק עִם-רָשָׁע

 « Gn18.23 Anéantiras-tu, d’un même coup, l’innocent avec le coupable ? »TO

 א-יח.כה חָלִלָה לְּךָ מֵעֲשֹׂת כַּדָּבָר הַזֶּה, לְהָמִית צַדִּיק עִם-רָשָׁע, וְהָיָה כַצַּדִּיק, כָּרָשָׁע; חָלִלָה לָּךְ–הֲשֹׁפֵט כָּל-הָאָרֶץ, לֹא יַעֲשֶׂה מִשְׁפָּט.

« Gn18.25 Loin de toi d’agir ainsi, de frapper l’innocent avec le coupable, les traitant tous les deux de la même façon ! Loin de toi ! Celui qui juge toute la terre serait-il un juge inique ? »TO

            Ce verset est consécutif à l’annonce de la destruction de Sodome contre laquelle se dresse Abraham. Il obtiendra la sauvegarde de la ville si dix justes s’y trouvent, ce qui ne sera pas le cas… la question se pose toutefois : n’y avait-il pas de femmes, d’enfants voire d’animaux ? Donc il y avait bien des innocents parmi les coupables et très certainement plus d’innocents (femmes, enfants) que de coupables (hommes pervertis). Ainsi, Yehvah a anéanti l’innocent et le coupable ce qui lui vaut le statut de juge inique. Ce n’est plus une nouveauté à ce stade.

Gn19.8 – Loth : livre ses jeunes filles vierges aux sodomites – amoralité paternelle illogique.

א-יט.ח הִנֵּה-נָא לִי שְׁתֵּי בָנוֹת, אֲשֶׁר לֹא-יָדְעוּ אִישׁ–אוֹצִיאָה-נָּא אֶתְהֶן אֲלֵיכֶם, וַעֲשׂוּ לָהֶן כַּטּוֹב בְּעֵינֵיכֶם; רַק לָאֲנָשִׁים הָאֵל, אַל-תַּעֲשׂוּ דָבָר, כִּי-עַל-כֵּן בָּאוּ, בְּצֵל קֹרָתִי

« Gn19.8 Ecoutez ! J’ai deux filles qui n’ont pas encore connu d’hommes, je vais vous les amener, faites leur ce que bon vous semblera, mais ces hommes, ne leur faites rien car ils sont venus abriter sous mon toit. »TO

            Deux « messagers » sont venus annoncer à Lot la destruction de Sodome (Gn19.13). Les sodomites s’attroupent et demande à Loth de leur livrer, à priori pour autre chose qu’un simple bonjour (Gn19.5). Les « messagers » sont des anges dotés de pouvoirs qu’ils utiliseront pour débouter les agresseurs. De ce fait, non seulement, ils savent et peuvent se défendre, mais ils peuvent, ce qu’ils feront, protéger Loth et sa famille (Gn19.10-11).

            Je ne fais ici que reporter l’évènement car je suis incapable d’interpréter pourquoi un père prétendu juste et par ce fait, doit être sauvé sur l’ordre de Yehvah, est prêt à livrer ses jeunes filles vierges à une bande de sodomites déchaînés, lorsque les anges eux même, ont demandé à rester la nuit sur « la voie publique » (Gn19.2). Nous ne trouvons pas trace ici d’une quelconque réaction de l’épouse de Loth, soit la mère des filles.

            Cela souligne une fois de plus, l’immoralité d’un personnage biblique de référence, la considération et « l’usage » écœurant, auparavant des épouses et maintenant des filles par la clique yahwiste.

Gn19.24 –Sodome et Gomorrhe : destruction – vide archéologique.

 א-יט.כד וַיהוָה, הִמְטִיר עַל-סְדֹם וְעַל-עֲמֹרָה–גָּפְרִית וָאֵשׁ: מֵאֵת יְהוָה, מִן-הַשָּׁמָיִם. וַיַּהֲפֹךְ אֶת-הֶעָרִים הָאֵל, וְאֵת כָּל-הַכִּכָּר, וְאֵת כָּל-יֹשְׁבֵי הֶעָרִים, וְצֶמַח הָאֲדָמָה

« Gn19.24 L’Éternel(yehvah) fit pleuvoir sur Sodome(sdom) et sur Gomorrhe(amora) du soufre et du feu ; L’Éternel(yehvah) lui-même, du haut des cieux. »TO

            Si Abraham a 100ans au moment de la destruction de Sodome et Gomorrhe, l’histoire se situe en 1712AEC. Il n’existe à ce jour aucune trace archéologique ni des deux villes, ni d’une destruction de toute la région incluant les deux villes citées, par le feu et le soufre, alors que les évènements antérieurs et postérieurs sont connus, identifiés et datés. Le châtiment de Gomorrhe « amora » : de soufre, en général jaune d’odeur moutardée, et de feu, pique donc naturellement par où il passe, si on réussit à se figurer l’identique en accord à la forme de la faute.

Gn19.31 – Loth : abusé par ses deux filles : immoralité.

 א-יט.לא  וַתֹּאמֶר הַבְּכִירָה אֶל-הַצְּעִירָה, אָבִינוּ זָקֵן; וְאִישׁ אֵין בָּאָרֶץ לָבוֹא עָלֵינוּ, כְּדֶרֶךְ כָּל-הָאָרֶץ. לְכָה נַשְׁקֶה אֶת-אָבִינוּ יַיִן, וְנִשְׁכְּבָה עִמּוֹ; וּנְחַיֶּה מֵאָבִינוּ, זָרַע

« Gn19.31 L’aînée dit à la plus jeune : notre père est âgé, et il n’y a plus d’autres hommes dans le monde, pour s’unir à nous selon l’usage de toute la terre. Eh bien ! Enivrons de vin notre père, partageons sa couche, et par notre père nous obtiendrons une postérité ! »TO

            Si jusqu’à présent, précurseurs père, frère, enfant, patriarche et matriarche, ont démontré leur immoralité totale, voici le tour des filles, qui, pour une étrange excuse, se livrent à des relations incestueuses avec leur père dont elles enfanteront. Bien sûr, c’est de lui qu’elles tiennent leur éducation et leur moralité. Après tout, ayant vécu parmi les sodomites et presque livrées à eux par leur propre père.

A ce stade plus rien ne peut plus choquer. D’autant plus que comme Loth, ses filles sauvées de la destruction de Sodome sont sensée être des « justes » elles aussi. Après le déluge, c’est la seconde fois que sont sauvés des prétendus juste pourtant d’authentiques immoraux.

            En outre, Loth vivait dans une caverne avec ses deux filles : « Gn19.30 Loth monta de Çoar et s’établit dans la montagne avec ses deux filles, car il n’osait rester à Çoar ; il demeura dans une caverne, lui et ses deux filles. »TO
Il ne devait pas être enivré au point que l’éthanol le prive de capacité coïtale, ce que nous précise le texte :

א-יט.לג וַתַּשְׁקֶיןָ אֶת-אֲבִיהֶן יַיִן, בַּלַּיְלָה הוּא; וַתָּבֹא הַבְּכִירָה וַתִּשְׁכַּב אֶת-אָבִיהָ, וְלֹא-יָדַע בְּשִׁכְבָהּ וּבְקוּמָהּ. יט.לה וַתַּשְׁקֶיןָ גַּם בַּלַּיְלָה הַהוּא, אֶת-אֲבִיהֶן–יָיִן; וַתָּקָם הַצְּעִירָה וַתִּשְׁכַּב עִמּוֹ, וְלֹא-יָדַע בְּשִׁכְבָהּ וּבְקֻמָהּ

 « Gn19.33 Elles firent boire du vin à leur père cette même nuit; la fille aînée vint partager sa couche et il ne la reconnut point lorsqu’elle se coucha ni lorsqu’elle se leva. »TO, « Gn19.35 Elles firent boire, cette nuit encore du vin à leur père; la cadette se leva, vint à ses côtés et il ne la reconnut point lors de son coucher et de son lever. »TO.

Suffisamment conscient pour avoir des rapports sexuels satisfaisants, mais pas assez pour reconnaître sa partenaire, dans un endroit où les deux seules femmes sont ses filles : il n’émettra aucun doute ni aucune objection.

Rien ne sera non plus spécifié par la suite sur une éventuelle surprise de voir ses filles enceintes puis enfanter sans époux connus ou déclarés. Si qui ne dit mot consent : on a à faire un implicite complice incestueux. Si l’on remonte à la manière dont s’est immanquablement propagée l’espèce depuis Adam et Ève, il semblerait que ce penchant aussi soit devenu une fatalité génétique.

Gn20… – Abraham et Abimélec : anachronisme.

            Abraham rencontre Abimélec, roi des philistins, à qui il tente de repasser Sarah. La manœuvre dispose d’un précédent, comme nous l’avons déjà souligné[9].

            C’est un autre point qui nous intéresse ici. A l’époque du récit, vers 1700AEC, les philistins ne sont pas encore présents dans la région[10]. De plus, l’histoire philistine authentique et bien documentée telle que nous la connaissons, ne fait part d’aucune trace d’un roi philistin dénommé   אבימלך – abimelekh, « Abimélec ». 

Non seulement l’époque n’est pas bonne mais Abimélec n’a aucune existence historique attestée .Que doit-on penser du personnage qui lui donne la réplique ? En l’espèce : Abraham.

Gn22- – Le Sacrifice d’Isaac : déchéance morale paternelle.

            Ce passage évoque comment Abraham obéit à Yehvah qui lui ordonne de sacrifier son propre fils. Certains voudraient mettre en avant l’obéissance et l’abnégation d’Abraham pour obtenir l’alliance yehvahique.

Les évènements passés battent en brèche la valeur morale de la soumission d’Abraham au profit d’un comportement psychopathologique avéré.

L’alliance et déjà conclue (Gn17.7).

La terre de Canaan déjà promise (Gn13.15, 15.7, 15.18, 17.8)

Abraham a négocié avec Yehvah pour Sodome et Gomorrhe (Gn18.23) et pour Abimélec (Gn20.17).

Mais il ne fait rien pour contrer l’ordre du sacrifice de son fils, pas même un petit essai ou une petite tentative pour ce qu’il a de plus cher ; alors qu’il l’a fait spontanément pour des étrangers et des prétendus criminels.

            Quel père psychologiquement équilibré accepterait sans s’impliquer alors qu’il n’a pas besoin d’obéir et qu’il s’est déjà opposé pour moins que ça ?

            Quel « dieu » sensé et cohérent, qui a déjà la garantie d’allégeance d’un serviteur et lui a déjà donné sa parole, peut exiger de lui un infanticide ?

            L’argument qui consiste à dire qu’Abraham était prophète et qu’il savait que le sacrifice de son fils serait avorté in extremis ; soit, que tout cela n’était qu’une mise en scène lugubre, orchestrée par Yehvah pour servir de comte aux futurs lecteurs passifs, naïfs et grégaires, est pire encore.

A partir de là, ces obédients comprendront qu’il faut « sacrifier ses enfants au nom de dieu ». Consternant !

            Nous sommes à moins du vingtième du récit et à un tournant critique de la considération du texte alors qu’il reste de très longs passages d’inepties et de monstruosités.

C’est pourtant à ce stade que n’importe quel individu doté d’une intelligence minimale, de bon sens et d’humanité doit décider de faire recycler le livre afin de fabriquer des cahiers d’écoles utiles.

Malheureusement, beaucoup tourneront la page (dans les deux sens du terme) pour continuer à se nourrir d’absurde et liquéfier définitivement leur conscience morale. Je vais tourner la page, mais seulement au sens propre afin de continuer cette difficile mais tellement nécessaire analyse critique.

Gn23.15 – La grotte de Makhpelah (Tombeau des Patriarches) : transaction fantasmagorique.

 א-כג.טו אֲדֹנִי שְׁמָעֵנִי, אֶרֶץ אַרְבַּע מֵאֹת שֶׁקֶל-כֶּסֶף בֵּינִי וּבֵינְךָ מַה-הִוא; וְאֶת-מֵתְךָ, קְבֹר. וַיִּשְׁמַע אַבְרָהָם, אֶל-עֶפְרוֹן, וַיִּשְׁקֹל אַבְרָהָם לְעֶפְרֹן, אֶת-הַכֶּסֶף אֲשֶׁר דִּבֶּר בְּאָזְנֵי בְנֵי-חֵת–אַרְבַּע מֵאוֹת שֶׁקֶל כֶּסֶף, עֹבֵר לַסֹּחֵר

« Gn23.15 Efrôn répondit à Abraham en lui disant : Seigneur(adonay) , écoute moi, une terre de quatre cents sicles d’argent, qu’est ce que cela entre nous deux ? Enterres-y ton mort. Abraham écouta Efrôn, et lui compta le prix qu’il avait énoncé en présence des enfants de Heth : quatre cents sicle d’argent, en monnaie courante. »TO

            On nous parle ici d’un achat avec des « sicles d’argents », שֶׁקֶל-כֶּסֶף – shekel kesef. Le sicle sera une monnaie romaine ultérieure. L’apparition des premières pièces métalliques date de 650AEC et est d’origine grecque[11]. Comment Abraham a t’il acheté une grotte 1100 ans plus tôt, dans une région ou l’argent décrit n’existait pas encore. Il n’y avait pas de « monnaie courante ». En clair, la grotte décrite ne peut en aucun cas être revendiqué par un quelconque descendant d’un personnage imaginaire puisque celui-ci ne l’a jamais acheté. L’histoire aurait été crédible si il l’avait troquée contre des moutons et des chèvres, mais en aucun cas de la monnaie quelle qu’elle soit.

Cela souligne une fois de plus que les rédacteurs sont ultérieurs à 650AEC.

Gn23.19 – Sarah : inhumation – tromperie archéologique I.

א-כג.יט וְאַחֲרֵי-כֵן קָבַר אַבְרָהָם אֶת-שָׂרָה אִשְׁתּוֹ, אֶל-מְעָרַת שְׂדֵה הַמַּכְפֵּלָה עַל-פְּנֵי מַמְרֵא–הִוא חֶבְרוֹן: בְּאֶרֶץ, כְּנָעַן

« Gn23.19 Alors Abraham ensevelit Sara, son épouse, dans le caveau du champ de Makpêla, qui est Hébron, dans le pays de Canaan. »TO

            Le « Tombeau des Patriarches » de Makhpelah, construit par Hérode le grand vers 20AEC, qui se situe à Hébron dans l’actuelle Cisjordanie, accueille plusieurs monuments qui sont en fait des cénotaphes, c’est à dire des monuments aux morts sans sépulture ni corps en dessous. Certains croient cependant que les patriarches sont bel et bien enterrés là.

            A ce jour, aucune certitude archéologique ne permet d’affirmer seulement que les corps qui soit disant s’y trouve datent bien de l’époque d’inhumation proposée par le texte. L’opposition rabbinique est totale pour deux raison en fait. Une officielle, qui s’appuie sur le respect des morts. Une avérée : comment peut t’il y avoir le corps d’un patriarche de génétique sémitique datant de 1700AEC alors qu’il n’a pas existé ?

Gn27- – Esaü : spolié sans scrupules – immoralité familiale.

            Nous arrivons ici au passage où Isaac proche de sa mort désire bénir son aîné et sa descendance. Rebecca fomente alors un complot avec son fils Jacob pour détourner la bénédiction d’Isaac devenu aveugle. Alors qu’Esaü est à la chasse, Rebecca prépare un ragoût destiné à être apporté par Jacob déguisé en Esaü afin de subtiliser la bénédiction au détriment d’Esaü, ce qui fonctionnera parfaitement tant le subterfuge fut machiavélique. De Rébecca, la commanditaire à son fils Jacob complice passif, ce binôme d’escrocs d’anthologie se sont rendus coupable de pas moins de 4 chefs d’accusation : abus de faiblesse, détournement de prérogative, mensonge, escroquerie.

            Le plus surprenant provient du fait que, bien qu’Isaac ait été abusé et par sa femme et par son fils. Il bénira l’exil de ce dernier avant son départ (Gn28-). Le scénario se rapproche ici d’un mauvais Sitcom pour niais et fait songer que de Bersabée à Dallas, il n’y a qu’un pas.

Gn29.22… – Jacob et son beau-père : escroquerie nuptiale – immoralité.

            Ici, Laban cousin de Jacob, substitue Rachel, pour qui Jacob a travaillé sept ans, par Léa. Ce n’est pas parce que cela semble un juste retour des choses, après que Jacob ait trompé son propre père, qu’il ne s’agit pas là d’une nouvelle escroquerie. Cela induit comme bénéfice pour Laban de conserver sept ans de plus son nouveau gendre à son service et de placer ses deux filles chez un cousin. Si nous retrouvons « Bersabée et son univers impitoyable » en saison II, présupposons la saison III comme palpitante. La descendance de Jacob, et ainsi, ce qui constituera les 12 tribus d’Israël semble d’ores et déjà prometteuse puisque Léa, la mal-aimée, enfantera 4 garçons : Ruben, Siméon, Lévi et Juda.

Gn30.. –Les 12 Tribus d’Israël : origines hétéroclites.

            Rachel, la « première seconde » épouse de Jacob, frappée de stérilité (ce qui semble tristement récurent chez les matriarches au point d’en devenir lassant), pousse son esclave Bilha à s’unir à Jacob qui enfantera Dan et Nephtali.

            Un concours de prêt d’esclaves porteuse s’ensuit puisque Léa à son tour enverra son esclave Zilpa qui enfantera Gad et Acher. Plus loin Léa achète une nuit d’amour avec Jacob à Rachel avec des mandragores que Ruben a ramené des champs. Elle enfantera à nouveau, après s’être enorgueillie d’avoir été récompensée par Yehvah pour avoir alloué son esclave à son mari : d’abord Issachar et plus tard Zabulon et Dina. Rachel quant à elle deviendra enfin féconde et donnera Joseph à Jacob.

            Si nous faisons ci le point des aïeux de la lignée d’Israël (Gn35.23) nous trouvons 7 garçons et 1 fille, enfants issus de ses cousines araméennes et 5 fils d’esclaves. Ceci porte sérieusement atteinte à l’homogénéité de la généalogie du peuple israélite en vertu de deux souches « étrangères » à la lignée des patriarches sur trois. Cela implique qu’on peut estimer que près de 40% de la descendance patriarcale ne l’est pas ou encore que 40% du futur peuple israélite est issu d’une filiation bâtarde. Ça l’est déjà à ce stade, mais cela se compliquera par la suite, dès le séjour en Égypte.  Cela devrait encourager les représentants actuels à la mixitude et au métissage.

            Malheureusement, certains puristes qui ignorent très certainement les origines signalées dans leur torah de leur lignée imaginaire bâtarde, s’attachent de manière virulente et exhaustive à des descendants de bonnes familles. Combien d’enfants toutefois reconnus juifs mais issus d’un couple mixte de seule mère juive, se voit un mariage refusé car n’étant pas de « bonne souche ». Paradoxe surprenant de la part de défenseurs d’un « pedigree » lui-même abâtardi. Le plus affligeant réside dans le fait que la généalogie défendue, quand bien même altérée dès l’origine, dépend seulement d’une fable.

            En clair si les patriarches avaient existé, leur descendance actuelle devrait être un exemple de mixitude et d’ouverture aux antipodes des croyances et politiques raciales protectionnistes actuelles. Pour illustration, le mariage religieux est seul admis en Israël à ce jour. Les yahwistes officiants se réservent le droit d’exclure un partenaire non israélite et de refuser l’union. « Moyen-âge quand tu nous tiens… ».

Hors d’Israël le mariage communautaire est aussi refusé par les yahwistes aux couples mixtes. La seule solution restante, s’appuie sur le mariage civil dans les pays développés. Dès lors, nous n’évoquerons pas les pressions familiales et communautaires qui dans la majorité des cas ruinent tout espoir de longévité des couples mixtes. Qui osera encore parler d’une religion d’amour ?

Gn30.32.. – Jacob et son beau-père : contre-escroquerie – fourberie vindicative.

            Ce passage illustre la revanche de Jacob sur Laban. Après avoir demandé le droit de partir, Jacob fini par accepter une session de travail supplémentaire avec pour salaire les pièces de cheptel mouchetés ou tachetés qui seront issue du troupeau de Laban. Les animaux non marqués resterons à Laban alors que les bigarrés reviendront à Jacob. Pour stimuler la production d’animaux vigoureux et tachetés, Jacob utilise un étrange subterfuge : tantôt l’immersion dans les auges des animaux de rameaux de peuplier, d’amandier et de platane et tantôt leur exposition à la vue de ceux pratiquant un coït vigoureux. Selon le texte, cette préparation stimulerait l’ardeur sexuelle des animaux concepteurs et la vigueur de leur descendance. Son but est de récupérer la majorité du troupeau moucheté qui le deviendra mathématiquement tôt au tard. Nous aurions donc un Jacob plus observateur que Laban qui serait compétent dans un domaine situé entre phytothérapie empirique et magie vaudou qu’il attribuera à l’action de Yehvah lui-même en Gn31.8-12 qui lui a inspiré la recette.

            Le vrai problème réside dans le fait qu’à ce jour, aucun effet aphrodisiaque et « toco-optimisant »[12] n’ont été mis en évidence chez les espèces végétales citées. Si cela avait été le cas tant de manière empirique puis scientifique expérimentale, ce moyen aurait été plébiscité sans aucun doute. Il semblerait pourtant que cette recette ait été oubliée, sans quoi les éleveurs du monde entier chercheraient à l’utiliser dans l’intérêt de leur cheptel. Ce n’est pas tant l’ineptie pharmaco-génético-zoologique citée dans le texte que je cherche à souligner ici, mais bel et bien le fait que conformément à l’accoutumée : un escroc peut en cacher un autre et un patriarche ne peut que perpétrer son immoralité génétique à plus forte raison pour se venger, en détournant grâce à un accord véreux le bétail de son oncle. Jacob contre-escroc vindicatif et cupide en digne descendant d’une lignée crapuleuse fait pourtant pâle figure, comparé à ses bien plus monstrueux aïeux. Et dire que je suis affublé de ce prénom !

Gn31.19 – Rachel : larcine son père – immoralité.

 א-לא.יט וְלָבָן הָלַךְ, לִגְזֹז אֶת-צֹאנוֹ; וַתִּגְנֹב רָחֵל, אֶת-הַתְּרָפִים אֲשֶׁר לְאָבִיהָ.

 « Gn31.19 Comme Laban était allé faire la tonte des brebis, Rachel déroba les pénates de son père. »TO

Toujours dans le prolongement de la moralité exemplaire des matriarches et patriarches, nous trouvons ici un délit de plus : le vol (de son propre parent).

Au-delà, le terme « pénates » peu évocateur est une traduction édulcorée destinée à masquer l’essence de l’objet.

תְּרָפִים – teraphim, « Fétiches » sont en fait des images sexuelles, des images à forme humaine parfois faite de la tête desséchée d’un nourrisson premier né utilisée tant pour l’idolâtrie que pour recevoir des messages. Cet état de fait est issue de sources rabbiniques très officielles et autorisées comme le zohar, le targum yonatan ou encore rachi.

Si le vol de la part de Rachel ne surprend plus, l’objet du vol, apparaît comme particulièrement glauque. On comprend bien la nouvelle tentative de maquillage des traducteurs.

Gn31.20 – Jacob et son beau-père : tromperie et dérobade.

א-לא.כ וַיִּגְנֹב יַעֲקֹב, אֶת-לֵב לָבָן הָאֲרַמִּי–עַל-בְּלִי הִגִּיד לוֹ, כִּי בֹרֵחַ הוּא

 « Gn31.20 Jacob(yaakov) trompa l’esprit de Laban(lavan) l’araméen, en s’enfuyant sans rien lui dire. »TO

Au sujet du verset une traduction littérale lui donnera plus de sens, tant global que comique : «Gn31.20 Et vola Yaakov, le cœur de Lavan l’araméen, sans qu’il lui dit qu’il fuyait »VR.

Comment le père de la nation d’Israël peut-il se sauver comme un voleur avec son épouse voleuse (Rachel – 31.19) ? A plus forte raison lorsqu’il part sur ordre de Yehvah lui-même (31.3) qui dit accompagner Jacob et qui visitera Laban (31.24) pour le garder de porter atteinte à son lâche petit protégé escroc …

Deplus, Laban affirme avoir voulu accompagner Jacob avec musiques et allégresse (31.27) et embrasser ses filles (31.28). Il cherche juste à récupérer ses idoles que Rachel a dérobé et caché dans la selle du chameau sur laquelle elle est assise (31.34). Elle refusera de se lever pour laisser son père inspecter le chameau prétextant être incommodé (31.35). N’est -il pas naturel de mentir à son père qu’on vient de voler ?

Gn32.4 –Jacob et Ésaü : retrouvailles tendues – incohérence géographique et comportementale.

            Dans un premier temps le passage relate la délégation d’émissaires vers son frère Esaü par Jacob. Vers Séir, qui se situe à 140km de là au sud du Zered et de la mer morte.

           Le premier problème réside dans la géolocalisation. Ésaü est sensé se trouver chez Ismaël (28.9) au frontières égyptiennes (21.21) sur la route du Sinaï en direction du désert de Sin.

            Le second problème réside dans l’attitude paradoxale de Jacob. D’abord « fort effrayé et plein d’anxiété » (32.7) ; il décide de séparer sa famille et ses biens en deux camps (32.9) ; avant d’envoyer des présents à son frère (32.14-16). Notre patriarche et prophète qui dialogue avec Yehvah lui-même a reçu de ce dernier ordre de marche et protection (32.10). Doute-t-il de la capacité de son dieu à le protéger ?

            Le dernier problème réside dans la confrontation finale. Jacob que nous savons lâche depuis l’épisode de la fuite (31.20) finit contre toute attente à se confronter à Esaü, avec un groupe seulement, et plus deux comme avancé précédemment, et toujours en bon poltron avec les femmes et les enfants devant ! (33.1-2) Au final les deux frères se réconcilient. Les contradictions d’attitude chez le patriarche et prophète protégé de Yehvah sont des plus troublantes et entretiennent le caractère incohérent et illogique de la rédaction.

Gn34.2 – Dinah : (més)aventure – ambigüité sémantique justificatrice de barbarie.

א-לד.ב וַיַּרְא אֹתָהּ שְׁכֶם בֶּן-חֲמוֹר, הַחִוִּי–נְשִׂיא הָאָרֶץ; וַיִּקַּח אֹתָהּ וַיִּשְׁכַּב אֹתָהּ, וַיְעַנֶּהָ. וַתִּדְבַּק נַפְשׁוֹ, בְּדִינָה בַּת-יַעֲקֹב; וַיֶּאֱהַב, אֶת-הַנַּעֲרָ, וַיְדַבֵּר, עַל-לֵב הַנַּעֲרָ

« Gn34.2 Elle fut remarquée de Sichem(shekhem) , fils de Hamor(‘hamor) le Hévéen, gouverneur du pays ; il l’enleva et s’approcha d’elle en lui faisant violence. Puis son cœur s’attacha à Dina, fille de Jacob(yaakov) , il aima la jeune fille et parla à son cœur. »TO

« Gn34.2 Chekhem, fils du chef de la contrée, ‘Hamor le Hévéen, la vit. Il la séduisit, cohabita avec elle, [puis] lui fit violence. S’attachant profondément à Dinah, fille de Jacob, il devient amoureux d’elle et tenta de parler à son cœur. »TS

A priori, d’un rabbin à l’autre, la traduction est sensiblement différente malgré la tentative de maintien sémantique consensuel.

            « Elle fut remarquée » pour les uns et « il la vit » pour les autres. « Gouverneur du pays » pour les uns et « chef de la contrée pour les autres. « Il l’enleva » pour les uns et « Il la séduisit » pour les autres. Puis, « S’approcha d’elle » contre « cohabita avec elle », « son cœur s’attacha » contre « s’attachant profondément », « il aima la jeune fille » contre « il devint amoureux d’elle », « parla à son cœur » contre « tenta de parler à son cœur ».

Si (très) grosso modo le sens paraît le même lors d’une lecture rapide et peu attentive, les tentatives d’euphémisme et d’anesthésie sémantique changent significativement et objectivement le message d’arrivée.

            A moins que certains ne distinguent pas : remarquer et voir, gouverneur et chef, enlèvement et séduction, approcher et cohabiter, attacher son cœur et s’attacher profondément, aimer et devenir amoureux, parler et tenter de parler…

            Le problème est bien plus grave, et pour le mettre en lumière il nous faut d’abord traduire au plus près en s’interdisant toute liberté de style, en commettant dans un premier temps l’erreur qui consiste à traduire de manière surfaite un terme précis par « violer ».

«Gn34.2 shekhem fils de ‘hamor le hévéen chef du pays la vit, la prit, la coucha, [viola-elle]. Il colla son âme à dinah fille de ya’akov, aima la jeune femme, parla au cœur de la jeune femme. »TR

            Si on inclus ici le « viol » affirmé. Ces deux versets laissent toutefois songer à un embrasement passionnel qui aurait débordé.

            Pourquoi « la vit, la prit, la coucha, [viola-elle] » plus qu’un très entendu « la vit, la prit, coucha avec elle et/ou la viola » ? C’est qu’il manque le « la » dans « la viola », et que « coucha » est lié à « elle » et non à « avec elle ». ויקח אתה  – vayika’h otah, « prit elle »,  וישכב אתה – vayishkav otah, « prit elle » et non וישכב אתה – vayishkav itah, « coucha avec elle »,  ויענה- vayehaneah, « [viola-elle] » sans trace du אתה  – otah, « elle ». Alors que le אתה – otah, « elle », lié à coucha n’a pas été vocalisé itah, « avec elle », ויענה – vayehaneah, « [viola-elle] » à été cantilé « -ah » pour imposer une destination féminine à « [viola] ». Lorsque les filles de Loth couchent avec leur père, on trouve écrit ונשכבה עמו – venishkevah imo, « couchons avec lui ». עמו  – imo, « avec lui » est correctement utilisé auparavant. Pour Dinah, l’usage d’un  עמה– imah, « avec elle » aurait levé tout doute. Mais les rédacteurs ont préféré אתה – otah, « elle », et non אתה – itah, ou עמה – imah, « avec elle ». Si l’on peut concéder à l’hébreu biblique d’avoir pris l’habitude d’utiliser לשכב את – lishkav et, pour signifier tant « coucher quelqu’un » que « coucher avec quelqu’un », les conséquences de l’ambigüité sont ici fâcheuses, à plus forte raison lorsque tout amalgame ou incompréhension aurait grammaticalement pu être évité. Mais était-ce l’intention du rédacteur ?

            Autre ambigüité : sans la cantillation orientée sciemment ויענה – vayehaneh, « [viola] », peut ne pas s’adresser à « elle ». Pourquoi utilise t’on אתה   – otah, « elle » sur « vit », « prit » et pas sur « viola » ? Pourquoi tenter de changer discrètement une vocalisation, là où il manque un mot et là où on ne peut ni retrancher ni ajouter de lettre ? Parce que si le sens authentique avait été « la viola », conformément aux deux verbes précédents on aurait simplement ajouté אתה   – otah, « elle ». ויענה  – vayehaneh, ne signifie pas seulement viola… si certes cela peut vouloir signifier aussi « torturer », cela fonctionne si l’on « torture quelqu’un… » לענות את… la’anot et…, comme on « viole quelqu’un… », לענות את… – la’anot et… .   לענות « la’anot » seul, peut signifier « souffrir », « se tourmenter », « se mortifier », « être malheureux » ou encore… « attendre » ou « répondre » ! Les traducteurs se sont soit fourvoyés par préjugé, soit ont tenté d’apporter un fait justificatif à l’engrenage de violence et de barbarie qui a suivi.

            Ajoutons qu’en 34.7, on traduit à nouveau abusivement, « viol » pour  לשכב את-בת-יעקב – lishkav et bat yaakov, « couchage de la fille de Jacob ». C’est bien « la fille de Jacob » et non « Dina » qui est spécifié. Ce qui sous-entend que l’affliction porte sur Jacob plus que sur la fille. Et c’est  לשכב – lishkav , « coucher » qui est cité et non  לאנוס – leenos, « violer ».

Le verset pourrait donc être traduit par : « shekhem fils de ‘hamor le hévéen chef du pays la vit, la prit, la coucha, attendit. Il colla son âme à dinah fille de ya’akov, aima la jeune femme, parla au cœur de la jeune femme. »VA 

            Concernant le « déshonneur » de Dina évoqué en 34.5 : n’ont pas été utilisés des termes comme חלל – ‘hillel, בזה  – biza,  ביש – biesh, ou הכלים  – hikhlim, mais  טמה- time, « souiller, rendre impur ». Ce terme est sans rapport avec la saleté, mais est typique de « l’obstruction spirituelle » génératrice d’interférence métaphysique. Dina a donc été « interférée spirituellement » à cause de ses rapports avec Chekhem.

Le déshonneur au sens moral, terme utilisé par les frères en 34.14 est  חרפה – ‘herfa, « déshonneur(moral) ».

            Pourquoi le verset a t’il été si mal interprété et traduit ?

Dans un premier temps du fait de l’association avec les événements à venir, c’est à dire l’affirmation du « déshonneur » subit par Dina et les représailles sanglantes et disproportionnées qui vont suivre. Une vindicte pour déshonneur s’associe facilement aux nécessités répressives d’un acte aussi abominable qu’un viol. Après tout, pourquoi parler de déshonneur et engager des représailles sans autre motif ? Pour plusieurs raisons.

            Primo, l’atteinte à l’intégrité du clan justifiée par une conception raciste et exhaustive du choix des partenaires et de leur souche ethnique.

            Secundo, les relations anticipées même passionnées dans l’environnement sémitique antique (et parfois encore aujourd’hui d’ailleurs) sont considérées comme un affront et une atteinte à l’honneur. Le déshonneur est bien plus souvent ressentit par la famille en en particulier la caste masculine pour cause de relation d’une fille de la famille hors de ce qu’il leur plaît. Combien de jeunes femmes battues, contrites, injuriées voir pire encore, parce que les relations qu’elles désiraient entretenir avec les partenaires de leur choix ne convenaient pas à la famille. Il faut noter qu’il s’agit bien souvent plus une question d’intérêt que de lien de souche. Les sémites parmi tant d’autres, marient plus facilement à un médecin ou un avocat étranger qu’à un simple voisin de bonne souche contre tout sentiment éprouvé.

            J’attends de pied ferme les contestataires de cet état de fait avec pour arguments autant la coutume établie et tue, que les faits divers, que ma propre histoire familiale. D’un ex-beau papa non-israélite admis dans une famille raciste et exhaustive parce qu’il était médecin et contraint d’accepter sans broncher la judaïsation forcée des enfants, à une tante mariée de force à un rabbin qui la battait et la trompait tout en dénigrant ses enfants, à une mère défenestrée pour échapper à un mariage forcé, je me permettrai donc en plus de rappeler comme plus haut, que nous débattons ici d’une « religion d’amour », n’est-ce pas ?…

            Si nous revenons au cas Dina, rien ne fait mention d’une plainte, d’un désaccord, de souffrance de sa part, nulle part dans le texte. La mise en scène ne concerne que les hommes de la famille.

            Au-delà, réexaminons la situation. Si viol avéré il y a eu, ce qui comme nous l’avons démontré est loin d’être évident, le coupable et lui seul, doit être jugé et condamné et réparation doit être obtenu tant que faire se peut après un acte aussi inqualifiable et traumatisant.

            Pourtant, tous les hommes de la ville seront massacrés par Siméon et Lévi (34.25). De quelle manière je vous prie ? Après qu’il est été demandé comme condition à l’acceptation du mariage entre Chekhem et Dinah que tous les « mâles » Hévéens soit circoncis (34.15). En plus bien sûr du partage de l’espace et de la dote proposée (34.10, 34.12) C’est convalescents qu’ils (les « mâles » : soit à partir des nourrissons de 8 jours… effroyable en soi.) seront sournoisement assassinés (34.25). Non contents d’une vindicte si disproportionnée, ils se livreront au dépouillement des cadavres, au pillage de ville, à la capture du menu bétail, du gros bétail, des ânes, de qu’il y avait dans la ville, de ce qu’il y avait aux champs (34.27-28). Tous leurs biens, leurs femmes, leurs enfants (nourrissons mâles de moins de 8 jours et filles), tout ce qu’il y avait dans les maisons (34.29).

            Horripilante barbarie, déconsidération de la justice, irrespect de toute règle de la guerre, lâcheté, traitrise et cupidité sans borne qu’au final rien ne justifiait. Dina, aura été comme souvent les autres avant elle, le prétexte à des atrocités humaines et morales à des seul fins d’enrichissement à peu d’efforts. Encore et toujours cette cupidité sans bornes.

Mais le comble se trouve à deux niveaux.

            Premièrement et tout d’abord, la justification éhontée des actes commis. Pour inciter les Hévéens à la circoncision ils prétendent en 34.14 : « Nous ne saurions agir ainsi, donner notre sœur à un homme incirconcis : ce serait un déshonneur pour nous ». Pour « nous », rien n’évoque pour « elle », soit dit au passage.

Ensuite, la réponse faite à Jacob par ses fils en 34.31 : « Devait-on traiter notre sœur comme une prostituée ? ». C’est là que le bât blesse. Alors qu’Abraham lui-même s’est permis de prostituer formellement par deux fois Sarah avec des incirconcis, Pharaon et Abimélekh. Sans aucun « déshonneur » affiché. Alors que Isaac a fait de même avec Rébecca sans plus de vergogne, que penser du sursaut de conscience de l’honneur de Siméon et Lévi ? D’ailleurs, comment osent t’ils seulement évoquer une seule lettre du mot honneur après leurs actes. Comment leur descendance pourrait-elle assumer de tels actes que les petits contours traductionnels rabbiniques n’arrivent pas à atténuer? Après cet épisode qui pourrait me reprocher d’éprouver de la honte et du dégoût à l’idée de porter le nom de Lévi. Heureusement, les Lévi, les Cortes ou les Torquemada d’aujourd’hui n’ont plus de lien, ni à assumer les monstruosités de leurs ancêtres. C’est vrai pour des personnages et faits historiques, ça l’est d’autant plus pour des personnages et faits imaginaires. On se sent tout de suite plus léger.

            En second lieu, l’aval et la protection divine octroyée après de telles horreurs. En 35.5 : « Dominés par une terreur divine, les villes alentours ne poursuivirent pas les fils de Jacob .»TO Ce « Parrain » Yehvah, si on devait lui trouver un seul mérite, serait celui de protéger inconditionnellement ses enfants criminels. Protéger et encourager le crime n’est -il pas pire que le crime lui-même ? Certainement, car l’impunité et la rétribution du crime encourage à toujours plus d’exactions.

Gn35.19 – Rachel : inhumation – tromperie archéologique II.

א-לה.יט וַתָּמָת, רָחֵל; וַתִּקָּבֵר בְּדֶרֶךְ אֶפְרָתָה, הִוא בֵּית לָחֶם

« Gn35.19 Rachel(ra’hel) mourut donc et fut ensevelie sur le chemin d’Efrath(efratah) , qui est Bethléem(beit le’hem) . Jacob éleva un monument sur sa tombe : c’est le monument du tombeau de Rachel, qui subsiste encore aujourd’hui. »TO

S’il existe bel et bien un monument dédié à l’hypothétique matriarche peu de gens savent qu’il a été construit autour des années 1700EC et non AEC… Il s’agit là encore d’un cénotaphe et non d’une tombe, pour lequel la remarque est identique à celle formulée pour le « tombeau des patriarches », aucun corps ne s’y trouve, tout au moins, certainement pas celui de Rachel. Ce qui ne semble jamais avoir dérangé les pèlerins crédules.

Gn35.22 – Ruben et Bilha : « famille tuyau de poêle – I».

א-לה.כב וַיְהִי, בִּשְׁכֹּן יִשְׂרָאֵל בָּאָרֶץ הַהִוא, וַיֵּלֶךְ רְאוּבֵן וַיִּשְׁכַּב אֶת-בִּלְהָה פִּילֶגֶשׁ אָבִיו, וַיִּשְׁמַע יִשְׂרָאֵל

« Gn35.22 Il arriva tandis qu’Israël résidait dans cette contrée, que Ruben(reuven) alla cohabiter avec Bilha, concubine de son père, Israël en fut instruit… »TO

            Le passage est suffisamment clair en lui-même. Ruben couche avec sa belle-mère sans que cela semble déranger son père Jacob(Israël). Mais ce détail ne choque plus personne tant ce genre d’immoralité passe pour un microgramme de crasse au milieu des tonnes d’ordures qui constituent la décharge abominable qu’est le récit.

Gn36..  – Édom : anachronisme.

Le chapitre est ici entièrement consacré à Édom. On nous cite d’abord les lignées d’Ésaü, puis les rois d’Édom ayant régné. Ceci pose un léger problème d’anachronisme au regard de la citation qui va suivre, simple réalité historique…

 « D’après les sources assyriennes, Édom ne possédait ni roi ni état avant la fin du VIII° siècle av J-C »[13].

Les rédacteurs nous parlent ici des lignées édomites qui n’existeront avec leur état que 900 ans après le moment du récit.

Gn37.. – Joseph et ses frères : haine, mensonge et trahison.

            Nous abordons le passage, ou Joseph, chouchou de son père Jacob s’attire les foudres de ses frères de par son attitude et ses prédictions. Nous ne relèverons pas la lamentable erreur pédagogique qu’à commis Jacob en valorisant un enfant au détriment des autres, ni le niveau d’éducation de ceux-ci qui fomentent haine et complot contre un de leur frère. Ils projettent d’abord de le tuer (37.20). Puis, sur l’intervention de Ruben, le jettent dans une citerne (37.22). Puis sur la suggestion de Juda, le vendent aux Ismaélites (37.27) pour « vingt pièces d’argent »TO (37.28) (la monnaie métallique n’existe pourtant toujours pas sur terre, rappelons le!), puis maquille sa robe avec du sang de chevreau (37.30) pour mentir à leur père en disant qu’une bête féroce à dévoré Joseph (37.33). Une très belle leçon sur le sens de la famille et la moralité initiale des chefs de lignée des 12 tribus d’Israël.

Gn38.2 – Juda épouse Choua : dilution supplémentaire de la lignée de 12 tribus.

א-לח.ב וַיַּרְא-שָׁם יְהוּדָה בַּת-אִישׁ כְּנַעֲנִי, וּשְׁמוֹ שׁוּעַ; וַיִּקָּחֶהָ, וַיָּבֹא אֵלֶ

 « Gn38.2 Là, Juda vit la fille d’un Cananéen appelée Choua ; il l’épousa et s’approcha d’elle.»TO

            Alors que comme nous l’avons souligné, les souches de la lignée d’Israël sont d’origine hétéroclite. La deuxième génération s’abâtardie un peu plus en commençant par Juda. Ses enfants seront 25% de souche patriarcale, 25% araméens et 50% cananéen. En clair les futurs israélites sont à ce stade israélo-araméo-cananéens. A bon entendeur, salut !

Gn38.10 – Onan : condamnation rétrograde de la masturbation.

Onan fut donc mis à mort par dieu lui-même pour onanisme d’après le sens entendu.

Notons que son aîné Er fut aussi exécuté pour «Gn38.10 …avoir déplu au Seigneur… »TO, sans plus d’explication. Crime gratuit et arbitraire supplémentaire d’une prétendue divinité qui exécute pour délit de faciès.

Revenons à Onan : il semblerait que le châtiment encouru officiellement pour masturbation ait en fait été appliqué pour éjaculation externe. Ce choix fut motivé de sa part après avoir été forcé d’épouser la femme de son aîné (selon la règle du lévirat) assassiné pour manifester son refus de n’être qu’un inséminateur de substitution. Puisque la raison semble ne pas influencer la sentence et que l’acte objectif est condamné par ce texte : cela devrait donc condamner à mort tout adepte de cette pratique sexuelle, de la masturbation et in extenso les personnes souffrant d’éjaculation précoce.

Peaufinons ici le raisonnement qui conduit une fois de plus à constater l’attitude abjecte et sadique de ce divinoïde. Si Yehvah, laisse se mettre en place une loi du lévirat qui force un cadet à épouser la femme de son aîné en cas de décès sans postérité de celui-ci. Si Yehvah tue l’ainé, il induit immanquablement l’application de la règle. Si Yehvah connaît tout de ses créatures, il sait qu’Onan manifestera sa désapprobation et surtout comment. (Im)moralité : Yehvah voulait tuer Onan pour un motif futile qui aurait pu être évité sans sacrifier au préalable son aîné. Brillant !

Gn38.14 – Thamar : veuve et perverse – « famille tuyau de poêle – II ».

Thamar qui est pour rappel la bru de Juda, et donc la veuve d’Er, et Onan (accessoirement promise au troisième fils qui semble se faire désirer). Va à la rencontre de son beau-père en se faisant passer pour une prostituée. Bien évidemment, le très saint patriarche s’empressera de tromper sa femme avec la jeune fille, en la mettant enceinte et en lui laissant pour gage de paiement à venir son sceau, son cordon et son bâton. Lorsque la grossesse de Thamar est révélée, Judah condamne sa bru à une immolation avortée lorsque Thamar dévoile les gages de Judah prouvant ainsi sa paternité. Tout rentrera dans l’ordre avec la naissance des deux jumeaux illégitimes, Perets et Zérah. Notons que l’adultère et le recours à la prostitution de Judah passe complètement sous silence, autant que la prostitution, les subterfuges et leurs conséquences orchestrées par Thamar.

Gn38.29-30 – Zérah et Pérets : les deux jumeaux illégitimes.

Cependant les deux jumeaux vont vite disparaître des radars ou plutôt de l’histoire jusqu’à que soit rappelée dans Ruth 4.18-22 que Pérets n’est d’autre que l’ancêtre du Roi David lui-même. David sera donc le prestigieux descendant de son illégitime aïeul Pérets, de la lignée de la quatrième tribu, celle de Jacob. Mais alors, comment David fera pour descendre de la lignée de Lévi, la troisième tribu de lignée araméenne ? Évidemment, un croisement entre les deux tribus aura lieu, entre Aaron et Elicheva. Mais alors, en 19.36 : le fils issu d’inceste de la fille aînée de Loth enfantera Moab, père de la nation de Moab, qui constitue la lignée de Ruth, ancêtre du Roi David. D’après les textes et avec ou sans contradiction, le pauvre David est descendant d’un illégitime issu d’inceste et/ou d’un illégitime issu de prostitution. Nonobstant l’écueil de taille causé au lignage de David (et surtout à l’orgueil blessé des défenseurs de la « pureté de la race »), c’est aussi le lignage du très attendu Messie (prétendu descendant de David) qui perd aussi de son lustre pour le cas.

Gn39… – Joseph : tribulations en Égypte – période d’esclavage controversée – II.

Les égyptologues confirment que des noms tels que « Putiphar » (39.1) ou « Potiphéra » (41.44) ne seront répandus en Égypte que plusieurs siècles après que l’histoire se soit prétendument déroulée[14]. Nous sommes d’après le texte en 2217 du calendrier hébraïque soit en 1543AEC. Joseph a 17 ans lorsqu’il arrive en Égypte. Soit d’un certain point de vue, la présence d’israélites selon la torah commence avec l’arrivée de Joseph. On ne peut pas considérer qu’il s’agit du joug esclavagiste qui « a rendu la vie amère aux hébreu », puisqu’il s’agit d’un individu isolé. Toutefois si l’on veut compter l’arrivée de Joseph comme point de départ du décompte de la durée du soi-disant esclavage des hébreux en Égypte, sachant que l’exode débutera en 2448CH : de Joseph à l’exode nous trouvons 2448-2217=230 et non 400. L’esclavage prétendu et à proprement parler, ne débutera selon le texte que bien plus tard.

Soulignons la fulgurante ascension de Joseph. D’abord esclave (37.36), puis intendant général de son Maître Putiphar (39.4), puis chef geôlier de la prison où il est lui-même incarcéré (39.22) (plutôt cocasse comme situation), puis « Vice-Roi » d’Égypte (41.39-43), enfin attributaire de la meilleure région d’Égypte afin d’y installer sa famille venue « du pays » (45.17-20).

Devant un tel succès pour un esclave étranger condamné pour viol, cela pourrait encourager les violeurs étrangers incarcérés actuellement à devenir Premier-Ministres du pays dans lequel ils ont échoués, allocataires de droit d’asile et de subventions pour leur famille étrangère, nonobstant une carence et une inexpérience avérée dans la gestion d’état. C’est bien sûr irréaliste, disconvenant et saugrenu me direz-vous. Pourtant malgré l’énormité de l’histoire, certaines personnes croient non seulement que Joseph a existé mais aussi qu’il a vraiment bénéficié du succès prétendu. Il faut toutefois se résigner à laisser quelques crédules décalés donner un crédit à l’histoire tant que les poules garderont leurs dents et les éléphants blancs leurs ailes.

La lignée patriarcale continue de se diluer à cause du mariage de Joseph avec Asnath (41.45) fille d’un prêtre égyptien. Ses deux enfants Ephraïm et Manassé (41.50-52) seront donc à demi égyptiens, a fortiori le reste de la descendance avec.

Joseph a donc 30 ans en 2230CH (41.46) lorsqu’il est nommé « Vice-Roi » d’Égypte afin de gérer des problèmes d’intendance agricole à venir : c’est à dire 7 années de famine qui succèderons à 7 années d’abondance. Il aura donc 37 ans en 2237CH au début de la famine lorsque ses frères viendront chercher des vivres en Égypte.

Nous passerons l’épisode romanesque des retrouvailles tourmentées entre Joseph et ses frères (42-46) ; épisode qui aboutira selon le récit, à la migration des Israélites en Égypte (46-).

Gn46.27 – Les Hébreux en Égypte : fiction démographique.

Nous serions, selon la cohérence chronologique de l’histoire en 2238CH au début des 7 années de famines en Égypte. Le nombre d’israélites prétendu est de 70 (46.27). Si l’on considère que d’après le texte, « Ex12.37 … environ six cent mille voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants… »TO, sortiront en 2448CH : on peut estimer, en comptant une femme pour un homme adulte (de plus de 13 ans) et au moins un enfant supplémentaire en moyenne par couple nous arriverions approximativement à 1,8 millions d’individus pour la fraction israélite. Soit en 2448-2238=210ans ; à une population passée de 70 à près de 2 millions. Si on comprime le temps d’une génération pour l’époque et la situation à 25 ans et non à 30 comme c’est la règle en généalogie ordinaire, nous trouvons 8 générations entières. En doublant la population à chaque génération, nous arrivons après 8 cycles à 70×28 soit 17920. En triplant nous arriverions à 459270, en quadruplant à 4587520. Le multiplicateur approchant est de 3,6x. Soit à chaque génération la population est multipliée par 3,6 : ce qui requiert plus ou moins 7 enfants par couple. Bien sûr sans mortalité aucune. Saluons cette démographie exceptionnelle pour le monde antique. Nous aurons l’occasion d’y revenir plus en détail ultérieurement.

Gn46.28-47 – Joseph et ses frères : mensonge supplémentaire en guise de visa d’immigration.

            Ce passage décrit les retrouvailles poignantes entre Joseph et son père Jacob. Il sera demandé à la famille de stipuler être éleveur de gros bétail et non de petit afin de pas déplaire aux égyptiens qui honnissent les éleveurs de petit bétail. Un petit mensonge collectif de plus dont le jeu vaut la chandelle, n’est-ce pas ? Pourtant, la mascarade est incohérente.

On trouve d’abord : « Gn46.31 Joseph dit à ses frères, à la famille de son père : Je vais remonter pour en faire part à Pharaon. Je lui dirai : Mes frères et toute la famille de mon père, qui habitent le pays de Canaan, sont venus auprès de moi. 46.32 Ces hommes sont pasteurs de troupeaux, parce qu’ils possèdent du bétail ; or leur menu et leur gros bétail et tout ce qu’ils possèdent, ils l’ont amené. 46.33 Maintenant, lorsque Pharaon vous mandera et dira : Quelles sont vos occupations ? 46.34 Vous répondrez : Tes serviteurs se sont adonnés au bétail depuis leur jeunesse jusqu’à présent et nous et nos pères. C’est afin que vous demeuriez dans la province de Gessen, car les égyptiens ont en horreur tout pasteur de menu bétail.»

Puis, il est dit de la bouche de Joseph a Pharaon lui-même : « Gn47.1 Mon père et mes frères avec leur menu et gros bétail, sont venus du pays de Canaan… »TO. En fait, Joseph dit à sa famille qu’il va les présenter comme éleveur de bétail, dont le menu, que les égyptiens détestent cela, qu’il faut donc ne rien dire à Pharaon pour finalement tout révéler à Pharaon. Quel intérêt de demander de cacher un point déjà révélé ? A moins que le Pharaon d’Égypte ait la mémoire courte, soit niais ou ne sache pas reconnaitre des moutons. Étrange et contradictoire… mais anecdotique à ce stade.

Gn47.9 – Recadrage chronologique : période d’esclavage controversée – III.

Jacob dévoile à Pharaon, son âge au moment de son arrivée : « Gn47.9 … le nombre des années de mes pérégrinations, cent trente ans. »TO. Si Jacob est né en 2108CH (Gn25.26 / 1652AEC), nous serions en 2238CH/1522AEC, ce qui est cohérent par rapport au calcul effectué lors du commentaire cité plus haut sur Gn39-. Si, l’on prend cette date d’arrivée des hébreux comme point de départ de « l’esclavage », pour un exode survenu en 2448CH, cela nous ramènerait a une période d’esclavage de 210 ans et non de 400. Encore une fois, le dit esclavage débutera plus tard, dès l’avènement du Pharaon successeur, et verra la durée de la période de contrition s’amenuiser notablement. Les données égyptologiques actuelles situent cette date sous le règne soit d’Ahmosis soit de Thoutmosis Ier de la XVIIIe dynastie. Le prétendu exode se déroulera donc en 2448CH/1312AEC sous le règne de Toutankhamon de la XVIIIe dynastie et non de Ramsès II de la XIXe. Nous confirmerons ce point très bientôt dans les analyses suivantes.

La suite du texte explique comment Joseph asservit l’Égypte pour le compte de Pharaon.

Gn48…

Ce passage évoque les dernières volontés de Jacob (Gn48.1-7), les bénédictions (interverties deplus, entre l’ainé et le cadet pour des raisons obscures) qu’il octroie aux deux fils égyptiens de Joseph, Ephraïm et Manassé (Gn48.8-20), le rappel des promesses territoriales divines ainsi que le rappel des conquêtes suite au massacre de l’épisode Dinah(Gn48.21-22). Il est à noter que ne nombreux parents pratiquants bénissent leur enfants dans les mêmes termes, la veille de leur Shabbat : «Gn48.20 יְשִׂמְךָ אֱלֹהִים כְּאֶפְרַיִם וְכִמְנַשֶּׁה א48.20» Ces conservateurs puristes, savent t’ils seulement qu’ils répètent une bénédiction adressée à deux bâtards égyptiens ? Il faut ajouter que la bénédiction destinée aux filles évoque Sarah, Rébecca, Rachel et Léa. Vu ce que nous révélons sur les matriarches, cela porte, là encore à réfléchir sur le sens et la valeur des références hébraïques.

Gn49… – Les douze Tribus d’Israël : sombres prédictions de Jacob.

Les prédictions de Jacob concernant sept des douze têtes de tribus (ses propres fils soit dit en passant) dudit peuple élu et phare des nations. Pour certains, ce sera plutôt dévalorisant, décevant, inquiétant voire écœurant.

En dépit du fait que les passages cités soient tirés de traductions officielles incorrectes, le sens admis n’en demeure pas moins éloquent.

49.3 – Ruben.

א-נט.ג רְאוּבֵן בְּכֹרִי אַתָּה, כֹּחִי וְרֵאשִׁית אוֹנִי–יֶתֶר שְׂאֵת, וְיֶתֶר עָז. פַּחַז כַּמַּיִם אַל-תּוֹתַר, כִּי עָלִיתָ מִשְׁכְּבֵי אָבִיךָ

« Gn49.3… tu as perdu ta noblesse ! Car tu as attenté au lit paternel, tu as flétri l’honneur de ma couche. »TO

« Gn49.3 Car tu as commis un acte vulgaire, tu as déplacé les lits de ton père ! Il a déplacé mon lit ! »TS

49.5 – Siméon et Levi.

א-נט.ה שִׁמְעוֹן וְלֵוִי, אַחִים–כְּלֵי חָמָס, מְכֵרֹתֵיהֶם. בְּסֹדָם אַל-תָּבֹא נַפְשִׁי, בִּקְהָלָם אַל-תֵּחַד כְּבֹדִי: כִּי בְאַפָּם הָרְגוּ אִישׁ, וּבִרְצֹנָם עִקְּרוּ-שׁוֹר. אָרוּר אַפָּם כִּי עָז, וְעֶבְרָתָם כִּי קָשָׁתָה; אֲחַלְּקֵם בְּיַעֲקֹב, וַאֲפִיצֵם בְּיִשְׂרָאֵל

« Gn49.5 … leurs armes sont des instruments de violence. Ne t’associe point a leurs desseins, o mon âme. Mon honneur, ne soit pas complice de leur alliance ! Car dans leur colère, ils ont immoles des hommes, et pour leur passion, ils ont frappe des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle fut malfaisante, et leur indignation car elle a été funeste. Je veux les séparer dans Jacob, les disperser en Israël. » TO

« Gn49.5 …des instruments de violence sont leurs outils. Que mon âme n’entre point dans leur complots, que mon esprit ne soit pas lie à leur assemblée. Car ils ont tué des hommes dans leur colère, ils ont mutiles des taureaux de leur volonté. Maudite soit leur rage car elle est violente et leur furie car elle est cruelle. Je les répandrai dans Jacob, je les disperserai en Israël. » TS

Le verset final génère une interrogation dont les perspectives de la réponse sont des plus glauques. « … je les disperserai en Israël… », ce, faisant référence à Siméon et Lévi. De fait, faut-il comprendre que les brutes sanguinaires issus des clans Siméon, et (nous les retrouverons jusqu’au bout), Lévi, seraient encore de nos jours, dispersés en Israël ? Devrais-je, en tant que Lévi, me considérer concerné par cet héritage qui me condamne aux armes et à la violence, à l’immolation d’hommes, à des crimes animaliers, au meurtre en état de colère, à la rage violente, à la furie cruelle ?

49.9 – Juda.

א-נט.ט יְהוּדָה, אַתָּה יוֹדוּךָ אַחֶיךָ–יָדְךָ, בְּעֹרֶף אֹיְבֶיךָ; יִשְׁתַּחֲווּ לְךָ, בְּנֵי אָבִיךָ. גּוּר אַרְיֵה יְהוּדָה, מִטֶּרֶף בְּנִי עָלִיתָ; כָּרַע רָבַץ כְּאַרְיֵה וּכְלָבִיא, מִי יְקִימֶנּוּ. לֹא-יָסוּר שֵׁבֶט מִיהוּדָה, וּמְחֹקֵק מִבֵּין רַגְלָיו, עַד כִּי-יָבֹא שִׁילֹה, וְלוֹ יִקְּהַת עַמִּים

« Gn49.9 … tes frères te rendront hommage, ta main fera ployer le cou de tes ennemis, les enfants de ton père s’inclineront devant toi. Tu es un jeune Lion… quand tu reviens avec ta capture…auquel obéiront les peuples… » TO

« Gn49.9 … tes frères se soumettront à toi. Ta main sera sur la nuque de tes ennemis, les fils de ton père s’inclineront devant toi. Jeune lion, tu t’es redresse de la proie. Des peuples se soumettront a lui… » TS

49.14 – Issachar.

א-נט.יד יִשָּׂשכָר, חֲמֹר גָּרֶם–רֹבֵץ, בֵּין הַמִּשְׁפְּתָיִם

« Gn49.14 … un âne musculeux, il a livré son épaule au joug… il est tributaire… » TO

« Gn49.14 … Âne a forte ossature, il incline donc son dos devant la charge, il travaille comme un esclave… » TS

49.17 – Dan.

א-נט.יז יְהִי-דָן נָחָשׁ עֲלֵי-דֶרֶךְ, שְׁפִיפֹן עֲלֵי-אֹרַח–הַנֹּשֵׁךְ, עִקְּבֵי-סוּס, וַיִּפֹּל רֹכְבוֹ, אָחוֹר

« Gn49.17…Dan, un serpent sur le chemin, un aspic sur le sentier : il pique le pied du cheval et le cavalier tombe renverse… » TO

« Gn49.17 Que Dan devienne un serpent sur la route, une vipère sur le chemin, mordant le talon du cheval de sorte que le cavalier tombe à la renverse. » TS

49.27 – Benjamin.

א-נט.כז בִּנְיָמִין זְאֵב יִטְרָף, בַּבֹּקֶר יֹאכַל עַד; וְלָעֶרֶב, יְחַלֵּק שָׁלָל

« Gn49.27 Benjamin est un loup ravisseur : le matin il s’assouvit de carnage, le soir il partage le butin. » TO

« Gn49.27 Benjamin est un loup ravisseur. Il mange une part le matin, et partage sa proie le soir. » TS

49.28 – Les 12 tribus dans leur ensemble.

א-נט.כח כָּל-אֵלֶּה שִׁבְטֵי יִשְׂרָאֵל, שְׁנֵים עָשָׂר

« Gn49.28 Tous ceux-là sont les douze tribus d’Israël. »TO

Un joli ramassis de crapules sanguinaires et fourbes qui force l’envie de s’y identifier. N’est-ce pas ?

Gn50… – Égypte : transition politique et extravagance.

Suit le passage sur l’embaumement et les funérailles pharaoniques de Jacob qui sera enterré en grandes pompes et escorté au caveau de Makhpelah. Je laisse l’analyse de ce récit fantasmagorique ainsi que sa crédibilité à l’appréciation des égyptologues qui pourrait trouver un rite funéraire égyptien d’ampleur nationale octroyé au père d’un ressortissant cananéen, tantôt insultant, tantôt délirant. Il ne s’agit pas de nier que la société égyptienne antique, ne permettait pas à des ressortissants étrangers de faire de hautes carrières en Égypte. De là à briguer les postes de « Vice-Roi » et de mériter des funérailles nationales suivies d’un deuil général de la même ampleur, il serait bon de trouver une mesure acceptable.

Gn50.26 – Joseph : mort – période d’esclavage controversée – IV .

A son tour Joseph décède à l’âge de 110 ans. Embaumé et enterré en Égypte. Le récit se situe donc en 2310CH/1450AEC. Soit sous le règne potentiel de Thoutmosis III voire même Hatchepsout. Si Jacob est né en 2108CH, et si Joseph est né en 2200CH, alors Jacob était âgé de 72 ans lors de la naissance de Joseph, ce qui laisse plutôt songeur…

Le récit de l’exode qui va suivre, commence donc après 2310CH. Si le départ des hébreux se produit en 2448CH. La durée de la prétendue période d’esclavage n’excède pas 138 ans et non 400… encore perdu!


[1] Cf. « Sources antérieures et annexes : Sumer et Méditerranée antique /  Enki et Ninhursag.»

[2] Cf. « Sources antérieures et annexes : Sumer et Méditerranée antique. »

[3] Midrash : recueil d’explications et de commentaires allégoriques de la torah.

[4] Cf. Sources antérieures et annexes. 

[5] Cf. Sources antérieures et annexes. 

[6] « L’histoire commence à Sumer », S.N Kramer ; « L’épopée de Gilgamesh », Raymond Tournay, Ed. CeTO ; « Au cœur des mythologies » Ed. Lacarrière.

[7] Cf. Données archéologiques sur les philistins.

[8] Cf. Preuves scientifiques irréfutables.

[9] Cf.  Gn16.. – Saraï stérile mandate Agar mère porteuse : problème moral.

[10] Cf. Données archéologiques sur les philistins.

[11] LECOMTE-COLLIN, Véronique et COLLIN, Bruno. Histoire de la monnaie. Éd. Trésor du Patrimoine, 2004.

[12] Toco-optimisant : barbarisme yacolévique* tiré du grec tocos, « fécondité », soit : qui optimise la fécondité.

[13] Israel Finkelstein-N.A. Silberman, “La Bible Dévoilée”, éd. Bayard, 2001.

[14]  Israel Finkelstein-N.A. Silberman, “La Bible Dévoilée”, éd. Bayard, 2001. 

ToraX : Les Versets Diaboliques – L’Exode

Ex1.1-1.7 – Introduction.

On nous rappelle ici, les noms des 12 fils de Jacob arrivés en Égypte. Le nombre total incluant leur famille, soit 70. On précise que Jacob est mort au même titre que toute sa génération et enfin que les hébreux se serait multiplies prodigieusement.

Ex1.8 – Égypte : nouveau Pharaon et transition politique – flou historique.

ב-א.ח וַיָּקָם מֶלֶךְ-חָדָשׁ, עַל-מִצְרָיִם, אֲשֶׁר לֹא-יָדַע, אֶת-יוֹסֵף

Le texte précise ici :

« Ex1.8 Un roi nouveau s’éleva sur l’Égypte, lequel n’avait point connu Joseph. »TO

Les rédacteurs ne nomment toutefois pas ledit Pharaon.

Quoiqu’il en soit, si Joseph à 110 ans a l’aube de sa vie, l’histoire se situe en 2310CH/1450AEC. Malgré certaines divergences de datation, tous les recoupements situent cette date sous les règnes de Thoutmosis voire encore d’Hatshepsout. Ce point de détail effondre la version biblique qui ne parle que d’un seul passage de pouvoir pharaonique. Durant le séjour desdits hébreux en Égypte, d’Amenhotep Ier (mort de Jacob) a Toutankhamon (récit de l’exode), se sont succédés pas moins de 7 souverains (Amenhotep, Thoutmosis Ier, Thoutmosis II, Thoutmosis III/Akhenaton, Ankh-Kheperoure, Toutankhamon). Une autre imprécision historique cuisante pour les rédacteurs du texte…

Cela effondre aussi malheureusement, les versions cinématographiques aussi magistrales soient t’elles, qui présentent l’histoire comme s’étant déroulée entre les règnes de Sethi et de Ramsès. Sans retirer quoique soit a la valeur du chef d’œuvre de Cecil B. De Mille, d’autres points à venir vont démanteler sa version romantique…

Plus encore, il semble farfelu de croire qu’un nouveau régent ne connaisse pas le « Vice-Roi », soit, le second du pharaon à qui il succède. Ce nouveau pharaon aurait été écarté de la cour et de son actualité jusqu’à son institution… plutôt saugrenu, il faut en convenir.

Ex1.9-14 – Les Hébreux en Égypte : asservissement – falsification historique et victimisation.

Selon le récit : le nouveau pharaon, très inquiet de la démographie dite galopante des hébreux, décide dans un premier temps de les accabler de corvées, qui n’a pour seul résultat que d’augmenter cette même démographie.

Il suffit de citer les conclusions scientifiques récentes pour comprendre que l’histoire de l’esclavage tel qu’il est présenté en Égypte n’est ni plus ni moins qu’une mystification des yahwistes ayant pour le but leur propre victimisation. Comme cela va très vite être démontré, cette pseudo-population ne pouvait être rendue esclave en Égypte du fait qu’elle n’y a jamais mis les pieds. Quant aux autres populations ayant réellement existé et vécu sur place dans ces époques, elles n’étaient en rien soumise à l’esclavage calimériste biblique.

Le mythe de l’esclavage aura été hypocritement perpétué par les successeurs des auteurs de la Torah et exploiteurs de cette fausse légende. Cependant la vérité trouve toujours un chemin. Une simple pierre gravée, la Pierre de Rosette, aura permis à Jean-François Champollion de décrypter l’écriture hiéroglyphique en 1822. Dès lors, les années suivantes permettront de révéler l’authentique histoire égyptienne et d’effondrer définitivement le colportage de la version biblique d’un asservissement quelconque de millions d’hébreux imaginaires en Égypte.

La confusion entre esclavage et corvée, a été le fruit de confusions historiques officielles, jusqu’à la révélation de l’écriture hiéroglyphique. En effet, suite à l’invasion de l’Égypte par les grecs lors de la période Lagide de Ptolémée de 323AEC à Cléopâtre à 30AEC, la culture helléniste mit en place un esclavage asservissant qui n’existait pas en Égypte jusqu’alors. Cet état de fait documenté par la connaissance du grec, à fait longtemps supposer à tort que celui-ci était présent durant les dynasties égyptiennes précédentes. Cette conclusion abusive, a renforcé pendant un temps le mythe biblique d’un esclavage en Égypte qui eut été perpétré plus de 1000 ans auparavant.

Je citerai les conclusions sans équivoques de deux des plus éminents et incontestés scientifiques spécialistes du domaine.

Christiane Desrosches Noblecourt, dès 1967 lors de l’exposition de Toutankhamon, effondre le mythe. Grand’croix de la Légion d’honneur[], Officier de l’Ordre du Mérite, Médaille de la Résistance, Commandeur dans l’Ordre des Palmes académiques, Commandeur des Arts et des Lettres, Grand Officier de l’ordre de la Libération égyptien, Médaille d’or du CNRS, Grande Médaille d’Argent de l’Unesco, Médaille de Vermeil de la Ville de Paris, Grande Médaille d’Or de la Société d’Encouragement au Progrès, Médaille d’argent de l’Académie d’architecture, auteur de pas moins de 27 ouvrages.

«  La corvée, imposée à tous pour les grands travaux tels que l’entretien des canaux d’irrigation ou la construction de grands monuments ; pendant la période où, chaque année, la crue du Nil empêchait tous travaux agricoles, c’était aussi sans doute une façon d’occuper la population et d’éviter les dérives auxquelles peut conduire le désœuvrement. Les condamnations de droit commun qui se traduisaient dans certains cas par des travaux forcés ; cet état pouvait, dans certains cas, se transmettre à la génération suivante. Outre le fait que le régime quotidien était moins dur que dans d’autres civilisations, les serviteurs avaient une personnalité juridique et pouvaient posséder un capital. »

[   ]Bernadette Menu : archéologue et égyptologue, Directeur de recherche honoraire au CNRS (université Montpellier III), présidente de l’Association internationale pour l’étude du droit de l’Égypte ancienne et ancien professeur d’égyptien ancien à l’université Lille III et à l’Institut catholique de Paris.

« La question de l’esclavage dans l’Égypte pharaonique doit être entièrement revue à la lumière de sources élargies : d’une part, l’analyse du discours et de l’iconographie royaux officiels nous permet de mieux appréhender le sort des captifs de guerre ; d’autre part, la réinsertion, dans leur contexte d’archives, de documents juridiques présentés jusqu’à maintenant comme des ventes d’esclaves ou des ventes de soi-même comme esclave, nous autorise à interpréter ces conventions comme des transactions sur le travail salarié. Il résulte de cet examen que les dépendants (hemou, bakou) sont des hommes libres, intégrés dans les rouages politico-économiques de l’État, jouissant d’une mobilité à la fois géographique et statutaire, et disposant des mêmes droits et des mêmes devoirs que l’ensemble de la population. »

Les dépendants-hemou (ou bakou) : «  disposaient en effet d’un état civil, de droits familiaux et patrimoniaux ; ils pouvaient contracter, ester et tester en justice, et ils étaient même fiscalement responsables, ce qui élimine d’emblée tout statut d’esclave les concernant. Les prétendus contrats de « ventes d’esclaves » que l’on rencontre à la basse époque sont, si l’on rapproche ces transactions de leur contexte archivistique, des cessions portant sur du travail et des services temporaires, préalablement évalués et quantifiés et pouvant aussi faire l’objet d’un usus transmissible dans le cadre des successions (…) L’exclusion qui caractérise l’esclavage n’a pas sa raison d’être dans une société qui pratiquait au contraire l’intégration à tous les niveaux. La pratique du système de la corvée —à laquelle était soumise la population dans son ensemble— permettait l’obtention périodique de journées de travail au bénéfice de l’État, de l’administration ou des temples, et rendait par-là inutile le recours à l’institution de l’esclavage. » Conclusions apportées en 2000.

Ex1.11 – Ville de Ramessès : anachronisme.

Une fois encore, il devient simple de démontrer l’impossibilité historique et le fait qu’une fois de plus les auteurs ont risqués gros à citer quelques détails anachroniques.

Relevons ce passage, qui spécifie :

ב-א.יא …וַיִּבֶן עָרֵי מִסְכְּנוֹת, לְפַרְעֹה–אֶת-פִּתֹם וְאֶת-רַעַמְסֵס

« Ex1.11 …il [ce peuple] bâtit pour pharaon des villes d’approvisionnement, Pithôm, Ramesses. »TO.

Or, ne considérant que le cas très éloquent de Ramessès ou Pi-Ramessès, œuvre de Séthi Ier valorisé par son fils Ramsès II de la XIXe dynastie… et non d’un pharaon antérieur de la XVIIe dynastie. Le règne de Séthi Ier s’étalant de 1294AEC à 1279AEC, il semble difficile de le voir faire bâtir à de quelconques hébreux, une quelconque ville sous son règne, ceux-ci ayant selon le texte, quitté l’Égypte au moins 20 ans plus tôt. Il faut comprendre que pendant longtemps, les historiens biblistes cum libro, loin des réalités et évidences historico-archéologiques irréfutables, ont été leurrés par la citation de ces deux villes égyptiennes lors d’un règne faussement prétendu esclavagiste par un mystérieux Pharaon. Il était donc naïf et tentant, de transposer la fable des auteurs de la torah, affirmant que leurs aïeux avaient bâtit les dites Pithôm et Ramessès pour nommer sans vérification chronologique, pourtant offerte par le texte lui-même, le pharaon régnant… Le colportage et la crédulité faisant leur chemin, cette impossibilité historique sera toutefois longtemps validée par les esprits simplistes ayant accepté la version cinématographique des “Dix Commandements”. Lorsque je tente de démontrer à qui s’insurge de l’énonciation de la stricte vérité, le mensonge historique d’hébreux sous Ramsès, on me répond avec assurance : « on a vu le film… ». Ce qui est étonnant avec ces éternels croyants abusés et endurcis, c’est qu’ils ne croient toujours pas aux extra-terrestres après avoir vu E.T ou Rencontre du Troisième Type. A plus forte raison lorsque Steven Spielberg pourrait être un des nôtres.

Ex1.15-22 – Pharaon et les sages-femmes hébreues : impossibilité logistique anecdotique.

Cette partie du texte raconte que Pharaon convoque les sages-femmes hébreux, qui sont au nombre de… 2! Il semblerait que ce nombre soit contradictoire avec le besoin d’une population à la démographie galopante, estimée d’après le texte lui-même, et nous y reviendrons à près de 3 millions… La demande de Pharaon consiste à imposer à ces deux sages-femmes la sélection des enfants de sexe féminin au détriment des garçons. Ce qui laisse donc à supposer, qu’elles assistent à chaque naissance. Le fait d’expliquer comment seulement deux sages-femmes assistent à plusieurs dizaines voire centaines d’accouchements simultanés sera révélé le jour où l’on expliquera comment le Père-Noël réussi à déposer des cadeaux à tous les enfants du monde, en une seule nuit, en passant par les cheminées. A plus forte raison, lorsqu’il n’y a pas de cheminée dans la majorité des logis…

De toute façon, ces super-sages-femmes désobéissent grâce à un mensonge très bateau mais très réaliste, ce qui pousse Pharaon à ordonner la mise à mort immédiate des nouveau-nés mâles.

Ce point est toutefois assez troublant, si on considère ce qui suit.

Ex1.22 – Pharaon : décret infanticide – orientation sémantique et confusion victimisatrice.

ב-א.כב וַיְצַו פַּרְעֹה, לְכָל-עַמּוֹ לֵאמֹר: כָּל-הַבֵּן הַיִּלּוֹד, הַיְאֹרָה תַּשְׁלִיכֻהוּ, וְכָל-הַבַּת, תְּחַיּוּן

« Ex1.22 Pharaon donna l’ordre suivant à tout son peuple : Tout mâle nouveau-né, jetez-le dans le fleuve, et toute fille laissez-la vivre. »TO

« Ex1.22 Pharaon donna alors des ordres à tout son peuple : Tout nouveau-né mâle doit être jeté dans le Nil, mais toutes les filles vous les laisserez vivre. »TS

Si nous considérons ces traductions comme proche du texte et donc pour une fois recevables, il est à noter que Pharaon ordonne à « Tout son peuple » de se débarrasser de « Tout nouveau-né mâle ». Il n’est absolument pas spécifié qu’il s’agisse des nouveau-nés hébreux. Il ne s’agit là que d’une déduction projetée selon une logique primaire associative. La demande initiale de Pharaon aux sages-femmes semble concerner les accouchements hébreux, le second ordre inclut de manière non-distinctive « Tout son peuple », ce qui inclut égyptiens et hypothétiques hébreux. Selon la réalité historique de l’épode cela dut inclure le territoire annexé de Canaan. Aucune archive égyptienne ou environnante de fait état d’un tel décret sous Toutankhamon, Pharaon régnant à l’épode où est prétendue se dérouler cette histoire. Soulignons une complication supplémentaire : s’il faut jeter les nourrissons au Nil, cela aurait dû imposer de le faire depuis tout le territoire, soit dans certains cas, aurait forcé à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour ce faire. Si cette partie du récit est grotesque du début à la fin, il faut surtout retenir, une nouvelle déformation victimisante, sciemment orientée, du décret fantasmagorique attribué à un Pharaon. Encore une fois, cet infanticide à grande échelle, ne permet en rien désigner comme cible les seuls hébreux. A qui profite à nouveau le crime, d’un détournement de sens?

Ex2… – Moïse : naissance inspirée  de sources antérieures.

Le passage décrit la naissance du futur leader et libérateur des hébreux qui est étonnement semblable à d’autres récits antérieurs.

Voici l’histoire du roi Mésopotamien Sargon d’Akkad, qui régna entre le 23° et le 22° siècle avant l’Ère Courante, soit près de 1000 ans avant la naissance prétendue de Moïse.

« Ma mère était grande prêtresse. Mon père, je ne le connais pas. Les frères de mon père campent dans la montagne. Ma ville natale est Azupiranu, sur les bords de l’Euphrate. Ma mère, la grande prêtresse, me conçut et m’enfanta en secret. Elle me déposa dans une corbeille de roseaux, dont elle scella l’ouverture avec du bitume. Elle me lança sur le fleuve sans que je puisse m’échapper. Le fleuve me porta ; il m’emporta jusque chez Aqqi, le puiseur d’eau. Aqqi le puiseur d’eau me retira, en plongeant son seau. Aqqi le puiseur d’eau m’adopta comme son fils et m’éleva. Aqqi le puiseur d’eau m’enseigna son métier de jardinier. Alors que j’étais jardinier la déesse Ištar se prit d’amour pour moi et ainsi j’ai exercé la royauté pendant cinquante-six ans. »

Si d’après la torah, l’exode se déroule en 2448CH/1312AEC alors que Moïse sera âgé de 80 ans, celui-ci serait mathématiquement né en 2368CH/1392AEC, soit sous le règne de d’Amenhotep II, suivi des règnes de Thoutmosis IV, Amenhotep III, Akhenaton, Ankh-Keperoure, puis Toutankhamon. Un seul pharaon ne sera pourtant mentionné par le texte.

En complément, j’ajouterai plus loin, deux points, le premier pour répondre aux conjectures infinies et délirantes concernant le sens du nom de Moïse, le second pour resituer l’identité officielle précise du légendaire prophète.

Ex2.. – Moïse : patrimoine génétique – consanguinité.

ב-ב.א וַיֵּלֶךְ אִישׁ, מִבֵּית לֵוִי; וַיִּקַּח, אֶת-בַּת-לֵוִי

« Ex2.1 Or, il y avait un homme de la famille de Lévi, qui avait épousé une fille de Lévi. »TO

« Ex2.1 Un homme de la maison de Lévi alla prendre pour femme la fille de Lévi. »TS

La seconde traduction est la plus fidèle et correcte. Dans les deux cas cela impose de comprendre qu’il s’agit d’union endogamique au sein du clan si l’on considère la mauvaise traduction « une fille de Lévi », au sein de la famille proche, cousine voire sœur. Ce point, vu l’historique incestueux de la lignée d’Israël, ne surprend plus ici. Dans l’un et l’autre des cas, le petit Moïse Lévi, c’est bien son nom selon le texte, n’en n’est pas moins un consanguin. S’il avait existé, je serais donc moi-même un descendant de consanguin. Son caractère imaginaire me réconforte sur ma généalogie, ce qui n’est qu’un dérisoire soulagement quant aux fardeaux moraux que le texte me fait déjà porter, ainsi qu’in extenso, aux descendants de ce déplorable Israël biblique. On apprendra en Ex6.20 que les parents de Moïse sont Amram(amram) et sa tante Yocabed(yokheved). Amram aura 108 ans lors de la naissance de son fils prodigue…

Soulignons aussi, que la mère de Moïse, est la seule qui ait directement obéit à Pharaon, en livrant son enfant au fleuve.

Ex2.3-9 – Moïse : en berceau chez la fille de Pharaon : casse-tête hydrodynamique et topographique.

Ce qui suit n’est à prendre en compte que si l’on estime que la fille d’un Pharaon, réside en son palais avec ses suivantes. Toutefois, ce détail n’étant pas précisé par le texte, la pertinence de la remarque suivante est contingente. Cette partie évoque le pistage du berceau flottant sur le Nil, par la sœur aînée de Moïse, jusqu’au palais de Pharaon. La région de Goshen, en toutes logique géographique, se situe tout ou partie, entre le Nil et le littoral de la mer rouge sous le parallèle passant par Memphis capitale de la XVIIIe dynastie et pour le cas de Amenhotep II. Cet état de fait est dû à la nécessité de mettre à l’eau le berceau flottant en amont de Memphis et du palais afin d’être amené par celui par le courant. Jusque-là tout est plus ou moins cohérent, sauf un léger point de détail cocasse. Les palais des pharaons sont situés à plusieurs centaines de mètres de la rive opposée. La largeur du Nil à cet endroit est aussi de plusieurs centaines de mètres, paramètres dépendant du point de berge et du débit saisonnier. De ceci découle, que la sœur de Moïse disposait d’une acuité visuelle excellente et d’aptitudes à la natation certaines, conditions sine qua non au contact avec la fille de Pharaon sur l’autre rive. A-t-elle retraversé à la nage en poussant le berceau pour le ramener à sa mère de lait ? Rien d’après le texte ne permet de le savoir et toute rigueur intellectuelle empêche d’extrapoler. Sans quoi, on pourrait parler ici, de lampe au génie et de tapis volant. Cela démontre une fois de plus que les auteurs ont encore une fois manqué de souci du détail.

Ces mêmes auteurs ne manquaient pourtant pas d’inspiration puisque l’histoire du berceau est antérieure à sa retransposition dans la torah, je rappelle pour cas la légende du Roi Sargon d’Akkad[1].

Ex2.10 – Moïse : baptême – terme aux conjectures.

Ici, le futur petit prophète est baptisé par sa mère adoptive : משה – moshe, « Moïse ». La signification du nom est précisée dans le texte lui-même :


ב-ב.י וַתִּקְרָא שְׁמוֹ, מֹשֶׁה, וַתֹּאמֶר, כִּי מִן-הַמַּיִם מְשִׁיתִהוּ

« Ex2.10 … parce que je l’ai retiré des eaux. »TO

Il n’y a, dès lors, plus lieu d’épiloguer. Ce que pourtant, continuent à faire nombres et nombres. Si, sur un acte de naissance même imaginaire, il est dit que le petit « Cyan », a été baptisé de la sorte parce qu’il est né tout bleu : c’est clair, net, précis, irrévocable. A quoi bon vouloir interpréter et surajouter, en affirmant que le sens du nom fait de l’enfant un militant ardu de droite parce qu’en fait, traduit et réanalysé, « Cyan » veut dire « Tout bleu ».

Ex2.11… – Moïse : va-et-vient inter-maternel ou ping-pong néonatal.

Ce passage signale de manière succincte, le retour du petit Moïse chez sa mère adoptive, la fille de Pharaon, puis sa prise de contact avec ses frères hébreux, et l’évènement qui a motivé sa fuite vers Madian…

Ex2.12-14 – Moïse : assassin fuyard.

Le passage évoque la rencontre de Moïse une fois plus grand avec ses frères hébreux, ainsi que la prise de conscience, opérée grâce aux remarques de deux hébreux querelleurs qu’il tentait de séparer, que le meurtre d’un garde égyptien qui maltraitait un de ses congénères était connu de Pharaon est sujet à représailles.

La traduction précise bien ב-ב.יב …וַיַּךְ, אֶת-הַמִּצְרִי, וַיִּטְמְנֵהוּ, בַּחוֹל – « Ex2.12 …il frappa l’égyptien et l’ensevelit sous le sable… »TO , puis,  ב-ב.יד …עָלֵינוּ–הַלְהָרְגֵנִי אַתָּה אֹמֵר, כַּאֲשֶׁר הָרַגְתָּ אֶת-הַמִּצְרִי- « Ex2.14 …voudrais-tu me tuer comme tu as tué l’égyptien? »TO.

L’égyptien est donc indubitablement mort, suite à l’action de Moïse. Toutefois, il n’est pas précisé qu’il a bien tué l’égyptien avant de l’ensevelir, ce qui autorise à penser, au vu de la barbarie des ses aïeux et prédécesseurs, qu’il aurait été capable de l’enterrer vivant pour le laisser mourir. En toute logique, il aura tout de même cherché à maquiller ses actes avant d’avoir à fuir de toute façon, une fois démasqué. Il est intéressant de noter que parmi les élites choisies par ce Yehvah, il n’en est aucun qui soit humainement et moralement irréprochable, voire seulement digne ou exemplaire.   Dans tous les cas, barbare ou non, cet illustre prophète et leader charismatique aura débuté sa pitoyable carrière comme lâche meurtrier ; ceci étant certainement induit par quelques tares psychologiques du fait de sa consanguinité et son adoption.

Pour réflexion, si un homme qu’on voudrait « grand », se rend coupable d’homicide cherchant à pallier à une agression, il assumerait ses actes se dénoncerait en invoquant l’involontaire et l’acte de défense. Un accident aussi tragique saurait alors, ne pas priver cet homme de son aptitude et de sa moralité à diriger un peuple, mais rares sont les hommes droits, justes et intègres capables de telles valeurs humaines ; il faudrait s’appeler… Moïse ? En contrepartie, que faut-il penser d’une population qui adule ce genre de personnages fictifs, dont en particulier celui-ci, en l’appelant affectueusement, משה רבנו – moshe rabenu, « Moïse Notre Maître » ? Aurait-on pu suivre des grands leaders moraux, réels j’entends, comme Gandhi, Mandela ou le Dalaï Lama, s’ils avaient été des assassins en cavale ?

Ex2.15 – Moïse : réfugié en Madian – la lignée continue à se diluer.

Moïse ayant fuis d’Égypte se réfugie en Madian, chez un prêtre de l’endroit.

« Ex2.15 Celui-ci s’enfuit de devant Pharaon et s’arrêta dans le pays de Madian(midian), où il s’assit près d’un puits. »TO.

La suite nous annonce :

« Ex2.16 Le prêtre de Madian(midian)avait sept filles. »TO.

Puis : « Ex2.18 Elles retournèrent chez Réouël(re’uel) leur père, qui leur dit : Pourquoi rentrez-vous sitôt aujourd’hui? »TO.

Enfin, on lit :

« Ex2.21 Moïse consentit à demeurer avec cet homme, qui lui donna en mariage Séphora(tsiporah), sa fille. »TO

Le texte nous informe que le personnage est bel et bien « prêtre de Madian », כֹהֵן מִדְיָן – kohen midian, et non cheikh, et qu’il se nomme רְעוּאֵל – re’uel, « Réouël», (voire même « Raguël » dans certaines éditions), heureux papa de 7 filles dont Séphora. Moïse, en épousant la fille de Réouël prêtre de Midian, devient donc son gendre. Je réfute ici les traductions erronées ou les orientations de sens qui voudrait faire de Réouël, un bédouin musulman avant l’heure en lui octroyant de manière abusive le titre de « cheikh », dont l’existence et le sens entendu de nos jours sont douteux, autant à l’époque du récit qu’à celui de sa rédaction.

Ce Réouël, רְעוּאֵל – re’uel, est loin d’être inconnu : « Gn36.1 Ceci est la lignée d’Ésaü, le même qu’Édom. 36.2 Ésaü choisit ses femmes parmi les filles de Canaan : Ada, fille d’Élôn le Héthéen et Oholibama, fille de Ana, fille de Cibôn le Hévéen ; 36.3 puis Basemath, fille d’Ismaël, sœur de Nebaïoth. 36.4 Ada enfanta à Ésaü Élifaz ; Basemath enfanta Reouél*; 36.5 et Oholibama enfanta Yeouch, Yâlam et Korah. Tels sont les fils d’Ésaü, qui lui naquirent au pays de Canaan. »TO

Réouël est donc le fils d’Ésaü, et rien moins d’autres que le petit-fils d’Ismaël, futur patriarche des nations arabes. Ainsi, si Moïse devient le gendre de Réouël, le fils de Moïse, Gerchon, futur chef de clan lévite, n’est autre que l’arrière-arrière-petit-fils d’Ismaël. Notons qu’il est natif de Canaan, pour peu que cette précision géographique intéresse. La révélation est répétée dans le texte en Gn36.10.

Une surprise, surgit d’outre chapitre, apparaît : « Gn36.13 Et ceux ci furent les fils de Reouél : Nahath, Zérah, Chamma et Mizza. Tels furent les enfants de Basemath, épouse d’Ésaü. »TO, répété en Gn36.17.

On apprend que le dit Réouël, avait aussi 4 fils un temps plus tôt, alors qu’il n’est entouré que de filles à l’arrivée de Moïse. Rien n’explique, ni la disparition des 4 fils, ni l’apparition des 7 filles.

Plus tard on verra le nom de Réouël, occulté au profit de « Jéthro », יִתְרוֹ – yitro(Ex3.1), puis, «  Jéthêr », יֶתֶר – yeter et « Jéthro » simultanément dans le même verset (Ex4.18). Notons que la traduction de Ex4.18 est Jéthro et non Jéthêr. Faute de frappe, volonté d’atténuer une ambigüité ou une gêne, ou encore multiplication des rédacteurs ?

Pour ceux, qui auraient encore un doute sur l’identité du personnage, on retrouvera dans le texte :

« Ex18.1 Jéthro, prêtre de Madian, beau père de Moïse… »TO, « Ex18.2 Alors Jéthro, beau-père de Moïse… » TO, « Ex18.5 Jéthro, beau-père de Moïse… » TO, « Ex18.6 Il fit dire à Moïse : Moi ton beau-père, Jéthro… » TO, « Ex18.8 Moïse conta à son beau père… » TO, « Ex18.12 Jéthro, beau-père de Moïse… tous les anciens d’Israël vinrent partager le repas du beau-père de Moïse. » TO, puis, encore en Ex18.14,15,17,24,27…

Il semblerait qu’en plus d’une confirmation ultérieure sur son identité, Réouël-Jéthro-Jétêr, aura un autre enfant surprise :

« Nb10.29 Moïse dit à Hobab(‘hovav), fils de Ragouêl(re’uel) le Madianite, beau-père de Moïse… »TO

On passe cette fois de Réouël à Ragouêl dans la traduction pour désigner « le beau-père de Moïse », typographié dans le texte רְעוּאֵל – re’uel, « Réouël».

Quoiqu’il en soit, Réouël-Jéthro-Jéthêr, mariera sa fille Séphora à Moïse. De cette union naîtra Guershom. Si les madianites sont considérés comme des bédouins ismaélites, la généalogie israélite se chamarre d’autant. A ce stade les enfants d’Israël auraient été hébréo-araméo-égypto-ismaélites. Mais où sont donc les purs hébreux d’Eber?

Ex2.23-25 – Yehvah : entend son peuple – suspicion d’Alzheimer précoce ou de surdité partielle.

Court passage signifiant que Yehvah entends les plaintes des hébreux. Il devait être très occupé, en concert ou frappé de surdité passagère pour ne pas les avoirs entendu jusque-là ! Autre point : on nous signale la mort d’un pharaon à ce stade, soit un autre passage de pouvoir décrit, qui comme nous l’avons évoqué en Ex1.8 et 2 ne correspond difficilement à la réalité historique des successions pharaoniques.

Ex3.. – Moïse : buisson ardent et mandat yehvahique.

L’épisode du buisson ardent est suffisamment populaire et fantasmagorique en lui-même. Nous relèverons quelques anomalies rédactionnelles, sans s’attarder plus avant sur cette partie de la fable.

Ex3.5 – Moïse et Yehvah : premier contact – le soulier manquant.

La traduction officielle fait état du point cocasse suivant :

« Ex3.5 … n’approche point d’ici ! Ôte ta chaussure car l’endroit que tu foules est un sol sacré. »TO. נעליך – na’aleikha, « tes chaussures », et non “ta” chaussure.

Détail sans intérêt, révélant une autre bourde traductionnelle. A mois que l’on souhaite toutefois attirer inconsciemment l’attention sur diverses éventualités surdépréciantes concernant notre petit adopté congénital et lâche meurtrier. Était-il indigent, au point de ne pouvoir s’offrir qu’un soulier ? Était-il abruti au point de l’avoir perdu ou de l’avoir oublié au réveil ? Était-il vraiment aussi diminué que cela ? A-t-il fumé et non seulement contemplé le buisson ? Est-ce une version antique et éloignée de Cendrillon ? Quoiqu’il en soit, nous verrons plus tard qu’il sera déclaré bègue, soulignerait-on qu’il soit aussi estropié ou infirme moteur. Cette attaque gratuite du petit Moïse Lévi, n’est qu’une résultante exagérée de la désapprobation de traductions approximatives ou tronquées, et ce n’est qu’un début. De toute manière ça ne peut porter à conséquence ; du fait qu’il ne peut être tenu rigueur, en vertu de la liberté qu’à chacun de s’exprimer, d’une critique ou d’un point de vue donné sur un individu imaginaire. A fortiori, lorsqu’il s’agit d’un personnage de conte. Trouvera-t-on aussi, le courage intellectuel de se moquer des ogres et des sorcières de Grimm ?

Ex3.8 – Terre promise à Moïse : contradiction.

Ce passage défini à Moïse, la terre « ruisselante de lait et de miel », où il doit amener les hébreux après leur sortie.

Il s’agirait de la terre du cananéen – כנעני, héthéen – חתי, amorréen – אמורי, phérézéen – פרזי, hévéen – חוי et jébuséen – יבוסי. »

En Gn15.19, pour Abraham : la terre du « kénéen – קיני, kénizzéen – קינזי, kadmonéen – קדמוני, kéthéen – חתי, phérézéen – פרזי, refaïm – רפאים, amoréen – אמורי, cananéen – כנעני, ghirgachéen –  גרגשי, jébuséen – יבוסי. En fonction des patriarches, la version yehvahique, change.

Ensuite, hormis cananéens et hittites, aucun peuple n’a une existence historique et archéologique. Enfin, la région de Canaan était à l’époque du prétendu exode, sous domination militaire incontestée égyptienne. Aucune trace dans le pentateuque, d’égyptiens en Canaan. Aucune trace dans les archives égyptiennes et hittites, d’hébreux en Canaan. Les auteurs faisant parler ce Yehvah, semble ne pas être tout à fait d’accord quant à l’argumentaire de la fable.

Il sera énoncé pour Moïse en Ex13.5  : « … cananéen, héthéen, amorréen, hévéen, et jébuséen… ».

Promesse trois fois dissonante.

Ex3.14-15 – Moïse : révélation du « Nom Sacré » – confusion. 

ב-ג.יד וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים[1] אֶל-מֹשֶׁה, אֶהְיֶה[2] אֲשֶׁר אֶהְיֶה[2′];ג.טו וַיֹּאמֶר, כֹּה תֹאמַר לִבְנֵי יִשְׂרָאֵל, אֶהְיֶה[2], שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם. וַיֹּאמֶר עוֹד אֱלֹהִים[1] אֶל-מֹשֶׁה, כֹּה-תֹאמַר אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, יְהוָה[3] אֱלֹהֵי אֲבֹתֵיכֶם אֱלֹהֵי אַבְרָהָם אֱלֹהֵי יִצְחָק וֵאלֹהֵי יַעֲקֹב, שְׁלָחַנִי אֲלֵיכֶם; זֶה-שְּׁמִי לְעֹלָם, וְזֶה זִכְרִי לְדֹר דֹּר

« Ex3.14 Dieu[1] répondit à Moïse : Je suis[2′] l’être invariable[2]! 3.15 Et il ajouta : ainsi parleras-tu aux enfants d’Israël : c’est l’être invariable[2] qui m’a délégué auprès de vous. Dieu[1] dit encore à Moïse, parle ainsi aux enfants d’Israël : l’éternel[3], dieu de vos pères, dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, m’envoie vers vous.  Tel est mon nom à jamais, tel sera mon attribut dans tous les âges. » TO

« Ex3.14 Je serai[2′] qui je serai[2], répondit Dieu[1] à Moïse. 3.15 [dieu] expliqua, voici ce que tu devras dire aux israélites : Dieu[2] m’a envoyé à vous. Dieu[1] dit à Moïse, tu devras [ensuite] dire aux israélites : YHVH[3], le dieu de vos pères, le dieu d’Abraham, Isaac et Jacob m’a envoyé à vous. C’est mon nom éternel et c’est ainsi qu’on devra se souvenir de moi pour toutes les générations. »TS

« Ex3.14 Et Elohim[1] dit à Moïse : Eyieh [2] que je serai[2′], 3.15 et tu diras aux enfants d’Israël, Eyieh[2] m’a envoyé vers vous. Et Elohim[1] dit aussi à Moïse, ainsi tu diras aux enfants d’Israël, Yehvah[3] dieu de vos pères, dieu d’Abraham, dieu d’Isaac et dieu de Jacob m’a envoyé vers vous, et c’est mon nom pour toujours, et c’est mon souvenir pour des générations. »VR

Texteאלהים[1]אהיה[2]אהיה[2′]יהוה [3]
Phonétiqueelohimeyieheyiehyehvah
Traduction
officielle
dieuL’être
invariable
Je suisL’éternel
Traduction
secondaire
dieuJe seraiJe seraiYHVH
Traduction
rectifiée
ElohimEyiehJe seraiYehvah

Reclarifions le verset : Elohim dit à Moïse que son nom est Eyieh mais que c’est Yehvah, son nom pour toujours et toutes générations, qui l’envoie. A priori, pardonnez mes limites, mais si cela est clair pour les croyants, ça ne l’est pas pour moi. J’ai essayé une transposition : un patron se nommant Emile, dit à son employé Maurice : « …vas dire aux autres employés de travailler en précisant que c’est moi Yoyo, qui t’envoie… » ; cohérence douteuse à mon sens.

Ici, nous mettrons l’accent une fois de plus, sur des fantaisies de la traduction “officielle”. Comme nous le montrons dans la correction, il est possible de traduire plus fidèlement sans trop nuire au style, mais surtout sans improvisations, extrapolations ni ajouts. Les traductions sont depuis le début et seront pour la suite destinée à faire intégrer une compréhension collectivement admise, ancrée, et surtout utile au renforcement de croyance, autant qu’aux maquillages des incohérences ou aberrations.

Si la traduction secondaire, s’évertue à coller à 50% au sens exacts initiaux, la version officielle, elle, détourne, transforme ou invente carrément. La rétorque usuelle est que le nom de ce dieu est tellement sacré, qu’il en est ineffable. Précisons pour sourire, que les croyants écrivent dieu comme suit “D.ieu”, poussant la crainte de cette diction anodine à en en galvauder l’écriture même. Ce nom, prétendu tellement sacré, que les textes mêmes communs le portant, doivent être enterrés dans une Guéniza[2], et non, jetés ou détruits.

Le plus amusant est que cela finit par imposer aux yahwistes l’usage de dénominatifs réempruntés à la foi chrétienne : le très-saint, le très-haut, l’éternel, l’invariable, l’immuable et j’en passe. Personne n’a songé à lui octroyer de véritables définitifs comme : l’hypothétique, l’imaginaire, le fantasmatique, le fantasmagorique, l’illusoire… Autre détail, que ce soit pour les noms officiels du dieu ou ses substitutifs, les fervent n’omettent jamais la majuscule initiale. Mieux encore : pour éviter tout foudroiement divin spontané, le nomme השם, hashem, « Le Nom ».

Finissons-en avec ce nom tellement ineffable qu’il doit être maquillé, le fameux tétragramme. Quatre lettres en hébreu qui amène théoriquement à une quantité énorme de possibilités. Considérons le יהוה, transposé en caractères latins par YHVH. Rappelons que l’hébreu, ne contient pas de voyelles et que la vocalisation associée à chaque lettre (consonne) peut être multiple : a, é, è, o, ou, i. Cette caractéristique octroie donc un potentiel de manipulations et  variations vocaliques bien utile à qui sait s’en servir pour tronquer, masquer ou simplement se leurrer dans le sens initial.

Simplifions le champ vocalique de la manière suffisante suivante : a, ê, i, o, ou. Considérons ensuite, qu’une terminaison en ה, “hey”, se prononce généralement en é ou a ; ceci peut être faux dans l’absolu, toutefois restons cohérent et fidèles aux habitudes de langue elle-même pour lesquelles ces deux vocalisations sont essentielles. Cela nous donne 5 vocalisations possibles pour les trois premières lettres et 2 pour la dernière, soit : 5x5x5x2=250. Il existe donc une chance sur 250 de tomber sur cette terrible prononciation. Nous passerons ici leur énumération de Yahavaha à Youhouvouhé. J’ai pour ma part essayé plusieurs fois toutes les combinaisons possibles, sans déclencher une foudre me permettant de faire des économies d’électricité. Je laisse le soin aux curieux de faire l’expérience, qui sera certainement stérile en plus d’être ennuyeux ; sauf pour l’orthophonie et le chant. Ce serait là, la première fois qu’on trouve une utilité à ce divinoïde, ou plutôt aux noms qu’on tente de ne pas lui donner.

Ex3.18 – Les Hébreux en Égypte : voyage vers le Sinaï – expédition impossible.

Moïse reçoit le texte qu’il aura à prononcer devant Pharaon. Si l’on admet que ce peuple devait se rendre au Mont Sinaï, pour y recevoir ses commandements et qu’il est précisé qu’il devra parcourir «Ex3.18…trois journée dans le désert… »TO, cela imposera une cadence de plus de 100km par jour avec femmes, enfants, vieillards et logistique dans un désert montagneux. Le Sinaï se trouve à 320 km de Memphis. Il faudrait au rythme de 5km par heure, à raison de 8 heures de marche par jour : pas moins de 10 jours pour cela. A plus forte raison, pour plusieurs millions d’individus étalés sur une vaste région. Cela revient pour comparaison, à demander à toute la population de l’Albanie, à minuit, de se rendre dès le matin et en 3 jours au Nord d’Athènes en franchissant (à pied sec), le golfe d’Eubée.

Ex3.20 – Les Hébreux en Égypte : aveu des motivations yehvahiques I –
besoin destructeur maladif.

ב-ג.כ וְשָׁלַחְתִּי אֶת-יָדִי, וְהִכֵּיתִי אֶת-מִצְרַיִם

« Ex3.20 Mais j’étendrai ma main et je terrasserai l’Égypte… »TO

Ex3.22 – Les Hébreux en Égypte : aveu des motivations yehvahiques II – extorsion.

ב-ג.כב וְשָׁאֲלָה אִשָּׁה מִשְּׁכֶנְתָּהּ וּמִגָּרַת בֵּיתָהּ, כְּלֵי-כֶסֶף וּכְלֵי זָהָב וּשְׂמָלֹת; וְשַׂמְתֶּם, עַל-בְּנֵיכֶם וְעַל-בְּנֹתֵיכֶם, וְנִצַּלְתֶּם, אֶת-מִצְרָיִם

« Ex3.22 …des vases d’argent, des vases d’or, des parures ; vous en couvrirez vos fils et vos filles, et vous dépouillerez l’Égypte. »TO

L’idée de l’emploi abusif de force dans un but d’extorsion de biens, n’est pas sans nous rappeler, l’épisode des représailles pour Dina (Gn34…). L’intention semble être de créer ou de laisser créer une situation et un état de fait « répréhensible », tout relatif qu’il soit, afin de justifier massacre et dépouillement. Il est presque décevant, que cette habitude n’ait pas pu profiter aux esclaves noirs exploités, il y a peu encore, par les puissances occidentales. On admettra que ceux-ci priaient pourtant. Il eut put être intéressant de voir États-Unis et Europe se voir dépouiller de leur richesses par les esclaves, bien réels cette fois, durement et inhumainement exploités, après destruction divine de ces empires suivi d’un retour allègre en Afrique. Malheureusement, volonté divine de fable, justice et réalité historique contemporaine ne semble pas compatibles.

L’intention vénale sera confirmée plus loin :

 ב-יב.לו וַיְנַצְּלוּ, אֶת-מִצְרָיִם

« Ex12.36 …les israélites dépouillèrent l’Égypte de ses richesse. »TS

Ex4.10 – Moïse : mandaté malgré de nouvelles tares révélées.

Jusque là Yehvah explique à Moïse, la conduite qu’il aura à tenir chez Pharaon pour obtenir la libération des hébreux. Prestidigitation, bâton serpent, main lépreuse… En dépit du soutien affiché et de l’attribution de pouvoirs magiques, Moïse se rétracte, attisant contre lui la colère de Yehvah, suite à quoi, Aaron sera désigné comme porte-parole. Quel en est le motif ?

ב-ד.י וַיֹּאמֶר מֹשֶׁה אֶל-יְהוָה, בִּי אֲדֹנָי, לֹא אִישׁ דְּבָרִים אָנֹכִי גַּם מִתְּמוֹל גַּם מִשִּׁלְשֹׁם, גַּם מֵאָז דַּבֶּרְךָ אֶל-עַבְדֶּךָ: כִּי כְבַד-פֶּה וּכְבַד לָשׁוֹן, אָנֹכִי

« Ex4.10 Moïse dit à l’Éternel(yehvah) : De grâce, Seigneur(adonay)! Je ne suis pas habile à parler, ni depuis hier, ni depuis avant-hier, ni depuis que tu parles à ton serviteur ; car j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée. »TO

Les termes employés ici sont en plus d’être soit redondants, soit complémentaires sont des plus clairs.
כְבַד לָשׁוֹן , – kaved-lashon, « dysphonique ». כְבַד-פֶּה – kaved peh, « bègue ». La tentative d’atténuation sémantique des traducteurs par « bouche pesante » et « langue embarrassée », s’explique très certainement par la volonté de limiter l’état déficient manifeste et la manière dont cela entache leur si charismatique leader spirituel.

Ici, Moïse tente pour ces raisons de se dérober, faisant à nouveau preuve de couardise. A ce stade, le petit Moïse Lévi, est donc un consanguin taré, bègue et dysphonique, (boiteux ?), meurtrier et lâche.

Si je ne porte aucun jugement de quelque sorte sur les tares congénitales, qu’il n’a pas choisi, l’assassinat et la pleutrerie étant déjà accablante, je m’interroge sur la lucidité de ce Yehvah, dans le choix de ses chefs de lignée.

  • Adam : naïf désobéissant corrompu.
  • Ève : (à tort), femme perverse corruptrice.
  • Caïn : meurtrier fratricide.
  • Lemekh : meurtrier infanticide.
  • Noé : médisant, alcoolique, exhibitionniste.
  • Cham : commère et voyeur.
  • Loth : proxénète pédophile alcoolique et incestueux.
  • Les filles de Loth : perverses incestueuses.
  • Abraham (patriarche) : cupide proxénète pervers polygame infanticide.
  • Sarah : prostituée, escroc spoliateur.
  • Isaac (patriarche) : proxénète cupide.
  • Rébecca : prostituée.
  • Jacob (patriarche) : lâche, escroc, usurpateur spoliateur et proxénète.
  • Rachel : voleuse.
  • Enfants de Jacob : falsificateurs, brutes sanguinaires et cupides, fratricides.
  • Ruben : incestueux.
  • Siméon et Levi : instruments de violence, immolateurs, bourreaux animaliers, colériques maudits.
  • Issachar : âne musculeux.
  • Dan : serpent sur le chemin.
  • Benjamin : loup ravisseur.
  • Tamar : prostituée, intriguante incestueuse.
  • Joseph : intrigant manipulateur.

Il faudrait plus parler de « putriarches » que de patriarches ! Les parents sont t’ils toujours au courant de ce à quoi se rapporte les prénoms qu’ils donnent à leurs enfants ?

Boutade : L’attribution prénominale israélite contemporaine.

Les prénoms donnés nos enfants sont pour le moins pittoresques et colorés. Outre les noms de personnages bibliques, nous trouvons tout un achalandage de prénoms qui pourrait sembler grotesques au sein des sociétés occidentales développées.

Dans le registre animalier il est courant de rencontrer des – Yona – « Colombe », jusque là tout va bien ; mais encore, אריה – Arye – « Lion », זאב – Zeev –  « Loup », דוב – Dov – « Ours », איילה – Ayala – « Gazelle », דבורה  – Dvorah – « Abeille », ציפורה – Tsiporah – « Oiselle » … Dans le registre de l’inerte, citons quelques פנינה – Pninah – « Perle »,  נוי- Noï – « Ornement », אילן  – Ilan – « Arbre ». Enfin, plus poétique, חיים – ‘Haïm – « Vie », גיל – Gil – « Allégresse » (Qui signifie aussi « battant de cloche », soit dit au passage), שמחה – Sim’ha – « Joie », תקווה – Tikvah – « Espoir », אורלי – Orli – « Lumière pour moi », נשמה – Neshamah – « Âme », חגיי – ‘Hagaï – « Ma fête », אמיחיי – Ami’haï – « Mon peuple est vivant »…  Nous nageons en pleine créativité transcendantale délirante tintée de primitivisme décalé.

Mettons en scène quelques exemples fournis :

« Salut Ours !
– Salut Loup !
– Tu as entendu comment Lion et Abeille, les généticiens de Fille de la Mer, ont appelé leur fille ?
– … Manticore ?
– Non ! Espérance… Et à propos de Chant Pour Moi et Lumière pour Moi, concernant leurs jumeaux ?
– Euh… Son et Lumière ?
– Presque ! Mon Chant et Ma Lumière.
– Et toi, tu as entendu comment Mon Peuple Est Vivant et Chênette, mes voisins du dessous, ont appelé leur fils ?
– … Zombi Végétal ?
– Justement, ils n’arrivent pas à trouver, c’est pour cela que je te pose la question !
– Ah ! Si ça continue Joseph et Marie, les cathos du quatrième, vont appeler leur enfant Jésus.
– Certes, Yoseph et Myriam, les sépharades du troisième ont bien appelé le leur Israël… »

Je cite pour anecdote un fait divers qui a consisté pour des parents tellement déçus d’avoir encore une fille, à nommer celle-ci אכזבה – A’hzavah – « Déception ». Sans commentaires.

Pour clore : afin de ne pas déroger à la tradition populaire des miens, je promets solennellement de nommer mes éventuels futurs triplés masculins, si je devais en avoir en dépit de mon âge avancé : Truc, Bidule et Machin.

De retour aux tares mochiennes : je rapporterai ici, une blague stupide qui découle du choix malencontreux de Yehvah concernant son leader. Elle n’a pour but que de tourner en dérision le choix du très imaginaire Yehvah pour son tout autant imaginaire Moïse. J’adresse mes plus sincères excuses aux bègues et dysphoniques, s’ils s’en sentaient heurtés et souligne à nouveau, et ils en sont les premiers conscients, que les difficultés de diction, sont, certes injustement mais objectivement invalidantes pour devenir grand orateur publique. Encore une fois, on se moque ici, du personnage imaginaire et son inadéquation et non du problème d’élocution. J’adresse ma plus profonde sympathie et mon plus profond respect aux victimes réelles et authentiques d’afflictions quelles qu’elles soient.

Moïse s’adressa à Pharaon en ces termes :
« ‘a, a’, a’, a’, a’… raon! Lai’, lai’, lai’ l’ai’ffe, pa’, pa’, pa’, pa’, pa’, pa’…rtir, mon, mon, mon, mon…peu’ mon peu’, mon peu’peu….
– Arrête de marmonner Moïse ! Ton peuple est déjà parti ! Va le rattraper ! Tu n’as pas lu la suite du texte ? Tu as une mer à ouvrir… »

Moïse fera part des réticences à s’exprimer pour les mêmes raisons en Ex6.12, et interrompra directement une révélation de Yehvah en Ex6.29 pour redonner encore le même argument visant à se soustraire à sa tâche Ex6.30. Plus loin, il réitèrera en précisant : « Ex8.30… j’ai la langue embarrassée… »TO. Ce qui est une très mauvaise traduction de ערל שפתים, ‘aral sfatayim, qui équivaut à insensible-endurci des lèvres soit effectivement : très bègue.

A l’issue, Aaron est affecté pour seconder Moïse, qui, accompagné de toute sa famille se rend en Égypte pour y accomplir l’ordre yehvahique (Ex4.20). Moïse sera circoncis à l’aide d’un caillou par Séphora (Ex4.25), étant dit que soudain Yehvah voulu tuer Moïse pour son incirconcision (Ex4.24). Sur ce dernier point, le passage n’est pas clair.

ב-ד.כד וַיְהִי בַדֶּרֶךְ, בַּמָּלוֹן; וַיִּפְגְּשֵׁהוּ יְהוָה, וַיְבַקֵּשׁ הֲמִיתוֹ . ד.כה וַתִּקַּח צִפֹּרָה צֹר, וַתִּכְרֹת אֶת-עָרְלַת בְּנָהּ, וַתַּגַּע, לְרַגְלָיו; וַתֹּאמֶר, כִּי חֲתַן-דָּמִים אַתָּה לִי.  ד.כו וַיִּרֶף, מִמֶּנּוּ; אָז, אָמְרָה, חֲתַן דָּמִים, לַמּוּלֹת

« Ex4.24 Pendant ce voyage, il s’arrêta dans une hôtellerie ; le Seigneur(yehvah)  l’aborda et voulut le faire mourir. 4.25 Séphora saisit un caillou, retrancha l’excroissance de son fils et la jeta à ses pieds en disant : “Est-ce donc par le sang que tu es uni à moi ?”. 4.26 Le Seigneur( ?)  le laissa en repos. Elle dit alors : “Oui, tu m’es uni par le sang, grâce à la circoncision !” » TO 

Cette traduction est très surfaite et romancée. Repartir d’une base plus littérale n’atténuera pas moins le trouble du concept :

« Ex4.24 il était en route, dans hôtel ; le rencontra yehvah, il demanda sa mort. 4.25 pris Tsipporah silex, elle retrancha excroissance son fils, toucha ses jambes, elle dit car époux des sangs tu es pour moi. 4.26 Il s’éloigna de lui ; alors elle dit, époux des sangs pour circoncision. »VB

Qui voyage ? Qui rencontre qui ? Qui veut faire mourir qui ? Qui est l’époux de qui ? Que signifie les sangs ? Qui s’éloigne de qui ? … Lorsque le traducteur ajoute « Le Seigneur » dans le verset 4.26, c’est sans qu’il existe dans le verset en hébreu.

Quoiqu’il en soit, je ne relèverai pas la logique divine qui aura finalement manqué d’exécuter son émissaire, lâche, meurtrier, boiteux, dysphonique car… incirconcis.

Ex4.20 – Moïse : départ « en famille » vers l’Égypte – l’enfant caché.

On nous traduit ici : ב-ד.כ וַיִּקַּח מֹשֶׁה אֶת-אִשְׁתּוֹ וְאֶת-בָּנָיו , « Ex4.20 Moïse(moshe)  emmena sa femme, et SES enfants… »TO, car וְאֶת-בָּנָיו – veet banav, signifie clairement « et ses fils ». Rien dans le texte n’a annoncé jusqu’alors la naissance d’un deuxième fils à Moïse.

Il est très impoli de la part des rédacteurs, ne pas avoir fait part de la naissance d’un autre enfant que Guershom avant ce passage. A moins qu’un fois de plus il y ait emmêlage de plumes ou texte manquant.

Ex4.21 – Les Hébreux en Égypte : acharnement yehvahique sadique I.

ב-ד.כא וַאֲנִי אֲחַזֵּק אֶת-לִבּוֹ, וְלֹא יְשַׁלַּח אֶת-הָעָם

 «  Ex4.21 … mais moi je laisserai s’endurcir son cœur, et il ne renverra point le peuple. »TO

Cette intention a bel et bien pour but d’accroître la souffrance des hébreux et de multiplier les afflictions à l’encontre de l’Égypte. Il réitérera sa vicieuse intention en Ex7.3-4. Démonstration supplémentaire du caractère cruel et sadique de ce Yehvah, face auquel les pires dictateurs historiques font pâle figure… « Louons le Saigneur pour cela… »

Les deux émissaires divins, vont convaincre le peuple, puis fâcher Pharaon, qui doublera en représailles la tâche, comme par exemple en imposant la confection de brique sans paille ce qui fâchera en retour le peuple, contre Moïse et Aaron.

Ex5.3 – Moïse et Aaron : premier contact avec Pharaon – exagération mensongère.

Lorsque nos deux acolytes se présentent au Roi d’Égypte, pour formuler la requête que leur a ordonné Yehvah, ils avancent :

ב-ה.ג וַיֹּאמְרוּ, אֱלֹהֵי הָעִבְרִים נִקְרָא עָלֵינוּ; נֵלְכָה נָּא דֶּרֶךְ שְׁלֹשֶׁת יָמִים בַּמִּדְבָּר, וְנִזְבְּחָה לַיהוָה אֱלֹהֵינוּ–פֶּן-יִפְגָּעֵנוּ, בַּדֶּבֶר אוֹ בֶחָרֶב

« Ex5.3 Le Dieu(elohei) des Hébreux* s’est manifesté à nous. Nous voudrions donc aller à trois journées de chemin dans le désert et sacrifier à l’Éternel(yehvah) notre Dieu(eloheinu), de peur qu’il ne sévisse sur nous par la peste ou par le glaive.»TO

Déjà, on perçoit le sens inné de la tragi-escroquerie des deux artistes.

Pour rappel, l’ordre de Yehvah avant déformation et enjolivement (peste et glaive…) est le suivant :

ב-ג.יח וַאֲמַרְתֶּם אֵלָיו יְהוָה אֱלֹהֵי הָעִבְרִיִּים נִקְרָה עָלֵינוּ, וְעַתָּה נֵלְכָה-נָּא דֶּרֶךְ שְׁלֹשֶׁת יָמִים בַּמִּדְבָּר, וְנִזְבְּחָה לַיהוָה אֱלֹהֵינוּ

« Ex3.18 …vous lui direz : L’Éternel(yehvah), le Dieu(elohei) des Hébreux*, s’est manifesté à nous. Et maintenant nous voudrions aller à trois journées de chemin, dans le désert, sacrifier à L’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu). »TO

De quoi s’agit-il? Mécompréhension, improvisation, adjonction victimisante, mensonge…? Quoiqu’il en soit, la parole de Yehvah est d’emblée bafouée par ses émissaires de prédilection.

* Dans un verset (Ex5.3), on nous transcrit עִבְרִים – hyvrim, pour « hébreux » alors que dans un autre (Ex3.18) עִבְרִיִּים – hyvryim, est utilisé. Cela implique que le rédacteur recompose à sa guise l’orthographe d’un même mot ou que deux rédacteurs ne respectent pas les mêmes règles orthographiques. Du fait que les versions divergent, tout porte à croire qu’il y ait eu au moins deux rédacteurs pour ces passages. Pour clore, le H majuscule à « Hébreux » est du fait du traducteur. Enfin, on insiste bien sur le fait qu’il s’agisse du « dieu des hébreux », et non de Dieu ou du dieu de tous les hommes…

Ex6.2 – Moïse et Yehvah : rabâchage et amnésie yehvahique?

ב-ו.ב וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֶל-מֹשֶׁה; וַיֹּאמֶר אֵלָיו, אֲנִי יְהוָה. וָאֵרָא, אֶל-אַבְרָהָם אֶל-יִצְחָק וְאֶל-יַעֲקֹב–בְּאֵל שַׁדָּי; וּשְׁמִי יְהוָה, לֹא נוֹדַעְתִּי לָהֶם

« Ex6.2 Dieu(elohim) adressa la parole à Moïse, en disant : Je suis l’Éternel(yehvah). J’ai apparu à Abraham, à Isaac, à Jacob, comme Divinité souveraine(el shaday) ; ce n’est pas en ma qualité d’Étre immuable(yehvah) que je me suis manifesté à eux. »TO

Une petite clarification traductionnelle s’impose :

« Ex6.2 parla elohim à mosheh ; il lui dit : je suis yehvah. j’ai montré à avraham, à yits’haq et à ya’akov par el shaday ; et mon nom est yehvah, je suis inconnu d’eux. »VR

A partir de là, chacun réattribuera d’éventuels « dieu, éternel, divinité souveraine, être immuable » à son bon vouloir.

Mauvais scoop, fausse-première ou volonté de garantie d’exclusivité à Moïse. Le nom de Yehvah, prétendu n’être révélé ici pour la première fois qu’à Moïse, a été utilisé pour Abraham (Gn15.7), pour Jacob (Gn28.13), par des « anges » (Gn 16.11 ; 19.13-14 ; 18.14), par divers patriarches (Gn14.22 ; 15.2 ; 15.8 ; 16.2 ; 16.5 ; 22.14 ; 24.27 ; 24.31 ; 24.40 ; 24.44 ; 24.48 ; 26.22 ; 27.7 ; 27.27 ; 28.31 ; 29.32 ; 33.35 ; 30.24 ; 30.30 ; 32.10 ; 49.18), par des étrangers (Gn24.3 ; 24.31 ; 26.28 ; 29 ; 30.27 ; 31.49).

Ici, Yehvah rappelle encore et toujours qu’il a entendu la souffrance de son peuple et qu’il va le libérer vers Canaan… (Ex3.7). Cela laisse t’il sous-entendre que Moïse aurait en plus un problème d’audition ou que Yehvah souffre d’amnésie, de sénilité manifeste ou d’une prédisposition à Alzheimer confirmée ?

Après quelques ordres de route (Ex6.13), l’énumération de lignées familiales (Ex6.14-28) et après les premières démonstrations de prestidigitations du bâton-serpent (Ex7.8-10), peu convaincantes car imitées par les magiciens égyptiens (Ex7.11-12), va commencer le balai des premières plaies.

Ex7.19 – Les Plaies d’Égypte : le sang (Plaie I) – improvisation contradictoire des émissaires.

Nous arrivons au passage où Yehvah déchaîne ses plaies sur l’Égypte par l’intermédiaire de son duo de pointe. Tout commence avec l’eau changée en sang (Plaie I). L’exécution formelle des consignes reçues au buisson, non seulement laissent à désirer, mais sont surtout en contradiction avec les consignes yehvahiques supposées être respectées.

Au buisson, nous trouvons :

ב-ד.ט …וְהָיוּ הַמַּיִם אֲשֶׁר תִּקַּח מִן-הַיְאֹר, וְהָיוּ לְדָם בַּיַּבָּשֶׁת

« Ex4.9… tu prendras l’eau du Nil et tu la verseras à terre. L’eau que tu auras prise du Nil se transformera en sang sur le sol. »TS

Chez Pharaon, on nous annonce :

ב-ז.יט אֱמֹר אֶל-אַהֲרֹן קַח מַטְּךָ וּנְטֵה-יָדְךָ עַל-מֵימֵי מִצְרַיִם עַל-נַהֲרֹתָם עַל-יְאֹרֵיהֶם וְעַל-אַגְמֵיהֶם וְעַל כָּל-מִקְוֵה מֵימֵיהֶם–וְיִהְיוּ-דָם

« Ex7.19 Dis à Aaron de prendre son bâton et d’étendre la main sur les eaux d’Égypte… et l’eau sera changée en sang. »TS.

Pourtant, immédiatement après on lit :

« Ex7.20 Moïse et Aaron agirent exactement ainsi qu’avais ordonné Dieu(yehvah). Aaron leva le bâton et frappa l’eau du Nil… L’eau du Nil se changea en sang. »TS

En Madian, Yehvah ordonne à Moïse de verser lui-même de l’eau. En Égypte, il lui ordonne de dire à Aaron de brandir le bâton. Au final, Aaron trempe le bâton ! Soit, Yehvah est lunatique, soit, ses sbires ne comprennent rien ou n’en font qu’à leur tête.

En outre, nous passerons l’énormité qui consiste à transmuter pas moins du volume d’un fleuve en sang. En sang de quoi ? Personne ne se pose la question. Toutefois, cela reste un prodige capable de mettre en effervescence tant le corps alchimique que médical.

Viendront ensuite les grenouilles (Ex7.26-8.11 / Plaie II), les poux (Ex8.12-15 / Plaie III), les bêtes féroces (Ex8.16-26 / Plaie IV), l’épidémie (Ex9.1-6 / Plaie V), les furoncles (Ex9.8-12 / Plaie VI), la grêle (Ex9.22-35 / Plaie VII)…

Ex9.20 – Les Plaies d’Égypte : le bétail qui ressuscite : contradiction et incohérence.

Suite à l’épidémie on lit :

  ב-ט.ו …וַיָּמָת, כֹּל מִקְנֵה מִצְרָיִם ; וּמִמִּקְנֵה בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, לֹא-מֵת אֶחָד

« Ex9.6 …tout le bétail d’Égypte périt. Parmi le bétail des israélites, pas un seul ne fut touché. »TS

Ce point nous fait comprendre que les « esclaves(?) » possédaient du bétail. En outre, le texte semblera confirmer qu’ils possédaient aussi des maisons, et ne vivaient pas en camps de rétention. D’emblée cela semble très injuste pour les populations libres qui n’en auraient pas possédé. Il semblerait nécessaire de vérifier que des civilisations antiques aux civilisations occidentales modernes, les esclaves oubliés mais ayant eux bel et bien existé, ait pu avoir un quelconque droit de propriété et de quelconques possessions. Nous avons déjà rappelé, que l’esclavage n’existait pas en Égypte, fait historiquement avérer et vérifié. Encore une fois, d’un détournement de sens victimisant à l’autre, les auteurs comme les traducteurs se trahissent grossièrement. Ils insultent, tant avant qu’après l’heure, les authentiques conditions d’esclavages des siècles récents. Ce, en cherchant à produire une confusion entre esclavage inhumain et servage rétribué et en persévérant dans l’affirmation qu’il ait existé en Égypte. A cette tendance et cette autopermission à falsifier l’histoire dans un but démagogique de victimisation semble avoir subsisté jusqu’à nos jours. Cela suggère de s’interroger sur la véracité de ce que tous ces auteurs défendent et affirment, dès lors que cela leur permet d’obtenir une considération indue.

Le plus important à ce stade est, qu’il est déclaré que tout le bétail d’Égypte est déclaré mort à l’issue de l’épidémie (Plaie IV).

Pourtant, à propos des furoncles (Plaie V), on trouve :

 ב-ט.י …וַיְהִי, שְׁחִין אֲבַעְבֻּעֹת, פֹּרֵחַ, בָּאָדָם וּבַבְּהֵמָה

« Ex9.10 … une éruption… sur les hommes et les bêtes. »TS

Le premier contre argument, consisterait à opposer le fait, que si le bétail est mort, « bête » signifie ici, tout autre animal. Faux ! Le texte en hébreu est clair en employant בְּהֵמָה – behemah, pour « bête », qui ne signifie pas « animal », mais précisément « bétail ». Le supra-contre-argument serait que les furoncles sont apparus sur le bétail mort.

Cette réfutation pourrait être valable sans compter l’affirmation ultérieure au moment de la grêle :

ב-ט.כה הַבָּרָד בְּכָל-אֶרֶץ מִצְרַיִם, אֵת כָּל-אֲשֶׁר בַּשָּׂדֶה, מֵאָדָם, וְעַד-בְּהֵמָה

« Ex9.25…la grêle tua tous les hommes et les animaux… »TS.

בְּהֵמָה – behemah  signifiant « bétail », est employé au bon gré des traducteurs, tantôt comme animal, tantôt comme bête. Quoi qu’il en soit, si ce bétail a été tué par la grêle (Plaie VII), cela implique qu’il a été frappé par les furoncles (Plaie VI), vivant, alors que d’ores et déjà déclaré mort dans son intégralité à cause de l’épidémie (Plaie V), un temps plus tôt. Cherchez l’erreur !

Un point divertissant supplémentaire pourrait induire un préconcept. Cette grêle, rappelons-le, flamboie. Ce type de bombardement incendiaire de populations civiles, comme par exemple avec du phosphore blanc, apparaît comme toujours d’actualité pour certains individus se sentant concerné par leur pseudo histoire. Fin de commentaire.

Ex10.1-2 – Les Plaies d’Égypte : acharnement yehvahique sadique II.

ב-י.א וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, בֹּא אֶל-פַּרְעֹה: כִּי-אֲנִי הִכְבַּדְתִּי אֶת-לִבּוֹ, וְאֶת-לֵב עֲבָדָיו, לְמַעַן שִׁתִי אֹתֹתַי אֵלֶּה, בְּקִרְבּוֹ.י.ב  וּלְמַעַן תְּסַפֵּר בְּאָזְנֵי בִנְךָ וּבֶן-בִּנְךָ, אֵת אֲשֶׁר הִתְעַלַּלְתִּי בְּמִצְרַיִם, וְאֶת-אֹתֹתַי, אֲשֶׁר-שַׂמְתִּי בָם; וִידַעְתֶּם, כִּי-אֲנִי יְהוָה

« Ex10.1 L’Éternel(yehvah) dit à Moïse : Rends toi chez Pharaon; car moi-même j’ai appesanti son cœur et celui de ses serviteurs, à dessein d’opérer tous ces prodiges autour de lui 10.2 et afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils, ce que j’ai fait aux Égyptiens et les merveilles que j’ai opérées contre eux ; vous reconnaîtrez ainsi que je suis l’Éternel(yehvah). »TO

« Ex10.1 Dieu(yehvah)  dit à Moïse : Va chez pharaon. Je l’ai rendu obstiné, lui et ses conseillers, afin de montrer ces signes miraculeux parmi eux. 10.2 Tu pourras ensuite confier à tes enfants et à tes petits enfants que j’ai rendu les égyptiens ridicules et que j’ai opéré des signes miraculeux parmi eux. Vous comprendrez que je suis Dieu(yehvah). »TS

« Ex10.1 Yehvah dit à Mosheh : va vers Paro’oh car j’ai alourdi son cœur et le cœur de ses serviteurs afin que j’établisse ceux de mes signes parmi eux. 10.2 et afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils, que j’ai brutalisé l’Égypte et mes signes que j’ai posés dans eux et vous saurez que je suis Yehvah. »VR

Tout d’abord cette traduction rectifiée prend un air campagnard. Elle s’efforce toutefois d’être la plus fidèle tout en étant compréhensible. Le style en hébreu est confus en lui-même et utilise des figures de style à la fois redondantes et maladroites, mais aussi nouvelles en rapport aux parties archaïques de la genèse.

Ce qu’il faut en tirer, c’est que Yehvah veut être reconnu pour son inique déploiement de puissance. Ensuite que les variantes de traduction tendent à faire valoir la volonté yehvahique de forcer Pharaon à être récalcitrant pour mieux le maltraiter et le ridiculiser. Yehvah est donc une pseudo divinité qui userait seulement de son hypothétique pouvoir en faussant la donne. Après avoir laissé souffrir son peuple, il l’accable un peu plus, tout en aggravant le comportement de son oppresseur dans un but de cruauté et de condescendance. Qui oserait encore parler de justice, de bienveillance et de sagesse divine venant de Yehvah ? Qu’y a-t-il de divin à la tyrannie machiavélique et à l’abus de force.

Cela fait penser à la cruauté d’un chat de salon poussif et engraissé, qui s’enticherai de harceler jusqu’au sang, une vielle souris égarée dans le seul but d’exprimer son reliquat d’instinct animal, avant de retourner à ses croquettes, une fois sa victime rendue inerte, suite d’hémorragie et de torture. Je me dois, quoi que j’en pense, en vertu du choix de ma comparaison, de présenter mes excuses à la tradition tauromachique. Il doit être tellement insultant pour elle, de voir un toréador comparé et abaissé à cette infâme divinité et sa lâche, disproportionnée et distante barbarie. Ce Yehvah se comporte exactement comme un toréador qui achève sa victime après l’avoir épuisée de son sang par cruauté et pour gloriole. Je porte toutefois au crédit du toréador authentique, la fierté et le courage de descendre dans l’arène quelle que puisse en être la funeste issue, les raisons et le poids de la tradition.

Ainsi, comment s’étonner que les descendants des inventeurs et auteurs de cette fable, qui met en scène une telle créature, éprouvent une fierté déplacée et un plaisir non démenti lorsque leur armée suréquipée bombarde par missiles ou drones interposés, des zones urbanisées surpeuplées d’innocents sans défenses, sous prétexte de représailles à des escarmouches frontalières.

Si nous reprenons la suite des plaies, devant l’instabilité décisionnelle systématiquement rétroactive de Pharaon, viendront, les sauterelles (Plaie VIII), les ténèbres (Plaie IX) et la tristement célèbre mort des nouveaux nés (Plaie X).

Ex12 – Nouvel an hébraïque : détournement et confusion.

La nuit de la fantasmagorique sortie d’Égypte, est déclarée par Yehvah, premier jour de l’année hébraïque.

ב-יב.ב הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם, רֹאשׁ חֳדָשִׁים

« Ex12.2 Ce mois-ci sera pour vous, le commencement des mois, le premier mois de l’année. »TO

ב-יב.ג בֶּעָשֹׂר, לַחֹדֶשׁ הַזֶּה: וְיִקְחוּ לָהֶם, אִישׁ שֶׂה לְבֵית-אָבֹת–שֶׂה לַבָּיִת

« Ex12.3 … le dixième jour de ce mois, prendra un agneau… »TO

ב-יב.ו וְהָיָה לָכֶם לְמִשְׁמֶרֶת, עַד אַרְבָּעָה עָשָׂר יוֹם לַחֹדֶשׁ הַזֶּה

« Ex12.6 Vous le tiendrez en réserve jusqu’au quatorzième jour de ce mois. »TO

ב-יב.מא וַיְהִי, בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה: הוֹצִיא יְהוָה אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם–עַל-צִבְאֹתָם

« Ex12.51 Ce jour même, Dieu(yehvah)  fit sortir les israélites d’Égypte en groupes ordonnés. »TO

Ainsi, en se reportant au calendrier hébraïque, l’exode est prétendu avoir eu lieu le 15 de ce « premier mois ». L’exode est fêté comme la Pâques juive dite « Pessa’h ». Cette fête devrait donc avoir lieu le 15 du premier mois décrété par Yehvah. Donc, le nouvel An dit « Rosh Hashana » devrait être fêté quinze jours avant la Pâques. Nous fêtons « Rosh Hashana », le nouvel an, vers septembre. Quant à la Pâques, elle est fêtée vers le mois d’avril.

Comment en est-on arrivé à fêter deux évènements que le dieu de la torah défini à quinze jours d’intervalle d’après le texte, à six mois d’intervalle en pratique ?

Dans le lévitique, nous retrouvons des spécifications claires et précises qui confirment que le premier mois de l’année est celui de la commémoration de la Pâques :

« Lv23.4 Telles sont les fêtes de Dieu(yehvah)  que vous célébrerez comme fêtes sacrées en leur époque : 22.5 L’après-midi du quatorzième jour du premier mois est [le moment où vous devez sacrifier] le sacrifice pascal de Dieu(yehvah) … »TS.

Il s’agit du mois de Nissan, affecté comme le premier mois du calendrier, ce qui impose sans équivoque de considérer le premier jour du mois comme nouvel an – Rosh Hashana.

Nous fêtons toutefois le nouvel an – Rosh Hashana, le premier du mois de Tichri, sans que rien ne le consacre par décret yehvahique :

« Lv23.23 Dieu(yehvah)  parla à Moïse, lui disant de parler aux israélites : 23.24 Le premier jour du septième mois sera un jour de repos pour vous. C’est une fête sacrée de souvenir [et] de sonnerie [de la corne de bélier]. Ne faites aucun travail d’utilité [ce jour-là]. Vous offrirez une offrande consumée à Dieu(yehvah). »TS.

Absolument rien ne stipule qu’il s’agisse d’un nouvel an. La traduction secondaire est correcte et acceptable outre les addendas. Le choix de celle-ci est pesé car pertinent. Il induit au préalable de notre démonstration, que l’infléchissement humain est bien effectif et affiché. De facto, la mise en pratique de la loi, pourtant affirmée inaltérable, et deplus, simple et limpide pour le cas, sera bien éloignée de ses prescriptions. Les nombreux ajouts entre crochets de la traduction secondaire, visent, selon toute interprétation auto-permissive de décisionnaires autoproclamés, à combler les manques du texte. Ceci permet de mieux orienter ce qu’on veut lui faire dire pour en tronquer voire en truquer le sens.

La conclusion, stricte et formelle, est que l’objet des fêtes fixées dans la torah, a tout bonnement été tronqué et interverti de main d’homme. Malgré toute explication rabbinique fumeuse, la loi est claire et pourtant bafouée populairement et ouvertement. Il s’agit là d’une transgression générale retentissante. Où est donc passé le courroux yehvahique, qui d’habitude réprime et punit durement pour bien moins que cela.  

L’erreur est bel et bien humaine. Le calendrier hébraïque est un ersatz, ultérieurement amélioré entre le IVe et Xe siècle EC, du calendrier lunaire babylonien estimé au XXIème siècle AEC, et encore actif au Xe siècle QEC. Avec deux millénaires d’espacement entre la création babylonienne et le plagiat récupératif hébraïque : nous avancerons la prescription. Les noms de mois ne sont pas fixés dans la torah. Ils ont été attribués et rapportés ultérieurement par les vils copieurs.

MoisVIIVIIIIXXXIXIIVI’(XIII)IIIIIIIVVVI
Babylonien Xe s. AECTašrītuAraḫsamnuKislimuṬebētuŠabāṭuAddaruAddaru II / Elūlu IINisannuAyyaruSimānuTam(m)ūzuAbuElūlu/
MoisIIIIIIIVVVIVI’(XIII)VIIVIIIIXXXIXII
Hébraïque Xe s. ECTichri‘HechvanKislevTevetChvatAdarAdarIINissanIyarSivanTamouzAvEloul

Selon ce système, il existe dans certaines années, dites « embolismiques », un treizième mois, nommé Adar second, qui succède au mois d’adar ordinaire (VI), qui se place donc en septième position. Le but est de rattraper le décalage par rapport aux cycles solaires induit par la succession de mois lunaires. Le cycle complet est de 18 ans, au sein duquel les années embolismiques surviennent l’an 1, 3, 7, 9, 13, 17.

Les règles de calcul et de fixation des fêtes étaient établies par le « Sanhédrin ». C’est un conseil décisionnel de 70 « sages », qui aurait sévi, comme nous le rappellerons, à la fin du règne prétendu de Moïse, et, dès celui du tout aussi illusoire Josué.

Le terme de Sanhédrin n’apparait pas dans la torah. Il n’est autre qu’une dérivation du mot grec sunedrion, signifiant « assemblée siégeante », choisi par Napoléon Ier afin de créer le Consistoire Israélite de France. Pourtant, le Sanhédrin n’existera historiquement, et de manière très controversée, que de 300 à 400AEC, et aura fixé les dates des fêtes à son époque avant que le calendrier soit révélé et diffusé par un certain Hillel à partir de 359AEC. Il portait alors le nom de כנסת הגדולה – kneset hagdolah – « Grande assemblée ».

Ce calendrier, reprise et imitation, est donc le fruit d’une assemblée anachronique n’ayant été nominée et fixé bien au-delà de la période fictive mochienne, est en fait un calendrier métonique. Métonique provient de Méton d’Athènes, qui établit ce calendrier hélio-lunaire en 433AEC. Il est donc très vraisemblable que cette « Grande Assemblée », hérita du calendrier lunaire pur babylonien jusqu’à son époque et décida lors de sa constitution de rationnaliser, et modifier l’établissement des dates de fêtes avant de produire et publier un calendrier systématique. C’est certainement lors de cette réforme qu’il fut établi par ces dits sages, que le nouvel an, ראש השנה – Rosh Hashana, serait considéré en date anniversaire de la prétendue création de l’homme par Yehvah, d’après leur texte de référence : la torah. Ce « nouveau » nouvel-an fixé au mois de Tichri par les yahwistes, demeure à ce jour, des plus contradictoire avec la volonté et les édits fictifs de leur dieu qui interdira portant clairement et à plusieurs reprises d’affecter ses commandements.

On connait la suite des préparatifs : sang aux portes (Ex12.22) et pains azymes (Ex12.34,39).

Ex12.29 – Les Plaies d’Égypte : mort des premiers né – génocide yehvahique arbitraire.

ב-יב.כט  וַיְהִי בַּחֲצִי הַלַּיְלָה, וַיהוָה הִכָּה כָל-בְּכוֹר בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, מִבְּכֹר פַּרְעֹה הַיֹּשֵׁב עַל-כִּסְאוֹ, עַד בְּכוֹר הַשְּׁבִי אֲשֶׁר בְּבֵית הַבּוֹר; וְכֹל, בְּכוֹר בְּהֵמָה

« Ex12.29 Or, au milieu de la nuit, le Seigneur(yehvah) fit périr tout premier-né dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né de Pharaon, héritier de son trône, jusqu’au premier-né du captif au fond de la geôle, et tous les premiers nés des animaux. »TO

La pertinence de la traduction, toujours si contestable depuis le début de l’exposé, n’intéresse pas notre propos ici. Seul deux nouveaux points sont criants. Le massacre systématique des premiers-nés inclus les vieillards n’ayant pas eu de descendance, les jeunes et moins jeunes n’ayant pas encore eu d’enfants, enfants et nourrissons sans distinction de sexe. Alors que le décret d’un ancien pharaon portait sur les « premiers nés mâles », celui de Yehvah porte sur tous les premiers nés d’Égypte. Dans tous les cas, ce genre de crime atroce est considéré comme génocide et crime contre l’humanité de nos jours. Les auteurs psychopathes et falsificateurs historique ont inventé le pogrom avant l’heure. L’histoire leur aura-t-elle fait payé ou sera t’elle falsifié jusqu’au bout ?

Ensuite, le décret porte aussi sur les premiers nés du bétail, qui mourra donc une fois de plus depuis le début des plaies comme démontré plus haut en Ex9.20 ; le même bétail meure au moins trois fois sans que cela n’incite à douter, un tantinet, soit peu, sur la crédibilité de l’auteur et sa capacité à maintenir la cohérence de la continuité.

Aparté : Un point supplémentaire vient contrarier la version des auteurs. Le recoupement datif est formel sur la date de l’exode avancé par les rédacteurs. Tout converge pour le règne de Toutânkhamon. La controverse sur les dates de règne des différents pharaons reste actuelle et acceptable. Toutefois du fait qu’il y a bien longtemps que nous avons démontré que cette fable biblique est complètement erronée, rien n’empêche de maintenir cette version des faits.

Il est désormais certain que Ramsès ne pouvait pas être le pharaon de l’exode. Pour deux raisons : les datations certaines et le fait que l’exode n’ait jamais eut lieu. La convergence amenant à Toutânkhamon, le fils de celui-ci ne pouvait mourir Si ses dates de règne pourraient encore être soumise à controverse et aller de 1355AEC en datation haute pour certains jusqu’à 1309AEC pour d’autres, rappelons que l’exode est lui affirmé en 1312AEC. On ne peut pas non plus attribuer la date de l’exode au règne du prédécesseur de Toutânkhamon : Semenkharé. Car si le Pharaon avait été Semenkharé, son fils Toutânkhamon aurait péri sous le coup de la plaie des premiers-nés et n’aurait pas régné. Or, il a régné. On ne peut pas non plus affecter l’exode au règne du successeur de Toutânkhamon : Ay. Car, ils n’ont pas de parenté entre eux. ]

Ex12.36 – Les Hébreux en Égypte : rappel du but vénal.

ב-יב.לו וַיְנַצְּלוּ, אֶת-מִצְרָיִם – « Ex12.36 …les israélites dépouillèrent l’Égypte de ses richesse. »TS

Ex12.37 – Les Hébreux en Égypte : le départ – complications logistiques démesurées.

ב-יב.לז וַיִּסְעוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל מֵרַעְמְסֵס, סֻכֹּתָה

 « Ex12.37 Les enfants d’Israël partirent de Ramessès en direction de Soukkoth… »TO

Si nous reprenons Ex2.3 et si les auteurs s’entêtent à présenter le départ depuis Ramessès, cela devient une fois de plus incohérent. Ramessès a été construire bien après le prétendu exode[3]. Elle se situe plusieurs centaines de kilomètres bien plus en aval que Memphis ; le berceau flottant du petit Moïse n’aurait alors pas pu remonter le delta du Nil vers le palais de la XVIII° Dynastie égyptienne pour être recueilli par une fille de pharaon, et sa grande sœur n’aurait pu franchir une telle distance sans capacités physiques sur-athlétiques pour une enfant de son âge et sans accompagnement logistique conséquent[4]. Mais si les auteurs persistent, poursuivons dans leur sens loufoque.

Concernant la population, le même verset affirme :

ב-יב.לז … כְּשֵׁשׁ-מֵאוֹת אֶלֶף רַגְלִי הַגְּבָרִים, לְבַד מִטָּף וְגַם-עֵרֶב רַב, עָלָה אִתָּם

« Ex12.37… environs six cent mille voyageurs, hommes faits, sans compter les enfants. Deplus, une tourbe nombreuse les avait suivi… »TO

Toutes les estimations convergent vers une population supérieure à 3 millions de personnes, tendant vers 3 millions et demi. Que ces estimations calculent la démographie depuis Abraham ou en extrapolant le nombre de femmes, d’enfants et de vieillards adjoints aux 600000 hommes. Le texte affichera 3 autres décomptes ultérieurs plus précis de la population masculine considérée majeure et apte au service militaire. Il faut aussi compter la « tourbe nombreuse », dont rien ne permet l’estimation, mais que l’on peut supposer significative pour être citée.

Indépendamment de toute logistique extravagante, la sortie soudaine d’autant d’individus pose un problème arithmétique grossier. La population égyptienne de l’époque est estimée à environ 2800000 individus.

Après l’ensemble des plaies incluant en particulier la mort des premiers nés, il eut été évident de voir la population égyptienne descendre sous le chiffre de 2000000. Evidemment, il est impossible de soustraire 3,5 millions à 2. Une population négative serait-elle une population composée d’entités ectoplasmiques : des fantômes ? En outre, la documentation et les archives royales d’époque ne mentionnent absolument rien concernant une chute démographique brutale de la population égyptienne ni une quelconque révolte de millions de ses ressortissants.

Autre problème de taille, le néant archéologique ! Alors que l’on retrouve des couples d’hommes de Neandertal ayant vécu quelques dizaines d’années, leur habitat et leurs armes et ustensiles, qui ont disparu il y a plus de 28000 ans, il est impossible de retrouver la moindre trace de plus de 3 millions et demi d’individu qui aurait vécus dans une région définie au sein d’une civilisation antique connue pendant plusieurs siècles, il y aurait seulement 3200 ans de cela. Pas la moindre cuillère, sandale ou brique. Pas le moindre cimetière ! La torah décrit un départ à la hâte. Auraient t’ils réussi à tout raser et emporter en une nuit, y compris plusieurs centaines de milliers de sépultures. Il n’y a aucune référence antique de cet évènement, ni à ce jour aucune trace archéologique de la moindre existence d’un seul hébreu en Égypte ! Pas un seul, ni même le demi-quart d’un seul. Quelques traces de sémites originaires de Canaan sont parfois relevées, bien qu’il soit impossible de les rattacher aux hébreux du texte. Qu’en est-il de plusieurs millions ? Plusieurs siècles de fouilles et de recherches archéologiques ont amené à la conclusion qu’aucun esclavage n’y exode n’avait existé ! Hormis dans la seule référence littéraire sur le sujet, la torah !

Ex12.40 – Les Hébreux en Égypte : période d’esclavage controversée – V.

ב-יב.מ וּמוֹשַׁב בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, אֲשֶׁר יָשְׁבוּ בְּמִצְרָיִם–שְׁלֹשִׁים שָׁנָה, וְאַרְבַּע מֵאוֹת שָׁנָה

« Ex12.40 Or, le séjour des israélites, depuis qu’ils s’établirent dans l’Égypte avait été de quatre cent trente ans. »TO

On nous rappelle une fois de plus que la durée de ce soi-disant esclavage aurait été de 430 ans. Désormais, après la carpe Marseillaise qui grandit chaque année un peu plus après sa mort, nous avons l’esclavage hébraïque, qui grandit à chaque chapitre.

Nous avons déjà démontré à plusieurs reprises que la durée de l’esclavage et de la présence des fantomatiques hébreux en Égypte n’aurait pas excédé 138 ans si elle avait eu lieu. Durée révélée par la chronologie du texte lui-même.

Ex12.44 – Les Hébreux en Égypte : esclavagophilie – extravagance…

Au sujet du sacrifice pascal et les individus qui sont autorisés à en consommer, on trouve :

ב-יב.מד וְכָל-עֶבֶד אִישׁ, מִקְנַת-כָּסֶף–וּמַלְתָּה אֹתוֹ, אָז יֹאכַל בּוֹ

« Ex12.44 Quant à l’esclave acheté à prix d’argent, circoncis-le, alors il pourra en manger. »TO

Ces chers hébreux ne sont pas encore « sortis », que leur dieu fixe des règles au sujet d’esclaves. Le problème logique posé ici est de taille. Après que les esclaves hébreux aient possédés bétail et demeures, ils auraient donc en plus des esclaves à leur service ? Des esclaves non libérés ni affranchis qui possèdent des esclaves qu’ils auraient pu acheter « à prix d’argent ». Le lecteur aurait pu s’attendre à ce que la libération du joug de l’esclavage induise l’interdiction de celui-ci ; c’est le contraire qui se produit.

Autre erreur de taille des auteurs : le fait de parler de monnaie alors que celle-ci fut seulement introduite en Égypte qu’au V° siècle AEC. Il s’agit du même anachronisme que pour le récit de l’achat de la grotte de Makhpela par Abraham.

Pour finir, la Loi impose en plus de circoncire cet esclave. En résumé, des esclaves non libérés et inaffranchis auraient pu acheter d’autres esclaves avec un argent qui n’existait pas à l’époque, pour le mutiler génitalement. Voilà en quoi cette simple petite phrase est un nouveau discrédit cuisant pour les auteurs.

Ex12.51 – L’Exode : sortie d’Égypte – impossibilité géographique.

ב-יב.נא וַיְהִי, בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה, יָצְאוּ כָּל-צִבְאוֹת יְהוָה, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם

 « Ex12.51 Or, ce fut ce jour-là même que l’Éternel(yehvah) fit sortir les israélites du pays d’Égypte. »TO

 

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L’Empire Égyptien au XVe siècle AEC.
(2 siècles après la prétendue sortie d’Égypte  )

L’époque choisie par les auteurs est très maladroite pour tenter de narrer la sortie d’un quelconque peuple d’Égypte. En effet, cette période correspond à l’apogée expansive géographique de la XVIII° dynastie. Les provinces du Sinaï et de Canaan étaient sous contrôle égyptien à l’époque. Atteindre le Sinaï, ne consistait en rien à sortir d’Égypte mais simplement à voyager dans ses frontières. La confusion est facilement entretenue du fait que l’imaginaire collectif entretient la croyance que l’Égypte limite sa bordure frontalière occidentale au Canal de Suez. D’ailleurs aujourd’hui encore, le Sinaï est toujours une souveraineté territoriale égyptienne.

On ne peut plus parler de « Sortie d’Égypte » sans passer pour un imbécile crédule, naïf et non instruit. Si « sortie de quelque part » il y a, hors sortie des rêves, il s’agit de la « Sortie de Goshen ». Ce dernier terme sera donc utilisé, pour la suite de notre exposé, à la place de l’abusif et illusoire « Sortie d’Égypte ».

Ex13 – Les prémices à Yehvah : extorsion et rançonnage.

Il est question ici d’octroyer toutes prémices de récolte ainsi que tout premier-né bétail et homme inclus avec une obligation de rachat. La consécration à Yehvah, ordonnée par Yehvah, au nom du massacre des premiers-nés égyptien doit, en plus, d’après le texte être expliqué aux enfants. En sus de cette pédagogie contestable, l’étau se resserre autour d’une des malsaines intentions des auteurs. Puisque prémices et premiers nés appartiennent à Yehvah et que celui-ci impose leur rachat, les parents doivent donc payer. Mais qui ? Leur dieu en main propre ? Évidemment non. Plutôt et simplement ses mandataires autoproclamés : ses prêtres. L’idée maîtresse est donc de légitimer une extorsion orchestrée par une élite théocratique dirigeante autoproclamée, qui se verra conférer le droit de rançonner sa plèbe. Réussir à ancrer l’idée d’appartenance à une entité imaginaire aux pouvoirs surnaturels tout en encaissant légitimement au passage s’avère génialement machiavélique de la part des instigateurs : afin d’induire une soumission consciente entendue, autant qu’inconsciente efficace.

Apparait dès lors, la redondance « Car Dieu(yehvah-elohim- ?) nous a fait sortir du pays d’Égypte ». Cela sera martelé jusqu’à la fin du texte comme fait justificatif des inepties imposées par la suite.

Ex13.17 – L’Exode : début du périple – anachronisme et lacune archéologique majeure.

ב-יג.יז וְלֹא-נָחָם אֱלֹהִים דֶּרֶךְ אֶרֶץ פְּלִשְׁתִּים, כִּי קָרוֹב הוּא

« Ex13.17Dieu(elohim) ne les dirigea point par le pays des philistins, lequel est rapproché… ».

Comme déjà démontré[5], l’implantation philistine ne se fera que plus d’un siècle après ledit exode. Les auteurs persistent dans leurs anachronismes.

Au-delà, le parcours présumé des millions d’hébreux est retracé avec précision et les sites prétendus de stationnement sont pour nombre, clairement et consensuellement identifiés. Ils ont été explorés et fouillés par des milliers d’archéologues pendant des décennies ; et là encore, pas la moindre petite trace de la plus volumineuse migration humaine que l’histoire aurait pu connaître.

Ex14… – L’Exode : Pharaon se ravise – come-back fatal.

A l’issue de quelques destinations supplémentaire ordonnée au peuple, Pharaon et les égyptiens se ravisent, une fois de plus et partent à la poursuite des hébreux. Le texte énonce à propos de l’ordre de bataille de Pharaon :

ב-יד.ו וַיֶּאְסֹר, אֶת-רִכְבּוֹ; וְאֶת-עַמּוֹ, לָקַח עִמּוֹ. וַיִּקַּח, שֵׁשׁ-מֵאוֹת רֶכֶב בָּחוּר, וְכֹל, רֶכֶב מִצְרָיִם; וְשָׁלִשִׁם, עַל-כֻּלּוֹ

« Ex14.6 Il fit atteler son char, emmena avec lui son peuple ; pris six cents chars d’élite et tous les chariots de l’Égypte, tous couverts de guerrier. » TO

A ce stade, la première interrogation concerne ce qui peut bien traîner les chars et les chariots puisque le cheptel égyptien est prétendu décimé plusieurs fois à cause des plaies.

Ensuite le fait que Pharaon emmène avec lui son peuple pose un problème logistique de taille : le littoral égyptien s’étendait de l’actuelle Lybie à la Turquie et la bordure méridionale allait jusqu’à l’Éthiopie. Un regroupement de militaires et de civils mobilisés aurait non seulement pris plusieurs semaines mais aussi aurait dépouillé le pays de ses ressources vives, défensives et ouvrières. Nous avions déjà compris que les auteurs n’avaient aucune conscience géostratégique crédible et réaliste, tellement immergés dans leurs fantasmes. Seront donc sensés se confronter 2000000 égyptiens face à 3000000 hébreux en un assaut sur un mouchoir de poche. La plus grande et bataille épique que l’humanité n’ait jamais connue n’a malheureusement jamais été relatée historiquement. C’est tout naturel, lorsque l’on précise que l’histoire se contente de relater des faits réels. La torah, comme l’Iliade et l’Odyssée et la disparition de l’Atlantide sont des fables. Certains illuminés finissent toutefois par tenter de faire entrer dans l’histoire des lieux, cités, peuples et évènement imaginaires.

Une autre blague me vient ici à l’esprit :

Le papa du petit Moyshelleh, envoie son fils au talmud torah, le ‘cathéchisme israélite’. Le garçon revient et son père lui demande :
« Alors ! Qu’as-tu étudié aujourd’hui ?
– La sortie d’Égypte.
– Raconte-moi tout !
– Tu es sûr ?
– Oui oui !
– Dis-moi tout sur la sortie d’Égypte…
– Bon… alors voilà ! Nous étions retranchés et acculés par l’armée égyptienne, au bord de la mer rouge après notre évasion du camp de concentration de Goshen. Après que 10 bombes nucléaires aient balayé l’Égypte, les avions et les hélicoptères de Tsahal sont arrivés pour bombarder les égyptiens, le temps que les transporteurs amphibies chargent les réfugiés et les fasse traverser la mer, en détruisant toute l’aviation et l’armée égyptienne pour nous ramener chez nous.
– QUOI !!!? Mais ça n’est pas du tout comme ça que ça s’est passé !
– Je sais, mais si je te dis ce que le rabbin a essayé de me faire croire à propos de comment ça se serait passé , tu ne me croiras jamais !»

S’en suivra l’épisode mythique des hébreux acculés à la mer face à toute l’Égypte armée et prête à en découdre. Protégé par les nuées divines, le peuple traversera à pied sec après l’ouverture de la mer rouge. Les égyptiens finiront par se lancer à la poursuite des hébreux dans le corridor marin en dépit de la désorganisation causée aux troupes par les nuées divines.

Enfin, survient :

ב-יד.כח וַיָּשֻׁבוּ הַמַּיִם, וַיְכַסּוּ אֶת-הָרֶכֶב וְאֶת-הַפָּרָשִׁים, לְכֹל חֵיל פַּרְעֹה, הַבָּאִים אַחֲרֵיהֶם בַּיָּם: לֹא-נִשְׁאַר בָּהֶם, עַד-אֶחָד

« Ex14.28 Les eaux en refluant, submergèrent, chariots, cavalerie, toute l’armée de Pharaon qui était entré à leur suite dans la mer ; pas un d’entre eux n’échappa. » TO

Revenons sur la précision des auteurs d’avoir envoyé en poursuite tout le peuple égyptien, pour ne considérer qu’il ne s’agisse que de « toute l’armée de Pharaon ». Nous ne disposons d’aucune trace historique de la disparition d’un pharaon dans une campagne maritime. En outre, la disparition brutale de l’ensemble des forces armées égyptienne aurait été une aubaine pour Hittites, Assyriens et j’en passe. L’invasion immédiate de l’Égypte aurait sonné le glas de cette prestigieuse civilisation.  Il n’en sera rien, et la XVIII° dynastie égyptienne sensée avoir été balayée par les miracles de Yehvah, restera une des plus pérenne. Elle donnera lieu à une continuité démographique, politique, militaire, culturelle telle, qui permettra à Ramsès II, fraîchement couronné, d’aller affronter les Hittites, à Qadesh, au nord de l’actuel Liban, près de 40 ans après les évènements prétendus de l’Exode. Les noms, effectifs, organisation, dirigeants des unités égyptiennes et hittites sont connus avec précision. Comment une population et son armée, annoncés comme décimées peu avant, a-t-elle réussit à maintenir et agrandir sa domination régionale les décennies suivantes ? Tout simplement parce qu’elle n’a jamais été décimée sauf de manière imaginaire par des auteurs maladroits et très mal documentés.

Ex15 – « Promenons-nous dans les dunes… » : quand exode devient errance.

Si, il est su, depuis fort longtemps, qu’aucun des évènements prétendus par le texte ne se sont produits, continuons à suivre jusqu’au bout. Ceci afin de comprendre dans son ensemble, la logique des auteurs, si de logique il est permis de parler, devant un tel fatras littéraire, informationnel et pseudo-historique falsifié et plagié.

Les israélites, heureux du massacre entonneront un chant de louange, puis continueront leur périple tout en se plaignant et geignant afin d’obtenir, eau, cailles et manne miraculeuses. De mécontentements en miracles, la pathétique, ou pitoyable devrais-je dire, avancée, se poursuit.

Ex17.8 – Amalec : l’ennemi héréditaire.

Le texte raconte l’offensive d’un certain ‘amalek et de son peuple, qui sera vaincu par Josué à la fin de la bataille.

ב-יז.ח וַיֹּאמֶר, כִּי-יָד עַל-כֵּס יָהּ, מִלְחָמָה לַיהוָה, בַּעֲמָלֵק–מִדֹּר, דֹּר

« Ex17.8 Et il dit : Puisque sa main s’attaque au trône de l’Éternel(yah), guerre à Amalec de par l’Éternel(yehvah), de siècle en siècle. »TO

Notons que, « l’Éternel » est tantôt la traduction de yah ou de yehvah dans ce passage.

Un verset similaire sera cité plus tard : « Dt25.17 Souviens-toi de ce que t’a fait Amalec, lors de votre voyage, au sortir de l’Égypte ; 25.18 comme il t’a surpris chemin faisant, et s’est jeté sur tous tes traînards par derrière. Tu étais alors fatigué, à bout de forces, et lui ne craignait pas Dieu(elohim). 25.19 Aussi, lorsque l’Éternel(yehvah), ton Dieu
(eloheikha) , t’aura débarrassé de tous tes ennemis d’alentour, dans le pays qu’il te donne en héritage pour le posséder, tu effaceras la mémoire d’Amalec de dessous le ciel : ne l’oublie point. »TO

Ce dieu ordonne donc à son peuple une guerre perpétuelle et éternelle contre l’ennemi « Amalec » et ses ressortissants. Il suffit donc encore aujourd’hui pour quelques croyants fanatiques d’identifier une population comme descendante d’Amalec, dans le but d’engager contre elle des actions militaires, légitimées par l’ordre yehvahique. Il est, là encore pratique, de désigner un ennemi éternel, dans le but de pouvoir mener des campagnes militaires qui n’auraient pas à être justifiée, contesté ni expliquée. Les radicaux colportent le spectre de l’ennemi héréditaire qu’aux jours présents.

Les milieux autorisés identifient les populations arabes comme Amalécites. Puisque ces gens croient que leur dieu a ordonné l’éradication des Amalécites à travers l’histoire, et s’ils daignent considérer que les descendant d’Amalécites sont les actuels arabes, que peut être l’issue d’un effort de paix judéo-arabe ? Il suffirait au camp adverse d’avoir un point de vue réciproque pour expliquer la situation géopolitique et les tensions ethniques constantes et insolubles du Moyen-Orient.

Ex18 – Moïse : leçons de leadership par Jethro le madianite.

Les retrouvailles entre Moïse, ses deux fils et son beau-père, Jethro sont racontées. Puis Jethro conseille à Moïse d’organiser une hiérarchie judiciaire afin de l’aider dans la tâche de gestion du peuple. Moïse met donc en place une nomenklatura dirigeante, dont la structure hiérarchique est conseillée par son beau-père. Ni Moïse, ni son dieu, n’y auraient pensé plus tôt ? Et tous, finalement, acceptent la méthodologie directive d’un étranger : Jethro étant madianite et non hébreu.

Ex19 – L’Exode : réception de la Loi – petite mise en condition.

ב-יט.א בַּחֹדֶשׁ, הַשְּׁלִישִׁי, לְצֵאת בְּנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם–בַּיּוֹם הַזֶּה, בָּאוּ מִדְבַּר סִינָי. / ב-יט.ב וַיִּחַן-שָׁם יִשְׂרָאֵל, נֶגֶד הָהָר

« Ex19.1 Le troisième mois depuis le départ d’Égypte des israélites, le premier jour du mois, ils arrivèrent au désert du Sinaï. »TO / « Ex19.2 Israël campa face à la montagne. »TO.

Alors que l’intention initiale fantaisiste[6] était de se rendre à « Ex3.18 …trois jours de marche pour aller sacrifier au Seigneur(yehvah)… »TO, le périple, plus réaliste cette fois, semble avoir duré 2 mois et demi. Nous sommes donc le 1er Sivan du calendrier hébraïque. Cette date devrait donc être le jour de fête anniversaire du don de la torah, nommé shavuot.

C’est là que surviennent deux versets aux terribles conséquences :

ב-יט.ה וְעַתָּה, אִם-שָׁמוֹעַ תִּשְׁמְעוּ בְּקֹלִי, וּשְׁמַרְתֶּם, אֶת-בְּרִיתִי–וִהְיִיתֶם לִי סְגֻלָּה מִכָּל-הָעַמִּים, כִּי-לִי כָּל-הָאָרֶץ. יט.ו וְאַתֶּם תִּהְיוּ-לִי מַמְלֶכֶת כֹּהֲנִים, וְגוֹי קָדוֹשׁ

« Ex19.5 Désormais, si vous êtes dociles à ma voix, si vous gardez mon alliance, vous serez mon trésor entre tous les peuples ! Car toute la terre est à moi, 19.6 mais vous, vous serez pour moi une dynastie de pontifes et une nation sainte. »TO

« Ex19.5 Si à présent vous m’obéissez et si vous gardez mon alliance, vous serez mon trésor unique parmi tous les peuples, bien que le monde entier m’appartienne. 19.6 Vous serez, pour moi, un royaume de prêtres et un peuple saint. »TS

« Ex19.5 Si maintenant en écoutant vous écoutez ma voix, vous gardez mon alliance, vous serez pour moi une précieuseté parmi tous les peuples, car à moi est toute la terre. 19.6 Et vous, vous serez pour moi une royauté de prêtres et une nation sainte. »VR

Précieuseté… royauté… prêtrise… sainteté… parmi tous les peuples… exclusive à Yehvah…

Voici donc apparaître les précieux saints prêtres royaux uniques pour Yehvah :
le peuple élu !

On imagine clairement Yehvah susurrer depuis sa grotte, sous une forme lui allant parfaitement, (pour ceux qui se la figureront immédiatement d’après la réplique) : « N’est-ssce-pas, mon présss-cieux ? »

C’est une des clefs du succès du récit. Quoi de plus flatteur que d’être désigné comme le plus beau des peuples par et pour quelque chose qui réussira à se faire passer pour dieu tout-puissant et unique ? Si d’un côté la nature humaine sait très bien s’enticher de supériorité, de condescendance et d’auto-gratification, induit par l’égo, elle sait aussi lorsqu’elle est exclue et dénigrée de ce piédestal, générer jalousie, rancœur et haine à l’égard du supérieur auto-affirmé.

Ce concept de peuple élu et la volonté de conservation de son statut par séparation, distinction, isolement et rejet de l’autre, est sociologiquement le rouage fondamental de tout antisémitisme au fil de l’histoire.  Mais ce qui aggrave plus que tout aux yeux des exclus, la haine des prétendant à l’élection, c’est que dans leur même texte de référence qui leur autoconfère cette appartenance divine et cette supériorité, il se décrivent eux même comme assassins, sanguinaires, fourbes, lâches, proxénètes, incestueux, cupides… C’est bien un comble pour celui qui n’appartient pas à ce peuple, que pense t’il naturellement ? « Comment ce peuple de crapules, ose t’il s’éloigner de moi, se séparer de moi, me dénigrer tout en se considérant supérieur et unique ? » A qui faut-il faire le reproche ? A l’insulté ou à l’insultant ? Le paroxysme de l’antisémitisme est alors tapi au sein des cultures et des civilisations qui ont été authentiquement supérieures au niveau philosophique, culturel, scientifique, politique…

Donnons l’exemple d’une famille notable appartenant à une culture évoluée qui recueille un petit exilé. Ils l’élèvent, le font grandir, lui font faire des études, en somme lui font bénéficier de leur statut et de leurs moyens, pour le faire réussir. Après tous leurs efforts et leurs mérites, ils entendent au final : « Je ne mange pas comme vous, je ne suis pas vos croyances, je ne me marrie pas avec un d’entre vous, car je suis différent et supérieur. » Que peuvent-ils ressentir à part déception, dégoût, sentiment de trahison ? Est t’il surprenant, voire même condamnable que des membres de la fratrie considèrent un tel manque de reconnaissance et un tel dédain comme le fait d’un parasite traitre et ingrat, et finissent par concevoir une animosité telle que devant l’entêtement provocateur et non redevable de ce pathétique déliquescent moral, à s’en prendre à lui ? Enfin, qu’en sera-t-il alors que la supercherie révélé sur, ce que notre ingrat parasite présente comme la justification de son statut, un texte prétendu divin et sacré qu’il n’est qu’une compilation malsaine d’inepties ? Le grief sera démultiplié contre le menteur prétentieux ingrat condescendant, s’excluant et rejetant.

Il découlera de ce terrible Ex19.5 de très nombreux encouragements à la ségrégation non juive et à la condescendance.

Les trois petits… sujets qui fâchent (les juifs)

Je n’entrerai pas dans les 3 grandes spirales de révélations illustrant ce propos, telles que :

  • Le talmud et sa vision du non-juif.
  • L’expulsion des juifs de par le monde et leurs causes avérées.
  • La pratique de l’esclavage par les juifs.

Ce, pour deux raisons.

  1. Primo, ces sujets sont parfaitement documentés par ailleurs.
  2. Secundo, aussi illustratifs soient-ils, ils débordent du cadre de mon exposé.

Cependant, je me permettrai toutefois quelques remarques de mon cru, qui n’engagent que moi.

Du talmud. 

Je considère pour ma part que ces textes n’étant toutefois pas des plus chaleureux à l’encontre de non-juifs et ainsi parfaitement contestables ont été victimes de détournement et de propagande très abusive, il faut le concéder. Il ne faut pas s’attendre d’une compilation de discussions et commentaires de la Torah par des juifs, qui leur spécifie être un peuple saint et précieux parmi les nations, qu’elle les dénigre au détriment des non juifs. C’est certes intellectuellement et moralement déplorable, mais tristement humainement logique. Toutefois, cela ne le sera pas moins que pour d’autres ailleurs, avec leurs « infidèles », où des japonais ont leurs « Gaijins » et des corses leurs « Pinsouilles ».

Des expulsions.

Parmi les dizaines d’occurrences d’expulsions de juifs par une nation souveraine, de l’antiquité au XXIe siècle, qui sont toutes et toujours justifiées, je n’en citerai que 3.

1938, Allemagne.

La plus célèbre, la plus massive et celle qui s’est le plus mal terminé pour tout le monde. Il s’agit de la seule expulsion qui ne répond à aucun critère historique usuel de l’expulsion de juifs. Les critères usuels caractérisent les juifs comme tout ou partie de : parasites sociaux, viles amoraux ou hérétiques notoires. Ce sont là les motifs qui ont toujours enjoint des sociétés développées à écarter les juifs.  Toutefois, la version officielle stipule que le chef d’état de l’époque décida arbitrairement de chasser les juifs par jalousie alors que pour la première fois de l’histoire, ils n’avaient rien à se reprocher. Cette version pour ce qu’elle vaut ne saurait être contestée et d’autres versions ne sont pas disponibles car interdites par la loi.

1862, Etats-Unis.

La plus étonnante car édictée par le pays étant le plus amical, à tous les niveaux, à l’encontre des juifs. Le pays semble un allié indéfectible du foyer national juif qu’est Israël, depuis son auto-proclamation, incluant une population juive équivalente et une influence lobbyiste juive significative. Pour précision, cette éviction est le fait de pas moins que Ulysse S. Grant, qui aura été Commandant en Chef de l’Armée de Terre puis, le 18e président des Etats-Unis d’Amérique.

Alors Général de l’Armée Nordiste, luttant pour les libertés et les droits de l’humain en visant l’abolition généralisé de l’esclavage : il émit l’Ordre général n° 11, le 17 décembre 1862 visant à expulser tous les juifs de sa zone de contrôle de la région du Kentucky, Mississippi, Tennessee.

«  Les Juifs en tant que catégorie violant toutes les règles de commerce établies par le Département du Trésor et aussi les ordres des départements, sont par la présente expulsés du ‘Département du Tennessee’, un territoire administratif de l’Armée d’occupation de l’Union, composé du Kentucky, du Tennessee et du Mississippi, dans les vingt-quatre heures à compter de la réception de cet ordre. Les commandants de poste veilleront à ce que toute cette catégorie de gens reçoive des laissez-passer et soient enjoints à quitter le territoire, et tous ceux qui retourneront après une telle notification, seront arrêtés et tenus en confinement jusqu’à ce qu’une occasion se présente de les renvoyer comme prisonniers, sauf s’ils ont une autorisation du quartier général. Aucune autorisation ne sera fournie à ces gens pour visiter le quartier général dans le but de déposer une demande personnelle de permis de négoce. »

Auparavant, le 10 avril 1862, il ordonnera « à tous les contrôleurs sur la route, que les Juifs ne sont pas autorisés à voyager vers le sud par la route.»

Le 8 décembre 1862, un aide de Grant, le colonel John V. DuBois, ordonne à « tous les spéculateurs sur le coton, Juifs et tous les vagabonds sans moyens honnêtes de subsistance », de quitter le secteur.En outre, le 9 novembre 1862, il ordonna déjà au Général Hurlbut à Jackson dans le Tennessee, de : « Refuser toutes les autorisations à se rendre dans le sud de Jackson pour l’instant. Les Israélites, tout particulièrement, doivent être tenus à l’écart. ». Puis, le 10 novembre 1862, au Général Webster, encore à Jackson : « Donner des ordres à tous les contrôleurs sur la route afin qu’aucun Israélite ne soit autorisé à se rendre vers le sud par train, à partir de n’importe où. Ils doivent aller au nord et doivent être encouragés à le faire, mais ce sont des nuisances si intolérables que le département doit en être purgé. » Le 8 décembre 1862, un aide de Grant, le colonel John V. DuBois, ordonne à « tous les spéculateurs sur le coton, Juifs et tous les vagabonds sans moyens honnêtes de subsistance », de quitter le secteur.

2005, Gaza.

La plus récente, paradoxale et historiquement unique en son genre elle aussi. Le 17 août 2005, les occupants juifs de la bande de Gaza sont exfiltrés manu militari, par leur propre armée dite de défense, vers des territoires occupés plus intérieurs vers le nord. C’est la première fois que des juifs expulsent des juifs, avec violence de surcroît.

C’est à se demander si …(202x ? : Cisjordanie ? ; 203x ? : Israël ? ; 21xx : planète Terre ; 22xx : système solaire ; 25xx : galaxie ; 3xxx : univers connu…)

De l’esclavage.

L’esclavage, sa régulation et sa gestion sont parfaitement définis et est une pierre angulaire de la torah en tant que code de lois. Par définition, tout juif qui se revendique de la torah se définissant ainsi comme yahwiste, est esclavagiste. Dès lors que l’esclavage est légal de son point de vue, on ne peut toutefois pas condamner un groupe ethnique et cultuel plus qu’un autre. Attention à ne pas le dédouaner non plus. Il faut condamner toutes les parties prenantes de la même manière. A ce propos : que chacun balaye devant sa porte. En conclusion : la seule chose qui empêche des yahwistes d’être encore esclavagistes, homophobes ou pédophiles (sauf pour certains Cons de Bandits dont je tairai le nom), de nos jours : sont les lois modernes. Le progrès a aussi du bon. Malgré tout mutilations sexuelles et les abattages rituels persistent chez les juifs.

La rage des juifs yahwistes à l’encontre des non-juifs au nom de leur foi ne peut que générer un contrecoup. Justifié, cela reste à démontrer, mais explicable, c’est évident ! L’antisémitisme n’a rien de surnaturel. Il est humain, psychologique, sociologique, philosophique… réactionnel dans le sens le plus humain du terme… Il est généré par ceux-même qui en font, justement ou non, l

Ex19.6-25 – Réception de la loi : autres préparatifs.

S’en suivent donc une série d’injonctions préparatoires à la réception de la parole de Yehvah et de ses commandements.

Ex20 – Les dix commandements.

Les dix commandements : עֲשֶׂרֶת הַדְּבָרִים, aseret hadevarim, « les dix paroles » (Ex34.28).

Nous voici au passage qui représente les dix lois centrales de la torah. A ce propos, il est très amusant de constater que la majorité des juifs, eux même, ne les connaissent pas, ni dans l’ordre, ni dans le désordre. D’ailleurs, le monde entier, juifs y compris, pensent à tort que le premier et donc le plus important des commandements n’est autre que le mal traduit « Tu ne tueras pas. » Replaçons les choses dans l’ordre chronologique et hiérarchique du contexte littéraire original.

I

ב-כ.ב אָנֹכִי יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם מִבֵּית עֲבָדִים

« Ex20.2 Je suis l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage. »TO

« Ex20.2 Je suis l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’un lieu d’esclavage. »TS

Force est de constater que Yehvah ordonne en premier lieu qu’il soit considéré comme dieu… est-ce tant nécessaire que logique ? Ensuite de rappeler que Yehvah est dieu parce qu’il a libéré le peuple face auquel il s’autoproclame dieu. Deplus, la libération concerne, l’Égypte, alors que selon le texte, c’est lui-même qui l’a envoyé en esclavage à cet endroit tout en manipulant les égyptiens et leur pharaon dans un but martyriste. En d’autres termes, le premier pilier du décalogue signifie tout simplement : « C’est moi le chef parce que je t’ai sorti de la prison ou je t’ai moi-même enfermé. » On pourrait attendre quelque chose de moins dictatorial et de plus éloquent de la part d’un prétendu « dieu suprême » qui énonce sa future constitution.

II

ב-כ.ג לֹא-יִהְיֶה לְךָ אֱלֹהִים אֲחֵרִים, עַל-פָּנָי

« Ex20.3 Tu n’auras point d’autre dieu que moi. »TO

« Ex20.3 N’aie aucun autre dieu devant moi. »TS

« Ex20.3 Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. »VR

Cette seconde affirmation prête ici à sourire du fait qu’elle rappelle une blague infantile sur le rôle du chef : « Règle numéro 1 : le chef a toujours raison. Règle numéro 2 : si le chef devait avoir tort, la règle numéro 1 entrerait immédiatement en application. »

Mais plus encore, le « dieu unique » admet maladroitement qu’en fait, il n’est pas unique, puisque précisant qu’il y a d’autres dieux. Cette multiplicité de divinités a déjà été affirmée dans la Genèse. Quoiqu’il en soit, cette close est un interdit brutal de toute concurrence, soit un contrat d’exclusivité tyrannique.

La section des commandements suit ici l’avis majoritaire institué dans le judaïsme, cependant, certains avis lient les deux premiers commandements évoqués ici et sépare ce qui suit en un commandement distinct. Conservons l’ordre établi jusqu’à la fin de l’analyse qui révèlera quelques surprises.

ב-כ.ד לֹא-תַעֲשֶׂה לְךָ פֶסֶל, וְכָל-תְּמוּנָה, אֲשֶׁר בַּשָּׁמַיִם מִמַּעַל, וַאֲשֶׁר בָּאָרֶץ מִתָּחַת–וַאֲשֶׁר בַּמַּיִם, מִתַּחַת לָאָרֶץ. כ.ד לֹא-תִשְׁתַּחֲוֶה לָהֶם, וְלֹא תָעָבְדֵם: כִּי אָנֹכִי יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, אֵל קַנָּא–פֹּקֵד עֲו‍ֹן אָבֹת עַל-בָּנִים עַל-שִׁלֵּשִׁים וְעַל-רִבֵּעִים, לְשֹׂנְאָי.כ.ו וְעֹשֶׂה חֶסֶד, לַאֲלָפִים–לְאֹהֲבַי, וּלְשֹׁמְרֵי מִצְו‍ֹתָי

« Ex20.4 Tu ne te feras point d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. 20.5 Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point ; car moi, l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), je suis un Dieu(el) jaloux[1], qui poursuis le crime des pères sur les enfants[2] jusqu’à la troisième et à la quatrième générations, pour ceux qui m’offensent; 20.6 et qui étends ma bienveillance à la millième, pour ceux qui m’aiment et gardent mes commandements.»TO

Reprise : Ex34.6

Cette traduction nous fait donc comprendre quelques points clairs et précis. Il ne doit pas y avoir d’idoles. Il est interdit de représenter volatiles, nuages, astres, faune et flore terrestre et troglodyte. Ce « dieu » est jaloux, trait de caractère particulièrement congruent pour une divinité. Il poursuit les enfants à cause de la faute des parents sur trois ou quatre générations. Il est bienveillant pour ceux qui l’aiment sur mille générations.

Toutefois la traduction secondaire semble édulcorée et loin des habitudes traductionnelles plutôt intègres qu’on lui conférait jusqu’alors.

« Ex20.4 Ne représente pas ces dieux(?) par une statue gravée ou une image de tout ce qui se trouve en haut dans le ciel, en bas sur la terre, ou dans l’eau au-dessous de la terre. 20.5 Ne te prosterne point devant ces dieux et ne les adore pas. Je suis l’Éternel(yehvah) ton Dieu(eloheikha), je suis un Dieu(el) qui exige une adoration exclusive[1]. En ce qui concerne mes ennemis(?), je garde à l’esprit la faute des pères pour leurs descendants[2], jusqu’à la troisième et la quatrième génération. 20.6 Mais pour ceux qui m’aiment et qui garde mes commandements, je montre de l’amour pendant des milliers de générations. »TS  

(?) : Rien dans le texte en hébreu n’affiche un quelconque « ces dieux » ni « mes ennemis ».

[1] et[2] : אֵל קַנָּא – el kanah, « dieu jaloux »TO et בָּנִים – banim, « enfants »TO, « fils »VR disparaissent pour laisser la place à « dieu qui exige une adoration exclusive »TS et « descendants d’ennemis »TS. Aurait-on quelque chose à se reprocher ? ` Ex34.14

Voyons une traduction brute approchée : « Ex20.4-6 Tu ne feras pas pour toi statue et image de ce qui est dans les cieux au-dessus, et ce qui est dans la terre en dessous et ce qui est dans l’eau en dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant eux et tu ne les serviras pas car moi suis Yehvah ton dieu, dieu jaloux recensant le crime des pères sur les fils, sur les troisièmes, sur les quatrièmes pour mes haïssants. Et faisant bonté pour les milliers pour les aimants et les gardiens de mes commandements. »VR

Si cette traduction est grossière, elle révèle pourtant mieux, qu’il semble déconseillé de reproduire ce qui se trouverai au-delà des cieux, soit probablement des anges ou des dieux avec, par-dessous la terre, soit des diablotins ou des monstres. Il semble plus logique d’évoquer de fantaisistes créatures surnaturelles, à ne pas servir. Mais alors, donner cette traduction correcte évoque directement leur existence, ce qui semble tenté d’être évité par les traducteurs de tous bords. Concernant la vindicte divine transgénérationnelle, nous la laisserons pour ce qu’elle est.

Il sera confirmé qu’il s’agit bel et bien ne pas représenter le surnaturel un peu plus loin :

ב-כ.כ לֹא תַעֲשׂוּן, אִתִּי: אֱלֹהֵי כֶסֶף וֵאלֹהֵי זָהָב, לֹא תַעֲשׂוּ לָכֶם

« Ex20.20 Ne m’associez aucune divinité ; dieux d’argent, dieux d’or, n’en faites point pour votre usage. »TO

« Ex20.20 Ne faites une représentation de rien de ce qui est avec moi. Ne faites point pour vous de dieux d’argent ou d’or. »TS

Reprise : Lv19.4

Si la traduction officielle tente de masquer le לֹא תַעֲשׂוּן אִתִּי – lo taasun iti, « ne faites rien de ce qui est avec moi », d’autres admettent et traduisent un peu mieux l’avération d’un entitaire métaphysique péridivin.

III

ב-כ.ז לֹא תִשָּׂא אֶת-שֵׁם-יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, לַשָּׁוְא: כִּי לֹא יְנַקֶּה יְהוָה, אֵת אֲשֶׁר-יִשָּׂא אֶת-שְׁמוֹ לַשָּׁוְא

« Ex20.7 Tu n’invoqueras point le nom de l’Éternel(yehvah)   ton Dieu(eloheikha) à l’appui du mensonge ; car l’Éternel(yehvah)  ne laisse pas impuni celui qui invoque son nom pour le mensonge. »TO

« Ex20.7 N’invoque point le nom de l’éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) en vain. Dieu(yehvah) ne laissera pas impuni celui qui invoqueras son nom en vain. »TS

Voici un nouveau désaccord traductionnel entre « pour le mensonge » et « en vain ». Une autre traduction possible et entendue de לַשָּׁוְא – lashave, est encore : « faussement ». Ce « faussement » induit un sens d’erreur. La consigne pourrait donc être, non pas de ne pas prononcer de faux-serments ou de prononcer inutilement et futilement le nom divin mais de ne pas commettre d’erreur dans sa prononciation. Du fait de l’actuelle méconnaissance du supra-nom sacré yehvahique correct, il est substitué par d’autres patronymes aussi divers que divergents. De facto, cet usage incorrect et déviant induirait donc une violation directe et constante de ce troisième commandement. En clair, nommer Yehvah par « l’éternel », « Adonaï », « Jehovah », « Hachem »… et j’en passe, serait une transgression ! Plutôt cocasse ! A méditer…

Il faut toutefois apporter une traduction plus en accord avec ce que peut mieux être le sens initial du verset.

« Ex20.7 N’évoque pas le nom de Yehvah ton dieu incorrectement, car ne disculpera pas Yehvah celui qui évoque son nom faussement. »VR

IV

ב-כ.ח זָכוֹר אֶת-יוֹם הַשַּׁבָּת, לְקַדְּשׁוֹ. כ.ט שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲבֹד, וְעָשִׂיתָ כָּל-מְלַאכְתֶּךָ. וְיוֹם, הַשְּׁבִיעִי–שַׁבָּת, לַיהוָה אֱלֹהֶיךָ: לֹא-תַעֲשֶׂה כָל-מְלָאכָה אַתָּה וּבִנְךָ וּבִתֶּךָ, עַבְדְּךָ וַאֲמָתְךָ וּבְהֶמְתֶּךָ, וְגֵרְךָ, אֲשֶׁר בִּשְׁעָרֶיךָ. כ.י כִּי שֵׁשֶׁת-יָמִים עָשָׂה יְהוָה אֶת-הַשָּׁמַיִם וְאֶת-הָאָרֶץ, אֶת-הַיָּם וְאֶת-כָּל-אֲשֶׁר-בָּם, וַיָּנַח, בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי; עַל-כֵּן, בֵּרַךְ יְהוָה אֶת-יוֹם הַשַּׁבָּת–וַיְקַדְּשֵׁהוּ

« Ex20.8 Pense au jour du sabbat pour le sanctifier. 20.9 Durant six jours tu travailleras et t’occuperas de toutes tes affaires, mais le septième jour est la trêve de l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) : tu n’y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes murs. 20.10  Car en six jours l’Éternel(yehvah) a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour ; c’est pourquoi l’éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. » TO

Le jour de repos hebdomadaire est placé en tête des commandements. Comme quoi, il sera plus important pour ce peuple de ne rien faire que de ne pas tuer.Il est à noter, que le statut des esclaves, est aussi précisé ici.

V

ב-כ.יא כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ–לְמַעַן, יַאֲרִכוּן יָמֶיךָ, עַל הָאֲדָמָה, אֲשֶׁר-יְהוָה אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ

« Ex20.11 Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton Dieu(yehvah-eloheikha) t’accordera. »TO


Reprise : Lv19.3 ; Lv20.9

Le terme כַּבֵּד – kaved, doit plutôt être rapporté au respect dû par obéissance imposée et non au fait de respecter par admiration ni à la volonté de faire honneur ou de rendre des honneurs. Le mot et le concept « Honneur » au sens de « sentiment d’une dignité morale, estimée plus haut que tous les biens, et qui nous porte à des actions loyales, nobles et courageuses », et, tel qui l’a été conçu par exemple à travers l’esprit médiéval occidental ou nippon, n’existe pas en hébreu. Encore une fois, aucun mot en hébreu ne signifie et ne reflète « Honneur ». Qui dit, mot absent, dit « concept absent ». Rien d’étonnant à cela, au regard de ce qu’est le référentiel moral, sordide et abjecte de la culture hébraïque : la torah.

Quoiqu’il en soit, si la durée d’existence sur ladite terre promise par Yehvah, dépend du respect aux parents, aux vues de l’histoire, il va falloir considérer que ceux qui sont censés avoir reçu ce commandement, l’ont très mal respecté et ont certainement été très irrévérents avec leurs parents pour avoir mérité une diaspora pluriséculaire.

VI

ב-כ.יב לֹא תִרְצָח

« Ex20.12 …Ne commets point d’homicide… »TO

Voici, certainement le plus célèbre des commandements, qui n’arrive qu’en sixième position. Sa traduction erronée pour ne pas changer a donné lieu à des multitudes de controverses. Trop souvent traduit par « tu ne tueras point », il aura amené nombre à s’opposer à la guerre, à la peine de mort, voire à l’abattage d’animaux. Si ces dernières intentions peuvent être louables selon certains points de vue, elles ne correspondent pas au sens du verset. Tuer se dit להרוג – laharog ; לרצוח – lirstoa’h, verbe utilisé dans le verset, signifie « assassiner », soit la volonté préméditée de mettre fin à une vie, lié au passage à l’acte suivant ce principe. Quoiqu’il en soit, cette injonction sera rapidement et de facto caduque, vus les massacres, gratuits ou ordonnés par Yehvah, qui suivront. En effet, il n’a pas été employé le verbe להמית – lehamit, qui signifie « éxécuter/mettre à mort ». Puisque l’exécution et la mise à mort, semble pouvoir se distinguer de la tuerie ou de l’assassinat et qu’elle n’a donc pas été expressément nommée et interdite, elle restera non seulement permise, mais encouragée et ordonnée.

VII

ב-כ.יב …לֹא תִנְאָף

« Ex20.12 …Ne commets point d’adultère… »TO

Reprise : Lv20.10 ; Lv19.20

Un des trois commandements les plus célèbres. Notons que la torah, dans sa multitude de commandements et de processes millimétriques imposés ne fixe pas les règles du mariage. Une énorme partie du texte est consacré à la description empreinte de force de détails tatillons et précis du tabernacle, des objets de prêtrise, ou des divers sacrifices animaux. En revanche, rituels et cadres de ce qui semble devoir régler un engagement significatif dans la vie des individus, c’est à dire le mariage, sont étonnamment inexistants. Dernier point, la torah ni les textes complémentaires des prophètes ou des hagiographes n’interdisent pas la polygamie, elle aurait même tendance à l’encourager. La monogamie a été imposée par décret rabbinique orchestré, en Europe, par un certain Rabbin Guershom vers la fin du Xe siècle EC, dans le but inavoué de copier les rites matrimoniaux chrétiens et dans une optique d’intégration aux sociétés occidentales. Pour clore le sujet de la polygamie, on notera que dans la légende d’un certain roi Salomon, on lui conférait 700 épouses et 300 concubines. Il s’agit là d’une mégagamie, voire mégalogamie, toutes deux mégalomaniaques, où les limites de l’adultère semblent difficilement définissables. Si on se réfère à la légende antérieure d’un autre roi nommé David, on notera que celui-ci à commis l’adultère avec une certaine Bethsabée.

VIII

ב-כ.יב …לֹא תִגְנֹב

« Ex20.12 …Ne commets point de larcin… »TO

Reprise : Lv19.11

Voici le dernier des trois plus célèbres commandements qui enjoint à ne pas voler.

IX

ב-כ.יב …לֹא-תַעֲנֶה בְרֵעֲךָ עֵד שָׁקֶר

« Ex20.12 Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage. »TO

Le mensonge de manière directe ne sera évoqué que plus tard.

X

ב-כ.יג לֹא תַחְמֹד, בֵּית רֵעֶךָ; לֹא-תַחְמֹד אֵשֶׁת רֵעֶךָ, וְעַבְדּוֹ וַאֲמָתוֹ וְשׁוֹרוֹ וַחֲמֹרוֹ, וְכֹל, אֲשֶׁר לְרֵעֶךָ

« Ex20.13 Ne convoite pas la maison de ton prochain ; Ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain. »TO

Pour rouvrir le dossier de David, on notera que s’il a commis le péché d’adultère, il n’aura pas échappé non plus à celui de la convoitise. Plus largement, peut-on considérer qu’envoyer son lieutenant se faire massacrer, n’est-il pas proche de l’assassinat ?

Au total, ce David a enfreint les commandements 6, 7 et 10 : assassinat, adultère, convoitise. N’aurait-on pas  pu trouver un modèle de leadership moins criminel, relevant ainsi le niveau de ses précurseurs patriarches et chefs de rang déjà suffisamment avilis ?

Pour reprendre le fil général de ce passage, nous sommes en droit de nous interroger sur ce qui, et qui, a procédé à la partition du décalogue. Même si on trouve en 34.28 que Yehvah a bien « gravé », ce qu’il appelle « les dix commandements » – עֲשֶׂרֶת הַדְּבָרִים – aseret hadevarim, en observant de manière objective on trouve ici 16 injonctions dont 3 positives et 13 négatives :

  • Positives / Faire : reconnaitre dieu unique, penser au sabbat, honorer ses parents.
  • Négatives / Ne pas faire : d’autres dieux, de représentations, se prosterner devant elles, les servir, dire en vain le nom, travailler le sabbat, assassiner, d’adultère, voler, de faux témoignages, convoiter la maison de son prochain, convoiter sa femme, son personnel et son cheptel.

Mais, un autre point des plus déconcertant, est que ce passage est cité deux fois : Exode 20.2-13 et Deutéronome 5.6-17.

La version de l’exode est introduite par :

ב-כ.א וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֵת כָּל-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה לֵאמֹר

« Ex20.1 Alors Dieu(elohim) prononça toutes ces paroles, savoir : »TO

La version du deutéronome est introduite par :

ה-ה.ה אָנֹכִי עֹמֵד בֵּין-יְהוָה וּבֵינֵיכֶם, בָּעֵת הַהִוא, לְהַגִּיד לָכֶם, אֶת-דְּבַר יְהוָה: כִּי יְרֵאתֶם מִפְּנֵי הָאֵשׁ, וְלֹא-עֲלִיתֶם בָּהָר לֵאמֹר

« Dt5.5 Moi, je me tenais, en ce temps-là, entre l’Éternel(yehvah) et vous, pour vous exposer la parole de l’Éternel(yehvah), parce que, terrifiés par la flamme, vous n’approchâtes point de la montagne; et il disait: »TO

Cette version est confirmée comme la parole incontestable, intacte, mais aussi gravée par Yehvah en Dt5.18 :

הה.יח אֶת-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה דִּבֶּר יְהוָה אֶל-כָּל-קְהַלְכֶם בָּהָר, מִתּוֹךְ הָאֵשׁ הֶעָנָן וְהָעֲרָפֶל–קוֹל גָּדוֹל, וְלֹא יָסָף; וַיִּכְתְּבֵם, עַל-שְׁנֵי לֻחֹת אֲבָנִים, וַיִּתְּנֵם, אֵלָי.

« Dt5.18 Ces paroles, l’Éternel(yehvah) les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des nuées et de la brume, d’une voix puissante, sans y rien ajouter ; puis il les écrivit sur deux tables de pierre, qu’il me remit. »

Quel est l’intérêt de rappeler ici, ce point fondamental qu’est l’immuabilité et l’invariabilité de la parole divine, et que les deux versions soient garanties comme étant l’authentique parole divine ? Elles divergent ! Comment est-il possible qu’il existe des altérations à un texte divin reflétant une parole divine, à laquelle il est impossible, d’après le dogme lui-même, d’ajouter ou d’ôter ne serait-ce qu’un seul caractère… ce qui reste impossible matériellement puisque Yehvah lui-même a gravé ses propres paroles dans la pierre de toutes les tables de lois arrivées entre les mains de Moïse. Les altérations concernent les commandements : 3, 5 , 6, 9, 10.

La version de l’exode sera signalée par E et celle du deutéronome par D. Les vocalisations(points) ont été supprimées afin de permettre une meilleure mise en évidence des écueils.

E3

לא-תעשה לך פסל, וכל-תמונה, אשר בשמים ממעל, ואשר בארץ מתחת–ואשר במים, מתחת לארץ. לא-תשתחוה להם, ולא תעבדם: כי אנכי יהוה אלהיך, אל קנא–פקד עון אבת על-בנים על-שלשים ועל-רבעים, לשנאי. ועשה חסד, לאלפים–לאהבי, ולשמרי מצותי

D3

לא-תעשה לך פסל, כל-תמונה, אשר בשמים ממעל, ואשר בארץ מתחת–ואשר במים, מתחת לארץ. לא-תשתחוה להם, ולא תעבדם: כי אנכי יהוה אלהיך, אל קנא–פקד עון אבות על-בנים ועל-שלשים ועל-רבעים, לשנאי. ועשה חסד, לאלפים–לאהבי, ולשמרי מצותו

La répétition souffre ici d’anomalies typographiques. D’abord אבת / אבות – avot, « pères », est écrit sans, puis avec vav (ו). Ensuite, מצותי / מצותוmitsvotay/mistvoto, signifient respectivement « mes commandements/ses commandements », du fait de la mutation d’un vav (ו) en youd (י). La traduction française conservera “mes commandements”, dans les deux cas. Un copiste aurait-il commis une erreur répercutée ?

E5

זכור את-יום השבת, לקדשו. ששת ימים תעבד, ועשית כל-מלאכתך. ויום, השביעי–שבת, ליהוה אלהיך: לא-תעשה כל-מלאכה אתה ובנך ובתך, עבדך ואמתך ובהמתך, וגרך, אשר בשעריך. כי ששת-ימים עשה יהוה את-השמים ואת-הארץ, את-הים ואת-כל-אשר-בם, וינח, ביום השביעי; על-כן, ברך יהוה את-יום השבת–ויקדשהו

D5

שמור את-יום השבת, לקדשו, כאשר צוך, יהוה אלהיך. ששת ימים תעבד, ועשית כל-מלאכתך. ויום, השביעי–שבת, ליהוה אלהיך: לא תעשה כל-מלאכה אתה ובנךובתך ועבדךואמתך ושורך וחמרך וכל-בהמתך, וגרך אשר בשעריך–למען ינוח עבדך ואמתך, כמוך. וזכרת, כי עבד היית בארץ מצרים, ויצאך יהוה אלהיך משם, ביד חזקה ובזרע נטויה; על-כן, צוך יהוה אלהיך, לעשות, את-יום השבת

La première version du commandement du sabbat ordonne זכורzakhor, « souviens-toi ! », alors que la seconde שמורshamor, « garde ! ». Apparaissent ensuite des traits de liaisons dans la seconde version qui n’existe pas dans la première : ובנך ובתך, עבדך ואמתך ובהמתך/ ובנךובתך ועבדךואמתך. Ensuite la seconde version se voit majorée de catégories d’animaux à mettre au repos le sabbat, absents de la première : ושורך וחמרך וכלבהמתך.

Les juifs à qui on fait remarquer ce petit point, répondent avec assurance, que cela signifie que les deux mots ont été prononcés en même temps. Certes ! Ça aurait donc dû donner quelque chose d’indistinctible comme זשכמוורר – zashkhemvorer ? Si cela a été gravé dans la pierre par Yehvah, comment Moïse a t’il lu zakhor dans la première version, puis shamor dans la seconde, à la place du pâté zashkhemvorer destiné aux deux versions ? Ce non-sens est toutefois à la base d’une tradition importante pour les juifs pratiquants : l’allumage des bougies du shabbat. On force les gens à allumer deux bougies pour symboliser l’édiction synchrone de shamor et zakhor par Yehvah ! Ne vaudrait-il pas mieux allumer une bougie à double mèche pour symboliser la prétendue prononciation du zashkhemvorer ? Puisqu’il s’agit d’un pâté, pourquoi ne pas demander d’en ouvrir une boîte (de produit cachère, bien entendu !) ou d’y mettre le feu en guise de consécration du shabbat ? Pour fermer la parenthèse : on ne nous signale pas ce qu’il faut faire des autres adjonctions trouvées entre les deux versions…

Poursuivons avec l’apodose du verset qui est donc différente entre les deux versions :

E5

« Car en six jours l’Éternel(yehvah) a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et il s’est reposé le septième jour ; c’est pourquoi l’Éternel (yehvah) a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié. »TO

D5

« …car ton serviteur et ta servante doivent se reposer comme toi. Et tu te souviendras que tu fus esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), t’en a fait sortir d’une main puissante et d’un bras étendu ; c’est pourquoi l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), t’a prescrit d’observer te jour du sabbat. »TO

La raison majeure qui est sensé faire de Yehvah le « dieu suprême » est, qu’il aurait créé le monde dans la première version, puis qu’il ait fait sortir les hébreux d’Égypte dans la seconde. A moins qu’il n’ait créé le monde pour faire sortir les hébreux d’Égypte. Ou encore, qu’il ait fait sortir les hébreux d’Égypte pour leur faire croire qu’il avait créé le monde…

E6

כבד את-אביך, ואת-אמך–למען, יארכון ימיך, על האדמה, אשר-יהוה אלהיך נתן לך

D6

כבד את-אביך ואת-אמך, כאשר צוך יהוה אלהיך–למען יאריכן ימיך, ולמען ייטב לך, על האדמה, אשר-יהוה אלהיך נתן לך

Outre le positionnement différent de liaisons, sont ajoutés à la seconde version :

כאשר צוך יהוה אלהיך et ולמען ייטב לך

Ce qui est traduit par « …comme te l’a prescrit l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha) »TO, et « afin… de vivre heureux.»TO

E9

לא-תענה ברעך עד שקר

D9

ולא-תענה ברעך עד שוא

Concernant les faux témoignages la première version termine par le terme שקרsheker, « mensonge », alors que la seconde termine par שואshva, « fausseté ». Encore une fois, la traduction française maintiendra une version identique pour les deux cas, alors que la différence et la nuance sont réelles.

E10

לא תחמד, בית רעך; לא-תחמד אשת רעך, ועבדו ואמתו ושורו וחמרו, וכל, אשר לרעך

D10

ולא תחמד, אשת רעך; ולא תתאוה בית רעך, שדהו ועבדו ואמתו שורו וחמרו, וכל, אשר לרעך

Les versions se distinguent ici, tout d’abord par l’inversion des deux premières consignes :

 לא תחמד, בית רעך; לא-תחמד אשת רעך /  ולא תחמד, אשת רעך; ולא תתאוה בית רעך

Convoiter la maison de son prochain et convoiter la femme de son prochain. Deplus un terme différent est employé pour « convoiter » dans le cas de la maison : תחמד / תתאוה. Le second terme est mieux traduit par désirer. Enfin un vav (ו) et ajouté au début des injonctions inversées.

Les hypothèses explicatives sont nombreuses : soit Yehvah est un sculpteur pitoyable, soit Moïse réinvente le texte à son bon vouloir, soit les auteurs du texte se sont emmêlé grossièrement les roseaux dans leur version et discréditent d’eux-mêmes l’affirmation qu’un « dieu » ait pu transmettre des paroles uniques et invariables, soit les copistes ont commis des erreurs. Dans tous les cas, cela réduit la fable en son entier à une élucubration humaine.

Globalement, le judaïsme s’est affairé à ne présenter qu’exclusivement les citations sur la veuve et l’orphelin, le pauvre et l’âne de son ennemi, tout en occultant les édits donnés pêle-mêle avec ceux qu’ils ont valorisé. Il est temps, à mon sens, dans un but d’équité, de présenter l’essence cachée (et pourtant, tout aussi écrite noir sur blanc) de la torah.

Ex20.15-18 – Tenir à l’écart et soumettre : technique du brouillard imposé.

A l’issue de l’énoncé de ces dix commandements, il est affirmé par le peuple qu’il ne peut supporter la puissance de la parole divine, que seul Moïse ira bavarder avec Yehvah dans la brume, et qu’ils obéiront. Ce court passage suffit à entériner sans discernement ni contestation toutes les inepties suivantes promulguées.

Un autel sacrificiel sera ensuite demandé à Moïse avant l’édit des commandements suivants.

Ex21.2 – Esclave hébreu : paradoxe effarant.

« Ex21.2Si tu achètes un esclave hébreu, il restera six années esclave et à la septième il sera remis en liberté sans rançon. 21.3 S’il est venu seul, seul il sortira ; s’il était marié, sa femme sortira avec lui. 21.4 Si son maître lui a donné une femme, laquelle lui ait enfanté des fils ou des filles, la femme, avec les enfants, appartiendra à son maître et lui se retirera seul. 21.5 Que si l’esclave dit : J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi, 21.6 son maître l’amènera par-devant le tribunal[!!!], on le placera près d’une porte ou d’un poteau ; et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon et il le servira indéfiniment. 21.7 Si un homme vend sa fille comme esclave, elle ne quittera pas son maître à la façon des esclaves. 21.8 Si elle lui déplaît et qu’il ne la réserve point à lui-même, il la laissera s’affranchir ; il n’aura pas pouvoir de la vendre à une famille étrangère, après l’avoir déçue. 21.9 Que s’il la fiance à son fils, il procédera à son égard selon la règle des filles. 21.10 S’il lui en adjoint une autre, il ne devra point la frustrer de sa nourriture, de son habillement, ni du droit conjugal. 21.11 Et s’il ne procède pas à son égard de l’une de ces trois manières, elle se retirera gratuitement, sans rançon. »TO

Le premier choc conceptuel dépasse le fait qu’un hébreu puisse posséder des esclaves, mais bien plus, des esclaves de son peuple.

Ensuite, qu’il suffisait au maître de donner une épouse à cet esclave pour récupérer cette femme et ses enfants soit forcer la fidélisation, après un rituel de mutilation.

Pire encore, il est suggéré qu’un homme puisse vendre sa fille comme esclave, qui pourrait servir de femme à son nouveau maître ou à son fils. Au final, une fois utilisée mais insatisfaisante, ce matériel humain consommable pourra être libéré.

Une facétie de la traduction du verset 21.6, non des moindres, attire ici l’attention.

[!!!] וְהִגִּישׁוֹ אֲדֹנָיו, אֶל-הָאֱלֹהִים

« Ex21.6 Son Maître l’amènera par devant le tribunal[!!!]… » : on traduit ici « le tribunal » de הָאֱלֹהִים – haelohim. Jusqu’alors, אֱלֹהִים – elohim, était affecté, nolens volens, à « dieu ». Cette méprise ou cette confusion volontaire, chercherait-elle à comparer ou faire équivaloir, un tribunal à dieu ?

Ex21.12-13 – Coups et blessures ayant entrainé la mort : amnistie elohimique.

« Ex21.12 Celui qui frappe un homme et le fait mourir sera puni de mort. 21.13 S’il n’y a pas eu guet-apens et que Dieu(elohim) seul ait conduit sa main, il se réfugiera dans un des endroits que je te désignerai. »TO

Yehvah disparaît momentanément du texte et Elohim réapparaît ! Quoiqu’il en soit, l’un ou l’autre, continue d’orchestrer des meurtres par le biais de la main de l’homme en leur confèrent une immunité à l’issue. Immunité facile à obtenir en déclarant systématiquement ne pas avoir voulu donner la mort.

Je glisse un clin d’œil à un ami sépharade doté d’un accent pied noir caricatural exagéré pour la blague, de m’avoir suggéré la boutade qui suit, d’un niveau incontestablement pitoyable et accablant : « J’ti jire sir la tourah d’mouise, sir diou, sir ma mire et mime sir li vodor si’i fo’, ci pa moi ki li toué, ci mon fizil ! »

Ex21.16 – Rapt en l’absence de témoins : impunité.

« 21.16 Celui qui aura enlevé un homme et l’aura vendu, si on l’a pris sur le fait, sera mis à mort. »TO

Il ne s’agit là que d’une incitation au rapt et à l’esclavage. Sans témoins, pas de sanctions, ainsi, un exploitant rusé et discret sera absous. « Pas vu, pas pris ! », mais que cela ne soit en rien ici, celui des prestigieux Légionnaires.

Ex21.18-19 – Coups et blessures ayant entraîné une invalidité : amnistie yehvahique ou elohimique.

« Ex21.18 Si des hommes se prennent de querelle et que l’un frappe l’autre d’un coup de pierre ou de poing, sans qu’il en meure, mais qu’il soit forcé de s’aliter, 21.19 s’il se relève et qu’il puisse sortir appuyé sur son bâton, l’auteur de la blessure sera absous. »TO

La violence physique est donc autorisée pourvu que la victime puisse toujours évoluer en béquille. Que cela ne choque personne ; voyons !

Ex21.20-21 – Agonie provoquée d’esclave : impunité.

« Ex21.20 Si un homme frappe du bâton son esclave mâle ou femelle et que l’esclave meure sous sa main, il doit être vengé. 21.21 Si pourtant il survit un jour ou deux, il ne sera pas vengé, parce qu’il est sa propriété. »TO

Qu’implique le fait d’être vengé ? Au-delà, il suffit de déclarer la mort de l’esclave un jour après le décès pour en être quitte. Dans tous les cas, un bourreau mesuré et économe, jouira du plus grand plaisir de maltraitance, s’il arrive à préserver son souffre-douleur.

Ex21.22-24 – Avortement par suite de coups : exempté après amende.

(Code d’Hamurabi : §196, §197, §200, §209.)

« Ex21.22 Si, des hommes ayant une rixe, l’un d’eux heurte une femme enceinte et la fait avorter sans autre malheur, il sera condamné à l’amende que lui fera infliger l’époux de cette femme et il la paiera à dire d’experts. 21.23 Mais si un malheur s’ensuit, tu feras payer corps pour corps ; 21.24 œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied ; 21.25 brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, contusion pour contusion. »TO

Une simple amende pour un avortement provoqué ne pourrait-il pas encourager à des mises en scène de rixe, afin de heurter précisément le ventre de la mère et de provoquer un avortement post-traumatique à moindres frais. Au-delà, apparaît la si célèbre loi du talion. Cependant, est-elle adéquate et congruente dans ce cas précis de blessure à une prégnante ?

La règle du talion sera réévoquée en Lv24.19-20.

Ex21.28-32 – Bœuf meurtrier : impunité ou échappatoire au propriétaire.

(Code d’Hammurabi : §251)

« Ex21.28 Si un bœuf heurte un homme ou une femme et qu’ils en meurent, ce bœuf doit être lapidé et il ne sera point permis d’en manger la chair ; mais le propriétaire du bœuf sera absous. 21.29 Si ce bœuf était sujet à heurter, déjà antérieurement, que son maître, averti, ne l’ait pas surveillé et qu’il ait fait périr un homme ou une femme, le bœuf sera lapidé et même son maître mérite la mort. 21.30 Si toutefois une amende lui est imposée, il paiera la rançon de sa vie selon ce qu’on lui aura imposé. 21.31 Si un bœuf heurte soit un garçon, soit une fille, la même loi lui sera appliquée. 21.32 Si ce bœuf heurte un esclave ou une esclave, on paiera à leur maître une somme de trente sicles et le bœuf sera lapidé. »TO

Dans tous les cas, une échappatoire est à disposition du propriétaire de l’animal dangereux.

Notons que ce genre de commandement ne concerne que le bœuf. Ainsi un autre animal n’implique pas la mise en œuvre d’une sanction. Il est ainsi possible de dresser un chien tueur et d’en faire usage. Au-delà, le ou les auteurs semblent avoir un grief établi contre les mâles bovins, bœufs et taureaux. Cela pourrait-il induire, une tare psychologique traumatique causé à l’auteur dans son enfance ? In extenso, d’autres bétails en auront aussi pour leur compte comme la suite le montrera.

Ex21.35 – « Bœuf-émissaire » : enrichissement pratique maquillé.

« Ex21.35 Si le bœuf appartenant à un homme blesse celui d’un autre et le fait périr, on vendra le bœuf vivant ; ils s’en partageront le prix, et partageront aussi le bœuf mort. »TO

De plus en plus étrange et cocasse. Le bœuf dangereux sera vendu et donc préservé, ne pouvant ainsi que reproduire son acte. Le propriétaire lésant perçoit une compensation équivalente à celle du lésé, sans sanctions. En fin, le partage du bœuf mort et étonnamment contradictoire avec des règles à venir telles que, ne pas user d’une carcasse mais la donner aux chiens (Cf. Ex22.30). Enfin, si le but est alimentaire, seuls les animaux égorgés intacts pourront être consommés. Aussi confus, troublant que contradictoire.

Ex22.1-3 – Cambriolage : incitation au larcin diurne.

« Ex22.1 Si un voleur est pris sur le fait d’effraction, si on le frappe et qu’il meure, son sang ne sera point vengé. 22.2 Si le soleil a éclairé son délit, son sang serait vengé. Lui cependant doit réparer ; et s’il ne le peut, il sera vendu pour son vol. 22.3 Si le corps du délit est trouvé entre ses mains, intact, soit bœuf, soit âne ou brebis, il paiera le double. »

Ainsi, non seulement un vol, a priori en plein air, par une belle journée ensoleillée engendrera moins de sanctions ou une échappatoire, mais seul ce qui est en possession du voleur devra être doublement remboursé. Aucune autre sanction pour l’acte de vol n’est prévue. Cette loi induit que pour un vol en intérieur ou par temps couvert, le voleur peut être tué. Pour les cas autorisés où il ne serait pas tué et l’objet du larcin hors de sa possession, rien ne précise la sanction. Une organisation crapuleuse soignée qui viserait à séquestrer la victime du vol, serait idéale, du fait que la séquestration n’est pas réprimandée.

Ex22.15 – Viol d’une enfant : appropriation pédophile à moindre frais – prélude.

« Ex22.15 Si un homme séduit une vierge non encore fiancée et cohabite avec elle, il devra l’acquérir pour épouse. Que si son père refuse de la lui accorder, il paiera la somme fixée pour la dot des vierges. »

On considère ici le statut de virginité qui s’applique à une tranche d’âge relativement vaste. Un riche pervers pourra donc s’octroyer l’objet de son désir à l’insu de la victime et de la famille, du fait de pouvoir payer une somme fixée… Le sens du texte tend à affirmer que le père peut refuser d’octroyer sa fille violée à son bourreau. En outre, le père touchera une dot « standard » dans ce cas. Le sous-entendu qui suggère que le bourreau « acquiert » sa proie, en cas de refus du père, pour une somme modique, pourrait être controversé à ce stade. C’est le texte lui-même, qui tranchera[7] et révèlera très clairement l’état d’esprit de l’auteur.

En plus des problèmes psychologiques graves à l’encontre du bétail et en particulier, bovin mâle, l’auteur révèle ici une tare comportementale sexuelle abominable parfaitement en accord avec la noirceur d’esprit reflété par le barbare, le pervers et le sanguinaire de l’essence du texte.

Ex22.17 – Sorcière : condamnation abusive.

ב-כב.יז מְכַשֵּׁפָה, לֹא תְחַיֶּה

« Ex22.17 La sorcière, tu ne la laisseras point vivre. »TO

« Ex22.17 Ne laisse point en vie une sorcière. »TS

Reprise en : Lv19.31 ; 20.6 ; 20.27.

Une traduction littérale stricte devrait être « La sorcière ne vivras pas. ». Pris justement stricto sensu et donc juste, cela doit pouvoir signifier, que la sorcière « ne vivra pas » donc « mourra ». A priori, il s’agit d’un état de fait. Il n’est rien précisé dans le verset qui requiert une action extérieure comme « tu ne la laisseras pas vivre ». Pour ceux qui se targuent d’avoir le droit d’interpréter la loi à leur guise, alors qu’il aurait pu produire à partir d’une traduction correcte, « Il n’y aura pas de sorcières car elles ne vivront pas » (donc, pourquoi s’en inquiéter… ?), la traduction très orientée, conduiraient à produire « Les sorcières au bûcher ! ». A qui l’histoire donnera-t-elle raison ? Pire encore, alors que les crochets de rideaux du tabernacle vont être définis au gramme prêt et ré-évoqués à maintes reprises, absolument rien dans le texte, ne permet de définir ce qu’est « une sorcière ». Cette légèreté peut conduire à toutes les interprétations subjectives et à toute sorte de débordements sanguinaires. A nouveau, que montrera l’histoire ?

Du même acabit :

« Lv19.31 N’ayez point recours aux évocations ni aux sortilèges ; n’aspirez pas à vous souiller par ces pratiques. »TO,

« Lv19.31 Ne vous adressez pas aux mediums, et ne cherchez pas les oracles pour ne pas vous souiller par eux. »TS.

Voici une divergence traductionnelle plutôt sensible. Toutefois, dans aucun des cas, personne n’est à tuer, juste un avertissement à propos d’un risque de souillure. Notons aussi que la sorcière, viens de disparaître des radars.

Enfin survient :

« Lv20.6 Pour la personne qui aurait recours aux évocations, aux sortilèges, et s’abandonnerait à ces pratiques, je dirigerai mon regard sur cette personne, et je la supprimerai du milieu de son peuple. »TO

« Lv20.6 Quant à celui qui aurait recours aux mediums et aux oracles, pour se prostituer à leurs voies, je dirigerai ma colère contre lui, et je le retrancherai spirituellement de son peuple. »TS.

Ce verset donne l’impression qu’il ne faut en rien intervenir contre les « sorciers », et plus seulement les « sorcières », mais laisser Yehvah, s’en charger lui-même. Mais puisqu’une malversation traductionnelle peut en autoriser une autre, le terme הִכְרַתִּי, est traduit par les uns par « supprimerai », alors qu’il est employé pour « retrancher », et spécialement « spirituellement » par d’autres et à d’autres endroits comme simplement dans le même chapitre en Lv20.3, 20.18.

C’est seulement plus loin qu’apparaît :

« Lv20.27 Un homme ou une femme chez qui serait constatée une évocation ou un sortilège devront être mis à mort ; on les lapidera : ils ont mérité leur supplice. »TO 

« Lv20.27 Un homme ou une femme qui prendrait part aux pratiques des médiums ou des oracles sera mis à mort. On leur jettera des pierres et ils seront lapidés. »TS.

Ceci semble finalement dissiper les doutes. Il faut mettre à mort par lapidation… qui donc au final ? « …hommes, femmes, évocations, sortilèges, médiums, oracles, sorcières… ».

Le texte ne précise toutefois pas la teneur de la pratique interdite et les traductions divergent considérablement. Cela s’explique parfaitement par le fait, qu’absolument personne jusqu’à ce jour, n’est capable de dire avec précision et certitude, ce que sont ses pratiques. Même les tentatives d’explications des sources juives « officielles et autorisées », à commencer par Isaïe lui-même, sont restées divergentes, contradictoires et incapables.

D’abord une blague qui résume la résultante de ce qui est traité plus haut :

« Bonjour Madame Moyshellevitz, Nous sommes le tribunal religieux autoproclamé parce que
nous savons lire et écrire et pas vous du fait que nous vous l’ayons empêché. Dans votre cas, la
loi est très claire : vous allez être lapidée pour pratique interdite !
– Vraiment ? Mais laquelle ?
– Nous ne savons pas exactement ! Mais ce qui est clair à défaut de la loi, c’est que dans tous les cas, croyez bien que ce n’est absolument pas parce que votre mari, qui veut se débarrasser de
vous gratuitement, vous à dénoncé, ni que votre voisine qui veut récupérer votre échoppe et
votre mari, a fait de même ! Non ! Ce n’est qu’à cause de pratique interdite !
– Mais vous ne pouvez pas m’en dire plus et me dire ce que j’ai fait d’interdit ?
– Et bien… est-ce que par hasard vous auriez de l’argent ?
– Non !
– Rien ne se profile à votre avantage… et… vous croyez aux miracles ?
– Oui ! Bien sûr !
– Je le savais ! Lapidée ! »

En second lieu, bien que d’autres écueils auraient pu susciter le commentaire qui va suivre, la torah est tellement lacunaire, confuse, imprécise et contradictoire qu’elle est inapplicable ni en elle-même ni de manière réarrangée. En fin de compte, plus personne ne sait ce que veut dire quoi. J’appuierai cet état de fait par une retranscription de rappels de commentaires, compilé sur le sujet des « sorcières » de la torah, par Arye Kaplan.

« 19.31 médiums : Ov en hébreu. C’est une sorte de nécromancie, utilisant souvent un crâne humain (Sanhédrin 65b ; Rambam, Bertenoro sur Sanhédrin 7.7). On l’employait pour communiquer avec les morts (I Samuel 28.3-9). On faisait souvent usage de ventriloquie, eggastrimuthos en grec (Septante). Le medium semblait faire émettre une voie de sous son bras (Sanhédrin 65a,b) ou du sol (Isaïe 29.4 ; Ralbag Abarbanel sur I Samuel 28.7). Ces pratiques employaient aussi parfois la méditation et les drogues d’encens (Yad, Avodath Kokhavim 6.1 ; Sefer Hamitzvoth, Négatif 2). Il pouvait aussi employer ces moyens pour produire des illusions et des hallucinations (Saadia). Certains identifient l’ov au pythonisme, les pratiques de l’oracle de delphe (Sanhédrin 65a). Python est le nom ancien de Delphes (voir Odyssée 8.79-81). – oracles : yedoni en hébreu. Ils gazouillaient comme des oiseaux (Isaïe 8.19), peut-être une forme de glossolalie. Le talmud dit également qu’on utilisait l’os d’un oiseau (Sanhédrin 65b) et probablement des drogues parfumées et la méditation (Yad. Avodath Kokhavim 6.2 ; Sefer Hamitzvoth, Négatif 9 ; Ralbag). Ici, les Septante traduisent yedoni par proskolliethiesesthe, désignant celui qui cherche à découvrir le mystique. D’ailleurs on le traduit par gnostas (sur Samuel 28.9), celui qui cherche des expériences gnostiques. »[8]

Cette fâcheuse habitude de ne pas savoir de quoi la torah parle et de faire que chacun apporte son petit avis incertain en désaccord complet avec les autres, devrait préserver de toutes édictions de lois ayant des conséquences lourdes pour l’individu et la communauté. Plutôt que de s’abstenir dans le doute on préfère faire n’importe quoi de manière approximative et arbitraire. Ce qui est plutôt consternant.

Les yahwistes ont bien tenté de redresser la barre en inventant une soi-disant « loi orale » qu’ils auraient enfin décidé de mettre par écrit avec plusieurs siècles de retard. D’ailleurs, les textes législatifs rabbiniques sont apparus longtemps après la date prétendue de “réception” de la torah, mais plus encore, après que les textes référentiels de la chrétienté aient vu le jour. Surprenant pour une religion dite originelle de légiférer et codifier, après l’établissement du dogme des évangiles et souvent, pour les compléments aussi, après celui du dogme coranique.

En d’autres termes, si les trois grands courant monothéistes se réfère à la torah, sont exploitation législative par les yahwistes, est paradoxalement, complètement ultérieure au courant chrétien, et partiellement ultérieure au courant coranique. Si les évangiles sont estimés rédigés avant la fin du Ier siècle, la mishna, sorte de texte législatif inspiré de la torah et présentée abusivement comme la mise par écrit d’une tradition orale qui aurait été transmise avec la torah (bien que celle-ci, n’en fasse aucunement mention.) date du IIe s. EC !

Si l’invention de la soi-disant tradition orale, est facilitante et autorise tous les travers yahwistes, sa date d’apparition, n’est sûrement pas due au hasard. Nombre de commandements sont sensés être appliqués et applicable lors de l’existence du temple à Jérusalem. Détruit en 70EC, plus ou moins au moment de l’apparition des évangiles, l’absence du temple rend heureusement caduque une partie des commandements imposés dans la torah, particulièrement les sacrifices animaux.

Les yahwistes, très vite dépassés par la haute valeur philosophique des évangiles et craignant de perdre leurs ouailles au profit d’une doctrine plus cohérente et plus saine, mais surtout qui disposait d’un support écrit plus tangible et accessibles, durent se résigner à inventer cette loi orale et à la consigner par écrit. Il leur fallait tenter de garder le contrôle, dès lors qu’une doctrine humaniste et homogène s’imposait face à leur torah inapplicable, grotesque, loufoque, mais surtout, couverte de sang et empreinte d’une barbarie et d’un primitivisme monstrueux.

D’ailleurs, à chaque fois que les yahwistes verront leurs dernières justifications dépassées et ridiculisées par les évolutions sociales et scientifiques des civilisations, ils produiront un nouveau texte à appliquer. Si nous reprenons la chronologie de ce fatras littéraire (pour peu qu’il le soit), de ses extensions et évolutions nous obtenons le tableau qui suit.

DatationLieuEcrits principauxRôleRédacteur(s)
XIII°AECMont SinaïTorah virtuelleLégendaireyehvah/Moïse
IX°AEC-IV°AECMoyen-orient ?Nevi’im(Prophètes)Légende/PropagandeProphètes ?
VI°AECJérusalemTorah ?RéférentielJosias ?/Hilqiyyahu ?
AECJérusalem?
Babylone?
Torah ?RéférentielEsdras ?
AECMoyen-orient ?Ketouvim
(Hagiographes)
Légende/PropagandeInconnus ou fictifs
IV°AEC-VI° ?InconnusMidrash rabbahLégendaire/MystiqueInconnus
III°AEC-I°AECPalestineManuscrits
de Qumran
Variante référentielleInconnus
PalestineEvangilesRéférenceApôtres
II°JérusalemMishnaLégislatifYehuda Hanassi
IV°JérusalemTalmud de JérusalemInterprétationMana ?/Yossi ?
VI°Babylone ?Talmud de BabyloneInterprétation« Amoraïm »
VII°ArabieCoranRéférentielScribes de Mahomet
PalestineCodex d’Alep (tanakh vocalisé et cantilé)RéférentielShlomoh Ben Bouya’a ?
X°-XIV°EuropeTossafot(Rajouts)Justifications« Tossafistes »
XI°ÉgypteCodex de Leningrad
(tanakh vocalisé et cantilé)
RéférentielBen Asher
XI°FranceRachiTraduction/ExplicationRachi
XII°ÉgypteMishne torahLégislatifMaïmonide
XII°ÉgypteRègles de rédaction
du sefer torah
UtilitaireMaïmonide
XIII°EspagneZoharMystiqueMoïse de Léon
XVI°PalestineChoulkhan AroukhLégislatifYossef Karo
XVIII°RussieTanyaMystiqueChnéour Zalman
1937AllemagneTanakh vocalisé
et cantilé
UtilitaireÉquipe de Paul Kahle
1997AngleterreTanakh on lineUtilitaireCentre J. Alan Groves

Au final, cet amas textuel nébuleux n’est qu’une résultante la combinaison des cinq plus grands principes de la loi orale si elle avait existé.

  1. Si tu as un trou à boucher, creuse en un autre.
  2. Lorsque tu ne sais pas, invente en tachant d’être aussi crédible que sibyllin.
  3. Lorsque tu ne sais pas, que tu es ridiculisé ou que tout est contradictoire et illogique : affirme que les voies du seigneur sont impénétrables.
  4. Si tu ne peux rien prouver irréfutablement, dis que c’est par volonté divine d’éprouver la foi.
  5. Si tu fais face à une contre preuve irréfutable, dis qu’elle est de fabrication divine pour éprouver la foi.

Ex22.24 – Interdiction de prêt à intérêt : le commandement oublié.

« Ex22.24 Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne sois point à son égard comme un créancier ; n’exigez point de lui des intérêts. »

Il serait intéressant de demander des créanciers et usuriers les plus célèbres et les plus réputés doués pour ces professions, ce qu’ils pensent de ce commandement. Il est évidemment le premier bafoué par les ressortissants et manias dont les ancêtres ont prétendu forger leur culture sur cette torah, ou plutôt sur ce qui les en arrangeait. De l’île du soleil levant au poumon de la planète, chacun associe l’usure, la créance et la finance à la culture … Inuit ! N’est-ce-pas ?

A ce propos je ne peux omettre de citer ici Bertha Papenheim [1859-1936], qui se révoltait contre le fait que les leaders juifs interdisaient aux veuves de disparus sur les champs de bataille de la deuxième guerre mondiale, à se remarier tant que le corps n’avait pas été retrouvé et enterré – (Au nom d’une loi qu’ils sont encore allés chercher on ne sait-où…).

« Messieurs, lorsque l’économie capitaliste se développa au point où il n’était plus possible de respecter l’interdiction de la torah du prêt d’argent à intérêt, vos prédécesseurs cherchèrent et trouvèrent à l’intérieure de la halakha, un moyen honorable de tourner la loi. De votre défaillance présente, je peux seulement conclure que la halakha, telle que vous l’interprétez, donne aux problèmes économiques, une valeur bien supérieure aux besoins et aux droits de ces femmes pathétiques et infortunées. » Fin de citation.

J’ajouterai que les souffrances causées aux femmes par les yahwistes selon ce qu’a relevé Mme Papenheim, entre directement en contradiction avec :

« Ex22.21 N’humiliez jamais la veuve ni l’orphelin. 22.22 Si tu l’humiliais, sache que, quand sa plainte s’élèvera vers moi, assurément j’entendrai cette plainte. 22.23 Et mon courroux s’enflammera et je vous ferai périr par le glaive et alors vos femmes aussi deviendront veuves et vos enfants orphelins. »TO  

Ex22.27 – Crainte et respect de la hiérarchie métaphysique et cléricale.

 ב-כב.כז אֱלֹהִים, לֹא תְקַלֵּל; וְנָשִׂיא בְעַמְּךָ, לֹא תָאֹר

« Ex22.27 N’outrage point l’autorité suprême et ne maudis point le chef de ton peuple. »TO

« elohim n’insulte pas, et un président dans ton peuple ne maudis pas. »VR

Ce que le traducteur maquille par « autorité suprême », n’est autre que אֱלֹהִים – elohim.  Nous avons déjà démontré irréfutablement en Gn6.2 que le terme « elohim » désigne dans l’imaginaire de l’auteur, bel et bien une « race divine », un « groupement d’essence métaphysique supérieure ». Un groupe de dieux ne peut conceptuellement être « DIEU », en tant que conscience universelle, omnisciente, omniprésente, omniprésente et insubordonable à laquelle tout déiste spirituel authentique, sincère et évolué aspire.

L’imposture des « fils de la race divine », tantôt Yehvah, tantôt Chadaï, tantôt… on ne sait plus trop quoi d’ailleurs… visant à ce faire passer pour « LE DIEU suprême et absolu » aura avorté à cause de certains écrits même qui aurait tenté de l’imposer à une race primitive et non instruite. Quoi qu’il en soit, ce verset tente d’imposer un culte d’une ou d’un groupe d’entités métaphysiques inventées et le respect de leurs kapos et délégués humains. En clair, il est interdit, non pas de dire à propos de DIEU, mais à l’encontre de elohim ou d’un chef autoproclammé s’en relevant, que par exemple, c’est une abomination, un non-sens, un reflet de la psychopathologie humaine traumatisée, cupide, perverse et retorde, voire, comme pour le Père Noël, ainsi que cité dans une œuvre cinématographique contemporaine francophone : que c’est une ordure.

Ex22.28-29 – Non différemment d’offrandes : exigences capricieuses.

ב-כב.כח מְלֵאָתְךָ וְדִמְעֲךָ, לֹא תְאַחֵר; בְּכוֹר בָּנֶיךָ, תִּתֶּן-לִי. כב.כט  כֵּן-תַּעֲשֶׂה לְשֹׁרְךָ, לְצֹאנֶךָ:  שִׁבְעַת יָמִים יִהְיֶה עִם-אִמּוֹ, בַּיּוֹם הַשְּׁמִינִי תִּתְּנוֹ-לִי

« Ex22.28 Ton abondance et ta liqueur, ne diffère pas à les offrir ; le premier-né de tes fils, fais m’en hommage. 22.29 Ainsi feras-tu à l’égard de ton gros et de ton menu bétail : le premier-né restera sept jours avec sa mère, le huitième jour tu me le livreras. »TO

Outre de forcer la perception de biens et denrées en temps et en heure, il est question ici d’un fils premier-né. Bien sûr, la traduction parle d’hommage en guise de maquillage traductionnel… le terme employé par le texte est תִּתֶּן-לִי – titen li, « donne-moi ». Ceci induit donc qu’en plus d’extorquer biens et denrées avec une exigence de ponctualité, le premier enfant mâle est exigé…

Bien sûr, les mandataires réels ne seront autres que : les prêtres. Si le rédacteur et auteur espérait que quelques crédules se plient à son dogme pour pouvoir se placer en gourou extorqueur de biens et d’argent, de chair brûlée, de petites filles et de nouveaux né mâles, devait-il s’attendre à être suivi par d’autres régisseurs obscènes de son acabit, perpétrant les abus ordonnés par le dieu de cette torah. Ainsi toutes les exactions décrites à propos des patriarches et des leaders antérieurs de se clan, sont certes le reflet de la psychologie malsaine de l’auteur, mais aussi un moyen de faire s’identifier ses futures ouailles à des monstres moraux et criminels, et ainsi à mieux se plier aux ordonnances de barbarie et d’exactions.

Si aujourd’hui de telles attitudes et ordonnances était édités par un individu-gourou et suivi par un groupe sectaire. Autoriserait-on la liberté de culte et le laisserait-on faire ? Je laisse le soin aux personnes psychologiquement saines et responsables, de répondre en toute objectivité à la question.

On retrouve le même genre  exigences en Ex34.19-20.

Ex23.2 – Malfaisance grégaire : proscription subreptice.

« Ex23.2 Ne suis point la multitude pour mal faire ; et n’opine point, sur un litige, dans le sens de la majorité, pour faire fléchir le droit. »TO

Soit dit au passage…

Ex23.13 – Divinités étrangères : interdiction d’évocation.

« Ex23.13 Attachez-vous scrupuleusement à tout ce que je vous ai prescrit. Ne mentionnez jamais le nom de divinités étrangères, qu’on ne l’entende point dans ta bouche !»TO

Il est donc précisé par Yehvah lui-même, que ses commandements sont à considérer scrupuleusement et non à interpréter. Cependant, tout montre que des yahwistes se permettent de faire appliquer au pied de la lettre les commandements qui les arrangent et d’interpréter, de maquiller et de transformer, ceux qui les dérangent.

Non seulement, Yehvah interdit les cultes étrangers mais il va jusqu’à interdire de prononcer leur nom. Admettons ! Cela autorise t’il certains juifs à nommer le Christ, de manière insultante comme « le pendu » ou « l’acrobate » plutôt que relativiste et réservée comme « le dieu fait homme selon la foi chrétienne », Mahomet comme « Momo l’arabe » plutôt que le « prophète de l’Islam » et Bouddha comme « Boudin » ou « Boud’rat » plutôt que comme « le fondateur du bouddhisme » ?

D’ailleurs, d’après les références qui les décrivent, le Christ, Mahomet ou Bouddha, sont irréprochables voire admirables ! De quel droit se permet-on de dénigrer ou d’insulter ce qui ne peut l’être en vertu des références existantes, alors que nos propres références sont abominables ? Me permettrai-je un jour, dans un souci d’équité rendue, d’affubler le dieu de mes ancêtres, de sobriquets comme « l’Onomatopée », qui semble adéquat à des dénominatifs tels que ‘# !#, ZJWJ ou YHVH, ou encore à muter ce trop souvent entendu « Ineffable » en un très joli barbarisme : « Inaffable » ? Je laisse la question en suspens. S’il avait été plus sympathique et attachant, il aurait presque été possible de l’appeler affectivement « Yehvouille » ou « Yahvouille », mais s’agissant là d’une chose aussi abjecte que méprisable, on en perd jusqu’à l’envie d’y songer.

Ex23.19 – Le chevreau dans le lait : dérive alimentaire consternante.

ב-כג.יט רֵאשִׁית, בִּכּוּרֵי אַדְמָתְךָ, תָּבִיא, בֵּית יְהוָה אֱלֹהֶיךָ; לֹא-תְבַשֵּׁל גְּדִי, בַּחֲלֵב אִמּוֹ

« Ex23.19 Les prémices nouvelles de ton sol, tu les apporteras dans la maison de l’Éternel(yehvah) ton dieu(eloheikha). Tu ne feras point cuire un chevreau dans le lait de sa mère. »TO

Répété en Ex34.26, Dt14.21.

Ce Yehvah ne veut a priori que du « primeur » ; quoique les céréales ou les légumes « primeur » puissent être moins contestables que les enfants mâles premiers-nés.

Au-delà, de l’injonction yehvahique de ne pas faire cuire un chevreau dans le lait de sa mère sont sorties d’on ne sait où, des lois alimentaires loufoques qui interdisent drastiquement les mélanges viande-lait dans l’alimentation du yahwiste pratiquant.

Ceci a généré une douce blague qui résume fort bien la situation, et dont je regrette de ne pas citer l’auteur du fait que je ne le connaisse pas.

« Dt34.13[1] Et Yehvah dit à Moïse : Voilà, Moïse, j’ai fini ! Tu as bien compris tout ce que je t’ai demandé ?
– Oui!… enfin… non ! Quand tu dis qu’il ne faut pas faire cuire le chevreau dans le lait de sa mère, cela signifie bien qu’il ne faut pas faire cuire ensemble de la viande et du lait ?
– Non, Moïse ! Cela veut juste dire que je ne veux pas qu’on cuise un chevreau dans le lait de sa mère, pour des raisons qui me sont propres ! Je ne t’ai pas demandé d’interpréter, mais seulement d’appliquer ! Je m’étonne que tu n’aies pas de questions plus importantes au sujet de commandements plus cruciaux !
– Certes ! Mais en fait, cela veut dire, qu’on ne peut manger en même temps de la viande et du lait… parce que moi-même j’ai noté que je digérais mal le mélange, qui me donne des gaz…
– Non, Moïse ! Cela veut juste dire que je ne veux pas qu’on cuise un chevreau dans le lait de sa mère !
– En fait cela veut dire, qu’il faut séparer des services et couverts pour le lait et la viande, attendre 6 heures après un repas de viande pour consommer un produit laitier, et si possible posséder deux cuisinières, deux éviers et deux frigos, voire trois pour les aliments ni viande-ni lait, jeter les objets ayant été au contact des deux, traiter de porc et d’hérétique celui qui ne respecterait pas ces principes…
– Non, Moïse ! Cela veut juste dire que… bon, allez ! Tu me fatigues ! Fais comme tu veux ! J’ai des univers à gérer, plus que de faire croire que j’ai fait sortir un abruti comme toi d’Égypte !»


[1] Le Deutéronome ne compte que 34 chapitres et 12 versets. Dt34.13 est une blague autosuggérée un 30 février à 25h01.

Le but de ce genre de commandements et de ce que les yahwistes se sont permis d’en faire découler est très clairement et simplement exposé dans un verset suivant…

Ex23.24,30,32-33 – Dieux et cultes étrangers : éradication ordonnée.

« Ex23.24 Ne te prosterne point devant leurs dieux, ne les sers point et n’imite point leurs rites ; au contraire, tu dois les, renverser, tu dois briser leurs monuments. »TO, « Ex23.30 Je L’expulserai de devant toi successivement, jusqu’à ce que, devenu nombreux, tu puisses occuper tout le pays. »TO, « Ex23.32 Tu ne feras de pacte avec eux ni avec leurs divinités. 23.33 Qu’ils ne subsistent point sur ton territoire ! Ils te feraient prévariquer contre moi ; car tu adorerais leurs divinités et ce serait pour toi un écueil. »TO

On aurait préféré entendre au pire : « Tente de leur démontrer que ton système est meilleur, et amène les à ta raison, pour tenter de recycler intelligemment et progressivement dans l’intérêt de tous, leurs monuments obsolètes… » Malheureusement, c’est une solution finale au problème Cananéen qui sera décrété par Yehvah qui semble définitivement fortement empreint à la violence.

L’archéologie et l’histoire authentique moderne, ont démontré que si hébreux il y a, ceux-ci n’ont été qu’une tribu dissidente cananéenne réfractaire à la domination égyptienne régionale de l’époque, qui tentait de se singulariser. La cuisson d’un chevreau dans le lait de sa mère aurait été une habitude possiblement rituelle et traditionnelle cananéenne. Ce genre d’interdits, visaient donc à séparer et à éloigner des traditions locales. De nombreux passages de la torah sont rédigés dans un dialecte proche du cananéen qui n’est autre que du phénicien antique. Ce phénicien antique, n’est autre qu’une composition de langages variés comme le carthaginois, le punique et l’araméen. De plus, la divinité majeure du panthéon cananéen était appelée “El”. Une autre divinité cananéenne est évoquée dans la torah : Baal. Un rite cananéen particulièrement barbare est aussi évoqué : le Moloch.

Autre point : celui qui affirme que les occupants cananéens seront chassés en douceur, jusqu’à ce que les hébreux soit « suffisamment nombreux ». Ils sont prétendument censés avoir envahi Canaan par l’est, forts d’une population de plus de 3 millions et demi d’individus. C’est-à-dire plus nombreux que les populations égyptienne et cananéenne réunies à l’époque… La seule date à partir de laquelle, ce volume de population a été atteint en Israël, est située aux environs de 1975EC, soit, seulement 2200 ans après les évènements prétendus. Ainsi, l’auteur continue, et à se discréditer et à faire passer son dieu pour un imbécile.

D’après les textes des Rois, inclus dans le dernier volet du Tanakh : on semble oublier que Josias 16e roi de Juda de -640 à -609 fut occis lors d’une bataille s’étant déroulé à Megiddo, par pas moins que Nékao II, Pharaon d’Égypte. Comment se fait-il que 600 ans après la prétendue sortie d’Égypte en grande pompe, le pays ravagé et son armée détruite, le chef de la nation d’Israël, se fasse piétiner au passage par un pharaon qui s’en allait simplement secourir les assyriens ? C’est ironique pour ce roi d’Israël, qui fut prétendu pieux et aimé de Yehvah. Entre autres, avant sa mort inopinée, il décida de rénover, le temple et de chasser les pratiques polythéistes israélites, comme les cultes à Ashera et Baal, partagés avec celui de Yehvah. L’histoire et l’archéologie semble confirmer la véracité du polythéisme israélite d’essence cananéenne à l’époque.

Dernier point intéressant, on confère à Josias la découverte de manuscrits du Deutéronome, qui l’incitera à rétablir le culte exclusif à Yehvah. Cette version du Deutéronome est, à dire d’experts, étonnamment proche de codes législatifs assyriens et empreint d’un style grec. Une hypothèse un peu plus vraisemblable consiste à admettre que le texte à été réécrit et prétendu « trouvé ». Nous sommes bien loin de la loi transmise au Sinaï dans des colonnes de fumées, mais plus proches d’une idée fumante pour réussite à faire accepter rapidement la loi fédératrice et sécessionniste à la fois, vitale à la constitution et à l’unification d’un clan israélite.

Pour le reste, Nékao II, sera pourtant battu par les babyloniens, en -605, à Karkemish laissant Juda à la merci des babyloniens.

Ex24.3,7 – Induction à la docilité et à l’obéissance aveugle.

Après l’ascension de Moïse avec Aaron, Nadav, Avihou et 70 anciens, il s’avance seul dans la brume pour recueillir « tous » les commandements.

« Ex24.3 … le peuple entier s’écria d’une seule voix : Tout ce qu’a prononcé l’Éternel(yehvah), nous l’exécuterons. »TO, « Ex24.7 Tout ce qu’a prononcé l’Éternel(yehvah), nous l’exécuterons docilement(+). »TO

Il est prodigieux de réussir à synchroniser une réponse de la part de plus de trois millions et demi d’individu. D’autre part, lorsque la traduction produit un (+) « docilement », il est en revanche impossible d’en trouver la trace en hébreu dans le texte.

ב-כד.ז וַיֹּאמְרוּ, כֹּל אֲשֶׁר-דִּבֶּר יְהוָה נַעֲשֶׂה וְנִשְׁמָע

La traduction correcte du verset est :

« Ex24.7 Et ils dirent, tout ce qu’a dit Yehvah, nous ferons et nous entendrons. »VR

Non seulement, l’auteur induit une déclaration d’obéissance aveugle de la part du peuple en précisant bien l’ordre opératoire, pure insulte à l’intelligence humaine et à son libre arbitre : faire puis seulement entendre au sens de comprendre ce que l’on fait, se soustrayant à d’éventuelles conséquences et buts de ses actes.

Ex24.4,7 – Le Livre de l’Alliance : le document perdu.

« Ex24.4 Moïse écrivit toutes les paroles de l’Éternel(yehvah). »TO

Qu’a bien pu écrire Moïse? La réponse est : « le livre de l’Alliance ».

« Ex24.7 Et il prit le livre de l’Alliance, dont il fit entendre la lecture au peuple »TO.

Quel est donc ce « livre de l’alliance » ? Est-ce la torah du début jusqu’à ce stade ? Les dernières paroles de Yehvah, un document annexe… ? Ça ne peut dans tous les cas être toute la torah, car s’il en fait lecture au peuple, celui-ci connaitra la fin de son histoire, et s’il ne s’y soustrait pas, tous les évènements seront donc orchestrés et prévu par son réalisateur. Si cette torah est bien, comme cela est prétendu, la parole de dieu transmise d’un trait à Moïse au mont Sinaï, n’est-il pas étrange d’y trouver en plein milieu une mention de la mise par écrit de celle-ci et sa lecture à un moment de l’histoire où celle-ci est encore inachevée ?

Ex24.5-6,8 – Bains de sang de taureaux : sanguinaire et bestial.

« Ex24.5 Il chargea les jeunes gens d’Israël d’offrir des holocaustes et d’immoler, comme victimes rémunératoires, des taureaux au Seigneur(yehvah). 24.6 Alors Moïse prit la moitié du sang, la mit dans des bassins et répandit l’autre moitié sur l’autel. »TO, « Ex24.8 Moïse prit le sang, en aspergea le peuple et dit : Ceci est le sang de l’alliance que
l’Éternel(yehvah) a conclue avec vous touchant toutes ces paroles. »TO

Les taureaux vont être comme beaucoup d’autres malheureusement, les tristes victimes de la barbarie sanguinaire de ce texte. Ici la fixation pathologique pour le sang, commence à monter en puissance.

Notons, que le texte original précise bien « adolescents » qui sont donc déjà incités au massacre. Combien de taureaux, a-t-il fallu sacrifier pour en répandre la moitié du sang sur plus de 3 millions d’individus ?

Considérons que l’aspersion minimale ne peut être inférieure à une goutte et que cette goutte de sang représente un vingtième de millilitre, soit 20 gouttes par millilitre, donc 20000 gouttes par litre. Si un bœuf peut fournir environs 50l de sang, la moitié de la volémie bovine représente 25 litres, soit 500000 gouttes par taureau. Il n’aura donc fallu que 6 ou 7 taureaux.

Certains pourraient trouver choquant de voir du sang de taureau utilisé comme signe d’alliance pour servir en quelque sorte à baptiser un peuple. Au-delà, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre “Livre de l’Alliance” et “Sang de l’Alliance”. Aujourd’hui, les rouleaux de torah sont rédigés sur de la peau de bête dite cachère dont notamment la peau de taureau. Si on considère que cette tradition prend son origine dans ces versets, il devient tentant d’imaginer le personnage de Moïse, rédiger l’histoire avec du sang de taureau sur la peau du même animal. Soulignons que, de « seigneur » à « saigneur » il n’y a qu’un trait de plume dans le texte et d’épée dans l’acte. Cette histoire se présente donc comme écrite avec du sang, au sens propre et figuré. On ne sait toutefois pas exactement si elle aura fait couler plus de sang que d’encre.

Ex25… – Transmission de la loi : suite et suite.

Moïse ira ensuite passer 40 jours et nuits sur la montagne fumante pour recevoir d’autres commandements, dont principalement le bric-à-brac servant au tabernacle, les accoutrements des prêtres ainsi que divers modes opératoires d’investiture et d’exécutions rituelles. Si l’analyse de ces passages ne présentent pas d’intérêt dans le cadre de cet exposé, hormis d’apprécier ce que doivent certainement être les goûts vestimentaires et décoratif de l’auteur, quelques points cocasses méritent d’être relevés.

Ex25.18 – Les chérubins d’or : auto-contradiction yehvahique.

« Ex25.18 Puis tu feras deux chérubins d’or, tu les fabriqueras tout d’une pièce, ressortant des deux extrémités du propitiatoire. »TO

Alors que plus tôt, Yehvah interdit de sculpter des effigies des créatures célestes, il commanderait ici même de lui en fabriquer deux. Que faut-il comprendre : “Faites ce que j’ordonne, sans faire ce que j’ordonne en faisant ce que j’ordonne de ne pas faire…” ?

Ex28.1 – Désignation du clan dirigeant : prémices d’hégémonie lévite.

« Ex28.1 De ton côté, fais venir à toi Aaron ton frère, avec ses fils, du milieu des enfants d’Israël, pour exercer le sacerdoce en mon honneur : Aaron, avec Nadab et Abihou, Éléazar et Ithamar, ses fils. »TO

Voici la mise en place insidieuse de l’autorité cléricale héréditaire qui sera appuyée et renforcée par la suite du texte. Ceci laisse à penser que si le ou les auteurs demeurent inconnus, il est possible de supposer toutefois leur nom : LEVY. Le but évident est d’offrir un pouvoir divin incontestable à leurs descendants. Les légendes ultérieures des rois insisteront aussi sur le fait que la lignée royale est aussi issue des Levy.

Ex28.43 – Accoutrement de consécration : renforcement de l’exclusivité lévite.

Dans la ligne de l’appropriation du pouvoir, va être, en plus des complexes règles d’investiture et d’exercice, reprécisé le caractère exclusif perpétuel du sacerdoce.

« Ex28.43 Aaron et ses fils porteront ce costume lorsqu’ils entreront dans la Tente d’assignation, ou lorsqu’ils approcheront de l’autel pour le saint ministère, afin de ne pas se trouver en faute et encourir la mort : loi perpétuelle pour lui et pour sa postérité. »TO

Des spécifications évictives, concernant les ressources rituelles s’ajouteront, telles que : « Ex30.33 Celui qui en imitera la composition, ou qui en appliquera sur un profane, sera retranché de son peuple. »TO, « Ex30.38 Quiconque en fera un pareil pour en aspirer l’odeur, sera retranché de son peuple. »TO

Entre autres rituels étranges, seront sacrifiés et brûlés taureau, béliers, huile, farine… dont une partie est bien sûr attribuée comme offrande aux prêtres.

Pour illustration :  « Ex29.27 Tu consacreras ainsi cette poitrine balancée et cette cuisse prélevée, afin qu’elles appartiennent à Aaron et à ses fils comme redevance constante de la part des israélites. »TO, « Ex27.32… Aaron et ses fils mangeront la chair du bélier, ainsi que le pain qui est dans la corbeille… »TO

On retrouvera d’autres rappels concernant les rétributions aux prêtres dans le Lévitique comme par exemple en Lv7.34 ou Lv10.14

Ex29.33,36,38,40-41 – Sacrifices à Yehvah : approvisionnement des prêtres.

« Ex29.33 Ils les mangeront ces mêmes offrandes qui les auront purifiés pour que s’accomplisse leur installation, pour qu’ils soient consacrés ; un profane n’en pourra manger, car elles sont une chose sainte. »TO

« Ex29.36 Tu immoleras aussi, chaque jour, un taureau expiatoire en sus des expiatoires précédents et tu purifieras l’autel au moyen de cette expiation ; puis tu l’oindras pour le consacrer. »TO

« Ex29.38 Or, voici ce que tu offriras sur cet autel : des agneaux de première année, deux par jour, constamment. »TO 

« Ex29.40 … plus, un dixième de fleur de farine pétrie avec un quart de hin d’huile vierge et une libation d’un quart de hin de vin, pour ce premier agneau. 29.41 Le second agneau, tu l’offriras vers le soir ; tu y joindras une oblation et une libation semblables à celles du matin, sacrifice d’odeur agréable à l’Éternel(yehvah). »TO

On ne peut que plaindre ces « pauvres » prêtres qui sont forcés de faire ripaille pour servir leur dieu et se purifier. Et plus tard, ils devront le faire pour pardonner les fautes de la communauté… D’ailleurs, dès lors que seuls les prêtres peuvent pénétrer l’enceinte du temple et qu’on y fait brûler un ensemble de morceaux particulièrement fumigènes et odiférants, qu’est-ce qui pourra prouver au-dit “profane”, que la part sacrificielle est bien consacrée et non consommée ? Rien.

Ex30.12-14 – Le demi-shekel : extorsion légalisée et organisée.

« Ex30.12 Quand tu feras le dénombrement général des enfants d’Israël, chacun d’eux paiera au Seigneur(yehvah) le rachat de sa personne lors du dénombrement, afin qu’il n’y ait point de mortalité parmi eux à cause de cette opération. 30.13 Ce tribut, présenté par tous ceux qui seront compris dans le dénombrement, sera d’un demi-sicle, selon le poids du sanctuaire ; ce dernier est de vingt ghéra, la moitié sera l’offrande réservée au Seigneur(yehvah). 30.14 Quiconque fera partie du dénombrement depuis l’âge de vingt ans et au-delà doit acquitter l’impôt de l’Éternel(yehvah). »TO

L’auteur aurait pu se contenter de suggérer un don obligatoire d’ordonnance divine. Mais au cas où cette exigence puisse être mal reçue, il aura eu le vice de préciser qu’il s’agit du rachat de la vie du donneur. En revanche il ne précise pas ce que devient l’argent accumulé. Il est seulement expliqué en :

« Ex30.16 Tu recevras des enfants d’Israël le produit de cette rançon et tu l’appliqueras au service de la tente d’assignation et il servira de recommandation aux enfants d’Israël devant le Seigneur(yehvah) pour qu’il épargne vos personnes. »TO

On peut très bien imaginer Yehvah venir chercher des tas de pièces avec ses petites sacoches. On imagine mieux, en fait, les extorqueurs s’enrichir à bon compte. Nous avons démontré que la monnaie métallique frappée n’existait pas à l’époque des évènements prétendus. Toutefois, le shekel est estimé à 6 grammes d’argent donc la moitié vaudrait 3 grammes d’argent. En vertu du cours contemporain considéré en dollars : 3 grammes d’argent valant 3 dollars, chaque millier d’imposables rapporterait 3000 dollars et chaque million 3000000 de dollars. Comment ne pas encourager des vocations de gourous dans ces conditions ? Surtout que beaucoup d’autres prélèvements sont à venir…

Pour rappel, l’argent n’existait pas au moment du don hypothétique de la torah, elle n’existera qu’au moment de la rédaction réelle du texte. Faut-il sourire ?

Ex31.18 – Les tables de la loi : seconde édition.

« Ex31.18 Dieu(?) donna à Moïse, lorsqu’il eut achevé de s’entretenir avec lui sur le mont Sinaï, les deux tables du Statut, tables de pierre, burinées par le doigt de Dieu(elohim). »

( ?) Aucune mention, d’aucun pseudonyme divin, n’est inscrit ici. Le verset commence à « Donna… »

Plutôt, on faisait encore écrire à Moïse des commandements pour, in fine, lui donner par écrit, ou plutôt par gravure. Cette double idée contradictoire réapparait en Ex34.27

Ex32… – L’épisode du veau d’or : passage tragi-comique.

Moïse semblant tarder sur la montagne, le peuple s’impatiente et demande un veau d’or à Aaron.

 « Ex32.7 Va, descends ! Car on a perverti ton peuple que tu as tiré du pays d’Égypte ! »TO La remarque que Yehvah fait à Moïse est très cocasse ! La traduction est conforme au texte.

Soudain le peuple de Yehvah qu’il a lui-même fait sortir d’Égypte, devient rien moins que : « le peuple de Moïse qu’il a fait sortir d’Égypte ! »

On songe immédiatement aux querelles conjugales à propos d’un enfant que son père appelle « Mon fils » les jours de beau temps et « Ton fils » en s’adressant à son épouse, les jours d’orage. Le profil type du vieux couple : Yehvah et Moïse. Si Yehvah, n’avait pas banni l’homosexualité, on se demande ce qu’ils seraient devenus. « Yeh’ et Mo’ forever ! » A paraître…

A l’issue, Moïse descend de la montagne, et brise les tables par colère. L’acte ne suffira pas à éviter plus tard quelques récidives variées du peuple. C’est l’origine du proverbe : « Pierre qui croule n’émousse pas masse ! ».

Pour la suite, Moïse demande à Aaron pourquoi il a fabriqué ce veau d’or. La réponse d’Aaron sera éloquente.

 « Ex32.22 Que mon seigneur ne se courrouce point ; toi-même tu sais combien ce peuple est prompt au mal. Ils m’ont dit : 32.23 Fabrique-nous un dieu qui marche à notre tête, puisque celui-ci, Moïse, l’homme qui nous a fait sortir du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. 32.24 Je leur ai répondu : Qui a de l’or ? Et ils s’en sont dépouillés et me l’ont livré ; je l’ai jeté au feu et ce veau en est sorti. »TO

Aaron est évident un menteur éhonté et un pleutre (pour ne rien changer), car suit, ce que le texte expliquait au sujet des évènements.

 « Ex32.1 Le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s’attroupa autour d’Aaron et lui dit : Allons ! Fais-nous un dieu qui marche à notre tête, puisque celui-ci, Moïse, l’homme qui nous a fait sortir du pays d’Égypte, nous ne savons ce qu’il est devenu. 32.2 Aaron leur répondit : Détachez les pendants d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et me les apportez. 32.3 Tous se dépouillèrent des pendants d’or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. 32.4 Ayant reçu cet or de leurs mains, il le jeta en moule et en fit un veau de métal ; et ils dirent : Voilà tes dieux, ô Israël, qui t’ont fait sortir du pays d’Égypte ! »TO

La version d’Aaron / Ex32.22-24Les évènements décris / Ex32.1-4
Qui a de l’or ? Et ils s’en sont dépouillés et
me l’ont livré ; je l’ai jeté au feu et ce veau en
est sorti.
Détachez les pendants d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles et
me les apportez. Tous se dépouillèrent des
pendants d’or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. Ayant reçu cet or de
leurs mains, il le jeta en moule et en fit un
veau de métal

Aaron ne demande pas qui a de l’or comme il l’affirme mais il ordonne de lui donner. Ensuite, il est précisé l’usage d’un moule et le fait qu’à partir de l’or jeté dans ce moule, « il en fit un veau de métal », alors qu’il rétorque que de l’or jeté au feu est sorti de lui-même le fameux veau ! Plutôt désopilant !

Il sera précisé en: « Ex32.35 Ainsi l’Éternel(yehvah) châtia le peuple, comme auteur du veau qu’avait fabriqué Aaron. »

Bien sûr, c’est encore la faute du peuple, mais en rien du lâche menteur et collaborateur en chef d’Aaron.

La suite tout le monde croit la connaître : Yehvah courroucé aurait ouvert la terre pour engloutir les mécréants…

Que va nous apprendre le texte à ce sujet ?

Ex32.26-29 – Répurgation du veau d’or : carnage fratricide béni.

« Ex32.26 …et Moïse se posta à la porte du camp et il dit : Qui aime l’Éternel(yehvah) me suive ! Et tous les Lévites se groupèrent autour de lui. 32.27 Il leur dit : Ainsi a parlé l’Éternel(yehvah), Dieu(elohei) d’Israël : Que chacun de vous s’arme de son glaive! Passez, repassez d’une porte à l’autre dans le camp et immolez, au besoin, chacun son frère, son ami, son parent ! 32.28 Les enfants de Lévi se conformèrent à l’ordre de Moïse ; et il périt dans le peuple, ce jour-là, environ trois mille hommes. 32.29 Moïse dit : Consacrez-vous dès aujourd’hui à l’Éternel(yehvah), parce que chacun l’a vengé sur son fils, sur son frère et que ce jour vous a mérité sa bénédiction. »TO

Tout d’abord, nous observons une fois de plus que c’est la caste dominante des « Lévi », mes chers aïeux patronymiques virtuels, qui sont affectée à l’exécution du massacre. Cependant, nulle trace n’est trouvée sur une hypothétique résistance, ne serait-ce qu’une désapprobation, venant des lévites au moment de la faute. Ce qui implique non seulement qu’ils ont participé au délit, mais de ce fait, n’ont aucune légitimité répressionnelle. L’histoire contemporaine connait de nombreux collaborateurs devenus résistants in extremis.

Ensuite, nulle part la terre ne s’est ouverte. C’est bel et bien par le fil de l’épée que sont passés 3000 frères, parents, amis, fils… Cet acte, horribile auditu, dont la simple description est une abomination insoutenable et barbare tout à fait conforme à la moralité et aux agissements du peuple accaparé par ce Yehvah décrit dans ce texte, est en plus, qualifié de « bénédiction ».

(Il m’aura fallu deux jours après cette ponctuation pour reprendre la rédaction, tant l’atrocité du récit m’a abattu et écœuré. Celle-ci, ayant suivi beaucoup d’autres raisons de consternation déjà traitées. La vision la plus cauchemardesque est de voir, ici, au quotidien, des enfants innocents et endoctrinés, s’extasier, prier et accomplir avec ferveur d’après des préceptes qui relèvent de cette référence. Ce sont ces mêmes enfants qui lancent des pierres sur les voitures circulant dans leur quartier le shabbat, puis se réfugier dans leurs bungalows affectés à l’étude de la torah, pour mieux répandre une haine et une incompréhension pour lesquelles les jeunes soldats laïcs se font tuer aux frontières. Parfois, la dérision caustique ne suffit pas distancer l’horreur des écrits sur lesquels on se penche, ni leurs conséquences humaines et morales.)

Où donc, Torquemada et sa très sainte et haute inquisition, a-t-il pu trouver son inspiration contre les « hérétiques et idolâtres » ? Concernant les exécuteurs/répurgateurs lévites décris par ce passage : on ne saura jamais si leurs tuniques étaient brunes ou noires, mais on peut dignement supposer, qu’elles ont fini… rouges.

Ex33… – Transmission de la loi : encore et toujours.

Le “méchant” peuple de pécheurs observe religieusement Moïse, s’entretenir avec Yehvah, avec fastes de tentes hors du camp et de nuée descendante… Il sera précisé que seul Moïse bénéficiait du face à face yehvahique. Tant et si bien qu’il osera demander de contempler son dieu et sera partiellement exaucé. Impossible à contempler selon les dires de Yehvah lui-même. Vu ce qu’on sait de la divinité décrite et afin de préserver sa santé mentale face au visage de l’horreur : il serait peut-être plus judicieux d’accepter de faire face à un enfant palestinien, réfugié et bombardé dans ses propres frontières, dont le visage a été brûlé au napalm ou au phosphore blanc.

Ex34.1 – Les nouvelles tables de la loi : la torah reloaded.

Puisque Moïse a brisé ces tables porteuses de l’éminente parole yehvahique, l’auteur demande à son larbin de tailler lui-même de nouvelles tablettes sur lesquelles il regravera sa parole.

« Ex34.1 Le Seigneur(yehvah) dit à Moïse : Taille toi-même deux tables de pierre semblables aux précédentes ; et je graverai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables, que tu as brisées. »TO

Pourtant, comme déjà évoqué, le texte divergera entre la première et la seconde version. Ce, en dépit de l’affirmation du verset : « … je graverai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables… » 

i Nombres de commentaires ont jaillis sur la composition des tables de la loi. Beaucoup affirment qu’elles étaient en saphir en vertu des allusions du texte en « Ex24.10 Ils contemplèrent la Divinité d’Israël. Sous ses pieds, quelque chose de semblable au brillant du saphir et de limpide comme la substance du ciel. »TO.

On imagine alors fort bien, Moïse l’octogénaire, tailler deux tables de saphir, des blocs volumineux de ce minéral jonchent effectivement le pourtour du Sinaï par tonnes… C’est connu ! Ah non !? Dommage !

Il est affligeant de voir que malgré cela, le plus gros saphir du monde n’atteint que 563 carats soit environ 113g et n’est pas découvert au Moyen-Orient mais en Asie.

Ex34.6 – Le rappel menaçant : ode à la terreur.

ב-לד.ו וַיַּעֲבֹר יְהוָה* עַל-פָּנָיו, וַיִּקְרָא, יְהוָה* יְהוָה*, אֵל* רַחוּם וְחַנּוּן–אֶרֶךְ אַפַּיִם, וְרַב-חֶסֶד וֶאֱמֶת

« Ex34.6La *Divinité(yehvah) passa devant lui et proclama: *ADONAÏ(yehvah)  est *l’Être éternel(yehvah),tout puissant, clément, miséricordieux, tardif à la colère, plein de bienveillance et d’équité. »TO

Ici encore, la traduction nous affiche un lot groupé de dénominatifs yehvahesques variés.

Cependant la traduction correcte est :

« Et passa *Yehvah devant lui, il appela *Yehvah *Yehvah, *dieu(el) clément, miséricordieux long à la colère, et plein de bonté et de vérité. »VR

Au final : nulle « divinité », nul « être éternel » et nul « adonaï » (encore moins en majuscules, d’après la traduction officielle) ! Seulement Yehvah ! Qui croire ?

Ce passage est repris en chœur lors des prières de yom kippour, le grand pardon annuel des juifs. Combien de fois moi-même, l’ai-je récité dans ces circonstances en croyant solidement que mes fautes allaient être pardonnées. D’ailleurs, j’ai toujours prié kippour dans des centres communautaires gratuits. Gratuits ? Précisément ! Les places dans les synagogues sont hors de prix pour le jour du “Grand Pardon”. Et les non concernés, n’imagine pas la valeur des enchères pour “monter” à la lecture de la torah ce jour là ! La miséricorde aurait-elle un prix ?

Ex34.13 – Abattre la concurrence et ses bosquets.

« Ex34.13 Au contraire, vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs monuments, vous abattrez leurs bosquets. »TO

L’ordre de détruire jusqu’aux arbres couronne l’excessivité destructrice. C’est sans compter ce que, comme à l’accoutumée, la traduction officielle maquille. Dès lors que l’on intime l’ordre de détruire les supports de culte, l’évocation d’un bosquet, ne peut plus le faire considérer ici comme arbuste ornemental. Il nous faut une autre traduction pour révéler de quoi il s’agit réellement selon l’auteur.

Un petit coup de pouce de la TS va faire polémique.

 « Ex34.13 Vous devez casser leurs autels, briser leurs colonnes sacrées et raser leurs arbres d’Acherah. »TS

Cette traduction est la bonne. Ainsi, on relèvera la nuance notable entre « bosquets »TO et « arbres d’Acherah »TS.

Repris en : Dt12.3

Pour comprendre la nuance, cela revient à crypter « Feux de la Saint-Jean » par « Feux ». Qui est cette « Achérah » que le traducteur souhaite faire disparaître ? Selon les sources historique et archéologique récentes, Achérah était une déesse Cananéenne de la fertilité associée au culte de Yehvah et qui serait même son épouse.

« Les inscriptions, datant du début du VIIIe siècle av. J.-C., trouvées sur le site de Kuntillet Ajrud, dans le nord-est du Sinaï, sont encore plus significative. Elles font apparemment référence à la déesse Asherah comme étant l’épouse de YHVH. »[10].

On comprend mieux l’intérêt d’une traduction tronquée visant à masquer de fâcheuses réalités, comme le fait que les nombreuses divinités évoquées dans le texte sont des inventions locales cananéennes de l’époque, qui pour certaines cohabitait entre elles tant selon un sens biblique, qu’un sens cultuel.

Cette Asherah était-elle tellement insupportable ou trop humaniste et insuffisamment barbare pour son amant, ou encore trop concurrentielle, pour que Yehvah (petit cachotier !) décide de s’en débarrasser ? Rappelons-nous que Yehvah se nomme aussi « Jaloux », infra.

Asherah avait-elle des relations avec l’autre dieu majeur cananéen de l’époque : Baal ? Baal, usuellement représenté comme un taureau. Si en effet Baal et Asherah avaient eu des relations, la jalousie Yehvahique l’aurait conduit à ordonner à son peuple esclave de faire disparaitre les supports physiques terrestres de leur culte. S’agit-il là, d’éradication passionnelle ? On comprend mieux la haine que fait ressortir le texte à l’encontre des taureaux et de la zoophilie. Baal avec ses colonnes de pierre et Asherah avec ses mats de bois, symboles aussi phalliques les uns que les autres, furent donc diabolisés.

Pour revenir à la réalité historique, l’archéologie révèle que le polythéisme israélite tenait bon encore six siècles après la théorique promulgation de la loi à Moïse.

« Josias était loin d’être parvenu à éradiquer la vénération des images : dans les quartiers d’habitation de tous les sites importants de la fin du VIIe siècle avant J.-C., on a retrouvé un grand nombre de figurines qui représentent une femme debout soutenant ses seins avec ses mains (identifiée généralement à la déesse Asherah). Par conséquent, au moins pour ce qui concerne le domaine privé, ce culte très populaire paraît s’être poursuivi, en dépit des instructions religieuses imposées par Jérusalem. »[11].

Ex34.14 – Un dieu « Jaloux » : le nom rejoint l’attitude.

ב-לד.יד כִּי יְהוָה קַנָּא שְׁמוֹ, אֵל קַנָּא הוּא

« Ex34.14…parce que l’Éternel(yehvah) a nom JALOUX, c’est un Dieu(el) jaloux! »TO

« …car Yehvah Jaloux est son nom, dieu jaloux il est. »VR

Si la jalousie est humainement un signe petitesse et perturbation psychologique, comment doit-on la considérer au niveau divin ? On nous dit ici que non seulement, ce divinoïde est jaloux, comme déjà dit et au cas où on ne l’ait pas compris, mais que c’est précisément un de ses noms.

On apprendra toutefois entre deux rabâchages, que le visage de Moïse s’est soudain illuminé, le forçant à porter un voile. Ce qu’il est surtout important de remarquer c’est le nombre d’ascension qu’il aura fallu à Moïse pour recueillir la fameuse loi qu’il doit retranscrire par écrit. Cela contredit l’affirmation qui tend à faire croire que ces lois ont été donné d’une traite et en une fois.

Ex35-40 – Bafouillages et rabâchages.

Après un bref rappel sur le repos forcé du shabbat sous peine de mort et l’interdiction d’y faire du feu, Moïse ordonne le prélèvement de tout ce qui sera nécessaire au tabernacle et à l’office. Si certains considèrent que la torah est un ensemble de lois, ils oublient rapidement les passages de la rubrique bricolage. Alors que la description du tabernacle, des ustensiles, accessoires divers et modes opératoires ont été décrit auparavant sur près de 5 chapitres, elle est à nouveau redéveloppée sur 5 autres chapitres.

En d’autres termes, un quart de l’exode est consacré à une cabane, des déguisements et le folklore qui doit s’y tenir, et qui ne servira que quelques années et qui n’est plus d’aucune utilité aujourd’hui. Yehvah n’avait-il pas des choses plus importantes à raconter plutôt de s’étendre, rabâcher et insister sur un sujet qui aurait pu être traité avec plus de concision ? Il faut en fait, peut être comprendre que l’auteur tient beaucoup à sa cabane de luxe et qu’il est, en plus d’être très atteint psychologiquement, probablement sénile.


[1] Cf. Torax : Sources antérieures et annexes.

[2] Guéniza : caveau servant de cache pour des choses prétendues saintes ne pouvant, selon le dogme, être simplement détruites ou recyclées.

[3] (Cf. Ex1.11 – Ville de Ramesses : anachronisme.)

[4] (Cf. Ex2.3-9 – Arrivée du berceau chez la fille de Pharaon : casse-tête hydrodynamique et topographique. )

[5] Cf. Gn10.19 – Canaan : anachronisme majeur.

[6] Cf. Ex3.18 – Les Hébreux en Égypte : voyage vers le Sinaï – expédition impossible.

[7] Cf. Deutéronome 22.28-29 – Viol d’une enfant : appropriation pédophile à moindres frais – confirmation.

[8] « La Torah Vivante », Aryé Kaplan, trad. Nehema Kohn, Moznaïm Publishing Corporation, New York, p. 387. 

[9] Le Deutéronome ne compte que 34 chapitres et 12 versets. Dt34.13 est une blague autosuggérée un 30 février à 25h01.

[10] I. Finkelstein, N.A. Silberman, The Bible unearthed : archaeology’s new vision of ancient Israel and the origin of its sacred texts, New York, Free Press, 2001, p361.

[11] Ibid. , p428.

Torax : Les Versets Diaboliques – les Nombres

Cette section débute par un recensement général aussi brouillon que fantasmatique, et comme à l’accoutumée, souvent divergent et contradictoire.

Nb1.1-45 – Décompte des israélites communs.

L’ordre est donné à Moïse de recenser « Nb1.2 …toute la communauté des enfants d’Israël, selon leurs familles et leurs maisons paternelles, au moyen d’un recensement nominal de tous les mâles, comptés par tête. »TO.

« Nb1.3 Depuis l’âge de vingt ans et au-delà. »TO, à l’exception des lévites : « Dt1.49 Pour ce qui est de la tribu de Lévi, tu ne la recenseras ni n’en feras le relevé en la comptant avec les autres enfants d’Israël. »TO

Un tableau sera d’une aide précieuse en termes de clarté.

Le Décompte des Israélites.

« Nb1.1 L’Éternel(yehvah) parla en ces termes à Moïse, dans le désert de Sinaï, dans la tente d’assignation, le premier jour du second mois de la deuxième année après leur sortie du pays d’Égypte. »TO

Nous sommes donc dans le deuxième mois de la deuxième année qui suit la sortie de Goshen[1], soit 1er Iyar 2446CH(1311AEC).

La première chose frappante est le fait qu’un recensement « nominal par tête » produisent des comptes « ronds ». Ce genre de singularité mathématique devient une curiosité démographique. Douze groupes de population, comptés un par un, produisent des nombres pleins en dizaines ou en centaines. Un peu plus de réalisme aurait voulu qu’on introduise quelques unités de ci de là : 46537, 59382, 45653…

La seconde chose frappante, concerne le total, lui aussi trop « rond » pour être honnête, mais plus encore, exactement identique à Ex38.26 : 603500.

Le premier dénombrement fut effectué à la fin des travaux de fabrication du tabernacle et donc peu avant son installation, le 1er Nissan 2447CH(1310AEC). D’après le texte, le nombre d’homme dénombrés n’a pas varié en plus d’un an.

Tentons de fournir une explication logique. Au moment du premier dénombrement les aînés de moins de vingt ans, n’entrant pas dans les critères du compte avaient donc moins de 19 ans, pour qu’un an plus tard ils aient 19 ans et non encore 20. Cela suppose que 20 ans plus tôt, il y eu une année sans aucune naissance de garçon. Autre possibilité, les garçons qui auraient dû être âgés de 19 ans révolus au moment du premier dénombrement, seraient mort entre leur naissance et le second dénombrement. Parmi certaines affirmations loufoques midrashiesques, que l’on m’a enseignées au talmud torah, il n’y avait magiquement pas de morts durant la construction du tabernacle. Cela impose à nouveau une stase démographique chez les garçons, 20 ans plus tôt. Admettons ! Mais au moment du second dénombrement, nous nous situons 13 mois après l’achèvement et l’installation de celui-ci.

Un problème se pose avec la mort par foudroiement de Nadav et Avihou, les fils d’Aaron, après leur tentative déplaisante pour Yehvah, d’apporter de l’encens dans le tabernacle installé (Lv10.1-2). La solution est simple ici : étant lévites, ils ne font pas partie du compte. En revanche le blasphémateur lapidé en Lv24.23, était de père égyptien, donc ne pouvait pas être lévite : ce qui nous fait un mort à supputer du second compte.

L’explication concernant la stase démographique impérative 20 ans auparavant, impose donc qu’il n’y ait qu’une seule naissance cette année là. A moins que cette génération ait été retranchée pour une attitude rebelle où que les naissances n’aient concerné que les filles…

Serions-nous en train de justifier et d’interpréter ? Exactement ! Si nous revenons au texte, les faits décris ne sont pas expliqués et de fait, inexplicables. En bref, tout cet achalandage argumentaire n’a pour seul but que d’être aussi grotesque qu’un dénombrement « rond et exact » à treize mois d’intervalle, et de souligner le manque de souci de réalisme des auteurs. D’autres surprises et impossibilités attendent les prochains dénombrements.

Nb 2.48-54 – Lévites : premières affectations.

Ce passage affecte aux lévites certains statuts particuliers ainsi que certaines missions précises.

Ne pas être décomptés avec les autres israélites. (Rappelé en Dt2.33)

Service, transport, montage, remontage du tabernacle. (Rappelé en Dt3.6)

Campement central (rappelé en Dt2.17) et garde autour du tabernacle (afin d’éviter la colère yehvahique contre les autres israélites).

Tout commence à dessiner ici, un véritable échelon de protection.

Nb3.9-10,12 – Consécration des lévites : le statut spécial à nouveau révélé et développé.

« Nb3.9 Tu adjoindras donc les Lévites à Aaron et à ses fils : ils lui seront donnés comme adjoints, entre les enfants d’Israël. »TO

Le creuset de la future élite d’Israël est clairement désigné, affecté et réservé.

« Nb3.10 Pour Aaron et ses fils, recommande-leur de veiller sur leur ministère ; le profane qui y prendrait part serait frappé de mort. »TO

Le ministère alloué est donc sévèrement gardé sous peine de mort aux profanes.

« Nb3.12 Moi-même, en effet, j’ai pris les Lévites entre les enfants d’Israël, en échange de tous les premiers-nés, prémices de la maternité, des enfants d’Israël ; les Lévites sont donc à moi. »TO

En plus d’être « élus parmi les élus » par Yehvah lui-même, on rappelle clairement que les lévites deviennent par leur statut garant des premiers nés d’Israël. Ceci sous-entend bien sûr, des enfants in extenso.

Nb3.14-39 – Dénombrement des lévites : erreur d’arithmétique.

Il est donc demandé à Moïse de compter les lévites depuis l’âge d’un mois (Nb3.15). Usons d’un autre tableau.

Sous-tribu Guerson / gershon Kehath / kehat Mérari / merari Total
Nombre 7500 8600 6200 22300(!!!)
Référence 3.22 3.28 3.34 3.39*
        *22000

ד-ג.לט כָּל-פְּקוּדֵי הַלְוִיִּם אֲשֶׁר פָּקַד מֹשֶׁה וְאַהֲרֹן, עַל-פִּי יְהוָה–לְמִשְׁפְּחֹתָם: כָּל-זָכָר מִבֶּן-חֹדֶשׁ וָמַעְלָה, שְׁנַיִם וְעֶשְׂרִים אָלֶף

« Nb3.39 Le nombre total des Lévites, recensés par Moïse et Aaron, sur l’ordre de l’Éternel, selon leurs familles, le total des mâles de l’âge d’un mois et au-delà, fut de vingt-deux mille. »TO

Nous avons donc à faire face à une légère distorsion numérique. Alors qu’en additionnant les 3 nombres cités par le texte nous obtenons 22300 individus, le texte affirme lui-même 22000. Indépendamment du fait que les comptes dits « ronds », ne soient pas moins grossiers que précédemment, nous faisons face à une très lourde erreur de calcul ou de transcription de la part des auteurs. Cette fois le traducteur n’a pas essayé de se défiler est traduit correctement : שְׁנַיִם וְעֶשְׂרִים אָלֶף – shnayim ve’esrim elef, vingt-deux mille, 22000. Ceci implique que 300 individus ont disparus sans laisser de traces. Erreur il y a, cela ne fait aucun doute. Cette erreur va pourtant être fort utile pour la suite.

Nb31.42 – Dénombrement des premiers nés israélites.

Moïse reçoit ensuite l’ordre de compter les premiers nés israélites ordinaires et obtient le chiffre de 22273(3.43).

Le rapport entre hommes de plus de vingt ans et premiers nés est de 22273/603500 est environs de 1/27. Un garçon premier né pour 26 hommes de plus de vingt ans. Procédons ab absurdo. Tentons d’isoler un garçon premier né par famille. Nous ne pouvons pas lui affecter de grand frère, car il ne serait plus le premier-né. Ses petits frères, eux, n’entre pas dans le compte des hommes de plus vingt ans. Si nous lui affectons un arrière-grand-père, un grand-père et un grand-oncle, et évidemment, un père. Il reste 22 hommes de plus de vingt ans à placer dans l’arbre généalogique. Plaçons des oncles qui ait eut entre 4 et 5 enfants, dont 3 ou 4 garçons, à commencer par une fille aînée, il y a plus de 25 ans de cela, puisque le dernier enfant doit avoir plus de 20 ans. Cela élimine 4 à 5 hommes par oncle ou oncle parallèle et descendants placé. Il nous faudrait donc par exemple 2 oncles à 5 enfants, 1 oncle à 4 et deux oncles parallèles afin d’obtenir 26 hommes autour de notre bambin. Il faut ensuite que ces hommes aient donc plus de 20ans. Considérant des générations biologiques virtuelles à cycles de 14 ans : 13 ans environs pour une maturité sexuelle masculine ajoutés à 1 année environs de grossesse de la mère. Si le père a 14 ans lors de la naissance de l’enfant, le grand-père direct doit avoir 54 ans et l’oncle parallèle le plus jeune aura 37 ans. Il faudra aussi que les oncles aient 3 ou 4 autres filles d’affilée dans les années qui suivent pour rééquilibrer la parité hommes/femmes. En conclusion, une solution virtuelle théorique visant à expliquer le rapport 1 premier-né mâle pour 27 hommes est complètement loufoque.


Généalogie loufoque pour satisfaire aux chiffres.

D’autres variantes et combinaisons sont possibles et tendent vers l’absurde démographique absolu si on tente de les rendre réalistes. Certains généalogistes pourraient se distraire à envisager les différents cas de figures éventuels, tous aussi rocambolesques les uns que les autres. Pour mettre un terme à l’amusement afin d’obtenir un chiffre théorique de référence sensé, il nous faut revenir au simple bon sens. Dans le cas de deux couples de plus de 20 ans, ayant chacun un premier enfant, si on considère une parité théorique parfaite d’un garçon pour une fille, nous obtiendrions pour ces 6 individus : 2 pères, 2 mères, un garçon et une fille. Soit un nouveau né mâle pour deux hommes : un tiers, 1/3. Ajoutons à ces deux hommes un père et un grand-père, soit 4 hommes de plus, nous arrivons à 1/7. Nous sommes très loin du mathématiquement et démographiquement impossible 1/27. Pourtant en cherchant à être plus pointus, toujours de manière virtuelle et théorique. Cherchons à considérer les conditions maximales qui démultiplieraient le rapport. Conservons les générations biologiques de 14 ans, considérons qu’une expédition de 2 ans dans le désert du Sinaï permette d’atteindre 120 ans. Selon la légende cette population aurait passé 118 ans dans une situation d’esclavage abominable. Considérons que les 3000 massacrés lors de l’épisode du veau d’or et ceux frappés de l’épidémie qui a suivi, aient ressuscité instantanément. Idem pour les deux fils d’Aaron foudroyés et le blasphémateur lapidé. En somme, imposons-nous l’impossibilité d’une seule mort durant cet intervalle. Considérons 10 enfants par famille dont moitié de garçons.

Même dans ces conditions utopiques, nous arrivons à 1/25, soit un premier-né mâle pour 24 hommes. Encore insuffisant pour arriver à 1/27.

Nb3.45-51 – Rachats des israélites : erreur comptable lucrative.

Ici Yehvah ordonne à Moïse de racheter l’excédent de premiers nés mâles par rapport aux lévites.

« Nb3.45 Prends les Lévites à la place de tous les premiers-nés des enfants d’Israël, et le bétail des Lévites à la place de leur bétail, les Lévites devant m’appartenir, à moi l’Éternel(yehvah). 3.46 Pour la rançon des deux cent soixante-treize, excédent des premiers-nés israélites sur le nombre des Lévites, 3.47 tu prendras cinq sicles par chaque tête ; tu les prendras selon le poids du sanctuaire, à vingt ghêras le sicle, 3.48 et tu donneras cet argent à Aaron et à ses fils, comme rachat de la portion excédante. »TO

Le calcul est donc le suivant :

Total des premiers nés mâles israélites à quoi on soustrait total des lévites de plus d’un mois que l’on multiplie par 5 sicles, à donner évidemment à « Aaron et à ses fils ». Selon l’affirmation du texte cela donne : (22273-22000) x5=273×5= 1365 sicles. Une petite rentrée intéressante pour les prêtres. Toutefois, toujours d’après les chiffres initiaux du texte et non les totaux énoncés, nous aurions du avoir ; (22273-22300) x5=-27×5=-135 sicles.

Si un positif indique de l’argent à verser aux prêtres, un négatif indique l’inverse. Les prêtres auraient donc du verser 135 sicles à la population. Embarrassant et cocasse. Poussons le raisonnement jusqu’au bout. Si on ramène le rapport premiers-nés mâles/homme de plus de 20 ans à un déjà très mirobolant 1/7, cela nous donne 603500/7= 86214.3. Si ce chiffre avait été employé pour le rachat des israélites selon la formule précédente, cela aurait produit :


 (22273-86214) x5=-63941×5=-319705 sicles.

Une jolie dette cléricale à retourner à la population. Sujet farfelu et hors de propos pour la junte lévite.

Nb4 – Spécialisation des lévites.

Ce chapitre expose le service spécial que devra effectuer la branche lévitique de kéhatites, précisant aussi les tâches des gershonites et mérarites. Le chapitre complète différent passages précédents associés au dénombrement.

Nb5.1-4 – Exclusions pour souillures.

Yehvah demande ici de faire éconduire à l’extérieur du camp des hommes victime d’écoulements, les individus touchés par une marque lépreuse ou ayant été au contact d’un mort.

Nb5.7-8 – Confession : sacrifie et taxation au bénéfice des prêtres.

« Nb5.7 …il confessera le préjudice commis, puis il restituera intégralement l’objet du délit, augmenté du cinquième, et qui doit être remis à la personne lésée… »TO

Le vol devient un acte de bienfaisance. Il est des plus logique et courant pour un voleur, de commettre son acte puis de se repentir pour devoir restituer l’objet du larcin et une compensation de 20%.

« Nb5.8 Si cette personne n’a pas de proche parent à qui l’on puisse restituer l’objet du délit, cet objet, appartenant à l’Éternel, sera remis au pontife ; indépendamment du bélier expiatoire, par lequel on lui obtiendra grâce. »TO

Rien dans le texte ne précise pourquoi le retour bonifié de l’objet du préjudice, devrait revenir à un proche parent. Il manque ici, une précision de l’ordre de « en cas de décès ou de disparition ». Pour le cas le prêtre encaisse comme à l’accoutumée et se voit gratifié d’un bélier supplémentaire.

Nb5.9-10 – Statut des offrandes aux prêtres : la petite bête qui grappille et qui grappille…

« Nb5.9 Toute chose prélevée ou tout objet consacré offert par les enfants d’Israël au pontife, lui appartiendra. 5.10 Possesseur d’une chose sainte, on peut en disposer ; dès qu’on l’a donnée au pontife, elle est à lui. »TO

On enfonce lourdement le clou du produit en croix des bénéfices sacrés des prêtres.

Nb5.11… – Femmes suspectées d’adultère :
comment éliminer à bon compte sa femme par empoisonnement après torture.

Le passage décrit une cérémonie folklorique autour d’une mise en scène sordide.

L’accusée : « Nb5.12 …la femme de quelqu’un, déviant de ses devoirs, lui devient infidèle… »TO.

Les charges : « Nb5.13 … si un homme a eu avec elle un commerce charnel à l’insu de son époux, et qu’elle ait été clandestinement déshonorée, nul cependant ne déposant contre elle, parce qu’elle n’a pas été surprise, 5.14 mais qu’un esprit de jalousie se soit emparé de lui et qu’il soupçonne sa femme, effectivement déshonorée, ou qu’un esprit de jalousie se soit emparé de lui et qu’il soupçonne sa femme, bien qu’elle n’ait point subi le déshonneur… »TO

Les preuves : …

Toute accusation portée devant un tribunal, nécessite un minimum d’instruction afin de produire preuves et témoins. En outre, l’accusé aurait normalement droit à un système de défense. En cas de soupçons non étayés par des preuves ou témoins à charge, un tribunal déclare tout simplement le dossier irrecevable. Elle devra donc être classée sans suite. Ce n’est évidemment pas le cas dans le système archaïque et/ou primitif yahwiste.

Continuons en transposant la description de la procédure de torture psychologique et d’empoisonnement telle que le texte nous la livre.

« Nb5.16 Et le pontife la fera approcher, et il la placera en présence du Seigneur(yehvah). 5.17 Le pontife puisera de l’eau sainte dans un vase d’argile, prendra de la poussière se trouvant sur le sol du tabernacle et la mettra dans cette eau. 5.18 Plaçant alors la femme en présence du Seigneur(yehvah), le pontife lui découvrira la tête et lui posera sur les mains l’oblation de ressouvenir, qui est l’oblation de jalousie, tandis qu’il tiendra dans sa propre main les eaux amères de la malédiction. 5.19 Puis le pontife adjurera cette femme. Il lui dira : Si un homme n’a pas eu commerce avec toi, si tu n’as pas dévié, en te souillant, de tes devoirs envers ton époux, sois épargnée par ces eaux amères de la malédiction. 5.20 Mais s’il est vrai que tu aies trahi ton époux et te sois laissée déshonorer ; si un homme a eu commerce avec toi, autre que ton époux… 5.21 Alors le pontife adjurera la femme par le serment d’imprécation, et il dira à la femme : Que l’Éternel(yehvah) fasse de toi un sujet d’imprécation et de serment au milieu de ton peuple, en faisant lui l’Éternel(yehvah) dépérir ton flanc et gonfler ton ventre ; 5.22 et que ces eaux de malédiction s’introduisent dans tes entrailles, pour faire gonfler le ventre et dépérir le flanc ! Et la femme répondra : “Amen ! Amen !” 5.23 Le pontife écrira ces malédictions sur un bulletin, et les effacera dans les eaux amères ; 5.24 et il fera boire à la femme les eaux amères de la malédiction, afin que ces eaux de malédiction portent dans son sein l’amertume. 5.25 Puis le pontife prendra des mains de la femme l’oblation de jalousie ; il balancera cette oblation devant le Seigneur(yehvah), et l’approchera de l’autel. 5.26 Le pontife prendra une poignée de cette oblation comme mémorial qu’il fera fumer sur l’autel. C’est alors qu’il fera boire à cette femme le breuvage. 5.27 Lorsqu’il le lui aura fait boire, il arrivera que, si elle s’est souillée et a trahi son époux, ce breuvage de malédiction portera dans son sein l’amertume : il fera gonfler son ventre, dépérir son flanc ; et cette femme deviendra un sujet d’imprécation parmi son peuple. 5.28 Mais si cette femme ne s’est pas souillée, si elle est pure, elle restera intacte et aura même une postérité. »

Il s’agit donc de faire boire, après l’avoir impressionnée, de l’eau dans laquelle se trouverait diluée ce qu’on supposera être de l’encre et de la « poussière du tabernacle ». Il est important de se rappeler, qu’en plus d’une quelconque couche de terre ou de sable, cet endroit du tabernacle était couvert de sang mêlé aux cendres des combustions. A l’effet toxique de l’encre va donc s’ajouter celui des cendres, ainsi que le potentiel toxi-infectieux du sang avarié. Le potentiel toxique certain des « eaux amères » condamne de fait l’accusée à tort ou à raison. Même si pour des raisons qui dépasseraient la capacité d’explications médicales, elle devait finalement survivre, ce ne serait jamais sans affection et symptômes qui seraient dûment interprétés comme signes de culpabilité. Cela fait songer au « Jugement de Dieu » médiéval, qui consistait à faire saisir un fer rouge à un suspect. En cas de brûlure, la culpabilité était avérée.

En cas de culpabilité, on ne peut nier que le traitement est des plus excessifs. Mais c’est en cas d’innocence que cela pose le plus de problèmes moraux. Il ne s’agit là ni plus ni moins qu’une exécution théâtralisée.

Les auteurs suggèreront hypocritement deux échappatoires possibles. En cas de culpabilité : devenir un sujet « d’imprécation » (comprendre ici « malédiction »). En cas d’innocence : promesse de fécondité. Nulle part la mort par empoisonnement n’est évoquée.

Le final clôture les mobiles et motivations malsaines de ce genre de procédés.

« Nb5.31 Cet homme sera net de toute faute, et cette femme expiera la sienne. »TO

Ainsi, dans tous les cas de figures, accusation à raison ou à tort, le mari sera quitte. Nous revenons donc à l’en-tête : « comment éliminer à bon compte sa femme par empoisonnement après torture… », à quoi il faut immédiatement ajouter « …psychologique et physique, en gratifiant le prêtre (bourreau exécuteur charlatan) de petits pains… ».

Un autre point tout aussi important, mérite d’être souligné : il n’existe aucun équivalent dans le sens inverse dans toute la torah. Aucune procédure de la sorte n’est signalée ou même seulement évoquée dans le cas d’un homme adultère. Fin de commentaire.

Nb6 – Le Nazir : règles monacales.

Le chapitre décrit les règles fixées au consacré soit au moine temporaire selon la vision toraïque, en terminant par la bénédiction que doivent prononcer les prêtres en direction du peuple.

Nb7 – Offrandes inaugurales : pécule significatif supplémentaire aux prêtres.

Afin d’inaugurer le tabernacle, les chefs des douze tribus, proclamés par le texte « princes » (Nb7.2) pour l’occasion, sont enjoints à contribution. Le tableau de correspondance parlera de lui-même. Il a été à maintes reprises spécifié que tout ce qui est donné au prêtre appartient de plein droit et pour plein usufruit au prêtre. Une contribution utilitaire de 6 charrettes et 12 bœufs (7.3) seront partagés entre deux des trois clans lévites afin qu’ils transportent leur attirail lors des déplacements du peuple (7.5). Le clan lésé est celui des kehatites, qui doivent tout porter à l’épaule. (7.9)

Le poids du sicle est le poids officiel estimé et fixé par les rabbins décisionnaires de la loi religieuse juive : חז”ל – ‘hazal. Il est fixé à 9,6g, valeur ne faisant toutefois pas l’unanimité et semblant très inférieure à ce que pouvait être le sicle antique original mésopotamien. Nous arrondirons à 10 dans un souci de simplicité, puisqu’il ne s’agit que d’un ordre de valeur. Certaines estimations vont jusqu’à 80 grammes en passant par 14,5 ou 25…

La valeur de l’or et de l’argent, sont celle du cours approximatif actuel. Soit pour l’or : 50$/g et pour l’argent 1$/g.

Tribu Articles Matière Poids
(sicles)
Nombre Poids
(kilo)
Valeur
actuelle
Juda ÉcuelleF Argent 130 12 15.6 15600$
  BassinF Argent 70 12 8.4 8400$
  CoupeE Or 10 12 1.2 6000$
  TaureauS Bétail vif   12 1500$ 18000$
  BélierS Bétail vif   72 750$ 54000$
  BoucS Bétail vif   60 600$ 36000$
  BoeufS Bétail vif   24 1000$ 24000$
  AgneauxS Bétail vif   72 200$ 14400$
            176400$

F : « …remplis de fleur de farine pétrie à l’huile… »

E : « …pleine de parfum… »

S : « … pour holocauste… pour expiatoire… pour le sacrifice de rémunération… »

Le texte reprendra lui-même le compte total du prélèvement. C’est désormais sans vergogne que les exploiteurs vantent le produit de leur escroquerie.

Nb8 – Allumage de la lampe et service des lévites.

Ici, est demandé l’allumage permanent de la lampe dans le tabernacle et expliqué la procédure de consécration et les règles du service des lévites. Quelques point-clés méritent d’être rappelés.

 « Nb8.7 Ils passeront le rasoir sur tout leur corps, laveront leurs vêtements et se purifieront »TO

 « Nb8.14 Tu distingueras ainsi les Lévites entre les enfants d’Israël, de sorte que les Lévites soient à moi. »TO

« Nb8.19 et je les ai donnés, comme adjoints, à Aaron et à ses fils, entre les enfants d’Israël, pour faire l’office des enfants d’Israël dans la tente d’assignation, et pour servir de rançon aux enfants d’Israël : de peur qu’il n’y ait une catastrophe parmi les enfants d’Israël, si ceux-ci s’approchent des choses saintes. »TO

 « Nb8.24 Ceci concerne encore les Lévites : celui qui sera âgé de vingt-cinq ans et au-delà sera admis à participer au service requis par la tente d’assignation ; 8.25 mais, passé l’âge de cinquante ans, il se retirera du service actif et ne travaillera plus. 8.26 Il aidera ses frères dans la tente d’assignation en veillant à sa garde, mais il n’exécutera point de corvée. C’est ainsi que tu en useras pour les Lévites, selon leurs fonctions. »TO

Au-delà de la petite distinction esthétique du rasoir, interdite plus avant aux israélites ordinaires, les lévites sont donc les seuls consacrés et aptes au service. Rendus indispensables et exclusifs par la menace de catastrophe, si un israélite ordinaire voulait s’immiscer dans les affaires cléricales, ils sont forcés à la retraite à 50 ans après 25 ans de service. Le tout étant un lot d’avantages héréditaires.

Nb9 – Pâque dans le désert et nuages signalétiques.

Le passage expose la nécessité de commémorer la fête de Pâque dans le désert ainsi que les règles des participants, purs, impurs et prosélytes. Puis, sont décris les diverses manifestations de la nuée yehvahique induisant stationnement ou déplacement.

 Nb10.1-10 – Trompettes en argent : règles du tintamarre solennel.

Ce passage est consacré à la fabrication de deux trompettes en argent. Sont décris les différentes sonneries à faire entendre en diverses occasions : rassemblement, mise en marche, guerre et réjouissances.

Nb10.11-28 – Mise en marche.

Description de la mise en marche des israélites. On retrouvera la trace de Jéthro, ou plutôt d’un de ses fils non encore signalé (Nb10.29), avant la citation des ordres de marche et de station donnés par Moïse.

Nb11 – Plaintes et colère : manne et cailles.

Les israélites se plaignent de saturer de la manne et réclame de la viande. Yehvah se mettra en colère à deux reprises, en ouverture et clôture de chapitre. Au final, après un conciliabule d’anciens et quelques manifestations prophétiques, de la viande leur soit octroyée à outrance.

 « Nb11.1 Le peuple affecta de se plaindre amèrement aux oreilles du Seigneur(yehvah). Le Seigneur(yehvah) l’entendit et sa colère s’enflamma, le feu de l’Éternel(yehvah) sévit parmi eux, et déjà il dévorait les dernières lignes du camp. »TO

Alors que d’après cette même histoire, il aura laissé son peuple agoniser plusieurs siècles dans les conditions décrites comme atroces et inhumaines d’un esclavage imaginaire en Égypte, Yehvah, doté des mêmes « oreilles », réagit cette fois des plus promptement… pour enflammer sa colère. Très poussif et passif lorsqu’il s’agit de compassion et de secours mais réactif et instantané dès qu’il peut détruire ou châtier : on reconnait bien là le personnage.

« Nb11.33 La chair était encore entre leurs dents, elle n’était pas encore consommée, lorsque la colère du Seigneur(yehvah) éclata contre le peuple, et le Seigneur(yehvah) frappa le peuple d’une mortalité très considérable. »TO

Il faudra se souvenir de ces épurations lors du prochain dénombrement. Mon intention n’est nullement de suggérer que ce peuple passe son temps à se plaindre et à compter, mais simplement de se préparer à aborder les anomalies attendues dans le prochain décompte.

Il est un fait établi que l’habitude de l’auteur est d’attribuer des noms d’évènements aux lieux et aux personnages.

Par exemple dans cette section :

« Nb11.3 On nomma cet endroit Tabérah, parce que le feu de l’Éternel(yehvah) y avait sévi parmi eux. »TO, « Nb11.34 On donna à ce lieu le nom de Kibroth-Hattaava, parce que c’est là qu’on ensevelit ce peuple pris de convoitise. »TO.

Concernant les personnages, on aura par exemple « Adam » – adam, car il fut tiré de la terre – adamah ; « Isaac » – yits’haq, car il rira – yits’haq ; « Moïse » – mosheh, car il fut tiré des eaux – mosheh.

Face à ce constat, me revient ici en mémoire une blague qui pour une fois ne met pas en scène Moyshelleh ou sa famille.

Un petit apache rentre de sa première sortie de pêche en rivière avec les enfants de son âge. Face à son air consterné, sa maman lui demande ce qui le chagrine comme ça. Ce à quoi l’enfant répond : « Tout allait bien jusqu’à ce qu’on se soit tous présentés les uns aux autres.
– Et bien ! Tu t’es fait des nouveaux amis… c’est ça qui te perturbe ?
– Un peu… j’ai rencontré « Ours qui rôde », « Aigle qui plane » et « Tempête terrifiante ».
– C’est très bien ! Je ne comprends pas ce qui te dérange…
– Maman ? Comment donne-t-on un nom à un enfant ?
– Eh bien, au moment de la naissance, la première chose que l’on voit en ouvrant le tipi, sera le nom de l’enfant. Tu n’as pas encore appris cela « Chien qui pisse contre la tente » ? »

Nb12 – Désobligeance raciste de Myriam et Aaron : punition unilatérale à l’encontre de Myriam.

 « Nb12.1 Myriam et Aaron médirent de Moïse, à cause de la femme éthiopienne qu’il avait épousée, car il avait épousé une Éthiopienne »TO

La première surprise réside dans ce nouveau scoop inattendu : Moïse a épousé une éthiopienne ! Séphora, épouse unique déclarée par le texte, contre toutes affirmations pourtant claires jusqu’alors, qui est la fille d’un Ismaélite, se voit soudain éthioupinisée.

Je présente mes excuses pour le barbarisme choisi, mais du fait de ma culture limitée, je ne sais pas exactement comment décrire un processus qui consiste à « rendre éthiopien dans un milieu israélite ». Cela peut signifier deux choses : puisque Séphora est éthiopienne, ses aïeux sont de même éthiopiens et à fortiori ses deux enfants le sont Gershom et Eliézer, le sont donc à moitié.

Vérifions à nouveau la lignée généalogique au cas où quelque chose nous ait échappé.

D’après cette généalogie, rien ne permet d’affirmer que Séphora soit éthiopienne. A moins que sa mère, épouse de Réouël, l’ait été, ce qui demeure plus que douteux. Toutefois, le texte d’après lequel la traduction veut faire référence à l’Éthiopie utilise « éthiopienne » à partir du terme כֻשִׁית – kushit. Ce terme est unique dans toute la torah et apparait pour la première fois ici. En revanche, avec une typographie identique mais vocalisé différemment, on ne le trouve qu’en Dt32.15 au milieu d’un cantique très évasif, en tant que כָּשִׂיתָ – kashita, traduit par « replet »TO ou « gros »TS. Les, frère et sœur de Moïse, s’en prendraient t’ils à « sa grosse » ? Ca semble trop discriminatoire, voyons ! Les auteurs ne feraient pas une telle bévue… attendons la suite.

Les seules autres références à כוּשׁ – kush, correctement orthographié se trouve en Gn2.13, signalé comme pays où coule le fleuve Gi’hon qui aurait la même source que le Tigre et l’Euphrate, soit en pleine Mésopotamie et donc très loin de l’Éthiopie. On le trouve aussi en Gn10.6-7, comme nom d’un des fils de Sham. Quoiqu’il en soit, la définition correcte d’une ressortissante éthiopienne, devrait être כּוּשית – kushit, ce qui n’est pas le cas du verset ayant induit cette traduction abusive, naïve voire, sciemment orientée.

Si nous faisons appel à la traduction secondaire, nous trouvons :

« Nb12.1 Myriam et Aaron parlèrent contre Moïse, à cause de la femme à la peau sombre que Moïse avait épousée. La femme que [Moïse] avait épousée avait effectivement la peau sombre. »TS

Cette fois כֻשִׁית – kushit, ne désigne plus « éthiopienne » mais « à la peau sombre », ce qui discrédite malgré tout la traduction officielle. Quoiqu’il en soit, les deux convergent : Aaron, le grand-prêtre de la nation d’Israël appuyé par sa sœur Myriam la grande prophétesse, s’attaque à « la basanée de Moïse ». Il est plutôt interloquant de voir que, ceux qui sont à ce stade de l’histoire des hébréo-araméo-égypto-ismaélites, prennent à parti le phénotype de, non pas n’importe qui deplus, l’épouse de leur frère, le Suprême Guide de la Nation.

Le texte suggère t’il qu’il faut au Guide, une femme plus digne, plus blanche, plus blonde et peut-être avec des yeux bleus ? (Je me demande comment va se débrouiller le traducteur allemand avec cette remarque…).

Je fais confiance à ceux qui défendront que jamais un juif n’a publiquement traité un noir de « nègre », ni n’en aurait fait la traite, « …que Dieu me soit Donné en témoin pour qu’il eMBalla deux fois l’affaire ! ».

 Ce qu’il faut retenir de cette généalogie, c’est que contrairement à certaines idées reçues qui voient diverger les souches sémitiques, elles auraient plutôt tendance à se recouper par le biais du couple Séphora-Moïse, dont les enfants sont donc israélo-ismaélites et donc d’après le texte, les descendants aussi.

La plus belle ironie se situe au niveau de la punition de Myriam. Lorsque Yehvah vient au secours de son protégé Moïse, apparemment incapable de rétablir le respect et le sens de la hiérarchie de lui-même (pour changer), en condamnant Myriam

: « Nb12.10…Myriam se trouva couverte de lèpre, blanche comme la neige… ».

Retour de bâton plutôt cocasse pour quelqu’un qui s’est attaqué à la couleur de peau foncée d’une personne, que d’être rendue « blanche comme la neige ». Ce sera bien la première fois qu’on aurait pu trouver un penchant moral juste chez Yehvah. Ce sera de très courte durée puisqu’elle sera sauvée après une petite « quarantaine » et que plus que tout, Aaron ne sera jamais inquiété. Jamais ! Les hommes du clan auraient t’il le droit d’être racistes et de l’exprimer alors que les femmes n’auraient que le droit d’y penser et de se taire ?

Nb13 – Reconnaissance du territoire à envahir : nouvelles plaintes, défaitisme et sanctions.

« Nb13.2 Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d’Israël ; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle, tous éminents parmi eux. »TO

La première idée qui vient à l’esprit, consiste à se demander en quoi super-yehvah a-t-il besoin d’envoyer des éclaireurs ? Ne peut-il pas observer et rendre compte directement à son émissaire Moïse ? A moins qu’il ait la vue qui baisse ou encore qu’il ait décidé de leur faire faire un peu de sport du fait de les avoir trop engraissés de manne et de viande…

Suivra la liste des volontaires désignés.

Nb13.16 – Rebaptême de Josué : facétie curieuse et inutile.

ד-יג.טז וַיִּקְרָא מֹשֶׁה לְהוֹשֵׁעַ בִּן-נוּן, יְהוֹשֻׁעַ

« Nb13.16 (Moïse avait nommé Hochéa(hoshe’a), fils de Noun : Josué(yehoshu’a)TO

Ancien nom : הוֹשֵׁעַ – hoshe’a, « Hochéa ».

Nouveau nom : יְהוֹשֻׁעַ – yehoshu’a, « Josué ».

Je ne peux absolument pas expliquer pourquoi le traducteur place ce verset entre parenthèses. Je rappelle que les parenthèses n’existent pas dans le texte en hébreu. Suggère-t-il qu’il faille omettre la contradiction avec des usages antérieurs du nom, contradictoires avec son attribution à ce moment signalé ?

Ex17.9-10 : « …וַיֹּאמֶר מֹשֶׁה אֶל-יְהוֹשֻׁעַ – Moïse dit à Josué(yehoshu’a)»… וַיַּעַשׂ יְהוֹשֻׁעַ – Josué exécuta… » TO

Ex17.13 : « … וַיַּחֲלֹשׁ יְהוֹשֻׁעַ אֶת-עֲמָלֵק- Josué(yehoshu’a)» triompha d’Amalec… » TO

Ex17.14 : « … כְּתֹב זֹאת זִכָּרוֹן בַּסֵּפֶר, וְשִׂים, בְּאָזְנֵי יְהוֹשֻׁעַ – Consigne ceci, comme souvenir, dans le Livre et inculque-le à Josué(yehoshu’a)»… » TO

Ex33.10 : « … וּמְשָׁרְתוֹ יְהוֹשֻׁעַ בִּן-נוּן נַעַר, לֹא יָמִישׁ מִתּוֹךְ הָאֹהֶל – Mais Josué(yehoshu’a)», fils de Noun, son jeune serviteur, ne quittait pas l’intérieur de la Tente… » TO

Nb11.28 : « … וַיַּעַן יְהוֹשֻׁעַ בִּן-נוּן, מְשָׁרֵת מֹשֶׁה מִבְּחֻרָיו—וַיֹּאמַר – Alors Josué(yehoshu’a)», fils de Noun, serviteur de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole et dit… » TO

Ex32.17 : « … וַיִּשְׁמַע יְהוֹשֻׁעַ אֶת-קוֹל הָעָם, בְּרֵעֹה – Josué(yehoshu’a)», entendant la clameur jubilante du people… »TO

Il existe donc 6 antériorités incontestables de l’existence d’un “Josué fils de Noun” avant le baptême pseudo-novateur du personnage concerné par Moïse. Discordance de différents auteurs ?…

En revanche, le nom d’Hochéa, n’est utilisé pour la seule et unique fois qu’à cet emplacement. Aucunement avant ni après.  Il est difficile comprendre les intentions du rédacteur, hormis de discréditer inconsciemment son script.

Nb13.17 – Explorateurs : découvertes intrigantes.

Les explorateurs délégués vont rapporter un ensemble de découvertes que l’on pourrait catégoriser entre « l’Île Interdite » et le « Pays de Cocagne ».

 « Nb13.22 Ils s’acheminèrent du côté du midi, et l’on parvint jusqu’à Hébrôn, où demeuraient Ahimân, Chêchaï et Talmaï, descendants d’Anak* »TO

*Descendants d’Anak : il s’agit d’une traduction incorrecte (de plus). Le verset présente : יְלִידֵי הָעֲנָק – yelidei ha’anak, qui signifie, les “descendants du géant”. Pour exprimer, “descendants d’Anak”, il aurait suffit de יְלִידֵי עֲנָק – yelidei ’anak.

« Nb13.23 Arrivés à la vallée d’Echkol, ils y coupèrent un sarment avec une grappe de raisin, qu’ils portèrent à deux au moyen d’une perche… »TO

Après la tentative d’esquive traductionnelle du verset précédent, on nous signale qu’il faut deux porteurs pour une grappe de raisin. Soit, nous continuons dans le raisonnement qui cherche à suggérer un pays de géants, soit les explorateur son fainéants et ne peuvent transporter une simple grappe de raisin que par deux. Cet état de fait ralentirait de beaucoup leur mobilité et d’autant leur cadence de marche, sans compter l’équipement nécessaire à l’expédition.

 « Nb13.25 Ils revinrent de cette exploration du pays, au bout de quarante jours. »TO

Le chiffre 40 est étonnamment récurent tout au long de l’histoire. Le plus incohérent réside dans le fait que ces explorateurs aient réussit à parcourir l’ensemble du territoire du sud au nord en un aller-retour en moins de 40 jours. D’après la dernière position déclarée et connue, les israélites se trouvent à ‘Hatseroth (Nb11.35) dans le désert de Paran(Nb11.37). Les experts autorisés eux-mêmes affirment que ‘Hatseroth se situe à quelques dizaines de kilomètres du Sinaï. La distance séparant cette position approximative du nord de Canaan est plus ou moins de 500km sud-nord. Je défie des commandos modernes surentrainés, équipés de sandales et d’équipement rudimentaires, sans carte ni boussole en territoire hostile et inconnu, de réaliser cet exploit ; avec, pour les plus zélés un brancardage de raisin géant à l’épaule en sus. Qu’en serait-il de réfugiés en vadrouille ?

A ceci près que nous tenterions une expédition depuis le Sinaï jusqu’au nord des frontières du Liban… (Faudrait-il encore franchir les check-points, fin de boutade…).

Il faut revenir au territoire à exploré, décrit. La dernière délimitation en date précise : « Ex23.31 Je fixerai tes limites depuis la mer des Joncs jusqu’à la mer des Philistins et depuis le Désert jusqu’au Fleuve ; car je livrerai en ta main les habitants de cette contrée et tu les chasseras de devant toi. » TO.

Confrontés à ce descriptif plutôt nébuleux, il nous faut revenir à une circonscription plus précise et théoriquement conforme et identique à toute autre, du fait qu’il ne peut y avoir qu’un pays promis. Malheureusement, jusqu’à présent nous avons trouvés de nombreuses variantes de l’espace attitré. Si on s’en réfère à ce qui a été promis à Abraham, sachant qu’une promesse est sacrée, d’autant plus de la part d’une divinité déclarée, nous pouvons donc sereinement admettre que le territoire désigné à Abraham, sert de référence.

« Gn15.18 J’ai octroyé à ta race ce territoire, depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate. »TO

Les limites de l’exploration ainsi repoussée posent un réel problème logistique et athlétique.

Le texte révèle avec précision d’où sont partis les explorateurs de par la localisation de leur retour :

« Nb13.26 Ils allèrent trouver Moïse, Aaron et toute la communauté des enfants d’Israël, dans le désert de Pharan, à Kadêch. »TO

Nous sommes donc toujours dans la péninsule du Sinaï, à plus de 1000km de l’Euphrate. Ceci imposerait donc 2000km en 40 jours. Soit 50km par jour dans les conditions précaires et hasardeuses déjà citées supra.

Cessons les tentatives d’explication de l’inexplicable pour admettre qu’aucune exploration n’a eu lieu dans un quelconque pays d’hommes et de grappes de raisin géantes.

Faut-il encore rappeler qu’à l’époque décrite, les égyptiens étaient maîtres du territoire et que nulle part dans les archives égyptiennes foisonnantes on ne trouve de trace d’hommes ou de raisin géants. D’ailleurs, les civilisations avoisinantes, hittites, assyriennes ou mésopotamiennes s’en serait aperçus. A défaut d’en prendre possession, elles les auraient au moins répertoriées. Hommes géants, ou raisins géants ne sont cités nulle part dans les archives (réelles) des civilisations régionales de l’époque.

Il faut rappeler que le mythe des géants – annunaki, très proche du – anak hébraïque appartient à la mythologie mésopotamienne. En aucun cas, ces références n’ont trouvé d’étaies pragmatiques archéologiques. Si des géants avaient vécus sur ces terres, il aurait été simple d’en déterrer des squelettes nombreux. Certaines difformités humaines isolées présentées comme gigantosités, et hypothétiquement trouvées, ne suffisent pas à avérer la présence de civilisations entières de géants en Canaan.

Enfin, si une espèce de raisins géants avait existé, on pourrait croire que les agriculteurs et en particulier les vignerons de l’époque, s’en serait emparés pour la perpétrer à défaut d’en faire seulement mention.

Peu après l’affirmation que dans le pays ruisselle « le lait et le miel », on trouve : « Nb13.33 Nous y avons même vu les Nefilîm, les enfants d’Anak, descendants des Nefilîm »TO. De mêmes que pour les raisins et autres géants, personnes dans la région n’a signalé la présence de géants tombés du ciel.

Nb14 – Éradication du peuple poltron et rebelle : pédagogie du génocide.

Quoiqu’il en soit, le rapport d’exploration de 10 éclaireurs sur 12 est consternant. Devant les craintes et le défaitisme de son peuple qui affirme une fois de plus préférer le retour en Égypte à son sort actuel, après décision de destitution de Moïse et lapidation des leaders, Yehvah va s’enrager à nouveau et punir. Moïse aura intercédé en faveur du peuple afin de réduire la sanction.

Initialement la sanction aurait dû être : « Nb14.12 Je veux le frapper de la peste et l’anéantir… »TO, la modulation obtenue par Moïse va donner ce qui suit.

 «   Nb14.29 Vos cadavres resteront dans ce désert, vous tous qui avez été dénombrés, tous tant que vous êtes, âgés de vingt ans et au-delà, qui avez murmuré contre moi ! 14.30 Jamais vous n’entrerez, vous, dans ce pays où j’avais solennellement promis de vous établir ! »TO

En plus de vouloir exterminer au moins 603500 hommes, Yehvah se parjure et se désavoue. Notons que si 40 ans suffisent pour anéantir les individus de 20 ans ou plus, cela induit bel et bien une espérance de vie maximale de 60 ans.

 « Nb14.32 Mais vos cadavres, à vous, pourriront dans ce désert. 14.33 Vos enfants iront errant dans le désert, quarante années, expiant vos infidélités, jusqu’à ce que le désert ait reçu toutes vos dépouilles. »TO

Le peuple s’entêtera à avancer sans plus de protection yehvahique, il sera déconfit.

 « Nb14.44 Mais ils s’obstinèrent à monter au sommet de la montagne ; cependant, ni l’arche d’alliance du Seigneur(yehvah) ni Moïse ne bougèrent du milieu du camp. 14.45 L’Amalécite et le Cananéen, qui habitaient sur cette montagne, en descendirent, les battirent et les taillèrent en pièces jusqu’à Horma. »TO

Nb15 – Re-énonciation des sacrifices et offrandes : retour impromptu aux choses pratiques.

Sans transition aucune avec l’épisode tragique de mutinerie, on retrouve de but en blanc les prescriptions d’offrandes de farine et de pâtes et autres expiatoires pour idolâtrie.

Sera rappelé au passage la nécessité de lapidation pour transgression du Shabbat d’après l’exemple d’un homme ramassant du bois ce jour là. Pour clore et sans rapport aucun, il sera demandé aux israélites de s’accoutrer avec des « Nb15.38 …franges aux coins de leurs vêtements, dans toutes leurs générations, et d’ajouter à la frange de chaque coin un cordon d’azur. »TO

Nb16 – La révolte de Coré : sursaut de bon sens écrasé.

Un groupe de lévites dirigés par Coré (qora’h), s’oppose au clan mochien. Un concours de poêlons à encens aura lieu. Yehvah, s’emporte à nouveau :

« Nb16.21 Séparez-vous de cette communauté, je veux l’anéantir à l’instant ! »TO mais Moïse le tempère.

Le destin funeste du clan coréite est décrit : « Nb16.31 … le sol qui les portait se fendit, 16.32 la terre ouvrit son sein et les dévora, eux et leurs maisons, et tous les gens de Coré, et tous leurs biens. »

A ceci s’ajoute : « Nb16.35 Puis un feu s’élança de devant le Seigneur, et consuma les deux cent cinquante hommes qui avaient offert l’encens. »TO

Une fois de plus au grand damne des fans des « Dix Commandements », la terre s’est effectivement ouverte mais très loin de l’épisode du Veau d’Or.

Le peuple ayant assisté à l’exécution des Coréites, s’en prendra à nouveau aux mochiens (Nb17.6). On devine la réaction de Yehvah tant il est devenu prévisible.

« Nb17.9 Éloignez-vous du milieu de cette communauté, je veux l’anéantir à l’instant ! »TO. Une épidémie sévira, enraillée par Aaron et Moïse, éternels sauveurs.

 « Nb17.14 Les victimes de cette mortalité furent au nombre de quatorze mille sept cents, outre ceux qui avaient péri à cause de Coré. »TO

A l’issue et en guise de signe préventif contre toute révolte (Nb17.25), Yehvah demande de présenter dans le tabernacle 1 bâton par tribu, soit douze au total (17.17) afin de faire fleurir (17.23) celui qu’il aura élu (17.20), qui sera bien évidemment celui de Lévi marqué du nom d’Aaron (17.18).

Ceci conduira (à nouveau) à la désignation exclusive et jalousement gardée sous peine d’élimination du profane, des Lévites comme serviteurs privilégiés.

Nb18 – Affectation des Lévites : privilèges et statuts élitistes.

Laissons parler le texte lui-même qui ne saurait mieux exposer la situation.

« Nb18… L’Éternel(yehvah)dit à Aaron: Toi et tes fils et la famille de ton père, vous serez responsables des délits du sanctuaire ; toi et tes fils, vous serez responsables des atteintes à votre sacerdoce… tes frères, la tribu de Lévi, tribu de ton père, admets-les auprès de toi ; qu’ils s’associent à toi et te servent … ils te seront attachés pour veiller à la garde de la tente d’assignation, en tout ce qui concerne la tente, et empêcher qu’un profane ne s’approche de vous… et les enfants d’Israël ne seront plus exposés à ma colère. Car moi-même j’ai choisi vos frères, les Lévites, entre les enfants d’Israël : ils sont à vous, octroyés en don pour l’Éternel(yehvah), pour faire le service de la tente d’assignation… C’est comme fonction privilégiée que je vous donne le sacerdoce, et le profane qui y participerait serait frappé de mort… Moi-même aussi, je te confie le soin de mes offrandes : prélevées sur toutes les choses saintes des enfants d’Israël, je les assigne, par prérogative, à toi et à tes fils, comme revenu perpétuel… Voici ce qui t’appartiendra entre les saintetés éminentes, sauf ce qui doit être brûlé : toutes les offrandes, soit oblations, soit expiatoires ou délictifs quelconques, dont on me fera hommage, appartiendront comme saintetés éminentes à toi et à tes fils… Ce qui est encore à toi, c’est le prélèvement de leurs offrandes et de toutes les offrandes balancées par les enfants d’Israël : je te les attribue, ainsi qu’à tes fils et à tes filles, comme droit perpétuel… Tout le meilleur de l’huile, tout le meilleur du vin et du blé, les prémices qu’ils en doivent offrir au Seigneur (yehvah), je te les donne. Tous les premiers produits de leur terre, qu’ils apporteront au Seigneur (yehvah), seront à toi… Toute chose dévouée par interdit, en Israël, t’appartiendra. Tout premier fruit des entrailles d’une créature quelconque, lequel doit être offert au Seigneur (yehvah), homme ou bête, sera à toi… Quant au rachat, tu l’accorderas à partir de l’âge d’un mois, au taux de cinq sicles d’argent, selon le sicle du sanctuaire, valant vingt ghêras. Mais le premier-né de la vache, ni celui de la brebis, ni celui de la chèvre, tu ne peux les libérer : ils sont saints. Tu répandras leur sang sur l’autel, tu y feras fumer leur graisse, combustion d’odeur agréable à l’Éternel(yehvah), et leur chair sera pour toi : comme la poitrine balancée et comme la cuisse droite, elle t’appartiendra. Tous les prélèvements que les Israélites ont à faire sur les choses saintes en l’honneur de l’Éternel(yehvah), je te les accorde, ainsi qu’à tes fils et à tes filles, comme revenu perpétuel. C’est une alliance de sel, inaltérable, établie de par l’Éternel(yehvah)à ton profit et au profit de ta postérité… Quant aux enfants de Lévi, je leur donne pour héritage toute dîme en Israël… Parle aussi aux Lévites et dis-leur : Lorsque vous aurez reçu des enfants d’Israël la dîme que je vous donne de leur part, pour votre héritage, vous prélèverez là-dessus, comme impôt de l’Éternel(yehvah), la dîme de la dîme… sur toutes les dîmes que vous percevrez des enfants d’Israël; et vous remettrez ce tribut de l’Éternel(yehvah) au pontife Aaron… Quand vous en aurez prélevé le meilleur, le reste équivaudra pour vous, Lévites, au produit de la grange, à celui du pressoir ; et vous pourrez le consommer en tout lieu, vous et votre famille, car c’est un salaire pour vous… Vous n’aurez, sur ce point, aucun péché à votre charge, dès que vous aurez prélevé cette meilleure part… »TO

Nb19 – Cendre de vache rousse : ressource purificatrice.

Le chapitre évoque comment les cendres une vache rousse associée à quelques ingrédients végétaux ou fibreux, servira de moyen de purification une fois diluées dans l’eau appliquée par aspersion.

Nb20.. – Eau du rocher, mort de Myriam et d’Aaron et confrontation avec Édom.

Le texte précise l’époque du premier mois (Nb20.1), soit Nissan, comme moment des évènements qui suivront.

Myriam meure et est enterrée à Qadesh (20.1).

Le peuple se révolte à nouveau à cause du manque d’eau (20.2). Moïse recevra l’ordre de se doter du bâton de la tente et de parler à un rocher pour en faire jaillir de l’eau (20.8). Toutefois, Moïse frappera à deux reprise le rocher (20.11), ce qui contrariera Yehvah(20.24) qui fera alors périr Aaron au sommet du mont Hor(20.25-26) avant de consacrer Eléazar Grand-Prêtre(20.28) et interdira à Moïse d’entrer en Canaan(20.12).

Entre deux, Édom refusera catégoriquement la traversée de son territoire aux israélites (20.14-21) les forçant à emprunter une autre voie.

Nb21 – Progressions, confrontations et plaintes.

Pour ce qui touche à la description de la suite des pérégrinations et tribulations israélites, ce chapitre évoque d’emblée un accrochage avec Canaan très lucratif au prêtre.

Nb21.1-3 : Arad roi de Canaan : réduit à néant.
Translation Masters of CanaanRound 1

« Nb21.1 Le Cananéen, roi d’Arad, qui habitait au midi[1], ayant appris qu’Israël[2] s’acheminait par ces régions[3] … »TO

La traduction commence très mal !

ד-כא.א וַיִּשְׁמַע הַכְּנַעֲנִי מֶלֶךְ-עֲרָד, יֹשֵׁב הַנֶּגֶב[1], כִּי בָּא יִשְׂרָאֵל[2], דֶּרֶךְ הָאֲתָרִים[3

Qu’en dit la traduction secondaire ?

 « Nb21.1 Quand le roi cananéen d’Arad, qui habitait le Néguev[1], entendit que les Israélites[2] voyageaient le long de la route d’Atharim[3] … »TS

Hébreu TO TS Phonétique Score TO Score TS
נֶּגֶב[1] midi Néguev negev 0 1
יִשְׂרָאֵל[2] Israël Israélites israel 1 1
הָאֲתָרִים[3] Ces régions D’Atharim haatarim 1 ½ 1 ½

Pour cette épreuve de qualification de la « Translation Masters of Canaan », nos deux têtes de séries sont ex aequo. Si le premier jeu revient justement à la TS, l’égalisation par la TO dans le second est tout aussi justifiée. Comment s’explique le nul du Tie Break ?

Il existe deux traductions correctes à l’apodose du verset דֶּרֶךְ הָאֲתָרִים – derekh haatarim. 1 – « le long d’Atarim ». 2 – « Le long des Atars ». 3 – « Le long des sites ». TO ayant opté pour (approximativement) l’option 3, et TS (approximativement) pour l’option 1, cela leur confère un demi-point chacun, les qualifiant pour la seconde manche.

Revenons au sujet : Arad arasé.

Le verset poursuit par : « (Nb21.1 le roi d’Arad)…attaqua les Israélites et en fit quelques-uns prisonniers. 21.2 Mais Israël fit un vœu à l’Éternel (yehvah) en disant : Si tu livres ce peuple en mon pouvoir, je vouerais ses villes à l’anathème. 21.3 l’Éternel (yehvah) écouta la voix d’Israël et lui livra les Cananéens ; et on les frappa d’anathème, eux et leurs villes, et l’on donna à ce lieu le nom de Horma. »TO

Sans vouloir relancer le débat sur le sens à donner à anathème, deux possibilités simples apparaissent ici. Si « anathème » signifie, destruction totale, alors cela signifie pour les israélites, devoir raser le Néguev. Mais si on repositionne le sens d’anathème comme consacré à Yehvah, de par le statut des prêtres lévites exposé plus avant en Nb18.., qui affecte à ces derniers toute chose sur laquelle est portée l’anathème, cela signifie tout simplement que les prêtres viennent de s’octroyer le Néguev, certes désertique mais d’une étendue de 13000km².

Au-delà de l’anecdote, la déconfiture Cananéenne à lieu d’après le texte à « Horma », חָרְמָה – ‘harmah. Ce site de bataille est bien est connu, seuls les avis divergent sur l’issue du combat.

Nb21.4 – De Cîn à Hor : les étapes oubliées. Translation Masters of Canaan – Round 2

Cette section évoque des étapes qui aurait été atteintes ou visitées, du désert de Cîn /Kadêch[2] aux Plaines de Moab[3], dernière étape avant l’entrée en Canaan. Si une lecture survolée de la traduction française n’attire pas l’attention, c’est sans compter la confrontation des différentes traductions et les réponses qu’apporte l’hébreu du texte sur les sens à extraire de ce tronçon.

TO TS
21.3 … et l’on donna à ce lieu le nom de Horma[1]. 21.4 Ils partirent de Hor-la-Montagne[2] dans la direction de la mer des Joncs[3]21.10 Les enfants d’Israël levèrent le camp, puis campèrent à Oboth[4]. 21.11 Partis d’Oboth, ils campèrent à lyyê-Haabarîm[5] dans le désert[6]21.12 De là ils repartirent et campèrent dans la vallée de Zéred[7]. 21.13 De là ils repartirent et campèrent sur la rive de l’Arnon[8] située dans le désert[6’]21.16 Puis, ils gagnèrent Beêr[9]21.18 Et de Midbar[6’’] ils allèrent à Mattana[10] ; 21.19 de Mattana à Nahalïel [11] ; de Nahalïel à Bamoth [12]; 21.20 et de Bamoth, au plateau[13] qui est dans la campagne de Moab, au sommet du Pisga[14], d’où l’on découvrait l’étendue du désert[15].   21.3 … Cet endroit fut donc appelé Tabou[1] (‘Hormah). 21.4 [Les Israélites] quittèrent le Mont Hor[2], passant par la mer du sud[3]21.10 Les Israélites levèrent le camp puis campèrent à Ovoth[4]. 21.11 Ils quittèrent Ovoth et campèrent dans les défilés inhabités[5]… r[6] 21.12 Puis ils repartirent et campèrent le long du ruisseau de Zéred[7]. 21.13 Ils poursuivirent leur route et campèrent dans le désert[6’]… sur la rive opposée du [fleuve] Arnon[8]21.16 De là, [les israélites se rendirent] au puit[9]21.18 Du désert[6’’] [les Israélites atteignirent] à Matanah[10], 21.19 de Matanah à Na’haliel[11]; de Na’haliel à Bamoth[12]. 21.20 De Bamoth [ils se rendirent], à Hagaï[13] dans la campagne de Moab, au sommet de la falaise[14], qui domine les terres désertes[15].  
Phonétique Hébreu du texte
21.3 … vayiqra shem-hamaqom, ‘harmah[1]. 21.4 vayise’u mehor hahar[2] derekh yam-suf[3]21.10 vayise’u, bnei israel ; vaya’hanu beovot[4]. 21.11 vayise’u, meovot; vaya’hanu be’iyei ha’abarim[5], bamidbar[6]21.12 misham, nasa’u; vaya’hanu, bena’hal zared[7. 21.13 misham, nasa’u, vaya’hanu me’ever arnon[8] asher bamidbar[6’]21.16 umisham, beerah[9]21.18 umimidbar[6’’], matanah[10]. 21.19 umimatanah, na’haliel[11]; umina’haliel, bamot[12]; 21.20 umibamot, hagaye[13] asher bisdeh moav—rosh, hapisgah[14] ; venishqafah ‘al-pnei hayeshimon[15]. 21.3וַיִּקְרָא שֵׁם-הַמָּקוֹם, חָרְמָה.[1]   21.4וַיִּסְעוּ מֵהֹר הָהָר[2], דֶּרֶךְ יַם-סוּף[3]  21.10וַיִּסְעוּ, בְּנֵי יִשְׂרָאֵל; וַיַּחֲנוּ, בְּאֹבֹת[4].  21.11וַיִּסְעוּ, מֵאֹבֹת; וַיַּחֲנוּ בְּעִיֵּי הָעֲבָרִים[5], בַּמִּדְבָּר[6] 21.12מִשָּׁם, נָסָעוּ; וַיַּחֲנוּ, בְּנַחַל זָרֶד[7].  21.13מִשָּׁם, נָסָעוּ, וַיַּחֲנוּ מֵעֵבֶר אַרְנוֹן[8] אֲשֶׁר בַּמִּדְבָּר[6’] 21.16וּמִשָּׁם, בְּאֵרָה[9] 21.18וּמִמִּדְבָּר[6’’], מַתָּנָה[10].  21.19וּמִמַּתָּנָה, נַחֲלִיאֵל[11]; וּמִנַּחֲלִיאֵל, בָּמוֹת[12].  21.20וּמִבָּמוֹת, הַגַּיְא[13] אֲשֶׁר בִּשְׂדֵה מוֹאָב–רֹאשׁ, הַפִּסְגָּה[14]; וְנִשְׁקָפָה, עַל-פְּנֵי הַיְשִׁימֹן[15].

Ouvrons la seconde manche de notre « Translation Masters of Canaan ». Le match s’annonce serré entre la TO, forte de sens donnés d’après un consensus admis et la TS, qui tente de rapprocher avec le plus de fidélité du texte mais qui use du très déloyal moyen qu’est l’adjonction d’apartés, absente du texte, qui permettent d’assouplir, d’étendre et d’arrondir la traduction. Dans les deux cas, la majorité des termes peuvent être rendus comme noms propres ou communs. Il faut donc sanctionner une première notation permissive qui considère les deux possibilités (noms propres et communs des lieux), qui défend toutefois la fidélité au texte, le sens authentique et la valeur transcriptive phonétique. Une seconde privilégie la dénomination propre, ignorant toute phonétique fiable. La troisième privilégie le sens commun, ici encore sans soucis de phonétiques. Pour ces deux derniers cas, la nomination des sites connus préalablement admise comme telle.

Comparaison des traduction Officielles et Secondaire.

La victoire revient donc à la TS. Ce qui ne résout pas le problème des étapes et la controverse à propos soit leur nomination soit leur description. Dès lors qu’on nomme un site, on l’identifie et on doit l’inclure dans le répertoire des étapes. L’inverse ne confère au passage qu’un caractère descriptif ponctuel.

Golfe
de Suez
lyyê-
Haabarîm
Midbar Beêr Mattana Na’
haliel
Bamoth Hagaï Sommet du Pisga Yeshimon
mer de
joncs
canyons désert puit cadeau cours
puissant
hauteurs vallon tête du pic désolations

Toute cette orchestration ludique et distrayante, ne vise qu’à mettre en lumière une fois de plus, s’il s’en fallait, le caractère alternatif, variable mais bien plus que tout incertain des traductions. Elle induit aussi une modification des considérations entendues concernant les 41 étapes légendaires[4] et officielles présentées comme franchies durant l’exode. On peut ici en ajouter 10.

            Au-delà de la crédibilité même de la traduction, on pourrait se demander en quoi ce genre de travers aurait une importance. Sur le papier et pour des littéraires, en effet, ce tronçon du moins, peut être laissé pour anecdotique. Sur le terrain, les enjeux prennent d’autres proportions. Particulièrement pour les historiens et archéologues dits biblistes qui chercheraient un site à la place d’un décor et abandonneraient un décor alors que c’est un site. Question de principe, me direz-vous, sachant que dans tous les cas on sait que les pérégrinations d’Israël n’ont jamais eu lieu. Ca n’a pas empêché certains croyant de miner le paysage à coup de pelle afin d’y aérer les cailloux (l’usage du passé est abusif car on rapporte que certains creusent encore…).

Contrairement aux ufologues qui espèrent toujours un signe à venir de ce qu’ils cherchent les biblistes cherchent encore un signe passé. Je suis près pour ma part à parier que les ufologues s’ils trouvaient quelque chose, le feraient largement avant les biblistes.

Nb21.8-9 : Serpents venimeux : airain contre venin.

Les israélites se plaindront à nouveau à Moïse car dégoutés par la manne (Nb21.5). Habitude faisant on connaît la teneur de la réaction yehvahique : répression. Le mode opératoire est original cette fois du fait qu’il n’ait pas encore été employé jusqu’alors : les serpents (venimeux). En revanche, le moyen présenté comme salutaire face aux serpents et leurs morsures, laisse perplexe.

 « Nb21.8 L’Éternel(yehvah) dit à Moïse: “Fais toi-même un serpent et place-le au haut d’une perche: quiconque aura été mordu, qu’il le regarde et il vivra! 21.9 Et Moïse fit un serpent d’airain, le fixa sur une perche ; et alors, si quelqu’un était mordu par un serpent, il levait les yeux vers le serpent d’airain et était sauvé. »TO

On pourrait estimer à juste titre que la confection d’une statuette métallique animale, entre en conflit avec les commandements s’opposant aux pratiques idolâtres, en particulier depuis le veau d’or.

Veau d’or, trompettes d’argent[5] et serpent de cuivre, constituent un très joli podium carnavalesque pro-idolâtre.

Nb21.14 – Un nouveau livre : autre document perdu.

ד-כא.יד עַל-כֵּן, יֵאָמַר, בְּסֵפֶר, מִלְחֲמֹת יְהוָה

« Nb21.14 C’est pourquoi l’on cite, dans l’histoire des guerres du Seigneur(yehvah)… »TO

Le traducteur tente d’éviter ici un embarras. La traduction correcte est : « ainsi sera dit dans le livre des guerres de yehvah… »VR

Alors qu’un étrange « Livre de l’Alliance » fut évoqué par moïse en Ex24.4, nous avons à faire à un autre סֵפֶר – sefer, « livre » : סֵפֶר מִלְחֲמֹת יְהוָה – sefer mil’hamot yehvah, « le Livre des Guerres de Yehvah », dont personne n’aura vu une pointe de reliure jusqu’à présent.

Nb21.21 – Confrontation avec Sihôn et Og : le massacre continue.

La confrontation avec Sihôn se termine naturellement par :

« Nb21.25 Israël s’empara de toutes ces villes ; et il s’établit dans toutes les villes des Amorréens, à Hesbon et dans toutes ses dépendances. »TO,

« Nb21.33 Puis ils se dirigèrent, en montant plus haut, vers le Basan. Og, roi du Basan, s’avança à leur rencontre avec tout son peuple, pour leur livrer bataille, à Edréi. »TO

« Nb21.35 Et ils le battirent, ainsi que ses fils et tout son peuple, tellement qu’ils n’en laissèrent survivre aucun ; et ils conquirent son territoire. »TO

L’extermination systématique des peuples se trouvant sur le passage d’Israël est plutôt traumatisante. Le fantasme de toute puissance et d’invincibilité du rédacteur s’exprime ici sans mesure aucune.

Si l’on retient que Khan est le nom de Kohen/Cohen maquillé, on est en droit de s’interroger sur l’inspiration et les origines de l’empereur mongol génocidaire Gengis Khan.

Nb21.23-33 : De Yahça à Edréi : les étapes oubliées – partie II.

Parmi les différents sites prétendus visités par les hébreux, le texte relate différents lieux, certes investis lors de batailles, mais par cette seule définition, bel et bien foulés.

« Nb21.23 Sihôn… atteignit Yahça, où il livra la bataille à Israël. 21.25 Israël… s’établit dans toutes les villes des Amorréens, à Hesbon … 21.28 Car un feu a jailli de Hesbon, une flamme… qui a dévoré Ar-en-Moab nous 21.30 les avons poursuivis de nos traits jusqu’à Dibôn ; nous avons dévasté jusqu’à Nôfah, même jusqu’à Mèdeba!” 21.32 Moïse envoya explorer Yazêr ; on s’empara de ses dépendances… 21.33 Og, roi du Basan, s’avança … pour leur livrer bataille, à Edréi. »TO

Les israélites furent donc bien à : Yahça, Hesbon, Ar-en-Moab, Dibôn, Nôfah, Mèdeba, Yazêr, Edréi.

Cela ajoute 8 étapes, aux 41 « officielles ».

Nb22 – Balaam : le prophète incapable, l’ânesse bavarde et l’ange protecteur des animaux.

Contrairement aux prestations fournies lors des antiques concours tragiques grecs, qui se déroulent selon 3 parties tragiques conclues d’une satire comique, nous assistons à un passage qui présenterait presque une configuration inverse. La chute lointaine et déportée révèlera l’exécution de Balaam (Nb31.8). L’impression est donnée que le rédacteur s’est ici inspiré des grands auteurs tragiques grecs du Ve siècle AEC, en intriquant les styles d’Eschyle et de Sophocle. Aurions-nous ici un style de comédie nouveau qu’il faudrait baptiser « Tragi-comédie hébragricque » ou encore « Hébraïcabracque tragi-comique » ? Penchons-nous plus tôt sur l’histoire elle-même.

Balak(balaq) régent de Moab(Nb22.4), ayant naturellement peur d’être exterminé comme ses voisins tente d’avoir recours au service de Balaam(bila’am) pour maudire Israël(22.11). Face à la menace Moab s’alliera à Madian. Ainsi, une délégation Moabito-Madianite arrive chez Balaam, au bord de l’Euphrate, pour présenter sa requête(22.7). A priori, Balaam est prophète puisque « dieu », s’adresse d’emblée à lui pour débouter la requête des Moabites.

Voyons la suite par le texte.

 « Nb22.8 Il leur répondit : Restez ici cette nuit, et je vous rendrai réponse selon ce que l’Éternel(yehvah) m’aura dit. Et les princes moabites restèrent chez Balaam. »TO

Donc, Balaam, s’en réfère à Yehvah.

 « Nb22.9 Dieu(elohim) aborda Balaam, en disant : Qui sont ces hommes-là chez toi ? »TO

Cette fois-ci, c’est elohim qui demande des précisions à Balaam, comme s’il n’était pas capable de par sa divinissime omniscience de connaître les évènements en cours. Après les explications de Balaam à Elohim, celui-ci ordonne.

 « Nb22.12 Dieu(elohim) dit à Balaam : Tu n’iras point avec eux. Tu ne maudiras point ce peuple, car il est béni ! »TO

Balaam refusera l’offre et renverra les émissaires. Ceux-ci seront à nouveau commis par Balak et pour donner suite à leur insistance, la situation semblera se débloquer quelque peu à certaines conditions.

« Nb22.20 Dieu(elohim) aborda Balaam pendant la nuit, en lui disant : “Puisque ces hommes sont venus pour te mander, va, pars avec eux! Et cependant, les ordres que je te donnerai, ceux-là seulement, tu les accompliras ! »TO

La suite…: « Nb22.21 Balaam se leva le matin, sangla son ânesse, et partit avec les princes de Moab. 22.22 Mais Dieu(elohim) étant irrité de ce qu’il partait, un ange du Seigneur(yehvah) se mit sur son chemin pour lui faire obstacle. Or, il était monté sur son ânesse, et ses deux jeunes esclaves l’accompagnaient. 22.23 L’ânesse, voyant l’ange du Seigneur(yehvah)  debout sur son passage et l’épée nue à la main, s’écarta de la route et alla à travers champs ; Balaam frappa l’ânesse pour la ramener sur la route. 22.24 Alors l’ange du Seigneur(yehvah)  se plaça dans un chemin creux entre les vignes, clôture deçà, clôture delà. 22.25 L’ânesse, voyant l’ange du Seigneur(yehvah), se serra contre le mur, et froissa contre le mur le pied de Balaam, qui la frappa de nouveau. 22.26 Mais de nouveau l’ange du Seigneur(yehvah)  prit les devants, et il se plaça dans un lieu étroit, où il n’était possible de s’écarter ni à droite ni à gauche. 22.27 L’ânesse, voyant encore l’ange du Seigneur(yehvah), se coucha sous Balaam ; enflammé de colère, Balaam la frappa de son bâton. »TO

Il faut faire preuve d’un peu d’imagination en visualisant cette scène projetée de manière saccadée et accélérée à la manière du cinéma muet d’antan.

Il faudra repasser en mode de projection sonorisée pour apprécier la suite du dialogue, qu’il faudrait cette fois appréhender comme une fusion habile des « Mémoires d’un âne », de la Comtesse de Ségur, dans laquelle Fernandel interprèterait Balaam à la Don Camillo. On pourrait trouver ici surprenant qu’une ânesse, quoique bientôt douée de parole, dispose d’une perception métaphysique supérieure à celle d’un prophète.

« Nb22.28 Alors le Seigneur(yehvah) ouvrit la bouche de l’ânesse, qui dit à Balaam : Que t’ai-je fait, pour que tu m’aies frappée ainsi à trois reprises? 22.29 Balaam répondit à l’ânesse : Parce que tu te joues de moi ! Si je tenais une épée, certes, je te tuerais sur l’heure ! 22.30 Et l’ânesse dit à Balaam : Ne suis-je pas ton ânesse, que tu as toujours montée jusqu’à ce jour ? Avais-je accoutumé d’agir ainsi avec toi ? Et il répondit : “Non.” 22.31 Soudain, le Seigneur(yehvah) dessilla les yeux de Balaam, et il vit l’ange du Seigneur(yehvah) debout sur la route ; l’épée nue à la main ; il s’inclina et se prosterna sur sa face. 22.32 L’ange du Seigneur(yehvah) lui dit : Pourquoi as-tu frappé ton ânesse par trois fois ? C’est moi qui suis venu me poser en obstacle, parce que ce voyage a lieu contre mon gré. 22.33 Cette ânesse m’a vu, et elle s’est écartée à mon aspect, trois fois ; si elle ne s’était écartée de devant moi, assurément je t’aurais fait mourir, tandis que je l’aurais laissée vivre. 22.34 Balaam répondit à l’ange du Seigneur(yehvah) : J’ai péché, parce que je ne savais pas que tu fusses posté devant moi sur le chemin ; et maintenant, si cela te déplaît, je m’en retournerai. 22.35 Mais l’ange du Seigneur(yehvah) dit à Balaam : Va avec ces hommes ! Et cependant, la parole que je te dicterai, celle-là seule tu la diras. Et Balaam poursuivit sa route avec les officiers de Balak. »TO

Face à cette scène désopilante, on pourrait s’interroger sur la crédibilité de l’ensemble qui la recèle. Bien qu’après l’épisode du serpent qui parle à la femme on soit en droit de s’attendre à tout, situer un passage grotesque et vaguement distrayant entre deux passages de massacres de populations, me semble pour ma part de mauvais goût. Je suis aussi très étonné que ce passage n’ait pas produit quelques commandements dérivés comme : « Si ton âne refuse d’avancer ou s’arrête en chemin, commence à prier, un ange est sur le chemin ».

La suite de l’histoire narre comment Balak s’exaspère de voir Balaam incapable de maudire Israël finissant a contrario à bénir.  Puis suivront divers holocaustes sur des hauteurs, dialogues entre tantôt Yehvah tantôt Elohim et Balaam, prononciation d’oracles, à la gloire d’Israël et d’autres au détriment de ses ennemis.

Alors que depuis un certain temps, on a tendance à ne lire que du Yehvah dans le texte, les dénominatifs divins se multiplient à nouveau dans ces passages.

yehvah : Nb23.3,5,8,12,17,21,26;24.1,6,11,13 /
elohim : Nb23.4 /
el : Nb23.8,19,22,23;24.4,8,23 /
shaday : Nb24.4,16 / 
elyon : Nb24.16.

Nb25 – Dérive avec Moab : répurgation sanguinaire.

Après le divertissement de l’épisode de Balaam, le goût du sang se rappelle à l’auteur.

Israël se débauchera donc avec les moabites ce qui attisera comme toujours la colère de Yehvah. Quel sort attend cette fois-ci les joyeux pécheurs ?

 « Nb25.4 Et le Seigneur(yehvah) dit à Moïse : Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre au nom du Seigneur(yehvah), à la face du soleil, pour que la colère divine se détourne d’Israël. »TO

« Nb25.4 Dieu(yehvah)  dit à Moïse : Prends tous les chefs du peuple, et [qu’ils] empalent publiquement [les idolâtres] devant Dieu(yehvah). Ceci détournera la colère divine d’Israël » TS

Certains veulent empaler les chefs face au soleil et d’autres veulent les empaler publiquement… heureusement que de nos jours nous n’avons plus recours à ce genre de personnes pour prendre des décisions d’utilité publique.

Il apparaît une très nette discordance traductionnelle selon les sources. Comme déjà évoqué plus avant, nous sommes ici confrontés non seulement à un terme unique dont tout le monde à perdu le sens initial, qui plus est, se trouve sous une forme grammaticale incorrecte si affecté à un conjugué.

ד-כה.ד וַיֹּאמֶר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה, קַח אֶת-כָּל-רָאשֵׁי הָעָם, וְהוֹקַע אוֹתָם לַיהוָה, נֶגֶד הַשָּׁמֶשׁ; וְיָשֹׁב חֲרוֹן אַף-יְהוָה, מִיִּשְׂרָאֵל

Face à ce verset, un traducteur forcené, confronté à une impossibilité traductionnelle directe, supposerait que le terme וְהוֹקַע – vehoqa’a, « ? » pourrait être un défaut de transcription de וְתוֹקַע – vetoqa’a, « tu enfonceras/empaleras ». La proximité graphique entre un ה- hey mal lu et un ת – tav mal écrit pourrait en être la cause. Toutefois ce traducteur forcené serait confronté à l’inviolabilité du texte considéré comme la parfaite, unique et immuable parole divine. Puisqu’il faut bien trouver quelque chose, considérant que personne ne vérifierait rien ou n’oserait remettre en cause le consensus officiel, il est alors produit n’importe quoi à partir de n’importe quoi. Le plus flagrant réside dans le fait qu’autant d’incertitudes et de divergences, balayent l’affirmation qui consiste à dire que dès la réception de cette loi, toutes les explications et compléments qui y sont relatifs, y auraient été transmis. Bien au contraire, la perte du sens et les bricolages récupérateurs attestent d’une démarche de rattrapage et non d’éclaircissement autant que d’une tentative de justification plus que d’explication. Pour clore, le terme traduit par « pendre/empaler », ne correspond à aucune conjugaison possible d’un impératif, il n’a aucun équivalent ailleurs pour comparaison ou compréhension et il n’est associé à aucune racine connue.

De ce fait, on ne peut confirmer que d’après ce verset, les chefs de tribu seront châtiés à la face du soleil/publiquement pour éloigner la colère yehvahique d’Israël.

Le verset suivantannonce : « Nb25.5 Et Moïse dit aux juges d’Israël : Que chacun de vous immole ceux des siens qui se sont livrés à Baal-Peor ! »TO

Immoler est on ne peut plus clair : il s’agit bien ici de « tuer » les fautifs.

Dans la série des impossibilités de traductions, compensées par des improvisations douteuses ou des inventions fumeuses, nous retrouvons très vite, les mauvaises traductions, volontaires ou maladroites.

« Nb25.6 Cependant, quelqu’un des Israélites s’avança, amenant parmi ses frères la Madianite, à la vue de Moïse, à la vue de toute la communauté des enfants d’Israël, qui pleuraient au seuil de la tente d’assignation. 25.7 A cette vue, Phinéas (pin’has), fils d’Eléazar, fils d’Aaron le pontife, se leva du milieu de la communauté, arma sa main d’une lance, 25.8 entra, sur les pas de l’Israélite, dans la tente, et les perça tous deux, l’Israélite ainsi que cette femme, qu’il frappa au flanc (û) ; et le fléau cessa de sévir parmi les enfants d’Israël. »TO

(û) Au flanc : אֶל-קֳבָתָהּ – el kavatah, encore un terme unique pour tout le tana’kh, néanmoins les références affectent à ce mot, non pas le sens de flanc, mais le sens d’utérus. Aux moins sensibles d’imaginer la barbarie et la cruauté dont a fait preuve l’héroïque petit fils d’Aaron. On comprend mieux, rétrospectivement pourquoi il aura été tentant pour les traducteurs d’évoquer sans certitudes la peine de l’empalement en tronquant et en masquant le sens du déplorable sort de la femme madianite.

Le bilan du carnage, qui ne souffre, lui, d’aucune erreur de traduction d’aucune part, se passera de commentaires.

 « Nb25.9 Ceux qui avaient péri par suite du fléau étaient au nombre de vingt-quatre mille. »TO

Le comble n’est pas encore atteint.

 « Nb25.10 L’Éternel(yehvah) parla ainsi à Moïse : 25.11 Phinéas, fils d’Eléazar, fils d’Aaron le pontife, a détourné ma colère de dessus les enfants d’Israël, en se montrant jaloux de ma cause au milieu d’eux, en sorte que je n’ai pas anéanti les enfants d’Israël, dans mon indignation. 25.12 C’est pourquoi, tu annonceras que je lui accorde mon alliance amicale. 25.13 Lui et sa postérité après lui posséderont, comme gage d’alliance, le sacerdoce à perpétuité ; parce qu’il a pris parti pour son Dieu(elohav) et procuré expiation aux enfants d’Israël. »TO

Notre Yehvah ayant tant apprécié l’embrochement d’un homme et d’une femme, plus spécialement à travers ses entrailles génitales pour cette dernière, qu’il octroiera un statut honorifique et fonctionnel au répurgateur modèle et exemplaire qu’est Phinéas. Un modèle exemplaire n’a-t-il pas pour fonction d’encourager à être suivi ?

Nb25.14 – Haro sur Madian : un massacre de plus toujours mal justifié.

Tout continue avec la désignation nominative des exécutés par Phinéas.

« Nb25.14 Or, le nom de l’Israélite frappé par lui, qui avait péri avec la Madianite, était Zimri, fils de Salou, chef d’une famille paternelle des Siméonites ; et la femme qui avait été frappée, la Madianite, se nommait Kozbi, fille de Cour, qui était chef des peuplades d’une famille paternelle de Madian. »TO

Le texte désigne donc clairement deux responsables aux derniers troubles à l’ordre yehvahique. Le premier appartient à la lignée paternelle des Siméonites, la seconde à la lignée paternelle des Madianites. Dans l’optique qui tend à considérer que les fautes proviennent de l’extérieur, nul n’inquiétera les siméonites. En revanche le sort destiné aux madianites et d’ores et déjà scellé.

 « Nb25.16  L’Éternel(yehvah) parla ainsi à Moïse : 25.17 Attaquez les Madianites et taillez-les en pièces ! 25.18 Car ils vous ont attaqués eux-mêmes, par les ruses qu’ils ont machinées contre vous au moyen de Peor, et au moyen de Kozbi, la fille du prince madianite, leur sœur, qui a été frappée, le jour de la mortalité(û), à cause de Peor.” »TO

(û) Mortalité : מַּגֵּפָה – magefah, « épidémie ». Euphémisation ou détournement de sens des traducteurs ? Quoi qu’il en soit ,rien n’altère la dernière mode répurgatrice : l’épidémie. Si l’usage d’armes biologiques est interdit par la Convention de Genève, elle semble autorisée par celle du Sinaï.

Suite au prochain épisode. Les rédacteurs ont le gout du suspens, car ils ont intercalé un nouveau dénombrement avant de narrer l’extermination des madianites.

Nb26 – Dénombrement nouvelle formule.

Le chapitre précise d’emblée : « Nb26.1 Or, à la suite de cette mortalité(épidémie)… »TO. Il faut donc comprendre que la population aura diminué. Quelques autres évènements causes de morbidité à grande échelle seront survenus depuis le dernier recensement.

Viande empoisonnée (Nb11.33) ; Défaite militaire face aux amalécites et aux cananéens(Nb17.45) ; Épidémie suite à la révolte de Coré, « quatorze mille sept cents” victimes(Nb17.14) ; Afflictions des serpents (21.7) où « il périt une multitude d’Israélites »TO. Myriam meurt en Nissan 2451CH à Kadesh. Contournement d’Édom. Puis viens le tour d’Aaron (Nb20.22), au Mont Hor, qui sera pleuré 30 jours(Nb20.29). Suit après le massacre des Cananéens du désert (Nb21..). Ovoth, Zéred, Arnon, Midbar, Matanah, Na’haliel, Bamoth, Hagaï. Massacre de Sihon(Nb21.25). Passage à Bachan, Edréi. Massacre d’Og (Nb21.35). Passage en face de Jéricho. Épisode de Balaam, pour qui il aura fallut faire deux aller retour jusqu’au bord de l’Euphrate. Arrivée à Chittim où se passa la débauche avec les moabites, les « empalements » et une épidémie qui fit « vingt-quatre mille » victimes. (24.9).

Reste-t-il encore des gens à compter ?

Divergences entre deux décomptes.

On apprendra que les lévites furent recensés au nombre de 23000 lors du second recensement contre 22000 selon l’affirmation du texte mais 22300 selon le cumul effectif.

Quelques précisions s’imposent.

 « Nb26.64 Parmi eux ne se trouvait pas un seul homme de ceux qu’avait recensés Moïse et le pontife Aaron, lorsqu’ils avaient dénombré les Israélites dans le désert de Sinaï. 26.65 Car l’Éternel(yehvah) avait déclaré, quant à ceux-là, qu’ils devaient mourir dans le désert ; et aucun d’eux n’avait survécu, excepté Caleb, fils de Yefounné, et Josué, fils de Noun. »TO

Il faut donc comprendre que 603550-2 hommes ont péris dans le désert. En y appliquant une parité simpliste et naïve qui voudrait que les femmes de la génération aient hérités du même sort, on en arrive au chiffre de 1200000 individus supprimés. Cherchons à mettre en évidence l’absurdité de l’auteur.

Nous nous trouverions donc un peu plus de 40 ans après le premier dénombrement. Ainsi passer de 600000 individus à 600000 individus en supprimant les 600000 premiers ne consiste pas en une stabilisation de la population, mais dans le doublement de celle-ci en 40 ans avec éradication de sa première moitié. Ce qui est réellement problématique, puisque si l’on supprime dans un temps donné la génération sensée doubler sa population, comment peut-elle s’accroître ? Ce casse tête illogique est du ressort des statisticiens démographes.

Plus simplement, combien de temps faut-il à une population pour doubler son nombre ? Usons de références connues pour tenter d’apprécier la valeur des éléments fournis par le texte : la population mondiale.

On estime que de 1000 à 1500, la population mondiale est passée d’environs d’un quart à un demi-milliard, soit un doublement en 500 ans. De 1500 à 1800, la population mondiale est passée de 500 millions à un milliard. Soit 300 ans pour doubler, il y a deux siècles de cela. De 1800 à 1930, pour passer de 1 milliard à 2, soit 130 ans à une période pré-contemporaine. De 1930 à 1975, pour passer de 2 à 4 milliards, soit 35ans. De 1960 à 2000 pour passer de 3 à 6 milliards, soit 40 ans. Ainsi un doublement de population est possible en moins de 40 ans : au XXe siècle.

1000 ans plus tôt, il fallait un demi-millénaire pour réussir un tel exploit démographique. Combien de temps fallait-il au temps de l’exode 3200 ans plus tôt ? S’il avait été possible de doubler la population tous les 40 ans, sans supprimer durant la même période la moitié de celle-ci, combien serions-nous aujourd’hui ? Posons le chiffre de 200 millions d’individu en l’an 1, en régressant par tranches de 40 ans, les deux premiers individus seraient apparus vers -1050, et non en -3761 et nous aurions été plus de 225 millions de milliards de millions d’habitant. Si on ne considère que la population israélite double tous les 40 ans à partit de -1240, celle-ci aurait dû être de 1,45 trilliard (milliard de milliard de milliard) de millions d’habitant soit 6442451 fois supérieure à la population mondiale sensée la contenir.

Toutes ces facéties mathématiques simplistes et ubuesques, visent à montrer que les affirmations démographiques des auteurs sont simplistes et ubuesques. Le manque de réalisme, de précision et de cohérence s’explique très bien du fait que ce texte fut créé et destiné à être compris comme légende merveilleuse à accepter telle quelle pour des populations primitives et archaïques de l’antiquité, lors d’une lecture ou on attire l’attention sur les passages législatifs et les menaces forçant l’obéissance, et non la valeur éventuelle du texte.

Nb26.54 – Intérêt réel d’un dénombrement irréel : répartitions territoriales inéquitables.

Le surréalisme de l’auteur passant aisément sous silence au sein d’une population simple, naïve et non éduquée, il n’est pourtant pas complètement vide sens. La suite nous donnera un aperçu de l’intérêt que présente des remaniements numériques à la hausse ou à la baisse.

« Nb26.54 Aux plus nombreux tu donneras une plus grande part, aux moins nombreux une part inférieure : chaque tribu recevra sa part selon le chiffre de sa population. »TO

Le mobile est évident. A qui les auteurs souhaitent-ils donc répartir les plus grandes parts territoriales ?

Judah : 201300. Dan : 163200. Manassé : 130800. Ruben : 106430. Même si la tribu de Ruben ne reçoit à cause du dernier décompte qu’un quart du territoire, il demeure toujours gênant. Comment les grandes tribus vont elle récupérer un confortable douzième supplémentaire en évinçant légalement et donc divinement Ruben ? L’analyse y répondra plus loin.

Si la superficie allouée devra être au prorata de la population de chaque tribu, le choix des territoires en est remis au sort : « Nb26.55 Toutefois, c’est au sort qu’on distribuera le pays ; chacun aura son lot selon la désignation de sa tribu paternelle. »TO. On suggère donc que le hasard décidera de l’attribution. Mais ces gens ne sont pas sensés croire que tout est sous le contrôle et la volonté de leur dieu ? Ce hasard évoqué n’étant donc qu’un moyen maquillé de parler de volonté Yehvahique, c’est par celle-ci que les attributions se feront. Dans quel texte le sort/volonté divine sera répertorié ? Celui du rédacteur qui est en fait l’authentique éminence grise décisionnaire de ce qu’il cherche à imposer aux soumis et aux crédules de sa doctrine. CQFD.

Nb27.1-11 – Héritage des filles : un étau d’intérêt se serre.

On voit ensuite les filles d’un certain « Celofhad (tselaf’had) » (Nb27.1), demander une part au futur (re)membrement territorial, du fait que leur père ait été éliminé, sans héritier masculin, pour on ne sait quel péché. (Le péché mortel peut en effet s’avérer pratique pour débouter les gêneurs, il faut bien l’avouer.)

De cela découlera les règles d’héritage. Sans fils vers fille, sans fille vers frères, sans frères vers oncles, sans oncle vers plus proche parent, sans plus proche parent… non défini. Il ne s’agit là de la première partie d’une logique législative qui n’aboutira que plus tard.

Nb27.12 – La contemplation de Moïse : comment faire saliver un désireux.

Passage qui évoque comment Yehvah fait contempler à Moïse le pays vers lequel son peuple est destiné, alors qu’il a reçu l’interdiction d’y entrer. Après quarante ans de bons et loyaux services, une seule faute aurait été impardonnable à Moïse, frapper un rocher duquel devait sortir de l’eau plutôt que de lui parler, à cause d’une populace geignarde et indisciplinée, pour un résultat identique au final.

« Nb27.12 L’Éternel(yehvah) dit à Moïse : Monte sur cette hauteur des Abarîm, pour contempler le pays que j’ai donné aux enfants d’Israël. Parce que vous avez contrevenu à ma parole dans le désert de Cîn, lors de la querelle soulevée par la communauté, au lieu de faire éclater devant eux ma sainteté par les eaux.” Ce sont les eaux de Meribath-Kadêch, au désert de Cîn. »TO

Le verset précise : « vous avez contrevenu ». Yehvah est juste ! Car s’il fait référence à Aaron, ce dernier est déjà enterré. Ainsi, ni l’un ni l’autre ne seront entré en « terre promise ».

Discussion de fin d’année entre Moyshelleh et son père Yohvehlleh.
« Aba ! Aba ! On va en Israël cette année ?
– Pourquoi « cette année » Moyshelleh ?
– Parce que l’an dernier, tu nous as dit que puisqu’on passait notre temps à se plaindre et à être vilains, on devrait passer une année de réparation très dure pour mériter d’y aller.
– C’est vrai ! Cette année nous y allons !
– Formidable Aba ! C’est le rêve de toute ma vie ! C’est le pays de grand-père et d’arrière grand-père !
– Non ! Moyshelleh ! Ton grand-père est né à Tamanrasset et son père est né à Sidi-Bel-Abès.
– Oui ! Mais c’est le pays ou coulent les Milk-shakes et les caramels fondants ! J’ai fait tout ce que tu m’as demandé cette année supplémentaire ! Je suis allé chez l’orthophoniste deux fois par semaine. Je suis le meilleur des meilleurs de ma classe que mon école n’ait jamais eut et n’aura jamais. Je suis le seul qui discute avec toi comme nous le faisons. Je me suis occupé du jardin comme tu me l’as demandé ! Arraché tout ce que voulait arracher ! Brûlé toutes les fourmilières et autres bestioles de la terre ! Reconstruit et redécoré ta cabane à outils ! J’ai tué la dernière portée de chiots de notre Tamarah de mes propres mains ! J’ai diffusé sur J-tube la vidéo que j’ai composé moi-même ‘Mon Père est un Dieu’. J’ai pris soin de toutes mes forces de ma petite sœur ! Deux ans durant… jours après jours, sans rien demander pour moi. Je l’ai toujours défendue, j’ai pris sur moi ses bêtises et ses dévastations à chaque fois que tu voulais la punir, même quand elle s’attaquait à moi. Tu te souviens lorsqu’elle a mis la photo de Doyrelleh l’exploratrice à la place de celle de maman ? Quand elle passait son temps à hurler car elle avait toujours faim ? Toutes les fois ou elle partait jouer avec le petit voisin goy alors que tu lui as interdit ? Et surtout quand…
– Ca suffit ! Je me souviens très bien ! Nous irons donc en Israël… mais pas toi !
– Pas… pas… pas moi ?
– Non ! Pas toi ! Tu resteras ici en maison de l’enfance et plus personne n’entendra parler de toi. C’est parfaitement mérité, juste et équitable. C’est ton petit frère Joshouelleh qui s’occupera de ta sœur désormais et qui feras tout mes caprices !
– Mais… mais… pourquoi ?
– Pourquoi ?! Pourquoi ?!! Tu oses demander « Pourquoi » ?!!! Tu as la mémoire courte mon petit ! Tu te souviens lorsque nous étions en camping, le 22 juillet, à 13 heures 42 minutes et 51 secondes GMT, alors que ta sœur criait encore et toujours pour un soda et que je t’ai demandé de lui apporter ?
– Euh… no… ou… ou… oui*… ? (*non)
– Et bien tu ne lui as pas donné dans la main, tu lui as posé sur le coussin à coté d’elle ! Voilà pourquoi ! Maintenant je vais te montrer une vidéo du pays, de la maison, sa piscine et son grand verger en face de la mer… un endroit merveilleux et magnifique dont tous les enfants rêveraient surtout lorsqu’on les a fait trimer comme des chiens, en leur promettant, pour leur refuser au dernier moment ! Tu devrais savoir que d’après ce qu’on raconte, notre dieu a fait ça avec notre plus grand maître et guide à l’époque.
– Aba…
– Oui mon adoré ?
– Maintenant je sais comment on dit ‘sale ordure sadique bipolaire et schizophrène’ en hébreu !
– En trois ou en quatre lettres ?
– Non ! En hébreu c’est en 4 ! »

Nb27.15 – Josué : la relève tant attendue.

Alors qu’en général nous trouvons Yehvah qui donne des injonctions à Moïse, וַיֹּאמֶר יְהוָה, אֶל-מֹשֶׁה לֵּאמֹר, « Et l’Éternel parla ainsi à Moïse… » ; le passage nous révèle étrangement le processus inverse pour le cas de la nomination de Josué : וַיְדַבֵּר מֹשֶׁה, אֶל-יְהוָה לֵאמֹר, « Alors Moïse parla à l’Éternel en ces termes… ».

« Nb27.15 Alors Moïse parla à l’Éternel(yehvah) en ces termes : Que l’Éternel(yehvah), le Dieu des esprits de toute chair [1], institue un chef sur cette communauté, qui marche sans cesse à leur tête et qui dirige tous leurs mouvements, afin que la communauté de l’Éternel(yehvah) ne soit pas comme un troupeau sans pasteur. »TO

Nous trouvons aussi une nouvelle prérogative yehvahique : [1], « dieu des esprits de toute chair », אֱלֹהֵי הָרוּחֹת לְכָל-בָּשָׂר – elohei harou’hoth lekhol basar.

Si nous reprenons donc le cheminement du passage, Moïse exige de Yehvah, la nomination d’un successeur. Yehvah s’exécutera en nommant, ô surprise, Josué.

« Nb27.18 Et l’Éternel(yehvah) dit à Moïse : Fais approcher de toi Josué, fils de Noun, homme animé de mon esprit, et impose ta main sur lui. 27.19 Tu le mettras en présence d’Eléazar le pontife et de toute la communauté, et lui donneras ses instructions devant eux. 27.20 Tu lui communiqueras une partie de ta majesté, afin que toute l’assemblée des enfants d’Israël lui obéisse. »TO

Quelques versets après l’injonction de Moïse à Yehvah, la dernière partie du verset prépositionne le « transfert » d’autorité qui sera induit et confirmé ultérieurement, aux prêtres.

Notons que de Josué, יְהוֹשֻׁעַ – yehoshu’a, le nouveau leader spirituel désigné dans le texte, à Josias, יֹאשִׁיָּהוּ – yoshiahu, qui a retrouvé « par hasard », le corps deutéronomique du texte, lui permettant de s’autoproclamer, leader spirituel de son temps, réside une troublante et confondante proximité. L’analogie vocalique induit plus facilement une analogie de fonction transposée.

Une autre curiosité, contradictoire avec la loi imposée jusqu’alors fait son apparition en :

« Nb27.21 Il devra se présenter devant le pontife Eléazar, qui interrogera pour lui l’oracle des Ourîm (!!), devant le Seigneur(yehvah). »

(!!)Pour ceux qui auraient déjà oublié, le recours aux oracles et à la divination à été proscrit à plusieurs reprises et régulièrement depuis l’exode sous peine de mort. Pourtant, le grand-prêtre en fonction y a recours officiellement à l’occasion de la nomination de Josué. Les entorses internes à la loi continuent de se répéter dans l’indifférence générale.

Nb28-29 – Sacrifices de festivités : toujours plus de carnage exigé pour bonne ripaille.

Pour rappel, comme révélé plus avant (Nb18-) hormis quelques parties dédiées à carbonisation, les sacrifices sont attribués aux prêtres pour leur consommation personnelle. Les valeurs volumiques fixant les quantités prescrites pour les oblations et les libations le sont en Nb15-.

Mesures référentes : les controverses et incertitudes sont nombreuses dans les milieux yahwistes quant à déterminer avec précision les valeurs certaines des poids et mesures. Nous sommes obligés de nous en remettre aux estimations officielles et reconnues. Parmi ces valeurs acceptables dans les milieux yahwistes autorisés, un des référentiels récent et poussé, est celui de l’expert Avraham Yesha’yahou Karlits affectueusement appelé dans « ‘Hazon Ish ». Ce dernier défini le hîn comme valant ~7.17 litres que nous simplifieront à 7 et l’éphâ comme ~43 litres.

Les quantités et combinaisons requises pour les sacrifices sont variables : Quotidien (Nb28.1-8), Shabbat (28.9-10), Néoménie (28.11-15), Pâques (28.16-25), Pentecôte (28.26-30), Nouvel an (29.1-6), Grand pardon (29.7-11), Fête des cabanes (29.12-|). Elles se basent toutefois sur les matières premières suivantes : agneaux d’un an, boucs, jeunes taureaux, tous sans défauts, fleur de farine, huile d’olive pressée à la main, vin pur. Les ressources végétales sont exigées proportionnellement en fonction de l’animal qu’elles accompagnent.

Par animal Farine
éphâ – litres
Huile
hîn – litres
Vin
hîn -litres
Agneau (15.5) 1/10 – 4.3 1/4 – 1.75 1/4 – 1.75
Bélier et assimilé (15.11) 2/10 – 8.6 1/3 – 2.3 1/3 – 2.3
Bœuf et assimilé (15.8) 3/10 – 13.2 1/2 – 3.5 1/2  – 3.5

Tableau estimatif des rentrées annuelles de la coopérative yahwiste antique « Levy and Sons™ », association à caractère spirituel prétendu (non)-lucrative.

Festivité   Taureaux Béliers Agneaux Farine
en l.
Huile
en l.
Vin
en l.
Fête des
Cabanes
1 13 3 16 266,2 80,4 80,4
  2 12 3 16 253 76,9 76,9
  3 11 3 16 239,8 73,4 73,4
  4 10 3 16 226,6 69,9 69,9
  5 9 3 16 213,4 66,4 66,4
  6 8 3 16 200,2 62,9 62,9
  7 7 3 16 187 59,4 59,4
  8 1 1 9 60,5 21,55 21,55
  8 71 22 121 1646,7 510,85 510,85
Quotidien 1     2 8,6 3,5 3,5
annuel 291 0 0 582 2502,6 1018,5 1018,5
Shabbat 1     4 17,2 7 7
annuel 45 0 0 180 774 315 315
Néoménie 1 2 2 9 82,3 27,35 27,35
annuel 11 22 22 99 905,3 300,85 300,85
Pâques 1 2 2 8 78 25,6 25,6
  2 2 2 8 78 25,6 25,6
  3 2 2 8 78 25,6 25,6
  4 2 2 8 78 25,6 25,6
  5 2 2 8 78 25,6 25,6
  6 2 2 8 78 25,6 25,6
  7 2 2 8 78 25,6 25,6
  7 14 14 56 546 179,2 179,2
Pentecôte 1 2 2 9 82,3 27,35 27,35
Nouvel An 1 3 4 18 151,4 51,2 51,2
Grand
Pardon
1 1 3 9 77,7 26,15 26,15
Total An   113 67 1074 6686 2429,1 2429,1

Nb30.. – « Vœux » et modalités d’annulation.

« Nb30.3 Si un homme fait un vœu au Seigneur(yehvah), ou s’impose, par un serment, quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole : tout ce qu’a proféré sa bouche, il doit l’accomplir. »TO

On comprend donc qu’une parole est sensée être sacrée, au sens moral du terme conditionnant ainsi l’honneur de l’individu. Depuis les temps immémoriaux, le monde entier reconnaît la très haute et ultime valeur de la parole d’un yahwiste qui n’a de comparaison que celle des samouraïs japonais qui allaient jusqu’à se donner la mort, s’ils en venaient à faire défaut à celle-ci. La comparaison s’arrête ici, tant les yahwistes ont trouvés, hors de la torah, un commandement parmi tant d’autres, qui les oblige à ne pas porter atteinte à leur propre vie et du fait conjoint que leur texte de référence n’impose au final, aucune sanction au parjure. En dernier lieu, est t’il utile de rappeler, ici encore et pour la seconde fois dans cet ouvrage, que ni le mot, ni le concept, ou vice-et-versa, ni le concept ni le mot « Honneur » n’existe en hébreu[6].  Ainsi, en l’absence de concept édificateur ou de sanction même morale, rien ne sert de s’imposer une contrainte telle que le respect de la parole.

Mieux encore, les pères et les époux ont un droit de véto sur les décisions solennelles des femmes qui leur sont rattachées. Ce véto est applicable selon divers cas de figures, que l’on peut résumer simplement.

  Le jour même Après un jour / Consentement silencieux
  Père Époux Père Époux
Fille Vœu annulé NC Vœu maintenu NC
Femme NC Vœu annulé NC Vœu maintenu
Veuve/répudiée NC Vœu annulé (!?) NC Vœu maintenu (!?)

Une curiosité apparait cependant :

« Nb30.10 Quant aux vœux d’une femme veuve ou répudiée, tout ce qu’elle s’est imposé sera obligatoire pour elle. 30.11 Au cas où c’est en puissance de mari qu’elle a fait un vœu ou s’est interdit quelque chose par serment ; si son époux l’apprend et ne lui dit rien, ne la désavoue point, tous ses vœux et toute abstinence qu’elle a pu s’imposer restent obligatoires. 30.12 Si, au contraire, son époux les annule le jour où il en a eu connaissance, tout ce qu’a proféré sa bouche, soit vœux, soit interdiction personnelle, sera sans effet : son époux les a annulés… »TO

Hormis le caractère désuet de certaines tournures, la traduction est ici correcte. De ce fait, il devient incompréhensible qu’une femme répudiée, qui ne vit donc plus chez son mari et sorte ainsi de son autorité quotidienne soit encore soumise à son droit de véto. Pire encore, l’assimilation faite entre répudiée et veuve. Dans le cas d’une veuve, c’est passablement plus problématique. Cela impose à l’époux de revenir d’entre les morts ou de communiquer avec ses derniers. Insoluble en soit.

Nb31 – Guerre à Madian : suite et fin sordide mais très rentable.

Peu avant la contre-attaque de l’Empire (israélite) et le retour de Chaddaï, nous assistons à la revanche des israélites. L’épisode de la guerre… pardon… de l’extermination massive de Madian a commencé en Nb24.14.

Si nous sommes à la fin de la fin de Madian, il en va de même pour Moïse :

« Nb31.2 Exerce sur les Madianites la vengeance due aux enfants d’Israël ; après quoi tu seras réuni à tes pères. »TO

On peut saluer la tentative maladroite des traducteurs de s’être essayés à la transposition de la locution latine ad pater. Cependant, le sens d’arrivée diverge notablement de celui d’origine.

ד-לא.ב נְקֹם, נִקְמַת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, מֵאֵת, הַמִּדְיָנִים; אַחַר, תֵּאָסֵף אֶל-עַמֶּיךָ

« Nb31.2 Venge la vengeance des enfants d’Israël des madianites, après, tu t’ajouteras à ton peuple. »VR

Il faut souligner que « le peuple » évoqué ici, et que doit rejoindre Moïse, est celui qui est sortit d’Égypte et qui a été condamné à agonie après quarante ans dans le désert. Ainsi, Moïse sacrifié pour d’obscures raisons va rejoindre le reste du peuple qui lui était attaché ; peuple sacrifié pour de sombres raisons. De ces jeux d’ombres et de lumières d’essence ténébreuse jaillira un dernier exploit mochien éclatant et écarlate comme l’hémoglobine qu’il dispersera qui sonnera comme dernier baroud « d’ordures honnit sur l’heure » et non « d’honneur sur liure d’or ».

Recrutement :

« Nb31.3 Qu’un certain nombre d’entre vous s’apprêtent à combattre ; ils marcheront contre Madian, pour exercer sur lui la vindicte de l’Éternel(yehvah). Mille par tribu, mille pour chacune des tribus d’Israël, seront désignés par vous pour cette expédition. »TO

Un total de 12000 hommes constituera le contingent expéditionnaire. Notons qu’il s’agit brutalement de la « vindicte de l’éternel » et non plus des enfants d’Israël. Ce dieu superpotent a-t-il vraiment besoin d’envoyer ses « enfants » à la guerre pour régler ses griefs personnels ?

On nous signale ensuite qu’ils sont « équipés pour le combat »(Nb31.5), ce qui, vu les circonstances, est plus adéquat que pour la pêche. Enfin, on précise en : « Nb31.6 … pour diriger l’expédition, Phinéas, fils d’Eléazar le pontife, muni de l’appareil sacré et des trompettes retentissantes. »TO.

Le verset décrit pourtant : וְאֶת-פִּינְחָס בֶּן-אֶלְעָזָר הַכֹּהֵן, לַצָּבָא, וּכְלֵי הַקֹּדֶשׁ וַחֲצֹצְרוֹת הַתְּרוּעָה, בְּיָדוֹ., « …et Pin’has fils d’Eléazar le prêtre, à l’armée, et des outils de sainteté et des trompettes d’alerte dans sa main. »VR.

Je signale qu’à ce jour, aucun commentateur n’a été capable d’expliquer de quoi il est question à propos de ces « outils de sainteté ». Les explicateurs citent pêle-mêle toutes sortes d’éventualités allant de plaques frontales à l’arche d’alliance, objet qui, il faut le reconnaître n’ont de place et d’utilité, toute relatives, très limitées dans la main d’un homme.

La suite énonce :

« Nb31.7 …et ils livrèrent bataille à Madian, comme l’Éternel(yehvah) l’avait ordonné à Moïse, et ils tuèrent tous les mâles. 31.8 Ils ajoutèrent à ces victimes les rois de Madian : Evi, Rékem, Cour, Heur et Réba, tous cinq rois de Madian, plus Balaam, fils de Beor, qu’ils firent périr par le glaive. 31.9 Et les Israélites firent prisonnières les femmes de Madian, ainsi que leurs enfants ; ils s’emparèrent de toutes leurs bêtes de somme, de tous leurs troupeaux et de tous leurs biens ; 31.10 et toutes les villes qu’ils habitaient et tous leurs villages, ils les incendièrent. »TO

Plusieurs remarques ici : d’abord on précise bien que toutes villes et villages furent incendiés, hommes occis, femme, enfants, bétail et biens capturés. Parmi les victimes on trouve cinq rois madianites complètement inconnus de l’histoire réelle et notre vieil ami Balaam. Le tracas survient du fait qu’aux dernières nouvelles : « Nb24.25 Alors Balaam se leva et reprit le chemin de son pays. »TO. Le pays de Balaam est d’après: « Nb22.5 à Balaam, fils de Beor, à Pethor qui est sur le fleuve » ; la même affirmation plus précise est faite en :  « Dt23.5…Balaam, fils de Beor, de Pethor en Mésopotamie. ».

Ce qu’on traduit par « Mésopotamie » est inscrit dans le verset comme אֲרַם נַהֲרַיִם – aram naharayim, « Aram des deux fleuves ». La dernière position connue des Israélites est signalée en : « Nb25.1 Israël s’établit à Chittîm »TO. Si Chittîm est situé sur le fleuve du même nom, affluent du Jourdain, légèrement au nord-est de la mer mort et que Madian englobe le pourtour du golfe d’Aqaba en incluant une partie de la péninsule du Sinaï (où Moïse épousa la fille du chef madianite local au pied du buisson ardent), cela force les armées israélites à engager une marche au sud sur une distance longue de 500km. Afin de rejoindre n’importe quelle région de Mésopotamie de ce point, Balaam a l’obligation de voyager selon une direction incluse dans le cadran nord-est, afin de reprendre le chemin de son pays.

Composition :

« Problème : Un corps mobile 1, que nous nommerons Balaam, part d’un Point A, que nous nommerons Chittim, à une heure h et se déplace selon un azimut Nord-est, à la vitesse d’un âne monté. Un corps mobile 2, que nous nommerons Contingent expéditionnaire israélite, part du même point A, à une heure h + temps de mobilisation de 12000 hommes, se déplace selon un azimut Sud à la vitesse de troupes antiques à pied. Question 1 : Quand le corps mobile 1 et 2 se rencontrent-t’ils ?

Question 2 : Où les corps mobile 1 et 2 se rencontrent t’ils ? (Justifiez vos réponses et affinez votre résultat selon une précision de l’ordre de l’infini.)

Question 3 (exercice de rédaction) : Rédigez une histoire courte mettant en scène la rencontre entre les corps mobile 1 et 2, en 0 mots.

Pour cette composition les calculatrices sont interdites. Vous disposez de l’éternité pour répondre. »

Pour la suite, le fier corps expéditionnaire retourne avec son butin « Nb31.12 au camp, dans les plaines de Moab, qui sont près du Jourdain vers Jéricho. »TO

Nb31.15-16 : La transformation de Moïse : de bègue meurtrier poltron à dux bellorum génocidaire.

« Nb31.15 et Moïse leur dit : Quoi ! Vous avez laissé vivre toutes les femmes ? 31.16 Ne sont-ce pas elles qui, à l’instigation de Balaam, ont porté les enfants d’Israël à trahir l’Éternel(yehvah) pour Baal-Peor, de sorte que la mort a sévi dans la communauté de l’Éternel(yehvah) ? 31.17 Et maintenant, tuez tous les enfants mâles ; et toute femme qui a connu un homme par cohabitation, tuez-la. 31.18 Quant à celles qui, encore enfants, n’ont pas cohabité avec un homme, conservez-les pour vous. »TO

Pour tenter d’atténuer le dégout intense que le récit de tels faits procure, soulignons que le traducteur se permet l’adjonction d’exclamations et interrogation qui n’ont aucune origine ni équivalent depuis l’hébreu du texte. Pour revenir sur les faits, si les hommes ont été massacrés à la chaleur des combats, les femmes et les garçons seront froidement assassinés. Il ne reste plus qu’au très saint et honorable peuple guerrier israélite à conserver les fillettes vierges pour son propre plaisir. Les exécutés ont t’ils reçu, une mort digne ?

Le traducteur nous parle de « guerriers »TO pour traduire תֹּפְשֵׂי הַמִּלְחָמָה – tofshei hamil’hamah, « Participants à la guerre ». Peut-être vaudrait-il mieux leur attribuer le statut de לוחמי ליהוה – lo’hamei layehvah, « Combattant de Yehvah », ce qui permettrait de les identifier par le sigle hébreu acronymique, qu’il est même possible de stylisé pour l’occasion, לל – « LL ». Ce, dans le but de simplifier la rédaction à venir, lorsque besoin se fera sentir d’y faire référence. Qui plus est, il me semble difficile de porter atteinte à la considération d’hommes de guerre authentiques, en nommant nos L.L. « guerriers ». Les codes de la guerre n’incluent pas le massacre de sangs froid de femme et d’enfant, dont peu de déliquescences morales humaines ont été capables dans l’histoire.

Les femmes madianites rendues coupables ont été lâchement assassinées. Quant à leurs garçons, quel grief pouvait-on avoir contre eux ! La logique serait t’elle de se débarrasser des enfants aussi pour ne plus avoir à faire face à une génération suivante ? Il ne faudrait pas que cela en devienne un modèle pour les assassins de masses à l’avenir. Enfin, les jeunes filles ont elle été examinée dans le but de déterminer l’avération de leur virginité leur conférant le droit de survivre… entre les mains des meurtriers de leurs pères et des lâches assassins de leurs mères et de leur frères ? A quoi vont-elles pouvoir servir ? Les massacrés ont-ils reçu sépulture ? Quel pourrait être l’état d’esprit d’une petite fille captive ayant été témoin de ces horreurs ? Il me vient à l’esprit un chant patriotique dédié à la souffrance d’une enfant face aux horreurs de la guerre et à sa loyauté à ses racines ainsi qu’au défi de l’oppresseur. Il faudra pour l’occasion retoucher quelques paroles de « La Strasbourgeoise ».

Chant « La Madianite ».
Petit papa, voici la mi-carême, Car te voici
déguisé en soldat. Petit papa, dis-moi si c’est pour rire, Ou pour faire peur aux tout-petits
enfants. (bis)
Non, mon enfant, je pars pour la Patrie :
C’est un devoir où tous les papas s’en vont.
Embrasse-moi, petite fille chérie, Je rentrerai bien vite à la maison. (bis)
Dis-moi, maman, quelle est cette médaille,
Et cette missive qu’apporte le messager ? Dis-moi maman, tu pleures et tu défailles. Ils ont
tué petit père adoré. (bis)
Oui, mon enfant, ils ont tué ton père ;
Pleurons ensemble, car nous les haïssons.
Quelle guerre atroce qui fait pleurer les mères, Et tue les pères des petits anges blonds. (bis)
Le sable cingle aux portes de la ville. Là est
assise une enfant de Madian. Elle reste là
malgré le froid, la bise, Elle reste là malgré le
froid du jour. (bis)

Un homme passe, à la fillette ordonne. Elle reconnaît l’uniforme israélite. Elle refuse la
posture qu’on lui force, A l’ennemi, elle dit
bien fièrement. (bis)
Gardez vos verges, je garde ma candeur ;
Soldats mochiens, passez votre chemin. Moi, je ne suis qu’une enfant de Madian. A
l’ennemi, je n’offre pas séant. (bis)
Tout en priant dans ce temple de pierre, Ma mère est morte sous ce porche incendié,
Frappée à mort par l’une de vos flèches,
Frappée à mort par l’une de vos épées.(bis)
Mon père est mort sur vos champs de
bataille, Je n’ai pas vu l’ombre de sa
sépulture, Frappé à mort par l’une de vos
flèches. C’est la raison de ma robe de deuil.
(bis)
Vous avez eu le Néguev et ‘Hechbon,
Vous avez eu des millions d’étrangers, Vous
avez eu Canaan et Moab, Mais mon p’tit
cœur, vous ne l’aurez jamais, Mais mon p’tit
cœur, restera à Madian.

Nb31.19-24 – Purification du contingent et du butin.

Sera ordonné la purification et la mise en quarantaine des hommes et du butin de manières diverses en fonction du matériau qui le constitue. Les captifs devront aussi être purifiés : « Nb31.19 …vous devez vous purifier le troisième et le septième jour, vous et vos prisonniers. ». Sachant que les prisonniers en question ne sont plus que les jeunes vierges madianites épargnées, on imagine sans peine les ignominieux soudards sanguinaires faire la toilette aux fillettes, deux fois dans la semaine.

Nb31.25-47 – Partage du butin colossal : le bénéfice conforte le mobile.

Voici les règles du partage du butin : « Nb31.27 Tu partageras ces prises entre les guerriers qui ont pris part à l’expédition, et le reste de la communauté. 31.28 Puis tu prélèveras comme tribut pour le Seigneur(yehvah) , de la part des gens de guerre qui ont fait l’expédition, une tête sur cinq cents : individus humains, bœufs, ânes et menu bétail… 31.29 tu le donneras au pontife Eléazar comme prélèvement du Seigneur(yehvah) . … 31.47 sur cette moitié échue aux enfants d’Israël, indistinctement un sur cinquante, personnes et animaux, et il les donna aux Lévites. »TO

Nous avons échappé à « humanoïdes usitables » à la place de « individu humain ».

De manière clarifiée le butin sera répartit 50% aux soudards et 50% au peuple. Sur les 50% des soudards, Éléazar le prêtre reçoit 1/500. Sur les 50% du peuple, les lévites reçoivent 2%.

Quel est le butin de bétail et de «créatures humaines »TO?

 «  Nb31.32 …menu bétail, six cent soixante-quinze mille pièces ; 31.33 gros bétail, soixante-douze mille ; 31.34 ânes, soixante et un mille. 31.35 Quant aux créatures humaines, le nombre des femmes qui n’avaient pas cohabité avec un homme s’élevait à trente-deux mille. »TO

Le butin décrit est ici plus que démesuré. Pour comprendre cette démesure prétendue, comparons les cheptels capturés à Madian et le cheptel actuel en Israël. Le plus époustouflant demeure toutefois le fait que les scores antiques concernant le cheptel d’un peuple bédouin dispersé, dépassent de loin les scores actuels de la production israélienne, malgré le fait qu’Israël soit un pays en voie de développement, issue d’une implantation datant de la fin des années 40.

  Cheptel israélien actuel
(2009)[7]
Cheptel madianites capturé (-1274)
Bovin 404000 72000
Caprin 91000 675000
Ovin 430000
Porcin[8] 223500 Non signalé
Équin(ânes) Anecdotique 61000
Humanoïdes féminins
vierges[9]
980000[10] 32000

Certains pourraient être choqués de lire qu’Israël est un des plus gros (pour ne pas dire, le plus gros) producteurs de porcs du Moyen-Orient. Une « loi » datant de 1962, interdit l’élevage et la commercialisation de porcs dans le pays. Cette « loi » n’a rien d’autres comme inspiration qu’une essence religieuse. A l’instar des interdictions de mariages laïcs ou intercommunautaires, soit hors d’une bénédiction religieuse, l’état qui se targue d’être une démocratie moderne subit le dictat d’un extrémisme religieux archaïque basé sur une référence textuelle imaginaire fabriquée, alors qu’il s’agit de la seule « pseudo-démocratie » au monde ne disposant pas de constitution et vivant constamment sous loi martiale. Heureusement, pour les libéraux encore vivants, la loi du business reléguant les lois stériles au rang d’anecdotes, tout est toujours contourné et contournable ici bas. Et même si, elle n’atteindra jamais la qualité de celle du terroir alsacien, il est toujours et partout possible de manger une bonne choucroute dans les environs. A ce propos, nos beignets de crevettes sont tout autant succulents !

Quant à l’estimation de la population de jeune femmes et filles n’ayant pas encore eut de rapports sexuels : je fixe très approximativement et arbitrairement la barre par excès à 15 ans pour les madianites, considérant les us et coutumes rapportés de l’antiquité à propos des peuples semi-nomades comme les madianites/bédouins. S’agissant du seuil comparatif avec Israël, je transpose la population féminine de moins de 15 ans. Le chiffre proposé par défaut cette fois, est approximatif et cherche à correspondre à la limite estimée des madianites. Il est affinable du fait que l’âge moyen du premier rapport en Israël est estimé à 16.7 ans[11]. Pour comparaison, la France affiche cette même valeur à 18.5 ans[12].

Pour revenir à nos moutons, le texte poursuit en énumérant la part devant revenir à Eléazar et à ses lévites, avec une grande précision, pour ceux qui ne sauraient pas compter, supposons le.

Pour clore, suit la répartition du butin.

.. Bœufs Moutons Anes Vierges
Total(31.32-35) 72000 675000 61000 32000
Éléazar
(31.29,37-40)
72 675 61 32
Lévites(31.47) 720 6750 610 320
Peuple(31.27,30) 35928 336825 30439 15968
Soudards(31.27,36) 35280 330750 29890 15680

Plusieurs constats sont évidents, ici. Tout d’abord, Éléazar, le grand prêtre, qui rappelons le, est resté en base arrière, est le grand gagnant de l’opération : 72 bœufs, 675 moutons, 61 ânes. Mais plus que tout, 32 vierges. La guerre sainte qu’aura mené son peuple lui aura rapporté un lot de vierges, non pas au paradis, mail bel et bien de son présent. On peut tout supposer quant au sort qui leur sera destiné.

L’autre constat concerne le nombre de massacrés que l’on peu estimé grâce au reliquat de vierges madianites capturés. Les chiffres donnés sont encore, trop abusivement entiers pour être réalistes. Puisque ce sont les seuls dont nous disposons, il faut s’en contenter. En se basant sur la démographie de l’actuel Yémen qui affiche une population de moins de 15 ans de près de 50% (la population antique ayant été certainement plus jeune, amenant à considérer ce chiffre comme inférieur à la réalité de l’époque), et supposant une parité homme femme théorique, les garçons de moins de 15 ans représentent donc le double du nombre de jeunes filles capturées et les adultes le double. La population d’homme, de femmes et de garçons aurait donc été de 3×32000 soit 96000 individus. Sur les 64000 femmes et garçons exterminé, rien dans le texte ne permet, ne serait-ce que supposer, qu’il y ait pu y avoir des « Justes d’Israël », qui auraient risqué leur vie pour cacher et ainsi soustraire à l’extermination, les enfants madianites. Madianites qui rappelons le, ne sont que le peuple de l’épouse de Moïse.

Nb31.48-49 – Décompte des pertes : Madian 96000 – Israël 0.

« Nb31.48 Les officiers des divers corps de la milice*, chiliarques et centurions, s’approchèrent de Moïse, et lui dirent : 31.49 Tes serviteurs ont fait le dénombrement des gens de guerre qui étaient sous leurs ordres, et il n’en manque pas un seul. »TO

Ainsi, sur les 12000 miliciens* de ce qu’on pourrait appeler « La Ligue des Volontaires Israélites contre le Madianisme de la division LL Phinéas », aucune perte n’est à déplorer. Cela suppose soit une supériorité technique militaire écrasante, soit que comme les femmes et les enfants exécutés captifs, tous les madianites se soient fait massacrés « comme des moutons à l’abattoir », lors de l’épisode, non pas d’Oradour-sur-Glane mais de Chîttim sur Jourdain.

Le traducteur prend deplus le risque de transposer ici des grades romains et grecs pour décrire des officiers hébreux : centurions (Rome antique), chiliarques (Grèce antique).

Les archéologues sont toujours en reste de mettre à jour un charnier de presque 100000 personnes, enfants compris. A moins que les corps aient été complètement brulés pour ne plus laisser de trace.

Nb31.50-51 – Complément de butin : Moïse et Éléazar grands bénéficiaires.

« Nb31.50 Nous apportons donc en hommage à l’Éternel(yehvah) ce que chacun de nous a trouvé de joyaux d’or, chaînettes, bracelets, bagues, boucles et colliers, pour racheter nos personnes devant l’Éternel(yehvah)31.51 Moïse et le pontife Eléazar reçurent de leur main cet or, toutes ces pièces façonnées. 31.52 Tout l’or de l’offrande, dont on fit ainsi hommage à l’Éternel(yehvah) , se montait à seize mille sept cent cinquante sicles, offert par les chiliarques et les centurions.»TO

ce que chacun de nous a trouvé de joyaux d’or, chaînettes, bracelets, bagues, boucles et colliers, pour racheter nos personnes devant l’Éternel.  31.51 Moïse et le pontife Eléazar reçurent de leur main cet or, toutes ces pièces façonnées. 31.52 Tout l’or de l’offrande, dont on fit ainsi hommage à l’Éternel, se montait à seize mille sept cent cinquante sicles, offert par les chiliarques et les centurions.»TO

Du fait de l’absence de technologie dentaire prothétique pour l’époque, nous ne saurons pas si les dents en or eussent été récupérées. Conservant la valeur du sicle référent fixé à 10g (9.6g ‘hazal[13]), 16750 sicles représentent 167,5 kg d’or correspondant à une valeur approximative actuelle transposée de l’ordre de 8.375.000$[14]. Je n’ose pas transposer les valeurs hautes du sicle, fixé selon d’autres estimations à 25g, ce qui ferait plus que doubler le pactole. Le pauvre Moïse, proche de l’échéance de sa mort annoncée n’aura pas le temps de profiter du magot. En revanche, les dividendes d’or jaune produits par la dispersion « d’or rouge sang », étant attribués à autant à Moïse qu’Éléazar, c’est donc ce dernier qui empochera en plus du bétail et des vierges.

Nb32 – Ruben et Gad se détachent : éclatement anticipé de « l’Unité israélite ».

L’histoire continue avec la requête de Ruben et Gad, qui préfèrent rester sur les territoires déjà rasés, ne prenant pas part à l’installation en « terre promise ». Alors que dans l’inconscient collectif, tout le peuple hébreu est venu en Canaan, plus d’un sixième des effectifs fera défaut avant même la légendaire incursion au-delà du Jourdain. Cela conforte l’idée de tentative d’exclusion par l’auteur des Rubénites et des Gadites qui étaient dénombrés en minorité, afin de justifier plus d’attribution territoriale à Juda (Cf. Nb26 – Dénombrement nouvelle formule.)

L’histoire se déroule comme suit en commençant par le constat que les territoires traversés et rasés, propices à l’élevage et du fait qu’il soit affirmé que Ruben et Gad possèdent de nombreux troupeaux, ceux-ci demandent une faveur à Moïse. Cette faveur consiste à leur attribuer les régions déjà conquises du Jourdain oriental contre renoncement de leur part en Canaan. Moïse s’insurge et évoque l’attitude du peuple 40 ans plus tôt qui l’aura fait maudire. Il finit par obtenir la participation des combattants Gadites et Rubénites à la conquête de Canaan comme unité de choc, conditionnellement au retour hors Canaan et à l’attribution des terres briguées.

Comme à l’accoutumée, quelques curiosités supplémentaires apparaissent.

La demande express est faite par Gad et Ruben, cependant Moïse inclura dans leur partition extérieure, une demi-tribu de Manassé :

« Nb32.33 Alors Moïse octroya aux enfants de Gad et à ceux de Ruben, ainsi qu’à la moitié de la tribu de Manassé, fils de Joseph, le domaine de Sihôn, roi des Amorréens, et le domaine d’Og, roi du Basan ; tout ce pays selon les limites de ses villes, les villes du pays dans toute son étendue. »TO

L’explication de la « demi-tribu » de Manassé apparaîtra plus tard, avec Josué en 17.1-2, lors du « tirage au sort » de l’affectation des territoires :

« Js17.1 Le lot attribué à la tribu de Manassé, parce qu’il était le premier-né de Joseph, échut à Makhir, premier-né de Manassé, père de Ghilead ; et, comme il était belliqueux, il eut le Galaad et le Basan. 17.2 Les autres descendants de Manassé reçurent selon leurs familles, savoir : les fils d’Abiézer, ceux de Hêlek, ceux d’Asriel, ceux de Sichem, ceux de Héfer et ceux de Chemida, formant la descendance mâle de Manassé, fils de Joseph, selon leurs familles. »TO

Nous nous situons donc dans le récit à l’aube de l’invasion de Canaan. Après la campagne contre Madian, qui malgré l’étendue du territoire à conquérir de plusieurs centaines de kilomètres carré de déserts, semble avoir été une blitzkrieg, nous faisons face à un « blitzbau », une reconstruction éclair.

« Nb32.34 Et les enfants de Gad rebâtirent Dibôn, Ataroth et Arœr ; 32.35 Atroth-Chofân, Yazer et Yogbeha ; 32.36 Bêth-Nimra et Bêth-Harân, comme viles fortes et parcs à bétail. 32.37 Et les enfants de Ruben rebâtirent Hesbon, Elalê et Kiryathayim ; 32.38 Nébo, Baal-Meôn (qui changèrent de nom) et Sibma. Ils remplacèrent par d’autres noms les noms des villes qu’ils rebâtirent. »TO

Rappelons que La population d’hommes de plus 20 ans actifs, soit apte à engager matériellement un chantier de reconstruction urbaine de Gad et Ruben est de 84230. A cet effectif échoit, non pas de bâtir un campement temporaire, mais bel et bien, 14 « villes fortes et parcs à bétail », en quelques jours, voire semaines tout au plus. Faut-il suggérer qu’il faille plusieurs milliers d’ouvriers occupés plusieurs années afin de bâtir des fortifications antiques, pour mieux comprendre l’énormité ?

Nb33.1-49 – Récapitulatif des étapes franchies par les hébreux :
nouveautés géographiques en perspectives.

Le texte énumère ici les différentes étapes franchies et installations prétendues. Nous soulignerons ici, les localisations citées dans l’exode par un signe « * », et celle citées après l’exode par « ^ ». Sera ajouté le signe « ? » à toute localisation nouvelle et inconnue. 

Divergences dans l’énumération des étapes.

Ramsès*, Soukkot*, Ethâm*, Pi-Hariroth*, Mara*, Elim*!, Mer des Joncs*, Désert de Sîn*, Dofka?, Alouch?, Rephidîm*, désert de Sinaï*, Kibroth-Hattaava^, Hâcéroth ?, Rithma?, Rimmôn-Péreç?, Libna?, Rissa?, Kehêlatha?, Mont Chéfer ?, Harada?, Makhêloth?, Tahath?, Térah?, Mitka?, Haschmona?, Mossêroth?, Benê-Yaakan ?, Hor-Haghidgad?, Yatvathah?, Abrona?, Asiongaber?, Kadêch^, Hor-la-Montagne^, Çalmonah?, Pounôn?, Ovoth^, lyyê-Haabarîm^, Dibôn-Gad?, Almôn-Diblathayim? en face de Nébo, Plaines de Moab^ vers Jéricho.

* Pi-Hahiroth : cette localisation répond uniformément à deux appellations différentes trouvées dans deux versets contigus Nb33.7 et Nb33.8 ; respectivement פִּי הַחִירֹת – pi-ha’hirot et פְּנֵי הַחִירֹת – pnei-ha’hirot. Si pi est la bouche et pnei la face, affecté à terme donnée, cela nous ouvre des perspectives intéressantes : rebaptisons, pourquoi pas les Bouches-du Rhône, Faces-du-Rhône. Cela ferait très bon effet sur des bouteilles. Ce qui est sans importance puisque le produit ne change pas plus au final que l’étape traitée.

** Elim : « Nb33.9 …Or, à Elim étaient douze sources d’eau et soixante-dix palmiers, et ils s’y campèrent. »TO.

Bien sûr la description du lieu est surréaliste tant elle est fantasmagorique. D’autant qu’un tel endroit s’il avait existé, n’aurait pas manqué d’attirer l’attention dans tout le moyen orient, et comme tous les cours d’eau de l’époque qui n’ont pas disparu, on l’aurait déjà trouvé.

Une majorité d’étape viennent de faire leur apparition dans le texte. Certaines pourraient être rapprochées phonétiquement d’étapes décrites par le passé, mais cela impliquerait qu’elle soit renommée ou que le rédacteur ait tenté d’étoffer son récit.

Nb33.50-56 – Règles préliminaires d’occupation du pays : on rase avant de jouer aux dés.

Concernant les règles générales la conduite à tenir face aux futurs autochtones conquis, Moïse évoque ici trois points cruciaux :

Chasser les habitants, anéantir leurs symboles, ruiner leurs hauts-lieux (33.52).

Lotir le pays par tirage au sort au prorata des densités tribales (33.54).

Subir la colère yehvahique et être harcelé par d’éventuels épargnés (33.55).

Ceci va donc nous réserver de grands moments de spiritualité en perspective.

Soulignons que le sens de « cadeau », à propos du pays, est très discutable :

« Nb33.53 Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez ; car c’est à vous que je le donne à titre de possession. »TO, fait plus songer à « désignation de conquête » que cadeau. De toute manière, si cadeau il y a, il parait potentiellement empoisonné.

« Nb33.55 Or, si vous ne dépossédez pas à votre profit tous les habitants de ce pays, ceux que vous aurez épargnés seront comme des épines dans vos yeux et comme des aiguillons à vos flancs : 33.56 ils vous harcèleront sur le territoire que vous occuperez ; et alors, ce que j’ai résolu de leur faire, je le ferai à vous-mêmes. »TO

Nb34 – Redéfinition des frontières : nouvelle version et flou géographique.

La définition globale du territoire à conquérir, fixé à Moïse, n’est autre que :

« Nb34.2 Donne aux enfants d’Israël les instructions suivantes : Comme vous allez entrer dans ce pays de Canaan, voici quel territoire vous tombera en partage : le pays de Canaan selon ses limites. »TO.

L’idée générale une fois posée, l’auteur tente de préciser la délimitation qui lui semble acceptable.

« Nb34.3 Vous aurez pour côté méridional le désert de Cîn, sur la lisière d’Édom ; cette limite du midi commencera pour vous à la pointe orientale de la mer Salée. 34.4 Puis la limite s’infléchira, par le midi, vers la montée d’Akrabbîm, atteindra Cîn et aboutira au midi de Kadêch-Barnéa ; sortira vers Haçar-Addar, ira jusqu’à Açmôn ; 34.5 d’Açmôn, la ligne déviera vers le torrent d’Égypte, et se terminera à la mer. 34.6 Pour la frontière occidentale, c’est la grande mer qui vous en tiendra lieu : telle sera pour vous la frontière occidentale. 34.7 Voici quelles seront vos bornes au nord : vous tracerez une ligne de la grande mer à Hor-la-Montagne ; 34.8 de Hor-la-Montagne vous la continuerez jusqu’à Hémath, d’où la démarcation aboutira à Cedad ; 34.9 puis elle atteindra Zifrôn, et aura pour terme Haçar-Enân : telles seront vos bornes au nord. 34.10 Pour vos bornes à l’orient, vous tirerez une ligne de Haçar-Hênân à Chefâm ; 34.11 de Chefâm, cette ligne descendra jusqu’à Ribla, en passant à l’orient d’Ayîn ; puis, descendant encore, elle suivra le bord oriental de la mer de Kinnéreth, 34.12 descendra encore le long du Jourdain, et viendra aboutir à la mer Salée. Tel sera votre territoire, quant aux limites qui doivent le circonscrire. »TO

Parmi les divers endroits cités, hormis si ceux qui dispose d’une structure géographique établie, la confusion et l’incertitude règne quant à les définir précisément. Les spécialistes eux-même ne sont pas d’accord, et les historiens et archéologues se perdent en conjectures.

Pour comprendre l’ampleur du désastre descriptif, je m’en tiendrai à citer les commentaires de notre traducteur secondaire, sur la question.

« … Désert de Tzin (çin) : Le désert de Tzin est la région située au sud-ouest de la Mer morte. Il formait également la frontière sud de Judah…

Montée d’Akrabim : Ou ‘Montée des Scorpions’. Ce nom désigne les montagnes au sud-ouest de la Mer morte…

Kadesh Barnéa : On pense qu’elle se trouve à 100km au sud-ouest de la Mer Morte… d’autres disent qu’elle est située dans la région de Pétra, à environ 77km au sud de la Mer Morte…

‘Hatsar Adar : Traduit par : ‘ Temple d’Adarya’ (Targoum Yonathan) ou ‘Village d’Arad’ (Septante). Saadia le traduit par Rapia’h… On pense qu’il s’agit de Khirbet el-Qudeirat, à 8 km au nord-est de Kadesh Barnéa (Eïn Kadis)…

Atzmon : On l’identifie à Kessam (Targoum Yonathan), qui est Quesse-Mah ou Koutzémah, à 8 km à l’ouest de ‘Hatzar Adar. Saadia le traduit par Menazel…

Wadi égyptien : Wadi el-Arich (Saadia ; Kaphtor Vaphéra’h 11,41b). Il se trouve à environ 128 km de la Mer Morte, au milieu de la péninsule du Sinaï…

Mont Hor : Ce n’est pas le même Mont Hor que dans le verset 33.37 (Abarbanel ; Paane’ah Raza). On l’identifie aux montagnes d’Amanah (Targoum Yonathan ; Rachi, Guittin 8a sous Eïzehou, qui sont identifiées à Jebel Zébédani, la chaîne traversant le Liban et la Syrie. Cela pourrait être aussi le mont Amanus, ‘Guiaour Dagh’ syrienne. Certains disent qu’il s’agit de la montagne El Hori Adah, à environs 24km au sud de Latakia, sur la côte syrienne, à l’ouest de ‘Hamath (Kaphtor Vaphéra’h 11,42a). Ceci se trouverait à 256 km au nord de la frontière israélienne actuelle….

Grande route de ‘Hamath : ‘Hamath est une ville en Syrie à environs 80 km de la Méditerranée ; appelée aujourd’hui Hamah. D’autres notent que la frontière rejoint approximativement les Montagnes d’Amanah à Tibérias (Targoum Yonathan)…

Tzédad : Les Septante le traduisent par Saradac. On pense que Tzédad est Sédad, à environs 112 km à l’est de Byblos et 88 km au sud de ‘Hamath. D’autres identifient Tzédad au Défilé de Baghche. D’autres sources estiment que Tzédad est Khirbet Serada au nord d’Abil, à l’est de Merl Ajun, vers le Hermon. Des sources anciennes déclarent que Tzédad est Avlas de Kilka’eï (Targoum Yerouchalmi), qui est probablement Avlas en Cilicie, ou Pylae Ciliciaea du coté nord-est de la Méditerranée…

Zifron : Il s’agit peut-être de Zifran, qui se trouve au nord-est de Damas, ou Zeferane entre ‘Houms et ‘Hamath. Les Septante le traduisent par Defrona. Certains disent qu’il s’agit d’Afrin, sur le fleuve du même nom…

‘Hatzar Eynan : Il s’agit de la frontière nord-est (Rachi). Certains identifient cet endroit à Al Qaryatein, à 128 km au nord-est de Damas. Les sources classiques l’apparentent à ‘Hatzan Alakrat, à environs 48 km au sud-ouest de ‘Hamath (Kaphtor Vaphéra’h 11.42b). D’autres estiment qu’il s’agit d’Aintab… Chéfam : Assimilé à Sépphamar (Septante), Paamia (Saadia) ou Afmia (Targoum Yonathan). Certains disent qu’il s’agit d’Apamea, à l’est de la vallée basse de l’Orontes, appelé aujourd’hui Kulat-el-Mudik…

Rivlah : Identifié à Dafné (Targoum Yonathan ; Saadia), le Khirbet Dafné actuel, à 16 km au nord du Lac Houlah. Les Septante le traduisent par Béla. Il semble évident que la frontière tourne à angle aigu vers l’ouest, probablement à Chéfam…

Eyin : Un nom propre (Targoum ; Rachi) ou : « la source » (Septante). »

… Il formait également …

… On pense… d’autres disent… Traduit par … ou … le traduit par… On pense que… On l’identifie à … le traduit par… à environ… Ce n’est pas le même…On l’identifie … Cela pourrait être aussi … Certains disent … Ceci se trouverait …D’autres … approximativement … traduisent par … On pense que … D’autres identifient … D’autres sources estiment que … Des sources anciennes déclarent …est probablement … Il s’agit peut-être de … ou … Certains disent … Certains identifient …. Les sources classiques … D’autres estiment … Assimilé à … ou… ou… Certains disent … Identifié à … le traduisent par … probablement …

Entre deux on peut remarquer avec amusement que le commentateur apprécie les multiples de 4… hormis un 77 perdu au passage.

Il n’a y plus de doute sur le fait que tout soit douteux concernant les délimitations territoriales certaines d’Israël. Encore et toujours concernant le texte, si des affirmations en sortent, ce ne sont que des choix arbitraires et approximatifs extirpés d’hypothèses sur le sens du texte pour lequel plus personne n’a aucune certitude et tout le monde propose son petit avis. Ces carences pourraient sembler anecdotiques pour le cas où on laisserait ce texte pour ce qu’il est, soit une compilation antique de dérives fantasmagoriques d’auteurs décalés et/ou psychopathes. Les conséquences prennent de toutes autres proportions dès lors qu’on lui accorderait un crédit quelconque ou pire une foi aveugle, immuable et inébranlable. Extraire une vérité absolue d’incohérences et d’approximation, pour laquelle des individus engagent une conduite de vie et un comportement social cherchant à y correspondre devient vite, bien plus qu’une inadéquation, mais bel et bien une menace.

A Abraham était promis en Gn15.18-21 : « J’ai octroyé à ta race ce territoire, depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate : le Kénéen, le Kenizzéen, le Kadmonéen ; le Héthéen, le Phérézéen, les Rephaim ; l’Amorréen, le Cananéen, le Ghirgachéen et le Jébuséen. ».

A Moïse était promis en Ex3.17 : « et j’ai résolu de vous faire monter, du servage de l’Égypte, au territoire du Cananéen, du Héthéen, de l’Amorréen, du Phérézéen, du Hévéen et du Jébuséen, contrée ruisselante de lait et de miel. ».

Du premier au dernier patriarche actif, il semble que l’ambition des auteurs soit revue à la baisse.

Quoiqu’il en soit, tous les efforts descriptifs de frontières bien définies, sera réduit en miette dans le dernier volet qui reviendra à limites floues et étendues du « Grand Israël » : « Dt11.24 Toute région où se posera la plante de vos pieds, sera à vous : depuis le désert jusqu’au Liban, depuis le fleuve, le fleuve de l’Euphrate, jusqu’à la mer occidentale, s’étendra votre territoire. »TO. Savent-ils seulement ce qu’ils veulent ?

En dépit des impossibilités de géolocalisation précise des dernières redéfinitions territoriales, le territoire désigné engloberait le Liban, une partie de la Turquie de la Syrie incluant sa capitale. Damas et Beyrouth se trouverait donc en « terre promise » et donc en « terre sainte ». Pour l’époque cela implique, non seulement la prise de possession de la partie cananéenne de l’Égypte, mais cette fois la partie sud de l’empire Hittite. Ces deux derniers occupants historiques de la région, ne seront pas mentionnés par les auteurs lors du récit de leur invasion. D’ailleurs en 1274 AEC alors que les égyptiens et les hittites s’affrontaient à Qadesh, aucune des deux civilisations ne se serait aperçues d’une invasion de leurs territoires venant de l’est.

Les commentateurs sont aussi très embarrassés de la citation du Mont Hor dit « Hor-la-Montagne » parmi les jalons frontaliers. Le texte situe le Mont Hor à mi-chemin entre le Golfe d’Aqaba et la Mer Morte. Du fait de la distorsion géométrique, les explicateurs paniqués suggèrent immédiatement qu’il ne s’agit pas du même endroit. Un peu facile à mon goût. Si cette facétie permissive était, généralisée à l’ensemble du texte, il deviendrait possible de situer n’importe quoi n’importe où. Ce qui faciliterait grandement le gommage d’incohérences. Les interprétations, conjectures et justifications n’étant pas notre propos, nous nous en tiendrons au texte « sacré », auquel d’après ses rédacteurs, il est impossible d’ajouter ou de soustraire quoique ce soit, ni d’altérer le sens.

Pour conclure, on est en droit de s’interroger sur la légitimité d’individus qui revendiqueraient soudain un territoire, sur lequel ni eux ni leurs ancêtres n’auraient vécu, aux délimitations nébuleuses, fictivement conquis par un peuple fictif au nom d’un texte décalé prétendu transmis par une divinité fictive.

Nb34.16 – Nominations des nouveaux chefs.

Outre Éléazar au poste de Grand-Prêtre et Josué au poste de Guide, sont ici nommés les nouveaux chefs de chaque tribu.

Nb35 – Attributions de villes aux lévites – avantages fonciers de fonction.

Il est ici imposé aux futurs conquérants de faire cadeau de petits privilèges fonciers, mais non des moindres à nos chers lévites.

 « Nb35.2 Avertis les enfants d’Israël qu’ils doivent donner aux Lévites, sur leur part de possession, des villes pour qu’ils y habitent, outre une banlieue, autour de ces villes, que vous leur donnerez également. Les villes leur serviront pour l’habitation ; et les banlieues seront pour leur bétail, pour leurs biens, pour tous les besoins de leur vie.»TO

Jusque-là plus rien ne surprend. La mesure imposée, quant à elle, souffre d’une légère contradiction.

 « Nb35.4 Ces banlieues des villes que vous donnerez aux Lévites comporteront, à partir du mur de chaque ville, un rayon de mille coudées. Vous mesurerez, extérieurement à la ville, deux mille coudées du côté de l’orient, deux mille du côté du midi, deux mille du côté de l’occident et deux mille du côté du nord, ayant pour centre la ville : telles seront les banlieues de leurs villes. »TO

A l’intérieur de deux versets consécutifs, nous trouvons donc deux mesures passant du simple au double. Mais nous trouvons aussi un premier référentiel qui fait état de « rayon » puis le suivant qui fait état de Cotés. Du scribe égyptien Ahmès et son papyrus Rhind datant de (~1650AEC) au grec Anaxagore de Clazomènes (500-428 AEC), trouverions-nous ici une autre évocation de « La quadrature du cercle » ?

Suivent la sur-affectation de 6 villes comme refuge pour meurtrier involontaire, ainsi qu’un ensemble de règles qui spécifient qui et comment bénéficier de ce refuge : « Nb35.13 Quant aux villes à donner, vous aurez six villes de refuge. »TO

Deux points méritent d’être relevés.

Droit à vengeance.

 « Nb35.19 C’est le vengeur du sang qui fera mourir l’assassin ; s’il le rencontre, qu’il le fasse mourir. »TO

 « Nb35.29 Mais si le meurtrier vient à quitter l’enceinte de la ville de refuge où il s’est retiré, et que le vengeur du sang, le rencontrant hors des limites de son asile, tue le meurtrier, il ne sera point punissable. »TO

Prescription.

 « Nb35.28 Car le meurtrier doit rester dans son asile jusqu’à la mort du grand-pontife ; et après la mort de ce pontife seulement, il pourra retourner au pays de sa possession. »TO

Se pourrait-il dans ce cas que les condamnés espèrent voire fomente la mort anticipée du grand-pontife ?

Nb36 – Mariages doublement intra-communautaires, doublement endogamiques.

Nous savons déjà qu’il est proscrit au peuple de se mélanger à d’autres, malgré son abâtardissement déjà avancé d’après le fil du récit. On trouvera ici, une raison de forcer au mariage limité au sein de la tribu. Les descendants de Manassé contestent l’attribution aux filles de Celofhad (Nb27.1-11), une partie du territoire de Canaan. Ceux-ci craignent une réduction de leur patrimoine foncier, en vertu du mariage des filles avec des hommes d’autres tribus.

Le mode opératoire est toutefois troublant.

 « Nb36.1 Les chefs de famille… se présentèrent et parlèrent… »TO.

Il s’agit donc bien de venir contester des ordres initiaux de Yehvah, comme l’ont fait, pour ce même problème territorial les filles de Celofhad. La parole de Yehvah, serait ainsi, révocable en cas de désaccord.

 « Nb36.5 Et Moïse donna aux enfants d’Israël, sur l’ordre de l’Éternel(yehvah), les instructions suivantes : La tribu des enfants de Joseph a raison. »TO.

Aucun « ordre de l’éternel », n’apparait dans le texte. Soit le texte qui pour de nombreux autres passages, voit Yehvah, dicter à Moïse, et ce dernier répercuter tant bien que mal, omet un passage crucial, soit Moïse s’attribue des prérogatives exécutives court-circuitant son très cher dieu. Cela sous-entend que la loi de Yehvah, en plus d’être soustraite à son autorité, est très imparfaite et que celui-ci n’a aucune notion des conséquences pratiques de ce qu’il ordonne du fait d’une incapacité d’anticipation et de clairvoyance, ce qui est notablement fâcheux pour une entité divine qui se prétend toute puissante.

La conclusion sera donc : « Nb36.8 Toute fille appelée à hériter, parmi les tribus des enfants d’Israël, devra épouser quelqu’un qui appartienne à la tribu de son père… »TO, et « Nb36.11 Mahla, Tirça, Hogla, Milka et Noa se marièrent avec les fils de leurs oncles. »TO.


[1]  Cf. Torax : Les Versets Diaboliques – Ex12.51 – Sortie d’Égypte : impossibilité géographique.

[2] Nb20.1 : « Les enfants d’Israël, toute la communauté, arrivèrent au désert de Cîn, dans le premier mois, et le peuple s’arrêta à Kadêch. »TO – Nb33.36 : «  …au désert de Cîn, c’est-à-dire à Kadêch. »TO

[3] Nb22.1 : « Les enfants d’Israël repartirent, et ils allèrent camper dans les plaines de Moab, sur la rive du Jourdain, qui fait face à Jéricho. »TO

[4] Nb33.1-48. / Cf. Nb 33.1-49 – Récapitulatif des étapes franchies par les hébreux :  nouveautés géographiques en perspectives.

[5] Nb10.2 : « Fais-toi deux trompettes d’argent… »TO

[6] Cf. Torax : Les Versets Diaboliques – Ex20 : Les dix commandements, §5

[7] Food and Agriculture Organization of the United Nations. 2009.

[8] Nous parlons bien ici de porcs de consommation.

[9] Simplifié de « Nb31.35 Créatures humaines…n’ayant pas cohabité avec un homme »TO.

[10] Estimation de la population féminine israélienne de 0-15ans. Central Bureau of Statistics – Israel.

[11] Harris Interactive 2006, The Durex Sexual Wellbeing Global Survey, 2006, SSL International plc, Cambridge, viewed 20th October, 2009, <http://www.durex.com/en-US/SexualWellbeingSurvey>.

[12] Ibid.

[13] Poids du sicles selon les références officielles des experts israélites de la torah appelés « ‘hazal ».

[14] 1g d’or valant environ 50$.

Torax : Les versets Diaboliques – Le Lévitique

Introduction

Cette section décrit principalement les sacrifices animaux rituels et l’investiture des prêtres. Ce qu’il faut globalement en retenir, c’est qu’ils consistent majoritairement à répandre du sang sur l’autel et à brûler de la chair.  Il est répété à chaque fois : « Ce sera un holocauste, combustion d’une odeur agréable au Seigneur(yehvah). » D’autres offrandes consistent aussi en pains et huile. On doit donc à Yehvah, l’industrialisation du barbecue.

Notons que ces sacrifices ont aussi pour but, d’obtenir le pardon de ses fautes. Il s’agit d’une double atteinte à la dignité humaine et à la moralité, et c’est elles qui sont sacrifiés avec l’animal. Le fait de s’octroyer le droit de massacrer et de brûler des animaux pour réparer des péchés et obtenir un pardon est particulièrement barbare et primitif. On aurait pu s’attendre à ce que soit proposer au fauteur de s’amender, s’excuser, réparer tant que possible les conséquences de ses erreurs et l’encourager à s’améliorer. Au lieu de cela, il suffit au fauteur de sacrifier un animal innocent pour effacer sa conduite et soulager sa conscience. Si la tentative de transposition de ses responsabilités suites d’actes, relève immanquablement de la petitesse morale, l’acceptation que cette transposition soit faite par le biais du sacrifice d’un animal innocent, n’est que sauvagerie et cruauté.

Il faut savoir qu’aujourd’hui encore perdure une tradition sordide qui consiste à faire tourner un coq au-dessus de sa tête puis de le faire égorger pour expiation de ses fautes avant le grand pardon. On nomme cette tradition les kapparot.

Pour ma part, j’affirme sans la moindre retenue, que si j’avais quelque chose à me faire pardonner et si la seule solution était d’opérer un sacrifice animal pour pardon, je préfèrerais rester fautif que de devenir assassin.

Pour la suite je reprendrai en relevant un verset au passage.

Lv3.17 – Interdits alimentaire : application sélective de la loi.

ג-ג.יז חֻקַּת עוֹלָם לְדֹרֹתֵיכֶם, בְּכֹל מוֹשְׁבֹתֵיכֶם–כָּל-חֵלֶב וְכָל-דָּם, לֹא תֹאכֵלוּ

«  Lv3.17 Loi perpétuelle pour vos générations, dans toutes vos demeures : toute graisse et tout sang, vous vous abstiendrez d’en manger. »TO

Ceci a induit les règles de l’abatage animal, qu’il faut égorger et vider de son sang avant d’en traiter la viande à l’eau et au sel pour extirper le plus de sang possible. Au pire, même mal compris, ce verset pourrait inciter au végétarisme. Car les traductions sont correctes et les versets utilisent bien le verbe לאכול – le’ekhol, « manger ». Toute autre interprétation est farfelue. L’éviction du sang est rappelée en Lv7.26-27 : “Vous ne mangerez, dans toutes vos demeures, aucune espèce de sang, soit d’oiseau, soit de quadrupède. Toute personne qui aura mangé d’un sang quelconque, cette personne sera retranchée de son peuple.”, ainsi qu’en Lv17.10-12. Repris en :Dt12.16,23-24

Toutefois la fixation faite sur le sang passe sous silence l’interdit de graisse. Les lois alimentaires imposées aux yahwistes obnubilées par le sang, font complètement abstraction de la graisse. Pourtant, si on s’attache à respecter la loi, on devrait s’abstenir de consommer “toute graisse et tout sang”. Je regarde désormais avec circonspection, les inclusions de petites boules blanches dans les saucissons cacher vendus dans nos supermarchés… on retrouve en Lv7.23 : ” Parle aux enfants d’Israël en ces termes : Tout suif de bœuf, de brebis et de chèvre, vous n’en devez point manger.”

Une preuve “saignante” supplémentaire que les yahwistes ont interprété, extrait et imposé ce qu’ils voulaient bien imposer ou ce qui les arrangeait. On ne peut pas dignement faire appliquer une loi aussi lourde de conséquences un mot sur deux.

Si on demande aujourd’hui à un rabbin, pourquoi les sacrifices ne sont pas appliqués conformément à sa loi, il répondra que ceux-ci ne sont licites que pour le service du Temple. Du fait qu’il n’y ait plus de temple, les lois concernant les sacrifices sont caduques. Si les lois concernant les sacrifices sont caduques, l’interdit de consommation de graisse et de sang, incluent dans les lois du service du temple, devrait aussi être caduque. Pourtant, le sang reste stigmatisé et banni mais la graisse complètement ignorée. Au final cela permet de mieux comprendre les mathématiques rabbiniques : appliquer 50% des lois à 200% équivaut à appliquer 100% des lois à 100%. Ca ne reste que théorique car en pratique, ils font appliquer 10% des lois à 1000%, et malheureusement pas les meilleures, tout en en inventant au passage.

Lv10.1-2 – Les fils d’Aaron immolés pour offrande spontanée : abus de puissance disproportionné.

« Lv10.1 Les fils d’Aaron, Nadab et Abihou, prenant chacun leur encensoir, y mirent du feu, sur lequel ils jetèrent de l’encens, et apportèrent devant le Seigneur(yehvah) un feu profane sans qu’il le leur eût commandé. 10.2 Et un feu s’élança de devant leSeigneur(yehvah) et les dévora, et ils moururent devant le Seigneur(yehvah). »TO

Les numéros 3 et 4 de la nomenklatura sont dévorés par un feu divin pour avoir fait fumer de l’encens sans y avoir été conviés. Au-delà de la disproportion devenue habituelle chez Yehvah l’équitable et le miséricordieux, on peut comprendre le but de ce verset comme un message clair. Si les pontes sont exécutés sommairement pour une petite erreur, qu’en serait-t-il des profanes ? Deplus, cela suppose donc que le service divin est extrêmement périlleux. Ainsi, le commun est amené simplement à penser : “Laissons tout cela aux prêtres et soyons dociles…”. L’auteur consolide ainsi la légitimité et l’exclusivité du clan dominant.

Lv11.. – Règles alimentaires.

Les ruminants au sabot fendu sont désignés consommables. Les poissons dotés de nageoires et d’écailles. Tous les oiseaux saufs certains désignés. Certaines sauterelles. Jusque-là, tout va bien, c’est peu après que ça se corse légèrement.

Repris en : Lv20.25

Lv11.5-6 – Règles alimentaires : surprenante classification des espèces.

« Lv11.5 La gerboise, parce qu’elle rumine, mais n’a point le pied corné : elle sera immonde pour vous ; 11.6 le lièvre, parce qu’il rumine, mais n’a point le pied corné : il sera immonde pour vous. »TO

Selon toute objectivité, la gerboise et le lièvre sont des rongeurs. De ce fait il leur serait impossible de ruminer quand bien même il tenterait de le faire, à moins de modifier complètement leurs maxillaires et de leur ôter les dents de devant. Soit Yehvah ne reconnait plus ce qu’il a prétendu créer, soit l’auteur a commis une bourde supplémentaire. La traduction n’aide en rien : « gerboise »TO traduit de שָּׁפָן – shapan qui est employé pour décrire un daman ou un lapin, et le lièvre étant déjà cité, la traduction correcte aurait dû être « daman ». La différence entre daman et gerboise est comparable à celle entre loutre et campagnol.  Quand bien même ce ne serait qu’un lapin, la différence reste de taille. Car il est vrai que pour signifier affectueusement « lapinou » en hébreu, on utilise le terme שפנפן – shfanpan. Serait-ce l’origine secrète du sobriquet de « Pan-pan » le lapin ?

Revenons à nos quadrupèdes, ni moutons, ni lapins.

« Lv11.27 Tous ceux d’entre les animaux quadrupèdes qui marchent à l’aide de pattes, sont impurs pour vous. »TO

Relevé au passage… il est aimable de la part de ce très cher Yehvah de rappeler que des quadrupèdes marchent avec des pattes. Sera t’on autorisés à les consommer si on les fait marcher avec des échasses ?

 « Lv11.29 Voici ceux que vous tiendrez pour impurs, parmi les reptiles qui se traînent sur la terre : la taupe, le rat, le lézard selon ses espèces ; 11.30 le hérisson, le crocodile, la salamandre, la limace et le caméléon. »TO

La taupe, le rat, le hérisson, la salamandre, la limace… ne sont pas des reptiles ! Ici, le problème lexical est la cause du non-sens. שֶּׁרֶץ  – sherets aurait dû être traduit par vermine et non par reptile. Le problème est le même en 11.41-42. Cela ravive le débat sur le soin et l’exactitude qui devrait concerner la traduction de livres prétendus sacrés et servant de référentiels…

Selon les mêmes logiques et inspirations, à chaud et dans la foulée, voici un adage de Rabbi Mosheyllehvitz : « Si tu n’attrapes pas la mouche par les deux antennes elle te frappera du pied. » Commentaire : la mouche n’a pas d’antennes et on n’utilise pas le terme pied pour désigner un membre locomoteur d’insecte. De toute façon, cet adage ne veut absolument rien dire.

Lv12… – Pureté de la femme.

Cette partie traite de la pureté de la femme.

Lv13-14… – Lèpre.

Règles concernant là ce qui est traduit par lèpre, mais dont le sens est très vaste. Il s’agit de différentes affections cutanées qui conditionnent le statut de pureté ou d’impureté pour un individu dans un premier temps, puis celui d’objets ou structure atteints par ce genre de manifestations. Les passages terminent par les procédures de purifications consécutives aux affections guéries, qui consistent sans surprise à un lot d’offrandes et de sacrifices.

Lv15… – Flux masculins et féminins.

Règles de pureté concernant les flux, masculins et féminins.

Lv15.18 – Rapports sexuels : l’acte charnel souille.

« Lv15.18 Et une femme avec laquelle un homme aurait habité charnellement, tous deux se baigneront dans l’eau et seront souillés jusqu’au soir. »TO

Alors que certains affirment que « Croissez et multipliez » est un commandement primordial, l’acte charnel fondamental à la réalisation du commandement se voit soudain qualifié d’acte engendrant une « souillure ». Le tribut payé par l’amour charnel est encore une fois du a une considération archaïque et malsaine de l’acte d’amour, aggravé par une traduction dégradante.  Le thème de l’impureté réapparait à maintes reprises et sera éclairci ultérieurement dans notre exposé (infra Lv18.4)

Lv16.5 – Le bouc émissaire : offrande au Diable.

On comprend souvent ce terme avec tristesse et pitié, et peu savent que l’origine en est la torah ce qu’elle est vraiment.

« Lv16.5 De la part de la communauté des enfants d’Israël, il prendra deux boucs pour l’expiation et un bélier comme holocauste… 16.8 Aaron tirera au sort pour les deux boucs : un lot sera pour l’Éternel(yehvah), un lot pour Azazel… 16.10 et le bouc que le sort aura désigné pour Azazel devra être placé, vivant, devant le Seigneur(yehvah), pour servir à la propitiation, pour être envoyé à Azazel dans le désert… 16.22 Et le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une contrée solitaire, et on lâchera le bouc dans ce désert. »TO

La première chose à comprendre ici, c’est qu’à l’instar des chérubins, Yehvah s’auto-contredit une nouvelle fois. D’abord il interdit de sculpter des représentations d’anges, puis il en commande deux. Ensuite, il interdit, la formulation du nom ou le service d’un dieu étranger, mais il finit par l’ordonner lui-même. Il renforcera peu après, l’interdit qu’il va lui-même enfreindre : «  Lv17.7…et ils n’offriront plus leurs sacrifices aux démons… »TO, infraction de : «  Ex22.19 Celui qui sacrifie aux dieux(elohim), sauf à l’Éternel(Yehvah) exclusivement, sera voué à la mort. »TO

La deuxième chose à comprendre, qui est à n’y rien comprendre, c’est le fait que Yehvah impose de servir ce que l’on considère aujourd’hui comme son opposant majeur, Azazel alias le Diable. Dès lors, cela répand dans l’inconscient collectif une dualité existentielle entre Yehvah et Azazel, soit le prétendu bien et le prétendu mal. En outre, cela revient à dire que ce qui se trouve dans les prescriptions de service à Yehvah, n’est autre que le service à Azazel. Ainsi, pour bien servir Yehvah, il faut servir Azazel. En d’autres termes, on peut affirmer que servir ce dieu, c’est servir le Diable.

Il faut noter que paradoxalement, les animaux offerts à Yehvah sont étripés et brulés, alors que l’offrande à Azazel, est laissée libre et en vie. En fait, si on décrit à qui que ce soit, les sacrifices à Yehvah sans préciser qu’ils lui sont destinés, chacun songera immédiatement qu’il s’agit de rites sataniques : animaux sacrifiés, sang répandu, dépouille brulée, odeur de chair brulée agréable…

Le bouc envoyé à Azazel, pourtant sensé porter toutes fautes de la communauté d’Israël, est laissé indemne, alors que jusque-là, toute expiation était réalisé par un carnage. Ce diable Azazel est au final plus humain et moins sanguinaire pour prix de son service que le cruel et sanguinaire Yehvah. On a presque l’impression qu’Azazel laisse Yehvah perpétrer l’ensemble de son culte sordide pour, non pas, un dollar symbolique, mais un bouc symbolique.

Je ne reviendrai que peu, puisque déjà évoqué (Cf. Lévitique, introduction.), sur la moralité de reporter ses fautes sur un bouc-émissaire plutôt que d’assumer, réparer et améliorer. Dès lors qu’il existe un moyen de se décharger d’une responsabilité en la faisant porter par un media quelconque, plus rien n’encourage à être attentifs à ses actes ni à améliorer son attitude. Le champ libre est laissé au mécréant de le rester puisqu’on l’y encourage en lui fournissant un moyen d’expiation inconditionnel. Qu’en penser, lorsqu’en plus cela devient collectif ?

« Lv16.34 Que cela soit pour vous un statut perpétuel, afin de relever les enfants d’Israël de tous leurs péchés, une fois l’année. »TO

Lv17.3-5 – Abattage réservé : plus d’exclusivités aux prêtres.

« Lv17.3 Tout homme de la maison d’Israël qui égorgera une pièce de gros bétail, ou une bête à laine ou une chèvre, dans le camp, ou qui l’égorgera hors du camp, 17.4 sans l’avoir amenée à l’entrée de la Tente d’assignation pour en faire une offrande à l’Éternel(Yehvah), devant son tabernacle, il sera réputé meurtrier, cet homme, il a répandu le sang; et cet homme-là sera retranché du milieu de son peuple. 17.5 Afin que les enfants d’Israël amènent leurs victimes, qu’ils sacrifient en plein champ, qu’ils les amènent désormais à l’Éternel(Yehvah), à l’entrée de la Tente d’assignation, au pontife, et qu’ils les égorgent comme victimes rémunératoires en l’honneur de l’Éternel(Yehvah). »TO

L’idée est appuyée immédiatement en Lv17.8-9 et reprise en Dt12.15

Tout est dit. Les abattages doivent désormais être confiés aux seuls prêtres. Quant à la condamnation de “meurtrier qui répand le sang” à l’encontre d’un homme qui abattrait lui-même son bétail, on ne peut songer là que l’hôpital se moque très grossièrement de la charité. Toutefois, l’auteur impose là, un argument coercitif radical !

Lv17.13 – Chasse : contradiction aux lois alimentaires précédentes.

ג– יז.יג וְאִישׁ אִישׁ מִבְּנֵי יִשְׂרָאֵל, וּמִן-הַגֵּר הַגָּר בְּתוֹכָם, אֲשֶׁר יָצוּד צֵיד חַיָּה אוֹ-עוֹף, אֲשֶׁר יֵאָכֵל–וְשָׁפַךְ, אֶת-דָּמוֹ, וְכִסָּהוּ, בֶּעָפָר

« Lv17.13 Tout homme aussi, parmi les enfants d’Israël ou parmi les étrangers résidant avec eux, qui aurait pris un gibier, bête sauvage ou volatile, propre à être mangé, devra en répandre le sang et le couvrir de terre. »TO

Ici, le propre à être mangé est litigieux. אֲשֶׁר יֵאָכֵל – acher yeakhel, à reçut une vocalisation étrange. Alors qu’en 17.10, un verset identique, יאכל est vocalisé yokhal, et qu’en 17.12, יאכל est aussi vocalisé yokhal, יאכל est soudain vocalisé différemment pour une orthographe identique dans un groupement de versets où la cohérence contextuelle impose une vocalisation identique. Quoi qu’il en soit, dans tous les cas, on ne peut plus traduire par “propre à être mangé” mais bien mieux par “qui sera mangé”. Qui aurait voulu maquiller les règles de la chasse ?

On sait que les vocalisations et cantillations actuelles, ne sont pas originales, puisqu’elles ont été établies au moment de la rédaction du Codex d’Alep au X° siècle en Palestine, soit plus de 22 siècles après le don hypothétique de la torah, mais environ 14 siècle après sa mise en forme écrite la plus probable.

Plus tôt, seuls les quadrupèdes ruminants au sabot fendu, était autorisés alors que cette fois-ci, le gibier de chasse est autorisé, à condition de répandre son sang et de le couvrir de terre. La succession de commandements évasifs, dispersés, souvent contradictoire porte un sérieux coup à l’homogénéité, la cohérence et la constance du texte.

Le dix-huitième chapitre traite des rapports sexuels interdits à l’instar de Lv20-. Les interdits désignent un ensemble de nudités inobservables et les définitions d’incestes, d’adultères ou d’abominations.

Lv18.3 – Interdiction d’imitation culturelle : la démarche séparatiste continue.

« Lv18.3 Les pratiques du pays d’Égypte, où vous avez demeuré, ne les imitez pas, les pratiques du pays de Canaan où je vous conduis, ne les imitez pas et ne vous conformez point à leurs lois. »TO

Reprise en : Lv20.23

Ce verset apparaît dans un le contexte d’énumération des lois sexuelles. On sait plusieurs choses des égyptiens qui semblent déplaire à l’auteur et à ce qu’il va attendre de ses suivants pour l’avenir. Les égyptiens impliquaient sexuellement les jeunes filles très tôt. Il faut se rappeler qu’une implication initiatique sexuelle visait à préparer la jeune fille à devenir jeune femme, l’âge moyen du mariage pour une fille est plus ou moins de 12 ans et demi[1]. Les pratiques de contraceptions étaient très avancées. A priori, le but de l’auteur est d’instaurer un ordre familial hétérosexuel et d’éviter les moyens contraceptifs, contradictoires à une démographie satisfaisante.

Mais d’autres usages égyptiens sont passés sous silence, comme l’excision des filles. Toujours dans une optique démographique, il semble être plus sage de ne pas porter atteinte aux potentiels de futures mères. Voici donc les coutumes à ne pas reproduire des égyptiens.

On en oublie une… la circoncision. Parfaitement pratiquée par les égyptiens antiques, contrairement à ce qu’ordonne ce verset, elle n’a pas été abolie par les yahwistes, quand bien même plus tardivement, les égyptiens y renonceront d’eux même.

Un mot sur ces interdictions maladives de toute nudité et l’effroi qu’inspire le corps humain dans sa plus simple expression. Les règles de pudeurs de plus en plus extrêmes conduisent aujourd’hui nombres d’extrémiste à considérer la chevelure de leur femme comme une nudité et en arrivent à leur raser le crâne pour leur faire porter des perruques.

Dans la série des pratiques égyptiennes reportée, on notera le principe de l’isolement des femmes pour cause de menstruations et leur conception de l’impureté. Si dans tous les camps, les traductions font des ravages, “impureté” traduit comme tel induit une connotation péjorative de saleté, alors que ce n’est absolument pas le cas. Le terme que l’on traduit par impur n’est autre que טמאה – tameh, « bouché ». On considère ici qu’il s’agit d’une interférence obstructive énergétique et vibratoire. Malgré tout, il faut convenir que certaines conceptions masculines simplistes les encouragent à traiter les femmes comme des pestiférées pendant leurs périodes de règles.

A nouveau nous retombons dans le schéma de “torah à la carte”, où l’on applique et garde ce qui arrange ou qui plaît, et on passe sous silence ou on se débarrasse de qui dérange ou ne plaît pas.

Lv18.21 – Le Molokh : rituel mal compris.

« Lv18.21 Ne livre rien de ta progéniture en offrande à Molokh(molekh), pour ne pas profaner le nom de ton Dieu(eloheikha): je suis l’Éternel(Yehvah). »TO

Aussi répété en Lv20.2-5.

Si Molokh est une divinité cananéenne, il semblerait depuis des travaux archéologiques révélateurs réalisés sur le site de l’ancienne Carthage dans les années 20, que ce soit aussi le nom du rituel visant à jeter un nouveau-né au feu[2].

Il semble en effet plus rentable mais surtout vital à la clique yahwiste naissante de préserver la démographie. Pour ce faire, Yehvah s’octroie donc outre les premiers-nés, tous les individus obligés de racheter leur vie, après avoir bien évidemment fait mutiler sexuellement les mâles.

Lv18.22 – Homosexualité : condamnation virulente.

«  Lv18.22 Ne cohabite point avec un mâle, d’une cohabitation sexuelle : c’est une abomination. »TO

Repris en : Lv20.13

Si l’homosexualité féminine est condamnée à demi-mot de manière allusive, l’homosexualité masculine l’est ouvertement.

Pour continuer dans le sens du rejet du non-conforme et du différent : voici donc l’origine de cette homophobie ancestrale et archaïque. Si l’intolérance perdure encore aujourd’hui, il semble que l’évolution des choses ne penche pas en faveur de la vision homophobe des yahwistes. Très étrangement, il existe des communautés juives pratiquantes gays un peu partout dans le monde. A la place de « étrangement » j’aurai pu choisir paradoxal. Ceci du fait que l’on puisse en effet considérer paradoxal d’adhérer à une croyance qui rejette violemment votre identité profonde. Il s’agit d’une remarque de concept et aucunement d’un jugement, car il n’appartient à personne de juger les complexes dualités humaines.

Selon mon point de vue personnel, si j’avais été gay, je ne pense pas que j’aurais pu avoir la force d’adhérer à une doctrine quelle qu’elle soit, qui m’exclurait et me déclarerait abominable. Si je ne suis pas doté de ce penchant sexuel, j’éprouve toutefois beaucoup de sympathie et de respect pour ces communautés. D’abord, par simple conviction profonde que chaque individu doit avoir le droit de vivre et de s’exprimer comme il l’entend en vertu de dont la nature la doté. Ensuite, parce que face à la ségrégation, au jugement dogmatique, à l’intolérance, au rejet… les gays ont mené un dur et digne combat pour mériter leur émancipation.

Si l’intolérance perdure encore aujourd’hui, il semble que l’évolution des choses ne penche pas en faveur de la vision homophobe des yahwistes. En effet, les sources bien informées, en Israël, nous apprennent que Tel-Aviv détrône San Francisco au rang de capitale mondiale gay. La ville accueille en effet des gay pride internationales et le volume de participants a dépassé depuis longtemps les 100000 participants. Je considère pour ma part qu’il s’agit d’un joli pied-de-nez fait aux fanatiques. Mieux encore, la gay pride de Jérusalem est un symbole d’une très haute portée qui devrait avoir pour slogan “Gays de toutes les religions, unissez-vous!”. Pour clore, je rappelle qu’un de leur dernier slogan en date fut “Aime ton prochain comme toi-même.”.

Je terminerai ce commentaire par une citation :

«  De mon point de vue, la condamnation juive de l’homosexualité est l’œuvre d’êtres humains – limités, imparfaits, craignant la différence, et par-dessus tout soucieux de survie tribale. En un mot je pense que nos ancêtres ont eu tort sur un certain nombre de choses, et l’homosexualité en fait partie. » Rav Janet Marder, rabbin d’une synagogue gay à Los Angeles.

On peut juste ajouter : « Ce qui est prétendu contre-nature, n’est-il justement pas dans la nature ? » Ainsi, si Yehvah était bien le dieu tout puissant auquel les hommes aspirent, aurait-il créé quelque chose dans le but de le martyriser ? L’imposteur Yehvah, oui ; DIEU, non !

Lv19.13 – Extorsion : officiellement pratiquée et légale, publiquement interdite et répréhensible.

« Lv19.13 Ne commets point d’extorsion sur ton prochain, point de rapine. »TO

Il est intéressant de trouver dans le texte lui-même l’interdit d’extorsion, alors que jusqu’alors, et la suite le confirmera, le texte ne vise qu’à faire accepter une domination cléricale lévite aux communs dans le but de les extorquer.

Lv19.14 – Abus de faiblesse : officiellement pratiqué et orchestré,
publiquement interdit et répréhensible.

« Lv19.14 N’insulte pas un sourd, et ne place pas d’obstacle sur le chemin d’un aveugle : redoute ton Dieu(eloheikha)! Je suis l’Éternel(Yehvah). »TO

Si a priori, ce rappel de conduite est, on ne peut plus moral et saluable ! Il est aussi terriblement paradoxal et hypocrite dès lors qu’on voudrait en sourire et le prendre au sens second. Ainsi que déjà démontré à plusieurs reprises, autant la lecture directe, que l’interprétation que la mise en œuvre de la loi, est l’apanage des prêtres. Force de lois, aidant à évincer le profane et à le menacer de châtiments parfois ultimes si il voulait s’immiscer ou désobéir, la caste cléricale dominante auto-imposée a tout loisir de faire appliquer la loi à sa guise et dans son intérêt.

Ceci évoque l’adage qui affirme « Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois », mais plus encore, « Au royaume des aveugles, les aveugles sont aveugles. »

Lv19.18 – Vengeance et rancune : dissonance dans l’attitude de Yehvah.

ג-יט.יח לֹא-תִקֹּם וְלֹא-תִטֹּר אֶת-בְּנֵי עַמֶּךָ, וְאָהַבְתָּ לְרֵעֲךָ כָּמוֹךָ: אֲנִי, יְהוָה

« Lv19.18 Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même : je suis l’Éternel(Yehvah). »TO

« Tu aimeras ton prochain comme toi-même », est une des références des plus célèbres et du plus souvent employées, extraites de la torah. Le monde actuel tend à montrer qu’elle est, pour beaucoup, restée lettre-morte et théorique.

Cet amour inconditionnel à vouer au prochain et l’interdit de rancune et de vengeance attribuée à un dieu qui lui-même se décrit « vengeur », « ne pardonnant point », « poursuivant les générations suivantes pour les fautes des pères », « qui ne laisse pas impuni ».

La vindicte punitive et la sauvagerie associée de Yehvah n’est plus à démontrer à ce stade et ne fera qu’empirer par la suite.

De ce fait, Yehvah demeure persona non grata pour promulguer un tel commandement. Que peut penser un individu normalement intelligent à qui on ferait cette injonction, aux vues de l’histoire jusqu’à ce point ? « Ça un l’air un bon conseil Yehvah, mais pourrais-tu nous montrer comment il faut faire car depuis le début, tu ne nous montres que l’inverse… ». Fin de commentaire.

Lv19.20-22 – Rapports charnels avec esclave : prostitution cryptée.

« Lv19.20 Si quelqu’un cohabite charnellement avec une femme, qui est une esclave fiancée à un homme et n’a été ni rachetée ni autrement affranchie, il y aura châtiment, mais ils ne seront pas mis à mort parce qu’elle n’était pas affranchie. 19.21 Et il amènera pour sa faute, au Seigneur(yehvah), à l’entrée de la Tente d’assignation, un bélier de délit. 19.22 Le pontife lui fera expier par ce bélier délictif, devant le Seigneur(yehvah), le péché qu’il a commis, et le péché qu’il a commis lui sera pardonné. »TO

Nous devons donc comprendre que l’acte charnel évoqué requiert un châtiment, bien qu’il ne soit pas précisé lequel. Quoiqu’il en soit d’un bélier sera versé au prêtre. Il est bien précisé au prêtre et non au propriétaire/fiancé. Ainsi, si un homme s’attribue une esclave (à laquelle il serait deplus fiancé), et s’il décide de la laisser (prostituer), l’encaissement des honoraires revenant au prêtre, le prêtre devient le proxénète bénéficiaire et le propriétaire/fiancé l’agent. Le texte semble laisser une éventuelle commission à leur appréciation. Mais ne nous arrêtons pas à la version officielle.

« Lv19.20 Si un homme cohabite charnellement avec une esclave qui est à moitié mariée à un [autre] homme et n’a été ni rachetée ni libérée, elle doit être punie physiquement. Cependant, puisqu’elle n’est pas affranchie, [les deux] ne seront pas mis à mort. 19.21 [L’homme] doit apporter son offrande délictueuse à Dieu(yehvah), à l’entrée de la Tente de Communion, un bélier. 19.22 Le prêtre fera expiation pour lui devant Dieu(yehvah), pour le péché qu’il a commis, par le bélier de délit. Il obtiendra ainsi le pardon pour sa faute. »TS

Rappel : la mise entre crochet est un ajout du traducteur secondaire.

Cette fois ci, nous passons de « il y aura châtiment »TO à « elle doit être punie physiquement »TS. Merci de la précision, d’autant que traduit ainsi, c’est l’esclave éventuellement prostituée qui est châtiée et non l’homme ayant affaire avec. La divergence des traductions est due ici, tant à l’euphémisation qu’à la perte de sens du mot traduit par « châtiment/punie physiquement » : בִּקֹּרֶת – bikoret.

Il va falloir ensuite éclaircir les dissensions traductionnelles qui opposent « fiancée »TO à « à demi-mariée »TS. Le terme utilisé pour « fiancée/demi-mariée » est ici : נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet. Afin de confirmer, infirmer ou étendre le sens de termes utilisés, on peut comparer leur usage à d’autres endroits du texte, dans un contexte tant similaire que différent. La tentative reste vaine car ces deux termes ne sont employés qu’une seule et unique fois, non seulement dans le pentateuque, mais plus encore, ils sont absents des extensions comme les prophètes ou les hagiographes. Dans tout l’ancien testament, ces deux termes n’apparaissent qu’une fois à cet unique endroit. Si nous cherchons les termes qui une fois traduit produisent « fiancée », nous trouvons : Dt22.23,25 ; Ex22.15. Il s’agit de אֹרָשָׂה – orasah. Si nous cherchons les termes produisant « mariée » nous trouvons : Dt22.22 ; Lv22.12, pour בְעֻלַת-בַּעַל – beoulat ba’al et תִהְיֶה לְאִישׁ  – tihieh le ish. Concernant « épouse » : Gn3.17 ; Gn12.5,11,17,19 ; Gn16.1,3 ; Gn20.7,12,14,18 ; Gn24.3,4,15,36,37,38,51 ; Gn25.1 ; Gn34.4,8,12 ; Gn38.6,8,14 ; extrait de  אִשָּׁה – ishah.

En aucun cas on ne trouve de près ou de loin, même de très loin, נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet. Il va donc falloir nous intéresser à l’étymologie du terme. L’étymologie hébraïque d’appuyant sur une racine trilitère et celle du mot נֶחֱרֶפֶת – ni’hrefet étant ח.ר.פ., cela nous conduit à 3 grand axes sémantiques : 1- insulter, injurier, outrager, blasphémer, défier ; 2- hiverner, hiberner ; 3- destiner à, vouer à.

Éliminons d’emblée le sens 2, « hiverner/hiberner » tant il est incongruent dans le contexte cité. Il nous reste les sens 1 et 3. Considérons le préfixe נ – noun, comme signifiant un passif ou un réflexif, et la terminaison ת- -tav, comme une affectation féminine. Ceci nous donne pour le sens 1 : insultée, injuriée, outragée, blasphémée, défiée. Éliminons les possibilités liées au blasphème ou au défi concernant l’esclave. Il nous reste insultée, injuriée, outragée. Fusionnons les 3 possibilités en « outragée verbalement ». Concernant le sens 3, le passif féminin nous donne : destinée à, vouée à. Si nous passons l’outrage verbal il nous reste « destinée à ».

Une traduction brute serait : « et un *(l’)homme qui coucherait une femme couchage de semence et elle esclave destinée à un *(l’) homme et son affranchissement non affranchi ou sa liberté ne lui sera pas donné ‘bikoret’ ne mourront pas car elle n’est pas libérée. »VB

Remarquons le grossier de « coucherait une femme couchage de semence » comme traduction brute. Le verset ne se limite pas àיִשְׁכַּב אֶת-אִשָּׁה  – yishkav et ishah, « coucher une femme », mais ajoute שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a, variablement « couche (épaisseur) de semence, couchage de semence ». Ce שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a, se retrouve en Lv22.5 et Lv22.15, תֵּצֵא מִמֶּנּוּ שִׁכְבַת-זָרַע tetse mimenou shiskhvat-zera’a, « qui a laissé échappé de la matière séminale »TO, « qui sortira de lui couche (épaisseur) de semence. »VB. En Nb5.13, שִׁכְבַת-זָרַע – shikhvat zera’a, est traduit par « commerce charnel »TO.

Concernant *l’homme, le propos est ambigu et peut renvoyer à « l’homme qui coucherait » autant qu’à « un homme qui coucherait ». L’absence d’un terme tel que אחר – a’her, « autre », dans le texte et non une traduction, laisse planer le doute. Il peut donc supposer tout autant, qu’il s’agisse de l’esclave époux de la femme concernée, le propriétaire de l’esclave ou encore d’un homme quelconque.

A propos du châtiment, « il y aura châtiment »TO à « elle doit être punie physiquement »TS, ces traductions s’appuient sur le passage אוֹ חֻפְשָׁה לֹא נִתַּן-לָהּ–בִּקֹּרֶת תִּהְיֶה – o lo niten lah bikoret tihieh, la traduction brute donne “ou liberté sienne non donné à elle ‘bikoret’ sera”. Le לֹאlo, « non », revêt une importance cruciale ici. Quel que soit ce ‘bikoret’, la présence du non, qui précède toujours et invariablement ce qu’il conditionne en hébreu, permet d’affirmer indubitablement que « cela n’est pas ». Même s’il s’agissait d’une punition, le verset précise qu’elle ne sera pas. En vertu des éléments rassemblés, en affectant « couchage de semence » à « pour jouissance » et momentanément  ‘bikoret’ à « punition » : nous obtiendrions une traduction sensiblement différente.

 « et un (l’)homme qui coucherait avec une femme pour jouissance, et elle esclave destinée à un (l’)homme, et son affranchissement non affranchi, ou sa liberté ne lui sera pas donné punition(bikoret) ne mourront pas car elle n’est pas libérée. »VR

En conservant ici « punition » pour bikoret, même si cela ne lui est pas donné, le verset perd sa cohérence (encore eut-il fallut qu’il en ait une). D’où provient l’appréciation que ce seul mot unique dans tout le tana’kh, soit une punition ? Du fait que les commentateurs ultérieurs, considérant certainement très rentable de fouetter la femelle utilisée, mais plus, d’en taxer l’utilisateur, ont extirpé de בִּקֹּרֶת – bikoret, la racine ב.ק.ר. – bakar, « bœuf », étendu à « lanière de bœuf », « nerf de bœuf », « fouet »… A ces conditions, ont aurait pu dériver charitablement vers « la valeur d’un bœuf » ou « la valeur du labeur ». Le fait que ce n’ait pas été le cas est entièrement du ressort des traducteurs-interprètes-décisionnaires, et met en lumière, une fois de plus leurs paradigmes, points de vue et considérations morales.

Il faut apporter une traduction alternative qui se positionne au final, très loin de standards officiels.

« Un homme qui coucherait avec une femme par plaisir, elle, esclave destinée à un homme, son affranchissement non acquitté ou sa liberté pour laquelle ne lui serait pas donné de ‘bikoret’, ils ne mourront pas car est n’est pas libre. /(Suite) il apportera sa faute à Yehvah à l’ouverture de la tente de consécration, un bélier de délit… »

Moralité : quoiqu’il en soit, le prêtre encaisse dans tous les cas.

Tout ce développement pour un coup de fouet, me direz-vous ? Précisément ! Car si certains osent parler de « parole divine » avec la portée que celle-ci comprise et acceptée comme telle par des croyants de tous bords induisant un ensemble de conséquences comportementales ou sociales majeures à l’échelle de populations : je réitère l’affirmation soutenant que l’approximation, la négligence, le galvaudage et la falsification sont inacceptables car criminelles. La où un mètre est anecdotique en art abstrait, un dixième de millimètre est crucial en chirurgie. Si on considère que la torah est un équivalent d’un San Antonio antique qui qu’un but distractif : tout est permis. En revanche, si on admet, qu’il s’agit d’un référentiel à de nombreux systèmes religieux ayant ainsi une influence sur l’évolution de l’humanité toute entière et la vie de milliards d’individus, on se doit d’attendre la sincérité, l’exactitude et la précision la plus absolue.

Lv19.23 – Terre promise : abus traductionnel.

ג-יט.כג וְכִי-תָבֹאוּ אֶל-הָאָרֶץ

« Lv19.23 Quand vous serez entrés dans la Terre promise(+)… »TO

(+) : Il n’y a aucun mot dans le verset qui signifie « promise ». Le verset précise : אֶל-הָאָרֶץ – el haarets, « dans le pays. »

La suite précise à qui doivent revenir les premiers fruits.

« Lv19.23… et y aurez planté quelque arbre fruitier, vous en considérerez le fruit comme une excroissance : trois années durant, ce sera pour vous autant d’excroissances, il n’en sera point mangé. 19.24 Dans sa quatrième année, tous ses fruits seront consacrés à des réjouissances, en l’honneur de l’Éternel(yehvah) : et la cinquième année, vous pourrez jouir de ses fruits, de manière à en augmenter pour vous le produit : je suis l’Éternel(yehvah) votre Dieu(eloheikhem). »TO

Considérant qu’un arbre fruitier arrive en général à maturité après trois années, ce qui reste variable selon les espèces, les fruits de la quatrième année sont donc de facto : « les premiers » fruits. Pris dans son ensemble, cette injonction caractérise une fois de plus l’extorsion des primeurs au détriment du propriétaire. Certains pourraient considérer décourageant le fait de planter un verger, du fait de ne pouvoir profiter de sa récolte après 5 ans seulement. Rappelons, que la récolte sera ensuite régulièrement et lourdement taxée, à commencer par les prémices saisonnières, ainsi qu’intégralement consacrée tous les 7 ans. Au final, de plus en plus, décourageant.

Lv19.33 – L’étranger : statut théorique et considération réelle dissonante.

«  Lv19.33 Si un étranger vient séjourner avec toi, dans votre pays, ne le molestez point. Il sera pour vous comme un de vos compatriotes, l’étranger qui séjourne avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte je suis l’Éternel(Yehvah) votre Dieu(eloheikhem). »TO

Repris en : Ex22.20

Je ne m’étendrai pas sur la considération des étrangers en Israël, ni la manière dont ils sont appréciés en particulier par ceux se relevant d’une application stricte de la torah. Je pourrais inviter un étranger et sa compagne à traverser certains quartiers religieux, à Jérusalem par exemple, “Ville de la Paix”, afin qu’ils puissent vérifier s’ils sont effectivement accueillis à “bras ouverts” ou à “poings fermés”. Je ne le ferai pas tant il s’agirait de mise en danger de la vie d’autrui. Les faits divers relatant des victimes caillassées dans ces secteurs sont tristement nombreux et célèbres. Une revue de presse n’ayant pas sa place ici, il reste possible à celui qui voudrait s’y intéresser, de vérifier à l’aide de nos nombreux médias actuels, le report de ce genre de faits, et l’appréciation objective de la xénophobie qui sévit dans certains milieux. La question demeure, quels textes et quelles références inspirent ce genre de personnes ? Officiellement, il s’agit de la torah dont ils se revendiquent les pratiquants les meilleurs. A méditer.

Lv19.29 – Prostitution des filles interdite : toupet législatif.

« Lv19.29 Ne déshonore point ta fille en la prostituant, de peur que le pays ne se livre à la prostitution et ne soit envahi par la débauche. »TO

Après avoir suivi Abraham prostituant Sarah par deux fois (Gn12.11-13/Gn20.2-14), puis Isaac réitérant le même procédé avec Rébecca (Gn26.7), sans compter Loth qui livrera ses filles (Gn19.8), on peut considérer que ce verset arrive un peu tard ainsi que quelque peu déplacé au sein du contexte général. Bien qu’en fait, Abraham et Isaac ne soit pas concernés du fait qu’ils aient prostitué leurs femmes et non leurs filles. De surcroit, Loth non plus, puisque, s’agissant toutefois de ses filles, il ne souhaitait pas les prostituer mais en faire cadeau. Quant à Thamar, elle s’et prostituée d’elle-même auprès de Judah(Gn38.14).

Lv20… – Rabâchages

Reprise et insistance sur les précédents commandements.

Lv21… – Pureté des prêtres

Règles de pureté des prêtres.

Lv21.13-15 – Les prêtres n’épouseront que des vierges : débordement de la notion de « primeur ».

« Lv21.13 De plus, il devra épouser une femme qui soit vierge. 21.14 Une veuve, une femme répudiée ou déshonorée, une courtisane, il ne l’épousera point : il ne peut prendre pour femme qu’une vierge d’entre son peuple, 21.15 et ne doit point dégrader sa race au milieu de son peuple : je suis l’Éternel(yehvah), qui l’ai consacré! »TO

Le verset étant suffisamment clair en soi, se passe de commentaires.

Lv21.17-21 – Interdiction de prêtrise en cas d’atteintes physiologiques : discrimination.

« Lv21.17 Parle ainsi à Aaron : Quelqu’un de ta postérité, dans les âges futurs, qui serait atteint d’une infirmité, ne sera pas admis à offrir le pain de son Dieu(elohav). 21.18 Car quiconque a une infirmité ne saurait être admis : un individu aveugle ou boiteux, ayant le nez écrasé ou des organes inégaux ; 21.19 ou celui qui serait estropié, soit du pied, soit de la main ; 21.20 ou un bossu, ou un nain ; celui qui a une taie sur l’œil, la gale sèche ou humide, ou les testicules broyés. 21.21 Tout individu infirme, de la race d’Aaron le pontife, ne se présentera pas pour offrir les sacrifices de l’Éternel(yehvah). Atteint d’une infirmité, il ne peut se présenter pour offrir le pain de son Dieu(elohav). 21.22 Le pain de son Dieu(elohav), provenant des offrandes très-saintes comme des offrandes saintes, il peut s’en nourrir ; 21.23 mais qu’il ne pénètre point jusqu’au voile, et qu’il n’approche point de l’autel, car il a une infirmité, et il ne doit point profaner mes choses saintes, car c’est moi, l’Éternel(yehvah), qui les sanctifie. »TO

Tout d’abord, on comprend mieux pourquoi Moïse s’est vu exclure du service. On aura appris très tôt les afflictions dictionnelles dont il était atteint : bégaiement et zézaiement.

Le canon physique discriminatoire est donc défini lourdement et précisément. Yehvah ne veut pas d’infirmes à son service. Dans le même ordre de raisonnement, qui se prétend seul décisionnaire d’infirmités innées ou acquises, si ce n’est Yehvah prétendu dieu absolu. L’affliction d’une infirmité devient un argument discriminatoire voulu pour exclure. N’est-il pas dommage de ne pas voir l’affirmation hautement spirituelle inverse, qui octroierait le droit de servir à quiconque de cœur, d’âme et d’actes souhaiterait se dévouer au service ? Il faut surtout relever le sous-entendu latent qui n’est autre que : « La Race des Prêtres issus d’Aaron LEVY est parfaite (physiquement…) et supérieure (génétiquement/généalogiquement…). »

Je n’argumenterai pas plus, tant je pense qu’à ce stade, tout lecteur aura compris mon aversion pour des concepts d’élection et de supériorité, quelles que puissent être les justifications apportées à leur mise en avant. Plus encore lorsque l’on voit se profiler un imbroglio ethnico-spirituo-physico-généalogique… qui s’appuie sur un fantasme malsain.

Lv22… – Complément à la perfection physique.

Outre des règles de pureté ou d’impureté concernant les prêtres, leurs familles, leurs esclaves désignant qui peut consommer quoi de prétendu sacré, on trouvera l’extension d’exigence d’une perfection physique attribuable aux animaux sacrifiés. « Lv22.20 Tout animal qui aurait un défaut, ne l’offrez point ; car il ne sera pas agréé de votre part… »TO. Ce genre de prescriptions s’étale en fait du verset 22.17 au 22.25.

Lv22.27 – Prélèvement des animaux de lait : sevrage précipité cruel.

« Lv22.27 Lorsqu’un veau, un agneau ou un chevreau vient de naître, il doit rester sept jours auprès de sa mère ; à partir du huitième jour seulement, il sera propre à être offert en sacrifice à l’Éternel(yehvah). »

Loin d’attendre le sevrage physiologique et de l’étendre à toutes les espèces, notre très délicat et soucieux du bien-être animal qu’est Yehvah, s’octroie le prélèvement des jeunes bêtes de lait décrite à une semaine de vie, révolue. Si le massacre pour sacrifice d’un animal de 8 jours pourrait sembler inhumain, certains argumenteront que c’est « divin »(yehvahique), donc non pas seulement acceptable, mais bien autorisé ! A priori, ce commandement qui pourrait horripiler les partisans du respect et de la protection des animaux, devrait convenir aux partisans de la sveltesse à tout prix ! En effet, il évite à la portion extraite de prendre trop de volume et ainsi de s’engraisser, en faisant un aliment relativement diététique. Le problème réside dans le fait que cette diététique yehvahesque n’est destinée qu’à ses prêtres.

Dans le même ordre d’idée, la bonté yehvahique étant affirmée exemplaire depuis le début, on trouve dans le verset suivant : « Lv22.28 Grosse ou menue bête, vous n’égorgerez point l’animal avec son petit le même jour. »TO

On ne peut nier qu’il s’agisse ici d’une mesure de compassion. On peut ainsi attendre un jour avant d’abattre un animal et sa mère. Cette mesure ne précise pas dans quel ordre il faut abattre les animaux, la mère ou le petit d’abord ?

Ce groupe de versets est très intéressant d’un autre point de vue. Elle permet de mettre en évidence la capacité lexicale de l’auteur et ainsi mettre un terme aux interprétations abusives.

Le verset 22.27 nous cite « veau, agneau, chevreau ». Il est tentant de prétendre que le sens de ces désignations peut être méronymique et qu’il puisse sous-entendre « toute jeune bête de lait (cachère ?) ».

Cette affirmation est immédiatement contredite par le verset suivant où l’on fait référence à « Grosse et menue bête, l’animal et son petit ». A moins que cette fois on tente de mettre en avant une hyperonymie en affirmant que « grosse bête » sous entende « vache et veau » et « petite bête » sous-entende « brebis et agneau/chèvre et chevreau », force est de constater que la capacité lexicale de l’auteur n’est en rien déficiente. Cette défiance serait mise en avant pour justifier le besoin d’extension et de modification sémantique. Il est donc parfaitement capable d’attribuer un commandement de manière simple à un ensemble tant qu’à contrario désigner une espèce avec précision. Cette précision a par exemple été utilisée pour la désignation des espèces volatiles dites « impures » au sein des paragraphes alimentaires.

Ce développement nous renvoie au verset : « Ex23.19 Tu ne feras point cuire un chevreau dans le lait de sa mère. »TO. On doit ainsi comprendre que l’auteur désigne sciemment le « chevreau » et non toute autre jeune bête de lait.

L’interprétation de commandement comme base de l’interdiction de mélanges de viande et de lait ne tient absolument plus. Primo, il était possible à l’auteur d’affirmer « Tu ne feras pas cuire une jeune bête de lait dans le lait de sa mère ». Secundo, mieux encore, il était possible de poser : « Tu ne cuiras pas dans le même temps, de la viande et du lait ». Tertio, il était tout aussi possible de poser : « Tu ne mangeras pas dans le même temps de la viande et du lait ».

Des interdictions concernant la divination et/ou la sorcellerie sont repris, redéveloppés et étalés dans le texte une demi-douzaine de fois, alors qu’ils n’ont aujourd’hui aucune utilité ni aucune application pratique. Un commandement qui est sensé conditionner un modus vivendi alimentaire pour une population entière, n’est cité que trois fois, sans plus de précisions.

De l’histoire d’un chevreau dans le lait de sa mère surgit un ensemble de lois alimentaires restrictives vides de fondements, de logique et proche de la paranoïa alors que l’interdiction de prêt à intérêt est passée sous silence. La conclusion sera ici que : de mauvaise lecture, aux interprétations loufoques, extrapolations excentriques, disproportions de considération de sens, les interprètes auront réussi à hiérarchiser de leur propre chef, l’importance des commandements que leur divinité est sensée leur avoir transmis. Ensuite, ils se seront autorisés à les moduler avec des intensités différentes, correspondant à leurs convenances. Enfin, ils se seront permis d’orienter et de concentrer certaines considérations textuelles de manières inéquitables les unes par rapport à d’autres. Celui induit que la réalité de la loi qui leur sert de référence est inhomogène, démantelable et reconstructible.

Imaginons ce qu’aurait pu devenir un commandement du type : « Ne produit pas de confiture de cerise sur un feu alimenté par du bois de cerisier ». Suivant toute (anti-)logique présentée jusqu’à présent, cela aurait certainement induit l’interdiction de la cuisine au bois. Ainsi, les yahwistes seraient devenus les maîtres du sushi, du carpaccio et du tartare avant l’heure, et ce, jusqu’à l’avènement de l’électricité ou du gaz domestique.

Pour clore cette section, il est important de rappeler que nombreux sont ceux qui considèrent ce texte, immuable et éternellement d’actualité, sans que cela n’inquiète personne.

Lv23… – Fêtes et folklore.

Dans les passages suivants vont être énumérées les « solennités ». En prêtant un peu attention aux périodes de festivités et aux contributions exigées, il est évident de comprendre que le hasard ou la spiritualité n’ont en rien influencé leur établissement. Ces solennités tombent étrangement aux moments de périodes de productivité agricoles charnières.

Le shabbat

Le sacrosaint jour de repos hebdomadaire auquel on associe l’interdiction de travailler. L’extension et la multiplication frénétiques d’interdits dérivés de ce jour à chômer amènes les pratiquants endurcis à des usages plutôt déconcertants pour les sociétés modernes.

Quelques exemples : interdiction d’allumer ou d’éteindre un feu, soit d’activer un interrupteur, d’utiliser un téléphone, d’allumer une télévision, et bien sûr d’utiliser une automobile… Interdiction de porter, ne serait-ce qu’une aiguille à l’extérieur d’un domaine clos. Interdiction d’écrire ou de jouer aux cartes car il faudrait les trier, ce qui est aussi interdit.

En parallèle on fabrique des élastiques spéciaux pour transporter les clefs hors de la maison, des fauteuils roulants à air comprimé pour les invalides ou des ascenseurs automatiques… et bien sûr l’interdiction de manipuler de l’argent n’empêche en rien la mise en place de systèmes d’enchères très élaborés pour acheter l’accès au divers rituels folkloriques comme l’ouverture du placard à rouleaux, le port de ceux-ci ou encore les lectures de passages de la torah dans ces mêmes rouleaux.

La Pâques

Période babylonienne : Le 14e jour du premier mois soit le 14 Nissan.

Période grégorienne : avril

Saison agricole : récoltes printanières des premiers légumes succulents.

Contributions exigées : « 23.8Vous offrirez un sacrifice au Seigneur(yehvah) sept jours de suite. »

Commandements : « 23.6…durant sept jours vous mangerez des azymes. », « 23.7…vous ne ferez aucune œuvre servile », «23.8Le septième jour, il y aura convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile. ».

En souvenir de la sortie d’Égypte. Il s’agit bel et bien pour les pratiquants de relater ce qu’ils croient être l’histoire authentique des hébreux libérés de l’esclavage par Moïse pour être menés en « terre promise ». Sachant qu’il n’y a jamais eu d’esclavage dans l’Égypte décrite ni d’exode, ils pourraient vouloir évoquer une légende et son symbolisme. Que nenni ! Pour eux tout est vrai. Et gare à qui, non pas seulement dirait, mais plus encore, leur prouverait le contraire. Viens s’ajouter une exclusion paranoïaque de tout levain. Ce qui amène à la production d’un lot infini de produits kasher lepesa’h, « cachère pour Pâques » allant du dentifrice au papier toilette. Le génie productif réussit toutefois à produire des gâteaux kasher lepessa’h, soit dit en passant.

Le Ômer et la Pentecôte

Période de 50 jours entre la Pâques et la Pentecôte, où bien sûr, il faut apporter des offrandes quotidiennes. En pratiques, les plus impliqués se contentent de compter rituellement les jours.

Période babylonienne : 50 jours à compter de la fin de la pâque. Du 21 Nissan au 5 Sivan.

Période grégorienne : avril-mai-juin

Saison agricole : récoltes pré estivales, céréales précoces et légumes succulents.

Contributions exigées : « 23.10…vous y ferez la moisson, vous apporterez un ômer des prémices de votre moisson. » ; « 23.12…un agneau sans défaut, âgé d’un an. » ; « 23.13…son oblation : deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile. » ;  « 23.13…sa libation : un quart de hîn de vin » ; « 23.17…deux pains destinés au balancement, qui seront faits de deux dixièmes de farine fine et cuits à pâte levée » ; « 23.18…avec ces pains, sept agneaux sans défaut, âgés d’un an, un jeune taureau et deux béliers; ils formeront un holocauste pour le Seigneur(yehvah), avec leurs oblations et leurs libations » ; « 23.19…un bouc pour le péché, et deux agneaux d’un an ».

Quelques précisions quantitatives :

Ômer : mesure de capacité correspondant à environ 2 litres. A remplir d’orge pour le cas.

Quart de Hîn : mesure de capacité correspondant à 0,9 litres. Le contenu désigné est du vin.

Si on estime que les obligations concernent 600000 individus représentatifs, ce qui est faux et sous-estimé, puisque l’obligation religieuse concerne tout homme âgé de 13 ans et au-delà, nous obtiendrions comme tribu versé aux prêtres pour ce seul début de fête : 1200m3 d’orge et 540m3 de vin ainsi que 600000 agneaux d’un an sans défaut.

Concernant l’orge, cette quantité exigée pour une seule fête correspond pour comparaison au tiers de la production annuelle chinoise de l’an 2004, produite sur 850000 hectares, soit 8500km2, soit la superficie de la Saône et Loire ou presque la moitié de l’état d’Israël, actuel.

Concernant les agneaux d’un an sans défaut, ils ne peuvent être issus d’un volume de cheptel ovin 10 fois supérieur en nombre, ce qui inclut béliers, moutons de tous âges, brebis, agneaux (dont ceux considérés parfaits). Ce nombre de tête tend à égaler celui de la production française actuelle, soit la performance d’un pays industrialisé, tempéré doté d’un élevage de pointe 3000ans plus tard.

A propos du vin, le volume exigé correspond à 720000 bouteilles, soit « seulement » le tiers de la production annuelle maltaise. Sachant qu’il faut 4 ans à une vigne pour atteindre son rendement optimal et que les lois agricoles yehvahiques n’autorisent l’exploitation des fruits la cinquième année ; en comptant une année supplémentaire de vinification, cela suppose au moins 6 ans de sédentarité et de culture. Ceci représente une main d’œuvre et une ressource animalière agricole colossale d’un point de vue antique. Il faut ajouter la mise en œuvre de moyens d’irrigation ainsi que la ressource en eau nécessaire à son fonctionnement. Au total, un tel résultat aurait nécessité plusieurs années de sédentarisation et de maitrise de l’agriculture, autant qu’un territoire adapté et des conditions météorologiques idéales.

Nous n’avons considéré ici, que cette première festivité. Alors que les exigences sont ici fantasmagoriques, la multiplication des besoins dus aux autres festivités, aux habitudes rituelles quotidiennes, expiatoires et autres, et les besoins alimentaires ordinaires de la population, démultiplierai de manière surréaliste les besoins agronomiques.

Quelqu’un pourrait-il m’expliquer, comment un peuple en mouvement depuis moins de deux ans, dans un désert hostile, où les seules terres arables et irriguées se trouvent autour d’oasis disséminés, bénéficiant d’une pluviométrie catastrophique, rendant impossible l’apparition de pâturages, réussissent à égaler en moins d’une année ce que des pays comme la Chine moderne ou la France actuelle, de tradition agricole plurimillénaire doté de potentiels hygrométrique plus que significatifs, réussissent à peine à produire au triple sur une échéance annuelle dans le même délai ? Personne évidemment.

Cela suggère à ce stade plusieurs hypothèses intéressantes. D’abord, l’auteur n’avait aucune notion réaliste correspondant à ses exigences théoriques. Ensuite, du fait de leur infaisabilité, il semblerait que ce genre de taxations et de rites n’aient jamais eu lieu, hormis sur le papier, et dans l’espoir fou et insensé que cela puisse se réaliser un jour. Enfin, la situation théorique de l’exode ne permet absolument pas de réaliser ce genre de facéties extravagantes et de fait, ne peut en rien avoir été.

La suite de l’histoire énoncera, que cette même population, manquera de tout durant son périple et recevra par la grâce yehvahique de la manne, des cailles, de l’eau afin de subsister. Comment ce peuple devant livrer autant de ressources agricoles à ses prêtres plusieurs fois par an, en oublie t’il de générer le ratio de ressources correspondant à ses besoins ? Un fois de plus, cet auteur désireux d’épater et d’extorquer son village, n’a pas pris la mesure des injonctions édictées.

Destinataire(s) : «Lv23.20 Le pain des prémices, devant l’Éternel(yehvah), ainsi que deux des agneaux : ils seront consacrés à l’Éternel, au profit du pontife. »TO

Au fil du texte on peut remarquer que l’extorsion qui masque son nom au profit de « sacrifice à Yehvah », cache de moins en moins sa finalité et ses bénéficiaires authentiques que sont les prêtres : « ils seront consacrés à l’Éternel(yehvah), au profit du pontife. »TO

Commandements : « Lv23.7Le premier jour, il y aura pour vous convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile. »TO. « Lv23.14Vous ne mangerez ni pain, ni grains torréfiés, ni gruau, jusqu’à ce jour même, jusqu’à ce que vous ayez apporté l’offrande de votre Dieu(eloheikhem) »TO, « Lv23.16vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours, et vous offrirez à l’Éternel(yehvah) une oblation nouvelle. »TO. «23.16 …vous compterez jusqu’au lendemain de la septième semaine, soit cinquante jours. / 23.25 Et vous célébrerez ce même jour : ce sera pour vous une convocation sainte, où vous ne ferez aucune œuvre servile. »TO

Motif : « 23.18…sacrifice d’une odeur agréable à l’Éternel(yehvah). »

Pour certains courants yahwistes, la fête qui correspond à la commémoration de l’imaginaire « don de la torah ». Il s’agit d’un shabbat modifié pendant lequel certains traditionnalistes ont réussi à instaurer des dégustations de fromage. Le point d’orgue n’est autre que la lecture des « dix commandements ». Aucun des fidèles ne s’interroge sur laquelle des deux versions rédigées dans le texte leur est servie. Là, encore, ils ont l’infinie certitude que tout cela s’est produit.

Le Nouvel An

Stipulé comme étant le premier jour du septième mois, ce qui est plutôt surprenant pour un jour de « nouvel an ». Tout est presque passé au miel dont en particulier une pomme, dans l’espoir de voir la prochaine année, « douce comme le miel ».

Période babylonienne : 1er jour du 7e mois. 1er Tichit.

Période grégorienne : septembre.

Saison agricole : premières récoltes pré-automnales.

Contributions exigées :

Destinataire(s) :

Commandements : « Lv23.24…aura lieu pour vous un repos solennel ; commémoration par une fanfare… 23.25 Vous ne ferez aucune œuvre servile, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternel(yehvah). »

Le Grand Pardon

Un jour de jeûne et quelques coups de cornes de béliers. J’évoque ici la sonnerie de l’instrument et non sa contondance, car à ce stade il vaut mieux préciser. Le jour le plus respecté en vertu du fait qu’il sous-entend le pardon des péchés. Il faut croire que la majorité de suivants ont un besoin fondé de soulager leur conscience. Une fois passé, cet authentique allègement moral, permet de se sentir blanc comme neige pour mieux reprendre son quotidien et son lot de péchés retrouvés, jusqu’à l’année suivante.

Période babylonienne : 10e jour du 7e mois. 10 Tichri.

Période grégorienne : septembre.

Saison agricole : premières récoltes pré-automnales.

Contributions exigées :

Destinataire(s) :

Commandements : « Lv23.27 Mais au dixième jour de ce septième mois, qui est le jour des Expiations, il y aura pour vous convocation sainte : vous mortifierez vos personnes, vous offrirez un sacrifice à l’Éternel(yehvah), 23.28 et vous ne ferez aucun travail en ce même jour, car c’est un jour d’expiation, destiné à vous réhabiliter devant l’Éternel(yehvah) votre Dieu(eloheikhem)23.29 Aussi, toute personne qui ne se mortifiera pas en ce même jour, sera supprimée de son peuple ; 23.30 et toute personne qui fera un travail quelconque en ce même jour, j’anéantirai cette personne-là du milieu de son peuple. 23.31 Ne faites donc aucune sorte de travail : loi perpétuelle pour vos générations, dans toutes vos demeures. 23.32 Ce jour est pour vous un chômage absolu, où vous mortifierez vos personnes ; dès le neuf du mois au soir, depuis un soir jusqu’à l’autre, vous observerez votre chômage. »

Motif : « Lv23.28 Car c’est un jour d’expiation, destiné à vous réhabiliter devant l’Éternel(yehvah) votre Dieu(eloheikhem). »

Le groupe de versets cités ici, n’a simplement pour but que de situer l’ambiance de ce saint jour de pardon yehvahesque. Autrement dit, « Souffre pour obtenir mon pardon ou je t’extermine ! ». De fait, avoir la grandeur morale de chercher à assumer ses fautes, avec maturité, humanité et responsabilité est proscrit, sous peine d’extermination.

A un autre niveau, le fait de reconnaître par une admirable humilité que les fautes ne sont pas dignes d’êtres pardonnées et de refuser, dans le but, encore une fois de faire face à ses responsabilités morales, d’être blanchi au prix d’une « mortification », est passible d’extermination. Nulle part il est demandé de faire preuve d’humilité, d’honnêteté, d’introspection, d’auto-analyse, de volonté de réparation, de changement ou d’amélioration. Nulle part ! Il suffit juste de s’auto-martyriser pour le plaisir d’un divinoïde sadique, pour obtenir son pardon ! Rien d’autre à faire ! Et si on aspire à une dimension supérieure du pardon, alors ce divinoïde promet l’extermination. Extermination que j’attends encore pour ma part… soit parce qu’il serait patient à mon égard, soit parce qu’il m’aurait déjà excommunié, soit parce qu’il n’existe que dans l’esprit malade de certains exploiteurs qui inculquent ce genre de croyances déshumanisantes à des populations entières de grégaires conditionnés. « Souffrez pour moi mais ne changez point ! », au cas où en tentant de s’améliorer l’homme dans l’attitude d’équilibre et d’adéquation qu’il aurait finit par atteindre, n’aurait plus besoin de ce genre de petit père fouettard.

Afin de pallier au désarroi cumulatif, tentons autant de sourire que d’illustrer.

Pour la fête des cabanes il est demandé de se procurer un cédrat des plus superbe, qui sera agité avec d’autres plantes pendant la semaine de dite fête. Se rappelant cette dernière période, le jour du grand pardon, Kobi demande à Moshe :

« Tu n’as pas honte de n’avoir eu qu’un cédrat très moyen à présenter pour la dernière fête des cabanes, alors que tu as doublé le prix de ce que tu vendais pour celle-ci ?
– Non ! dieu me pardonnera d’avoir vendu mes meilleurs cédrats pour le bien des autres fidèles au détriment du mien… et puis, les affaires sont les affaires ! Je les ai escroqués pour leur bien et celui de la volonté divine de voir de beaux cédrats dans les mains des fidèles indépendamment de leur prix ! Concernant mon cédrat contestable, il y a comme chaque année, ce jour du grand pardon pour me racheter pour une année entière ! De quoi, grâce à mon esprit de sacrifice, rendre beaucoup de services et surtout, refaire beaucoup d’argent ! »

La fête des cabanes.

Le but est de construire une cabane de fortune dans laquelle on est sensé vivre, tout du moins manger et exécuter un maximum de tâches utiles. Un autre rituel consiste à agiter différentes plantes suivant une séquence et dans des directions données. La fête commémore l’imaginaire errance de 40 ans dans le désert qui aurait séparé la sortie d’Égypte de l’invasion de Canaan.

Période babylonienne : 15e jour du 7e mois. 15 Tichri.

Période grégorienne : septembre-octobre.

Saison agricole : Récoltes pré-automnales : céréales, olives, raisin…

Contributions exigées :

Destinataire(s) :

Commandements : « Lv23.34 aura lieu la fête des Tentes, durant sept jours, en l’honneur de l’Éternel(yehvah). », « 23.35 Le premier jour, convocation sainte : vous ne ferez aucune œuvre servile.  23.36 Sept jours durant, vous offrirez des sacrifices à l’Éternel(yehvah). Le huitième jour, vous aurez encore une convocation sainte, et vous offrirez un sacrifice à l’Éternel(yehvah): c’est une fête de clôture, vous n’y ferez aucune œuvre servile.  23.37 Ce sont là les solennités de l’Éternel(yehvah), que vous célébrerez comme convocations saintes, en offrant des sacrifices à l’Éternel(yehvah), holocaustes et oblations, victimes et libations, selon le rite de chaque jour.  23.38indépendamment des sabbats de
l’Éternel(yehvah) ; indépendamment aussi de vos dons, et de toutes vos offrandes votives ou volontaires, dont vous ferez hommage à l’Éternel(yehvah) 23.39 Mais le quinzième jour du septième mois, quand vous aurez rentré la récolte de la terre, vous fêterez la fête du Seigneur(yehvah), qui durera sept jours; le premier jour il y aura chômage, et chômage le huitième jour. 23.40Vous prendrez, le premier jour, du fruit de l’arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l’arbre aboth et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l’Éternel(yehvah)votre Dieu(eloheikhem), pendant sept jours. », « Lv23.42Vous demeurerez dans des tentes durant sept jours ; tout indigène en Israël demeurera sous la tente ».

Motif : « Lv23.43… afin que vos générations sachent que j’ai donné des tentes pour demeure aux enfants d’Israël, quand je les ai fait sortir du pays d’Égypte, moi, l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem)! »

Synthèse : les points clefs récurrents conduisent à nouveau à mettre en lumière les tenants et aboutissants des festivités.

  1. Le service consiste en sacrifices multiples et combustions variées.
  2. Les festivités ont lieu aux périodes agricoles clés.
  3. Si Yehvah semble apprécier les odeurs de matière organique brulée, ce sont bel et bien les prêtres qui se gavent des dons, offrandes et reliquats de sacrifices.

Lv24… – De l’huile, du pain et du sang.

Les deux premières parties de ce chapitre expliquent le rôle et l’intérêt de l’huile de la lampe à allumer en permanence dans le tabernacle ainsi que les modalités de factures de pains de proposition. La suite concerne le sort réservé au « Blasphémateur ».

Lv24.10-16,23 – Le Blasphémateur :
répression exemplaire pour inciter à mutisme et obéissance absolue.

« Lv24.10 Il arriva que le fils d’une femme israélite, lequel avait pour père un Égyptien, était allé se mêler aux enfants d’Israël ; une querelle s’éleva dans le camp, entre ce fils d’une Israélite et un homme d’Israël. 24.11 Le fils de la femme israélite proféra, en blasphémant, le Nom sacré(+) ; on le conduisit devant Moïse. Le nom de sa mère était Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. 24.12 On le mit en lieu sûr, jusqu’à ce qu’une décision intervînt de la part de l’Éternel(yehvah). 24.13 Et l’Éternel(yehvah) parla ainsi à Moïse : 24.14 Qu’on emmène le blasphémateur hors du camp; que tous ceux qui l’ont entendu imposent leurs mains sur sa tête, et que toute la communauté le lapide. 24.15 Parle aussi aux enfants d’Israël en ces termes : quiconque outrage son Dieu(elohav) portera la peine de son crime. 24.16 Pour celui qui blasphème nominativement l’Éternel(yehvah), il doit être mis à mort, toute la communauté devra le lapider ; étranger comme indigène, s’il a blasphémé nominativement, il sera puni de mort. », « Lv24.23 Moïse le redit aux enfants d’Israël. On emmena le blasphémateur hors du camp, et on le tua à coups de pierres ; et les enfants d’Israël firent comme l’Éternel(yehvah)  avait ordonné à Moïse. »TO

(+) : « Nom sacré » : traduit de הַשֵּׁם – hashem, « Le nom ». « Nom sacré » peut être rendu en hébreu par shem qadosh et « Le Nom Sacré », pour ceux qui tiendrait à retranscrire son caractère unique et saint, proviendrait de hashem haqodesh.  La traduction emphase un peu du fait qu’il n’y ait ici aucun terme en hébreu signifiant sacré, le traducteur s’est encore laissé déborder, par le sens qu’il veut donner, dans un contexte entendu, plutôt que de se cantonner à une traduction stricte, soit, valable celle-ci.

L’auteur précise que « le coupable » est le fils d’un égyptien et d’une certaine Chelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. Cette précision peut être riche de sous-entendus générateurs d’a priori. Les intentions de l’auteur sont difficiles à cerner ici.

Il serait intéressant de savoir exactement ce que « blasphémer » implique. Le texte est clair concernant le blasphème nominatif de Yehvah. Un tel souci de précision permettra t’il d’évoquer les el, elohim, shaday, adonay, kanah ou d’autres, impunément ?

Si l’on s’en réfère aux définitions actuelles de « blasphémer », nous trouvons : « propos considéré comme irrévérence à l’encontre du sacré ou du divin d’un point de vue religieux. » L’aspect religieux des choses est important, car « sacré », un drapeau peut l’être pour un patriote convaincu et « divin », un met exquis pour un gastronome.

Il s’agit donc d’une appréciation subjectivo-affective. Pour résumer en citant notre intervenant virtuel favori Moyshelleh : « … tu peux dire de toutes les autres divinités que ce sont des bidons, des imposteurs, des amateurs, des inférieurs, des illusions, des menteurs… mais surtout pas de la nôtre ! »

Proposons trois cas virtuels d’affirmations considérées comme blasphématoires :

A un enfant rêveur : « Le lapin magique qui a sauvé la princesse dealait du crack chez les gnômes avant de rejoindre le chevalier. ». Il s’agit de calomnie, car le lapin magique en question, n’a jamais, et n’aurait jamais pu vendre des drogues illicites modernes dans son univers. L’acte est donc qualifiable de provocation et de tentative d’atteinte aux convictions d’intégrité d’un personnage imaginaire canonisé par le jeune interlocuteur. La réaction sera la projection d’une voiture miniature au visage, une série d’insultes enfantines et une moue de 3 jours.

A un yahwiste : « Moïse était un assassin… » (La phrase ne peut être terminée, ni argumentée ni justifiée du fait de la réaction immédiate, brutale et aveugle de l’allocutaire auditeur). Il s’agit d’une vérité affirmée à propos d’un personnage imaginaire tiré d’une histoire imaginaire énoncée à un individu s’étant identifié à celle-ci, et, la croyant authentique et réelle. La réaction sera : la projection de vitriol au visage du locuteur et l’incendie de sa demeure, lui dedans, alors qu’il agonise sur le sol après passage à tabac, avec le support de dizaines de complices fanatiques rapidement mobilisés, scandant des chants sacrés répurgateurs, et protégés par la police locale.

A un membre du parti : « Notre dictateur est un monstre sanguinaire et inhumain. » Il s’agit d’une vérité à propos d’un individu réel. La réaction sera la dénonciation à la police secrète d’état, un interrogatoire adapté de plusieurs semaines, puis le transfert vers un camp de redressement de haute sécurité pour 899 ans du blasphémateur et de sa famille.

Quelles que soit les thèmes et les réactions : faux sur faux, vrai sur faux, vrai sur vrai, le blasphème et ses conséquences sont toujours le fait de l’allocutaire et de sa capacité de réaction. Cependant, une affirmation fausse sur un sujet imaginaire ne devrait pas prêter à conséquence. Ceci dit, autant, qu’une affirmation vraie faite au sujet d’un imaginaire.

En dernier lieu, une affirmation vraie concernant un sujet réel, n’étant que la présentation d’un état objectif, ne devrait pas être répréhensible, ni même contestée. Contester la vérité n’est qu’un enlisement dans le mensonge, un acte de mauvaise foi, ou une preuve d’irréalisme psycho-pathologique ; et pourtant…

Intervertissons quelque peu les affirmations.

Enfant rêveur Yahwiste Membre du Parti
Le lapin dealait… Moïse est un assassin… Le dictateur est un monstre…
Moïse est un assassin… Le dictateur est un monstre… Le lapin dealait…
Le dictateur est un monstre… Le lapin dealait… Moïse est un assassin…

Quelle va être la réaction de chaque partie face à chaque point de vue ? Le blasphème est-il objectif ou subjectif ? Le blasphème à t’il encore une place dans les sociétés empreintes de morale, de philosophie et d’humanisme ?

S’il devient simple de raccorder ce verset au précédent :


ג-כב.כז אֱלֹהִים, לֹא תְקַלֵּל; וְנָשִׂיא בְעַמְּךָ, לֹא תָאֹר

«Lv22.27 N’outrage point l’autorité suprême(elohim) et ne maudis point le chef de ton peuple. »TO. Ainsi le champ d’attribution du statut de blasphémateur touche la divinité et ses représentants. Pratique !

Lv24.17 – Châtiment pour homicide : enfin ?

ג-כד.יז וְאִישׁ, כִּי יַכֶּה כָּל-נֶפֶשׁ אָדָם–מוֹת, יוּמָת

« 24.17 Si quelqu’un fait périr une créature humaine, il sera mis à mort. »TO

« 24.17 Celui qui détruit une vie humaine doit être mis à mort. »TS

« 24.17 Et individu qui frappera toute âme-d’adam-mort mourra. »VB

Cette fois ci, nous sommes loin de l’assassinat cité dans les dix commandements. D’après toutes les traductions, il s’agit de mettre un terme à une vie humaine, sans précision de circonstances, de motivations, de perspectives ou de conséquences. Dans l’absolu, cette injonction interdit la peine de mort elle-même, y compris par lapidation (pour ceux qui auraient du mal à suivre).

D’autant plus qu’on ne parle plus seulement de chair ou de sang pour évoquer la mort de l’individu. On parle de l’âme humaine attachée à sa dimension charnelle et matérielle. La dimension considérée de la vie prend une toute autre ampleur. Très rapidement cependant la notion d’âme disparait. On trouve 4 versets plus tard : וּמַכֵּה אָדָם, יוּמָת, « (Lv24.21) …et qui tue un homme doit mourir. »TO. Cette fois ci, נֶפֶשׁ אָדָם – nefesh adam disparait au profit de אָדָם – adam seul.

Quoiqu’il en soit, châtiments terminaux, massacres, exterminations, répurgations, lapidations… demeureront au programme.

Lv24.18 – Châtiment pour meurtre d’un animal : on s’améliore ?

ג-כד.יח וּמַכֵּה נֶפֶשׁ-בְּהֵמָה, יְשַׁלְּמֶנָּה–נֶפֶשׁ, תַּחַת נָפֶשׁ

« Lv24.18 S’il fait périr un animal, il le paiera, corps pour corps. »TO

« Lv24.18 Celui qui tue un animal doit le payer, [la valeur d’une](ndt) vie pour une vie. »TS

« Lv24.18 Et frappant âme-bétail, la payera âme sous âme. »VR

Tout d’abord, on confirme ici que נֶפֶשׁ – nefesh, est compris et traduit comme « vie », même si parfois maladroitement traduit comme « corps ». En 24.21 on retrouve l’idée : וּמַכֵּה בְהֵמָה, יְשַׁלְּמֶנָּה, « Qui tue un animal doit le payer »TO, avec la suppression du terme faisant référence à l’âme : נֶפֶשׁ – nefesh.

Ensuite, on voit apparaître la tentative de relativisation dans certaines traductions : « [la valeur d’une] »TS. Du fait de l’évolution des sociétés et le constat d’un principe de loi comme celle du talion est particulièrement primitive et barbare, les traducteurs-justificateurs ont tenté de repositionner le sens du texte. Ce même texte n’interdit t’il pas par lui-même, d’y supprimer ou d’y ajouter quoi que ce soit, autant que d’en tronquer le sens ? Apparemment, la valeur de ces consignes semble parfaitement alternative et modulable.

Lv25… – Année sabbatique, jubilé et droit foncier.

Année sabbatique, jubilé, droit foncier… on va finir par croire qu’à force de se répéter les compositeurs n’ont vraiment rien de nouveau, ni d’important, ni de concret, ni d’intéressant, ni… à apporter.

Lv25.23 – Yehvah s’octroie Canaan.

« Lv25.23 Nulle terre ne sera aliénée irrévocablement, car la terre est à moi, car vous n’êtes que des étrangers domiciliés chez moi. »TO

Tout laissait penser jusqu’à présent que Yehvah comptait offrir ce territoire à son peuple. Il semblerait que cela ne soit pas cas.

S’en suit immédiatement :

« Lv25.24 Et dans tout le pays que vous posséderez, vous accorderez le droit de rachat sur les terres. »TO,

« Lv25.24 c’est pourquoi il y aura une possibilité de rachat pour toutes vos terres héréditaires »TS.

Les traductions et le sens du texte dévoilé par celles-ci ne concordent pas.

.ג-כה.כד וּבְכֹל, אֶרֶץ אֲחֻזַּתְכֶם, גְּאֻלָּה, תִּתְּנוּ לָאָר

« Lv25.24 …Et dans toute terre partitionnée à vous, libération donnerez à la terre. »VB

Il faut bien reconnaître que nous ne sommes pas plus avancés dans le fait de savoir, qui rachète quoi, comment, et à qui.

Poussons plus avant, en prenant en compte le droit foncier spécial des lévites :

« Lv25.32 Quant aux villes des Lévites, aux maisons situées dans les villes qu’ils possèdent, les Lévites auront toujours le droit de les racheter. 25.33 Si même quelqu’un des Lévites l’a rachetée, la vente de cette maison ou de cette ville qu’il possède sera résiliée par le Jubilé ; car les maisons situées dans les villes des Lévites sont leur propriété parmi les enfants d’Israël. 25.34 Une terre située dans la banlieue de leurs villes ne peut être vendue : elle est leur propriété inaliénable. »TO

Si nous reprenons le raisonnement, nous comprenons que la terre est octroyée à Yehvah. De ce fait, une possibilité de rachat, ne peut se faire qu’en traitant avec ce dernier. A moins qu’il ne se déplace pour percevoir la somme versée en monnaie sonnante et trébuchante, ou qu’on nous ait caché l’existence antique de virements bancaires électroniques, la réalité pratique ne peut être que différente. En apparence grotesque, ce petit tour de passe-passe permettra aux prêtres de devenir les négociants immobiliers exclusifs alors qu’ils se voient conférer des villes entières occupées par des propriétés sous couvert d’un droit foncier « magique », car revenant toujours aux lévites en fin de compte.

Lv25.38 – Nouvelle auto-proclamation yehvahique : la supercherie s’étale d’elle-même.

ג-כה.לח אֲנִי, יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם, אֲשֶׁר-הוֹצֵאתִי אֶתְכֶם, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם–לָתֵת לָכֶם אֶת-אֶרֶץ כְּנַעַן, לִהְיוֹת לָכֶם לֵאלֹהִים

« Lv25.38 Je suis l’Éternel(yehvah) votre Dieu(eloheikhem), qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre Dieu(eloheikhem). »TO

Nous avons pu constater depuis le début, que le traducteur avait tendance à attribuer à Yehvah le titre de « Dieu ». J’insiste ici sur le positionnement de la majuscule initiale visant à conférer une dimension absolue au substantif divin. Nous remarquons aussi que lorsque la première transposition évoquée pose une gêne stylistique et sémantique, Yehvah et traduit par « L’Eternel », permettant de modérer une répétition traductionnelle grossière. Si nous connectons une traduction unique et constante par terme en affectant Yehvah à « Dieu », cela corse le choix d’une traduction adéquate pour elohim.

Ce terme elohim est aussi traduit selon les besoins par « Dieu ».  Si un dieu dispose réellement de plusieurs dénominatif, il serait judicieux de les utiliser comme tels, et de n’affecter le dénominatif « Dieu », à l’absolu qui doit s’y référer.

Usons dans un but clarificateur de l’argumentaire de trois exemples contradictoires.

Tout « dieu » :

« Je suis Dieu(yehvah) votre Dieu(eloheikhem), qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre Dieu(eloheikhem). »

Prétextant une lourdeur de construction, tombons dans le piège de la traduction arrangeante.

« Je suis votre Dieu(yehvaheloheikhem), qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre Dieu(eloheikhem). »TO

Cette version semble mal fonctionner du fait qu’elle consiste à faire affirmer : « Je suis votre Dieu… pour devenir votre Dieu. »

Volons au secours des traducteurs en affectant « Dieu » à Yehvah et « divinité » aux déclinaisons d’elohim.

« Je suis Dieu(yehvah) votre divinité(eloheikhem), qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre divinité(eloheikhem). »

Cette version pose aussi un problème sémantique. Même si l’usage de divinité est absolument correct aurait dû être chois, ce terme enjoint à un raisonnement fractionnel : divinité (singulier) renvoie, qu’on leur veuille ou non, à divinités au pluriel. L’introduction du verset suggèrerait : « Je sui Dieu (absolu et unique) votre divinité (issu des différentes divinités). Pour le moins perturbant. D’autant plus qu’on en finit par se demander, quel sens et quel intérêt peut avoir pour « LE DIEU UNIQUE ET ABSOLU », le fait de rappeler qu’il l’est, tout en précisant immédiatement qu’il est celui de l’allocutaire. Si dieu est « DIEU », il est forcément unique, et dès lors qu’on l’intègre comme tel il demeure sans doute ou contestation possible « le nôtre ». Il devient pléonastique de répéter « DIEU (unique et absolu), le vôtre ». Sauf dans le cas où l’affirmation serait tronquée, comme démontré dans le troisième exemple.

La Chute (la vingt-sixième depuis le début de l’exposé) :

Traduisons au plus juste à tous niveaux en affectant ce qui mérite d’être affecté à ce qui doit l’être.

« Je suis Yehvah votre divinité, qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte pour vous donner celui de Canaan, pour devenir votre divinité. »VR

Nous sommes donc en présence d’un aveu supplémentaire et explicite du fait que Yehvah soit présentée comme une divinité parmi tant d’autres, s’étant entiché d’un insignifiant petit peuple d’esclaves qu’il aurait par miracle sorti d’Égypte pour les mener en Canaan. Ces derniers éléments justifiant de ce dit peuple qu’il soit les abonnés de cette divinité.

Il reste un autre degré de compréhension à prendre en compte. Ce n’est pas le moins important car c’est celui qui sera servi, entretenu et défendu par les yahwistes. Yehvah serait le seul « DIEU UNIQUE ET ABSOLU », indépendamment des contradictions évidentes rencontrées dans les différents chapitres. Ce « dieu absolu » qui serait donc l’authentique traduction de Yehvah, même si on nous propose parfois de « l’Eternel » ou du « Seigneur » (ce qui est d’après cette même loi un blasphème car une évocation incorrecte du nom de Yehvah). Ce Yehvah « dieu absolu », aurait choisi au sein de toute la création un seul petit peuple pour être son dieu exclusif. Ce, au détriment du reste de la création et de l’humanité, condamnée à être laïque et indépendante.

Lv25.42 – Peuple d’Israël : esclaves de Yehvah.

ג-כה.נב כִּי-עֲבָדַי הֵם, אֲשֶׁר-הוֹצֵאתִי אֹתָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם

« Lv25.42 Car ils sont mes esclaves, à moi, qui les ai fait sortir du pays d’Égypte. »TO

Ce verset résume à lui seul l’état d’esprit général. Il n’est plus possible de se méprendre. Derrière l’affirmation mirobolante de façade qui parle de « peuple élu libéré », le texte nous révèle l’authentique statut de cette population : « esclaves recapturés ».

Cette notion se voit enfoncée comme un clou en: « Lv25.55 Car c’est à moi que les Israélites appartiennent comme esclaves ; ce sont mes serfs à moi, qui les ai tirés du pays d’Égypte, moi, l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem)! »

Lv25.44 – Autres peuples : esclaves d’Israël.

« Lv25.44 Ton esclave ou ta servante, que tu veux avoir en propre, doit provenir des peuples qui vous entourent ; à ceux-là vous pouvez acheter esclaves et servantes. 25.45 Vous pourrez en acheter encore parmi les enfants des étrangers qui viennent s’établir chez vous, et parmi leurs familles qui sont avec vous, qu’ils ont engendrées dans votre pays : ils pourront devenir votre propriété. 25.46 Vous pourrez les léguer à vos enfants pour qu’ils en prennent possession après vous, et les traiter perpétuellement en esclaves ; mais sur vos frères les enfants d’Israël un frère sur un autre ! Tu n’exerceras point sur eux une domination rigoureuse. »TO

En dépit de la petite touche finale de compassion et de ménagement à l’intention des membres de leur propre peuple, la fièvre esclavagiste israélite va de mal en pis. On insiste bien cette fois, non seulement sur l’intérêt que suscite l’étranger à asservir mais aussi sur le fait qu’il puisse deplus devenir une possession, héréditaire. Cette dernière affirmation contredit la libération promise pour les années sabbatiques ou les jubilés. Après un odieux mélo sur l’imaginaire esclavage en Égypte, les yahwistes ne sont ni plus ni moins que des esclaves esclavagistes.

A ce propos, parmi les différents courants yahwistes, certains israélites, se sont particulièrement bien illustrés tout au long de ce qu’aura été l’histoire de la traite humaine, fidèlement et conformément aux lois yehvahiques auxquelles ils semblent s’être attachés.

Les références historiques sont nombreuses et fournies sur le sujet. Nombre de rapporteurs semblent toutefois avoir tendance à détourner la réalité historique tentant de stigmatiser la participation réelle d’esclavagistes israélites en induisant une généralisation. Généralisation qui tendrait à affirmer que tous les israélites sont des esclavagistes. Toute proportion gardée, sans pouvoir nier la triste réalité aux vues des éléments historiques dont nous disposons aujourd’hui, il est affligeant d’admettre que, ne serait qu’un seul de ses aïeux ait pu être un esclavagiste, de surcroit, ayant la conscience tranquille car soutenu et encouragé par ses propres références textuelles religieuses.

Si l’esclavage de masse a officiellement disparu de nos jours, il est pour ma part impossible d’accepter et d’admettre qu’il soit légal et légiféré dans un texte prétendu sacré et divin. Quand bien même, un divinoïde tyrannique aurait transmis des commandements à une population donnée, j’estime qu’il est du devoir d’un individu psychologiquement équilibré, de condamner ce genre d’édits. Passer sous silence devient être complice passif. Acquiescer revient à être sympathisant permissif. Soutenir et défendre revient à être commanditaire militant.

Lv25.47-49 – Esclave israélite d’un étranger : injonction de solidarité et de compassion.

« Lv25.47 Si l’étranger, celui qui s’est établi près de toi, acquiert des moyens, et que ton frère, près de lui, devenu pauvre, se soit vendu à l’étranger établi près de toi, ou au rejeton d’une famille étrangère, 25.48 après qu’il s’est vendu, le droit de rachat existe pour lui ; l’un de ses frères donc le rachètera. 25.49 Il sera racheté ou par son oncle ou par le fils de son oncle, ou par quelque autre de sa parenté, de sa famille ; ou, s’il a acquis des moyens, il se rachètera lui-même. »TO

Ce verset enjoint donc les israélites à racheter les esclaves de leur peuple. Contrairement aux esclaves non-israélites qui deviennent la propriété héréditaire des israélites, les israélites eux-mêmes disposent finalement du droit de se racheter.

Si ce statut charitable intra-ethnique peut se justifier, il ne doit pas faire oublier le contexte textuel dans lequel il apparaît. Alors qu’ailleurs on encourage l’éradication et l’éviction de tout peuple étranger, le texte bascule ici vers une option inverse où l’étranger peut prospérer au point de devenir détenteur d’esclaves israélites.

Lv26… – Idolâtrie, shabbat, bénédictions et malédictions

Préservation d’idolâtrie, shabbat, bénédiction et malédiction

Lv26.1 – Faux dieux : nouvelle définition.

« Lv26.1 Ne vous faites point de faux dieux (+) ; n’érigez point, chez vous, image ni monument, et ne mettez point de pierre symbolique dans votre pays pour vous y prosterner : car c’est moi, Éternel(yehvah), qui suis votre Dieu(eloheikhem). »TO

(+) : « faux dieux » : אֱלִילִם – elilim, divinités. Le terme « faux » est ajouté par le traducteur.

Si jusqu’alors divinités pouvait être transposé de elohim, il faudra désormais suggérer une distinction. Elohim se rapporterait à une conception supérieure et métaphysique de divinités alors que, elilim se rapprocherait du statut de divinité matérialisée sous forme d’idole.

On notera de surcroit, que la traduction traduit pour ce verset Yehvah par « Eternel » et non pas « l’Éternel ».

Le verset suivant ressassera l’obligation de shabbat avant d’exposer les bénédictions pour obéissance suivies de malédictions dans le cas contraire.

Lv26.3-43 – Bénédictions et malédictions.

De 26.4 à 26.12, sont énumérés les versets de bénédictions promises pour obéissances : pluies en saison, terres fertiles, récoltes abondantes, disparition des bêtes nuisibles, éradication des ennemis, démographie pérenne… somme toute, très ordinaire et redondant.

De 26.16 à 26.43, suivent les versets de malédictions en cas de désobéissance. 26 versets de malédictions contre 7 versets de bénédictions.

Le plus effarant repose sur la teneur de la menace, qui mérite d’être exposée dans le but d’en apprécier l’ampleur. Considérons qu’il s’agit « d’un grand moment de poésie » face à laquelle il est souhaitable de suggérer aux âmes sensibles et aux aspirants d’un dieu d’amour, d’équité et de bonté, de passer ce qui suit et de végéter dans leurs illusions.

« Lv26.16 …à mon tour, voici ce que je vous ferai : je susciterai contre vous d’effrayants fléaux, la consomption, la fièvre, qui font languir les yeux et défaillir l’âme ; vous sèmerez en vain votre semence, vos ennemis la consommeront. Je dirigerai ma face contre vous, et vous serez abattus devant vos ennemis ; ceux qui vous haïssent vous domineront, et vous fuirez sans qu’on vous poursuive. Que si malgré cela vous ne m’obéissez pas encore, je redoublerai jusqu’au septuple le châtiment de vos fautes. Je briserai votre arrogante audace, en faisant votre ciel de fer et votre terre d’airain ; et vous vous épuiserez en vains efforts, votre terre refusera son tribut, et ses arbres refuseront leurs fruits. Si vous agissez hostilement à mon égard, si vous persistez à ne point m’obéir, je vous frapperai de nouvelles plaies, septuples comme vos fautes. Je lâcherai sur vous les bêtes sauvages, qui vous priveront de vos enfants, qui extermineront votre bétail, qui vous décimeront vous-mêmes, et vos routes deviendront solitaires. Si ces châtiments ne vous ramènent pas à moi et que votre conduite reste hostile à mon égard, moi aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité, et je vous frapperai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. Je ferai surgir contre vous le glaive, vengeur des droits de l’Alliance, et vous vous replierez dans vos villes ; puis, j’enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez à la merci de l’ennemi, tandis que je vous couperai les vivres, de sorte que dix femmes cuiront votre pain dans un même four et vous le rapporteront au poids, et que vous le mangerez sans vous rassasier. Si, malgré cela, au lieu de m’obéir, vous vous comportez hostilement avec moi, je procéderai à votre égard avec une exaspération d’hostilité, et je vous châtierai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez. Je détruirai vos hauts-lieux, j’abattrai vos monuments solaires, puis je jetterai vos cadavres sur les cadavres de vos impures idoles ; et mon esprit vous repoussera. Je ferai de vos villes des ruines, de vos lieux saints une solitude, et je ne respirerai point vos pieux parfums. Puis, moi-même je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l’occuperont, en seront stupéfaits. Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. Alors la terre acquittera la dette de ses chômages, tandis qu’elle restera désolée et que vous vivrez dans le pays de vos ennemis ; alors la terre chômera, et vous fera payer ses chômages. Pour ceux qui survivront d’entre vous, je leur mettrai la défaillance au cœur dans les pays de leurs ennemis : poursuivis par le bruit de la feuille qui tombe, ils fuiront comme on fuit devant l’épée, ils tomberont sans qu’on les poursuive, et ils trébucheront l’un sur l’autre comme à la vue de l’épée, sans que personne ne les poursuive. Vous ne pourrez vous maintenir devant vos ennemis ; vous vous perdrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera. Et les survivants d’entre vous se consumeront, par leur faute, dans les pays de leurs ennemis, et même pour les méfaits de leurs pères ils se consumeront avec eux. Puis ils confesseront leur iniquité et celle de leurs pères, leur forfaiture envers moi, et aussi leur conduite hostile à mon égard, pour laquelle moi aussi je les aurai traités hostilement, en les déportant au pays de leurs ennemis à moins qu’alors leur cœur obtus ne s’humilie, et alors ils expieront leur iniquité. »TO

A défaut de bonté, de patience, de miséricorde et d’équité on peut concéder à ce Yehvah, d’être des plus persuasifs dans la démesure totale répurgatrice. La multiplication de « septuples » de « septuples », amène la proportion des châtiments pour faute à 2401(7x7x7x7) pour 1.

Exercice de mathématiques :

« Les enfants… d’après sa très sainte torah, si notre dieu nous fait payer une faute le septuple du septuple du septuple du septuple : combien cela fait t’il ? » 
Soudain, le petit Moyshelleh donne la réponse : « 2401 fois pire en retour !
– Bravo ! Moyshelleh !
– Madame !?…
– Oui, Moyshelleh ?
– Ca veut dire que si je jette une pierre à mon ami Schloumielleh, dieu va m’en retourner 2401 ?
– Non Moyshelleh ! Dieu est intelligent et économe, il t’écrasera seulement avec une pierre qui fait 2401 fois le poids de la tienne, ou celle-ci, seulement 2 fois plus lourde mais projetée 34.6482  fois plus vite. Mais les calculs de masses et d’énergie cinétique ne seront à votre programme que dans plusieurs années !
– Madame…?…
– Quoi encore Moyshelleh .?
– Et si on fait quelque chose de bien, il est aussi écrit dans notre sainte torah de dieu qu’on sera récompensé 2401 fois ? Par exemple, si je donne une pièce à Schloumielleh, dieu va m’en rendre 2401 ?
– Non Moyshelleh ! Dieu ne te rendra rien ! C’est Schloumielleh qui devra te rendre, ce que toi seul lui fixera comme taux d’intérêt.
– Mais Madame ! J’ai dit donner pas prêter !
– Moyshelleh ! Espèce de cancrelleh ! Tu ne retiens pas ce qu’on vous enseigne ? Nulle part dans la très sainte torah de dieu, il est écrit que tu donneras de l’argent à qui que ce soit, sauf aux prêtres ! Tu pourras, comme Loth, donner tes filles à des étrangers, si tu veux. Mais de l’argent à ton prochain, JAMAIS ! Tu entends Moyshelleh ? JAMAIS ! Les chrétiens, les musulmans ou les bouddhistes font cela. Mais surtout pas nous ! Nous ne devons pas ressembler aux peuples idolâtres. »

Quitte à retomber brutalement des sphères de la dérision, le point d’orgue de l’énumération des horreurs est obtenu avec le verset :

« Lv26.29 Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez. »TO

A quoi cela sert-il de compliquer les règles alimentaires pour, en cas d’inconduite, forcer à cannibalisme infantivore ? Le verset manque de précision quant à savoir s’il faut dévorer ses enfants morts ou vifs ou encore cuits ou crus.

Lv27… – Dons à la valeur d’une personne : prélèvements supplémentaires et valeur d’une vie.

« Lv27.2 Si quelqu’un promet expressément, par un vœu, la valeur estimative d’une personne à l’Éternel(yehvah) . »TO

Vont être énumérés la hauteur des dons à faire à Yehvah (aux prêtres) en fonction de la valeur estimée d’une personne. Récapitulons, tout d’abord le barème dans un tableau.

Tranche d’âge Homme Femme
1 mois à 5 ans 5 sicles 3 sicles
5 à 20 ans 20 sicles 10 sicles
20 à 60 ans 50 sicles 30 sicles
Plus de 60 ans 15 sicles 10 sicles

Le constat le plus flagrant est que dans tous les cas un homme dispose d’une meilleure côte qu’une femme, que cela heurte ou non, les partisans de l’égalité des sexes.

Il sera ensuite proposé de faire « don » de toutes sortes de biens tels qu’animaux, terrains, maisons, avec une possibilité de rachat majorée d’un cinquième de la valeur donnée.  Est-il encore utile de rappeler qui sont les administrateurs de biens de Yehvah, ici bas ?

Lv27.28 – Anathème : perte de sens et condamnation abusive d’un homme.

« Lv27.28 Mais toute chose dévouée, qu’un homme aurait dévouée à l’Éternel(yehvah) parmi ses propriétés, que ce soit une personne, une bête ou un champ patrimonial, elle ne pourra être ni vendue ni rachetée : toute chose dévouée devient une sainteté éminente réservée à l’Éternel(yehvah)TO

Au-delà du « don », il existe donc une option de « dévotion », qui inclut cette fois des personnes. Ce qui va être plus difficile à intégrer, c’est le sens de cette dévotion et plus particulièrement ce qui attend la personne dévouée.

Reprenons :

ג-כז.כח כָּל-חֵרֶם[?], קֹדֶשׁ-קָדָשִׁים הוּא לַיהוָה.כז.כט כָּל-חֵרֶם[?], אֲשֶׁר יָחֳרַם מִן-הָאָדָם–לֹא יִפָּדֶה: מוֹת, יוּמָת

« … Lv27.28 Toute chose dévouée[?] devient une sainteté éminente réservée à l’Éternel(yehvah) . 27.29 Tout anathème[?] qui aura été prononcé sur un homme est irrévocable : il faudra qu’il meure. »TO

« … Lv27.28 Tout ce qui est tabou[?] est éminemment saint à Dieu(yehvah) . 27.29 Si un homme est déclaré tabou[?], il ne peut être racheté : il doit être mis à mort. »TS

Nous voici à nouveau confronté à une divergence traductionnelle supplémentaire. Pour un même terme חֵרֶם – ‘herem, nous obtenons ici trois traductions divergentes dont une au sens obscur : « tabou ».

Que peut bien signifier חֵרֶם – ‘herem ?

Dans la première partie du même verset, Lv27.28, חֵרֶם– ‘hérem, à propos d’un champ, est traduit par «chose dévouée »TO et « tabou »TS. On le retrouve vocalisé חָרֻם – ‘haroum en Lv21.18 au beau milieu des infirmités disqualifiant l’individu pour l’exercice de la prêtrise, traduit par « ayant le nez écrasé »TO ou « au nez déformé »TS. Le terme apparaît en Dt7.2, חֲרֵם vocalisé ‘harem et traduit par « anathème »TO ou « détruire totalement »TS. Si nous cherchons plus loin, par souci d’extension des possibilités de compréhension nous trouvons le même חֵרֶם – ‘hérem que dans notre verset problématique réparti quatre fois dans Josué 6.17-18, traduit à chaque fois comme « anathème »TO. Idem en Josué 7… ou il apparaît 6 fois avec un sens identique, une fois avec le sens de « consacré » et une fois avec un sens obscur.

Si nous considérons que 12 sources contre 2, l’emporte, et qu’au sein d’un même verset traitant d’un sujet identique, un mot identique doté de la même cantillation ne peut avoir qu’un sens donné, nous devons affecter « anathème » à חֵרֶם – ‘herem.

Cependant un autre terme pose problème : יִפָּדֶה – yipadeh, qui est traduit par « révocable »TO et « être racheté »TS. Une fois de plus, ce terme n’apparaît qu’une seule fois dans le pentateuque, ici même. Deux autres apparitions sont attachées à deux psaumes. Ps49.8 : « saurait racheter », Ps130.8 : « qui affranchit ». La racine ד.ה. פ, qui signifie : racheter, libérer, sauver, délivrer, n’est en rien réflexive. Sa forme future à la troisième personne du singulier, n’est autre que יִפָּדֶה – yipadeh. Ainsi le לֹא יִפָּדֶה – lo yipadeh du verset, signifie strictement : « ne rachètera pas ». Le futur et le conditionnel futur étant indistincts tant en hébreux biblique que moderne, on pourrait aussi attendre : « ne rachèterait pas ».

Tout ceci produit la traduction suivante à laquelle il faut aussi apporter d’autres corrections :

« …tout anathème saint des saintetés il est pour yehvah  tout anathème qui anathèmera de l’homme ne rachètera pas mort mourra »VB.

Cela nous amène à percevoir que la mort d’un homme frappé d’anathème est une chose des plus sacrée pour Yehvah. Alors que les traductions officielles suggèrent qu’un homme frappé « d’anathème » est invariablement voué à la mort, risquons-nous en vertu de ce que le texte nous présente, à envisager un aspect plus optimiste, qui deplus préserve l’attachement yehvahique à l’anathème en laissant à l’homme une chance de sauver sa vie. M’en remerciera-t-on ?

« Tout anathème est saint des saints pour Yehvah. Tout anathème frappant un homme de qui il ne serait pas extirpé par rachat, le verrait périr. »VA


[1] Tyldesley J., “Les femmes dans l’ancienne Égypte”, (Éditions du Rocher), 1998.

[2] Brown, S., Late Carthaginian Child Sacrifice and Sacrificial Monuments in Their Mediterranean Context, The American Schools of Oriental Research, 1991.

Torax : Les Versets Diaboliques – Le Deutéronome

Introduction

Moïse raconte… c’est ainsi que devrait être nommé le dernier volet du ‘houmash. Le texte présente Moîse s’exprimant à la première personne qui relate les évènements déjà racontés dans l’exode. Bien évidement, l’auteur aura ici beaucoup de mal à éviter des discordances lourdes de sens. Cette partie du texte à manifestement été rédigée pour faire adhérer des idiots ou des croyants à des évènements prétendus réels et passés. C’est là que la supercherie dévoile son essence.

Les premiers versets évoquent de quoi il s’agit.

« Ce sont là les paroles que Moïse adressa à tout Israël en deçà du Jourdain, dans le désert, dans la plaine en face de Souf, entre Pharan et Tofel, Labân, Hacéroth et Di-Zahab. Il y a onze journées depuis le Horeb, en passant par le mont Séir, jusqu’à Kadêch-Barnéa. Or, ce fut dans la quarantième année, le onzième mois, le premier jour du mois, que Moïse redit aux enfants d’Israël tout ce que l’Éternel lui avait ordonné à leur égard. Après avoir défait Sihon, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon, et Og, roi du Basan, qui résidait à Astaroth et à Edréi ; en deçà du Jourdain, dans le pays de Moab, Moïse se mit en devoir d’exposer cette doctrine, et il dit… »TO.

Nous serions donc en l’an 40, le mois 11 et le jour 1, d’un référentiel non précisé. On doit supposer que l’auteur évoque l’errance réparatrice de 40 ans décrétée par Yehvah afin d’éliminer les craintifs de la première génération sortie d’Égypte (Nb14.30-33) alors qu’ils se trouvaient dans le désert de Paran, à Kadêch(Nb13.26), donc 39 ans, 11 mois et 1 jour après. Le texte précise qu’après le départ du Sinaï, le peuple arriva dans le désert de Paran, à 2 ans, 2 mois et 20 jours de l’exode. Auront suivi les évènements relatifs aux plaintes pour de la viande et à la fourniture de celle-ci(11..), Les plaintes de Myriam et d’Aaron et les 7 jours de quarantaine de Myriam(12..), l’exploration de Canaan durant 40 jours (Nb13..). Nous devons donc ajouter au moins 47 jours aux 2 ans, 2 mois, 20 jours écoulés depuis la sortie de Goshen, ce qui nous donne 2 ans, 5 mois et 3 jours. Si nous majorons de jours supplémentaires correspondant aux évènements sans durée précise spécifiés, survenus entre temps, on peut avancer que le décret de 40 ans d’errance à été prononcé au moins 2 ans et demi après la sortie de Goshen. Au total l’errance devra être de 42 ans et demi au moins. De ce fait, au moment du récit que nous traitons, il restera encore un peu plus de 2 ans et demi d’errance pour les Israélites, à ce point.

Le texte est d’autant plus clair sur la teneur du propos : 1.6, « L’Éternel notre Dieu nous avait parlé au Horeb en ces termes… »TO

Moïse propose donc de citer la parole de Yehvah. Ainsi, on doit s’attendre à une transposition exacte des propos dits divins et à une exactitude et une précision des faits sans défaut.

Afin d’examiner avec clarté et concision les divergences entre l’histoire telle qu’elle est rapporté et le récit initial des évènements, nous userons du terme « rédante » pour signifier ce qu’énonce le texte initial et la rédaction antérieure et le terme « nouverse » pour signaler la nouvelle version remaniée. Nous affecterons à « Rédante » le sigle ◖, et à « Nouverse » le sigle ◐.

Si la pertinence signalétique est ici contestable tant on pourrait se demander ce que des sigles d’almanach viendrait y faire, que l’on sache que je ne souhaite en rien soutirer à Cyrano ne serait-ce qu’un soupçon de son affection pour l’astre à brillance vespérale. Je ne cherche quàà symboliser non pas lumière sortie de l’ombre ni éclaircissement d’un sujet issu des mystères d’une face cachée. Je n’aspire plus que simplement à n’exprimer que même sur l’obscurantisme on peut prétendre à des éclairages qui plutôt qu’éclairants assombrissent d’autant plus le sens et l’essence de ce qu’ils prétendaient mettre en lumière.

Dt1.6-8 – Ordre de départ du Sinaï.

◐ Dt1.6-8 ◖ Ex.33.1-2
« Assez longtemps vous avez demeuré dans cette montagne. Partez, poursuivez votre marche, dirigez-vous vers les monts amorréens et les contrées voisines, vers la plaine, la montagne, la vallée, la région méridionale, les côtes de la mer, le pays des Cananéens et le Liban, jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate. Voyez, je vous livre ce pays ! Allez prendre possession du pays que l’Éternel a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de donner à eux et à leur postérité après eux. »TO « Va, pars d’ici avec le peuple que tu as conduit hors du pays d’Égypte et allez au pays que j’ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, disant : ‘Je le donnerai à votre postérité.’ J’enverrai devant toi un ange, par lequel j’expulserai le Cananéen, l’Amorréen, le Héthéen, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen. » TO
     

Dt1.9-18 – Désignations d’une hiérarchie dirigeante.

◐ Dt1.9-18

[1] « Dans ce temps-là, je vous parlai ainsi : “Je ne puis assumer, moi seul, votre charge. L’Éternel, votre Dieu, vous a fait multiplier, et vous voilà, aujourd’hui, nombreux comme les étoiles du ciel. Veuille l’Éternel, Dieu de vos pères, vous rendre mille fois plus nombreux encore et vous bénir comme il vous l’a promis ! Comment donc supporterais-je seul votre labeur, et votre fardeau, et vos contestations ! [1’] Choisissez parmi vous, dans vos tribus, des hommes sages, judicieux et éprouvés ; je les établirai vos chefs.” Et je désignai les principaux de vos tribus, hommes sages et éprouvés, et je vous les donnai pour chefs, soit [1’’] commandants de chiliades, de centuries, de cinquantaines et de dizaines, soit commissaires de vos tribus. Je donnai alors à vos juges les instructions suivantes : “Ecoutez également tous vos frères et prononcez équitablement, entre chacun et son frère, entre chacun et l’étranger. Ne faites point, en justice, acception de personnes ; donnez audience au petit comme au grand, ne craignez qui que ce soit, car la justice est à Dieu! Que si une affaire est trop difficile pour vous, déférez-la moi et j’en prendrai connaissance.” Et je vous prescrivis, dans ce même temps, tout ce que vous aviez à observer.»TO

◖Ex.18.17-26

[1] « Le beau-père de Moïse lui répliqua : “Le procédé que tu emploies n’est pas bon. Tu succomberas certainement et toi-même et ce peuple qui t’entoure; car la tâche est trop lourde pour toi, tu ne saurais l’accomplir seul. Or, écoute ma voix, ce que je veux te conseiller et que Dieu te soit en aide! Représente, toi seul, le peuple vis-à-vis de Dieu, en exposant les litiges au Seigneur ; notifie-leur également les lois et les doctrines, instruis-les de la voie qu’ils ont à suivre et de la conduite qu’ils doivent tenir. [1’] Mais, de ton côté, choisis entre tout le peuple des hommes éminents, craignant Dieu, amis de la vérité, ennemis du lucre et place-les à leur tête comme [1’’]  chiliarques, centurions, cinquanteniers et décurions. Ils jugeront le peuple en permanence ; et alors, toute affaire grave ils te la soumettront, tandis qu’ils décideront eux-mêmes les questions peu importantes. Ils te soulageront ainsi en partageant ton fardeau. Si tu adoptes cette conduite, Dieu te donnera ses ordres et tu pourras suffire à l’œuvre ; et de son côté, tout ce peuple se rendra tranquillement où il doit se rendre. Moïse écouta l’avis de son beau-père et effectua tout ce qu’il avait dit. Ils jugeaient le peuple en permanence ; les cas difficiles, ils les rapportaient à Moïse et les causes simples, ils les décidaient eux-mêmes. “» TO

Discordance de style narratif

On ne trouve pas de trace d’ordres verbaux de Moïse dans la rédante alors qu’il les cite comme prononcées dans la nouverse.

Discordance chronologique

Moïse cite cet évènement après le départ du Sinaï dans la nouverse (supra Deutéronome 1.6-8), soit, une fois la loi dont les dix commandements livrés sur table. Dans la rédante, l’évènement s’est produit avant l’énonciation des dix commandements (Exode 18.17-26). Le départ du Sinaï est signalé bien après l’Exode (Nombres 10.11). [1] – ◐ : Moïse prétend que l’idée et la décision de nommer une hiérarchie judicaire émane de lui. / ◖ : C’est son beau-père Jethro qui lui suggère. [1’] – ◐ : Moïse déclare nommer de lui-même et d’emblée les dirigeants. ◖ : Il déclare avoir proposé au peuple de choisir pour immédiatement après, signaler qu’il les a désigné de lui-même. [1’’] – Les hiérarchies ne correspondent pas. Les commissaires font ici leur apparition alors qu’ils n’étaient pas évoqués dans la rédante. ◐ : « …commandants de chiliades, de centuries, de cinquantaines et de dizaines… commissaires. »TO / ◖ : « …chiliarques, centurions, cinquanteniers et décurions. »TO

Dt1.19 – Départ du Horeb : maquillage traductionnel.

וַנִּסַּע מֵחֹרֵב, וַנֵּלֶךְ אֵת כָּל-הַמִּדְבָּר הַגָּדוֹל וְהַנּוֹרָא הַהוּא אֲשֶׁר רְאִיתֶם.

« Nous partîmes du Horeb, nous traversâmes tout ce long et redoutable désert que vous savez(⚠)… »TO

⚠ « …vous savez… » est une exécrable traduction pour רְאִיתֶם – rayitem, qui ne signifie rien d’autre que « vous avez vu ». Au-delà du galvaudage traductionnel, le narrateur tenterait-il de convaincre ? « … vous avez vu ! Vous vous souvenez ? ». Ce qui pose un petit problème du fait que la partie du peuple qui aurait pu voir quoique ce soit à été exterminée dans le désert pendant 40 ans. Toutefois d’après le référentiel temporel cité, nous serions à 39 ans 11 mois et 1 jour, ce qui autorise à penser que l’immense majorité du peuple maudit est déjà morte, et que le reliquat mourra avant le mois suivant. Même si il avait vu quelque chose, il n’en témoignerait pas plus à l’arrivée. Un peu plus de justesse aurait voulu que l’on s’adresse à tout le peuple en leur citant leurs aïeux qui ont vu, ceux qui ont vu plutôt que tenter de faire croire par le récit que l’ensemble peuple arrivé à ce stade a vu… Surtout que l’on ne parle même pas des évènements mais de « …ce long et redoutable désert… »

Quant au mont Horeb nommé ici, il est constamment appelé וְהַר סִינַי – har sinay, « Mont Sinaï », au moment des évènements de l’exode, sauf en Ex33.6 à la suite de l’épisode du veau d’or.

Dt1.20-21 : Arrivée à Kadêch-Barnéa.

◐ Dt1.20-21

« Et je vous dis : “Vous voici arrivés au pied des monts amorréens, que l’Éternel, notre Dieu, nous donne. Regarde ! L’Éternel, ton Dieu, t’a livré ce pays ; va, prends-en possession, comme te l’a dit l’Éternel, Dieu de tes pères ; sois sans peur et sans faiblesse !” » TO

◖?

Aucune correspondance ne révèlent une telle citation de Moïse, dans ou aux alentours des territoires amorréens.

Ajout soudain

Diverses évocations éparses tendent à produire ce genre d’affirmation si on les résume. En aucun cas les propos affichés n’ont été tenus.

Dt1.22-23 – Désignation des explorateurs.

◐ Dt1.20-21

« Mais vous vîntes vers moi, tous, en disant : “Nous voudrions envoyer quelques hommes en avant, qui exploreraient pour nous ce pays et qui nous renseigneraient sur le chemin que nous devons suivre et sur les villes où nous devons aller. La proposition me plut, et je choisis parmi vous douze hommes, un homme par tribu. »TO

◖Nb13.1-3

« L’Éternel parla ainsi à Moïse : Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d’Israël; vous enverrez un homme respectivement par tribu paternelle, tous éminents parmi eux.” Et Moïse les envoya du désert de Pharan, selon la parole de l’Éternel ; c’étaient tous des personnages considérables entre les enfants d’Israël. »TO

Divergences

Alors que la rédante en Nombre 13, décrit clairement que Yehvah ordonne à Moïse d’envoyer les explorateurs, la nouverse affirme que le peuple suggéra à Moïse, l’expédition et qu’il acquiesça.

Dt1.24-25 – Expédition des explorateurs.

◐Dt1.24-25

«Ils partirent, s’avancèrent sur la montagne, atteignirent la vallée d’Echkol, et explorèrent cette contrée. Puis ils prirent de ses fruits, qu’ils nous apportèrent, et nous rendirent compte… »TO

◖Nb13.21-3

« Et ils s’en allèrent explorer le pays, depuis le désert de Cîn jusqu’à Rehob, vers Hémath. Ils s’acheminèrent du côté du midi, et l’on parvint jusqu’à Hébrôn, où demeuraient Ahimân, Chêchaï et Talmaï, descendants d’Anak. Hébrôn avait été bâtie sept ans avant Tanis d’Égypte. Arrivés à la vallée d’Echkol, ils y coupèrent un sarment avec une grappe de raisin, qu’ils portèrent à deux au moyen d’une perche, de plus, quelques grenades et quelques figues. On nomma ce lieu vallée d’Echkol, à cause de la grappe qu’y avaient coupée les enfants d’Israël.»TO

Précisions ajoutées

La nouverse condense ici, le récit du voyage alors décrit dans la rédante avec une bien plus grande précision géographique.

Dt1.26-33 – Le peuple effrayé se désiste.

◐ Dt1.25-33

[1] « …ils rendirent compte en disant : “Il est bon, le pays que l’Éternel, notre Dieu, nous donne. Mais vous refusâtes d’y monter, désobéissant ainsi à la voix de l’Éternel, votre Dieu ; et vous murmurâtes dans vos tentes et vous dîtes : [2] C’est par haine pour nous que l’Éternel nous a fait sortir de l’Égypte ! C’est pour nous livrer au pouvoir de l’Amorréen, pour nous anéantir ! [2’] Où veut-on que nous allions ? [3] Nos frères ont abattu notre courage, en disant : Il y a là une race plus grande et plus forte que la nôtre, des villes considérables et fortifiées jusqu’au ciel, et nous y avons même vu des enfants d’Anak.” [4] Et je vous répondis : “Vous n’avez pas à trembler ni à les craindre. L’Éternel, votre Dieu, qui marche à votre tête, lui-même combattra pour vous, tout comme il l’a fait contre l’Égypte, sous vos yeux, et aussi dans ce désert, où tu as vu l’Éternel, ton Dieu, te porter comme un père porte son fils, durant tout le trajet que vous avez fait, jusqu’à votre arrivée en ce lieu-ci. Lui qui précède votre marche, choisissant les lieux propices à vos stations, la nuit par le feu, pour vous montrer la route à suivre, et le jour par la nuée !»TO

◖Nb13.26-29,31-33 ; 2.2-3,6-9

« Ils allèrent trouver Moïse, Aaron et toute la communauté des enfants d’Israël… et lui firent ce récit: … [3] Mais il est puissant le peuple qui habite ce pays ! Puis, les villes sont fortifiées et très grandes, et même nous y avons vu des descendants d’Anak ! Amalec habite la région du midi ; le Héthéen, le Jébuséen et l’Amorréen habitent la montagne, et le Cananéen occupe le littoral et la rive du Jourdain.»TO, « Mais les hommes qui étaient partis avec lui, dirent : [3] Nous ne pouvons marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous.” Et ils décrièrent le pays … en disant aux enfants d’Israël : Le pays que nous avons parcouru pour l’explorer est un pays qui dévorerait ses habitants ; quant au peuple que nous y avons vu, ce sont tous gens de haute taille. Nous y avons même vu les Nefilîm, les enfants d’Anak, descendants des Nefilîm : nous étions à nos propres yeux comme des sauterelles, et ainsi étions-nous à leurs yeux.” Tous les enfants d’Israël murmurèrent contre Moïse et Aaron, et toute la communauté leur dit : [2] Que ne sommes-nous morts dans le pays d’Égypte, ou que ne mourons-nous dans ce désert ! Et pourquoi l’Éternel nous mène-t-il dans ce pays-là, pour y périr par le glaive, nous voir ravir nos femmes et nos enfants ? [2’] Certes, il vaut mieux pour nous retourner en Égypte.” [1] Et Josué, fils de Noun, et Caleb, fils de Yefounné… parlèrent à toute la communauté des Israélites en ces termes : Le pays que nous avons parcouru pour l’explorer, ce pays est bon, il est excellent. [4] Si l’Éternel nous veut du bien, il saura nous faire entrer dans ce pays et nous le livrer, ce pays qui ruisselle de lait et de miel. Mais ne vous mutinez point contre l’Éternel ; ne craignez point, vous, le peuple de ce pays, car ils seront notre pâture : leur ombre les a abandonnés et l’Éternel est avec nous, ne les craignez point !” »TO

Dissonnance chronologique

Les propos rapportés de la nouverse ne suivent pas l’ordre chronologique des propos tenus dans la rédante. [1] – ◐ : Les enfants d’Israël complimentent le pays. / ◖ : Josué et Caleb, seuls, complimentent le pays face au réquisitoire unanime des israélites. [2] – ◐ : Le peuple craint d’être livrés aux amorrites. / ◖ : Il craint de mourir dans le désert. [2’] – ◐ : Les israélites évoquent l’option de retourner en Égypte. / ◖ : Ils se demandent où ils peuvent bien se rendre. [3] – ◐ : Le récit défaitiste ne nomme que les enfants d’Anak. / ◖ : La description initiale des détracteurs est très étoffée citant même de nombreux peuples outre les descendants d’Anak : Amalec, le Héthéen, le Jébuséen, l’Amorréen, le Cananéen et même les Nefilim. [4] – ◐ : Moïse tente de plaider et de tempérer les pleurnichards. / ◖ : Le plaidoyer est celui de Josué et Caleb et non de Moïse.

Dt1.35-37 – Colère et décret yehvahique contre son peuple.

◐ Dt1.35-37,39

«L’Éternel entendit vos paroles, et il s’irrita, et il proféra ce serment : [1] Si jamais un seul de ces hommes, de cette génération mauvaise, voit l’heureux pays que j’ai juré de donner à vos pères!… [2] Seul, Caleb, fils de Yefounné, le verra ; ce sol qu’il a foulé, je le donnerai à lui et à ses enfants, parce qu’il est resté fidèle au Seigneur.»TO, « [3] Et vos familles, dont vous avez dit : “Elles nous seront ravies”, [3+] et vos enfants, qui ne discernent pas encore le bien du mal, ceux-là entreront dans ce pays ; je le leur donnerai à eux et ils le posséderont. »TO

◖Nb14.29-31,

« Vos cadavres resteront dans ce désert, vous tous qui avez été dénombrés, [3’] tous tant que vous êtes, âgés de vingt ans et au-delà, qui avez murmuré contre moi ! [1] Jamais vous n’entrerez, vous, dans ce pays où j’avais solennellement promis de vous établir ! [2] Il n’y aura d’exception que pour Caleb, fils de Yefounné, et Josué, fils de Noun. [3] Vos enfants aussi, dont vous disiez : “Ils nous seront ravis”, je les y amènerai, et ils connaîtront ce pays dont vous n’avez point voulu.»TO

Divergences de versions

[1] – D’une version à l’autre Moïse ne fait pas proférer le même serment à Yehvah. [2] – La parole yehvahique justifiant les seuls rescapés diverge autant. [3] – Le sens et la forme des propos varient d’une version à l’autre. ◐ : Les familles seront ravies / ◖ : Les enfants seuls seront ravis. [3+] – ◐ : Moïse précise cette fois que seuls les enfants discernant le bien et le mal seront épargnés. / ◖ : Le décret d’extermination initial concernait les hommes de plus de vingt ans.

Cet âge de discernement doit-il se baser sur l’âge de raison que nous admettons à 7 ans ou à la majorité religieuse yahwiste fixée à 13 ans ? Dans les deux cas, l’espérance de vie durant l’errance dans le désert n’est plus de 20+40=60 ans mais de 13+40= 52 voire 7+40=47

Dt1.37 – Le désaveu de Moïse.

◐Dt1.37

« Contre moi aussi l’Éternel s’irrita à cause de vous, au point de dire : “Tu n’y entreras pas, toi non plus ! ». TO

◖Nb20.12-13

«…aussi ne conduirez-vous point ce peuple dans le pays que je leur ai donné. Ce sont là les eaux de Meriba…»TO

Contradiction

La nouverse inclus le décret yehvahique d’exclusion de Moïse de la terre promise à l’issue de la contestation des explorateurs. Il suggère ici, qu’il a été interdit de terre promise à cause de cette contestation. Ceci est absolument faux, en vertu des évènements décris dans la rédante. Le décret d’exclusion de Moïse, et d’Aaron pour rappel, se édicté à la suite de l’incident du rocher et des eaux de Meriba. Le narrateur de la nouvelle version semble de plus en plus avoir perdu le fil de l’histoire.

Dt1.40 – Redirection.

 ◐  Dt1.40

«…pour vous, changez de direction et acheminez-vous vers le désert, du côté de la mer des Joncs.»TO

◖Nb14.25

«Or, l’Amalécite et le Cananéen occupent la vallée : demain, changez de direction et partez pour le désert, du côté de la mer des Joncs. »TO

Omission

La nouvelle mouture omet de rappeler la présence d’Amalécites et de Cananéens.

Dt1.41-44 – Campagne militaire échouée.

◐  Dt1.40-44

« Alors vous vous écriâtes, en me disant : [1] Nous avons péché contre le Seigneur ; nous voulons monter et combattre, comme nous l’a ordonné le Seigneur, notre Dieu.” Et chacun de vous ceignit ses armes et vous vous disposâtes à gravir la montagne. Mais l’Éternel me parla ainsi : [2] Dis-leur : Ne montez pas, ne livrez point de combat, car je ne serai point avec vous ; ne vous exposez pas aux coups de vos ennemis.” Je vous le redis, mais vous n’en tîntes pas compte ; vous désobéîtes à la parole du Seigneur et vous eûtes la témérité de vous avancer sur la montagne. [3] L’Amorréen, qui occupe cette montagne, marcha à votre rencontre ; et ils vous poursuivirent comme font les abeilles, et ils vous taillèrent en pièces dans Séir, jusqu’à Horma.  »TO

◖Nb14.40-45

«Puis, le lendemain de bon matin, ils se dirigèrent vers le sommet de la montagne, disant : [1] Nous sommes prêts à marcher vers le lieu que l’Éternel a désigné, car nous avons péché. Moïse leur dit : [2] Pourquoi transgressez-vous la parole de l’Éternel ? Cela ne vous réussira point ! N’y montez pas, car l’Éternel n’est pas au milieu de vous ; ne vous livrez pas aux coups de vos ennemis. Car l’Amalécite et le Cananéen sont là sur votre chemin, et vous tomberiez sous leur glaive ; aussi bien, vous vous êtes éloignés de l’Éternel, l’Éternel ne sera point avec vous !” Mais ils s’obstinèrent à monter au sommet de la montagne ; cependant, ni l’arche d’alliance du Seigneur ni Moïse ne bougèrent du milieu du camp. [3] L’Amalécite et le Cananéen, qui habitaient sur cette montagne, en descendirent, les battirent et les taillèrent en pièces jusqu’à Horma.»TO

Divergences de versions

[1] L’affirmation des enfants d’Israël varie entre les deux versions. [2] ◐ : Yehvah ordonne à Moïse, qui réduit le sermon qu’il avait prononcé dans la rédante. Il omet encore une fois Amalécites et Cananéens en ajoutant toutefois faussement qu’il a répété la mise en garde. / ◖ : Moïse met directement en garde le peuple de ne pas aller au combat et cite clairement Amalécites et Cananéens. [3] – ◐ : On parle ici d’Amorréen et de Séir. / ◖ : Amalécites et cananéens sont cités sans évoquer Séir. Il semble inadéquat de proposer que les Amorréens soient une conjugaison d’Amalécites et de Cananéens. Cela reviendrait par exemple à prétendre que les suisses représentent l’ensemble des gitans et français réunis. La variante s’expliquerait ici du fait de l’existence contemporaine de Cananéens et d’Amalécites au rédacteur. La politique imposant manœuvres et concessions, ce dernier soucieux de ne pas titiller des peuplades avoisinantes tout en conservant le récit d’exploits légendaires, transmute le nom desdits vainqueurs de l’ancien récit au bénéfice d’un peuple lointain évoqués par les mésopotamiens et éliminés par ceux-ci, près d’un millénaire avant (vers 1600AEC), une rédaction nouvelle du deutéronome.

Si l’histoire révisée modifie les protagonistes, elle oublie de modifier le lieu de confrontation, bien connu de nos services.

Nb21.1 : « …et lui livra les Cananéens ; et on les frappa d’anathème, eux et leurs villes, et l’on donna à ce lieu le nom de Horma. »TO

Il s’agit bien du même « Horma », חָרְמָה – ‘harmah, qu’en Nb14.45 et Dt1.44. A ceci près que, dans cette version, ce sont les cananéens et non les israélites qui se font tailler en pièce, à ce même endroit. Du fait qu’il n’y ait jamais eu qu’un seul passage par station de l’exode, il n’y a donc eu qu’un seul faisceau d’évènements qui devraient être relatés de manière unique ou identique, mais surtout constante et absolument jamais, diamétralement opposée. Cherchez l’erreur…

Dt1.46 – Précision (in)utile concernant une durée de station : autre occasion de se taire.

« Vous demeurâtes de longs jours à Kadêch… Vous savez combien de jours vous y avez demeuré. »TO

On pourrait trouver vilain de la part du narrateur de faire mention d’une durée de station dont seuls les stationnés connaissent la durée, sans nous en dire plus. Cette traduction est deplus incorrecte. La traduction secondaire est aussi amusante : « Vous êtes restés longtemps à Kadêch Barnéa, aussi longtemps que vous êtes restés [dans tous les autres lieux] »TS

Ce « dans tous les autres lieux », n’est qu’un ajout de la traduction secondaire tentant de donner un sens utile au verset. Cet ajout est textuellement absent du verset en hébreu. La traduction secondaire était pourtant conforme au texte avant cet ajout inopportun.

On retrouve la tendance à improviser et à inventer, dès lors que le texte ne veut plus rien dire et qu’on essaye absolument d’y donner un sens même erroné.

Le laïus nouveau de Moïse omettra quelques épisodes comme la révolte de Coré, la mort de Myriam et d’Aaron entre-autres révoltes et répressions.

Dt2.4-6 – Première rencontre avec les autochtones : Ésaü.

◐ Dt2.4-6,8

[1] « Et toi, ordonne au peuple ce qui suit : Vous touchez aux confins de vos frères, les enfants d’Ésaü, qui habitent en Séir. Ils vous craignent, mais tenez-vous bien sur vos gardes, ne les attaquez point ! Car je ne vous accorde pas, de leur pays, même la largeur d’une semelle, attendu que j’ai donné la montagne de Séir comme héritage à Ésaü. [1] Les aliments que vous mangerez, achetez-les-leur à prix d’argent : l’eau même que vous boirez, payez-la leur à prix d’argent.», [2] « Nous nous détournâmes ainsi de nos frères, les enfants d’Ésaü, qui habitent le Séir, du chemin de la plaine, d’Elath et d’Asiongaber. Changeant de direction, nous traversâmes le désert de Moab. »TO

◖Nb20.14,18-22

[1] «Moïse envoya, de Kadêch, des députés au roi d’Édom : Édom lui répondit : [1+] “Tu ne traverseras point mon pays, car je me porterais en armes à ta rencontre.” [1] Les enfants d’Israël lui dirent : “C’est par la chaussée que nous voulons monter, et si nous buvons de ton eau, moi ou mes bestiaux, j’en paierai le prix ; mais il n’en sera rien, je ne ferai que traverser à pied.” Il répliqua : [1+] “Tu ne passeras point !” Et Édom s’avança à sa rencontre, en grande multitude et à main armée. [2] Édom ayant donc refusé à Israël la permission de traverser son territoire, Israël prit une autre direction. Ils partirent de Kadêch, et les enfants d’Israël en masse arrivèrent à Hor-la-Montagne.»TO

Contradiction induite

Pour rappel et afin d’éviter tout doute et de dissiper la confusion potentiellement induite par les variantes rédactionnelle, citons Gn25.30 : « Ésaü dit à Jacob : Laisse-moi avaler, je te prie, de ce rouge, de ce mets rouge, car je suis fatigué. C’est à ce propos qu’on le nomma Édom. »TO. Il s’agit donc bien du même élément : Ésaü = Édom.

[1] – ◐ : Le narrateur fait dire de Yehvah à Moïse de ne pas attaquer Ésaü et de payer les éventuelles ponctions de vivres. / ◖ : On évoque l’envoi de messagers par Moïse exprimant les conditions fixées par « les enfants d’Israël”.  [1+] La rétorque immédiate d’une escalade militaire appuyant un refus formel de passage et le pré-positionnement d’une « grande multitude et à main armée »TO comme révélée dans le passage du deutéronome, reflète mal la nouvelle affirmation : « Ils vous craignent… »TO. [2] – Même si on peut considérer que les zones et directions générales d’évolution soient semblables pour les trajets, passé et nouvellement déclaré, la nuance entre « le désert de Moab » et « de Kadêch à Hor-la-Montagne » est du même ordre qu’entre « l’Aquitaine » et « De Bayonne à Périgueux ». D’autant plus que sur un millénaire, les bordures tant de Moab que de l’Aquitaine furent fluctuantes. Un territoire évoqué de manière contemporaine et ce qu’il fut plus de 1000 ans auparavant peut générer des variantes géographiques considérables. De l’Aquitaine actuelle, de Pyrénées à Dordogne et de celle Carolingienne des Marches d’Espagne à celle de Bretagne, les prétentions et citations territoriales sont muables et mouvantes. Que dire du très mal défini et mal circonscrit territoire de Moab et son évolution durant un millénaire antique ?

Dt2.9-14 – Contournement de Moab.

Le contournement de Moab précède les confrontations à venir avec Si’hon et Og. La version nouvelle du deutéronome omet le raid contre le roi Cananéen d’Arad dans le Néguev (Nb21.1-3) ainsi que la malédiction des serpents (Nb21.4-9).

◐ Dt2.8-9,13

[1] « Changeant de direction, nous traversâmes le désert de Moab. [1+] Et l’Éternel me dit : “Ne moleste pas Moab et n’engage pas de combat avec lui: je ne te laisserai rien conquérir de son territoire, car c’est aux enfants de Loth que j’ai donné Ar en héritage. Donc, mettez-vous en devoir de passer le torrent de Zéred.” Et nous passâmes le torrent de Zéred.»TO

◖Nb21.11-13

[1] «Partis d’Oboth, ils campèrent à lyyê-Haabarîm, dans le désert situé devant Moab, vers le soleil levant. De là ils repartirent et campèrent dans la vallée de Zéred. De là ils repartirent et campèrent sur la rive de l’Arnon située dans le désert et partant du territoire des Amorréens ; car l’Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et le territoire amorréen».TO

Contradictions et ajouts

[1] A moins que le désert de Moab ne fasse pas partie de Moab, le texte affirme que le territoire a toutefois été traversé.  [1+] La mise en garde yehvahique qui apparait dans la version nouvelle est absente du récit passé. Les versets 10.11.12 évoquent d’anciens peuples régionaux ayant été terrassés : Emîm, Rephaïtes, Anakéens, Horéens… pour lesquels nous n’avons trouvé aucune trace historique ou archéologique réelle.

Dt2.12 : Séir et Horéens : maladresse narrative.

Le texte dans son ensemble présente les commandements et leur histoire destinés « au pays que Yehvah donne pour y prendre possession » : « …quand ils seront, eux aussi, en possession du pays que l’Éternel, votre Dieu, leur destine de l’autre côté du Jourdain… »TO(Dt3.20), «…afin que vous viviez et que vous arriviez à posséder le pays que l’Éternel, Dieu de vos pères, vous donne… »TO (4.1), « …afin que vous vous y conformiez dans le pays où vous allez entrer pour le posséder… »TO (4.5)… etc.

Un passage maladroit, comme d’autres qui suivront au milieu des incohérences en cours de démonstration, trahit le rédacteur.

« De même, dans le Séir habitaient autrefois les Horéens ; mais les enfants d’Ésaü les dépossédèrent, les exterminèrent et s’établirent à leur place, comme l’a fait Israël pour le pays de sa possession, que l’Éternel lui a donné. »TO

Si le « lui a donné »TO ne prête plus à conséquence tant on considère la promesse faite par Yehvah, « l’a fait Israël »TO ne souffre ici d’aucune erreur de traduction. Il s’agit bien d’un passé formel et accompli, en rien prédictif et conditionnel comme les affirmations trouvées par ailleurs dont quelques exemples courants sont répercutés ci-dessus. Ces bévues sont des signes marquants d’une évocation d’évènements prétendus passés, relatés a posteriori.

Dt2.14-17 – Évocation de 38 ans d’errance : extinction des pécheurs.

« La durée de notre voyage, depuis Kadêch-Barnéa jusqu’au passage du torrent de Zéred, avait été de trente-huit ans. A cette époque, toute la génération guerrière avait disparu du milieu du camp, comme l’Éternel le leur avait juré. La main du Seigneur les avait aussi frappés, pour les anéantir du milieu du camp, jusqu’à leur entière extinction. Or, lorsque tous ces gens de guerre eurent disparu, par la mort, du milieu du peuple, l’Éternel me parla ainsi… »TO

Le texte situe donc nos égarés à quelques dizaines de kilomètres à l’est-sud-est de la mer morte. Comme signalé en introduction, le décret de 40 ans d’errance à été promulgué deux ans et demi après la sortie de Goshen. Malgré ce fait évident la narration semble tenir à ses 40 années symboliques affichées au détriment des 42 ans et demie, a minima, que le texte lui-même révèle. Le suspens durera jusqu’à la fin, quant à savoir combien de temps les rédacteurs admettent finalement avoir fait passé les hébreux dans le désert. Ce passage tend à nous faire comprendre que yehvah a réussit l’éradication programmée avant son échéance. Si tel est le cas, comment justifier les années d’errances à venir, c’est-à-dire au moins deux ans.

Dt2.18-19 : Traversée de Moab… ou pas ?

« Tu vas dépasser maintenant la frontière de Moab, Ar ; tu vas arriver … »TO

Ar est en Moab comme certains versets le confirment : «…Ne moleste pas Moab… c’est aux enfants de Loth que j’ai donné Ar en héritage. »(Dt2.9), «  … les Moabites habitants d’Ar… »TO(Dt2.29).

Si les moabites habitent Moab/Ar, le texte révèle contradictoirement que les hébreux sont bien passés par Moab.

Revenant sur Nb21.20, nous trouvons à propos du cheminement des hébreux : « … de Nahalïel à Bamoth ; et de Bamoth, au plateau qui est dans la campagne de Moab… »TO. Je cite pour information le verset 15.1 d’Isaïe : « … dans la nuit, Ar-Moab est assailli… »TO

Suit, la consigne de ne pas affronter Ammon de 2.19 à 2.23. Si l’interdit d’attaquer Moab et Ammon fait son apparition ici, alors absent du récit antérieur, le texte évoque d’autres peuplades inconnues jusqu’alors et sorties de nulle-part, tels qu’Avéens et Kaftorîm.

Dt2.24 : Confrontation avec Sihôn.

◐ Dt2.24-36

[0]  « Allez, mettez-vous en marche, et passez le torrent de l’Arnon. Vois, je livre en ton pouvoir Sihôn, roi de Hesbon, l’Amorréen, avec son pays ; commence par lui la conquête ! Engage la lutte avec lui ! D’aujourd’hui, je veux imprimer ta crainte et ta terreur à tous les peuples sous le ciel, tellement qu’au bruit de ton nom, l’on frémira et l’on tremblera devant toi.” [1] Et j’envoyai, [1’]   du désert de Kedêmoth, une députation à Sihôn, roi de Hesbon, avec ces paroles pacifiques : [1’’]  Je voudrais passer par ton pays. Je suivrai constamment la grande route, je n’en dévierai ni à droite ni à gauche. Les vivres que je consommerai, vends-les moi à prix d’argent ; donne-moi à prix d’argent l’eau que je veux boire. Je voudrais simplement passer à pied. [1+] Ainsi en ont usé avec moi les enfants d’Ésaü, habitants de Séir, et les Moabites habitants d’Ar, pour que je puisse atteindre, par le Jourdain, le pays que l’Éternel, notre Dieu, nous destine.” [2] Mais Sihôn, roi de Hesbon, ne voulut pas nous livrer passage ; car l’Éternel, ton Dieu, avait raidi son esprit et endurci son cœur, pour le faire tomber en ton pouvoir, comme aujourd’hui… Sihôn s’avança à notre rencontre avec tout son peuple, pour le combat, à Yahça. [3] L’Éternel, notre Dieu, le livra à notre merci et nous le battîmes, lui, ses fils et tout son peuple. Nous ne prîmes pour nous que le bétail, ainsi que le butin des villes que nous avions conquises. [3’] Depuis Aroer, qui est au bord du torrent d’Arnon, et la ville située dans cette vallée, jusqu’au Galaad pas une place n’a pu tenir devant, nous : l’Éternel, notre Dieu, nous a tout livré.»TO

◖Nb21.21-24,26,32

[1] «Israël envoya [1’] des députés à Sihôn, roi des Amorréens, pour lui dire : [1’’] Je voudrais passer par ton pays. Nous ne traverserons ni champs ni vignobles, nous ne boirons point de l’eau des citernes ; nous irons par la route royale, jusqu’à ce que nous ayons passé ta frontière.” [2] Mais Sihôn ne permit point à Israël de traverser son territoire ; et Sihôn rassembla tout son peuple, marcha à la rencontre d’Israël, vers le désert et atteignit Yahça, où il livra la bataille à Israël. [3] Israël le passa au fil de l’épée, [3’] et il conquît son pays depuis l’Arnon jusqu’au Jaboc… [4+]  Car Hesbon était devenue la ville de Sihôn, roi des Amorréens,… Israël s’établit donc dans le pays des Amorréens.» Moïse envoya explorer Yazêr ; on s’empara de ses dépendances, et l’on déposséda les Amorréens qui y demeuraient… »TO

Divergences

[0] ◐ : Yehvah ordonne à Moïse d’entrer en guerre afin de faire valoir les hébreux comme peuple universellement craint. / ◖ : Aucune trace de cette prétendue injonction yehvahique. [1] ◐ : Moïse envoie une députation avec des paroles pacifiques et s’exprime au singulier… / ◖ : Israël envoie des députés et s’exprime au pluriel… nous…  [1’] La définition du destinataire varie dans sa forme entre les deux versions. ◐ : du désert de Kedêmoth, … à Sihôn, roi de Hesbon. / ◖ : à Sihôn, roi des Amorréens.  [1’’]   L’énoncé du texte varie, la nouverse propose une compensation pour ce qui serait consommé sur le territoire alors que la rédante garantie un passage sans prélèvement d’aucune sorte. [1+] La nouverse trahit une fois de plus le passage par Édom et Moab, pourtant démenti d’un verset à l’autre. « Ainsi en ont usé avec moi les enfants d’Ésaü, habitants de Séir, et les Moabites habitants d’Ar… »TO / [2] ◐ : Yehvah endurcit le cœur de Sihôn roi de Hesbon. /  ◖ : simple refus de Sihôn. [3] ◐ : annonce une victoire au sens général (nous bâttimes) avec prise de butin. / ◖: souligne un passage au fil de l’épée sans prise de butin. [3’] Le territoire conquit n’est pas décrit de la même manière. ◐ : … depuis Aroer au bord de l’Arnon jusqu’au Galaad. / ◖:  Depuis l’Arnon jusqu’au Jaboc. [4+] La rédante précise que Hesbon était devenue la ville de Sihôn, roi des Amorréens, et qu’Israël s’établit dans le pays des Amorréens, avant que Moïse envoit explorer et capturer Yazêr. Ces informations sont absentes de la nouverse. 

Dt3.1-3 – Confrontation avec Og – partie I : synoptique.

◐ Dt2.24-36

« Nous nous dirigeâmes alors, en montant plus haut, du côté du Basan. Og, roi du Basan, s’avança à notre rencontre avec tout son peuple, pour livrer bataille, vers Edréi. Et l’Éternel me dit : “Ne le crains point, car je le livre en ton pouvoir, lui et tout son peuple, et son pays ; et tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon.” Et l’Éternel, notre Dieu, nous livra pareillement Og, roi du Basan, avec tout son peuple ; et nous le défîmes au point de n’en pas laisser survivre un seul. » TO

◖Nb21.33-35

« Puis ils se dirigèrent, en montant plus haut, vers le Basan. Og, roi du Basan, s’avança à leur rencontre avec tout son peuple, pour leur livrer bataille, à Edréi. Mais l’Éternel dit à Moïse : “Ne le crains point, car je le livre en tes mains, lui et tout son peuple, et son pays ; et tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon.” Et ils le battirent, ainsi que ses fils et tout son peuple, tellement qu’ils n’en laissèrent survivre aucun ; et ils conquirent son territoire. »TO

Ajouts

La transposition est très globalement concordante et identique. C’est sans compter les ajouts surprenants de la nouverse que nous allons rapidement traiter. J’appelle l’attention sur le fait qu’à ce stade et dans les deux versions : aucun n’a survécu. Ce n’est en rien un rappel de la barbarie sans borne des israélites, déjà acquise, mais un préambule à des contradictions à venir.

Dt3.4-5 – Confrontation avec Og – partie II : conquête.

« Nous prîmes alors toutes ses villes ; il n’y a pas une place que nous ne leur ayons prise : soixante villes formant tout le district d’Argob*, le royaume d’Og en Basan. C’étaient toutes villes fortifiées de hauts remparts, avec portes et verrous, sans compter les villes ouvertes, très nombreuses. Nous les frappâmes d’anathème, comme nous l’avions fait pour Sihôn, roi de Hesbon, condamnant toute ville où étaient des êtres humains, y compris femmes et enfants. »TO

*Argob : localisation géographique apparaissant pour la première fois dans le texte.

La nouverse ose se risquer à préciser la capture de 60 villes fortifiées « de hauts remparts, avec portes et verrous » sans compter les villes ouvertes. Estimons un total de 100 villes. Cette affirmation force à se tourner vers les archéologues, qui face à l’ampleur des structures évoquées n’auraient eu aucun mal à retrouver les vestiges de plusieurs dizaines de villes détruites en deux ans[1] tout au plus, sur un territoire correspondant à la Corse[2], incluant des cités aux infrastructures défensives imposantes. Malheureusement, je ne dispose à ce jour, d’aucune trace archéologique des évènements prétendus. Cela nous amènerait à 100 villes pour 10000km², soit un quadrillage d’une ville tous les 10km. Cette densité de population sur un tel territoire semi-désertique pourrait surprendre. Sans exiger la mise en évidence de l’ensemble de la destruction citée, je me contenterais de seulement 10% d’évidence. Mais là encore, personne n’a retrouvé ne serait-ce que 6 puissantes cités fortifiées détruites en deux ans.

Je pense qu’il est temps de fournir quelques éléments de comparaison historiques, afin de mieux comprendre la tristesse fantasmagorique du texte. Un tableau nous aidera à comparer des batailles antiques s’étant réellement déroulées et étant donc réellement documentées, contemporaines et ultérieures aux évènements prétendus du ‘houmash.

Bataille Lieu Date Parties Troupes Victoire
Megiddo Megiddo XVe s. AEC Égypte/Cananéens 10000/-10000 Égypte
Préconquête de Canaan Contiguïtés péricananéennes 1275AEC-1273AEC Israël/Autochtones 600000[3]/ ? Israël
Qadesh Qadesh 1274 AEC Égypte/Hittites 20000(+2000 chars / 37000(+3500 chars) Égypte
Thermopyles Thermopyles 480 AEC Grèce/Perse 7000 / 300000* Perse
Platée Platée 479 AEC Grèce/Perse 100000*/300000* Grèce
Cap Mycale Cap Mycale 479 AEC Grèce/Perse 40000/60000 Grèce
Tanagra I Tanagra 457 AEC Athènes/Sparte 14000/11500 Sparte
Gaza Gaza 312 AEC Égypte/Antigonides 18000
(+4000 cavaliers) /12500
(+4400 cavaliers + 43 éléphants de guerre)
Égypte
Siège de Jérusalem Jérusalem 70 EC Rome/Judéens 70000/24000 Rome
Siège de Massada Massada 73EC Rome/Judéens 8000/1000 Rome
Siège de Jérusalem Jérusalem 1099EC Croisés/Fatimides 12000(+1500 chevaliers)/1000 Croisés
Siège de Jérusalem Jérusalem 1187EC Croisés/Sarazins 6000/60000 Sarazins

* Ces chiffres sont nettement revus à la baisse, au moins au tiers, en fonction des estimations modernes.

Contre toutes les références historiques, Israël aura disposé de la plus puissante force terrestre antique. Alors que les plus grands empires, grecs et perses combattaient avec quelques dizaines de milliers de combattants le tout puissant proto-empire mochien d’Israël éradiquait ses ennemis au recours de centaines de milliers de combattants. Il s’agit là d’un constat affligeant du point de vue de l’ambition expan-sionniste. En effet, avec un tel potentiel militaire, pourquoi se contenter de conquérir un territoire perdu et vide de ressources alors que les empires perses, grecs, romains, qui n’ont jamais dans toute leur histoire disposé d’un tel effectif, auraient conquis le monde. Bien qu’au final, tous ces empires ont terminés leur épopée antique comme Israël : disloqués.

Dt3.11 – Confrontation avec Og – partie III : résurrection.

◐ Dt3.11

«  De fait, Og seul, roi du Basan, était resté des derniers Rephaïtes…» TO

« De tous les Rephaïm, seul Og survécu. »TS

◖Nb21.35

« … Og, roi du Basan, s’avança à leur rencontre …Et ils le battirent, ainsi que ses fils et tout son peuple, tellement qu’ils n’en laissèrent survivre aucun ; et ils conquirent son territoire. »TO

 (◐) Dt2.36

“… Og, roi du Basan, avec tout son peuple ; et nous le défîmes au point de n’en pas laisser survivre un seul. » TO

Contradictions

Tant la rédante que les versets précédents et proches de la nouverse, nous signale que Og et tout son peuple est mort. Cela n’empêche pas le rédacteur de faire jaillir Og survivant non pas en diablotin de sa boite mais en géant sur son lit de fer : « … son lit, un lit de fer, se voit encore dans la capitale des Ammonites : il a neuf coudées de long et quatre de large, en coudées communes. »TO. Si nous conservons la coudée de 50cm, comme pour l’arche de Noé, cela nous donne un lit de 4,50mx2. Les Rephaïm étant décris comme une tribu de géants, on peut se demander combien mesurait Og. D’Og à Ogre, il y a peu. Serait-ce là l’inspiration de Grimm ? Au détail près que dans le ‘houmash, ce sont les enfants d’Og qui se font massacrer.

Dt3.14 – Yaïr baptise ses bourgs : nouvelle bourgde narrative.

« Yaïr, descendant de Manassé, s’empara de tout le district d’Argob, jusqu’aux confins de Ghechour et de Maaca, et lui donna son nom, appelant le Basan Bourgs de Yaïr, comme on l’appelle encore aujourd’hui. »TO

Tout en admettant que la remarque puisse sembler litigieuse, la notion de litige s’applique au style narratif lui-même. Notons le « …comme on l’appelle encore aujourd’hui… ». Si l’on se rappelle que ces évènements sont d’après le récit, sensés dater de moins de deux ans, la formule « encore aujourd’hui » semble très incongruente. Cette formule évoque, il faut bien l’admettre, une forte notion d’antériorité lointaine. Dans un contexte descriptif contemporain, cela parait plus qu’inadéquat, mais bel et bien déplacé. Prenons un exemple : Strasbourg. Le nom de la ville fut évoqué ainsi aux environs du VIe siècle par Saint Grégoire, stratiburg est devenue Straßburg, « comme on l’appelle encore aujourd’hui ». / Projet urbain 387, à été rebaptisé «Villeneuve en Campagne » il y a moins de deux ans : c’est ainsi qu’on le nomme depuis/désormais/à présent. Le « comme on l’appelle encore aujourd’hui » fait immanquablement référence à une ancienneté admise et non à une nouveauté. Cet insignifiant détail lexical, suggère donc une rédaction ultérieure lointaine qui tente maladroitement de paraître contemporaine aux évènements décris.

Un peu plus loin en 3.18 on retrouve la même intention maladroite visant à évoqué un évènement venant de se produire toujours selon le texte : « Je vous donnai, en ce temps-là, l’ordre suivant… »TO. Selon toute cohérence le propos tenu aurait du être « Je vous ai donné dernièrement, l’ordre suivant… ».

Dt3.24-27 – Supplication de Moïse pour entrer en Canaan.

« Seigneur Éternel déjà tu as rendu ton serviteur témoin de ta grandeur et de la force de ton bras ; et quelle est la puissance, dans le ciel ou sur la terre, qui pourrait imiter tes œuvres et tes merveilles ? Ah ! Laisse-moi traverser, que je voie cet heureux pays qui est au delà du Jourdain, cette belle montagne, et le Liban !” Mais l’Éternel, irrité contre moi à cause de vous, ne m’exauça point ; et l’Éternel me dit : “Assez ! Ne me parle pas davantage à ce sujet. Monte au sommet du Pisga, porte ta vue au couchant et au nord, au midi et à l’orient, et regarde de tes yeux ; car tu ne passeras point ce Jourdain.»TO

◐ Dt3.24-27

[+] « Seigneur Éternel déjà tu as rendu ton serviteur témoin de ta grandeur et de la force de ton bras ; et quelle est la puissance, dans le ciel ou sur la terre, qui pourrait imiter tes œuvres et tes merveilles? Ah ! Laisse-moi traverser, que je voie cet heureux pays qui est au delà du Jourdain, cette belle montagne, et le Liban !” [1]Mais l’Éternel, irrité contre moi à cause de vous, ne m’exauça point ; [2] et l’Éternel me dit : “Assez ! Ne me parle pas davantage à ce sujet. Monte au sommet du Pisga, [3] porte ta vue au couchant et au nord, au midi et à l’orient, et regarde de tes yeux ; car tu ne passeras point ce Jourdain.»TO

◖Nb27.12-14

« [2] L’Éternel dit à Moïse : “Monte sur cette hauteur des Abarîm, [3] pour contempler le pays que j’ai donné aux enfants d’Israël. Quand tu l’auras contemplé, tu iras rejoindre tes pères, toi aussi, comme l’a fait Aaron ton frère ; [1] parce que vous avez contrevenu à ma parole dans le désert de Cîn, lors de la querelle soulevée par la communauté, au lieu de faire éclater devant eux ma sainteté par les eaux.” Ce sont les eaux de Meribath-Kadêch, au désert de Cîn.»TO

Ajouts et divergences

[+] – Il n’y a pas de trace de la supplication dans la rédante. [1] – ◐ : Moïse affirme que Yehvah lui en veut à cause des actions du peuple. / ◖ : Yehvah punit Moïse à cause de l’incident des eaux de Meriba. [2] – ◐ Après une interruption sèche, Yehvah ordonne à Moïse de monter au sommet du Pisga. / ◖ : Yehvah ordonne d’emblée à Moïse de monter sur cette hauteur des Abarîm. [3] – ◐ : Yehvah enjoint Moïse à regarder à l’ouest, au nord, au sud et… à l’est ! Moïse se trouvant à l’est du Jourdain et le pays promis se trouvant à l’ouest du Jourdain, quel intérêt et quel sens y a-t-il à porter son regard en arrière sur une région non destinée et non concernée par la promesse ? / ◖ : Yehvah propose uniquement à Moïse de contempler. Dans tous les cas, les propos rapportés de Yehvah, ne sont pas les mêmes.

Au sujet de sa punition, Moïse réitèrera l’affirmation de la faute du peuple et non de la sienne en Dt4.21.

Dt4.2 – Interdit de modification de la Loi.

« Maintenant donc, ô Israël ! Écoute les lois et les règles que je t’enseigne pour les pratiquer, afin que vous viviez et que vous arriviez à posséder le pays que l’Éternel, Dieu de vos pères, vous donne. N’ajoutez rien à ce que je vous prescris et n’en retranchez rien, de manière à observer les commandements de l’Éternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. »TO

Ce verset va trouver toute son importance dans les énonciations de la loi, à suivre. Si le narrateur lui-même exhorte à ne rien modifier de la parole divine, nous avons déjà pu constater depuis le début du chapitre que de la rédante à la nouverse, les divergences sont plus que significatives. Il en sera de même concernant les lois elles-mêmes, là où la parole de Yehvah devrait être reportée strictement de manière parfaitement invariable elle sera transformée par l’auteur. L’idée maitresse n’est pas simplement de transposer une affirmation avec conservation du sens, elle consiste à citer Yehvah. L’auteur aurait pu se contenter de reporter le sens des propos. Il aura commis l’erreur de prétendre reporter les propos. Une citation, précisément introduite par « Yehvah dit en ces termes », ne devrait souffrir d’aucune variation même infime.

Le plus grand écueil pour la crédibilité de la parole yehvahique est la reprise maladroite des « Dix Commandements » revus et corrigés qui apparaissent dans les versets suivants. (Cf. Exode 20 : Les Dix Commandements.)

Dt4.5-8 – Éloge des lois et du peuple : grinçantes affirmations.

« Voyez, je vous ai enseigné des lois et des statuts, selon ce que m’a ordonné l’Éternel, mon Dieu, afin que vous vous y conformiez dans le pays où vous allez entrer pour le posséder. Observez-les et pratiquez-les ! Ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, car lorsqu’ils auront connaissance de toutes ces lois, ils diront : “Elle ne peut être que sage et intelligente, cette grande nation !” En effet, où est le peuple assez grand pour avoir des divinités accessibles, comme l’Éternel, notre Dieu, l’est pour nous toutes les fois que nous l’invoquons ? Et où est le peuple assez grand pour posséder des lois et des statuts aussi bien ordonnés que toute cette doctrine que je vous présente aujourd’hui ? »TO

Il y aurait, ici, une divergence d’appréciation. Il faut bien comprendre que le deutéronome à été rédigé pour se suffire à lui-même. Ainsi, ce texte réussirait presque à faire abstraction des horreurs passées en dépit des nombreux massacres qu’il revendique pourtant. Dès lors que l’on raccorde cette partie aux tronçons précédents, toute crédibilité de ce qui y est évoqué s’effondre dans un fracas d’illogisme et d’incohérences.

Ces versets d’éloges, sont tout simplement décalés et déplacés. Jusqu’à présent, les révélations immorales, cruelles et barbares du texte, à propos de ce peuple, de son dieu et de ce qu’il ordonne, ne se comptent plus. Comment l’auteur ose-il encore parler de sagesse, d’intelligence, de grande nation, de dieu accessible, de lois et de statuts bien ordonnés. Outre les incohérences, anachronismes, falsifications, prétentions militaires et démographiques démesurées, comme déjà évoqué, ce texte est un fatras législatif, nébuleux, contradictoire, redondant, dispersé et sanguinaire. Pire encore, on insulte ici les essences même de la sagesse et de l’intelligence en l’associant aux actes et aux considérations racontées : meurtres, incestes, prostitutions, mutilations sexuelles, esclavagisme, massacres animaux en vue de répandre leur sang et de bruler leur chair en un acte et dans un lieu considéré comme saints, infanticides, fratricide, génocides… Est humainement raisonnable et digne de vanter, de se targuer, et de s’auto-satisfaire d’atrocités ? L’insanité mentale en arriverait à son paroxysme. Il ne manquerait plus, pour couronner l’aberration, de reporter cette histoire dans des rouleaux qu’on pourrait embrasser tout en dansant avec…

 Le comble est écrit dans le verset suivant :

« Mais aussi garde-toi, et évite avec soin, pour ton salut, d’oublier les événements dont tes yeux furent témoins, de les laisser échapper de ta pensée, à aucun moment de ton existence ! Fais-les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants ! »TO

Selon les dernières affirmations, tous les adultes qui auraient été témoin des évènements sont censés être décédés à l’exception de Moïse, de Josué et de Caleb. Ce détail mis a part, le devoir de mémoire et de transmission ordonnés ici laissent pantois. Je poserai trois questions dont je laisse le soin de la réponse à chacun. Combien d’individus psychologiquement équilibrés et normalement intelligents oseraient-ils porter à la connaissance d’enfants un tel récit ? A partir de quel âge un enfant qu’on souhaite voir devenir psychologiquement équilibré et normalement intelligent peut-il entendre ce récit ? Jusqu’à quel âge un enfant psychologiquement équilibré et normalement intelligent peut-il croire ce récit ?

Avant toute réponse je recommande toutefois de considérer la valeur de la liberté d’expression et de la liberté de culte. Fin de commentaire.

Dt4.10-12 – Rappel du contexte d’édiction des 10 commandements : variations.

◐ Dt4.10-12

“N’oublie pas ce jour où tu parus en présence de l’Éternel, ton Dieu, au [1] Horeb, lorsque l’Éternel m’eut dit : [+]”Convoque ce peuple de ma part, je veux leur faire entendre mes paroles, afin qu’ils apprennent à me révérer tant qu’ils vivront sur la terre, et qu’ils l’enseignent à leurs enfants.” Vous vous approchâtes alors, et vous fîtes halte au pied de la montagne ; [2] et la montagne était embrasée de feux qui s’élevaient jusqu’au ciel, et voilée de nuages et de brume. Et l’Éternel vous parla du milieu de ces feux ; [3] vous entendiez le son des paroles, mais vous ne perceviez aucune image, rien qu’une voix.»TO

◖Ex19.16,18 ; 20.15

« le matin venu, il y eut des tonnerres et des éclairs et une nuée épaisse sur la montagne et un son de cor très intense… la [1] montagne de Sinaï était [2] toute fumante, parce que le Seigneur y était descendu au sein de la flamme ; sa fumée montait comme la fumée d’une fournaise et la montagne entière tremblait violemment… [3] Or, tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance. TO

Ajouts et divergences

[1] – ◐ : Horeb. / ◖ : montagne de Sinaï. [+] Aucune trace de ces propos yehvahiques dans la rédante. Traduction inexacte ! וְכָל-הָעָם רֹאִים אֶת-הַקּוֹלֹת – vekhol ha’am roim et hakolot, signifie « …et tout le peuple, ils virent les voix… »VR. [2] – ◐ : montagne embrasée de feux qui s’élevaient jusqu’au ciel, et voilée de nuages et de brume. / ◖ : tonnerres, éclairs, nuée épaisse, son de cor, fumée montante d’une fournaise, tremblements violents, feux. [3] – ◐ : Aucune image perçue, seulement une voix. / ◖ : Le peuple vit les voix.

Dt4.16-18 – Interdiction de représentation : divergence.

◐ Dt4.16-18

« Craignez de vous pervertir en vous fabriquant des idoles, représentation ou symbole de quoi que ce soit : image d’un individu mâle ou femelle ; image de quelque animal terrestre ; image d’un volatile quelconque, qui vole sous le ciel ; image de ce qui rampe sur le sol, ou de tout poisson qui vit dans les eaux au-dessous de la terre. »TO

◖Ex20.4

« Ne représente pas ces dieux par une statue gravée ou une image de tout ce qui se trouve en haut dans le ciel, en bas sur la terre, ou dans l’eau au dessous de la terre. Ne te prosterne point devant ces dieux et ne les adore pas. »TO

Différences

La nouverse révise plus complètement et strictement le champ de non représentation. Loin des formes abstraites évoquées dans la rédante, la nouverse condamne clairement définitivement toute perspective graphique et par là même, arts et sciences. L’avantage est de simplifier la décoration et les cursus d’étude : tableaux blancs et livres de d’anatomie, de biologie, de zoologie… sans images. La botanique semble épargnée. Quant aux livres de coloriages pour enfant, ils peuvent être blancs à l’instar des crayons de (non)couleur qui les accompagnent. Ce qui est finalement très économique car on peut se contenter d’un cahier d’une seule page, qui peut même se transmettre d’un enfant à l’autre et d’une génération à l’autre tant il ne s’altère pas. Des variantes existent : un crayon rouge pour un cahier rouge, un crayon vert pour un cahier vert… Mais jamais, ô grand jamais, une quelconque possibilité de contraste, au cas où par accident, on obtienne une forme approchée du vivant.

Dt4.19 – Interdiction d’idolâtrie : divergence.

◐  Dt4.19

« Tu pourrais aussi porter tes regards vers le ciel et, en voyant le soleil, la lune, les étoiles, toute la milice céleste, tu pourrais te laisser induire à te prosterner devant eux et à les adorer… »TO

◖Ex20.5,19

« Ne te prosterne point devant ces dieux et ne les adore pas. »TO, « Ne faites une représentation de rien de ce qui est avec moi.»TS

Différences

Dans le même ordre d’idée que le commentaire précédent, la nouverse étoffe en citant des astres à ne pas adorer, tout en conservant le sens des entités métaphysiques à ne pas représenter. Les termes employés sont cependant très différents.

Dt4.19-20 – Appartenance à Yehvah : de l’élection à l’adoption.

« … le soleil, la lune, les étoiles, toute la milice céleste… or, c’est l’Éternel, ton Dieu, qui les a donnés en partage à tous les peuples sous le ciel. Mais vous, l’Éternel vous a adoptés, il vous a arrachés de ce creuset de fer, l’Égypte, pour que vous fussiez un peuple lui appartenant, comme vous l’êtes aujourd’hui. »TO

Nous trouvons ici une variante de ce qui fut jusqu’alors rapporté sur l’Égypte, c’est-à-dire l’esclavage, par le biais de la tournure nouvelle : « creuset de fer »TO.

Le plus important à noter repose sur deux révélations. C’est à dire que Yehvah ne se positionne pas comme divinité universelle, mais plutôt, exclusive au peuple qu’il a « adopté » pour lui appartenir. Nous découvrons enfin le fondateur de la très mal connue, Société Protectrice des Petits Peuples égarés. Pour les autres peuples qui regretteraient, car il existe des psychopathes masochistes un peu partout, de ne pas pouvoir servir une divinité aussi « spéciale » que Yehvah, il reste une consolation : le soleil, la lune, les étoiles et toute la milice céleste. Cette milice céleste reste toutefois à définir. Mais vu ce qu’on apprend sur un du genre qui nous intéresse, je cite en l’espèce yehvah, si les autres sont du même acabit, cela réserve quelques grands moments de plaisir aux éventuels adorateurs.

Dt4.21,24 – Traits de caractère yehvahiques : Jalousie et Colère.

« L’Éternel(yehvah) s’est courroucé contre moi… »TO

Moïse souligne à nouveau. Ce qui nous sera. L’insistance de Moïse à rappeler la tendance colérique de son dieu présentée maintes fois dans le récit, force à mettre en lumière le non-sens d’un tel sentiment chez un quelconque modèle supérieur divin..

 « Car l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), est un feu dévorant, une divinité(el) jalouse! »TO. Repris en Dt9.3.

La jalousie yehvahique est évoquée dans les deux versions des dix commandements dans Exode et Nombres.

Le nom « Jaloux » lui est attribué par le texte en Exode 34.14. Cette affirmation de dieu jaloux sera reprise une dernière fois en Dt6.15 sans plus jamais apparaître à l’issue dans tout le Tanakh.

Cette fois, le rédacteur ajoute à jaloux, « feu dévorant ». J’insiste sur cette affirmation pitoyable d’une divinité jalouse et colérique. Un telle considération ruine de manière irréparable le prestige et le panache d’un individu quelconque et n’en est que plus affligeant à propos d’un être prétendu supérieur. J’estime que quelques citations choisies et commentées, permettront de mieux cristalliser la teneur du reproche.

Jalousie

  • « La jalousie est essentiellement bête et brutale. », Honoré de Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées.
  • « (La jalousie) n’est qu’un sot enfant de l’orgueil, ou c’est la maladie d’un fou. », Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro.
  • « Le véritable Amour et la véritable ambition font incapables de jalousie. ». Mémoires de Christine, reine de Suède.
  • « La féodalité a été fondée sur des sentiments nobles : loyauté, protection, service. Les autres systèmes politiques se fondent sur des sentiments méprisables : égoïsme, convoitise, jalousie, lâcheté. » Nicolás Gómez Dávila, Escolios a un texto implícito, traduit par Michel Bibard.
  • « Jalousie nous dévore. Nous sommes son plat du jour. », Charles de Leusse, Respire. 
  • « La dictature est la forme la plus complète de la jalousie. », Curzio Malaparte, Technique du coup d’État.
  • « La jalousie est aussi un démon qui ne peut être exorcisé, et reviens toujours incarner une nouvelle forme. », Marcel Proust, A la recherche du temps perdu.
  • « Dans un ordre établi, dans une morale raisonnée, la jalousie n’est qu’une faiblesse ou une sottise. », Etienne Pivert de Senancour, De l’amour considéré dans les lois réelles et dans les formes sociales de l’union des sexes.
  • « Oh! attention, monseigneur, à la jalousie ; c’est le monstre aux yeux verts qui tourmente la proie dont il se nourrit. », William Shakespeare, Othello.
  • « La jalousie est mille fois plus terrible que la faim, parce que c’est une faim spirituelle. », Miguel de Unamuno, Du sentiment tragique de la vie.

Colère

  • « La colère, qui désire un mal sous la raison du bien, est un péché singulier. », Sébastien Lapaque, Jour de colère.
  • « Jamais le sage ne se met en colère. », Cicéron, Pro murena.
  • « Quand le sage est en colère, il cesse d’être sage. », Le Talmud !!, Traité Pesa’him.
  • « On n’est pas homme tant qu’on se laisse dominer par la colère. », Proverbe oriental.
  • « La colère n’a rien de grand ni de noble. Il n’y a vraiment grand que ce qui, en même temps, est calme. », « La raison veut décider ce qui est juste ; la colère veut qu’on trouve juste ce qu’elle a décidé. », Sénèque.
  • « Qu’il est pitoyable, l’être trop faible qui soudainement se fâche. Il ne sait plus, l’instant de colère passé, comment se comporter. », Gilles Archambault, La vie à trois.
  • « Devant Dieu, l’homme fait le dos rond, il s’abîme dans sa petitesse. Ainsi pense-t-il offrir moins de prise à la colère divine. », Michel Tournier, Vues de dos.
  • « La Bible dit que l’homme a été fait à l’image de Dieu – et il est vrai que l’homme et le Dieu se ressemblent jusque dans leurs colères. », Christian Bobin, Le Très-Bas.
  • « Celui qui, sous l’effet de la colère, déchire ses vêtements, brise ses ustensiles ou dilapide son argent, qu’il t’apparaisse comme s’il était un idolâtre.
  • Car c’est ainsi que fonctionne le yétsèr ha-ra’ (“penchant au mal”) : Il te dit un jour fais ceci, et le lendemain fais cela, jusqu’à ce qu’il t’ordonne d’adorer les idoles. L’homme s’exécute alors et va les adorer », (Chabbath 105b).
  • « Ne cède pas à ton irritation, car la colère repose dans le sein des sots », (Ecclésiaste 7, 9).
Synthèse caractérisant la Chose.

Yehvah, souffrant de faim spirituelle, tel un pécheur idolâtre état de fait, somme toute interloquant pour un être voulu d’essence spirituelle, est un monstre aux yeux verts qui s’est attribué comme proie dont il se nourrit, un peuple aussi faible que crédule. Ni grand ni noble, emprunt inspiration démoniaque impossible à exorciser car changeante et d’un penchant au mal le poussant par ses actes à forcer ce que lui seul veut juste. Il aura donc fondé un système méprisable, une dictature, sans ordre établi, sans morale raisonnée. Orgueilleux, sot, bête, brutal, faible, pitoyable, faible, malade fou, vide de sagesse, sans véritable amour ni véritable ambition, ne sachant comment se comporter.

Dt4.26 – Moïse menace : fausse note à consonance idolâtre.

« …j’en prends à témoin contre vous, aujourd’hui, les cieux et la terre… »TO

Nous sommes ici au milieu d’une mise en garde contre l’idolâtrie. On peut trouver maladroit de la part de Moïse d’invoquer comme entités personnifiées, car prétendues « témoins », les cieux et la terre.

Dt4.28 – Description d’un dieu sensitif.

Le contexte est celui de l’éloge à un dieu merveilleux, accomplissant prodiges et miracles, ayant libéré avec force et phénomènes surnaturels son peuple d’Égypte, garantissant pérennité pour obéissance et destruction pour infidélité.

« Là, vous serez soumis à ces dieux, œuvre des mains de l’homme, dieux de bois et de pierre, qui ne voient ni n’entendent, qui ne mangent ni ne respirent. »TO

Le verset suggère clairement qu’à la différence des dieux fabriqués de matières inertes, Yehvah lui, voit, entend, mange et respire. Ce n’est là qu’une confirmation des multiples évocations du texte allant en ce sens. Fait-il ajouter qu’il parle, car ayant fait entendre sa voix au peuple et passant son temps à « dire en ces termes. » On était en droit d’attendre une communication extra-sensorielle, non verbalisée, empathique ou télépathique. Toutefois, il parle et dispose d’une bouche et d’un souffle pour le faire. Je lance ici les bases d’un problème technique pointu : quelle doit être la taille de la tétine correspondant à sa bouche, pour le faire taire en cas de crise ?

Revenant au texte, celui-ci stipule régulièrement que Yehvah voit les comportements, entend les plaintes de son peuple, respire les odeurs agréables des sacrifices, le fait de manger reste encore flou à ce stade.

Après sa psychologie malsaine, ses dépendances physiques, réduisent ce dieu tant humanisé, de par ces attributs, à un être qui est tout sauf supérieur. Cette supériorité devient toute relative. Bien plus encore, elle est facilement annulable d’un point de vue humain. Dès lors qu’avec un peu de travail sur soi et d’acquisition de sagesse on peut transmuter définitivement les sentiments de colère et de jalousie, on devient de facto, psychologiquement et comportementalement supérieur à ce dieu. Ce, sans toutefois ne jamais nier ni mal apprécier la déception, la désapprobation ou la contrariété, lorsque ces sentiments sont conduits pour générer solutions constructives.

Quant à la création de l’univers dite ex nihilo, je demande encore à voir. On peut l’écrire, la raconter, essayer d’y faire croire, cependant, cela reste une chimère. Pour ma part, je peux créer ou plutôt fabriquer, certes ex materia. Par exemple, je pourrais emprunter deux pages d’un livre que j’ai devant moi et que je destine au recyclage pour fabriquer une petite boîte coulissante, dans laquelle je laisserai entrer une coccinelle complice, le temps de la libérer devant le regard émerveillé d’un enfant. Je défie Yehvah d’en faire autant.

Dt4.41-. – Désignations de villes refuges pour meurtrier : contradiction.

Sans que cela présente un intérêt majeur, on fait ici, citer à Moïse le nom de 3 villes refuges pour meurtriers involontaires, à l’est du Jourdain. Le nombre total de ville à désigner est au nombre de 6[4], à établir en « terre promise »[5]. Alors que trois tribus ont déjà fait défection refusant d’entrer en Canaan, Moïse doit revoir les injonctions yehvahiques et attribuer hors de terre sainte, une partie des villes refuges. Cette répartition demeure très déséquilibrée, car si l’on affecte 3 villes à 2 tribus et demie, hors de la « terre sainte », il ne reste que 3 villes pour 9 tribus et demie pour le territoire béni qui devrait donc être prioritaire. Ce ne sera pas le cas au final.

« C’est alors que Moïse désigna trois villes en deçà du Jourdain, à l’orient, pour servir de refuge au meurtrier qui ferait mourir son prochain sans préméditation et sans avoir été précédemment son ennemi, afin qu’en se réfugiant dans une de ces villes, il pût sauver sa vie. C’étaient : Bécer, dans le désert, dans le plat pays appartenant à la tribut de Ruben ; Ramoth, en Galaad, à la tribu de Gad, et Golân, dans le Basan, à celle de Manassé. »TO

Dt5.. – Dix Commandements : le remake.

On trouve donc ici la nouvelle mouture des « Dix Commandements » dissonants par rapport à la première version. Cf. Ex20.. : Les dix Commandements. Je rappelle ici encore une fois qu’aucune divergence concernant l’immuable parole divine ne peut exister. Cette impossibilité est confortée par le texte lui-même.

5.5 : « Moi, je me tenais, en ce temps-là, entre l’Éternel et vous, pour vous exposer la parole de l’Éternel, parce que, terrifiés par la flamme, vous n’approchâtes point de la montagne ; et il disait : »TO

On rapporte bien les paroles qu’il est sensé avoir prononcé.

5.18 : «Ces paroles, l’Éternel les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des nuées et de la brume, d’une voix puissante, sans y rien ajouter ; puis il les écrivit sur deux tables de pierre, qu’il me remit.”TO

 10.1,4,5 : « En ce temps-là, l’Éternel me dit : “Taille toi-même deux tables de pierre pareilles aux premières… J’écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières que tu as brisées… Et l’Éternel grava sur les tables la même inscription, les dix paroles qu’il vous avait fait entendre sur la montagne…”TO

Si la « MÊME » inscription des paroles qui étaient sur les premières tables, sont sans conteste possible, gravées sur les secondes, aucune variation ne doit apparaître. Ce n’est pas le cas.

Dt5.18-24 – Le peuple terrifié délègue Moïse comme unique médiateur.

◐ Dt5.18-24,26-27

« [1] Or, quand vous eûtes entendu cette voix sortir du sein des ténèbres, tandis que la montagne était en feu, vous vîntes tous à moi, les chefs de vos tribus et vos anciens, en disant : [2] “Certes, l’Éternel, notre Dieu, nous a révélé sa gloire et sa grandeur, et nous avons entendu sa voix du milieu de la flamme ; nous avons vu aujourd’hui Dieu parler à l’homme et celui-ci vivre ! Mais désormais, pourquoi nous exposer à mourir, consumés par cette grande flamme ? Si nous entendons une fois de plus la voix de l’Éternel, notre Dieu, nous sommes morts. Car est-il une seule créature qui ait entendu, comme nous, la voix du Dieu vivant parler du milieu du feu, et soit demeurée vivante ? Va toi-même et écoute tout ce que dira l’Éternel, notre Dieu ; et c’est toi qui nous rapporteras tout ce que l’Éternel, notre Dieu, t’aura dit, et nous l’entendrons, et nous obéirons.” [3] L’Éternel entendit les paroles que vous m’adressiez, et il me dit : “J’ai ouï la voix de ce peuple, les paroles qu’il t’adresse : tout ce qu’ils ont dit est bien dit. Va, dis-leur de rentrer dans leurs tentes ; toi ensuite, tu resteras ici avec moi, et je te dirai toute la loi, et les statuts et les règles que tu dois leur enseigner, afin qu’ils les observent dans le pays dont je leur destine la possession. »TO

◖Ex20.14-17

« [1] Or, tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance. Et ils dirent à Moïse : [2] “Que ce soit toi qui nous parles et nous pourrons entendre mais que Dieu ne nous parle point, nous pourrions mourir.” [+] Moïse répondit au peuple : “Soyez sans crainte ! c’est pour vous mettre à l’épreuve que le Seigneur est intervenu ; c’est pour que sa crainte vous soit toujours présente, afin que vous ne péchiez point.” [3] Le peuple resta éloigné, tandis que Moïse s’approcha de la brume où était le Seigneur. »TO

Divergences

[1] – ◐ : La voix sortie des ténèbres et la montagne alors en feu poussent peuple, chefs de tribu et anciens à parler à Moïse. / ◖ : Tonnerres, feux, bruit de cor, montagne fumante, font trembler et rester à distance le peuple qui parlera à Moïse. [2] – Pour une conclusion dont le sens est identique, à savoir : Moïse sera le seul intermédiaire, les propos sont différents tant en teneur et termes qu’en longueur de la rédante à la nouverse. [+] – Seulement dans la rédante, apparaît la remarque de Moïse faite au people, avançant que Yehvah cherche à l’éprouver et à l’effrayer. [3] – ◐ : Yehvah énonce qu’il apprécie les propos du peuple avant d’enjoindre Moïse à faire rentrer tout le monde dans les tentes avant de venir se présenter. / ◖ : Le peuple reste simplement éloigné et Moïse, seul, s’approche

Dt7.1 – Populations à chasser : démesure démographique.

Le chapitre précédent se cantonnait à ressasser les habituelles harangues sur le devoir d’aimer ce dieu, de transmettre, de porter ou de fixer ces paroles de loi, de se préserver de l’idolâtrie, au point que cela en devient rébarbatif.

Ici en revanche, on nous signale un détail important concernant le volume de population cananéenne que les hébreux vont devoir affronter.

« Lorsque l’Éternel, ton Dieu, t’aura fait entrer dans le pays où tu te rends pour le conquérir ; quand il aura écarté de devant toi ces nombreuses peuplades, le Héthéen, le Ghirgachéen, l’Amorréen, le Cananéen, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen, sept peuplades plus nombreuses et plus puissantes que toi. »

Si on s’appuie sur l’estimation de la population entendue des hébreux en s’arrêtant au chiffre de 3500000[6] individus, et si il est prétendu que les peuples à chasser sont supérieurs en nombre, cela nous conduit à un total d’au moins 7×3500000= 24500000 personnes. Le texte prétend que la population locale de l’époque plus de 3 fois supérieure à la population israélienne actuelle[7] et près de 9 fois celle de l’Égypte antique à la période des évènements.

Il faut aussi comprendre que la population Cananéenne autochtone à bénéficié d’un bond démographique durant les 40 dernières années du récit. Ceci est du à l’apparition soudaine des Ghirgachéens. On comprend ce fait en comparant la promesse yehvahique actuelle et celle faite au pied du Sinaï, 40 ans plus tôt.

Ex34.11 : « Voici, j’écarterai de devant toi l’Amorréen, le Cananéen, le Héthéen, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen. »TO. Aucune trace ici du Ghirgachéen. Du fait que la parole yehvahique soit véridique et incontestable, on ne peut que conclure que non seulement les Ghirgachéens n’existaient pas au moment de l’exode mais qu’ils ont réussit à s’immiscer au sein des populations cananéennes, en déjouant la clairvoyance yehvahique qui aurait normalement du, en vertu de son caractère divin, projeter leur apparition. On trouve en Gn19-21 : « Ce jour-là, l’Éternel conclut avec Abram un pacte, en disant : “J’ai octroyé à ta race ce territoire, depuis le torrent d’Égypte jusqu’au grand fleuve, le fleuve d’Euphrate : le Kénéen, le Kenizzéen, le Kadmonéen; le Héthéen, le Phérézéen, les Rephaim; l’Amorréen, le Cananéen, le Ghirgachéen et le Jébuséen. »TO Indépendamment des variations régulières du territoire décrit et des peuples sensés l’occuper, on remarque que les Ghirgachéens occupaient déjà la région au temps d’Abram. Ils devaient certainement se trouver à l’extérieur du territoire cananéen finalement circonscrit et donc être venu s’y installer entre deux déclarations yehvahiques. Ce qui confirme notre hypothèse. Trêve de plaisanteries, on constate une fois de plus que les différents tronçons ne concordent pas, du fait d’un auteur ayant perdu le fil ou d’auteurs n’ayant pas corrélé les affirmations. La validation des affirmations texte revient une fois de plus à une insulte scientifique.

Ce texte ramène donc les archéologues à n’avoir été que des incapables éhontés. Près de 25000000 d’individus répartis en 7 populations dont plus des deux-tiers n’ont laissé aucune trace historique ou archéologique probante, sur un des territoires les plus fouillé au monde, est plutôt ahurissant. D’autant plus qu’il faut plusieurs millénaires à une population pour atteindre ne serait-ce qu’un million d’occupants. De qui se moque-t-on ? A quoi servent les chercheurs et les scientifiques, s’ils sont aussi incapables de révéler, ne serait qu’une infime bribe d’une minuscule trace, alors que le ‘houmash, lui, révèle en un seul verset qui sera admis et considéré comme une vérité historique. A quoi servent les stratigraphies, les datations isotopiques, les géo-scanners, les armées de gratte-cailloux, qui s’épuisent à chercher, à corréler, à creuser jusqu’au sang pour ne jamais rien trouver ou démontrer après des siècles d’investigations acharnées ? Décidément… que serions nous sans la Torah ?

Dt7.2 – Populations à exterminer : le plus grand génocide de l’histoire.

Ce commentaire ne s’adresse qu’à ceux qui voient en ce texte une référence historique. Si, selon eux, les évènements ont bien eu lieu et les données fournies sont fiables et incontestables, l’affirmation du verset suivant est on ne peut plus claire.

« …quand l’Éternel, ton Dieu, te les aura livrés et que tu les auras vaincus, tu les frapperas d’anathème. Point de pacte avec eux, point de merci pour eux ! »TO

Rappelons que « anathème » signifie extermination totale. La solution initiale au problème Cananéen induit l’extermination totale de 24500000 personnes. Ce qui représente bien le plus grand génocide de toute l’histoire. Cette considération inclut non seulement la masse d’individus massacrés mais surtout le délai prétendu de leur exécution : deux semaines d’après les textes de Josué. Cela nous amène à 1633000 morts par jour. Ces conclusions ne sont basées que sur les éléments que fournit le texte. Je n’ai rien trouvé de comparable dans l’histoire.

            L’ampleur de l’énormité révèle bien plus que de l’irréalisme ou de la fantasmagorie chez l’auteur, mais bien de l’inconscience totale. Plus encore alors que le texte lui-même va s’empêtrer dans ses propres considérations démographiques d’un verset à l’autre.

Dt7.3-4 – Interdiction de mixitude : contradiction immédiate.

« Ne t’allie avec aucun d’eux : ta fille, ne la donne pas à son fils, et sa fille, n’en fais pas l’épouse du tien ! Car il détacherait ton fils de moi, et ils adoreraient des divinités étrangères, et la colère du Seigneur s’allumerait contre vous, et il vous aurait bientôt anéantis. »TO

Alors que le verset précédent déclare l’anathème de la population à conquérir, ceux-ci mettent en garde contre toute union mixte. Soit l’auteur perd complètement le fil de ce qu’il raconte, soit il suggère une éventualité nécrophilique. Jusqu’à preuve du contraire, il paraît difficile de se marier avec un mort.

Dt7.5 – Destruction de monuments de culte : annihilation spirituelle.

Le texte revient à nouveau à une logique de destruction, non plus seulement physique, au cas où cela n’aurais pas suffit, mais spirituelle par le biais de la liquidation des supports cultuels matériels.

« Non, voici ce que vous devrez leur faire : vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs monuments, vous abattrez leurs bosquets, vous livrerez leurs statues aux flammes. »TO. La notion est reprise en 7.24-25 : « Les images de leurs divinités, vous les détruirez par le feu… abomination à l’Éternel, ton Dieu… déteste-la, repousse-la avec horreur, elle est vouée à l’anathème ! »

Comme nous l’avions déjà compris, nous assistons à une démonstration de tolérance religieuse.

Dt7.6-8 – Rappel de l’élection et de ses motifs.

« Car tu es un peuple consacré à l’Éternel, ton Dieu : il t’a choisi, l’Éternel, ton Dieu, pour lui être un peuple spécial entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre.”

Le traducteur est décidément trop modeste en ne rendant pas assez complètement le sens du verset, toutefois correct sensu lato. Le début du verset, כִּי עַם קָדוֹשׁ אַתָּה, לַיהוָה אֱלֹהֶיךָ, « Car peuple saint tu es, pour Yehvah ton dieu »VR. Si on avait voulu signifié consacré, il eut fallu user de מֵקוֹדָשׁ – meqodash et non de קָדוֹשׁ – qadosh.

Quant au spécial, reporté à peuple, généralement admis, à tort ou a raison, mais résolument impossible à sortir des esprits, il provient du terme סְגֻלָּה – sgulah, « précieuseté ». On retrouve ce terme à divers endroits, avec, sans surprise des traductions différentes. סְגֻלָּה : Ex19.5, « Trésor », Dt14.2, « spécial », Dt26.18, « privilégié ». Le terme élu n’est pas utilisé, rapporté à « peuple », par le traducteur. « Élu », dans la traduction française, n’est employé qu’associé à un endroit ou un individu, mais jamais au peuple. On peut alors, tout compromis accepté entre texte et traduction, qualifier ce peuple selon Yehvah de « trésor spécial privilégié ». `Dt14.2

La dérive provient certainement du fait que d’après le texte et en général Yehvah « a choisi » le peuple. « A choisi » est la traduction correcte de בָּחַר – bakhar, qui signifie aussi élire.

Quant au motif du choix, il est évoqué dans les versets suivants, Dt7.7-8.

« Si l’Éternel vous a préférés, vous a distingués, ce n’est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous ; c’est parce que l’Éternel vous aime, parce qu’il est fidèle au serment qu’il a fait à vos aïeux; voilà pourquoi il vous a, d’un bras puissant, arrachés et sauvés de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d’Égypte. »TO

Ainsi, Yehvah aime ce peuple en plus d’être fidèle à ses aïeux. C’eut pu être touchant si on oubliait seulement qu’en Ex25.42, Yehvah nomme et affecte ce peuple comme esclave. Sans compter le volume d’individus qu’il aura fait périr de diverses manières.

Entre deux lubies yehvahique, le texte affirme que ce peuple est le moins nombreux de tous. A nouveau contradictoire si on compare ses 3 millions et demi de ressortissants au peuple madianite qu’il a massacré qui comptait seulement 100000 individus[8].

En moins de huit versets, l’auteur aura perdu 3 fois le fil de sa narration et la cohérence démographique de ses affirmations.

Le texte poursuit par la sempiternelle éloge de Yehvah, le plus beau des dieux, qu’il faut servir avec crainte en cas d’infidélité et sans crainte des ennemis qu’il balayera devant son peuple qu’il bénira en cas d’obéissance…

Dt7.20 – Mesures d’extermination complémentaires : achèvement radical « biologique ».

« De plus, l’Éternel, ton Dieu, suscitera contre eux les frelons, pour achever les survivants qui se seraient dérobés à toi. »TO

Il est vrai qu’en termes d’armement biologique, on pense aux agents pathogènes. On apprend ici que Yehvah dispose d’une arme de finalisation exterminatoire qu’on peut sans conteste qualifier de « Bio ». Il faut bien concéder à Yehvah le caractère avant-gardiste du concept de guerre plus écologique. Plus tristement, le verset rappelle bien qu’il faut achever les conquis. En vertu du fait qu’il évoque en 7.19 : « … des grandes épreuves que tes yeux ont vues ; de ces signes et de ces prodiges, de cette main puissante et de ce bras étendu, par lesquels t’a émancipé l’Éternel, ton Dieu. Ainsi fera-t-il de tous les peuples que tu pourrais craindre… »TO, plus que la main à pâte, il propose de mettre la main à la peste.

Dt7.22 – Mesure dans les mesures d’extermination : volte-face stratégique et incohérence.

« L’Éternel, ton Dieu, écartera ces peuples de devant toi, mais peu à peu ; tu ne pourras pas les détruire rapidement, car les bêtes sauvages se multiplieraient autour de toi. Mais l’Éternel, ton Dieu, les mettra à ta merci ; il répandra parmi eux un grand trouble, jusqu’à ce qu’ils soient détruits. Il mettra leurs rois dans ta main, et tu effaceras leur mémoire sous le ciel ; pas un ne te tiendra tête, de sorte que tu les extermineras tous. »TO

Si, force de le voir répété, nous avons bien compris la volonté d’extermination des peuples conquis, il s’agit cette fois de prendre le temps de le faire, ce qui est notablement contradictoire avec les exploits de la Blitzkrieg à venir qu’orchestrera Josué.

Dt8.5 – Châtiments yehvahiques : père modèle ou pire modèle ?

Après que l’histoire n’ai jamais laissé planer le moindre doute sur la mort et la désolation qu’a essaimé Yehvah au sein de son propre peuple, on peut lire une énormité.

« Tu reconnaîtras donc en ta conscience que si l’Éternel, ton Dieu, te châtie, c’est comme un père châtie son fils. »TO

La question de savoir pourquoi le peuple n’a pas engagé de poursuites pour maltraitance infantile a trouvé sa réponse dans le texte : ils ont été éradiqués dans le désert.

A ceux qui souhaiteraient prendre Yehvah pour modèle parental, on peut rappeler ses méthodes pédagogiques dans l’ordre alphabétique : Alimentation empoisonnée. Alimentation monotone et réduite. Contagions diverses. Engloutissement par la terre. Hydratation minimale. Immolation. Livraison à ennemis. Marche forcée de 40 ans dans le désert. Répression par l’épée. Répression par la lapidation. Répression par le pal. Serpents venimeux.

D’ailleurs l’histoire a montré que le modèle de culte du chef, orchestrée par une direction privilégiée et unique mettant en place un système d’endoctrinement et de répression sévère, a été utilisé. La surprise peut provenir du fait que, même si la ressemblance suggère l’inspiration, ce genre d’individu n’avait aucune affinité pour les références yehvahique, loin s’en faut.

Notons, pour anecdote, ce qu’énonce le verset précédent en 8.4 à propos de l’errance dans le désert : « Tes vêtements ne se sont pas usés sur toi, tes pieds n’ont pas été meurtris, durant ces quarante années. »TO

Si les vêtements inusables évoqués pourraient être un prototype issu d’une mélange composite de type téflon-titane-kevlar, la qualité des souliers devaient être tout autant exceptionnelle. On peut sereinement affirmer que pour la multitude[9] de la génération condamnée à mourir dans le désert, l’état de leurs pieds devait leur faire une belle jambe.

Dt9.1-2 : Autochtones Cananéens : nouvelles précisions.

« Écoute, ô Israël : tu franchis maintenant le Jourdain, pour aller déposséder des nations plus grandes et plus puissantes que toi aux villes importantes, dont les remparts touchent le ciel ; une peuplade nombreuse et géante, des enfants d’Anak ! Et tu sais toi-même, tu l’as souvent ouï dire, qui peut tenir tête aux enfants d’Anak ? »TO

1o. Villes importantes dont les remparts touchent le ciel. Nous trouvions déjà durant la guerre à Og[10], le témoignage par le texte de nombreuses et lourdes fortifications. Le texte réitère ici en signalant cette fois des remparts qui touchent le ciel. Vu la population géante, attendue d’environs 25 millions[11], cela suggère de nombreuses structures urbaines colossales. Dont, pour ne rien changer, nul n’a trouvé de traces à ce jour, ni de cadavres, ni de fondations.

2o. Proverbe oublié.  « Qui peut tenir tête aux enfants d’Anak ? ». La réponse n’est autre que : « Les enfants de l’Arnaque. »

Dt9.4-8 – Valeur du peuple : le meilleur du pire.

Entre deux, l’auteur insiste sur son habituelle rengaine qui consiste à vanter son dieu, bannir l’idolâtrie et promettre prospérité et abondance aux bons suivants.

Ici, Yehvah relativise la valeur de son « moindre peuple trésor spécial privilégié[12] ».

«…c’est à cause de la perversité de ces peuples que l’Éternel les dépossède à ton profit. Non, ce n’est pas à ton mérite ni à la droiture de ton cœur que tu devras la conquête de leur pays : c’est pour leur iniquité que l’Éternel, ton Dieu, dépossède ces peuples à ton profit, et aussi pour accomplir la parole qu’il a jurée à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob. Rappelle-toi, n’oublie jamais, combien tu as mécontenté l’Éternel, ton Dieu, dans le désert ! Depuis le jour où tu es sorti du pays d’Égypte, jusqu’à votre arrivée en ce lieu-ci, vous avez été rebelles envers le Seigneur ! Au Horeb même, vous avez mécontenté le Seigneur, et il s’irrita contre vous, au point de vouloir vous anéantir. »TO

Peut-on encore soutirer une fierté quelconque d’une sélection, non pas du fait qu’on soit le meilleur, mais plutôt que les autres soient pire ? Tout n’est qu’une question d’ego.

Dt9.12-14 – Moïse alerté pour le Veau d’Or : variations.

Après qu’il insisté sur le mécontentement yehvahique, Moïse évoque ascension du Sinaï et tables de pierres avant d’évoquer la manière dont Yehvah l’avertit le Veau d’Or. Encore et toujours, les propos immuable de yehvah sont différents d’une version à l’autre.

◐ Dt9.12-14

« et il(Yehvah) me dit alors : [1] “Va, descends d’ici en toute hâte, car on a perverti ton peuple, que tu as [2] conduit hors de l’Égypte ; [3] ils ont tôt abandonné la voie que je leur avais prescrite, ils se sont fabriqué [4] une idole !” Puis, l’Éternel me parla ainsi : “J’ai observé ce peuple : or, c’est un peuple rétif. [5]Laisse-moi, je veux les anéantir, [6] je veux effacer leur nom sous le ciel, [7] et faire naître de toi une nation plus grande et plus nombreuse que celle-ci.”»TO

◖Ex32.7-10

« Alors l’Éternel dit à Moïse : [1] “Va, descends !   car on a perverti ton peuple que tu as [2] tiré du pays d’Égypte ! [3]De bonne heure infidèles à la voie que je leur avais prescrite, ils se sont fait [4]   un veau de métal [+] et ils se sont courbés devant lui, ils lui ont sacrifié, ils ont dit : ‘Voilà tes dieux, Israël, qui t’ont fait sortir du pays d’Égypte!’”L’Éternel dit à Moïse : “Je vois que ce peuple est un peuple rétif. Donc, [5] cesse de me solliciter, [6] laisse s’allumer contre eux ma colère et que je les anéantisse, [7] tandis que je ferai de toi un grand peuple !”»TO

Altérations

Une autre mauvaise répercussion de la parole yehvahique. [1] – ◐ : Descend en toute hâte ! / ◖ : Descend ! [2] – ◐ : …conduit hors… / ◖: …tiré du pays… [3] – ◐ : …ils ont tôt abandonné… / ◖ : De bonne heure infidèles… [4] – ◐ : …idole… / ◖ : …veau de métal. [+] La partie du texte qui révèle que le peuple servit et se prosterna devant le Veau d’Or en proclamation qu’il était le dieu qui les extrait d’Égypte est retiré de la nouverse. [5] – ◐ : Laisse-moi… / ◖: …cesse de me solliciter… [6] – ◐ : …je veux effacer leur nom sous le ciel…/ ◖ : … laisse s’allumer contre eux ma colère… [7] – ◐ : …faire naître de toi une nation plus grande et plus nombreuse… / ◖: …tandis que je ferai de toi un grand peuple.

Dt9.20 – Moïse intercède pour Aaron : étoffement.

Nous sommes dans une phase colérique de Yehvah, suite à l’épisode du veau d’or. Moïse se présente comme sauveur au prix de grands efforts, et ajoute à sa tentative de valorisation ce qui suit.

« Aaron aussi avait gravement irrité l’Éternel, qui voulait l’anéantir : j’intercédai pour Aaron aussi dans ce temps-là. »TO

Aucune trace de mise en cause ou de menace contre Aaron dans le passage original en Exode. De facto, aucune trace de l’intercession de Moïse. La nouverse étoffe.

Dt9.21 – Répurgation du veau d’or : variation.

◐ Dt9.21

« Et votre ouvrage impie, ce veau que vous aviez fabriqué, je m’en saisis, le jetai au feu, le mis entièrement en pièces et le réduisis en menue poussière ; puis je répandis cette poussière dans le torrent qui descend de la montagne. » TO

◖Ex32.20

« Puis il prit le veau qu’on avait fabriqué, le calcina par le feu, le réduisit en menue poussière qu’il répandit sur l’eau et qu’il fit boire aux enfants d’Israël. » TO

Différences

La nouverse affirme que les résidus du veau furent jetés dans le torrent alors que la rédante précise qu’ils furent dilués dans le but d’être administré per os. On ne sait donc plus comment la seule divinité qui n’ait ressemblé à quelque chose dans cette histoire aura terminée son existence matérielle. Le procédé a le mérite d’être radical dans les deux cas. Si les événements avaient eu lieu ultérieurement, la pauvre bête aurait peut-être risqué la crucifixion. Heureusement que Moïse dans sa grande sagesse et sa grande clairvoyance à songé à l’inesthétique que cela aurait représenté pour les peintres de la Renaissance. Je fais ici référence à la période historique et non à la résurrection du Christ, soit dit pour ceux qui confondraient.

Dt9.23 – Kadêch-Barnéa : l’histoire re-révisée.

« Et quand l’Éternel voulut vous faire partir de Kadêch-Barnéa, en disant : “Allez prendre possession du pays que je vous ai donné”, vous avez désobéi à la parole de l’Éternel, votre Dieu, vous n’avez pas eu foi en lui, vous n’avez pas écouté sa voix ! »TO

Seul l’envoi d’explorateurs est parti de Kadêch-Barnéa, aucun ordre d’occuper Canaan n’a été donné à cet endroit dans la rédante.

Dt9.26 – Évocation de noms divins erronés : infraction traductionnelle au 3e commandement[13].

וָאֶתְפַּלֵּל אֶל-יְהוָה, וָאֹמַר, אֲדֹנָי יְהוִה

« …et j’implorai le Seigneur, et je dis : “Seigneur(yehvah)-Elohim(adonay)! »TO

« …je priai Yehvah et dit : Monseigneur Yehvah… »VC

La traduction du binôme dénominatif yehvahique est altérée par la traduction. Nous avons pris l’habitude de voir Yehvah traduit par « dieu, l’éternel, le seigneur… ». En revanche, elohim est quasi systématiquement traduit par « dieu », décliné ou non et adonay par « Seigneur », ce qui est pour le cas quasiment correct. Enfin la traduction d’adonay par elohim est plus qu’une maladresse ou une erreur : c’est un affront. Affront est du même ordre que celui qui consiste à nommer une éminence ou une sainteté, « monsieur ». Jusqu’alors, elohim était affecté à la caste céleste supérieure et adonay à « seigneur », tant forme de politesse que patron territorial. De fait nous constatons un usage inapproprié et abusif d’un dénominatif divin sacré, répréhensible par la loi elle-même.

Dt10.6 – Mort d’Aaron : variations.

« Or, les enfants d’Israël partirent de Beéroth-Benê-Yaakân pour aller à Mocêra : là est mort Aaron, là il a été enseveli, et son fils Eléazar l’a remplacé dans le sacerdoce. De là, ils allèrent à Goudgoda, et de Goudgoda à Yotbatha, contrée abondante en cours d’eau. »TO

L’étape de « Beéroth-Benê-Yaakân »TO ressemble certes mais varie légèrement de celle des Nombres, בְּנֵי יַעֲקָן – bnei ya’akan : « Benê-Yaakan »[14]. Quant à moserah, « Mocêra »TO, signalée comme l’endroit où est mort Aaron, elle est totalement nouvelle et inconnue. On pourrait tenter de rapprocher Mocêra de Mossêroth. Toutefois la rédante référence elle-même la sépulture d’Aaron à Hor-la-Montagne[15]. Le verset évoque ensuite une étape de Goudgoda à Yotbatha. Goudgoda ressemblerait à Hor-Haghidgad. Yotbatha en revanche est identique. Ainsi le reproche de mauvaise transposition typographique, certes fondé pourrait pousser à indulgence. Un tableau va alors nous aider à étayer l’invalidité de toutes les options et l’échec de cohérence de la nouverse.

Dt Chronologie
du texte
Étape Nb Chronologie
du texte
Étape
10.6 Beéroth-Benê-
Yaakân : בְּאֵרֹת בְּנֵי-יַעֲקָן – beerot-bnei-ya’aqan
+1 33.32 Benê-Yaakan : בְּנֵי יַעֲקָן –
bnei ya’akan 
27
10.6 Mocêra : מוֹסֵרָה – moserah +2 ? A? – Mossêroth : מֹסֵרוֹת –
moserot
26(-1 !!)
  +2 33.37 B? – Hor-la-Montagne : הֹר הָהָר – hor hahar 33(+5 !!)
10.7 Goudgoda : גֻּדְגֹּדָה – gudgodah +3 33.33 Hor-Haghidgad : חֹר הַגִּדְגָּד –
‘hor hagidgad
28
10.7 Yotbatha : יָטְבָתָה – yatvatah +4 33.34 Yotbatha : יָטְבָתָה – yatvatah 29

Hypothèse A :

Beéroth-Benê-Yaakan=Benê Yaakan, Mocêra = Mossêroth, Goudgoda = Hor-Haghidgad, Yotbatha = Yotbatha. (Bien que le texte invalide de lui-même cette option en associant clairement Mocêra à Hor-la Montagne : sépulture d’Aaron.) Impossible !  Car cela nous force à une séquence d’étapes chronologiquement conflictuelle : 27 à 26 !!!, (26 à 28… ???).

Hypothèse B :

Beéroth-Benê-Yaakan=Benê Yaakan, Mocêra = Hor-la-Montagne, Goudgoda = Hor-Haghidgad, Yotbatha = Yotbatha. Impossible ! Cela génère un bon en avant suivi d’un conflit chronologique : 27 à 33, 33 à 28 !!!, (28 à 29 ???).

Dt10.22 – Promesse de fécondité : un créateur qui perd le compte.

« Tes ancêtres étaient soixante-dix âmes quand ils vinrent en Égypte ; et maintenant l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), t’a multiplié comme les étoiles du ciel. »TO

Jusqu’à présent on trouvait des promesses de démographie future évasives, que nous n’avons pas relevées.

Cette fois-ci, il s’agit d’un compte. On part d’un chiffre entendu et connu pour ce qui doit arriver à un chiffre entendu et connu. Particulièrement de la part du « créateur de l’univers ». Se profilent alors deux possibilités concernant le nombre d’étoiles du ciel. Soit on considère le nombre d’étoiles visibles à l’œil nu, soit le nombre réel. Le nombre d’étoiles visibles est estimé à +/-6000 astres de magnitude 6 répartis sur les deux hémisphères dans des conditions idéales. Ce chiffre étant de loin dépassé par la population affichée dans le texte, il nous faut se reporter au nombre réel. Malheureusement ce nombre réel est inconnu. Il faut s’en remettre à une estimation de la NASA[16] : ~1021 étoiles, soit 1.000.000.000.000.000.000.000. Très prometteur pour un seul peuple, alors qu’actuellement, la population entière de la planète ne dépasse pas les dix milliards : 10.000.000.000.

La suite évoque, selon Moïse, son vécu, les rengaines yehvahiques de prendre la belle et fertile terre promise ainsi que le devoir de l’aimer et de lui obéir pour ne pas l’irriter, entre distinction des lévites et supplications de Moïse contre l’anéantissement du peuple. La récurrence principale est l’éloge de ce merveilleux dieu qui fit sortir d’Égypte son peuple à force de grands miracles… en promettant d’autres en échange d’adulation et de fidélité… bizarre biographie barbante d’un barbu bègue béni d’une bande de barbares baignant en bourbier.

Dt11.26-29 – Bénédiction et malédiction : options à la carte.

Entre deux divagations on tombe parfois sur des passages amusants.

« Voyez, je vous propose en ce jour, d’une part, la bénédiction, la malédiction de l’autre : la bénédiction, quand vous obéirez aux commandements de l’Éternel, votre Dieu, que je vous impose aujourd’hui ; et la malédiction, si vous n’obéissez pas aux commandements de l’Éternel, votre Dieu, si vous quittez la voie que je vous trace aujourd’hui, pour suivre des dieux étrangers, que vous ne connaissez point[1]. Or, quand l’Éternel, ton Dieu, t’aura installé dans le pays où tu vas pour le conquérir[2], tu proclameras la bénédiction sur le mont Garizim, la malédiction sur le mont Hébal[3]. Ces montagnes sont au delà du Jourdain, en arrière, dans la direction du couchant, dans la province des Cananéens habitants de la plaine, vis-à-vis de Ghilgal, près des chênes de Moré.”TO

C’est l’heure du quizz sur l’analyse. Initialement nommé « l’auteur est barré », trop bourru, nous avons choisi « l’auteur débloque », plus éloquent.

Quizz « l’auteur débloque »

[1]. Comment faire pour suivre un dieu étranger si on ne le connait pas ?

[2]. Distinguez-vous « être installé » dans un pays et « le conquérir » ?

[3].Donnez la différence entre « se faire bénir/maudire » et « se bénir/se maudire ».

Entre atténuation et attisement nous obtenons : atténuisement. (Pourquoi seul les rédacteurs auraient-ils le droit de divaguer/ diverger ? Cette fois nous obtenons : divaerguer.)

  1. Salut Aline ! Salut Corinne ! Quoi de neuf ? J’ai décidé de me mettre à un nouveau sport ! Ah ! Lequel ? Je n’en ai aucune idée, je ne le connais pas !
  2. Mon fils ! J’ai décidé de t’installer dans la chambre du haut… une fois que tu auras débarrassé les décombres, chassé les cafards, refait murs et plafond, tapissé, décoré, meublé… et bien sûr le tout à tes frais et si tu es sage seulement…
  3. Caïn rencontre Abel au temple. Salut Caïn ! Salut Abel ! Que fais-tu au temple ? Je suis venu me faire maudire pour mon attitude qui a brisé mon couple et vu partir Ève. Et alors ? Le prêtre n’a pas eu le temps de parler, je lui ai tout déballé moi-même : je suis qu’un crétin qui ne mérite que la solitude, la peine, la rancœur, la souffrance et la tristesse pour mon attitude et que je me souhaite ardemment ! Et toi ? Je venu faire bénir ma nouvelle idylle avec ton ex-femme… [L’éloge funèbre d’Abel fut prononcé le lendemain.]

Pour clore, d’après les experts et pour information non étayée et non étendue, les monts Garizim[17] et Hébal[18] se trouveraient… en territoires occupés.

Dt12.8 – Ne pas agir selon chacun : maladresse rédactionnelle !

« Vous n’agirez point comme nous agissons ici actuellement, chacun selon sa convenance. »TO

Jusqu’alors, particulièrement en termes de culte, il semblerait que le peuple soit dictatorialement enclin à se voir imposer une voie unique. Ce peuple n’a d’ailleurs pas encore eu l’occasion de se confronter à la tentation de l’idolâtrie cananéenne puisque n’étant pas encore entré sur le territoire à risque, ce qu’appuie le verset suivant : « C’est que vous n’avez pas encore atteint la possession tranquille, l’héritage que l’Éternel, ton Dieu, te réserve. Mais quand, le Jourdain passé, vous serez fixés dans le pays… »TO

Le rédacteur, déjà installé dans le pays, plus de six siècles après les évènements qu’il raconte, est déjà confronté à la diversité cultuelle du peuple qu’il veut unifier. L’injonction de ne pas agir « comme nous agissons ainsi actuellement », se reporte donc à l’époque de rédaction. Son affirmation est déplacée au sein de l’histoire narrée. Traitresse maladresse supplémentaire.

Dt12.11,13 -14 – Centralisation du culte : site non désigné.

« …c’est alors, au lieu choisi par l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem), pour y asseoir sa résidence, c’est là que vous apporterez tout ce que je vous prescris ; vos holocaustes et vos sacrifices, vos dîmes et vos offrandes, et tous les présents de choix que vous aurez voués au Seigneur(yehvah).… »TO, « Garde-toi d’offrir tes holocaustes en tout lieu où bon te semblera : mais uniquement au lieu que l’Éternel(yehvah) aura choisi dans l’une de tes tribus, là, tu offriras tes holocaustes, là, tu accompliras tout ce que je t’ordonne. »TO

Le culte doit être célébré au seul endroit de résidence prescrit par Yehvah. Bien sûr, tout le monde songera immédiatement à Jérusalem. Toutefois, Jérusalem n’apparaît nulle part dans toute la torah ! יְרוּשָׁלִָם – yerushalayim, « Jérusalem », n’apparaitra pour la première fois que dans Josué 15.8, au milieu des jalons définissant le territoire devant échoir à la tribu de Juda, non encore comme lieu de culte central. Il peut paraître surprenant que dans son livre de la Loi, Yehvah, ne mentionne pas directement l’endroit qu’il désire comme son lieu de résidence terrestre et de culte central. Surtout qu’en regard de l’histoire et de l’actualité, le lieu présumé est occupé par une magnifique mosquée, le dôme du Rocher. Achevée en 691, elle concoure à la splendeur du Vieux Jérusalem depuis plus de treize siècles. Soit le lieu choisi par Yehvah n’est pas le bon, soit il l’a déserté, soit il s’est converti. Avant de clore, je rassurerai le lecteur en annonçant que plus tard, le lieu de culte évoqué sera bel et bien désigné par la torah, mais ce ne sera pas Jérusalem, et de loin.

`Dt14.23 ; Dt15.20 ; Dt16.2 ; Dt16.6 ; Dt16.11 ; Dt16.15 ; Dt16.16 ; Dt17.8 ; Dt18.6 ; Dt26.2

Les versets de la fin du chapitre enjoigne à bien distinguer les abattages rituels et alimentaires, l’éviction du sang, la centralisation du culte, la préservation de mixitude et d’idolâtrie…

Dt13.. – Prophète idolâtre et villes pécheresses : lapidation et incendies.

Ce chapitre met engarde contre les faux-prophètes et prophètes d’autres dieux, les villes spirituellement contaminées et leurs sorts. Le bouillant être de chair qu’est le prophète étranger sera passé par la pierre et la cité pécheresse de pierre sera passée par le feu.

Si on en croit l’histoire, ces commandements ont connus des arrangements. Le Christ, qui fut pour certain considéré comme faux prophète, ne fut pas lapidé à mort mais périt sur la croix, et la ville dans laquelle il avait professé, Jérusalem, n’a pas été incendiée.

Dt14.3-21 – Lois alimentaires – nouvelle formule.

Les deux versets précédents évoquent règles funéraires en vertu de la « spécificité » du peuple.

Suivent, ce qui semble être un rappel des ressources animales autorisées à la consommation. En commençant par les quadrupèdes « qui vivent sur la terre ». Il existait peut-être à l’époque du récit des espèces disparues de quadrupèdes marins ou aériens ; démonstration qui reste à charge des paléontologues.

Quadrupèdes autorisés.

◐Dt14.21

« Voici les animaux dont vous pouvez manger : [+] le bœuf, le menu bétail, brebis et chèvre ; le cerf, le chevreuil, le daim, le bouquetin, l’antilope, l’aurochs, le zémer. [+’]Bref, tout quadrupède qui a le pied corné et divisé en deux ongles distincts, parmi les animaux ruminants, vous pouvez le manger.» TO

◖Lv11.2-3

« Parlez ainsi aux enfants d’Israël [!] : voici les animaux que vous pouvez manger, entre tous les quadrupèdes qui vivent sur la terre : tout ce qui a le pied corné et divisé en deux ongles, parmi les animaux ruminants, vous pouvez le manger.» TO

Ajouts

[!] : Yehvah précise les termes de ce qui doit être annoncé aux enfants d’Israël, en dépit de quoi certaines précisions seront ajoutées à la rédante. [+] : l’ajout concerne ici une liste d’animaux correspondant au profil général non exhaustif des quadrupèdes ruminants au pied corné divisé en deux ongles. Parmi eux on trouve le « zémer », qui n’est autre que la girafe. [+’] Le « Bref », n’a aucune correspondance dans le texte en hébreu. A quoi cela aura-t’il servi, en fin de compte, d’énumérer des espèces pour conclure par une sorte de « Bref ! Enfin vous savez quoi ! » ?

De manière plus scientifique et objective, il semblerait que les rédacteurs s’attachent à ne faire manger que de animaux appartenant à l’ordre des artiodactyles (artiodactyla, du grec artio=paire et dactylos=doigt) ruminants (ruminantia). Le but de l’énumération nominative d’espèces était-il de ne pas faire craindre des lassitudes alimentaires, en soulageant l’identification d’espèces ou l’imaginaire des futurs alimentés. Comme nous le verrons, le rédacteur sera encore plus précis concernant les espèces d’oiseaux interdites. Après tout, si l’ordre provient du créateur de ces espèces, il ne peut qu’être complet et précis, les connaissant théoriquement toutes puisque les ayant créés.

D’ailleurs, tous les descendants de Noé devraient connaître ces espèces, puis leur aïeul cité les a hébergé et sauvé dans son arche. Au-delà, son peuple pouvant peut-être un jour s’expatrier et s’étendre sur la planète, il aurait pu montrer sa toute omniscience biologique planétaire plutôt que de se contenter de 10 espèces, vaguement locorégionales, clairement définies dans le genre donné.

Le cas échéant, cela aurait du nous donner tout ou partie de la liste suivante des artiodactyles ruminants : antilope cervicapra, antilope d’Amérique, antilope de Clarke-Dibatag, antilope sing-sing, antilope tétracère, argali, barasinga, bateng, beira, bharal, biche-cochon, bison européen, bison nord-américain, bœuf musqué, bœuf, bongo, bouquetin d’Abyssinie, bouquetin de Nubie, bouquetin des alpes, bouquetin des Pyrénées, bouquetin du Népal, bubale caama, bubale de Liechtenstein, bubale roux, buffle d’Afrique, buffle d’asie, céphalophe et ses 16 espèces, cerf aboyeur, cerf axis, cerf d’eau de Chine, cerf d’Eld, cerf de Virginie, cerf des marais, cerf des pampas, cerf des Philippines, cerf du père David, cerf élaphe, cerf hémione, cerf Sika, chamois, chevalin, chèvre de montagne, chèvre de Taïwan, chèvre domestique, chèvre du Caucase, chèvre du Japon, chèvre sauvage, chevreuil, chevrotain indien, cobe de Lechwe, cobe de montagne, cobe des roseaux, daguet nain, daguet gris, daguet rouge, daim persan, daim, dik-dik, élan, éland, élaphode, gaur, gayal, gazelle, gazelle de Mongolie, gazelle de Waller, gazelle du Tibet, gazelle Przewalski, girafe, gnou bleu, gnou noir, goral à queue longue, goral, grand cobe des roseaux, grand koudou, guemal du Pérou, guig harnaché, hippotrague bleu, hippotrague noir, huemul, ibaral, impala, isard, kanchil de Java et 6 autres espèces associées, kob, kouprey, lechwe du Nil, mazame nain gris, mazame nain, mazame rufin, mouflon canadien, mouflon de Dall, mouflon des neiges, mouflons à manchette, mouton domestique, muntjac de Reeve, muntjac géant, muntjac gongshan, muntjac jaune de Bornéo, muntjac noir, muntjac de Fea, néotrague, nilgaut, nyala de montagne, nyala, okapi, ourébie, péléa, petit koudou, porte-musc alpin, porte-musc de Sibérie, porte-musc des forêts, porte-musc noir, pudu du nord, pudu du sud, renne, saïga, saola, serow, sitatunga, springbok, steinbok, tahr d’Arabie, tahr des Nilgiri, takin, urial, wapiti, yack, yanghir, zébu.

Du fait que le rédacteur soit allé chercher la girafe dont les biotopes les plus proches de Canaan se trouvent entre Soudan et Éthiopie, il aurait pu au passage inclure le tahr et le lechwe du Nil, les bouquetins de Nubie[19] et d’Abyssinie[20] voire le tahr d’Arabie ou le daim persan. En revanche, on ne voit le mouton nulle part.

Ensuite nous trouvons les espèces interdites car théoriquement non-conforme au cadre général d’admission de consommabilité (c’est-à-dire artiodactyles ruminants).

Quadrupèdes interdits.

◐Dt14.4-6

« Mais vous ne mangerez point les suivants, qui ruminent [1] ou[!] qui ont l’ongle fendu seulement[+] : [2] le chameau[a], le lièvre[b], la gerboise[c] (car ils ruminent, mais n’ont pas [3] l’ongle fendu : ils seront impurs pour vous); ni le porc, [4]parce qu’il a l’ongle fendu, mais ne rumine point: il sera impur[] pour vous. »TO

◖Lv11.4-7

« Quant aux suivants, qui ruminent [1] ou[!] qui ont le pied corné, vous n’en mangerez point: le [2]chameau[a], parce qu’il rumine mais n’a point [3]le pied corné: il sera immonde[] pour vous; la gerboise[c], parce qu’elle rumine, mais n’a point [3]le pied corné: elle sera immonde[] pour vous; le lièvre[b], parce qu’il rumine, mais n’a point [3]le pied corné: il sera immonde[] pour vous; le porc, [4]qui a bien le pied corné, qui a même le sabot bifurqué, mais qui ne rumine point: il sera immonde[] pour vous..»TO

Divergences

[1] – ◐ : « qui ruminent ou[!]qui ont l’ongle fendu seulement[+] »TO. שֶׁסַע שְׁתֵּי פְרָסוֹת – shesa’a shtei frasot, « fente deux sabots »VR / ◖ : « qui ruminent ou[!] qui ont le pied corné »TO. שֶׁסַע פְּרָסֹת – shesa’a prasot, « fente sabots ». La rédante plus généraliste définit donc « fente sabots » soit simplement sabots fendus, alors que la nouverse précise « fente deux sabots » soit sabots fendus en deux. [!] « ou »TO, est erroné, le texte hébreu inscrit un « et »VR. [+] « Seulement »TO, n’existe pas en hébreu. [2] Ordre d’énumération différent. ◐ : chameau, lièvre, gerboise, porc. / ◖ : chameau, gerboise, lièvre, porc. [3] – ◐ : « (l’ongle) fendu »TO, traduction incorrecte de הִפְרִיס – hifris, « corné »VR. / ◖ : « (pied) corné »TO, traduction incorrecte de פַרְסָה – « sabot »VR par « pied »TO mais traduction correcte des termes pourtant variés selon les espèces : מַפְרִיס ,  יַפְרִיס, הִפְרִיסָה, correspondant au sens général de « corné ». Dans la nouverse, « fendu » pour « corné » relève du cocasse concernant le lièvre et la gerboise. [a] – Chameau : ruminant sans sabots = vrai+vrai. [b]et[c] – Lièvre et Gerboise : ruminants sans sabots=faux+vrai. Ce sont des glires . [c] – Gerboise est traduit ici de שָּׁפָן – shapan, « daman ». [4] – La nouverse ignore la précision de la rédante concernant de porc : « qui a même le sabot bifurqué »TO, scindé aurait mieux convenu que bifurqué. [] – Variante traductionnelle. Si le terme hébreu טָמֵא est identique dans les deux versions, les traductions par, tantôt « immonde », tantôt « impur », nuancent grandement dénotation et connotation. טָמֵא – tame, n’est ni immonde, ni impur : il est « bouché », entendu comme obstruction aux influx spirituels et énergétiques.

Animaux aquatiques.

◐Dt14.9-10

« Voici ceux que vous mangerez, entre les animaux aquatiques : tout ce qui a des nageoires et des écailles, vous pouvez le manger ; mais tout ce qui est privé de nageoires et d’écailles, vous n’en mangerez point : c’est impur pour vous. »TO

◖Lv11.4-7

« Voici ce que vous pouvez manger des divers animaux aquatiques : tout ce qui, dans les eaux, mers ou rivières, est pourvu de nageoires et d’écailles, vous pouvez en manger. Mais tout ce qui n’est pas pourvu de nageoires et d’écailles, dans les mers ou les rivières, soit ce qui pullule dans l’eau, soit les animaux qui l’habitent, ils vous sont abominables.»TO

La nouverse est moins précise que la rédante pour laquelle le rédacteur aura pris soin de préciser que mers ou rivières sont considérées comme « dans les eaux », pour ceux qui chercheraient des poissons dans le sable.

Volailles.

◐Dt14.11-18

« [+]Tout oiseau pur, vous pouvez le manger. Voici ceux que vous ne mangerez point : 1l’aigle, 2l’orfraie, la 3valérie; le 4faucon, le 5vautour, [++]l’autour selon ses espèces[]; tous les 6corbeaux selon leurs espèces; 7l’autruche, 8l’hirondelle, la 9mouette, 10l’épervier selon ses espèces; le 11hibou, la 12hulotte, le 13porphyrion; le 14pélican, le 15percnoptère, le 16cormoran; la 17cigogne, le 18héron selon ses espèces, le 19tétras et la 20chauve-souris.»TO

◖Lv11.13-19

« Et voici, parmi les oiseaux, ceux que vous repousserez ; on ne les mangera point, ils sont abominables: 1l’aigle, 2l’orfraie, la 3vallérie; le 4faucon et le 5vautour selon ses espèces[]; tous les 6corbeaux selon leurs espèces; 7l’autruche, 8l’hirondelle, la 9mouette, 10l’épervier selon ses espèces; le 11hibou, le 12cormoran, la 13hulotte; le 14porphyrion, le 15pélican, le 16percnoptère; la 17cigogne, le 18héron selon ses espèces, le 19tétras et la 20chauve-souris.»TO

Interversions et ajouts

[+] – Le « Tout oiseau pur vous pourrez en manger », apparaît dans la nouverse sans préciser aucun critère de définition. L’ordre des espèces interdites citées diverge entre les deux versions :

Ordres des volatiles cités.

[++] – Une espèce supplémentaire fait son apparition dans la nouverse : l’autour. [] – ◐ : vautour. / ◖ : vautour selon ses espèces. La nouverse n’interdit plus les sous espèces du vautour, alors qu’elle ajoutera en rapport à la rédante, une nouvelle espèce, l’autour, incluant cette-fois les sous-espèces de ce dernier. Sachant qu’il ne s’agit pas d’un catalogue gastronomique, mais d’une identification voulue précise d’espèce spirituellment nuisibles si consommées, l’erreur est de taille. Selon telle ou telle lecture on risque de se rendre coupable d’impureté(◐) ou d’abomination(◖). La fiabilité de la parole divine est directement mise en cause, autant que la capacité de son émissaire à la transmettre ! C’est sourtout la capacité de transposition et de cohérence du rédacteur qui est à nouveau sur la sellette.

Insectes

◐Dt14.19-20

«Tout insecte ailé sera impur [] pour vous, l’on n’en mangera point ; mais tout volatile [ !] pur, vous pourrez le manger.»TO

◖Lv11.20-24

« Tout insecte ailé [+]qui marche sur quatre pieds vous sera une abomination[]. Toutefois, vous pourrez manger, parmi les insectes ailés [+] marchant sur quatre pieds, [++] celui qui a au-dessus de ses pieds des articulations au moyen desquelles il saute sur la terre. [+++]Vous pouvez donc manger les suivants : l’arbé[a] selon ses espèces, le solam[b] selon les siennes, le hargol[c] selon ses espèces et le hagab[d] selon les siennes. Mais tout autre insecte ailé [+] qui a quatre pieds, sera pour vous chose abominable.»TO

Omissions et différences

[+] – La nouverse omet carrément une caractéristique importante des insectes interdits : leur quadrupédie. Cela pose un problème entomologique de taille : aucun insecte ne dispose seulement de quatre pattes. Deplus, même si les orthoptères désignés (sauterelles, criquets, grillons…), dispose d’une paire de pattes dotées d’une capacité d’explosivité extensive leur conférant un potentiel saltatoire, ils utilisent cette paire de patte de manière intégrale et incluse à leur démarche reptante. Il est surprenant que le créateur de l’univers, du monde et des espèces citées, s’emmêle les pattes à ce point.

[++] – Une autre caractéristique importante est aussi omise : la présence d’articulations permettant le saut. [] – ◐ : impur, provenant de טָמֵא – tame, relativement acceptable selon ce que nous avons expliqué plus avant. / ◖ : abomination, provenant de שֶׁקֶץ – shekets, très bien traduit ici, alors qu’avant on croisait régulièrement abomination/abominable traduit de tame, « ~impur ». Dans tous les cas, ni en hébreu ni en français la valeur affectée aux insectes est loin d’être précisément et correctement semblable.

[+++] La rédante énumère les espèces autorisées alors que la nouverse en fait l’impasse. Si cela suppose qu’il faille se référer à la rédante, concernant les espèces autorisées, cela majore le conflit généré par la liste des oiseaux interdits cités précédemment, divergente entre les deux versions.   Ne s’en référer par mégarde, qu’à la nouverse uniquement, reviendrait à autoriser la consommation de tous les insectes dépourvus d’ailes. [a] – « arbé »TO, est consensuellement identifié à la sauterelle. [b] – « solam »TO, est identifié actuellement comme truxalis, variété de criquets africains dont on trouve des spécimens au nord du Soudan et au sud de l’Égypte. [c] – « hargol »TO, n’est actuellement identifié à rien de connu en entomologie. [d] – « hagab »TO, est identifié à la locuste. Avec au moins 75% des espèces identifiées, cela permet des brochettes de sauterelles variées en apéritif avant le gigot ! (Sans sauce lactée ni fromage avant dessert, rappelons le.) [ !] – « Tout volatile », כָּל-עוֹף – kol ‘of. La traduction correcte évoque bel et bien un volatile au sens de volaille. Là encore, le laxisme rédactionnel est porteur de confusion risquée.

Charognes

לֹא תֹאכְלוּ כָל-נְבֵלָה לַגֵּר אֲשֶׁר-בִּשְׁעָרֶיךָ תִּתְּנֶנָּה וַאֲכָלָהּ, אוֹ מָכֹר לְנָכְרִי–כִּי עַם קָדוֹשׁ אַתָּה, לַיהוָה אֱלֹהֶיךָ

14.21 : « Vous ne mangerez d’aucune bête morte(r) : donne-la à manger à l’étranger admis dans tes murs, ou vends-la à ceux du dehors, car tu es un peuple consacré à l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha). »TO

Faisons appel à la TS.

« Puisque tu es un peuple saint pour l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), vous ne pouvez manger tout [mammifère ou oiseau] qui n’a pas été convenablement égorgé. Tu peux le donner à manger à l’étranger résident dans vos villes ou tu peux le vendre à l’étranger. »TS

La différence tant de rendu que de sens est de taille pour un même verset. Il nous faudra une version brute puis rectifiée pour comprendre ce que les traducteurs tentent de masquer.

« Non mangerez toute charogne à l’immigrant qui dans tes murs sera donnée et mangée ou vend à l’étranger car peuple saint tu-es pour yehvah ton dieu. »VB

« Ne mangez d’aucune charogne ; elle sera donnée et consommée par l’étranger résidant dans tes murs, ou vendue à l’étranger, car tu es un peuple saint pour Yehvah ton dieu. »VR

Au final, rien ne se perd : les charognes sont donc abominables au peuple saint, mais très convenable pour l’étranger. Pour clore, aucune règle concernant la consommation des charognes n’apparait dans la rédante aux emplacements correspondants attendus. Seuls apparaissent en Lv11.24-28, l’impureté de contact transmissible par les cadavres d’animaux.

Reptiles

La nouverse omet complètement l’énumération des « reptiles » interdits faite dans la rédante[21].

Dt14.22-29 – Prélèvement des dimes : nouvelles modalités pratiques.

Jusqu’alors les répétitions des ordres d’imposition, en plus de son caractère assommant, se contentait d’exiger les prémices en nature, à livrer en temps et en heure au lieu d’office des prêtres à l’intention des prêtres. Sous prétexte de la difficulté de livraison en raison d’un éloignement compliquant son exécution logistique, une variante flexible mais tout aussi rentable est proposée en Dt24-26.

« Si le chemin, trop long pour toi… tu les convertiras en argent, tu réuniras la somme dans ta main [!]… Tu emploieras cet argent à telle chose qu’il te plaira, gros ou menu bétail, vins ou liqueurs fortes, enfin ce que ton goût réclamera, et tu le consommeras là, en présence de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), et tu te réjouiras avec ta famille. »TO

Voici donc la déclaration inaugurale du « Cohen Market© » par « Levy and Sons™ », plus communément appelés « Marchands du Temple », parfaitement à l’image et conforme à la logique du « Yehvah Business® ».

[ !] : « …tu réuniras la somme dans ta main »TO / « L’argent dans ta main consistera en pièce frappées… »TS.

La TS rectifie avec justesse le sens du verset qui évoque bel et bien de la monnaie sonnante et trébuchante.

Rappelons que l’histoire se situe en l’an 1273AEC, soit six siècles avant l’apparition des premières monnaies frappées par les grecs[22].

Au-delà, sera évoquée une dime de la troisième année (14.28), et l’intention à porter au Lévite, présenté comme un malheureux car « sans patrimoine » et aligné avec l’étranger, la veuve et l’orphelin(14.29).

Dt15.1-3 – Rémission des dettes : statuts israélite et étranger différents.

Le texte enjoint à la remise de dette tous les sept ans entre israélites, alors qu’il est on ne peut plus clair concernant l’étranger.

15.3 : « L’étranger, tu peux le contraindre ; mais ce que ton frère aura à toi, que ta main l’abandonne. » TO

L’extension du concept abouti à ce qui suit.

15.6 : « …et tu pourras prêter à bien des peuples, mais tu n’emprunteras point ; et tu domineras sur bien des peuples, mais on ne dominera pas sur toi. »TO

Est-ce là un prélude ou une injonction à une destinée usurière à sens unique ?

Dt15.4,7-11 – Indigents : entre fantasme et réalité.

Le passage impose un devoir de charité envers le nécessiteux proposant une vision des choses utopiste immédiatement contredite par le texte lui-même.

לֹא יִהְיֶה-בְּךָ אֶבְיוֹן

15.4 : « …il ne doit pas y avoir d’indigent chez toi… »TO, est une traduction incorrecte. La phrase signifie « …il n’y aura pas d’indigent chez toi… » VR. Quant à savoir s’il s’agit d’un ordre ou d’une promesse, l’histoire et l’actualité ont montré que ni l’un ni l’autre n’ont été honorés. Actuellement, les sources intracommunautaires et nationales, répercutent 25% de la population israélienne vit sous le seuil de pauvreté (contre 7,5% en France) soit ~1.775.000 personnes, dont 1 enfant sur 3, soit ~850.000[23]. Il ne s’agit donc pas d’un ou deux cas isolés représentés par des réfractaires à l’insertion sociale, mais bel et bien de près de 2.000.000 de personnes. Le chiffre est d’autant plus surprenant que l’IDH[24]2011 d’Israël est de 0.888[25], plaçant le pays au 17e rang mondial3 devant la France (IDH2011 0.884 –Rang 20)3. La pauvreté ou la richesse, entendues au sens large et affecté à la connaissance recèle d’autres surprises, car Israël se situe au rang 60 des pays alphabétisés3, après la Mongolie et avant l’Ouzbékistan.

L’état de fait sera bel et bien avoué par le rédacteur en 15.11.

15.11 : « Or, il y aura toujours des nécessiteux dans le pays… »TO

Si on devait considérer que la préservation de la pauvreté est un ordre formel au même titre que la préservation de l’idolâtrie, il faudra admettre dans tous les cas, que l’un comme l’autre auront et existeront toujours. En outre, si le texte révèle, insiste et martèle que le combat contre l’idolâtrie et pour la fidélité à Yehvah est une priorité absolue engageant les moyens coercitifs et répressifs les plus brutaux, on peut se demander ce qu’il aurait pu en être du même engagement contre la pauvreté.

Le réalisme impose de comprendre que, la fidélité cultuelle étant la base des ressources de la nomenklatura dirigeante et que les pauvres coûtants plus qu’ils ne rapportent, il aura bien fallu fixer les priorités au plus rentable tout en visant à sous-poudrer d’un soupçon d’humanisme charitable à visée respectabilisante. Il est toujours plus facile de comprendre la logique des profiteurs que de ne pas la blâmer.

Dt15.12-18 – Affranchissement des esclaves hébreu : syndrome d’Asla[26] ?

Il est précisé ici l’obligation d’affranchir un esclave hébreu après six ans de services (15.12) sans omettre de lui faire un cadeau de départ(15.13-14).

Le cas a déjà été évoqué auparavant[27].

◐Dt15.12-17

« Si un Hébreu, ton frère, ou [+] une femme hébreue te sont [1] vendus, ils te serviront six ans ; et la septième année tu les renverras, libres, de chez toi. [2]Or, en libérant cet esclave de ton service, ne le renvoie pas les mains vides, mais donne-lui des présents, de ton menu bétail, de ta grange et de ton pressoir ; ce dont l’Éternel, ton Dieu, t’aura favorisé, fais-lui-en part. Il peut arriver que l’esclave te dise : [3]”Je ne veux point te quitter,” [++] attaché qu’il sera à toi et à ta maison, parce qu’il aura été heureux chez toi ; [4] alors tu prendras un poinçon, tu en perceras son oreille contre la porte, et il restera ton esclave indéfiniment. [+]Tu en useras de même pour ta servante.»TO

◖Ex21.2,5-6

« Si tu [1] achètes un esclave hébreu, il restera six années esclave et à la septième il sera remis en liberté [2] sans rançon (). Que si l’esclave dit : [3]”J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi”, son maître l’amènera par-devant le tribunal [ !], [4] on le placera près d’une porte ou d’un poteau ; et son maître lui percera l’oreille avec un poinçon et il le servira indéfiniment.»TO

Divergences

[+] La nouverse, certainement dans un souci de rétablissement de la parité homme/femme, suite à de nombreuses plaintes déposées par le collectif des EHFB, intègre dans la loi d’affranchissement d’esclaves, les femmes.

[1] – ◐ : « te sont vendus ». / ◖ : « tu achètes ». On est confronté ici à « la bouteille à moitié enfoncée ou à moitié dégagée ». Alors que la rédante implique directement en tant qu’acteur conscient le propriétaire de l’esclave qui achète, la nouverse suggère un fatalisme passif dans le fait de se voir vendre des esclaves. L’acquéreur en serait presque ainsi victime. Dans tous les cas, la divergence de propos est encore flagrante.

[2] – Alors que la rédante propose de libérer l’esclave « sans rançon », la nouverse, plus humaniste, propose d’offrir un cadeau de départ. () « Sans rançon », traduit de חִנָּם – ‘hinam, « gratuitement » ! La TO tenterait-elle d’induire que l’esclave libéré est un extorqueur qui rançonne son futur-ex-propriétaire au moment de sa libération. Malheureusement, la torah n’explique rien à propos des peines encourues par les extorqueurs. Ce criminel d’esclave, va encore s’en tirer à bon compte ! Tout compte fait, faut-il libérer l’esclave avec ou sans cadeau ?

[3] – ◐ : « Je ne veux point te quitter ». / ◖ : « J’aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi ». A nouveau, le rédacteur nous confronte à la logique de la demi-bouteille. Une version affirme, que l’esclave ne veut pas être libre, alors que l’autre affirme que l’esclave ne désire pas être séparé de son exploiteur. Laquelle croire ? La vie d’esclave est présentée comme tellement attirante et satisfaisante, qu’on se demande pourquoi les hébreux ne sont pas restés en Égypte. Alors que le syndrome d’Oslo caractérise l’attachement d’otages aux malfaiteurs qui les séquestres, nous assistons ici à l’attachement d’esclaves à leurs maîtres. Du fait qu’il s’agisse d’objets humains utilitaires voués à perforation auriculaire, il pourrait para^tre adéquat d’appeler ce syndrome, du nom d’Asla : objet utilitaire percé. Le bonheur de l’esclave (hébreu pour le cas traité, rappelons-le) évoque ici un paradis statutaire et sociale. Ainsi, « l’Île aux Enfants », n’a rien à envier à « L’Île aux Esclaves ». Il est vrai que la similitude est frappante, entre Éléazar le grand prêtre, accoutré de manière bouffante et chamarée, et Casimir, bedonnant et bigaré. La chanson du thème, chantée en chœur par les esclaves, est d’ailleurs très similaire. « Voici venu, le temps, des rires et des chants, dans l’Île aux Esclaves, c’est tous les jours le printemps ! C’est le pays joyeux des esclaves, heureux, les maîtres gentils, oui c’est un paradis… ». Ce n’est, toutefois, pas ce que chantent les esclaves humains, utilisés, exploités, abusés, battus et dénigrés par les esclavagistes israéliens, qui usent de dispositions légales comme par exemple, l’emploi d’assistants de vie, sous couvert de la caisse de santé nationale.

[ !] – « Tribunal »TO, traduit ici de אֱלֹהִים – elohim, généralement entendu comme « dieu ».

[4] – Alors que la rédante impose la présentation de l’esclave désirant rempiler face un un tribunal(?), dans le but de se faire poinçonner l’oreille sur ses portes, la nouverse ignore cette injonction et ainsi permet le poinçonnage local et domestique. A ce propos, il peut être interessant de remarquer que la perforation auriculaire est signe d’esclavage et d’appartenance. Cela pourrait susciter une réflexion à propos de l’habitude plus communément féminine, de se percer les oreilles afin d’y mettre des boucles, plus ou moins ornementales.

La suite évoque la consommation impérative des premiers-nés animaux devant « l’Eternel », à l’endroit qu’il « aura choisi », et l’exclusion des animaux présentant un défaut, à affecter à la consommation uniquement tout en évitant le sang.

Dt16 – Solennités annuelles : nouvelles variantes.

Le début du chapitre rappelle les trois festivités principales[28], pesa’h, shavuot et sukot. Deux nouveautés apparaissent, par rapport à la précédente énumération. Le tronçon insiste lourdement sur la nécessité d’exécuter les rituels, « à l’endroit choisi » par Yehvah. Les festivités proposent d’inclure, fils, fille, serviteur, servante, lévite, étranger, orphelin et veuve. La fin du chapitre rappellera la nomination de juges et l’interdiction de colonnes et d’arbres près de l’autel de Yehvah.

Dt17 – Idolâtrie – encore et toujours…

On retrouve à nouveau le sempiternel laïus sur l’idolâtrie et l’inquisition à mener contre celle-ci ainsi que les mesures de répurgation. La nouveauté réside dans le fait qu’il faille « deux ou trois témoins »TO pour incriminer avant lapidation les accusés. L’idolâtrie est ici introduite pour mieux déboucher sur le sujet de fond : une cour suprême lévite.

Dt17.8-13 – Mise en place d’une cour suprême lévite.

La portée du passage qui suit est considérable. Elle induit l’omnipotence décisionnelle des prêtres en ce qui concerne, l’interprétation, l’adaptation et l’application de la loi. Le cumul des parties législatives du texte, fourni un support pro format lacunaire et contradictoire, qui impose de lui-même une adaptation pratique. Celle-ci, est donc, conformément à ce qui se profilait sournoisement au fil des chapitres, confiée aux prêtres. La Junte théocratique, forte de la déclaration présente dans son texte sacré, bénéficie concrètement du transfert des pouvoirs législatif, exécutifs, judiciaire, jusqu’alors émanant et attribués au divin. Il va être intéressant de confronter les traductions principales. La comparaison va montrer une fois de plus, s’il s’en fallait, que la conclusion entendue par tous s’appuie pourtant sur des considérations des plus variables.

TO

« [1] Si tu es impuissant à prononcer sur un cas judiciaire, sur une question de (a)meurtre ou de (b) droit civil, ou de (c)blessure corporelle, sur un (d) litige quelconque porté [2] devant tes tribunaux, tu te rendras à l’endroit qu’aura choisi l’Éternel, ton Dieu ; [3] tu iras trouver les pontifes, descendants de Lévi, ou [!] le juge qui siégera à cette époque ; [4] tu les consulteras, et ils t’éclaireront sur le jugement à prononcer. Et tu agiras selon leur déclaration, émanée de ce lieu choisi par l’Éternel, et tu auras soin de te conformer à toutes [5] leurs instructions. [6]Selon la doctrine qu’ils t’enseigneront, selon la règle qu’ils t’indiqueront, tu procéderas ; ne t’écarte de ce qu’ils t’auront dit ni à droite ni à gauche. [7]Et celui qui, téméraire en sa conduite, n’obéirait pas à la décision du pontife établi là pour servir l’Éternel, ton Dieu, ou à celle du juge, cet homme doit mourir, pour que tu fasses disparaître ce mal en Israël ; [8] afin que tous l’apprennent et tremblent, et n’aient plus pareille témérité.»TO

TS

« [1] Si tu ne parviens pas à une décision dans un cas judiciaire impliquant la (a)peine capitale, les (b) litiges, les (c)marques lépreuses |ou tout autre cas| de (d) discussion [2] dans vos tribunaux locaux, tu te mettras en route et tu monteras au lieu qu’aura choisi l’éternel ton Dieu. [3]Tu approcheras des prêtres lévites et [!] |des autres membres de| la cour suprême qui siègera à cette époque. [4]Quand tu les consulteras, ils te rendront le jugement. Puisque cette décision provient du lieu que Dieu choisira, tu devras agir selon leur déclaration, et te conformer à toutes [5] leurs décisions. |De plus, de façon générale,| [6] tu dois observer la Torah comme ils l’interprètent pour toi et suivre les lois qu’ils t’indiqueront. Ne t’écarte ni à droite, ni à gauche de ce qu’ils te déclareront. [7]Si un homme se rebelle et refuse d’écouter le prêtre ou un autre juge chargé de servir là l’éternel, ton Dieu, |en tant que président de la cour suprême|, cet homme doit être mis à mort, afin de faire disparaître le mal en Israël. [8]Quand le peuple l’entendra, il craindra à l’avenir de se rebeller.»TS

Ajouts

Les ajouts de la TS sont signalés en italique entre barres : |ajouts|. [1] – TO : impuissant à prononcer. / TS : ne parvient pas à une décision. (a) – TO : meurtre. / TS : peine capitale. (b) – TO : droit civil. / TS : litige. (c) – TO : blessure corporelle. / TS : marque lépreuse. (d) – TO : litige quelconque. / TS : discussion. [2] – TO : devant tes tribunaux. / TS : dans vos tribunaux locaux. [3] – TO : tu iras trouver les pontifes, descendants de Lévi, ou [!] le juge qui siégera à cette époque. / TS : Tu approcheras des prêtres lévites et [!] |des autres membres de| la cour suprême qui siègera à cette époque. [!] – « ou »TO est incorrect, il s’agit d’un “et” selon le texte en hébreu. [4] – TO : tu les consulteras, et ils t’éclaireront sur le jugement à prononcer. / TS : Quand tu les consulteras, ils te rendront le jugement. [5] – TO : instructions. / TS : décisions. [6] – TO : Selon la doctrine qu’ils t’enseigneront, selon la règle qu’ils t’indiqueront, tu procéderas. / TS : |De plus, de façon générale,| tu dois observer la Torah comme ils l’interprètent pour toi et suivre les lois qu’ils t’indiqueront. Nous voilà au point d’orgue du passage. C’est bien ici que se verrouille la mise à disposition des prêtres de leur pouvoir décisionnel absolu quant à la manipulation de cette loi. C’est ainsi que l’on termine, par exemple, en costume et chapeau noir du XVIIIe siècle, des phylactères au front et au bras, des franges pendantes et le crâne rasé à l’exception de papillotes temporales, le tout, bien loin du texte autant que des coutumes sémitiques antiques. [7] – TO : Et celui qui, téméraire en sa conduite, n’obéirait pas à la décision du pontife… ou à celle du juge… / TS : Si un homme se rebelle et refuse d’écouter le prêtre ou un autre juge… |en tant que président de la cour suprême|… [8] – TO : afin que tous l’apprennent et tremblent, et n’aient plus pareille témérité. / TS : Quand le peuple l’entendra, il craindra à l’avenir de se rebeller.

Au-delà des divergences traductionnelles, le tout-pouvoir clérical, qui ne peut être contesté sous-peine de mort, sans autre forme de procès aura abouti à un grand n’importe quoi délirant dont suivront quelques exemples édifiants. La référence officielle actuelle en termes de halakha, la loi religieuse juive, n’est autre que le Choulkhan Aroukh, compilation de lois, elles-mêmes tirés du très chaotique talmud. Il s’agit en fait d’une sélection des multiples avis de multiples commentateurs selon de multiples points de vue… Non seulement la décision arbitraire du rédacteur du Choulkhan Aroukh, un certain rabbin du nom de Yossef Caro, de choisir telle ou telle formule législative plus qu’une autre, ne repose que sur son bon vouloir, mais la forme finale abouti à des statuts qui n’ont aucune origine, ni identifiable, ni cohérente dans le texte de référence, la Torah. Quoiqu’il en soit, cette référence existe en condensé : le Kitsour Choulkhan Aroukh. Edition minimale que tout pratiquant se doit de posséder. Toutefois, aucun pratiquant ne viendrait à s’interroger sur le « comment on en est arrivé là ».

« Il faut faire attention à ce qu’un homme ne s’avance pas entre deux femmes, entre deux chiens, ni entre deux porcs. De même les hommes ne laisseront pas passer entre eux, une femme, un chien, ni un porc. »[29] Comment ne pas s’insurger devant une telle affirmation et un tel amalgame ? Je suis convaincu que la comparaison entre un porc et un chien, outragera les cynophiles. A l’inverse, si cette loi vise à se prémunir contre l’agression d’espèces dangereuses pour l’homme, je ne vois pas ce que le porc, vient faire dans l’énumération. Qui plus est, c’est la seule des trois espèces citées qui soit consommable. Si il faut plus simplement considérer les espèces abjectes citées dans la torah et dont il faut s’éloigner, la règle retrouve alors tout son sens.

A propos du shabbat : « En ce qui concerne le pliage des vêtements, il y a de nombreuses règles divergentes ; on ne pliera donc aucun vêtement. »[30]. Après tout, lorsque personne ne sait exactement quoi faire, autant ne rien faire : ça repose au moins.

« Si quelqu’un porte une amulette, il devra interroger une autorité rabbinique pour savoir si il a le droit de sortir avec cette amulette le Chabbat, car toutes, n’ont pas la même valeur. Si une femme porte une pierre que l’on appelle « étoile protectrice » pour éviter d’avorter, il lui est permis de la porter le Chabbat. »[31].

Il semblerait que ce genre de superstitions et de magie domestique soient bannies par le texte de référence. A priori, cela n’empêche personne d’inscrire dans la loi une offense à la loi, mais surtout à ses principes les plus fondamentaux.

« Si un incendie se déclare le Chabbat, que Dieu nous en préserve, nos Maîtres, de mémoire bénie, ont craint que le propriétaire de la maison qui brûle et les membres de sa famille, en s’occupant à mettre à l’abri leur biens, dans leur précipitation et leur affolement, oubliant le Chabbat, n’éteigne l’incendie. »[32]. « Nos Maîtres de mémoire bénie », dans leur bienveillance suggèrent ‘ils que le juif est tellement cupide qu’il oserait éteindre un incendie le shabbat, pour sauver ses biens ! C’est totalement inacceptable. Rappelons donc, que dans ce cas, il est interdit d’éteindre un feu le shabbat et a fortiori, un incendie.

« Il est défendu de mettre un linge sur une plaie qui saigne le Chabbat, car le sang teint le linge ; à plus forte raison un linge rouge, car le sang lui donne une plus belle couleur. »[33]. Serait-ce encore une insinuation de cupidité ? En effet, tacher du linge de sang l’abîme et force à un nettoyage appuyé, ce qui est antiéconomique. En revanche, un décès pour cause d’hémorragie, hormis les frais d’enterrement, réduira les dépenses courantes engagées pour celui qui aurait vécu pour encore plusieurs années, ce qui est précisément économique.

« Chaque père à l’obligation d’initier ses enfants mineurs… le père devra les empêcher de commettre toute infraction… S’il ne s’amende pas au moyen de paroles, il devra le frapper avec un bâton, par exemple, mais ne lui donnera pas des coups trop sévères, comme le font les pauvres d’esprit… »[34]. Cette précision est utiles aux pédagogues qui pensent que frapper un enfant, avec ou sans bâton, est l’œuvre de pauvres d’esprits. Les riches d’esprit, non seulement peuvent, mais doivent frapper, toutefois mesurément.

Je n’évoquerai, ici, aucune règle sexuelle depuis que j’ai osé en parler à une fourmi. Elle semblait m’écouter, mais n’a pas répondu. Elle m’inspirait un souhait de deux ou trois bons millions d’années d’évolution supplémentaires afin d’atteindre un degré d’intelligence proche du sien. N’ayant pas compris le sens de l’idée, mais ayant dû faire face à son air dépité et son grand désarroi communicatif, je préfère ne pas aborder le sujet. Je ne l’ai jamais revue depuis.

Dt17.14-20 : Désignation du Roi.

Le texte stipule ici les modalités de désignations et les obligations du Roi.

17.14-15 : « …Je voudrais mettre un roi à ma tête, à l’exemple de tous les peuples qui m’entourent, tu pourras te donner un roi… »TO.

Les conditions validant la monarchie :

  • Approbation divine (17.15)
  • Membre du peuple (17.15)
  • Limitation du nombre de femmes, de trésors (17.17) et de chevaux(17.16)
  • Copie de la loi sous contrôle des prêtres lévites (17.18)

Il est ici conceptuellement contradictoire de voir un peuple qui à pour ordre et dessein de se distinguer royalement des autres peuples, enclin à imiter le système politique des peuplades environnantes. Jusqu’à présent, le système hiérarchique présenté était dans l’ordre descendant suivant : dieu, prophète-guide, prêtes, peuple. Ce système distinct des modèles monarchiques antiques courants, eut put être aussi original qu’efficace. Le rédacteur se verra contraint d’orienter son système afin qu’il soit crédible. En effet, la disparition progressive dans le temps (inexistence effective) de dieu en tant qu’acteur actif et influent, autant que celle du prophète-guide qui relaie la volonté divine, met en péril la crédulité et la docilité du peuple en attente de signes et de prodiges avérant et authentifiant la réalité divine. Le croyant affirmera que « l’éloignement divin » et la non-réapparition d’un Maître-Prophète est due à la responsabilité de prise en charge et d’autonomie du peuple sous la guidance bienveillante des prêtres, évidemment. L’authentique problème réside dans le fait qu’aucune manifestation divine envers aucun prophète, ni aucuns prodiges ni miracles. La légende fantastique est facilement imposable pour des populations sous-développées, non-instruites et contrôlées par la terreur. En revanche l’évolution instructionnelle, culturelle et intellectuelle des populations antiques les conduisent immanquablement à la remise en cause d’un dogme visant à l’obéissance aveugle à une divinité dans le cas même de l’absence de tous signes de sa part. La hiérarchie réelle ne se limitant qu’aux prêtres exploitant le peuple, ce dernier risquerait de légitimement s’émanciper de l’autorité cléricale. Autorité cléricale uniquement fondée sur la crainte du divin et de sa colère répressive. A force de passivité divine, il devient impossible aux oppressés de ne pas remettre en doute l’existence du dieu désignant les prêtres comme légataire de son autorité. Il faut donc ajouter un pilier au système fragile et bancal. C’est là tout l’intérêt d’un roi. Les règles définissant sa légitimité étant fixé par les prêtres, et plaçant le roi sous leur contrôle permanent, il devient le bras armé de l’hégémonie cléricale. Agent d’exécution administrative, civile et militaire prétendu choisi par le divin, il compose la seconde mâchoire de l’étau qui enserre le peuple, pour mieux juguler tout débordement émancipateur. Le roi devient ainsi, un secrétaire général de parti et chef des armées, dont l’éminence grise n’est autre que la nomenklatura lévite.

Dt18.1-8 – Privilèges des lévites : position stratégique et hypocrite du rappel.

Après le transfert de pouvoir décisionnel aux prêtres suivi de la sécurisation militaire et représentative de par la nomination du roi, le rédacteur, place ici les privilèges lévites en incluant une petite nouveauté.

« Il n’est accordé aux pontifes, descendants de Lévi, à la tribu de Lévi en général, ni part ni héritage comme au reste d’Israël : c’est des sacrifices de l’Éternel et de son patrimoine qu’ils subsisteront. Ils n’auront point d’héritage au milieu de leurs frères : c’est Dieu qui est leur héritage, comme il le leur a déclaré. Voici quel sera le droit dû aux pontifes par le peuple, par quiconque tuera une bête, soit de gros ou de menu bétail : il en donnera au pontife l’épaule, les mâchoires et l’estomac. Les prémices de ton blé, de ton vin, de ton huile, les prémices de la toison de ton menu bétail, tu les lui donneras. Car c’est lui que l’Éternel, ton Dieu, a désigné entre toutes les tribus, pour remplir, en permanence, son ministère au nom de l’Éternel, de père en fils, à jamais. Lorsque le Lévite, quittant l’une de tes villes, une localité quelconque en Israël où il habite, viendra, de son plein gré, à l’endroit élu par le Seigneur, il pourra servir au nom de l’Éternel, son Dieu, comme tous ses frères les Lévites, qui se tiennent là devant l’Éternel. Il jouira d’une portion égale à la leur, indépendamment de ses ventes sur les biens paternels. »TO

Une fois encore[35] le rédacteur insiste sur le fait que les lévites consomment les sacrifices et offrandes et se voient livrer les primeurs agricoles. Comme si cela n’était pas suffisant, il faut y ajouter « l’épaule, les mâchoires et l’estomac. »TO

L’imprécision concernant «l’épaule », induit avec facilité l’attribution des deux pattes antérieures. En outre une traduction moins répandue viserait à faire aussi correspondre la cuisse de l’animale à zro’a. Vue la facilité avec laquelle les prêtres se permettent d’étendre les affirmations du texte et de les généraliser à leur avantage, le bénéfice des quatre pattes n’est pas loin. D’ailleurs, la traduction de « mâchoires » est tout aussi discutables puisque que tiré de לְּחָיַיִם – le’hayaim, “joues”. Concernant l’estomac, si la traduction est conforme au sens moderne, de fortes présomption à propos des tendances anatomo-descriptives antiques suggèrent de considérer l’ensemble de la cavité abdominale lors de l’évocation de keivah. En outre, les ruminants possédant plusieurs organes gastriques, l’imprécision à défaut d’octroyer l’ensemble des abats abdominaux, pourra sans mal attribuer un bonus dans le cas cité. Quand bien même, les portions resteraient ciblées et précise, les prêtres continuent à percevoir de plus en plus de matière. Un autre avantage substantiel consiste dans l’embauche automatique d’un lévite qui viendrait se présenter au lieu de culte central et ainsi bénéficier de tous les avantages qui y sont associés, au même titre que les officiants déjà en poste. Un détail contradictoire attire l’attention : « indépendamment de ses ventes sur les biens paternels. » TO

Alors qu’un temps plus tôt le texte affirme encore que les lévites n’ont droit à aucun patrimoine, n’ayant que dieu pour héritage, on nous annonce la possibilité de vente de biens paternels. C’est sans compter l’ordre donné d’attribuer aux lévites « des villes et leurs dépendances »[36]. Le nombre et les noms de ces villes sera révélé dans Josué 21.1-42. Cité d’Arba, Hébron*, Libna, Yattir, Echtemoa, Holôn, Debir, Ayin, Youtta, Beth-Chémech, Gabaon, Ghéba, Anatot, Almôn, Sichem*, Ghézer, Kibçaïm, Béthorôn, Elteké, Ghibetôn, Ayyalôn, Gath-Rimmôn, Taanakh, Gath-Rimmôn!, Golân*, Beéchtera, Kichyôn, Daberath, Yarmout, En-Gannim, Micheal, Abdôn, Helkhat, Rehob, Kédech*, Hamot-Dor, Kartân, Yokneam, Karta, Dimna, Nahalal, Ramoth, Mahanaïm, Hesbon, Yazer. Le texte conclut de par : « Toutes les villes appartenant aux Lévites parmi les possessions des Israélites se montaient ainsi à quarante-huit villes, indépendamment de leurs banlieues. »TO Le premier problème réside dans le fait que sur quarante huit villes énoncées, le compte détaillé, n’en révèle que 45 ! Ce, sans compter deux villes dénommées Gath-Rimmôn, et deux autres dénommées Hébron. 21.23-25 : « … Puis, de la tribu de Dan : Elteké et sa banlieue, Ghibetôn et sa banlieue. Ayyalôn et la sienne, Gath-Rimmôn et la sienne : quatre villes. Et de la demi-tribu de Manassé : Taanakh et sa banlieue, Gath-Rimmôn avec la sienne : deux villes. »TO. 21.11,13 : « On leur donna donc la Cité d’Arba (père d’Anok), appelée aussi Hébron, dans la montagne de Juda…”TO,” Mais aux descendants du pontife Aaron l’on donna la ville même de Hébron avec sa banlieue…”TO. En outre, alors que 6 villes refuges doivent être désignées[37], la présente énumération n’en identifie que 4. Au delà des habituelles incohérences et contradictions, c’est toute la perfidie sournoise et hypocrite du rédacteur qui est mise en lumière ici. Alors qu’il ose, nous présenter les lévites comme des pauvres malheureux sans héritage, raison pour laquelle il faut s’en occuper comme l’étranger, la veuve et l’orphelin, il impose en contrepartie les avantages divers et privilèges de ces exploiteurs nantis. Si nous devions récapituler, ce que le texte leur confère simplement, nous obtiendrions ce qui suit.

  • Exclusivité d’office.
  • Tout pouvoir interprétatif, adaptif et décisionnel concernant la loi.
  • Consommation des offrandes (viandes, farine, huile, vin).
  • Consommation d’une part des abattages alimentaires.
  • Perceptions des dimes sur les productions agricoles.
  • Perception des primeurs agricoles.
  • Perception du rachat des vies et des premiers-nés.
  • Obligation de la virginité de l’épouse.
  • Droit constant à la participation et aux privilèges du culte central.
  • Transmission héréditaire des fonctions sacerdotales.
  • Exemption des astreintes militaires et des corvées agricoles, de fait.

L’affirmation misérabiliste qui souligne que les lévites « n’ont pas part à l’héritage territorial » des tribus a du mal à masquer que les lévites, n’ont aucun besoin de responsabilités territoriales supplémentaires. Cette charge incombe de fait aux sous-tribus soumises, actives et productives, pour le plus grand bénéfice des exploiteurs lévites.

Dt18.15-22 : Prophète : l’outil complémentaire indispensable.

Des versets 9 à 14, le texte met en garde contre l’usage de coutumes divinatoires qui pourraient influencer la conduite et le décisionnel du peuple, tout en instaurant l’obéissance au prophète pour seule conduite à tenir. Les modalités de fabrication d’un prophète, ou plutôt de la légende qui lui conférera véracité et autorité sont dévoilées dans le texte à suivre. Le rédacteur introduit toutefois un argument qui fait porter au peuple l’appel aux services d’un prophète. Cependant, lors des passages évoquant cet état de fait, on peut noter des variations et des évolutions concernant ce que les divers interlocuteurs (Yehvah, Moïse, le peuple) affirment[38].

Évènements originaux

◖Ex20.14-17

« Or, tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance. Et [1] ils dirent à Moïse : [2] “Que ce soit toi qui nous parles et nous pourrons entendre mais que Dieu(elohim) ne nous parle point, nous pourrions mourir.”»TO

1ère Révision

◐I Dt5.18-24,26-27

« Or, quand vous eûtes entendu cette voix sortir du sein des ténèbres, tandis que la montagne était en feu, [1]vous vîntes tous à moi, les chefs de vos tribus et vos anciens, [1]en disant : [2] «Certes, l’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu), nous a révélé sa gloire et sa grandeur, et nous avons entendu sa voix du milieu de la flamme ; nous avons vu aujourd’hui Dieu(elohim) parler à l’homme et celui-ci vivre ! Mais désormais, pourquoi nous exposer à mourir, consumés par cette grande flamme ? Si nous entendons une fois de plus la voix de l’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu), nous sommes morts. Car est-il une seule créature qui ait entendu, comme nous, la voix du Dieu(elohim) vivant(‘hayim) parler du milieu du feu, et soit demeurée vivante ? Va toi-même et écoute tout ce que dira l’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu) ; et c’est toi qui nous rapporteras tout ce que l’Éternel(yehvah), notre Dieu(eloheinu), t’aura dit, et nous l’entendrons, et nous obéirons.” [+] L’Éternel(yehvah) entendit les paroles que vous m’adressiez, et il me dit : “J’ai ouï la voix de ce peuple, les paroles qu’il t’adresse : tout ce qu’ils ont dit est bien dit. »TO

2ème Révision

◐II Dt18.15-22

« Absolument comme tu l’as demandé à l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), au mont Horeb, le jour de la convocation, quand [1]tu as dit: [2] “Je ne veux plus entendre la voix de l’Éternel(yehvah), mon Dieu(elohay), et ce feu intense, je ne veux plus le voir, de peur d’en mourir; [+]et le Seigneur(yehvah) me dit alors: “Ils ont bien parlé. »TO

Modifications

[1] – ◖ : Ils dirent à Moïse / ◐ : Vous vîntes tous à moi… en disant. / ◐II : Tu as dit. – L’introduction présentant le locuteur varie dans les trois cas pour un même évènement relaté. Il faut bien distinguer la valeur d’une citation directe et rapportée. Des reports corrects et authentiques, à plus forte raison prétendu d’émanation divine, se doit d’être présenté sous la forme : 1- vous avez dit « citation initiale exacte » ; 2 – vous dîtes : « citation initiale exacte » ; 3 – vous vous exprimâtes ainsi : « citation initiale exacte » ; x – dit…prononcé… exprimé… : « citation initiale exacte ». Une autre possibilité consiste en : dit… prononcé… exprimé… QUE fut dit… prononcé… exprimé… le contenu de la citation initiale exacte. Ici, nous sommes confrontés à une série de transgressions lourdes. 1(◖) – Ils dirent : « citation originale de 21 mots en français traduits de 9 en hébreu) » / 2(◐I) – en disant : « citation prétendue originale concrètement ampoulée et modifiée de 117 mots en français traduits de 75 en hébreu) » / 3(◐II) – tu as dit : « citation prétendue originale à nouveau condensée et altérée de 25 mots en français traduits de 16 mots en hébreu».  [2] – Dans chaque version, les propos tenus ne sont pas identiques comme démontré juste avant.  [+] – Cette fois ce sont les propos de Yehvah lui-même qui sont altérés, au sein d’un ajout tardif et absent de la version originale. (◐I) – L’Éternel entendit les paroles que vous m’adressiez, et il me dit : “J’ai ouï la voix de ce peuple, les paroles qu’il t’adresse : tout ce qu’ils ont dit est bien dit.” / (◐II) – et le Seigneur me dit alors : “Ils ont bien parlé.” – Pour bien cerner la déclinaison du message initial vers ce que souhaite obtenir le rédacteur, il suffit donc de redéployer la succesion d’affirmations dissonantes. Affirmation originale : le peuple ne veut plus entendre Yehvah directement de peur de mourir et demande à Moïse d’être intermédiaire. / Première déclinaison : le peuple ne veut plus entendre Yehvah directement de peur de mourir et demande à Moïse d’être intermédiaire. Yehvah plussoie. / Seconde déclinaison : le peuple ne veut plus entendre Yehvah directement de peur de mourir. Yehvah plussoie. Ce sur quoi le rédacteur evince MOîse du role de seul intermédiaire et suggère l’apparition ultérieure de prophètes divers et variés.

Une fois tout prophète suggéré valide à la place d’un Moïse voué à disparaître, le rédacteur notifie le moyen de validation et d’acceptation des futurs modérateurs, modulateurs, modificateurs.

Remplacement de Moïse. 18.18 : « Je leur susciterai un prophète du milieu de leurs frères, tel que toi, et je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. »TO

Validation du prophète. 18.21-22 : « Mais, diras-tu en toi-même, comment reconnaîtrons-nous la parole qui n’émane pas de l’Éternel(yehvah)? Si le prophète annonce de la part de l’Éternel(yehvah) une chose qui ne saurait être, ou qui n’est pas suivie d’effet, cette annonce n’aura pas été dictée par l’Éternel(yehvah)… »TO

Le procédé, de par, sa simplicité se présente comme un moyen incontestable de validation des dires d’un prophète : si ce que le prophète prophétise se réalise, il s’agit d’un prophète authentique.

Du fait que tous les prophètes canonisés ont effectivement annoncé, au futur, des évènements qui se sont tous plus ou moins exactement produits, on ne peut d’après la définition toraïque, remettre en cause leur authenticité ni la valeur de leurs prédictions.

Il existe toutefois trois considérations concernant la prophétie. La première, est celle admise par les croyants : les prophètes sont authentiques car tout ce qu’ils ont prédit s’est réalisé du fait que ce soit écrit et présenté comme tel. La seconde est celui de la post-diction antidatée. Il s’agit simplement, soit de reporter des évènements déjà survenus au futur en situant la date de la prédiction avant les évènements décris.

Un quidam n°0, Q0-« émetteur », écrit par exemple, le 25 août 2000, alors témoin de la météorologie de la semaine précédente et de ses conséquences : « Le 19 août au soir, surviendra un orage terrible qui endommagera les récoltes et effondrera le bassin d’orage, numéro 4, ai-je annoncé le 15 août. ».

Si un quidam n°1, Q1-« témoin » des évènements lit cette déclaration le 26 août 2000, il peut confirmer qu’un orage terrible est survenu le 19 août, endommageant les récoltes et effondrant le bassin d’orage numéro 4, et que les évènements ont été annoncés 4 jours plus tôt, d’après ce qu’il a lu. La date de l’annonce est fausse, pourtant c’est écrit. Il est écrit que l’annonce a été faite le 15 pour le 19. Q1-« témoin » relate les faits, en toute bonne foi d’après ce qu’il a lu, à un autre quidam, Q2-« Relai » : « On m’a rapporté qu’il a été annoncé le 15 août, que l’orage terrible survenu le 19 endommagerait les récolte et emporterait le bassin d’orage numéro 4, ce qui s’est effectivement produit. » Un an plus tard, un quidam supplémentaire, Q3-« Opportuniste », cherchant à tirer un quelconque parti de la déclaration, peut affirmer : « Q2 a rapporté que Q1 avait été témoin des évènements, bel et bien survenus, évoqué par Q0 avant qu’ils surviennent, à savoir que les terres souffriront d’un déferlement des eaux du ciel et de la terre. » Q0 est donc présenté et validé comme un authentique prédicateur. Revenons donc à lui en envisageant qu’il ait brodé son affirmation initiale.

Q0 : «Le 19 août au soir, surviendra un orage terrible qui endommagera les récoltes et effondrera le bassin d’orage, numéro 4, ai-je annoncé le 15 août. J’insiste sur le fait que ce genre d’évènement n’est qu’une résultante d’excès humains, par la faute desquelles, la perturbation d’un tout dans sa globalité sera irrémédiablement sanctionnée de catastrophes. Je n’en reste pas moins qu’un humble annonceur de ce que la conjoncture impose, et que seuls nos actes peuvent infléchir. Il parait inévitable de devoir s’unir d’un même cœur, d’une même voix, d’un même pas et s’en remettre à une gouvernance constructive et dotée d’une autorité et d’une crédibilité incontestable, seule capable de mettre en œuvre et d’accomplir uniquement ce qui est nécessaire au bien de tous.»

Comment, notre opportuniste pourrait transmettre les affirmations de Q0…

Q3 : « Q2 avait pourtant rapporté que Q1 avait été témoin des évènements, bel et bien survenus, évoqué par Q0 avant qu’ils ne surviennent, à savoir que les terres souffriront d’un déferlement des eaux du ciel et de la terre.  Il avait ajouté que ce genre ces catastrophes seront la sanction de nos excès et nos fautes à l’encontre de l’ordre du grand-tout. C’est ce qu’a annoncé l’humble relai de la providence, Q0, si nous ne consacrons pas nos actions au changement. Remettons nos cœurs, nos voix et notre conduite à l’autorité dont on ne peut contester la crédibilité. L’unique, qui soit nécessaire de par ses œuvres et accomplissements, au bien de tous. » A partir de là, chacun peut imaginer les dérives, les associations, les extensions, qu’il est possible de générer au fil des siècles, dans un milieu réceptif et favorable. A plus forte raison dans le cas d’un milieu, sous-éduqué et sous-instruit, menacé de mort et de répression sanglante en cas d’infidélité ou de désobéissance.

Notre démonstration révèle que l’émetteur Q0 est un imposteur et un falsificateur. C’est vrai, si le 26, il prétend qu’il a annoncé le 15 les évènements du 19. On peut toutefois envisager une option à sa décharge. Il aurait, rappelé le 26, ce qu’il a publié le 15. Ce qui signifie, qu’il a bien anticipé les évènements à l’avance. Pour comprendre et entériner cette option, il nous faut remettre Q0 dans son contexte. « Q0, responsable régional des eaux et forêts, et écologiste convaincu des conséquences du réchauffement climatique, signalait la vétusté du bassin d’orage n°4, colmaté à plusieurs reprises. La saison orageuse ayant grandement éprouvé les structures latérales porteuses, son avis d’expert prévoyait la possibilité d’une rupture, ne serait-ce dans le cas d’un orage violent. L’orage en question avait été annoncé par le centre météorologique régional le 15 au soir pour la nuit du 19 au 20. Le type de perturbation est généralement de nature à générer une grêle dévastatrice en plus des précipitations soudaines et considérables à attendre. Les dégats directs sur les récoltes, ont été majorée par la rupture du bassin n°4 et les crues régionales… »

Notre Q0, était compétent dans son domaine et capable de prévisions à court terme.

Prenons le cas d’un conseiller politique d’un roi antique judéen, qui énonce ce qui suit.

« 1La situation est de plus en plus tendue à l’est. Le tout-puissant empire Babylonien est contrarié et exaspéré par nos infidélités et nos provocations. Il mobilise actuellement ses armées et nos informateurs nous transmettent qu’ils sont prêts à nous éradiquer au prochain affront. Le tout-puissant empire a pour coutumes un genre d’exactions défini. 2Le tout-puissant promet donc en cas d’infidélités ou de provocations de commettre à notre encontre son genre d’exactions défini. Il faut donc nous amender, cesser les provocations, et rester fidèle au tout-puissant, sous peine d’être annihiler. »

Selon notre schéma, voici donc les propos avisés et authentiques prévision d’un Q0émetteur. L’histoire se faisant, la prédiction s’avèrera juste. Il suffit donc à un Q3opportuniste de sortir du contexte la partie 2 des prévisions de Q0 : « Le tout-puissant promet… être annihilé. » ; puis à des Qn(n>3) manipulateur(s), de broder en d’en faire des prophéties.

La troisième considération au sujet des prophéties concerne les inventions pures et simples, que l’on réussit à faire admettre de gré ou de force, comme authentiques.

Voici donc le schéma général des principales sous-modalités des prophéties.

Evènement Affirmation Annonce Récit Modalités
réel vraie intégrale antérieur prévision
réel vraie modifiée antérieur prédiction
réel vraie intégrale postérieur post-diction
réel inspirée adaptée postérieur manipulation
inventé fausse modifiée postérieur malversation

Il faut admettre que les prophéties se profilent toutes selon certaines caractéristiques récurentes. Toujours exprimées dans un style littéraire artistiquement flou, elles sont présentées dans un language désuet, obscur ou sybillin qui oblige et/ou permet l’interprétation. Si on devait les comparer à une photographie, ce serait un cliché flou d’ovni, d’extraterrestre ou de yeti, dont on ne connait ni la date, ni l’auteur. Lorsqu’elles présentent un environnement géographique ou situe vaguement un personnage, elles sont exemptes de toute datation précise. Les informations sur les prophètes ne sont fournies que par les histoires qui les mettent en scène. Leur message est constant : obéissez, soyez fidèles… ou soyez punis ou détruits. L’intérêt de leurs prophéties est humainement nul, car ils ne prédisent aucun évènement cohérent ou utile à connaître, ou n’anticipent aucune réalité du futur qu’ils sont censés connaître. Ils ne s’adressent qu’à leur peuple. Enfin, ils disparaissent tous au milieu de l’antiquité au plus tard vers le IVe siècle AEC. Notons qu’on les aura fait exister plus longtemps que les interventions et manifestations divines remarquables et spectaculaires qui disparaîtront peu après la prétendue invasion de Canaan au XVIIIe siècle AEC.

Il faudra seulement retenir que le prophète trouve pleinement sa place dans le schéma gouvernant astérié progressivement mis en place suite à la disparition du divin et du guide spirituel légendaire : roi et prophètes au cotés des prêtres pour une meilleure exploitation du peuple. Si le roi et les moyens militaires qu’il gère, est le bras armé du clergé, les prophètes sont le lien spirituel maintenant l’illusion de l’existence du divin. Accepter, admettre et reconnaitre un prophète, qui se défini comme intermédiaire du divin revient immanquablement et implicitement à maintenir l’existence du divin.

Je citerai ici les dernières « paroles » du dernier prophète, inscrit et répertorié comme tel : Malachie 3.22-24.

«  Souvenez-vous de la Loi de Moïse, mon serviteur, à qui j’ai signifié, sur le Horeb, des statuts et des ordonnances pour tout Israël. Or, je vous enverrai Elie, le prophète, avant qu’arrive le jour de l’Eternel, jour grand et redoutable ! Lui ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je n’intervienne et ne frappe ce pays d’anathème. »

Je conclurai par le commentaire le plus répandu concernant ce genre de laïus dit prophétique : « …on attend encore… ». 

Certains auteurs brillants ont d’ailleurs répertorié jusqu’à 183 fins du monde prédites[39], mais jamais constatées. C’est à se demander pour quoi les prophètes sont payés, ou encore s’ils sont payés, mais plus encore, s’ils existent…

Dt19.1-13 – Villes refuges : nouvelle mouture.

Le rédacteur nous ressert une fois de plus, l’affectation de villes refuges, avec cette fois une autre variante.

Afin de bien cerner, évolutions, variations, contradictions et divergences du concept, un tableau plus synthétique est nécessaire.

Divergences sur l’attribution de villes refuges.

Pour comble et pour le plus grand malheur du rédacteur et de sa crédibilité, rien ne concorde dans l’état actuel des choses. Plus encore, sa négligence manifeste des informations fournies dans d’autres parties vont causer sa perte lorsqu’il se risquera à quelques ambitions territoriales futures.

« Que si l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), élargit ta frontière, comme il l’a juré à tes ancêtres, et te donne la région entière qu’il a déclaré octroyer à tes pères, à condition que tu t’appliques à accomplir toute cette loi que je t’impose en ce jour, d’aimer l’Éternel, ton Dieu, et de marcher constamment dans ses voies, alors tu ajouteras encore trois villes à ces trois-là. »TO

Rappelons qu’il a été juré aux « ancêtres », un territoire s’étendant du Nil à l’Euphrate[40].

Il s’agit là du dernier passage de la torah, évoquant l’affectation des villes refuges. Cette partie semble donc cohérente du fait de l’affectation de 3 villes uniquement en Canaan, dans l’attente de la conquête future du Proche-Orient. Malheureusement, le narrateur Josué va effondrer toute crédibilité à cette partie. Le territoire de la « Terre » promise aux 12 tribus, est affecté et circonscrit. Il ne devrait s’y trouver que 3 villes : 4 seront tirées au sort. Pour le cas, où ce territoire soit celui à étendre dans le futur, il se trouve alors une ville en trop. S’il s’agit du territoire déjà étendu, il manque 2 villes. Dans tous les cas, tant les prétentions des auteurs que la crédibilité du discours s’effondrent.

Un autre détail amusant attire l’attention en 19.3 : « Tu devras en faciliter l’accès et diviser en trois parts le territoire… »TO, ce que la traduction secondaire présente différemment par « Prépare-toi une route et divise en trois parties le territoire… »TS. Le verset original énonce : « תָּכִין לְךָ, הַדֶּרֶךְ, וְשִׁלַּשְׁתָּ אֶת-גְּבוּל אַרְצְךָ », ce qui signifie « prépare-toi la route, et divise en trois la frontière de ton pays. ». Ma maîtrise de la géométrie est mise à dure épreuve et mes lacunes dans cette discipline me permettent mal de visualiser comment un trait peut partitionner simplement un plan en trois parts. Il faudrait alors imaginer des rosaces, des trèfles, des patatoïdes ou des trigonoïdes. L’ordre yehvahique stipule bien « la route » et non « une, les ou des routes », ni une piste ou un chemin. Les explicateurs s’enlisent dans l’exagération en tentant d’enfoncer le clou. Au final, Plus que de se mettre le doigt dans l’œil, c’est leur clou qu’ils s’y enfoncent : « 19.3 une route : Reliant les villes de refuge (Makkoth 9b). Ces routes mesuraient 32 coudées (14,5 mètres) de large (Bava Bathra 100b). ». Selon le texte, seules deux villes sont identifiées en Canaan : Hébron et Sichem. C’est deux villes sont séparées par 80 km à vol d’oiseau. Si nous extrapolons en considérant que ces villes sont approximativement équidistantes et que nous options pour une configuration géométrique minimaliste et théorique, cette route est un triangle de 80km de coté, soit de 240km au total. Cette solution n’est pourtant pas satisfaisante, car l’inscription d’un trigonoïde dont les sommets sont situés à l’intérieur d’un plan, ne permette pas de diviser la frontière en trois. Il faut donc un tracé qui coupe la frontière en deux endroits, tout en passant par les trois points à relier. Ceci nous conduit à envisager un chevron incurvé ou un oméga déformé. Ce tracé partirait d’un point frontalier, passerait par une ville pour atteindre un autre point frontalier, puis irait terminer à un autre point frontalier et traversant deux autres villes. En situant la ville inconnue sur le tracé optimal intégrant Sichem et Hébron et considérant les frontières terrestres de Canaan telles que décrites par le texte, le tracé ne fait pas moins de 179km. Par conséquent, il aura donc fallu aux envahisseurs, construire une route de 179km de long, sur 14,5m de large, dans les terrains rocheux ou sablonneux, ou escarpés et boisés du territoire décrit. Cette performance, relève de l’exploit. Cette prouesse technique n’aura pu que faire pâlir les ingénieurs romains, neuf siècles avant leur première route pavée[41] dont les largeurs atteignaient péniblement 12 mètres.

Tout ceci ne concerne que les villes dites « refuges » et les meurtriers involontaires. Concernant les assassins, les versets suivants apportent à nouveau les précisions concernant leur statut : condamné à mort. Toutefois, un verset suscite une certaine perplexité.

19.13 : « Que ton œil soit sans pitié pour lui ; tu feras disparaître d’Israël le sang innocent, et tu t’en trouveras bien. »TO. La traduction est ici correcte. Il s’agit donc bien de faire disparaître « le sang innocent ». Ce que d’autres faits décrits corroborent comme pratique acquise. En outre, le contexte du verset est celui de la définition de l’assassin. Ainsi, en plus de faire disparaître « le sang innocent », qui n’est autre que celui de l’assassin, il est possible de comprendre ici, que même s’ils sont renvoyés ad pater, les assassins sont donc des innocents.

Dt19.15 – Faux témoins et Talion : la justice par la terreur.

Après un verset qui semble un peu perdu selon toute considération logique, traitant de l’interdiction de déplacer la borne de son voisin (19.4), le texte s’attaque aux faux-témoins. Survolé, le passage tend à faire comprendre que le faux témoin sera puni selon les règles du Talion (Œil pour œil…). En revanche, analysé avec plus d’attention, il révèle des contradictions et des incohérences.

« Un témoignage isolé ne sera pas valable contre une personne, quel que soit le crime ou le délit, quelque faute qui lui soit imputée : c’est par la déposition de deux témoins, ou de trois, qu’un fait sera établi. » TO

Cette version d’un témoignage valide étend les règles récemment citées en Nb35.30 : « Dans tout cas d’homicide, c’est sur une déclaration de témoins qu’on fera mourir l’assassin ; mais un témoin unique ne peut, par sa déposition, faire condamner une personne à mort. »TO ; ainsi qu’en Dt17.6 : « C’est sur la déposition de deux ou de trois témoins que sera mis à mort celui qui encourt la peine capitale ; il ne pourra être supplicié sur le dire d’un seul témoin. »TO.

Alors que plus d’un témoin était exigée dans les situations pénales à pronostic capital, cette règle est finalement étendue à tout crime ou délit. L’énonciation de la révision en première intention, aurait évité des reprises et des pertes de temps. Le verset des Nombres affirme catégoriquement qu’une condamnation à mort exige un témoignage. Si ce genre de lois avaient existé et perduré jusqu’aux temps présent en étant appliqué quelque part, cela invaliderait la valeur d’indices de présences, d’empreinte digitales ou d’analyse ADN comme éléments à charge. Le meurtre serait donc toléré en l’absence de témoins.

Si nous poursuivons, nous croisons le verset 19.16 : « Si un témoin malveillant se présente contre un individu, pour l’accuser d’un méfait… »TO. Ce verset met à défaut le verset qui exige deux ou trois témoins nécessaires à la validation d’une accusation. Il ne peut y avoir un témoin seul ou un témoin discordant parmi deux ou trois, puisque l’accusation se fonde sur deux ou témoins, qui de toute évidence, se doivent d’être en phase avec leur déclaration. Enchaînons sur la suite, 19.19 : « …vous le traiterez comme il a eu dessein de faire traiter son frère… ». Le(les deux ou trois ?) faux-témoin(s) écopera(ont) donc de la peine que risquait l’accusé, s’il la malveillance est démasquée. Cela paraît barbare, mais selon toute logique élémentaire, cela semble équitable. Le passage surenchérit en 19.21 : « … vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied ! »TO. Ceci semble confirmer l’équivalence de peine à infliger au témoin malveillant. Cependant, ceci est déjà induit par le verset 19.19, supra. Si vie pour vie, suggère que le faux-témoin sera condamné à mort pour avoir tenté de faire appliquer cette peine au diffamé, qu’en est-il des autres sanctions. La suite suggère qu’il existerait des peines mutilantes et qu’un coupable pourrait être condamné à perdre œil, dent, pied, main…

En cas de faux-témoignage induisant une condamnation à la mutilation d’un œil, d’une, dent, d’un pied ou d’une main, le faux témoin écope de la peine. Rien jusqu’à présent ne suggère des peines mutilantes, ni aucun délit n’y a été associé dans le texte. Bien plus, toute cette déviance n’aboutit qu’à un irréalisme pratique. Pour comprendre cet état de fait, il nous faut rapporter ici le verset Dt25.11 : « Si des individus ont une rixe ensemble, un homme avec un autre, et que la femme de l’un, intervenant pour soustraire son mari à celui qui le frappe, porte la main sur ce dernier et le saisisse par les parties honteuses, tu lui couperas le poing sans lui accorder aucune pitié. ».

Nous sommes donc confrontés à un cas ou l’application stricte et correcte du Talion, est impossible. En effet, admettons le cas où l’intervention manuelle de la femme n’induit pas seulement une incapacité temporaire réversible, mais bel et bien une action vulnérante définitive. Elle broie à l’aide sa main (quelle force !) ou de son poing (traduction incorrecte de כַּפָּהּ – kafah, « Sa paume »), les parties génitales d’un protagoniste d’une rixe. On ne peut en retour pas lui broyer de testicules, et l’équivalence approchée devant induire une ovariectomie, ne semble pas suggérée. Nous sommes donc dans un schéma ovaires contre testicules qui abouti à main contre testicules. A quoi servait une énumération anatomique régissant le Talion, dès qu’il existe des cas qui le mettent en défaut. Stipuler « l’équivalence la plus stricte possible », aurait été une injonction plus praticable et ainsi le plus parfaitement équitable possible. Envisageons d’autres cas. Les hommes se battent, et cette fois, c’est d’un coup de pied qu’un des adversaires se voit castré. Quelle peine appliquer ? Castration en retour ou amputation du pied ? Continuons… Un cul-de-jatte mord un homme à la jambe. L’infection consécutive de la plaie exige une amputation. Ampute-on au cul de jatte un bras ou procède-t-on à une avulsion dentaire ? Un aveugle se saisit de la chevelure d’une victime et lui verse du vitriol sur les yeux… Cette démonstration carambolesque souligne le non moins grotesque, inapplicable, simpliste, irréaliste, barbare… du Talion.  Le trait avec lequel nous soulignons est ici double et de la largeur d’un arbre qui masque une forêt. Du fait que le Talion, conduit aisément à des impasses logiques et qu’un enfant de 11 ans aurait pu le formuler différemment afin que la loi ne soit pas mise en défaut, la question récurrente est : « Comment considérer une loi, simpliste et inapplicable prétendue édictée par une divinité qu’on voudrait considérer parfaite et supérieure, conduisant à des impasses logiques et pratiques ? »

Dt20 – Préparatifs de bataille : circonscription des cohortes de courageux conscrits circoncis.

Le premier verset du chapitre défini très simplement le thème : « Quand tu t’avanceras contre tes ennemis pour leur livrer bataille, et que tu verras cavalerie et chariots de guerre, une armée supérieure à la tienne, n’en sois pas effrayé ; car tu as avec toi l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), qui t’a fait sortir du pays d’Égypte. »TO

Jusque là, tout va bien pour les israélites, puisque Yehvah les accompagne à la guerre. Comment craindrait-on d’aller en guerre avec le tout-puissant créateur et régisseur du monde à ses cotés ? Mieux encore, la suite enjoint « le prêtre », sans toutefois préciser lequel, à exhorter les troupes, en commençant par : « 20.4 Car c’est l’Éternel, votre Dieu, qui marche avec vous, afin de combattre pour vous contre vos ennemis et de vous procurer la victoire. »TO. Yehvah n’est plus sensé se battre avec, mais bien devant ! D’où on peut s’interroger sur l’utilité d’une armée dans ce cas. Il n’est plus question d’armée, mais de bande de fossoyeurs pillards qui passeraient tranquillement après l’éradication de l’ennemi manu divinorum. Malgré tout, vient ensuite l’intervention de préposés qui procèdent à une élimination des exempts et inaptes. Doivent rentrer chez eux : qui a bâti une maison neuve (20.5), qui a planté une vigne (20.6), qui est jeune fiancé (20.7), qui a peur (20.8). Pour les 3 premiers cas, le motif est qu’il risquerait de mourir dans la bataille et de voir un autre bénéficier de son investissement (20.5,6,7).

Rappelons que promesse est faite de voir Yehvah en pointe, combattre pour le peuple. Pour le cas, on se demande comment le peuple en arrière risquerait de mourir. Sauf en cas de défaite ou de débordement de ce dieu tout-puissant, ce qui est pour le moins douteux, dans tous les sens du terme. Le dernier cas, évoque que le lâche craintif, pourrait décourager ses compagnons (20.8). Ce cas aussi est problématique, et à deux titres. D’abord, on se demande toujours de quoi il a peur, puisque son dieu tout-puissant est sensé combattre pour lui. Ensuite, parce que, même s’il devait combattre, il le ferait aux cotés de son dieu tout-puissant. La crainte est alors un désaveu cruel de la capacité yehvahique et de la confiance, pourtant exigée aveugle, que le peuple doit lui porter.

En aparté, rappelons que jusqu’alors, et toujours selon la légende, Israël n’aura entretenu conflits que des opérations d’éradications et plus précisément de femmes et d’enfants innocents et sans défense. Il est en effet facile de se croire tout puissant face à des peuples du désert, mal équipés ou organisés, en cas de victoire. Légende pour légende, les rédacteurs auraient au moins pu inventer des récits épiques et héroïques, plus que de sordides histoires dépeignant des massacres abominables faisant insulte à l’honneur militaire et aux règles de la guerre. Cet état de fait demeure inévitable pour des auteurs qui n’ont pas dans leur vocabulaire le mot honneur et bien moins encore son concept dans leur moralité. Si Israël dans son histoire réelle récente, n’a connu pour toute « guerres » que des escarmouches régionales dont il est sorti tant bien que mal vainqueur, qui laisse croire en sa toute puissance ; on peut ne pas donner cher de la peau d’une petite armée arrogante de réputation surfaite, suréquipée pour du maintient de l’ordre et de la répression disproportionnée, en cas de conflit de haute intensité face à une armée moderne, et non plus des enfants armés de lance-pierres. Avec un oncle prénommé Sam en tant qu’éminence grise géopolitique et des populations voisines plus soucieuses du coût des denrées alimentaires que de celui du pétrole qu’ils possèdent pourtant, il est fort à parier et heureusement (pour nous), que jamais de guerres n’auront lieu.

Hormis, le cas des fiançailles et la crainte éventuelle de se battre par doute viscéral de la capacité yehvahique à assumer quoi que soit, donc très légitime dans ce cas, les autres cas, ne concernent que d’éventuelles campagnes futures et non la conquête de Canaan. Rappelons qu’à ce stade, les israélites n’ont pas encore passé le Jourdain et ne sont qu’un peuple itinérant. Par définition, aucun n’a donc pu construire de maison ni planter de vigne. On peut pinailler sur le sujet, mais l’incongruence des conditions d’aptitudes prête, quoiqu’il en soit à sourire. Rien n’a précisé dans le texte comme pour d’autres consignes, « lorsque vous serez installés » ou « en entrant dans le pays ». L’un ou l’autre, auraient évité tout doute sur la portée de ces commandements. Concernant plus précisément l’invasion de Canaan, on oublierait presque à ce stade, qu’une partie des tribus à refusé d’y rentré pour rester du coté oriental du Jourdain[42] : Ruben, Gad et la moitié de Manassé. Moïse à accordé ce privilège en échange de la promesse de la participation de ses tribus à l’invasion de Canaan. De plus, on nous révèle clairement qu’ils ont bâti juste avant ladite invasion de Canaan « 14 villes fortes et parcs à bétail ». Tout porte à croire qu’une ville est occupée par des maisons. C’est exploit est prétendu avoir été accompli juste avant l’entrée en Canaan. Ainsi, les derniers commandements fixant les règles d’aptitude à la guerre, exempte les deux tribus et demi, Ruben, Gad et Manassé, d’engagement dans la conquête. Soit Moïse s’est fait avoir, soit Yehvah, l’a désavoué, soit le rédacteur est contradictoirement négligent. L’arnaque est totale. Aux échecs, cela ressemblerait de près ou de loin à un « clouage consécutif à attraction ».

Les versets suivants suggèreront de proposer la paix à une ville avant toute éradication (20.13) et prise de femmes, enfants, animaux et tous biens en guise de butin (21.14). Ceci ne concerne pas les peuples résidant en Canaan qu’il faut exterminer (20.17) : « le Héthéen et l’Amorréen, le Cananéen et le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen. »TO

Peu après sera indiqué la déférence due aux arbres entourant une ville assiégée et les conditions d’abattage.

Dt21 – Le mort inconnu : expiation sanglante du sang.

« Si l’on trouve, dans le pays que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), te donne en possession, un cadavre gisant en plein champ, et que l’auteur du meurtre soit resté inconnu… »TO.

Rien ne précise systématiquement l’origine de la mort abandonné en pleine nature. Quels moyens et compétences légistes pour l’époque, permettrait de préciser l’origine de la mort pour un individu décédé depuis plusieurs mois, gisant dans le désert, et dévoré par chacals et vautours ? Quand bien même celui-ci aurait été assassiné par strangulation…

Le chapitre poursuit par : « 21.2 …tes anciens et tes juges s’y transporteront, et mesureront la distance jusqu’aux villes situées autour du cadavre. »TO. L’opération s’amorce d’une manière qui semble plus simple qu’il n’y paraît. Comment un groupe d’individus antiques à leur époque peuvent-ils réaliser un centrage géo-localisateur simplement à l’aide de mesures primaires, de moyens terrestres de déplacement, et sans moyens d’orientation précis ni de cartographie, restera un mystère. Imaginons un instant, qu’un individu soit tombé ou ait été projeté le long d’une falaise bordant un plateau rocheux tel que celui de Massada, en plein désert, à plusieurs dizaines de kilomètres de toute ville. L’individu gît depuis un certain temps sur un surplomb rocheux à mi-hauteur et sera aperçu par une patrouille ou des caravaniers. Cela offre de belles perspectives d’exploit sportif et topographique autant que l’impossibilité pratique et technique de toute localisation précise.

Admettons que les anciens citadins réussissent un tel exploit, en l’espèce d’un azimut brutal de quelques dizaines de kilomètres dans un désert escarpé (si le cadavre gisait sur les flancs du mont Hermon[43], s’en serait aussi cocasse), même si le problème ne traite pas de chauve-souris enragée, les injonctions des versets suivants corsent l’affaire.  Il s’agira pour les anciens de la ville la plus proche de venir « briser la nuque »TO/ « Décapiter »TS (21.4) d’une génisse jamais affectée au travail (21.3) dans un « bas-fond »TO/ « fleuve rapide »TS éloigné de tous labours ou semailles (21.4), afin de se laver les mains au-dessus (21.6) et de prononcer une formule d’innocentement (21.7-8), en présence des pontifes (21.5)…

Au sujet des pontifes, le rédacteur ne manque jamais une occasion de les placer pour toujours plus insister sur leur caractère indispensable et sacré : « Puis s’avanceront les pontifes, descendants de Lévi ; car ce sont eux que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), a désignés pour le servir, pour prononcer les bénédictions en son nom, et c’est par eux qu’est jugé tout débat, tout dommage. »TO.

Il n’en demeure pas moins que le concept reste obscur. Une ville proche d’un cadavre se voit impliquée dans une démarche d’expiation pour ce mort avec lequel elle peut n’avoir aucun lien. Sans compter le sacrifice de la génisse qui dans tous les cas, n’a rien à voir dans l’affaire. Cette habitude de massacrer des animaux pour les fautes des hommes afin de plaire à leur dieu, devient toujours plus navrante.

Dt21.10-14 – Femmes capturées : butin humain abusable.

« Quand tu iras en guerre contre tes ennemis, que l’Éternel, ton Dieu, les livrera en ton pouvoir, et que tu leur feras des prisonniers[1]; si tu remarques, dans cette prise, une femme de belle figure, qu’elle te plaise, et que tu la veuilles prendre pour épouse[2], tu l’emmèneras d’abord dans ta maison; elle se rasera la tête et se coupera les ongles, se dépouillera de son vêtement de captive[3], demeurera dans ta maison et pleurera son père et sa mère[4], un mois entier. Alors seulement, tu pourras t’approcher d’elle et avoir commerce avec elle [5], et elle deviendra ainsi ton épouse [2]. S’il arrive que tu n’aies plus de goût pour elle, tu la laisseras partir libre de sa personne, mais tu ne pourras pas la vendre à prix d’argent : tu ne la traiteras plus comme esclave [2], après lui avoir fait violence [5]. »TO

[1] : prisonniers – Comme précisé plus avant, les hommes du clan vaincu son tous passés par le fil de l’épée. De fait, les prisonniers sont donc constitués de femmes et d’enfants.

[2] : épouse – On retrouve cette considération deux fois… lorsque désirée. Mais en cas de désintérêt, son statut change. Sa réelle considération et l’attitude à son égard sont enfin révélées : « tu ne la traiteras plus comme esclave ». Soit le statut d’épouse était une façade dans ce cas, soit l’épouse est considérée comme esclave pour ce genre masculin là.

[3] : rasera la tête, coupera les ongles, dépouillera le vêtement de captive – Outre la barbarie du traitement, la question du vêtement de captive est intrigante. Il faudra bien faire porter un vêtement à cette femme rasée aux ongles coupés. Le pyjama rayé était-il à la mode à cette époque reculée ? On ne le saura jamais.

[4] : pleurera son père et sa mère – Induit implicitement que non seulement les hommes sont exterminés, mais que leurs épouses aussi.

[5] : avoir commerce avec elle – Si le jeune marié consomme en effet le mariage, il semble que ce soit de manière plus que douteuse car on nous signale la teneur des rapports en fin de passage : « lui avoir fait violence ». Ainsi la forme du rapport charnel en cas de mariage entre une captive et son maître est le viol. Cela pourrait très bien signifier, in extenso, qu’un époux doit user de violence avec sa femme pour assouvir ses instincts. Vient immédiatement à l’esprit une scène du film Kadosh[44], où un personnage religieux « honore » sa femme pour la première fois. Il faut toutefois supposer qu’il s’agisse d’un acte charnel. Car se déroulant sous un drap, la scène pousse à se demander s’il n’est pas en train de déraciner une souche. On peut toutefois en douter, car selon toute vraisemblance, sa jeune épouse est allongée sur le lit, et on ne voit pas comment une souche d’arbre réussit à se glisser dans le décor. Pour être réaliste, cette scène aurait dû se dérouler dans le noir pour être conforme au dogme.

On retrouvera plus loin, dans l’œuvre cinématographique citée, ce même individu battre sa femme à coups de fouets, ce qui est encore irréaliste car de nos jours, les coups de poings sont plus pratiques et rapides à mettre en œuvre du fait de l’absence de besoins d’accessoires. Les accessoires de cuirs, certes réservés aux hommes ne sont utilisés que pour la prière via l’usage des phylactères[45].

Une dernière remarque qui revient sur le mariage avec la captive : le mariage avec des étrangers n’est-il pas proscrit par la loi ? Serait-ce là, une facilité permissive, pour encourager un contingent pervers à se motiver pour la bataille ? A méditer…

Dt21.15 – Héritage et droit d’aînesse : rappel du statut d’objet de la femme.

Le passage en lui-même ne présente rien de foncièrement émoustillant. Il décrit le cas d’homme marié à deux femmes qui dédaignerait la mère de son aîné et l’obligation qu’il a malgré l’affection supérieure qu’il porte à la seconde de respecter le droit d’aînesse du premier enfant. Seule l’introduction souligne la mentalité machiste du rédacteur : « Si un homme possède deux femmes… »TO. Selon le sens entendu, le terme posséder s’applique en général aux biens inertes voire pour certains, au bétail. Mais comme nous l’avons déjà compris, selon la torah, la femme se possède au même titre qu’un objet ou un animal.

Dt21.18-21 – Fils rebelle : pédagogie du parpaing.

« Si un homme a un fils libertin et rebelle, sourd à la voix de son père comme à celle de sa mère, et qui, malgré leurs corrections, persiste à leur désobéir, son père et sa mère se saisiront de lui, le traduiront devant les anciens de sa ville, au tribunal de sa localité, et ils diront aux anciens de la ville : “Notre fils que voici est libertin et rebelle, n’obéit pas à notre voix, s’adonne à la débauche et à l’ivrognerie.” Alors, tous les habitants de cette ville le feront mourir à coups de pierres, et tu extirperas ainsi le vice de chez toi ; car tout Israël l’apprendra et sera saisi de crainte. »TO.

Je me suis longtemps demandé si je devais où non commenter ce passage illustrant tant la profondeur et l’efficacité de la pédagogie toraïque, que la considération des enfants et de ses marges éducationnelles. Écœuré et navré, j’ai finalement opté pour ne souligner que le fait qu’on ne considère que le cas d’un fils, omettant qu’il puisse y avoir aussi des filles rebelles.

Dt21.18 – Pendaison : lorsque sa justice offense Yehvah lui-même.

« Quand un homme, convaincu d’un crime qui mérite la mort, aura été exécuté, et que tu l’auras attaché au gibet, tu ne laisseras pas séjourner son cadavre sur le gibet, mais tu auras soin de l’enterrer le même jour, car un pendu est chose offensante pour Dieu(elohim), et tu ne dois pas souiller ton pays, que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), te donne en héritage. »TO

A nouveau, nous sommes confrontés à un édit paradoxal. La justice que Yehvah à commandé, induit donc des potentielles peines de pendaison. Jusque là rien ne choque plus. Mais ces mêmes peines de pendaisons, sont « chose » offensante pour le dieu qui la fait mettre en place. N’aurait-il pas pu simplement bannir la pendaison du panel répressif ? Cela nous permet donc de remettre en évidence le caractère contradictoire et bipolaire de la divinité présentée ici.

Dt22 – Généralités et lois sexuelles.

Le chapitre énonce dans sa première partie des lois concernant la restitution d’objets perdus, l’assistance à animal domestique en difficulté, l’interdit de travestissement, la capture d’oisillons, la mise en place d’un parapet à toiture, divers interdits de mélanges et l’obligation de faire des cordons à franges aux coins des vêtements.

22.13-21- Prise à parti et diffamation d’une épouse : nouvelle absurdité misogyne.

« Si un homme, ayant épousé une femme et cohabité avec elle, la prend en haine, invente contre elle des prétextes d’accusation et répand sur son compte un bruit calomnieux, en disant : “Cette femme, je l’ai épousée ; et en m’approchant d’elle, je ne l’ai point trouvée vierge”, le père et la mère de la jeune femme se nantiront des preuves de sa virginité, qu’ils produiront devant les anciens de la ville, au tribunal. Et le père de la jeune femme dira aux anciens : “J’avais donné ma fille pour épouse à cet homme, et il l’a prise en haine ; et maintenant il invente des prétextes d’accusation, disant : “Je n’ai pas trouvé chez ta fille le signe de la virginité.” Or, voici la preuve de la virginité de ma fille !” Et ils déploieront le drap devant les anciens de la ville. Alors, les anciens de cette même ville se saisiront de l’homme et le châtieront ; Mais si cette accusation était vraie, si la jeune femme n’a pas été trouvée vierge, on la conduira à l’entrée de la maison de son père, et les gens de sa ville la lapideront jusqu’à ce que mort s’ensuive, pour avoir commis une infamie en Israël en se prostituant dans la maison paternelle. Et tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. »TO

Dans la série « Satisfait ou remboursé de son achat » voici la manœuvre « Comment utiliser un produit avant de le retourner sans frais au fournisseur », extrait de notre très pratique Levy and son’s swindling tactics[46], non illustré, en 5 volumes.

Nous nous trouvons dans la situation où un homme ayant essayé la jeune épouse qu’il possède depuis peu, se voit insatisfait de son expérience ou de sa performance. De quels moyens dispose-t-il pour s’en débarrasser à bon compte.

Primo, le coup de pouce de la chance. En effet, il existe certaines conditions physiologiques qui, naturellement, vont engendrer prématurément et ainsi longtemps avant tout rapport sexuel, la rupture de l’hymen. D’autre cas voient la femme naître sans hymen ou avec un hymen naturellement hypotrophié, disposer d’un hymen dit complaisant qui ne rompra pas.

Ce sont des cas pour lesquels tout le monde pourrait être de bonne foi, en particulier la jeune femme, vouée malgré tout d’après une loi primitive et simplette à une funeste et douloureuse fin.

Secundo, le cas de l’homme désireux de se débarrasser de l’épouse. Il lui suffit de se débarrasser d’un drap éventuellement taché et de présenté un drap immaculé. On peut tenter de se mettre dans la tête d’un esprit retord et averti, qui envisagerait différentes variantes à l’encontre d’une jeune vierge antique peu éduquée, (ce qui peut sembler être le cas général, tant le tabou sur la sexualité locale est pesant), pour préserver le drap : faire chevaucher sa partenaire, en comptant sur sa toison pubienne masculine pour circonscrire l’épanchement de tout flux sanguin. Ou encore, toujours en comptant sur l’ignorance de la jeune femme : opter pour un rapport anal ou superficiel fricatif.

Tertio, le cas des parents « prévoyants », il suffit de tâcher suffisamment savamment et précisément un drap d’un sang frais quelconque, ce qui constituerait une contre-preuve en cas de présentation d’un drap blanc par le mari. Vu le niveau supposé de la capacité d’authentification biologique de l’époque, le statut-quo juridique sera inextricable. D’ailleurs ce cas n’est pas traité, au cas où il survienne.

Si, innocente ou non, la femme devait être condamnée, ce serait donc à mort par lapidation. Si l’homme devait être condamné, ce serait à une amende, des coups de fouets et l’interdiction de répudiation de l’épouse. Qui est vraiment puni dans ce cas ? Que sera la vie d’une épouse éternelle, prise d’emblée à parti par son « possesseur », humilié, battu, désavoué et taxé à cause (grâce ?) à elle ? Un peu plus d’équité voudrais que la jeune femme soit libérée, voir que l’homme soit taxé et/ou lapidé. A ce stade on peut tout essayer d’imaginer pour rétablir l’équilibre. Mais c’est sans compter, le point de vue macho-métayiste des auteurs de l’époque pour ne pas suggérer que cela provienne de Yehvah, prétendu édicteur de ces commandements. Toujours dans un souci de parité et d’équité, s’il n’existe aucun moyen de vérifier la virginité de l’homme, de quel droit un moyen plus que douteux imposerait de ne vérifier celle de la femme, plaçant la mort à la clef en cas d’infirmation.

Je note aussi ici, car passé sous silence depuis l’apparition du fait, que le peuple est désigné comme bourreau exécutif, sans que l’on lui demande son avis. On peut s’interroger sur la participation d’enfants au caillassages.

Enfin et pour dernière touche sur le sujet, on remarque que le crime concerne au final, l’acte de « prostitution dans la maison de son père ». Cela suggère que le rapport s’est donc passé dans la demeure paternelle de la femme. C’est faux, car la traduction de לִזְנוֹת בֵּית אָבִיהָ – liznot beit aviah, signifie « prostituer la maison de son père ». Ceci doit faire considérer la lignée familiale paternelle entière et son prestige plus que le bâti matériel. C’est donc l’honneur familial, réduit ici à la réputation paternelle (donc toujours masculine), qu’on lave par une exécution atroce d’une enfant et non un crime sexuel qui n’en est pas un. En effet, rien, n’est criminel dans l’acte sexuel, le reproche ne peut concerner, en cas de rapports antérieurs au mariage, non avoués, qu’une simple tentative de tromperie ou un mensonge. Comment faire dans le cas d’une orpheline. La défense est stipulée mise en œuvre par le père et la mère, sans qu’une autre alternative ne soit proposée s’ils avaient disparus. Qu’on l’admette ou pas, c’est bien une lacune juridique de plus, qui peut engendrer des conséquences significatives pour la vie d’une personne.

Dt22.22 – Adultère : mise à mort amère.

« Si un homme est surpris ayant commerce avec une femme mariée, ils mourront tous deux également, l’homme qui a eu commerce avec la femme, ainsi que cette dernière. Et tu feras disparaître ce mal en Israël. »TO

Gardons-nous ici tant d’interpréter, que d’extrapoler, de faire d’abstraction, d’élargir le sens… de la loi yehvahique supérieure et parfaite par définition. Ainsi, cette loi ne peut être et ne doit être tronquée, interprétée ou appliquer avec précision et négligence. Tout cela afin d’en rire un peu plus avant le commentaire dit « utile ».

Je recommande de se préparer psychologiquement à affronter l’affirmation qui va suivre tant sa simplicité la ridiculise apparemment d’elle-même tout lui confèrent un effet miroir, qui éprouve le caractère apparemment si évident de la loi énoncée. J’insiste sur le fait que le seul et unique but ici, est de suggérer un sourire.

La loi stipule très clairement qu’un homme ayant une relation avec une femme mariée, doit être, tout comme elle, mis à mort. Cela inclut-il lui et sa femme ? Il s’agit bien du cas d’un homme qui a une relation avec une femme mariée ! (Sourire ?)

Cette très mièvre remarque ne prélude qu’à l’interrogation sur la formulation. Le statut marital de l’homme n’est pas précisé. Pourquoi la loi n’est pas formulée comme suit : « Si un homme et une femme mariés… » ? La vrai question, qui ne sera jamais ni posée, ni élucidée par la torah : « Si un homme marié … a commerce avec une femme… ». A qui profite ce vide juridique… ?

La loi considère-t-elle le cas d’une femme qui ne révèle pas à son amant qu’elle est mariée ? Enfin, cette loi intègre t’elle des mesures de clémence pour des adultérins, parents d’enfants, ou encore une femme enceinte ? Bien sûr que non ! Une erreur ou un débordement humain est bien plus grave pour ce dieu que la multiplication d’orphelins et la préservation à tout prix de structures sociales basées sur un verrouillage marital aveugle, toutefois très permissif et regorgeant d’échappatoires à de nombreuses autres occasions (outre ce genre de cas), pour les hommes uniquement.

Dt22.23-27 – Viol d’une fiancée : l’approximation législative continue.

« Si une fille vierge est fiancée à quelqu’un, et qu’un homme, la rencontrant dans la ville, cohabite avec elle, vous les conduirez tous deux à la porte de cette même ville et les ferez mourir par lapidation : la jeune fille, par la raison qu’elle n’a pas crié à l’aide, étant en pleine ville ; et l’homme, par la raison qu’il a abusé de la femme d’autrui. Et tu extirperas le mal du milieu de toi. Mais si c’est dans les champs que l’individu a rencontré la jeune fiancée, s’il lui a fait violence en cohabitant avec elle, cet homme qui a cohabité avec elle mourra seul; et à la jeune fille tu ne feras rien: elle n’a rien commis qui mérite la mort. Car, comme si un homme se jetait sur un autre et le tuait traîtreusement, ainsi s’est passée la chose. »TO

Après le cas de la femme mariée, voici, un cas concernant la femme fiancée. Celui de la femme célibataire (vierge) suivra. La traduction édulcore le sens des rapports. « Cohabiter », traduit ici « Violer ». La première partie du texte condamne donc à mort le violeur et sa victime qui n’aurait pas crié. Rappelons que dans le cas d’une condamnation à mort pour un crime donné, la loi a révélé dernièrement, très formellement, qu’il faut deux ou trois témoins oculaires pour condamner à mort. Les circonstances impliquant donc une condamnation à mort sont ici : le viol d’une jeune fiancée silencieuse devant au moins deux témoins. Cela implique qu’aucun recours ou mise en examen n’est possible sans la présence de témoin, que la victime crie ou pas. Qu’en est-il du cas d’un agresseur qui menacerait sa victime, la bâillonnerait, l’assommerait, la droguerait, l’isolerait dans un sous-sol… La jeune fille serait tout autant lapidée. Quant à l’agression en plein champ, la présence d’au moins deux témoins étant plus que contingente, la sécurité d’une jeune fiancée, n’est aucunement garantie. C’est pourquoi, cette loi comme tant d’autres inapplicable est deplus pauvre en potentiel dissuasif. L’auteur aurait pu toute sa psychopathologie et sa capacité à mettre en avant la barbarie de son dieu en lui faisant dire quelque chose comme « Tout violeur subira les pires tourments de l’enfer. Il sera maudit par la divinité dans la vie, et dans la mort, durant laquelle il subira quotidiennement, éternellement et au centuple ce qu’il a fait subir et pire encore. Deplus, pris sur le fait, ses biens lui seront confisqués au profit de la victime, et ses enfants mâles la serviront à vie comme esclaves (du fait que les fils payent pour la faute des pères sur trois ou quatre générations…), et seront castrés afin de ne pas transmettre une perversité héréditaire. Le violeur sera aussi castré. Il sera enchaîné à perpétuité dans une prison de Gomorrhe, où il sera en plus forcé de travailler jusqu’à sa mort pour indemniser sa victime… Puis dieu purifiera la victime et la rendra à nouveau vierge en plus d’être sainte, veillera sur elle le restant de ses jours et bénira toutes ses œuvres et celles de ceux qui l’aimeront… Ainsi parle et procède dieu de morale et de justice, se souciant plus de préserver la valeur morale de qui pécherait par ses actes et l’intégrité des innocents qui pourraient être victimes, plus que faire lapider ceux qui planteraient des arbustes, même près des autels… Et à tout célibataire pervers et défaillant qui songerait à abuser d’un enfant, je recommande l’isolement et la masturbation, et à tout homme marié, je recommande de se vouer à son épouse…». On peut certes imaginer des tentatives encore plus dissuasives et préventives, tout en continuant à s’inspirer partiellement du style de base.

Dt22.28-29 – Viol d’une enfant : appropriation pédophile à moindre frais – confirmation.

Nous trouvons ici des précisions utiles à propos des modalités de « dédommagements » par rapport à la première évocation du cas, faite dans l’Exode : les auteurs ne peuvent plus se défiler tant l’affirmation nouvelle est claire.

◐Dt22.28-29

כִּי-יִמְצָא אִישׁ, נַעֲרָ בְתוּלָה אֲשֶׁר לֹא-אֹרָשָׂה, וּתְפָשָׂהּ, וְשָׁכַב עִמָּהּ; וְנִמְצָאוּ. וְנָתַן הָאִישׁ הַשֹּׁכֵב עִמָּהּ, לַאֲבִי הַנַּעֲרָ–חֲמִשִּׁים כָּסֶף; וְלוֹ-תִהְיֶה לְאִשָּׁה, תַּחַת אֲשֶׁר עִנָּהּ–לֹא-יוּכַל שַׁלְּחָהּ, כָּל-יָמָיו

« [1] Si un homme, rencontrant une fille vierge non fiancée, la surprend et abuse d’elle et qu’ils soient pris sur le fait, l’homme qui a eu commerce avec elle [2] donnera au père de la jeune fille cinquante sicles d’argent, et [3] elle deviendra sa femme, parce qu’il l’a violée ; [!!!]il ne pourra la répudier de sa vie. »TO

◖Ex22.15

וְכִי-יְפַתֶּה אִישׁ, בְּתוּלָה אֲשֶׁר לֹא-אֹרָשָׂה–וְשָׁכַב עִמָּהּ: מָהֹר יִמְהָרֶנָּה לּוֹ, לְאִשָּׁה. וְכִי-יְפַתֶּה אִישׁ, בְּתוּלָה אֲשֶׁר לֹא-אֹרָשָׂה–וְשָׁכַב עִמָּהּ: מָהֹר יִמְהָרֶנָּה לּוֹ, לְאִשָּׁה

« [1] Si un homme séduit une vierge non encore fiancée et cohabite avec elle, [3] il devra l’acquérir pour épouse. [2]Que si son père refuse de la lui accorder, il paiera la somme fixée pour la dot des vierges. »TO

Divergences

[1] – ◐ : L’homme rencontre, surprend, abuse… et ils doivent être « pris sur le fait ». / ◖ : L’homme séduit et cohabite. Les versions divergent. La nouverse semble insister sur l’impératif de flagrant délit, qui seul peut induire la mise enpratique de la loi développée dans son ensemble. Cela signifie, que tant que l’acte n’a pas été surpris, aucune contrainte ne pet être imposée au violeur. En outre, le cas d’une plainte de la victime n’est pas évoqué. Quel que soit le cas, aucune intervention ou désaprobation divine n’est signalée ici, ne serait-ce même qu’une petite désaprobation. Concernant la divination ou autres imbécilités. Rien ne réclamme une « prise sur le fait ». A contrario, seul « l’état de fait » suffit à pourchasser les pratiquants. Pour le cas du viol d’enfant et pour leurs deux évocations, Yehvah semble un spectateur passif et complaisant. [2] – ◐ : Le violeur donne d’emblée au père de la victime, cinquante sicles d’argent. / ◖ : En cas de refus du père d’allouer sa fille comme épouse au violeur, le bourreau doit s’acquitter d’une « dot des vierges ». S’il faut donc comprendre que la dite dot se monte à cinquante sicles d’argent, l’approbation ou non du père est occultée dans la nouverse. [3] – ◐ : la victime devient la femme du violeur du fait du viol. / ◖ : Le violeur doit « acquérir pour épouse » sa victime.  [ !!!] – Tantôt acquise tantôt épouse de facto, le calvaire de la jeune fille ne s’arrête pas là. Le violeur une fois marié à la victime, écopera d’une terrible punition pour son acte : l’interdiction de répudier la jeune fille. Ici encore, qui est puni ? Il est important de noter que le « il ne pourra la répudier de sa vie » est tiré de – kol yamav, « sa vie à lui » et non à elle. Ceci implique qu’il continue à vivre tout bonant mallant et qu’ainsi, aucune autre mise en cause ou sanction. Notons aussi que contrairement à la jeune vierge fiancé, on ne cherche pas à savoir ici, si elle a crié ou pas.

Mouton, y mène pas large… / Mou! Ton hymen pas large.

Dt23.1 – Chasse gardée de l’épouse du père.

« Dt23.1 On ne doit pas épouser la femme de son père, et découvrir ainsi la couche paternelle. »TO

Un commandement sur le sujet peut paraître superflu. S’il est possible pour un homme d’avoir plusieurs épouse, le contraire est loin d’être avéré. Ainsi, comment une femme pourrait être mariée à un père et un fils à la fois, reste un mystère à ce stade. Si le texte avait été précis ou compréhensible, il aurait pu ajouter au sujet de la femme : « … après qu’elle ait divorcé du père ». Dans l’absolu, une femme divorcée est en droit de se marier avec qui bon lui semble. Si un remariage de ce type paraît inusuel, il ne nous appartient de juger des élans de l’amour. A plus forte raison, lorsque, certaines épouses étaient bien plus jeune que le mari et souvent plus jeunes que les enfants du mari. Le commandement retrouve un peu de cohérence si un père de 65 ans divorce d’une épouse de 13 ou 16 ans, pour laquelle s’entiche un garçon de 15 ou 17 ans de cet homme. A priori, l’appartenance au père et l’attachement à une empreinte familiale génératrice d’un retro-inceste de principe, de la femme répudiée, semble tenir à cœur à l’auteur.

Ce dernier petit point, est anecdotique en regard des 3 précédents. Cependant, les 4 derniers passages convergent tous vers l’admission d’un paradigme ahurissant et du reflet de l’état d’esprit archaïque, primitif, malsain et machiste des auteurs.

On s’aperçoit donc que la loi contre l’adultère vise à accabler la femme mariée et son amant, soit, à préserver « le bien » du mari. L’homme, une fois…

La loi contre le viol d’une fiancée vise à accabler une fois sur deux la fiancée et son agresseur, soit, à préserver « le bien » du futur mari. L’homme, deux fois…

La loi contre(?) le viol d’une fillette vise à permettre à un homme l’acquisition d’un « bien » et de devenir (une fois de plus s’en faut) à nouveau mari. L’homme à tout prix…

La loi contre le remariage d’une épouse au sein d’une même filiation vise à entretenir une appartenance maritale et un marquage marital virtuel sur un « bien » acquis. L’homme toujours…

Le mariage est donc préservé, forcé ou nimbé d’appartenance rémanente fantôme, plus que l’intégrité, le droit et la liberté des individus. Il semble qu’aux yeux de l’auteur cette institution soit si chère qu’il en ramène la femme à un utilitaire. Le but sous-jacent et au regard du verset suivant, ne peut en être qu’un objectif de reproduction basé sur la possession de l’objet reproducteur féminin.

« Dt23.2 Celui qui a les génitoires écrasés ou mutilés ne sera pas admis dans l’assemblée du Seigneur(yehvah). »TO

Le « croissez et multipliez » de la Genèse a donc fait des émules.

Je me prends souvent à imaginer ce qu’aurait été ce texte si écrit par des femmes. Si la version sémite et masculine de la torah est dégoutante, la version amazone aurait pu être désopilante : Ève et Adam au jardin d’Éden, la serpentine et le légume interdit… Sarah, Rebecca et Léa les matriarches… Joséphine, la petite dernière de Léa, vendue en Égypte devenant Vizirette de Cléopâtre… Moïsette ou Myriam libératrice de la femme en Égypte… Josuette conquière Canaan… Davida et Salomé reines de Juda… Les psaumes : comptines pour enfants… Les Proverbes : recettes de cuisine… Pour le panthéon, nous aurions eu Yehvahne… les filles de la race divine… les néphilimettes ou les titanettes… Lilith à la place d’Azazel… un âne à la place de l’ânesse de Balaam qui aurait été la Sybille… et j’en passe.

Au-delà, si on considère que l’homme primitif a réussit à imposer son dictat en vertu de sa supériorité physique toute relative et son infinie bêtise, on comprend mieux de craindre l’espèce bovine, bœuf, taureau voire veaux. Ainsi fut-il banni des adorations et représentations et utilisé comme objet de sacrifice. Le rapport homme/ bœuf seront les critères de la puissance physique et de la bêtise, font du genre bovin, une espèce supérieure à l’homme et potentiellement dominante. Le bœuf étant végétarien, il lui aura certainement manqué l’agressivité carnassière humaine à son encontre pour s’imposer. Pour clore, quitte à décevoir les amateurs de science-fiction : « La Planète des Bœufs », ne sera jamais réalisé car, il n’appartient pas au genre : du fait que nous y vivions en tant qu’acteurs principaux, ce ne serait pas de la science-fiction, mais uniquement un drame mettant en scène la triste réalité actuelle, voire, un simple reality show de seconde zone.

Dt23.3 – Enfants illégitimes : exclusion partiale d’innocents.

« Dt23.3 L’enfant illégitime ne sera pas admis dans l’assemblée du Seigneur ; sa dixième génération même ne pourra pas y être admise. »TO

Il s’agit bel et bien d’une injustice cruelle. Un enfant, ne choisi en rien, son statut de légitimité.

D’un point de vue théorique, il s’agit d’un enfant conçu hors mariage. Cela pose un problème à ceux qui considère que l’acte charnel est l’acte d’union. En effet, si l’acte charnel est l’acte d’union, aucun enfant ne peut être illégitime du fait d’avoir été conçu, hors mariage, puisque le premier coït équivaut au mariage, la cérémonie étant le décorum. C’est le cas de la jeune vierge violée qui concevrait au moment du viol, avant d’être mariée de force à son agresseur. Si le viol est l’union, l’enfant est légitime. Le texte à bien précisé : qu’elle devient la femme de l’homme car elle a été violée. L’acte sexuel intrusif scelle le mariage. Comment, après un divorce, le remariage est-il scellé ? Il faut un protocole et une cérémonie… cette cérémonie étant constante, elle doit donc aussi avoir lieu pour une première union. Le cas de la femme violée qui conçoit impose à l’enfant, le statut d’illégitime. Reste les enfants nés d’adultères. Une femme marié qui aurait une relation avec un autre homme et son mari sans être démasquée, pourrait tomber naturellement enceinte. Le mari intégrerait cet enfant comme le sien. Alors un enfant illégitime entrerait malgré la loi dans « l’assemblée du seigneur… ». Pour les cas, ou elle serait démasquée, prise sur le fait ou enceinte alors que son époux n’a pas eu de rapports avec, la loi la condamne à mort. Le tout est de savoir si elle est exécutée prégnante ou post-partum. Exécuté au moment de la grossesse, l’enfant ne naitra pas, et ne sera pas illégitime. Exécutée après la naissance, l’enfant sera orphelin de mère et illégitime. Le plus dramatique est de ne pas savoir exactement si cette loi l’autorise toutefois à être esclave pour « l’assemblé du seigneur ».

Dt23.4-7 – Exclusion et guerre éternelle aux Ammonites et Moabites.

« Dt23.4 Un Ammonite ni un Moabite ne seront admis dans l’assemblée du Seigneur(yehvah) ; même après la dixième génération ils seront exclus de l’assemblée du Seigneur(yehvah), à perpétuité…  »TO.

Notre vieil ami Yehvah décide donc d’exclure pour des raisons qui lui sont propres, dès à présent et à jamais tout ce qui pourrait de près ou de loin, le risque d’union entre un israélite et un moabite ou ammonite. Telle est la loi de Yehvah. Claire, nette, précise et éternellement immuable…

Pourtant, un peu plus tard dans les écris[47], on nous révélera le mariage d’une certaine Ruth, moabite avec d’abord un des fils d’une certaine Noémie, puis ensuite avec son proche parent, un certain Boaz, en vertu de la règle du lévirat. Faut-il ajouter que Ruth ne sera rien moins que l’arrière grand-mère du roi David, intriquée à la lignée de Perets, bâtard, illégitime, fruit de l’union de Jacob et de sa bru, qui s’était prostituée secrètement pour s’unir à lui[48]. Ce point de détail nous renvoi au rejet de l’illégitime, traité juste un temps plus tôt[49]. Car David, et, de facto le reste de sa lignée ne sera que le prolongement d’un enfantement illégitime et de surcroit, incestueux en regard des lois imposé par un Yehvah contradictoire. Il choisira un berger que ses commandements auraient du disqualifier trois fois. Quoi qu’il en soit, revenant à l’interdiction yehvahique de lier à des moabites, ses commandements sont où bafoués ou interprétés et élargis pour bannir le « mâle » moabite, tout en s’octroyant le droit à la femelle. Ces deux dernières considérations apparaissent très conformes à l’espèce de mentalité permissive tribale, clairement affichée et décrite par les auteurs jusqu’alors.

Dt23.8,9 – Acceptation contradictoire des Iduméens et Égyptiens.

Alors que le texte vient d’exclure Ammonites et Moabites pour des raisons revanchardes très relatives et discutables, il enjoint ici à l’intégration d’Iduméens et d’égyptiens.

« Dt23.8 N’aie pas en horreur l’Iduméen, car il est ton frère ; n’aie pas en horreur l’Égyptien, car tu as séjourné dans son pays. 23.9 Les enfants qui naîtront d’eux, dès la troisième génération, pourront être admis dans l’assemblée du Seigneur. »TO

Si on peut saluer ici une certaine propension yehvahesque au pardon et la tolérance, on constate, à bien regarder les évènements décrits, qu’ils recèlent un certain paradoxe, toutefois très cohérent.

Comme nous l’avons vu, les Ammonites et Moabites ont été exclus pour un motif précisé en 23.5 : « 23.5 … parce qu’ils ne vous ont pas offert le pain et l’eau à votre passage, au sortir de l’Égypte, et de plus, parce qu’il a stipendié contre toi Balaam, fils de Beor, de Pethor en Mésopotamie, pour te maudire. ». Ces faits sont conformes au récit. Cependant, il paraît utile de rappeler le contexte dans le quel ils sont survenus. Les madianites seront anéantis sans pitié peu de temps après. Les cananéens d’Arad ont été éradiqués (21.1-3), les amorréens de Si’hon ont été massacrés (21.21-31), les habitants du Bachan et leur roi Og, ont été exterminés (21.33-35).

Le texte explique donc, que : terrifié par la démarche militaire destructrice, aveugle, surnaturelle et inexorable des israélites, Moab chercha un moyen visant à éviter un engagement militaire se terminant de manière aussi funeste que pour les peuplades environnantes. Deplus, face au descriptif d’une destruction surnaturelle, œuvre d’une divinité cruelle et invincible, la recherche d’une parade surnaturelle apparaît cohérente pour le récit et justifiée dans le principe. Si alors, cette tentative de défense préventive moabite, justifie la vindicte et l’exclusion éternelle de la part de Yehvah, la faveur faite aux Iduméens et Égyptiens est pour le moins curieuse. On ne parle plus de refus de pain ni de manœuvre de survie avortée, dans ce cas. Il s’agit de plusieurs siècles d’esclavage impitoyable, de décret d’extermination des nouveaux nés et de tentative de recapture manu militari de la part des égyptiens. Mais encore, de haine fratricide pour une vieille histoire de spoliation familiale entre Ésaü et Jacob qui influencera l’héritage et le devenir de toute la nation d’Édom.

Nonobstant ces griefs majeurs qui auraient pu être plus sérieusement entretenus et prolongés, Yehvah enjoint à l’intégration d’Égyptiens et d’Iduméens, au sein de son peuple qui, jusqu’alors était soumis à des lois raciales protectionnistes sévères. Lois raciales protectionnistes parfaitement incongruentes avec l’abâtardissement de cette populace à ce stade de l’histoire[50]. Deplus, le récit prétend la destruction de l’Égypte moins de 40 ans plus tôt en ayant laissé comprendre une rupture sans concession avec l’identité et la mémoire égyptienne. Il est facile de comprendre que l’auteur qui a jusqu’alors situé son récit fantasmagorique au XIIIe siècle AEC, doit recomposer les propos tenus dans sa rédaction, dans le but de ménager sa crédibilité face à la réelle situation géopolitique de l’époque qui impose le ménagement des sensibilités étatiques régionales. Il nous faut resituer l’authentique situation historique pour mieux comprendre les nouveaux aménagements du rédacteur.

A propos d’Édom: au XIIIe siècle AEC, « L’archéologie prouve simplement qu’aucun roi ne se trouvait à Édom pour affronter les Israélites. »[51], « D’après les sources assyriennes, Édom ne possédait ni Roi, ni état avant la fin du VIIIe siècle av. J.-C. »[52], « Édom n’a atteint une dimension étatique que sous les auspices assyriennes, au VIIe siècle av. J.-C. »[53].

Rappel sur la rédaction : « Bien, entendu des rajouts furent introduits ultérieurement dans le texte final mais, dans l’ensemble, le deutéronome colle étroitement à tout ce que Josias à décidé de promulguer « pour la première fois », à Jérusalem en 622 av. J.-C. »[54].

Rappel sur la domination égyptienne régionale de l’époque et la fin brutale et tragique de Josias : lors de la bataille de Megiddo en 609 AEC, Josias est éliminé par le Pharaon Nékao II, qui transitait par Canaan pour secourir les Assyriens face aux armées babyloniennes.

Loin des grandes prétentions militaires du texte, le roitelet israélite de l’époque, Josias à fini à l’instar d’une mouche sur le pare-brise d’un camion lancé à vive allure : écrasé. On ne saura certainement jamais, si le pharaon de l’époque avait eu vent des inepties et des provocations, proférées dans le récit qui nous nous concerne, et décidé de remettre les pendules à l’heure. En écrasant, au passage, sans autre forme de politesse, Nékao prouva à l’époque autant aux yeux des affabulateurs qu’aux yeux de l’histoire, plusieurs réalités qui enterre la fable toraïque. La puissance militaire égyptienne de l’époque et son influence régionale méritait une considération certaine. Ainsi, lorsque le récit prétend « Nous avons ravagé, pillé et humilié l’Égypte », alors qu’au même moment un des rédacteurs présumé se fait liquider par ces mêmes égyptiens sensé être ruinés, cela prête à sourire doucement. Il devient difficile de distinguer si l’introduction de contre-affirmations comme « nous tolérerons les égyptiens», ont un but d’atténuation ou de rattrapage. Il en va de même pour des injonctions à la tolérance soudaine d’Édom et des Iduméens, qui sont à l’époque de la rédaction, une petite puissance sous égide Assyrienne, rival sérieux et potentiel du non moins petit royaume tribal israélite. Face aux Iduméens de l’époque, l’intérêt israélite penchait certainement plus en faveur d’une conciliation que d’une confrontation, même s’il était convenu d’imposer une propagande locale démagogue et unificatrice au sein de la communauté d’Israël.

Dt23.10 – Moralité hygiénique militaire.

« Dt23.10 Quand tu marcheras en corps d’armée contre tes ennemis, tu devras te garder de toute action mauvaise. 23.11 S’il se trouve dans tes rangs un homme qui ne soit pas pur, par suite d’un accident nocturne, il se retirera du camp, où il ne rentrera pas. 23.12 Aux approches du soir, il se baignera dans l’eau, et, une fois le soleil couché, il rentrera dans le camp. »TO

S’arrêter au premier verset mène à une figuration quelque peu floue de ce que le commandement suggère : comme peut l’être toute injonction du type « Ne fais pas ça ! ». Quant au « ça », nous sommes bien forcé de lui trouver un sens grâce aux versets adjacents qui semblent en rapport. La suite énonce donc le cas d’un homme qui ne serait pas pur à cause d’un accident nocturne. Quel genre d’accidents nocturne peut rendre impur ? Si l’on s’en remet au genre d’actions mauvaises qui rendent impur, selon les lois édictées jusqu’alors, mais qui sont de survenue nocturne, accidentelle et pouvant être évitée, il risque de falloir un minimum de créativité et d’imagination pour envisager un cas réaliste.

Faut pas pousser / Faux pas : pou sait!

D’après les éléments dont nous disposons il ne s’agit pas de la masturbation. La masturbation peut ne pas être que nocturne. On voit mal comment cela peut être accidentel. En général, c’est un acte d’autosatisfaction volontaire et consenti. Certes, on peut considérer que c’est évitable, mais avec deux autres contre-arguments solides en plus d’être évidents, il n’est donc pas nécessaire de s’étendre et de se confronter au point de vue régressiste de quelques attardés qui voudrait imposer que la masturbation soit un acte mauvais qui rende impur. Il faut trouver autre chose…

Cherchons donc, une mauvaise action nocturne évitable qui induirait un accident affectant la pureté. La consommation excessive et nocturne d’alcool étant un acte nuisible en soi, donc, classifiable dans la catégorie des actions mauvaises, que l’on peut éviter grâce à un peu de bonne volonté. Il nous reste à trouver une impureté accidentelle qui en découlerait. Je propose le fait que la perturbation des sens, due à l’alcool ait conduit à la zone d’abattage des cuisines de campagnes et induit une chute malencontreuse sur une carcasse. Une carcasse étant par définition une charogne, qui elle-même communique une « impureté » en cas de contact, nous avons donc rassemblé tous nos éléments. La loi est donc : « Dans un camp militaire, tu ne te saouleras pas à coté des cuisines. ». C’est tout de suite plus clair. On comprend désormais mieux ceux qui affirment que « le texte sans commentaires n’est rien ». Je plussoie cette dernière affirmation. En effet, si un texte n’est ou ne vaut rien sans commentaires, il ne vaudra pas plus avec.

Mon penchant pour la rigueur et l’exactitude exégétique, même dans le cas d’un texte aussi ridicule que celui sur lequel nous nous penchons pousse à avancer dans le récit pour confirmer ou infirmer le sens potentiellement plus étendu ou circonscrit de la loi.

« Dt23.13 Tu réserveras un endroit en dehors du camp, où tu puisses aller à l’écart ; 23.14 tu auras aussi une bêchette dans ton équipement, et quand tu iras t’asseoir à l’écart, tu creuseras la terre avec cet instrument et tu en recouvriras tes déjections. 23.15 Car l’Éternel, ton Dieu, marche au centre de ton camp pour te protéger et pour te livrer tes ennemis : ton camp doit donc être saint. Il ne faut pas que Dieu voie chez toi une chose déshonnête, car il se retirerait d’avec toi. »TO

Le sens des premiers versets trouve ici une perspective nouvelle. Nous pourrions scinder les règles impératives attachées à la vie dans un camp militaire en deux parties. La première enjoint à (pour exemple non exhaustif) : ne pas se saouler la nuit près des cuisines. La seconde enjoint à : se doter d’un matériel permettant d’enterrer ses déjections. Toutefois il apparaît plausible de relier l’ensemble. Cela impose de ré-estimer la teneur de la mauvaise action. Nous avons cité l’ivrognerie. Celle-ci a été évoquée plus tôt, de concert avec la gloutonnerie. Ces deux actions peuvent être considérées comme mauvaise, vaguement dans l’absolu et précisément d’après le texte. Elles méritent toutes deux la mort par lapidation, particulièrement chez les garçons[55]. Ces derniers éléments, permettent donc de réapprécier le sens de la loi. Grâce à l’inclusion du facteur déjectionnel, nous aboutissons à une synthèse plus précise et efficace des paramètres à considérer : nuit… accident… impureté… évitable… mauvais… excrément. En somme, la loi stipule « Dans un camp militaire, ne te goinfre pas de fruits frais ayant un effet laxatif, au repas du soir, afin de ne pas avoir a exonérer sur toi, une diarrhée accidentelle qui te rendrait impur, en cherchant à creuser un trou d’aisance. » Voici donc, qui ne peut que forcer respect et admiration, envers la précision, la pertinence et la propension à la sainteté, imposées par cette torah. Nous avons donc à faire aux principes les plus judicieux du judaïsme qu’il faut qualifier de « judacieux ». Toutefois, malgré leur utilité incontestable, la réalisation semble plutôt controversée et douteuse d’un point de vue strictement pratique et tactique. Un cas concret doit nous permettre de corroborer ces doutes : Massada.

Nous nous situons en 73 EC, un groupe de juifs est encerclée par l’armée romaine. Nous sommes donc en présence d’un camp militaire israélite, deplus retranché et surélevé. D’après ce que la torah nous a permis de comprendre, à partir de la synthèse de tout ou partie de : nuit+accident+impureté+évitable+mauvais+ excrément ; le soldat en poste devait donc franchir un dénivelé brutal de quelques centaines de mètre, puis les postes des légions romaines (Le commandant romain fit d’ailleurs bâtir un mur pour rendre toute tentative d’évasion, plus ardue), puis creuser pour assouvir ses besoins ou s’immerger dans un bain de purification (très courant dans désert…), puis rentrer au camp. Ce genre d’exploit relève soit de la maitrise parfaite des arts avancés du Ninjutsu, soit de la complaisance ou de l’incompétence des légions Romaines. Ce qui peut perturber la considération de la toute puissance militaire israélite décrite par la torah, lorsque l’on connaît l’issue du chantier de Massada, n’est autre que sa chute. Le terme « chantier » est parfaitement choisi. Plus qu’une campagne militaire, les romains ont du mener à Massada, une campagne de génie civil, ou leur seul défi aura été de construire une rampe permettant l’accès à un plateau rocheux. En complément, les légionnaires auront du se prêter à de simples tâches de fossoyage du fait que les occupants de Massada, se soient simplement suicidés. L’honneur et le suicide étant deux notions clairement et explicitement absentes de la torah. Certains osent donc avancer une attitude héroïque des juifs face à l’oppresseur. Si on admet que le suicide plutôt que le combat à mort est héroïque, comment qualifier l’attitude des Spartiates des Thermopiles. On se demande alors ce que serait le monde aujourd’hui, si on avait fait preuve à Bir Hakeim ou à Stalingrad, du même « héroïsme » qu’à Massada. D’ailleurs, le fait de mourir passivement dans un camp, toutes raisons confondues, alors que d’autres se battent, est étonnamment récurent. Comment apprécier objectivement, un suicide collectif au lieu d’un ultime combat par sacrifice ? Courage, héroïsme, lâcheté, folie… ? Plus sérieusement, et pour clore se passage pitoyable : où étaient le dieu tout-puissant conduisant un peuple invincible, qui d’après son récit aura massacrés sans aucune perte des millions d’occupants d’un pays qu’il aurait conquis après avoir ravagé et ruiné en quelque jour, l’Égypte antique ?

Interlude.

A ce stade du récit, si on le confronte à la réalité, on s’aperçoit rapidement que tout ce qui d’essence juive toraïque, posons ici « judaïque », devient une antinomie. Entre ce que prétend le texte et ce que les évènements ont montré, nous n’aboutissons qu’à contre-sens et contre-réalité. Ainsi on pourrait alors faire équivaloir le préfixe anti- au préfixe judéo-. L’honneur judaïque ou le judéo-honneur, devient anti-honneur. L’héroïsme judaïque ou le judéo-héroïsme, devient anti-héroïsme. Le féminisme judaïque ou le judéo- féminisme devient anti-féminisme. L’humanisme judaïque ou le judéo-humanisme devient anti-humanisme.

 Dt23.16-17 – Recueil d’esclaves étrangers à bon compte.

« Dt23.16 Ne livre pas un esclave à son maître, s’il vient se réfugier de chez son maître auprès de toi. 23.17 Laisse-le demeurer chez toi, dans ton pays, en tel lieu qu’il lui plaira, dans telle de tes villes où il se trouvera bien ; ne le moleste point. »TO

D’après ce texte, on comprend du devoir de laisser un esclave venir se réfugier « dans ton pays », qu’il s’agisse d’un esclave issu d’un autre pays, soit d’un esclave étranger. Si l’on ajoute à cela les différentes règles déjà établies au sujet du commerce, du statut et de l’affranchissement des esclaves locaux, on suppose qu’il vaut mieux être un esclave étranger réfugié chez les hébreux, qu’un hébreu parmi les siens, tout en confirmant que le texte, malgré une traduction douteuse fasse définitivement référence à l’étranger.

Dt23.18 – Interdiction de la « prostitution » : pluri-anecdotique.

« Dt23.18 Il ne doit pas y avoir une prostituée parmi les filles d’Israël, ni un prostitué parmi les fils d’Israël. »TO

A voir ce décret, on ne peut que compatir avec les célibataires en manque d’amour de ce pays. La masturbation étant tout aussi considérée, il ne reste donc aux individus que l’abstinence ou le mariage… mais n’est-ce pas là, le but de tels édits ? En outre, j’appelle l’attention sur le fait que de masturbation, les lois toraïque ne considèrent que l’émission séminale produite par auto-stimulation. Nous n’avons donc pas abordé la masturbation féminine. Elle n’a et ne sera jamais évoqué par les auteurs. Doit-on considérer qu’il s’agit d’une faveur faite aux femmes, d’un tabou absolu, d’une négligence voire d’un constat implicite de l’ignorance fâcheuse des méandres et secrets de la féminité par l’auteur ? La réponse reste en suspens.

Pour revenir à notre sujet, l’auteur condamne la prostitution tant féminine que masculine. Si nous avons tendance à ne pas relever toutes les imprécisions traductionnelles, le verset comporte ici une curiosité.

לֹא-תִהְיֶה קְדֵשָׁה, מִבְּנוֹת יִשְׂרָאֵל; וְלֹא-יִהְיֶה קָדֵשׁ, מִבְּנֵי יִשְׂרָאֵל

Le terme traduit par « prostitué(e)», n’est autre que קָדֵשׁ/ קְדֵשָׁה- qadesh/qdeshah. Cela ne peut qu’interpeler si l’on sait que la racine trilitère ק.ד.ש. – Q.D.Sh., se rapporte au… sacré ! Comme chacun l’aura compris, ma connaissance de l’hébreu autant que celle du français étant limitées, je dois m’en remettre à des références validées. Commençons par un dictionnaire bilingue. Prostitué(e) ? … : יצאנית, פרוצה, זונה – yatsanit, proutsah, zonah… pas de qdeshah en liste… ( !?) Essayons dans l’autre sens. קָדֵשׁ/ קְדֵשָׁה… ? : …hiérodule ! Qu’est-ce donc qu’un/(une) hiérodule ? Il me faut cette fois un dictionnaire ordinaire. Hiérodule… ? : … homme ou femme attaché au service d’un temple. A ce stade, on ne peut que s’interroger sur le fait que le texte original soit tronqué ou encore que la traduction ait déraillé. En effet, l’auteur se mettrait soudain à interdire les serviteurs du temple et les traducteurs à les confondre avec des prostitués ! J’interromps donc, le sketch que j’ai moi-même lancé. קָדֵשׁ/ קְדֵשָׁה- qadesh/qdeshah, ne signifie rien d’autre que « prostitué(e) sacré(e) ».

Ainsi le verset mieux traduit, signifie « Il n’y aura pas de prostituées sacrées des filles d’Israël ; et il n’y aura pas de prostitué sacré des fils d’Israël. »VR Cela n’exclue donc pas la prostitution en général, ainsi que cela sera indirectement confirmé par un verset suivant. Mais cela peut aussi, ne pas interdire la prostitution dite sacrée, pratiquée par des étrangers. Enfin, rappelons que la prostitution familiale, était une pratique chère et constante chez divers patriarches, mettant en scène brus[56] ou matriarches elles-mêmes[57].

Dt23.19 : Offrandes votives : prostituées = chiennes ?

לֹא-תָבִיא אֶתְנַן זוֹנָה וּמְחִיר כֶּלֶב, בֵּית יְהוָה אֱלֹהֶיךָ–לְכָל-נֶדֶר: כִּי תוֹעֲבַת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, גַּם-שְׁנֵיהֶם

« Dt23.19 Tu n’apporteras point dans la maison de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), comme offrande votive d’aucune sorte, le salaire d’une courtisane ni la chose reçue en échange d’un chien, car l’un et l’autre sont en horreur à l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha). »TO

Le mot choisi ici pour « prostituée » est זוֹנָה – zonah. Il signifie bien prostituée.

Primo, il est bel et bien différent de קְדֵשָׁה – qdeshah utilisé précédemment pour évoquer une prostituée « sacrée ».

Secundo, זוֹנָה – zonah, qualifie UNE prostituée. Contrairement à ce qui a été évoqué pour les hiérodules, on fait ici abstraction, pour ce qui concerne la prostitution commune, d’une implication masculine dans l’activité. Cela tend à souligner ici, un strict point de vue masculin, qui comme nous l’avons compris, est celui des auteurs.

De toutes manières, ce verset confirme l’existence potentielle de prostitués dans l’environnement israélite. Comme vu précédemment, si on fait interdire par Yehvah, la prostitution sacrée aux « enfants d’Israël », la prostitution ordinaire semble donc intégrée. Tellement bien intégrée que, d’après l’auteur, il faut refuser toute obole qui ait pour origine une activité péripatéticienne. Ceci implique donc que ce genre de revenus existent, donc l’activité générant ces revenus existe, donc ces revenus pourraient être affectés à une offrande. Ceci tord le cou à la légende qui dit que pour un juif, « l’argent n’a pas d’odeur » et qu’il n’existe pas « d’argent sale ». Cela reste vrai jusqu’à ce que l’on décide d’affecter des revenus de la traite d’individus (les prostitués) ou celle de certains animaux (les chiens) à des intentions considérées comme sacrées. Encore une fois, la prostitution autant que la vente de chiens sont acceptés. Plus avant, que penser de la mise sur un pied d’égalité, de la valeur du travail d’une prostituée et de celle de la vente d’un chien. Les prostitués ne disposant pas à ma connaissance de syndicats ou d’associations de défense et de protection, à l’instar des chiens et des animaux en général, la contestation ne peut donc ici que provenir des défenseurs des animaux. Ceux-ci pourraient en effet s’insurger de voir une de leurs espèces domestiques favorites comparée à une prostituée. Particulièrement ceux qui comme nos yahwistes, stigmatisent l’activité volontaire ou non, d’une personne, au détriment du fait qu’il s’agisse d’un être humain. C’est ainsi que les religions et les religieux s’octroient le droit de considérer, de juger et d’exclure, avec simplicité et bêtise, en toute bonne conscience. Ainsi va le monde…

Dt23.20-… – Lois en vrac.

La suite continue d’énumérer des commandements relativement sans intérêt législatif majeur, pêle-mêle, sans rapports, transition ni classification, les uns par rapport aux autres.

23.20-21 : Intérêts. Non exigibles de « ton » frère mais seulement de l’étranger.

23.22-24 : Vœux. Obligation de tenir sa parole ou d’éviter de faire des vœux.

23.25-26 : Tâcheron. Droit pour l’employé agricole de consommer le raisin dans la vigne ou de prélever des céréales à la main.

Dt24.1-4 – Divorce et remariage : femme ballottée.

« 24.1 Quand un homme aura pris une femme et cohabité avec elle ; si elle cesse de lui plaire, parce qu’il aura remarqué en elle quelque chose de malséant, il lui écrira un libelle de divorce, le lui mettra en main et la renverra de chez lui. 24.2 Si, sortie de la maison conjugale, elle se remarie et devient l’épouse d’un autre homme, 24.3 et que ce dernier, l’ayant prise en aversion, lui écrive un libelle de divorce, le lui mette en main et la renvoie de chez lui ; ou que ce même homme, qui l’a épousée en dernier lieu, vienne à mourir, 24.4 son premier mari, qui l’a répudiée, ne peut la reprendre une fois qu’elle s’est laissée souiller, car ce serait une abomination devant le Seigneur(yehvah) : or, tu ne dois pas déshonorer le pays que le Seigneur(yehvah), ton Dieu(eloheikha), te donne en héritage. »TO

On peut d’abord remarquer, que si une femme déplaît à son époux, ce dernier a le droit de la renvoyer après remise d’un libellé de divorce. Le cas inverse, ne vient évidemment pas à l’esprit de l’auteur. Si une femme remarque « quelque chose de malséant » chez son mari, quel est son recours ? Deplus, rien ne précise la manière dont il faut définir « malséant », traduit de עֶרְוַת – ‘ervat. Ce terme est présent à cinq autres reprises dans la torah : Gn9.22-23, traduit par « nudité » (de Cham père de Canaan), à trois reprises ; Gn42.9,12, traduit par « coté faible » (de l’Égypte), à deux reprises ; Lv18.7-19 et Lv20.11,17-21, traduit par « nudité » (à ne pas découvrir), à 31 reprises ; Dt23.15, traduit par « déshonnête ». A 34 contre 4 on peut donc affecter le sens « nudité » à עֶרְוַת – ‘ervat. Le premier verset du chapitre devient : « 24.1 … parce qu’il aura trouvé chez elle quelque chose de nudité… »VR. Ceci rend au final, encore plus obscur les motifs réels et pratiques d’une répudiation. Incapables à ce stade d’éclaircir le cas, il nous faut continuer avec résignation. La suite précise qu’en cas de nouvelle union, au cas où, toujours du point de vue unilatéral du mari, celui-ci la haïsse ou meure, on interdit à la femme de retourner chez son premier mari. Quel en est le motif ? « … elle s’est laissée souiller… »TO. Cette femme, objet de seconde main (on se contentera ici, de la main), qui était valable pour un second époux mais plus pour le premier, l’est-elle pour un troisième. D’ailleurs, souillée pour souillée, si le passage dans la couche d’un homme la souille, pourquoi, tant qu’à faire, ne pas la considérer déjà souillée pour le second et in extenso pour d’éventuels suivants. Bien entendu, l’homme, lui, ne se souille pas. Ce qui a bien regarder, est on ne peut plus logique. La femme est souillée… par l’homme. Donc l’homme est souillant car souillé. Ainsi, selon une logique de préservation absolue d’une certaine « pureté », ne faudrait-il pas interdire aux hommes d’avoir des rapports avec les femmes. Mieux encore, il faudrait interdire aux femmes d’avoir des rapports avec des hommes. Mais puisque cette conception et cette considération de l’impureté ne concerne que les israélites : il faudrait donc interdire aux hommes israélites d’avoir un quelconque rapport avec une femme, toutes origines confondues. Enfin, il faudrait interdire aux femmes israélites des rapports avec leurs congénères masculins et ne recommander que d’autres cultures ou ethnies. Je soumettrai à temps perdu, cette solution au rabbinat, et je ne manquerai pas de reporter leur réaction.

Une dernière remarque ici : si on octroie à l’homme le droit de répudier, selon son humeur, ses épouses, qu’en est-il des enfants éventuels ? Si la femme est objet, les enfants ne sont-ils pas des conséquences fâcheuses et hasardeuses de son usage sexuel par les hommes, qu’il faudrait gérer, au moins, comme une excroissance biologique ? Mais même ce statut n’est pas considéré du fait que ni existence, ni intérêt et encore bien moins devenir d’enfants, n’est évoqué. Alors que pour d’autres cultures, les enfants sont le centre et la raison d’être de la famille et de la société, la torah ne défend principalement que les privilèges de ses prêtres et uniquement ce qui justifie leur absolue nécessité, le service à un dieu jaloux et exclusif.

Dt24.5 – Exemption de services en cas de mariage.

« Dt24.5 Si quelqu’un a pris nouvellement femme, il sera dispensé de se rendre à l’armée, et on ne lui imposera aucune corvée : il pourra vaquer librement à son intérieur pendant un an, et rendre heureuse la femme qu’il a épousée. »TO

Les gens riches peuvent donc, selon la considération d’usage décrite jusqu’à présent, faire l’acquisition annuelle d’une épouse. En effet, les épouses semblent plus s’acheter que se conquérir et se faire aimer, conjointement à une polygamie non-limitative : exemption militaire et constitution de harem se combinent à merveille. D’autant plus que rien ne stipule l’annulation de l’exemption de services en cas de répudiation. De ce fait, la seule formalité du mariage suffit à l’exemption sans qu’il soit forcé de faire perdurer cette union de convenance.

Dt24.6 – Meule en gage et valeur d’une vie : comparaison loufoque.

לֹא-יַחֲבֹל רֵחַיִם, וָרָכֶב: כִּי-נֶפֶשׁ, הוּא חֹבֵל

« 24.6 On ne doit pas saisir comme gage une meule inférieure ni une meule courante, car ce serait prendre la vie même en gage. »TO

La valeur d’une vie est donc équivalente à celle d’une meule. Combien vaut une meule ?

Le verset peut ne pas se traduire ainsi, et de loin… en fait, on ne sait pas vraiment traduire ce verset. Une version brute donnerait : « 24.6 non gagera meule et tracteur ; car âme il est gage »VB.

Parmi la multitude de versets intraduisibles traduits malgré tout ou de versets traduisibles, peu ou prou, mal traduits, il faut bien une fois de temps en temps s’arrêter sur d’autres cas que des cas sérieux.

Deux termes posent problèmes ici : רָכֶב – rakhev, « meule inférieure »TO/ « tracteur »VB et חֹבֵל – ‘hovel, « gage ». Aucun contexte ne peut nous orienter car plus que du coq à l’âne, l’auteur passe du mariage à la meule. Les deux termes n’apparaissent qu’une fois dans la torah et seul רָכֶב – rakhev apparaît une seconde fois dans Isaïe 22.7 où il est traduit par « char »TO. Si la vocalisation du Codex de référence cristallise le mot et verrouille son champ de traduction, le retour aux racines trilitères ouvre d’autres perspectives.

ר.כ.ב. chevaucher greffer vacciner composer combiner unir
ח.ב.ל. blesser endommager en gage concevoir enfanter  

Je ne tenterais pas de proposer une autre traduction qui veillerait à fournir un rapport plus cohérent entre quoi que ce soit d’autre qu’une meule et un quelconque et curieux rapport avec l’âme. Je souhaite bon courage à qui s’y risquerait. Pour clore, si on ne peu en aucun cas trouver un sens cohérent au verset, tant en vertu de sa formulation initiale que de sa traduction fantaisiste, il n’en reste pas moins impossible d’en extraire un tout autre sens étendu et encore moins une extension de sens. Cette remarque est valable pour un grand nombre de passages compilés de manière désordonnée.

Dt24.7 – Enlèvement d’un compatriote : sanction radicale décalée.

« Dt24.7 Si un homme est convaincu d’avoir enlevé quelqu’un de ses frères, un des enfants d’Israël, et de l’avoir traité comme esclave ou vendu, ce ravisseur doit mourir ; et tu extirperas ainsi le mal du milieu de toi. »TO

La sanction pour esclavagisme intracommunautaire est ici sans appel. On est en droit de se demander si la peine capitale n’est pas ici illogique est incohérente. Illogique : la réduction en esclavage y compris intracommunautaire est légalisée depuis « Ex21.16 Celui qui aura enlevé un homme et l’aura vendu, si on l’a pris sur le fait, sera mis à mort. »TO, « Ex21.2Si tu achètes un esclave hébreu… »TO.

Certes, la mise à mort du kidnappeur est induite, mais seulement en cas de flagrant délit. En contrepartie, l’asservissement d’un compatriote est bel et bien légal. Le but du commandement serait donc de parer à l’esclavagisme illégal… En outre, le kidnapping pour esclavagiste devrait être plus justement condamné par de la réclusion accompagnée de réparations au nom d’une gradation pénale cohérente. C’est-à-dire que les peines encourues pour homicides directs et indirects ou viol pédophile sembleraient nécessiter plus de sévérité que le kidnapping. Il en est rien. Pour confirmation, de nombreux passages de l’Exode, pour ne citer qu’eux et que ceux se trouvant dans le voisinage des commandements légalisant l’esclavage avère cette distorsion pénale[58],[59],[60],[61],[62].

Dt24.8-9 – Surveillance de la lèpre : renforcement de mandat d’autorité maquillé.

«  Dt24.8 Observe avec un soin extrême et exécute les prescriptions relatives à la lèpre : tout ce que les pontifes, descendants de Lévi, vous enseigneront d’après ce que je leur ai prescrit, vous vous appliquerez à le faire. 24.9 Souviens-toi de ce que l’Éternel, ton Dieu, a fait à Myriam, pendant votre voyage au sortir de l’Égypte. »TO

Premier constat : on rappelle ici que ce sont les prêtres qui orchestrent les décisions relatives à l’affection citée. Ils sont ainsi gestionnaires des prescriptions yehvahiques. Ceci confirme le court-circuit de l’autorité divine et son appropriation par le clergé : fait démontré depuis nombre de chapitre. Pour mémoire, de lèpre, il s’agit ici d’une atteinte superficielle qui peut affecter tant l’épiderme que des parois ou des tissus. Cela fait plutôt songer à une forme multiple de mycoïde, plus qu’à l’authentique lèpre issue de l’infection par Mycobacterium leprae. En dépit d’un préfixe en « myco », la bactérie ne s’attaque pas aux murs et aux vêtements, jusqu’à preuve du contraire, ce qui ferait se retourner Hansen dans sa tombe. Il faut aussi relever qu’un verset enjoint à se rappeler que cette lèpre fut un moyen punitif. Pour le cas, la sanction frappa Myriam (pour insultes raciste à l’encontre de l’épouse de son frère Moïse : Séphora), qui est loin de pouvoir être considérée comme la dernière des paysannes de la nomenklatura : c’est la sœur de Moïse. Donc, tout ceci nous amène à considérer la lèpre comme une punition divine qui peut frapper les plus grands, de facto, les plus petits. Sa gestion appartient aux prêtres. Ce qui implique que les réparations exigibles de la part de l’affecté, dépendent du bon vouloir des lévites. Le tout concédant un moyen supplémentaire d’extorsion et de contrôle des masses par la peur.

Pour réflexion : si une entité métaphysique supérieure décidait de guider et d’éclairer un peuple, qui plus est destiné à être un modèle régnant sur l’humanité ; quel commandement aurait-on pu attendre au sujet de la lèpre ? « Concernant la lèpre, tu t’attacheras à former des chercheurs et médecins spécialistes et compétents, afin d’identifier, de prévenir et de traiter l’affection. Tu t’enjoindras à communiquer ce savoir à tous les peuples de la terre avec altruisme. Ainsi tu assumeras le rôle de peuple émissaire que je t’ai assigné, que tu devras pourtant assumer avec la plus grande humilité… ». Je m’esclaffe donc en relisant ce commandement utopique, très décalé du style et des intentions des auteurs et de ce qu’ils font porter à leur entité divine. Nota : altruisme et humilité n’apparaissent jamais dans la torah…

Dt24.10-22 – Un peu de charité et d’humanisme pêle-mêle.

La fin du chapitre s’attache à citer quelques règles de charité. Il s’agit de ne pas récupérer le gage d’un pauvre avec insistance Dt24.10-11, voire, de lui rendre avant la nuit (Dt24.12-13). Notons que selon le texte, ce gage est une couverture… !? Ne pas nuire au pauvre, au nécessiteux, à l’étranger à la veuve et à l’orphelin(Dt24.14-15,17) et leur oublier les reliquats de diverses récoltes et moissons(Dt24.19-21). Ces injonctions sont citées à deux reprises comme étant en rapport avec le très célèbre « esclavage d’Égypte ».

Viendra s’insérer sans plus de cohérence ni rapport que jusqu’alors, le verset : «Dt24.16 Les pères ne doivent pas être mis à mort pour les enfants, ni les enfants pour les pères : on ne sera mis à mort que pour son propre méfait. »TO. Il pourrait au prime abord sembler contradictoire avec : « Ex20.5 … je suis un dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième générations… »TO. Il ne l’est pas, dans la mesure où la mort d’un enfant pourrait empêcher la prolongation du châtiment transgénérationnel, plus souhaitable et conforme à l’insanité yehvahique.

Dt25.1-3 – Considérations pénales fumeuses et nébuleuses… à flageller.

« Dt25.1 Si un débat s’élève entre des individus, ils se présenteront devant le tribunal et on les jugera ; on déclarera innocent l’innocent, et coupable celui qui a tort. 25.2 Or, si le coupable a mérité la flagellation, le juge le fera coucher par terre et battre, en sa présence, d’un nombre de coups proportionné à son délit. 25.3 Il lui en infligera quarante, sans plus ; autrement, en dépassant ce nombre, on lui infligerait trop de coups, et ton frère serait avili à tes yeux. »TO

Tenons pour rassurant le fait qu’ici, on innocente l’innocent et condamne le coupable, en regard du nombre conséquent de commandements trouvé jusqu’alors innocentant les coupables, voire, les rétribuant. Au-delà, c’est la première et seule fois que l’existence de la flagellation est mentionnée. Elle l’est, deplus, comme si le sujet avait déjà été traité autant que ces modalités traités. Ce n’est, bien sûr, absolument pas le cas. Nul part ne son cités les délits induisant une peine de flagellation et encore moins leurs correspondances et leurs gradations corrélées au méfait à sanctionner. Le tout induit qu’on le veuille ou pas, qu’on laisserait la teneur du code pénal, au bon vouloir des juges. Ceci étant la moins pire des options. Car si les sanctions pénales ne sont pas clairement définis pour chaque type de délits, pas plus que leur sévérité, le tout tirés soudain et au besoin d’un chapeau (en peau de chagrin ?) : les immenses lacunes pénales de la torah sont donc comblées par de l’invention spontanée et de l’improvisation. Vision catastrophique de la justice. En fin de compte, le texte fait bien de limiter la quantité de coups de fouets infligeables, au cas où cette sentence soit prononcée. Il aurait très sincèrement mieux valu spécifier les types de châtiments légaux et les méfaits induisant leur mise en œuvre : on peut toujours rêver.

Le verset suivant, sans rapport aucun, cite : « Dt25.5 Ne muselle point le bœuf pendant qu’il foule le grain. »TO. Si ce verset souligne une fois encore la manière loufoque selon laquelle sont présentées et classées les thématiques de la loi de Yehvah, le tout ne mène qu’ici à songer à un adage de Rabbi Mosheyllehvitz : « Qui vole un œuf se soucie du pâturage ». Commentaire : 1. Qui vole un œuf vole un bœuf – 2. Qui vole un bœuf met un terme à sa pâture. – 3. Une pâture sans bœuf est plus vive. – C. Le voleur protège le pâturage. CQFD. Si je me ridiculise ici, j’affirme ne pas le faire plus que la torah au regard de sa logique législative et thématique. D’ailleurs si on s’enquiert des thèmes cités dans ce chapitre, on trouvera dans l’ordre : 1. Peine de flagellation ; 2. Non-Muselage du bœuf au grain ; 3. Le lévirat et son refus ; 4. Femme attaquant les parties génitales d’un homme[63] ; 5. Justesse des poids et mesures ; 6. Souvenir d’Amalek[64].

De mon point de vue, je considère que les auteurs de la Torah ne sont ni plus ni moins capables que de faire usage d’une rhétorique cadocienne[65]. Ce qui caractérise ce mode d’expression, c’est avant tout qu’il soit incongru, inopiné, hors de propos et d’un niveau qu’on pourrait qualifier de ras de basse cour. Je citerai quelques-unes de ses répliques devenues légendaires : « Vous rendez la poulette, sinon, c’est plus vous qui donnez à manger aux lapins. », « Faut pas respirer de la compote, ça fait tousser. », « Le caca des pigeons, c’est caca. ». Du même acabit, hormis concernant la dernière citation, on aurait très bien pu lui faire dire : « On ne doit pas saisir comme gage une meule inférieure ni une meule courante, car ce serait prendre la vie même en gage. » ou encore, « Ne muselle point le bœuf pendant qu’il foule le grain. ». Mais s’eut été plagier un comique antérieur…

Dt25.5-10 – Lévirat, suite : théâtralisation.

Comme déjà évoqué, le lévirat consiste pour un cadet à épouser la femme de son aîné en cas de décès de ce dernier. La première mention de ladite tradition fut faite lors de l’épisode de Onan[66]. Le passage que nous traitons présente les modalités cérémoniales de refus du lévirat.

« Dt25.5 Si des frères demeurent ensemble et que l’un d’eux vienne à mourir sans postérité, la veuve ne pourra se marier au dehors à un étranger ; c’est son beau-frère qui doit s’unir à elle. Il la prendra donc pour femme, exerçant le lévirat à son égard. 25.6 Et le premier fils qu’elle enfantera sera désigné par le nom du frère mort, afin que ce nom ne périsse pas en Israël. 25.7 Que s’il déplaît à l’homme d’épouser sa belle-sœur, celle-ci montera au tribunal, par-devant les anciens, et dira : “Mon beau-frère refuse de relever en Israël le nom de son frère, il ne veut pas m’accorder le lévirat.” 25.8 Alors les anciens de sa ville le manderont et l’interpelleront ; et lui, debout, dira : “Il ne me plaît point de l’épouser.” 25.9 Et sa belle-sœur s’avancera vers lui à la vue des anciens, lui ôtera sa chaussure du pied, crachera devant lui et dira à haute voix : “Ainsi est traité l’homme qui ne veut pas édifier la maison de son frère !” 25.10 Et la sienne sera surnommée, en Israël, la maison du déchaussé. »TO

Je tiens à faire remarquer, qu’ici, l’auteur défini formules, accessoires et ordre procédurier et rituel encadrant le refus du lévirat, soit d’un mariage de seconde main. Cinq précieux versets consacrés aux modalités de refus d’un mariage, contre, aucun dans tout le livre qui soit consacré aux modalités du mariage lui-même. D’une part on ne pourra plus prétendre qu’il n’y avait pas la place pour parler du mariage. Car si on trouve la place de traiter avec force détails le refus d’un mariage spécifique, comment ne la trouve-t’on pas pour le mariage commun ? De surcroit, le manque de place a déjà été battu en brèche par le constat de révélations inutiles ou de répétitions, d’ailleurs contradictoires, occupant un cinquième bien tassé du volume.

Les deux versets suivants précisent le sort d’une femme qui saisirait un homme ayant rixe avec son époux, par les parties génitales. Les commentaires sur ce passage ont été livré plus avant.[67]

Dt26- – Prémices et dîmes, suite : théâtralisation.

Plusieurs fois déjà, la livraison des prémices aux lévites a été martelée. Cette dernière fois, on y ajoute quelques formules rituelles à la charge du donateur. Le laïus comprend un rappel de l’esclave et de la sortie d’Égypte ayant conduit vers Canaan, suivi de quelques formules d’hommages et de commentaires d’exécution. Trois passages retiendront ici l’attention.

D’abord, « Dt26.5 Et tu diras à haute voix devant l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha) : “Enfant d’Aram, mon père était errant, il descendit en Égypte, y vécut étranger, peu nombreux d’abord, puis y devint une nation considérable, puissante et nombreuse. »TO.  Pris comme telle, la traduction impose une considération particulière des origines des hébreux. On considère, jusqu’à présent que les hébreux sont les dignes descendants d’Eber. Ceci vient d’être contredit par le dernier verset cité. Penchons-nous sur la généalogie révélée par le texte lui-même au chapitre 10 de la Genèse. Un tableau nous fera gagner en clarté.

Noé et descendants / Noé et des sans-dents…

Il devient donc très clair que si Eber suivi d’Abraham sont prétendus ancêtres des hébreux, ils sont sans rapport avec Aram et les araméens. Ceux-ci, constituent une branche latérale qui au mieux, ne peut les faire considérer que comme de lointains cousins, mais en aucun cas des descendants. Revenant au verset, puisque les hébreux ne descendent pas des araméens, et que ces derniers n’ont alors jamais émigré en égypte pour y constituer de nation : vers où l’auteur dérape-t’il encore ? De manière rétrospective, nous trouvons Adam au jardin d’Éden quelque part en Mésopotamie. Noé s’échouera quelque part en Turquie sur le mont Ararat. Après lui, l’ensemble de l’humanité sera regroupé à Babel. Enfin Abraham issu d’Our, toujours en Mésopotamie, aurait fait un détour par l’Aramie, avant de descendre en Égypte. Rien de tout cela ne justifie un lignage araméen. Tout au plus, certes une errance momentanée via le territoire araméen. Le verset et ce qu’il affirme, n’est même pas approximatif, mais contradictoire voire erroné.

Dt27.1-8 – Inscription de la Loi dès l’arrivée en Canaan : étrangetés…

Si le texte est prétendu rédigé par Moïse et dictée par son dieu, la seule formulation cohérente, d’un point de vue strictement théorique devraient être : « Je (Moïse) transmis ce que dieu dit au peuple : tu feras. ». Dans l’optique ou Moïse serait témoin de l’action et prétendu seul rédacteur, on ne devrait trouver : « Il se produisit… il fut… ». Or, ce n’est pas le cas ici, pas plus qu’ailleurs. Le fait de ne le relever que maintenant, est un prélude tardif, au point d’orgue de ces incohérences rédactionnelles, qui émergera plus loin, avec un évènement aussi illogique que célèbre… suspens…

« Dt27.1 Moïse, avec les anciens d’Israël, exhorta le peuple en ces termes : “Observez toute la loi que je vous impose en ce jour. 27.2 Et quand vous serez arrivés au delà du Jourdain, dans le pays que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), t’accorde, tu érigeras pour toi de grandes pierres, que tu enduiras de chaux ; 27.3 et tu y écriras toutes les paroles de cette doctrine dès que tu auras passé, pour mériter d’entrer dans le pays que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), te destine, pays ruisselant de lait et de miel, comme te l’a promis le Seigneur(yehvah), le Dieu(elohei-avoteikha) de tes pères. 27.4 Donc, après avoir passé le Jourdain, vous érigerez ces pierres, comme je vous l’ordonne aujourd’hui, sur le mont Hébal, et tu les enduiras de chaux. 27.5 Tu bâtiras au même endroit un autel destiné à l’Éternel, ton Dieu, un autel fait de pierres que le fer n’aura point touchées. 27.6 C’est en pierres intactes que tu bâtiras l’autel de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha) : là tu offriras des holocaustes en son honneur ; 27.7 tu y feras des sacrifices rémunératoires et tu les y consommeras, et tu te réjouiras en présence de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha). 27.8 Et tu écriras sur les pierres tout le contenu de cette doctrine, très distinctement.” »TO Tout d’abord on peut relever une certaine pagaille pronominale qui tend à faire s’interroger sur les tenants et aboutissants du message.

Abstraction faite de la stylistique, le sujet est ici, l’érection de monuments : un autel et des pierres inscrites avec pas rien moins que la torah. L’hébreu du texte est très clair : אֶת-כָּל-דִּבְרֵי הַתּוֹרָה הַזֹּאת, et kol divrei hatorah hazot, « tout le contenu de cette doctrine… »TO.

Donc, au sommet du mont « Hébal », עֵיבָל, ‘eyval, point culminant de Samarie à 923m, sont censé se trouver le Mémorial de la Loi d’Israël et l’Autel de Yehvah. Ces deux éléments désignent ainsi clairement cet endroit comme le lieu de culte principal des Yahwiste. Deux problèmes se posent. Le premier est que pas le moindre gravillon d’une construction mégalithique n’a pu être retrouvé sur le sommet désigné. Il faut rappeler que d’autres constructions du même ordre de grandeur et bien plus anciennes sont toujours visibles et quasi intactes, si l’on songe à Stonehenge, par exemple. Le second est que, pour des raisons politiques basées sur les fantasmagoriques monarchies Davidiques et Salomoniques et sur la réalité des monarchies judéennes, l’histoire aura fini par imposer Jérusalem comme lieu de culte central, au détriment et en contradiction avec ce qu’est sensée imposée la loi de Yehvah. Si l’on demande à n’importe quel juif, quel lieu est désigné par la torah comme lieu de culte principal, il répondra Jérusalem. Si on demande ensuite ce qu’est le mont Hébal, une majorité répondra ne pas connaître et le reste se souviendra des leçons de géographie locale en l’identifiant comme une montagne parmi tant d’autres. Ni Jérusalem n’apparaît dans la torah, ni elle n’est citée comme lieu de culte. Cette affirmation détourné sera le fait d’individus influent situés à Jérusalem et décidés pour des raisons pratiques à valider l’endroit car proche de leur établissement de l’époque. Ce sont des textes ultérieurs qui biaiseront la loi initiale et fabriqueront la sainteté et la centralité de la ville du point de vue cultuel. Ce nom n’apparaîtra qu’avec Josué, comme déjà évoqué plus bas[68].

En d’autre termes, rien n’est d’après la stricte torah, ni saint ni consacrés à Jérusalem. Ce nom apparaîtra très ultérieurement. Pourquoi nous acharner encore, je me le demande. D’autant plus que comble du paradoxe, le mont Hébal se trouve aujourd’hui en territoire palestinien occupé.

Ces histoires de montagnes n’en sont pas encore à culminance car leur fulminance est à suivre. Si les deux versets suivants Dt27.10-11 sont une injonction à l’unité et à l’obéissance d’Israël à son dieu, le rôle de montagnes locales n’a pas fini de surprendre comme va le démontrer la suite.

Dt27.12- – Mont béni et mont maudit : contradictions croisées.

« Dt27.12 Voici quelles tribus prendront position sur le mont Garizim, pour la bénédiction à donner au peuple, quand vous aurez passé le Jourdain : Siméon, Lévi et Juda ; Issachar, Joseph et Benjamin. 27.13 Et les suivantes se placeront, pour la malédiction, sur le mont Hébal : Ruben, Gad et Asher ; Zabulon, Dan et Nephtali. 27.14 Les Lévites prendront la parole et diront à haute voix, s’adressant à tout homme en Israël : 27.15 “Maudit… »TO

Le mont Garizim, plus communément appelé Jebel-el-Tor, est une autre montagne situé en territoire occupé, de 855m de haut. Il est affecté aux bénédictions à prononcer par Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Joseph et Benjamin. Logiquement la seconde montagne, ou plutôt, la première citée, le mont Hébal, est affecté, ô surprise, aux malédictions à prononcer par Ruben, Gad, Asher, Zabulon, Dan et Nephtali. En quoi est-ce surprenant ? Ce mont Hébal est tout de même sensé être porteur de pierres inscrites de la Loi, et de l’Autel de Yehvah. C’est pourtant de là que seront prononcées les malédictions. Au sujet de ces malédictions, ce ne sera pas les 6 tribus cités qui les prononceront, mais seulement les lévites (Dt27.14), contrairement à ce qui est annoncé immédiatement avant. Plus rien ne va plus ! Les lévites, seuls, prononcent depuis le mont Garizim, destiné aux bénédictions… des malédictions ! (Dt27.15). Les malédictions sous forme de « Maudit soit… ! Et le peuple dira : Amen ! », énumérées de Dt27.15 à Dt27.26 sont au nombre de 12 : fabriquer des idoles, mépriser ses parents, déplacer la borne de son voisin, égarer l’aveugle, fausser le droit de l’étranger, la veuve ou l’orphelin, coucher aves l’épouse de son père, s’accoupler avec un animal, coucher avec sa sœur, coucher avec sa belle-mère, frapper son voisin en secret, se laisser corrompre pour accuser un innocent, ne pas respecter la Loi.

Le fait que seulement douze malédictions majeures soit prononcées, dont une circonscrivant les autres et les rendant caduques conduit à s’interroger sur la psychologie et les priorités de l’auteur. On le savait psychopathe, mais cette partie tend à définir sa psychopathologie comme post traumatique. La logique aurait voulu qu’a minima, disposant pour une raison obscure d’un nombre limité de malédictions, l’auteur choisisse d’encadrer à nouveau les dix commandements. A défaut, il aurait pu inclure le meurtre, le vol ou la pédophilie. Il n’en est rien. Il faut supposer que son choix n’est pas motivé par le bon sens, la logique ou un quelconque ordre de priorités légales. Ce sont justement ses priorités décalées, dans la plus pure ligne incohérente tracé depuis le début du récit qui devient une manne d’indices révélant le personnage. En vertu des éléments rassemblés posons donc son profil psychologique. L’auteur serait enfant d’une famille nombreuse plusieurs fois recomposée. Son père pourrait être le dirigeant autant que le prêtre d’une communauté semi-nomade de pasteurs. Un de sa fratrie aurait supprimé sournoisement son père, profité des ses épouses et abusé de ses filles. Cet aîné aurait entre autre été malveillant à l’encontre d’autre propriétaires de la communauté et d’étranger. Il devait en outre apprécier les chèvres, mais en aucune manière à un degré culinaire, ou plutôt au niveau de la première partie de ce degré. Ce, en usant et abusant de son autorité et du culte des dieux cananéens locaux. En conflit avec l’aîné, l’auteur se serait vu vendu à une famille notable et exilé. Il sera de retour au pays, libéré, âgé et instruit et se fixera pour but de reprendre le contrôle de la communauté paternelle, une fois l’aîné inhumé, portant avec lui le texte « sacré » empli de préceptes « divins » qu’il a lui-même écrit. Son texte repris, recomposé et complété, donnera une référence composite qui sera reprise par d’autres comme outils de manipulation et de cohésion de masses primitives. Ce profil psychologique succinct et imprécis pourrait être compléter par n’importe quel psychiatre qui aurait suffisamment de temps à perdre pour « écouter » l’ensemble du récit.

Si nous revenons à nos montagnes et au rapport malédictions/bénédictions, il est important de noter qu’en dépit de ce qui est annoncé, aucune bénédiction ne sera évoquée pour équilibrer ledit rapport.

Dt28. – Nouveau rapport de bénédictions malédictions : la dérive continue.

Nous trouvons ici la reprise étoffée, du chapitre 26 du lévitique. Alors que la rédante proposait 10 versets de bénédictions contre 23 de malédictions, la nouverse aligne 14 versets de bénédictions contre 53 de malédiction. Nous passons donc d’un rapport malédiction/bénédiction de 2,3 à 3,8. Au-delà de la différence qui met en défaut la constance et l’exactitude de répétition de la parole yehvahique, la nouverse tend vers l’aggravation. Pour rappel, la reprise ne devrait être qu’une répétition des paroles yehvahiques prononcées au Sinaï, et en aucun cas une variation, une transformation et encore moins un étoffement. A moins que l’on souhaite nous parler du Sinaï comme d’une montagne jumelle, de fusion inter-dimensionnelle de l’espace et du temps, ou encore de l’invention antique de la stéréo. D’après le texte les propos de la nouverse sont ceux de Moïse et des anciens d’Israël(Dt27.1), alors que ceux de la rédante, sont ceux de Moïse dictant les paroles de Yehvah(Lv25.1). Le droit d’altérer les pourtant théoriquement inaltérables paroles divines s’étend et se dilue toujours plus. Avant de procéder à la comparaison directe des modifications, relevons que la rédante ne contient pas un seul dénominatif divin alors que la nouverse en foisonne.

◐Dt28.16-68

« Dt28.16 … tu seras maudit dans la ville, et maudit dans les champs. 28.17 Maudites seront ta corbeille et ta huche. 28.18 Maudits seront le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol, la progéniture de tes taureaux et les portées de tes brebis. 28.19 Maudit seras-tu à ton arrivée, et maudit encore à ton départ ! 28.20 L’Éternel(yehvah) suscitera chez toi le malheur, le désordre et la ruine, dans toute opération où tu mettras la main; tellement que tu seras bientôt anéanti et perdu, pour prix de tes méfaits, pour avoir renoncé à moi. 28.21 L’Éternel(yehvah) attachera à tes flancs la peste, jusqu’à ce qu’elle t’ait consumé de dessus la terre où tu vas entrer pour en prendre possession. 28.22 L’Éternel(yehvah) te frappera de consomption, de fièvre chaude, d’inflammations de toute nature, de marasme et de jaunisse, qui te poursuivront jusqu’à ce que tu succombes. 28.23 Ton ciel, qui s’étend sur ta tête, sera d’airain, et la terre sous tes pieds sera de fer. 28.24 L’Éternel(yehvah) transformera la pluie de ton pays en poussière et en sable, qui descendront sur toi du haut du ciel jusqu’à ce que tu périsses. 28.25 L’Éternel(yehvah) te fera écraser par tes ennemis : si tu marches contre eux par un chemin, par sept chemins tu fuiras devant eux ; et tu seras un objet de stupéfaction pour tous les royaumes de la terre. 28.26 Et ta dépouille servira de pâture aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre, et nul ne les troublera. 28.27 Le Seigneur(yehvah) t’affligera de l’éruption égyptienne, d’hémorroïdes, de gale sèche et humide, dont tu ne pourras guérir. 28.28 Le Seigneur te frappera de vertige et de cécité, et de perturbation morale ; 28.29 et tu iras tâtonnant en plein midi comme fait l’aveugle dans les ténèbres, tu ne mèneras pas à bonne fin tes entreprises, tu seras opprimé et spolié incessamment, sans trouver un défenseur. 28.30 Tu fianceras une femme, et un autre la possédera ; tu bâtiras une maison, et tu ne t’y installeras point ; tu planteras une vigne, et tu n’en auras point la primeur. 28.31 Ton bœuf sera égorgé sous tes yeux, et tu ne mangeras pas de sa chair ; ton âne sera enlevé, toi présent, et ne te sera pas rendu ; tes brebis tomberont au pouvoir de tes ennemis, et nul ne prendra parti pour toi. 28.32 Tes fils et tes filles seront livrés à un peuple étranger, et tes yeux le verront et se consumeront tout le temps à les attendre, mais ta main sera impuissante. 28.33 Le fruit de ton sol, tout ton labeur, sera dévoré par un peuple à toi inconnu ; tu seras en butte à une oppression, à une tyrannie de tous les jours, 28.34 et tu tomberas en démence, au spectacle que verront tes yeux. 28.35 Le Seigneur(yehvah) te frappera d’une éruption maligne sur les genoux, sur les cuisses, d’une éruption incurable, qui gagnera depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête. 28.36 Le Seigneur(yehvah) te fera passer, toi et le roi que tu te seras donné, chez une nation que tu n’auras jamais connue, toi ni tes pères ; là, tu serviras des dieux étrangers, du bois et de la pierre ! 28.37 Et tu deviendras l’étonnement, puis la fable et la risée de tous les peuples chez lesquels te conduira le Seigneur(yehvah). 28.38 Tu auras confié à ton champ de nombreuses semences ; mince sera ta récolte, car la sauterelle la dévorera. 28.39 Tu planteras des vignes et les cultiveras ; mais tu n’en boiras pas le vin et tu ne l’encaveras point, car elles seront rongées par la chenille. 28.40 Tu posséderas des oliviers sur tout ton territoire ; mais tu ne te parfumeras pas de leur huile, car tes oliviers couleront. 28.41 Tu engendreras des fils et des filles et ils ne seront pas à toi, car ils s’en iront en captivité. 28.42 Tous tes arbres et les produits de ton sol, la courtilière les dévastera. 28.43 L’étranger qui sera chez toi s’élèvera de plus en plus au-dessus de toi, et toi tu descendras de plus en plus. 28.44 C’est lui qui te prêtera, loin que tu puisses lui prêter ; lui, il occupera le premier rang, toi, tu seras au dernier. 28.45 Et toutes ces malédictions doivent se réaliser sur toi, te poursuivre et t’atteindre jusqu’à ta ruine, parce que tu n’auras pas obéi à la voix de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), en gardant les préceptes et les lois qu’il t’a imposés. 28.46 Elles s’attacheront, comme un stigmate miraculeux, à toi et à ta postérité, indéfiniment. 28.47 Et parce que tu n’auras pas servi l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), avec joie et contentement de cœur, au sein de l’abondance, 28.48 tu serviras tes ennemis, suscités contre toi par l’Éternel(yehvah), en proie à la faim, à la soif, au dénuement, à une pénurie absolue ; et ils te mettront sur le cou un joug de fer, jusqu’à ce qu’ils t’aient anéanti. 28.49 Le Seigneur(yehvah) lancera sur toi une nation lointaine, venue des confins de la terre, rapide comme l’aigle en son vol ; nation dont tu n’entendras point la langue, 28.50 nation inexorable, qui n’aura point de respect pour le vieillard, point de merci pour l’adolescent! 28.51 Elle se repaîtra du fruit de ton bétail et du fruit de ton sol, jusqu’à ce que tu succombes ; elle enlèvera, sans t’en rien laisser, le blé, le vin et l’huile, les produits de tes taureaux et de tes fécondes brebis, jusqu’à ta ruine entière. 28.52 Elle mettra le siège devant toutes tes portes, jusqu’à ce que tombent, dans tout ton pays, ces murailles si hautes et si fortes en qui tu mets ta confiance; oui, elle t’assiégera dans toutes tes villes, dans tout ce pays que l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), t’aura donné. 28.53 Et tu dévoreras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles, ces présents de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), par suite du siège et de la détresse où t’étreindra ton ennemi. 28.54 L’homme le plus délicat parmi vous et le plus voluptueux verra d’un œil hostile son frère, sa compagne et le reste d’enfants qu’il aura encore, 28.55 ne voulant donner à aucun d’eux de la chair de ses enfants, qu’il mangera faute d’autres ressources; tellement tu seras assiégé et cerné par ton ennemi dans toutes tes villes. 28.56 La plus sensible parmi vous et la plus délicate, si délicate et si sensible qu’elle n’aurait jamais risqué de poser la plante de son pied sur la terre, verra d’un œil hostile l’homme qu’elle serrait dans ses bras, et son fils et sa fille, 28.57 jusqu’au nouveau-né sorti de ses flancs, jusqu’aux jeunes enfants dont elle est la mère, car, dénuée de tout, elle se cachera pour les dévorer! Telle sera la détresse où te réduira ton ennemi, t’assiégeant dans tes murs. 28.58 Oui, si tu n’as soin d’observer toutes les paroles de cette doctrine, écrites dans ce livre ; de révérer ce nom auguste et redoutable: l’ETERNEL(yehvah), ton Dieu(eloheikha), 28.59 l’Éternel(yehvah) donnera une gravité insigne à tes plaies et à celles de ta postérité: plaies intenses et tenaces, maladies cruelles et persistantes. 28.60 Il déchaînera sur toi tous les fléaux de l’Egypte, objets de ta terreur, et ils seront chez toi en permanence. 28.61 Bien d’autres maladies encore, bien d’autres plaies non consignées dans le livre de cette doctrine, le Seigneur les fera surgir contre toi, jusqu’à ce que tu sois exterminé. 28.62 Et vous serez réduits à une poignée d’hommes, après avoir égalé en multitude les étoiles du ciel, parce que tu auras été sourd à la voix de l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha). 28.63 Alors, autant le Seigneur(yehvah) s’était plu à vous combler de ses bienfaits et à vous multiplier, autant il se plaira à consommer votre perte, à vous anéantir ; et vous serez arrachés de ce sol dont vous allez prendre possession. 28.64 Et l’Éternel(yehvah) te dispersera parmi tous les peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre ; et là tu serviras des dieux étrangers, jadis inconnus à toi comme à tes pères, faits de bois et de pierre. 28.65 Et parmi ces nations mêmes tu ne trouveras pas de repos, pas un point d’appui pour la plante de ton pied ; là, le Seigneur(yehvah) te donnera un cœur effaré, mettra la défaillance dans tes yeux, l’angoisse dans ton âme, 28.66 et ton existence flottera incertaine devant toi, et tu trembleras nuit et jour, et tu ne croiras pas à ta propre vie! 28.67 Tu diras chaque matin : “Fût-ce encore hier soir !” Chaque soir tu diras :”Fût-ce encore ce matin !” Si horribles seront les transes de ton cœur et le spectacle qui frappera tes yeux. 28.68 Et le Seigneur(yehvah) te fera reprendre, sur des navires, la route de l’Égypte, cette route où je t’avais dit que tu ne repasserais plus; et là vous vous offrirez en vente à vos ennemis comme esclaves et servantes, mais personne ne voudra vous acheter! »TO

◖Lv26.16-38

« Lv26.16 …à mon tour, voici ce que je vous ferai : je susciterai contre vous d’effrayants fléaux, la consomption, la fièvre, qui font languir les yeux et défaillir l’âme ; vous sèmerez en vain votre semence, vos ennemis la consommeront. 26.17 Je dirigerai ma face contre vous, et vous serez abattus devant vos ennemis ; ceux qui vous haïssent vous domineront, et vous fuirez sans qu’on vous poursuive. 26.18 Que si malgré cela vous ne m’obéissez pas encore, je redoublerai jusqu’au septuple le châtiment de vos fautes. 26.19 Je briserai votre arrogante audace, en faisant votre ciel de fer et votre terre d’airain ; 26.20 et vous vous épuiserez en vains efforts, votre terre refusera son tribut, et ses arbres refuseront leurs fruits. 26.21 Si vous agissez hostilement à mon égard, si vous persistez à ne point m’obéir, je vous frapperai de nouvelles plaies, septuples comme vos fautes. 26.22 Je lâcherai sur vous les bêtes sauvages, qui vous priveront de vos enfants, qui extermineront votre bétail, qui vous décimeront vous-mêmes, et vos routes deviendront solitaires. 26.23 Si ces châtiments ne vous ramènent pas à moi et que votre conduite reste hostile à mon égard, 26.24 moi aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité, et je vous frapperai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. 26.25 Je ferai surgir contre vous le glaive, vengeur des droits de l’Alliance, et vous vous replierez dans vos villes ; puis, j’enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez à la merci de l’ennemi, 26.26 tandis que je vous couperai les vivres, de sorte que dix femmes cuiront votre pain dans un même four et vous le rapporteront au poids, et que vous le mangerez sans vous rassasier. 26.27 Si, malgré cela, au lieu de m’obéir, vous vous comportez hostilement avec moi, 26.28 je procéderai à votre égard avec une exaspération d’hostilité, et je vous châtierai, à mon tour, sept fois pour vos péchés. 26.29 Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez. 26.30 Je détruirai vos hauts-lieux, j’abattrai vos monuments solaires, puis je jetterai vos cadavres sur les cadavres de vos impures idoles ; et mon esprit vous repoussera. 26.31 Je ferai de vos villes des ruines, de vos lieux saints une solitude, et je ne respirerai point vos pieux parfums. 26.32 Puis, moi-même je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l’occuperont, en seront stupéfaits. 26.33 Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. 26.34 Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l’épée haute ; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées. 26.35 Alors la terre acquittera la dette de ses chômages, tandis qu’elle restera désolée et que vous vivrez dans le pays de vos ennemis ; alors la terre chômera, et vous fera payer ses chômages. 26.36 Pour ceux qui survivront d’entre vous, je leur mettrai la défaillance au cœur dans les pays de leurs ennemis : poursuivis par le bruit de la feuille qui tombe, ils fuiront comme on fuit devant l’épée, ils tomberont sans qu’on les poursuive, 26.37 et ils trébucheront l’un sur l’autre comme à la vue de l’épée, sans que personne ne les poursuive. Vous ne pourrez vous maintenir devant vos ennemis ; 26.38 vous vous perdrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera.»TO

Dt29-30 – Harangue pour la fidélité à Yehvah par Moïse : contradictions.

« Dt29.1 Moïse fit appel à tout Israël, et leur dit : “Vous-mêmes, vous avez vu tout ce que l’Éternel(yehvah) a fait à vos yeux, dans le pays d’Égypte, à Pharaon, à tous ses serviteurs, à son pays entier ; 29.2 ces grandes épreuves dont tes yeux furent témoins, ces signes et ces prodiges extraordinaires. 29.3 Et jusqu’à ce jour, le Seigneur(yehvah) ne vous a pas encore donné un cœur pour sentir, des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre ! 29.4 Je vous ai fait marcher quarante ans dans le désert, vos vêtements ne se sont point usés sur vous, ni la chaussure de vos pieds ne s’est usée. 29.5 Du pain, vous n’en avez pas mangé ; du vin ou autre boisson forte, vous n’en avez pas bu, afin que vous apprissiez que c’est moi, l’Éternel(yehvah), qui suis votre Dieu(eloheikhem) ! »TO

A l’instar de chapitre précédents, rien ne tient debout dans les affirmations faites ici.

Premier verset : Moïse écrit qu’il fait dire à Moïse que tout Israël a vu ce que Yehvah a fait à Pharaon en Égypte. Faux ! Si on considère qu’à ce moment présent de la veille de l’entrée en Canaan, toute la génération du veau d’or et donc de la dite sortie d’Égypte à été éradiquée.

Second et troisième verset : affirmation est faites que les yeux du peuple furent témoins, alors que le verset suivant proclame que le peuple n’avait ni yeux ni oreilles. C’est donc une double contradiction qui éprouve la possibilité qu’à eu un peuple sourd et aveugle, deplus éradiqué, d’être témoin de quoique ce soit.

Quatrième verset : toujours cocasse, on apprend ici que les souliers et vêtement du peuple ne se sont pas usés. Cela suppose aussi que les matériaux vestimentaires aient été indestructible et/ou auto-réparant voire adaptable. De facto le peuple n’avait pas à en fabriquer ou à en changer. Qu’en est-il des phénomènes de croissances du nouveau-né à l’adulte ? Il aura fallu doter les jeune enfants de souliers pour que ceux-ci se régénèrent et s’adaptent ensuite. Soit ; il aura fallu les fabriquer tout de même. Obscur et anecdotique.

Cinquième verset : il est affirmé ici que ni pain ou vin n’ont été consommés durant l’errance. Pourtant, le service du tabernacle durant l’errance, exigeait des quantités astronomiques de pain de vin et de bétail de surcroit. Notons que le texte affirme que Moïse s’adresse au peuple. Le texte cite donc logiquement Yehvah à la troisième personne jusqu’a ce cinquième verset ou la formulation dérape soudain sans crier gare. Moïse affirme : « Dt29.5 … afin que vous apprissiez que c’est moi, l’Éternel(yehvah), qui suis votre Dieu(eloheikhem) ! »TO. Laissons toutefois ce dérapage de plus pour anecdotique.

La suite des chapitres ne concerne que des rappels à la fidélité, des promesses démagogues, des mises en garde et des menaces.

Dt31.1-3 – Crépuscule de Moïse et Aube de Josué.

On trouve ici la passation de pouvoir officielle de Moïse vers Josué. L’ensemble du chapitre s’inscrit dans la dynamique des deux précédents : lourd rabâchage sur les promesses pour forcer la fidélité ou le repentir et les menaces contre l’infidélité.

Concernant la passation, sa déclaration est faite dans les premiers versets du chapitre.

« Dt31.1 Moïse alla ensuite adresser les paroles suivantes à tout Israël, 31.2 leur disant : “J’ai cent vingt ans aujourd’hui, je ne peux plus vous servir de guide ; d’ailleurs, l’Éternel(yehvah), m’a dit : “Tu ne traverseras pas ce Jourdain.” 31.3 L’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), marche lui-même devant toi ; c’est lui qui anéantira ces peuples devant toi pour que tu les dépossèdes. Josué sera ton guide, comme l’Éternel(yehvah) l’a déclaré. »TO

Dt31.9 – Consignation épistolaire de la loi par Moïse : fin et suite !?…

« Dt31.9 Moïse mit par écrit cette doctrine et la confia aux pontifes, descendants de Lévi, chargés de porter l’arche d’alliance du Seigneur(yehvah), et à tous les anciens d’Israël. »TO

Si, selon la propagande rabbinique entendue, ce texte est entièrement de la main de Moïse, il devrait prendre fin ici. En effet, si on stipule dans un texte que l’on termine sa rédaction pour le confier et le mettre dans une boîte, il devient impossible, pratiquement, d’ajouter ou de compléter quoi que ce soit. Pourtant, il reste encore trois chapitres et demi à suivre ! De qui se moque-t’on ?

Au-delà du non sens, deux versets plus éloignés vont compléter cette affirmation et effondrer une idée reçue.

« Dt31.24 Or, lorsque Moïse eut achevé de transcrire les paroles de cette loi sur un livre, jusqu’au bout, 31.25 il ordonna aux Lévites, porteurs de l’arche d’alliance du Seigneur(yehvah), ce qui suit : “Prenez ce livre de la loi et déposez-le à côté de l’arche d’alliance de l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem); il y restera comme un témoin contre toi. »TO

Ainsi, d’après le texte lui-même, celui-ci devait placer à coté de l’arche et non dedans. On note que la traduction peut être mésinterprétée une fois de plus : « Dt31.26 … il y restera comme témoin contre toi… ». Jusqu’à preuve du contraire, témoigner contre, n’est jamais de bonne augure. Que ce texte puisse servir de témoin à charge contre le peuple qu’il est sensé édifié peut paraître incongru voire étrange. Ce sera pourtant le rôle qu’il doit jouer comme le préciseront des versets suivants. Lapsus révélateur de la traduction même si le texte d’origine affiche un terme qui, même s’il peut être traduit par « contre », doit être pris au sens de « à coté » : לְעֵד, le’ad.

Dt31.10-13 – Lecture périodique de la loi : théorique et caduque.

« Dt31.10 Et Moïse leur ordonna ce qui suit : “A la fin de chaque septième année, à l’époque de l’année de relâche, lors de la fête des tentes, 31.11 alors que tout Israël vient comparaître devant l’Éternel(yehvah), ton Dieu(eloheikha), dans l’endroit qu’il aura élu, tu feras lecture de cette doctrine en présence de tout Israël, qui écoutera attentivement. 31.12 Convoques-y le peuple entier, hommes, femmes et enfants, ainsi que l’étranger qui est dans tes murs, afin qu’ils entendent et s’instruisent, et révèrent l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem), et s’appliquent à pratiquer toutes les paroles de cette doctrine ; 31.13 et que leurs enfants, qui ne savent pas encore, entendent aussi, et qu’ils apprennent à révérer l’Éternel(yehvah), votre Dieu(eloheikhem), tant que vous vivrez sur le sol pour la possession duquel vous allez passer le Jourdain.” » TO

La loi requière du peuple entier une écoute attentive de toute la loi tous les sept ans. Pour ma part, je n’ai jamais pu constater la mise en application de cette loi dans la pratique. Au mieux, la lecture intégrale de la torah est compléter annuellement par la lecture hebdomadaire de tronçons nommés parashiot. Encore une loi oubliée. Bien sûr, on pourra toujours arguer que le treizième verset, ne valide ce principe qu’au cas où des ressortissants du peuple d’Israël demeurent en Canaan. Il semblerait que des raisons géopolitiques obscures valident actuellement cet état de fait. Cependant, le commandement reste néanmoins oublié. Il semblerait que nos leaders spirituels s’acharnent à encourager des pratiques déformées et loin de leurs sources théoriques, tout autant que des discours xénophobes égocentriques, mégalomanes et démagogues. En vérité, une seule règle s’applique : la loi n’a aucune importance, seul ce qu’on en fait faire importe à ceux qui sont sensés la faire appliquer.

La suite décrit la convocation de Josué en vue de son intronisation en tant que nouveau guide du peuple.

Dt31.14-15 – Convocation de Moïse et Josué : hallucino-genèse.

« Dt31.14 Le Seigneur(yehvah) dit à Moïse: “Voici que tes jours approchent de leur terme. Appelle Josué, et présentez-vous dans la tente d’assignation, pour que je lui donne mes ordres.” Et Moïse alla, avec Josué, se placer dans la tente d’assignation. 31.15 Le Seigneur(yehvah) apparut dans la tente, par une colonne de nuée, et cette colonne de nuée s’arrêta à l’entrée de la tente. »TO

Ici, le rédacteur est dans le même état que les personnages. C’est à dire souffrant de diplopie hallucinogène due à certaines fumigations. Après leur convocation, les deux acolytes sont visités par une colonne de nuée dont on nous dit qu’elle apparaît dans la tente mais s’arrête à l’entrée de cette dernière. Il faudrait savoir… Il semble en fait que l’inhalation de fumée en l’absence de masque à gaz ait fait voir double. La question des influences qui perturbent l’auteur se pose ici : de quels narcotiques abusent-il pour écrire les inepties compilées dans ce récit. C’est sans compter les textes et narrations décalées et délirantes qui vont composé la suite et la fin du texte.

Dt31.16-18 – Funeste prophétie : born to bill*.

« Dt31.16 Le Seigneur(yehvah) dit à Moïse: Tandis que tu reposeras avec tes pères, ce peuple se laissera débaucher par les divinités du pays barbare où il va pénétrer; et il m’abandonnera, et il brisera l’alliance que j’ai conclue avec lui. 31.17 Ce jour-là, ma colère s’enflammera contre lui, je les abandonnerai, je leur déroberai ma face, et il deviendra la pâture de chacun, et nombre de maux et d’angoisses viendront l’assaillir. Alors il se dira : “En vérité, c’est parce que mon Dieu n’est plus au milieu de moi que je suis en butte à ces malheurs.” 31.18 Mais alors même, je persisterai, moi, à dérober ma face, à cause du grave méfait qu’il aura commis en se tournant vers des dieux étrangers. »TO

*Born to bill que je désire traduire pour ma part, d’un point de vue strictement personnel par « né pour trinquer » au sens de payer l’addition, est un jeu de mot tiré de born to kill. Cette inscription rendu célèbre par les soldats américains, arborée sur leurs matériels personnels (souvent ironique et à double sens) signifie donc : né pour tuer. C’est ce que le récit des massacres et des conquêtes fictives du peuple d’Israël aurait pu inspirer jusqu’alors. Proche de la fin du récit, on apprend que malgré toute la fable génocidaire, sanguinaire et criminelle qui la décrit, l’épopée des hébreux, se bornera à être châtiés et à souffrir. En soi, après les atrocités commises, cet état de fait semble être un juste retour des choses. Yehvah serait-il en train de se mettre à pratiquer la justice ?

Les versets signalent purement et simplement que les Israélites sont viscéralement constitués pour fauter par infidélité. Ceci est affirmé comme inexorable et invariable. C’est donc tout aussi inexorable que le châtiment perpétuel que leur dieu se fera un plaisir de leur administrer. Ce point ne peut qu’encourager les criminels et psychopathes qui auraient éprouvé de la sympathie avec le lot de monstruosité que revendique la torah et son dogme depuis le début, à se convertir. Si ceux-ci sont en plus masochistes et désespérés puisque donc condamnés par leur dogme fétiche, à fauter quoi qu’il arrive et à être perpétuellement punis et corrigés. Tout cela, qu’ils se repentissent ou pas : « Dt31.18 Mais alors même, je persisterai, moi, à dérober ma face, à cause du grave méfait qu’il aura commis… »TO

Pour enfoncer le clou, soulignons que les versets 20 et 21 persistent et signent : « Dt31.20 Quand j’aurai introduit ce peuple dans le pays que j’ai promis par serment à ses pères et où ruissellent le lait et le miel ; vivant dans l’abondance et gorgé de délices, il s’adressera à des dieux étrangers, il les servira, me témoignera du mépris et rompra mon alliance. 31.21 Vienne alors la multitude de maux et d’angoisses qui doivent l’atteindre, le présent cantique portera témoignage en face de lui (car la bouche de sa postérité ne l’oubliera point), parce que je sais ce qu’aujourd’hui déjà son penchant le porte à faire, avant même que je l’aie introduit dans la terre par moi promise ! »TO

Le cantique dont il est question apparaît dans un chapitre suivant.

Le Don Juif

Le passage précédent démontre et illustre parfaitement ce que l’on peut qualifier de « don juif ». On connait peut être mieux le dit « don grec ». Ce terme est très employé aux échecs. Il consiste à sacrifier une pièce mineure pour attirer l’adversaire dans un guet-apens ou on pourra lui soustraire une pièce de plus grande valeur. Par exemple : on sacrifie une pièce de valeur 3 pour capturer une pièce de valeur 5 ou 10.

Le don juif est donc bien pire et plus sournois encore. Dans une situation de faiblesse et de désespoir (l’esclavage en Égypte) est fait un apparent cadeau (le don de la torah, présenté comme synonyme de merveilles et de liberté), soit disant consenti mais octroyé de force (les réfractaires sont éliminés) qui en fait un piège est un engagement inextricable conduisant à une perte similaire (l’esclavage et la destruction pour les adhérents, la destruction après esclavage pour les dissidents).

Cette tactique est le maître outil des usuriers. Un contractant en situation précaire se voit forcer d’emprunter pour survivre. Il n’aura ainsi plus d’autre choix que de rembourser à perte ou d’être saisi à perte. Soulignons que depuis fort longtemps, du moins concernant la langue française : juif est synonyme d’usurier.

Les versets finaux du chapitre concernent l’introduction de son cantique par son compositeur. D’un point de vue logique, ce cantique se situe au-delà de la finalisation rédactionnelle de son texte par Moïse. Le cantique

Dt32- Le cantique de Moïse : rabâchage malsain, délire psychédélique et exploit cognitif.

Exploit cognitif : on précise en cours de chapitre : « Dt31.22 Et Moïse écrivit le cantique suivant, ce jour même, et le fit apprendre aux enfants d’Israël. »TO. Si c’est donc la veille de sa mort, il aura rédigé, en plus de toute la torah par deux fois comme vu plus tôt, un cantique de 43 versets et 426 mots (en hébreu), qu’il aura fait apprendre en un jour à plusieurs millions d’individus. Si cela avait été possible s’aurait été un réel exploit, même avec l’un d’un intranet individualisé digne des romans de science fiction. Cela ne reste qu’une divagation de plus de l’auteur.

Délire psychédélique : la teneur du cantique est complètement décalée tant avec la réalité, mais là, rien ne surprend, qu’avec le dogme lui-même.

« Dt32.1 Écoutez, cieux, je vais parler ; et que la terre entende les paroles de ma bouche. »TO

Moïse ne s’adresse ni plus ni moins qu’au ciel et à la terre en les personnifiant. Il n’y a rien de plus contradictoire avec l’interdiction d’idolâtrie et la vénération exclusive pour Yehvah, jusqu’alors défendu farouchement par le dogme.

« Dt32.15 Yechouroun, engraissé, regimbe… »TO

Voici soudain que Moïse rebaptise Israël d’un dénominatif sorti du diable Vauvert. C’est un terme qui fait son apparition sans préalables logiques ni justification aucune. Le légendaire guide déraille de plus en plus. Le terme Yechouroun sera repris en Dt33.5.

« Dt32.40 Oui, j’en lève la main au ciel, j’en atteste mon éternelle existence… »TO

Ce sont là les paroles de Yehvah lui-même, rapportée par Moïse dans son cantique. Son dieu se met soudain à prêter serment en levant la main « au ciel », ou il est naïvement sensé se trouver. Les figurations sont toujours trop humaines pour être honnêtes, ou plutôt, trop humaines pour être divines…

Rabâchage malsain : sans plus le détailler, le thème général ressasse que Yehvah récompense la fidélité par la prospérité et l’infidélité par de multiples châtiments dont l’assujettissement à divers ennemis cruels.

Le texte précise que c’est en compagnie de Josué, ici nommé à nouveau « Hochéa », que Moïse admoneste le peuple. Rien n’est spécifié concernant la puissance de la sonorisation et la taille des haut-parleurs.

Dt32.48- – Moïse reçoit les dernières directives avant de mourir : cynique Yehvah.

 « Dt33.48 L’Éternel(yehvah) parla à Moïse, ce même jour, en ces termes : 33.49 “Monte sur cette cime des Abarîm, sur le mont Nébo, situé dans le pays de Moab en face de Jéricho, et contemple le pays de Canaan, que je donne aux enfants d’Israël en propriété; 33.50 puis meurs sur la montagne où tu vas monter, et rejoins tes pères, de même que ton frère Aaron est mort à Hor-la-Montagne et est allé rejoindre ses pères. 33.51 Parce que vous avez été fautifs envers moi au milieu des enfants d’Israël, à l’occasion des eaux de Meriba à Kadêch, dans le désert de Cîn, en ne me sanctifiant pas au milieu des enfants d’Israël. 33.52 Ce n’est qu’à distance que tu verras le pays : mais tu n’y entreras point, dans ce pays que je donne aux enfants d’Israël.” »TO

La réplique est déjà tenue dans les Nombres[69].

Le chapitre 33 sera consacré aux bénédictions que Moïse adressera aux tribus et au peuple avant de mourir.

34 – Mort de Moïse et conclusion.

« Dt34.1 Moïse se dirigea des plaines de Moab vers le mont Nébo, et monta au sommet du Pisga qui est en face de Jéricho. Et l’Éternel(yehvah) lui fit contempler tout le pays… 34.5 C’est donc là que mourut Moïse, le serviteur de l’Éternel(yehvah), dans le pays de Moab, sur l’ordre du Seigneur. 34.6 Il fut enseveli dans la vallée du pays de Moab qui fait face à Beth-Peor ; mais nul n’a connu sa sépulture jusqu’à ce jour. »TO

Pour anecdote, Moïse meurt sur la montagne, à l’âge de 120 ans(Dt34.7), mais est enseveli dans la vallée : cocasse…

Le deuil du peuple durera 30 jours (Dt34.8), puis Josué prendra le relai(Dt34.9).

Le final est : « Dt34.10 Mais il n’a plus paru, en Israël, un prophète tel que Moïse, avec qui le Seigneur avait communiqué face à face, 34.11 eu égard à tant de signes et de prodiges que le Seigneur lui donna mission d’opérer en Égypte, sur Pharaon, ses serviteurs et son pays entier ; 34.12 ainsi qu’à cette main puissante, et à toutes ces imposantes merveilles, que Moïse accomplit aux yeux de tout Israël. »TO

La chute indique bel et bien, pour ceux qui voudraient croire autre chose ou qui n’auraient pas compris, que cette histoire est celle de Moïse, son dieu, et de son peuple sorti d’Égypte : Israël.


[1] Deux ans : selon Dt2.14-17, nous nous trouvons à 38 ans d’errance sur 40 annoncés. Les faits doivent donc s’accomplir en moins de deux ans pour garder une quelconque cohérence.

[2]  Corse : De l’Arnon au Hermon, 220km pour une bande latérale d’environs 40km soit 8800km². Corse : 8680km².

[3] Nombres 26.51 : « 601730 hommes. »TO. Nombres 26.2 : « depuis l’âge de vingt ans et au-delà… de tous ceux qui sont aptes au service en Israël. »TO

[4] Nb35.10

[5] Nb35.11

[6] 601350 hommes aptes au service sans compter prêtres, femmes, enfants et anciens forcent une estimation comprise entre 3 et 4 millions d’individus.

[7]  7,4 millions d’habitants en 2010. Source : Israel Central Bureau of Statistics.

[8] Cf. Nb25.14.. – Haro sur Madian : un massacre de plus toujours mal justifié.

[9] 601350 hommes aptes au service sans compter prêtres, femmes, enfants et anciens forcent une estimation comprise entre 3 et 4 millions d’individus.

[10] Cf Dt3.4-5 – Confrontation avec Og – partie II : conquête.

[11] Cf Dt7.1 – Populations à chasser : démesure démographique.

[12] Cf. Dt7.6-8 – Rappel de l’élection et de ses motifs.

[13] 3e commandement du décalogue (Ex20.7 ;Dt5.11) : Ne pas invoquer faussement le nom divin.

[14] Nb 33.1-49 – Récapitulatif des étapes franchies par les hébreux : nouveautés géographiques en perspectives.

[15] Nb 20.25-26 : « Prends donc Aaron avec Eléazar, son fils, et fais-les monter sur le mont Hor… alors Aaron rejoindra ses pères et il mourra là. »

[16] NASA : National Aeronautics and Space Administration, L’agence nationale aérospatiale américaine.

[17] 32.199444, 35.272778

[18] 32.234, 35.2733

[19] Nubie : nom antique de la région du sud de l’Égypte et du nord du Soudan.

[20] Abyssinie : nom antique de l’Éthiopie.

[21] Cf. Exode : 11.6-7 – Règles alimentaires : surprenante classification des espèces.

[22] Cf. Génèse : 23.15 – L’achat de la grotte de Makhpelah : transaction fantasmagorique.

[23] Sources : National Insurance Institute of Israel.

[24] IDH : Indice de Développement Humain = Espérance de vie + niveau d’instruction+PIB réel+PIB par habitant.

[25] Sources : PopulationData.net. [En Ligne]. Disponible sur : http://www.populationdata.net/ . (Consulté le 30.11.2011)

[26] Asla : de l’hébreu אסלה – aslah, « chaise percée ».

[27] Cf. Exode 21.2 – Esclave hébreu : paradoxe effarant.

[28] Cf. Lévitique 23.. – Fêtes et folklore.

[29] GANZFRIED, Chlomo. Kitsour Choulkhan Aroukh. Tome I. Paris : Colbo. Chap. 3, §8, p10.

[30] Ibid., Chap. 80, §91, p418.

[31] Ibid., Chap. 84, §19, p433.

[32] Ibid., Chap. 85, §1, p434.

[33] Ibid., Chap. 91, §11, p461.

[34] Kitsour Choulkhan Aroukh. Tome II. Paris : Colbo. Chap. 165, §1, p801.

[35] Cf. Deutéronome 5.9-10 – Statut des offrandes aux prêtres : la petite bête qui grappille et qui grappille…

[36] Cf. Deutéronome 35 – Attributions de villes aux lévites – avantages fonciers de fonction.

[37] Cf. Nombres 35.. – Attributions de villes aux lévites – avantages fonciers de fonction.

[38] Cf. Deutéronome 5.18-24 – Le peuple terrifié délègue Moïse comme unique médiateur.

[39] MARY, Luc. Le mythe de la fin du Monde, éd. Trajectoire, 2009.

[40] Cf. Exode 15.18 – Description de la « terre promise » à Abraham.

[41] Première route pavée romaine : 312AEC, par Appius Claudius Caecus, entre Rome et Capoue.

[42] Cf. Nombres 32.. – Ruben et Gad se détachent : éclatement anticipé de « l’Unité israélite ».

[43] Mont Hermon : 2814m

[44] Kadosh, film-franco-israélien du réalisateur Amos Gitaï, sorti en 1999, traitant de la réalité paradoxale du monde religieux juif.

[45] Phylactères : boitiers contenant des parchemins annotés de passages de la torah, répartis dans un ordre encore controversé à ce jour, qu’on ajuste au front et au bras à l’aide de lanières de cuir noir. Les boîtiers sont généralement aussi en cuir et les parchemins en peau de bête.

[46] Levy and sons swindling tactics handbook : « Manuel de tactiques d’escroqueries de Levy et fils. »

[47] Cf. Livre de Ruth, cinquième volet du recueil des Hagiographes.

[48] Cf. Exode 38.14 – Thamar : doublement veuve et perverse ou « La famille Tuyau de poil – partie 2 ».

[49] Cf. supra 23.3 – Enfants illégitimes : exclusion partiale d’innocents.

[50] Cf. Genèse 30.. – Origine des 12 tribus : lignée hétéroclite, et Exode 2.15 – Moïse réfugié en Madian : la lignée continue à se diluer.

[51] FINKELSTEIN, Israel. SILBERMAN, Neil Asher. « La Bible Dévoilée », p.108.

[52] Ibid., p. 72.

[53] Ibid., p. 113.

[54] Ibid., p. 416.

[55] Cf. Deutéronome 21.18-21 – Fils rebelle : pédagogie du parpaing.

[56] Cf. Genèse 38.14 – Thamar : doublement veuve et perverse ou « La famille Tuyau de poil – partie 2 ».

[57] Cf. Genèse 12.11-15 – Abram et Saraï en Égypte : problème moral.

[58] Ex21.12-13 – Coups et blessures ayant entrainé la mort : amnistie elohimique. 89

[59] Ex21.18-19 – Coups et blessures ayant entraîné une invalidité : amnistie yehvahique ou elohimique. 89

[60] Ex21.20-21 – Agonie provoquée d’esclave : impunité. 89

[61] Ex21.22-24 – Avortement par suite de coups : exempté après amende. 89

[62] Ex22.15 – Viol d’une enfant : appropriation pédophile à moindre frais – prélude. 90

[63] Cf. Dt19.15 – Faux témoins et Talion : la justice par la terreur.

[64] Cf.  Ex17.8 – Amélec : l’ennemi héréditaire.

[65] Rhétorique cadocienne : manière qu’a de s’exprimer le personnage « Cadoc » de la série télévisée Kaamelot®, d’Alexandre Astier.

[66] Gn38.8

[67] Cf. Dt19.15 – Faux témoins et Talion : la justice par la terreur.

[68] Cf Dt12.11,13 -14 – Centralisation du culte : site non désigné.

[69] Nb27.12 – La contemplation de Moïse : comment faire saliver un désireux.

ToraX : Histoire et Archéologie

A l’époque où j’étais certain de la véracité de la Torah, je m’étais mis en tête d’apporter certaines preuves qui puissent être irréfutables aux yeux de ceux que je voulais convaincre de cette véracité. En quête de logique, de précision, d’objectivité : ce fut l’inverse qui se produit.

Ecritures

La recherche sur l’écriture comme outil de démonstration est partie de deux postulats. Le premier : « L’écriture sacrée correspondant au verbe par lequel le monde fut prétendu créé, est la plus ancienne qui soit ». Le second : « Un sefer torah est par définition, non modifiable et ainsi infalsifiable, donc identique à l’original ». Non modifiable, en vertu du fait que pour qu’un nouveau livre soit validé et accepté, il doit être recopié d’un précédent lui-même reconnu valide et accepté. Lettre pour lettre, emplacement pour emplacement, point pour point, un talion littéraire, sans quoi la moindre erreur de calligraphie, le moindre oubli, invalide tout le rouleau. Les règles de fabrication garantissent donc en théorie une transmission identique infaillible. Ainsi, si l’on remonte de rouleau en rouleau nous aboutirions au premier rouleau : celui de Moïse. Ce rouleau date d’après la torah elle-même, de la veille de l’invasion de Canaan communément appelé, l’entrée en terre promise. Cette même torah permet de dater avec précision le moment de survenue des évènements[1] : il s’agit de l’an 2488CH[2]/1273AEC[3]. Selon ce même référentiel de datation, et l’affirmation de la torah que le monde a été créé il y près de six millénaires[4], ayant été créé par et pour l’hébreu, cette langue et son système graphique devrait donc être les premiers. Ensuite, ce système linguistique et typographique n’eut pu qu’être utilisé qu’avec constance dans toutes les rédactions liées au thème. Ainsi l’hébreu d’un sefer totah actuel ne devrait pas différer de l’hébreu du premier livre de Moïse, des textes qui ont suivi en accord avec l’hébreu primordial de la création du monde.

La recherche me conduit donc vers le premier système d’écriture recensé qui ne pouvait être que l’hébreu. Combien fut ma surprise et mon indignation de ne trouver que… le cunéiforme !

Cunéiforme : du latin cuneus, « en forme de coin ». Coin utilisé pour son marquage sur des tablettes d’argile. Son apparition est connue en Mésopotamie aux environs du XXXIIIe siècle AEC, vers -3300. La langue associée y est l’akkadien.

 J’en fus donc outragé et indigné. Outragé et indigné par l’ignorance et la mauvaise fois négationniste des historiens. Rien d’autre que l’hébreu ne pouvait être le système linguistique et typographique primordial. Et pourtant…

Alors que le monde créé par le verbe de la langue sacrée, l’hébreu l’a été avant 3700AEC, le cunéiforme et l’akkadien, datés de 3300AEC étaient donc ultérieurs. Je ne savais pas où situer la rancœur que j’éprouvais à l’encontre des historiens pour cette infamie située entre ignorance et ignominie. Au final, l’hébreu créateur du monde pouvait très bien avoir été réservé pour la loi qu’il supportait : la torah. Tout rentrait dans l’ordre. Laissons à d’autres peuples primitifs l’invention de l’écriture aux yeux du monde et réservons la nôtre dans sa dimension humaine à ce qu’elle est censée apporter à l’humanité : la torah. Une fois transmise et avec elle l’hébreu révélé, il sera enfin utilisé allègrement et ouvertement. Je remontais donc l’histoire de l’écriture sans aucun doute sur le fait de trouver l’hébreu apparaître dès le moment du don de la torah en 1273AEC.

L’hébreu avant l’hébreu!

J’établis une table de succession des systèmes d’écriture, pour la région qui nous intéresse faut-il le préciser. Je tombe sur un constat effarant : l’hébreu prétendu ne commençait à se dessiner qu’avec un millénaire de décalage. Un millénaire… comment a-t-on reçu la torah en hébreu alors qu’il balbutiait encore mille ans plus tard ? Il me fallait une comparaison graphique directe. Cette comparaison s’appuie sur des projections graphiques charnières, connues et datées, antérieures au sefer torah actuel. Un document datant de mille ans, le Codex d’Alep, confirme l’usage de l’hébreu. Le Codex d’Alep est simplement une version de la torah à laquelle à été ajouté pour la première fois les cantilations et les vocalisations. Les cantilations sont les intonations à donner à la lecture. La vocalisation est l’adjonction de « voyelles » au texte, qui ne comprend à la base que des consonnes, par le biais de signes ponctuées appelées nekudot, « points ». Ainsi, tant que cette vocalisation n’est pas définie, de multiples lectures du texte sont possibles. Tentons de fournir un exemple en transposant le système au français avec des caractères latins. Pour coller à la logique de l’hébreu, il nous faut ajouter un caractère « joker », qui peut prendre la forme de n’importe qu’elle voyelle, que nous symboliseront « # ». Posons un verset brut : « # cmmncmnt d# cr# l c#l t l trr ». Dans le contexte donné, on attribue à ce verset le sens de « Au commencement dieu créa le ciel et la terre ». D’autres lectures sont possibles, en et hors contexte : « Eu commencement ; du cru, il cloua et il tarera. » Afin d’éviter des dérives, des pertes ou des conflits sémantiques, voire des interprétations grotesque telles que le montre notre exemple, il fallut donc cristalliser le texte. C’est de ce texte cristallisé que Moïse Maïmonide (1135-1204) fixera les règles précises et définitives des modalités de fabrication et de rédaction des rouleaux. Ainsi, contre toute croyance admise ou colportée, les rouleaux de la torah ne se dupliquent pas depuis Moïse Levy le prophète il y a 3300 ans, mais seulement depuis Moïse Maïmonide le rabbin depuis moins de 800 ans. Le plus ancien rouleau de torah encore valide et utilisé a moins de 600 ans[5].

L’hébreu du Codex d’Alep, présente des variations avec l’hébreu actuel, alors que selon la théorie, il ne devrait y en avoir aucune. Si je faisais écrire un rouleau de torah avec ce style d’écriture, il serait déclaré non conforme. Poussant plus arrière dans l’histoire, on en vient aux fragments de papier porteur d’un hébreu carré suffisamment proche de l’hébreu actuel pour être lisible et recevable sous cette définition : les manuscrits de Qûmran[6] ou manuscrits de la Mer Morte. Ces manuscrits sont les plus vieux fragments connus de textes constitutifs du Tanakh[7]. A ceci près que ni l’écriture ni l’ordre ou le contenu des fragments, ne concordent. Toutefois, ce style typographique présente de moins en moins de similitudes avec le style actuel. Il est possible de s’en remettre à des inscriptions antérieures, attribuées et daté avec certitude de l’époque d’un monarque israélite. J’espérais à ce titre pouvoir m’appuyer sur les masses colossales de productions épistolaires administratives, militaires, diplomatiques des puissants empires de David et Salomon. Leur règne étant supposé avoir eu lieu aux alentours de 1000AEC. Mais là encore, une surprise m’attendait. Aucune trace de quoique ce soit qui porte ne serait-ce qu’un infime caractère d’hébreu, écrit durant les règnes de ces rois, n’a été retrouvé. Mieux encore, aucun caractère de quoique ce soit, ni de phénicien, ni d’araméen, n’a été émis par ces royaumes. Il a donc fallu se contenter d’une autre référence. Cette référence n’est autre que l’inscription de Siloé, trouvée dans tunnel d’alimentation en eau à Jérusalem. Le monarque en question est Ézéchias, lointain successeur de David et Salomon, qui aurait régné sur le royaume de Juda de 716AEC à 687AEC. Cette fois ci, l’hébreu prétendu est très loin d’en être. S’il est appelé par certains historioptimistes « paléo-hébraïque », l’essence de l’alphabet employé est tout autre. Il ne s’agit ni plus ni moins que du phénicien[8].  Quand bien même les précurseurs aurait écrit quelque chose, ça n’aurait pas été de l’hébreu. Cette comparaison allait corroborer ce que révèle l’histoire de l’écriture elle-même. L’hébreu n’existait pas au moment de la rédaction prétendue du premier rouleau par Moïse. L’évolution des écritures n’étant jamais régressives et l’hébreu reconnu comme tel n’ayant pas beaucoup plus de 2000 ans, il devient donc impossible d’écrire un texte dans une langue plus de 1000 ans avant son apparition. Si Moïse avait écrit quoique ce soit, ça n’eut pu être en hébreu. Du fait que le document actuel qu’est la Torah, est attribué à MOîse cité dans le texte lui-même, est présenté en hébreu, il n’a donc jamais pu être rédigé par Moïse, qui n’est alors qu’un personnage de fiction.


[1] Cf. Annexe I : datation comparative des évènements liés au récit.

[2] CH : Calendrier Hébraïque.

[3] AEC : Avant l’Ere Courante. 1273AEC équivaut à 1273 av. J.C. ou -1273. Parallèle à EC : Ere Courante/ap. J.C.

[4] 2010EC correspond à l’an 5770CH. Le monde fut prétendu créé en 3761AEC.

[5] Magazine terredisrael.com. “Un sefer torah des plus anciens à la synagogue Abuhav de Tsfat”. 23 septembre 2011. [En ligne]. Disponible sur : http://www.terredisrael.com/infos/?p=26262. (Consulté le 23.11.2011.)

[6] Conservés par le “Israel Museum” de Jérusalem. Consultation en ligne : http://dss.collections.imj.org.il/. (Consulté le 23.11.2011).

[7] Tanakh : תנ״ך en hébreu. Acronyme de Torah-Neviim-Khetouvim, soit « Pentateuque-Prophètes-Hagiographes ».

[8] BRIQUEL-CHATONNET, Françoise. GUBEL, Eric. « l’alphabet phénicien », Liban, l’autre rive, Flammarion, IMA, 1998.

David et Salomon.

La quête de l’avènement de l’hébreu a mis à jour un écueil de taille à propos des monarchies davidiques.

Comme déjà évoqué, aucun écrit n’émane des royaumes de David et Salomon. Absolument rien ! Pas même une petite note de service. Considérant qu’il est impossible d’administrer un royaume aussi structuré, organisé et étendu que celui qui est décrit, sans administration, cela génère un sérieux doute concernant  leur règne et de leur existence même. Il n’y a que trois possibilité, en guise de réponse à cette énigme. 1o : une intervention divine a effacé toute les traces écrites des administrations davidiques et salomoniques. Cette intervention divine aurait aussi effacé les archives et les correspondances des royaumes alentours à l’époque présumée de leur règne. En effet, dans tous les royaumes contigus dont on connait l’existence en vertu des vestiges archéologiques et administratifs qu’ils ont laissés, puisqu’administrés, on ne trouve pas une seule trace épistolaire. L’intervention divine aurait donc effacé toute trace de correspondance, en ne laissant qu’une seule trace lapidaire. La seule trace gravée, et non encore d’un « David » mais uniquement d’une « maison de David », se trouve sur la Stèle de Tel Dan datée des IXe-VIIIe siècle AEC. Cette stèle est un monument commémoratif d’un roi Assyrien concernant la mort des rois d’Israël Yoram et A’hazyahou de la maison de David… La seule trace archéologique lointaine sur David est l’épitaphe de sa « Maison ». Dès lors, le recours aux archéologues devint vital pour éclaircir le mystère. Il nous faut donc les meilleurs, les plus spécialisés, les plus objectifs, les plus récents et si possible juifs et/ou israéliens. Je citerai donc Israël Finkelstein, professeur d’archéologie à l’université de Tel-Aviv et Neil Asher Silberman directeur historique d’un centre Belge pour l’Archéologie. De la conclusion de leurs travaux sera publié l’ouvrage « La Bible Dévoilée ». Leurs conclusions sur le sujet sont des plus claires.

« L’unique preuve archéologique qu’il y eut jamais une monarchie unifiée régnant à partir de Jérusalem s’envole en fumée ; cela sous-entend que, politiquement, David et Salomon ne furent guère que des chefs de clan dont le pouvoir administratif, local, s’étendait uniquement à la région montagneuse qu’ils contrôlaient. », p288.

« La lecture attentive de la description biblique du règne de Salomon démontre clairement qu’il s’agit de la peinture d’un passé idéalisé, d’une sorte d’âge d’or, nimbé de gloire. », p201.

« Malgré la tenace affirmation d’une cours salomonique cultivant de belles-lettres, l’histoire et la philosophie religieuse, nous ne possédons aucun signe d’alphabétisation étendue dans le territoire de Judah à l’époque de la monarchie divisée. », p352.

L’ensemble de l’enquête archéologique et des investigations scientifiques portent sur l’ensemble du récit.

Les diverses conclusions et réalités scientifiques seront rappelé à chaque moment opportun du vif de notre sujet, qui approche.

Ce sujet n’est autre que celui des conclusions archéologiques modernes :

 « S’il n’y pas eu de patriarches, ni d’Exode, ni de conquête de Canaan – ni de monarchie unifiée et prospère sous David et Salomon-, devons-nous conclure que l’Israël biblique tel que nous le décrivent les cinq livres de Moïse, et les livres de Josué, des Juges et de Samuel, n’a jamais existé ? », p196.

Même si la conclusion est formulée à la manière d’une périphrase interrogative, afin d’en atténuer l’impact, elle nous met face à une réalité brutale. Elégante euphémisation du fait que tout soit faux, incluant donc les différentes divinités décrites. L’archéologie, en déterrant la vérité, a enterré la crédibilité des affirmations faites par le texte et par là-même de tout ce qu’il décrit. Le fait qu’un dieu ait transmis sur une montagne un amalgame de donnée à un prophète, n’étais qu’un conte, non pas de fée, mais un conte de foi. La perspective d’une rédaction humaine avait pourtant été mise en lumière plus avant. De nombreuses démonstations concernant un développement documentaire ou fragmentaire avaient été mis en avant, d’abord dès la fin du XVIIIe siècle par un exégète français, Jean Astruc[1]. Puis nombres d’autres analystes ont développé les modèles qui éprouve concrètement et catégoriquement l’homogénéité et donc la crédibilité du texte. Un des modèles formant fournissant une base critique on ne peut plus probante est celle de Julius Wellhausen[2], théologien allemand du XIXe siècle. Sa présente révèle que le pentateuque, est une composition issue de quatres sources distincte : Yahviste, Elohiste, Deutéronomiste et Sacerdotale. Hormis quelques variantes et considérations complémentaire, les derniers développement de la recherche sur le pentateuque, prouvent que le principe démontré par l’hypothèse documentaire est juste, et qu’ainsi les livres de Moïse  ne sont pas de Moïse, qui n’a donc absolument rien reçu d’aucun dieu quel qu’il soit.

La conséquence d’une telle déconvenue au sujet du texte de base et de référence de la foi juive, donc la mienne que je veuille ou pas, au sujet du dieu des juifs, donc mon dieu, que je le veuille ou pas, m’imposait une relecture détachée et objective de ce qu’il contient. Ainsi naquit une version et une vision différente d’un juif sur Son texte à propos de Son dieu.


[1] ASTRUC, Jean. « Conjectures sur les mémoires originaux dont il paroit que Moyse s’est servi pour composer le livre de la Genèse ». Bruxelles, sans nom d’auteur (1753). Réédité sous le titre Conjectures sur la Genèse, introduction et notes de Pierre Gibert, Noêsis, Paris, 1999.

[2] WELLHAUSEN, Julius. « Prolegomena to the History of Ancient Israel [ Prolegomena zur Geschichte Israels ] », Wipf & Stock Publishers, 1878 (réimpr. 2003).

Amorrites / amorréens.

Les références concernant les amorrites sont sumériennes qui les signalent sous le nom de martu(sumérien) et amurrû(akkadien). Leur apparition est située aux alentours du IIIe millénaire AEC, dans la région qui correspond à l’actuel sud de la Syrie. Les amorrites sont par exemple cités dans les textes d’Ebla datant du XXIVe siècle AEC. Leur migration vers la Mésopotamie induira des confrontations régulières et problématiques aux royaumes mésopotamiens de l’époque, jusqu’aux environs du XXe siècle AEC. Cette époque fut celle de leur domination régionale partielle et de leur installation dans les grandes cités régionales de Babylone d’Alep, à Uruk, pour ne citer qu’elles. Ils disparaitront à cause des incursions hittites au début du XVe siècle AEC. Ainsi toute référence aux amorrites à partir de l’exode faite dans le ‘houmash sont fortuites et anachroniques. L’exode et les évènements suivants sont prétendus avoir eu lieu au milieu du XIIIe siècle AEC.